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géopolitique - Page 752

  • Réflexions générales sur le concept d’ « Eurasie »

    Conférence préparée pour une rencontre eurasiste à Marseille, le 12 juillet 2014, présentée lors des « Rencontres eurasistes » de Bruxelles, le 18 octobre 2014

    Quand on parle d’eurasisme actuellement, on a tendance à y voir une sorte d’ersatz des idéologies défuntes, qui devrait incessamment en prendre le relais, comme le voulaient par ailleurs les eurasistes des années 20 et 30, dont les démarches ont été analysées avec minutie par le Professeur Marlène Laruelle (1). Celle-ci démontre le caractère éminemment russe de la démarche eurasiste des années 20 et 30. Par conséquent, si l’Europe, le sous-continent indien, la Chine et d’autres puissances d’Asie centrale ou d’Asie orientale adoptent une stratégie « eurasienne » ou « eurasiste », le concept d’un eurasisme nouveau, conforme aux aspirations de l’Europe ou de ces autres puissances petites ou grandes, doit certes garder son noyau théorique russe, vu la qualité des arguments développés par les eurasistes de l’émigration russe de Berlin, Prague, Bruxelles et Paris entre 1920 et 1940 mais il doit aussi être élargi pour en faire la pratique naturelle des puissances du BRICS et donner corps à la géopolitique pragmatique suggérée à tous par le président kazakh Nazarbaïev, qui assure aujourd’hui les destinées de l’Etat le plus central de la masse continentale eurasienne, du « Heartland » tel qu’il fut théorisé par Sir Halford John Mackinder en 1904. 

    Les Chinois et les Japonais (la filière géopolitique « mandchoue » de l’école dite de Tokyo, inspirée par les thèses grandes-continentales de Karl Haushofer) apporteront certainement leur pierre au nouvel édifice et la tâche de futures « rencontres eurasistes » pourraient fort bien être d’illustrer et de commenter des travaux réalisés à l’autre extrémité de la masse continentale eurasienne car la raison pragmatique nous induit tout naturellement à penser que l’avenir de l’Extrême-Orient aurait bien sûr tout à gagner d’un apaisement des tensions récentes entre la Chine et le Japon et à une réactivation des projets d’une grande « sphère de coprospérité est-asiatique » (Daitoa Kyoeiken), théorisés immédiatement avant la seconde guerre mondiale par le Prince Konoe, par le ministre japonais des affaires étrangères Matsuoka Yosuke et par le géopolitologue Sato Hiroshi (qui parlait également d’une « sphère de coprospérité des mers du Sud ») (2). Sato Hiroshi se réclamait de Haushofer dans la mesure où celui-ci estimait dans ses écrits que le Japon avait pour mission historique de contrôler les espaces de la « zone des moussons », dont la géopolitique américaine d’aujourd’hui reparle d’ailleurs avec grande précision, formulant un projet de contrôle serré de cette zone au départ de bases situées dans l’Océan Indien pour que Washington hérite définitivement, ou du moins durablement, des atouts que possédait l’Empire britannique jusqu’en 1947, année où les deux puissances rivales du sous-continent indien ont acquis leur indépendance (3).

    De Krymski a Beckwith

    Pour nous Européens de l’Extrême-Occident de la masse continentale eurasienne, une théorie eurasiste n’est possible qu’à la condition d’intégrer dans toute démarche politique ou diplomatique future et « eurasienne » le fait archéologique et linguistique indo-européen, comme l’admettait aussi un historien russe pré-eurasiste mais indo-européanisant du 19ème siècle, Agafangel Efrimovitch Krymski (1871-1942). En effet, avant la ruée des cosaques du Tsar vers le Pacifique, à partir de la fin du 16ème siècle, les peuples européens n’ont connu de projection vers le centre de la masse eurasienne qu’à l’époque de la conquête de ces vastes espaces steppiques par des peuples cavaliers proto-iraniens, comme le démontre avec une remarquable érudition le Professeur Christopher I. Beckwith (4) qui voit l’idéal politico-religieux le plus emblématique des peuples d’Eurasie formulé implicitement dès l’époque axiale de cette première migration vers le centre de l’Asie, vers les hauts plateaux iraniens puis vers la Chine (au-delà de la Dzoungarie), migration portée par des guerriers montés sur chars, aventureux, regroupés en « comitatus » autour d’un « prince » énergique, fondateur de structures politiques solides, figure charismatique qu’il faut imiter et reproduire sans cesse pour la gloire du peuple ou de la lignée dont on est issu. Pour Beckwith, l’idée eurasienne, l’idée seule capable de donner vigueur aux « empires de la Route de la soie » et des périphéries que Mackinder nommaient les « rimlands », est directement issue de ces premières vagues de la diaspora indo-européenne en Asie centrale, en Iran (y compris dans le royaume moyen-oriental de Mitanni) et au-delà de l’Indus dans le sous-continent indien, sous l’impulsion de la caste des kshatryas.

    Pour Beckwith, ce modèle est certes d’origine européenne, se manifeste pour la première fois chez ces Proto-Iraniens, mais il a été repris successivement par tous les fondateurs d’empires de cette très vaste région, qu’ils aient été européens, huns, turcs, mongols, mandchous, etc. Tout théoricien ouest-européen d’un eurasisme nouveau doit donc intégrer ce fait protohistorique de la diaspora indo-européenne (ou proto-iranienne) dans ses réflexions (géo)-politiques, savoir qu’elle a un droit d’aînesse sur le plan axiologique, les ressacs qui ont suivi cette première expansion proto-iranienne, à partir des invasions hunniques ayant acculé l’Europe dans le cul-de-sac de la péninsule européenne, entre Mer Noire et Atlantique (res nullius à l’époque).

    L’Europe-cul-de-sac

    Aucune perspective géopolitique valable ne peut vouloir ce statut médiocre d’isolé en cul-de-sac, où semblent aujourd’hui se complaire les eurocrates, animés par des idéologies boiteuses, amnésiques, méprisables qui font dire à l’écrivain russe contemporain Edouard Limonov que l’Europe occidentale est devenue un « Grand Hospice ». Déjà au 12ème siècle, l’érudit anglais Guillaume de Malmesbury justifiait les Croisades non pas par le désir pathologique de faire la guerre à ses voisins mais de sortir de ce cul-de-sac pour récupérer les ports d’accès aux routes de la soie, pour ne pas mariner dans un isolement qui conduit à l’implosion, ce que confirme par ailleurs la grande spécialiste allemande contemporaine de l’histoire d’Arménie, Tessa Hofmann (5), quand elle évoque les royaumes arméniens de Cilicie aux 13ème et 14ème siècles. Après avoir reçu l’amical aval du grand Empereur Frédéric I Barberousse, ceux-ci branchaient, via les éléments croisés qui structuraient et protégeaient la région, l’Europe occidentale du moyen-âge sur le commerce d’Asie, première tentative de rompre l’encerclement, l’enclavement, qui étouffait l’Europe en occupant durablement la région d’Antioche, en tenant à distance les éléments seldjouks qui prétendaient couper les communications. Les Arméniens du « Comté d’Edesse » ont initié les caravaniers italiens aux routes de la Soie : c’est au départ des ports ciliciens, aux mains des Arméniens et des Croisés, que Nicola et Marco Polo entreprendront leurs voyages vers les immensités asiatiques ou vers la Cour du Grand Khan.

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  • Nationalisme, rempart de l’islamisme ?

    L’illusion politique du mondialisme se dissipe alors que la mondialisation des échanges se poursuit.

    En 1997 paraissaient Le monde est ma tribu de Guy Sorman et La Mondialisation heureuse d’Alain Minc. Le mondialisme était en marche sur la route en sens unique et à deux voies du marché et du droit. Les débris du monde soviétique gisaient sur le bord, entre désordre et corruption, mais avec l’envie d’y entrer pour participer à la grande fête capitaliste.

    Bill Clinton, l’heureux héritier de 12 ans de redressement américain depuis l’élection de Reagan, domine le monde à la tête de l’unique superpuissance. Il le fait avec de beaux discours sur la « nouvelle gouvernance pour un nouveau siècle », avec quelques idées et beaucoup de désinvolture. L’ennemi est le nationalisme, aussi bien celui des Serbes que celui des baassistes irakiens. Contre lui, l’OTAN étend son périmètre, l’Europe dans l’enthousiasme né de la chute du mur s’élargit à l’est et se prépare à l’approfondissement de la monnaie unique. La planète va connaître jusqu’au 11 septembre 2001 une période d’euphorie marquée par le passage au nouveau millénaire.

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  • Ukraine : quand le « roi du chocolat » commence à fondre

    « Pendant le cessez-le-feu, les combats continuent… »

    « Pendant les travaux, le magasin reste ouvert »… Ce n’est pas pour autant qu’il fait de bonnes affaires. Une formule du même genre résumerait assez bien la situation actuelle de l’Ukraine : « Pendant le cessez-le-feu, les combats continuent… » Ils auraient même tendance à s’intensifier, et la confrontation entre les forces gouvernementales et les séparatistes tourne nettement à l’avantage des seconds. L’encre de l’accord arraché au forceps par Angela Merkel et François Holland à Vladimir Poutine et Petro Porochenko n’était pas encore sèche que l’esprit de Minsk, encore plus fugace que celui du 11 janvier, n’était plus qu’un mirage. À vrai dire, ceux qui l’avaient parrainé n’y croyaient pas plus que ceux qui l’ont signé.

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  • Politique du réel

    Alors que le cessez-le-feu conclu entre Kiev et les rebelles prorusses entré en vigueur samedi 14 février à minuit, heure locale semble tenir, la première étape du plan de paix destiné à mettre fin au conflit qui a fait plus de 5500 morts en dix mois dans l'Est de l'Ukraine est plus fragile que jamais1. Cette guerre au sein même de l'aire territoriale européenne est un combat fratricide, une mise à mort entre slaves orientaux qui est inacceptable. C'est une sottise absolue comme put l'être le conflit dans l'ex-Yougoslavie au cours des années 90. A terme, n'est visé que l'affaiblissement de l'Europe. L'histoire nous a montré maintes fois combien les guerres intra-européennes furent en vérité de véritables ethnocides.

    Je me garderais bien de formuler un avis sur les tenants et les aboutissants de ce conflit. D'une part parce que je ne connais pas suffisamment le sujet et les véritables enjeux. D'autre part, parce qu'il me semble que les interpénétrations de services et de forces occultes agissant sur le terrain rendent pour le moins trouble la situation réelle. Enfin et surtout, oserais-je dire, parce que se fixer comme seul horizon ce micro-phénomène, aussi terrible soit-il, c'est rayer d'un trait le véritable combat qui se livre ici et maintenant. Je me refuse en toute conscience à prendre part à cette diversion, sinon orchestrée, du moins entretenue. D'ailleurs, le fameux conflit « triangulé » est en passe de gagner la « mouvance dissidente ». La division est une arme aussi vieille que le monde. Sur les réseaux sociaux, chacun y va de son invective et n'oublie pas de traiter ces anciens camarades de tous les noms d'oiseaux. Les stratèges de bac à sable et les guerriers de fêtes foraines ont un avis sur tout et se chargent de le faire connaître. Je l'ai déjà écrit ici et je le répète : ceux qui rêvent de faire des stages en Ukraine ne valent guère mieux que les djihadistes en route pour la Syrie.

    Pendant ce temps, alors que nous assistons à la grande transhumance d'hiver des zombies consommateurs vers les sommets enneigés, la loi Macron, dite « projet de loi pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques », prépare la plus grande dérégulation du droit du travail effectuée depuis le XIXe siècle. Les députés ont adopté le 14 février dernier l'article 80 du texte qui prévoit que le nombre possible d'ouvertures dominicales des commerces passe de cinq à douze par an, sur décision du maire jusqu'à cinq, et après avis de l'intercommunalité au-delà. Nos élus ont également voté la création de « zones touristiques internationales » (ZTI), où les commerces pourront ouvrir tous les dimanches et les soirs jusqu’à minuit. 
    Bien pire, le projet contient des articles liberticides sur le fonctionnement des conseils de prud’hommes, les plans sociaux et les infractions commises à l’encontre des instances représentant le personnel dans une société.

    Au sein des entreprises, qui sont devenus pour certaines d'entre elles de véritables goulags, le record des 320000 ruptures conventionnelles atteint en 2012 devraient être dépassé en 20142. La France compte environ 70000 hospitalisations par an pour des tentatives de suicide alors que l'on tente encore et toujours de nous vendre le Fairphone, premier téléphone équitable, et que les agences de pub vantent les mérites du Self Selp, « développement personnel qui repose sur la réalisation de soi, une quête d'authenticité qui permet d'explorer de nouvelles dimensions existentielles ».La démesure dans toute son horreur.

    Notre combat prioritaire reste de penser un dépassement du capitalisme et de rompre avec la logique de l'accumulation illimitée intrinsèquement destructrice. Pour nos ennemis, le libéralisme est la seule voie possible et le marché, unique lieu de socialisation compatible avec la liberté individuelle (Jean-Claude Michéa). Nous sommes entrés dans l'ère du règne absolu du cosmopolitisme bourgeois où l'homme, devenu un être abstrait, ne se définit plus que par son adhésion aux valeurs marchandes. Il nous faut revoir nos rapports à la consommation, à la production, au travail. Nous devons impérativement nous recentrer sur une démocratie écologique et une autonomie économique locales.

    Notre combat est avant tout un combat politique.

    Mais une fois que l'on a dit cela, a-t-on tout dit ?

    Toutes les coutumes et traditions, nous dit Hervé Juvin3, toutes les frontières et structures sociales ne sont que des « empêchements à commercer librement ». Le capital allié au progressisme effréné nous entraîne vers un marché mondial des hommes.

    L'immigration de masse n'est pas un hasard. C'est tout l'intérêt du capital que de déplacer les individus là où il y a du travail et là où ils seront utiles.

    Qu'on ne s'y trompe pas ! L'immigration qui touche tous les pays européens est une immigration de remplacement destinée à redynamiser économiquement les régions vieillissantes et à accueillir le « trop plein » des populations d'Afrique du nord et subsaharienne. Hervé Juvin cite à cet égard les mots de Peter Sutherland souhaitant « détruire l'unité interne des nations européennes » afin de faciliter le commerce mondial.

    S'opposer à l'immigration massive c'est combattre le système capitaliste et sa logique de l'accumulation illimitée.

    Mais c'est également devenu un combat en soi et qui se justifie à lui seul. Rien ne laisse en effet présager que si les « pompes aspirantes » venaient à disparaître, elle en viendrait elle aussi à s'effacer. Selon l'UNICEF, un quart de la population mondiale sera africaine en 2050. A cette date, 40% des enfants de moins de 5 ans dans le monde, vivront sur le continent africain4. Continuer sans prendre en compte ces paramètres est suicidaire.

    Au combat politique s'ajoute nécessairement un combat culturel. S'engager dans l'un en négligeant l'autre serait une erreur grave.

    Nous devons sans cesse marteler notre adhésion au relativisme culturel, à cette doctrine qui proclame très justement que toutes les cultures se valent ou sont égales. La richesse de l'humanité réside dans sa diversité. La culture n'existe que si elle est plurielle. De même, l'identité n'existe que dans l'altérité. Comme le dit Alain de Benoist, « l'universel s'atteint à partir de la singularité ».

    Nous ne devons pas hésiter à défendre l'idée que chaque homme possède un besoin archaïque à s'enraciner dans la culture de son groupe. Nous sommes en présence aujourd'hui d'un contact de cultures très éloignées les unes des autres, possédant des codes très différents et rendant toute assimilation – c'est à dire absorption – impossible. Le devenir de notre communauté de destin n'est pas d'être lié à ces identités culturelles. Tout nous en éloigne : nos comportement, nos pensées et nos sensibilités qui structurent nos rapports à la nature, à la société et au transcendant.

    Chacun désormais s'enferme dans son identité. Selon l'explication de son fondateur Najib Azergui, pour les élections cantonales de mars prochain, l'Union des démocrates musulmans français (UDMF) encore marginale compte présenter des candidats dans 8 cantons. Elle possède déjà un premier élu à Bobigny, après que le parti ait apporté son soutien à la liste de l'actuel maire UDI Stéphane de Paoli5. Le communautarisme est en marche.

    Il ne suffit plus de dire que l'immigration est l'enfant du capital. Le combat doit être simultanément mené sur les deux fronts : combat politique et combat culturel.

    Bien loin des théâtres d'opération ukrainiens que nos géopoliticiens de salon ne distinguent qu'au travers d'écrans interposés.

    Guillaume Le Carbonel pour le C.N.C

    Notes:

    1Le Monde, édition du 14.02.2015

    2Chiffres du Ministère du Travail

    3La grande séparation, Gallimard 2013

    4Libération, édition du 12.08.2014

    5Le Figaro, édition du 12.02.2015

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/

  • Vladimir Poutine “On m’a répondu à Bruxelles : ‘Allez vous faire foutre’”

    Jean-Pierre Chevènement était l’invité d’Europe 1, jeudi 12 février 2015. Il répondait aux questions de Patrick Roger, Catherine Nay, Olivier Duhamel et Serge July.

    Je me suis rendu en Russie, au début du mois de mai 2014, pour rencontrer Vladimir Poutine, à la demande de François Hollande, avec une lettre de sa part que j’ai transmise à Vladimir Poutine. Nous avons eu un long entretien, en tête à tête.

    Poutine m’a dit qu’il était allé en janvier 2014 à Bruxelles, pour demander à voir M. Barrosso, et puis d’autres, et on lui a répondu : « Mais cette affaire ne vous regarde pas ». Et je vais vous rapporter quelque chose qui vous surprendra, ce qu’on lui a répondu, c’est : « Allez vous faire foutre ! ».

    http://fr.novopress.info/

  • Les torts que nous avons faits au peuple syrien sont une honte à porter au crédit de Fabius

    Le député Jacques Bompard est interrogé dans L'Action Française 2000. Extrait :

    "vous demandez une commission d’enquête sur le soutien de la France aux rebelles syriens. N’y a-t-il pas assez à faire chez nous ?

    Une_2903Laissez-moi vous dire que les torts que nous avons faits au peuple syrien sont une honte à porter au crédit de Laurent Fabius. J’ai suivi avec attention ce dos- sier, et les spécialistes comme les Syriens s’accordent à dire que nous avons soutenu le pire au Levant. Quand je dis le pire, j’avance que,par idéologie, nous nous sommes laissés aveugler par les dehors laïques d’une opposition syrienne qui, sur le terrain, massacre et viole tous les principes du droit international. D’ ailleurs, les chrétiens syriens sont presque unanimement du côté de Bachar el-Assad. Mais on n’évoque les chrétiens d’ Orient que lorsque leurs positionnements politiques satisfont Monsieur Fabius. Près de deux mille Français sont partis faire le djihad en Syrie. À leur retour, ils sont autant de métastases dans notre société, des métastases prêtes à agir. Et ce n’est pas une séquence vidéo qui les soignera de leur fanatisme. Les Français ont le droit de savoir à quoi leurs impôts ont servi en Syrie. Je suis convaincu que le gouvernement socialiste n’en a pas la moindre envie."

    Michel Janva

  • Libye : qui présentera "l'addition" à MM. Sarkozy, Juppé et BHL?

    Communiqué de Bernard Lugan :

    Sipa-ap-3101445-jpg_2728437_652x284"Au mois de mars 2011, à l'issue d'une campagne médiatique d'une rare intensité initiée par BHL, Nicolas Sarkozy décida d'entrer en guerre contre le colonel Kadhafi avec lequel il était encore dans les meilleurs termes quelques mois auparavant.

    Le 17 mars, Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères, arracha la résolution 1973 au Conseil de Sécurité de l'ONU, ce qui permit d'ouvrir les hostilités. Le 19 mars, 19 avions français (chasseurs et ravitailleurs) lancèrent un raid de 2h30 au dessus de la Libye. L'incompréhensible guerre franco-libyenne ou otano-libyenne, venait de débuter.

    Les raisons de ce conflit aux conséquences à ce point dramatiques qu'une intervention internationale paraît aujourd'hui indispensable sont toujours aussi mystérieuses. A l'époque, l'Elysée avança l'argument d'une action humanitaire destinée à "sauver la population de Benghazi". Le mardi 16 décembre 2014, le président tchadien Idriss Deby donna une autre explication en déclarant qu'en entrant en guerre en Libye: " l'objectif de l'OTAN était d'assassiner Kadhafi. Cet objectif a été atteint ".

    Quoiqu'il en soit de ses causes officielles ou officieuses, réelles ou supposées, étayées ou fantasmées, le résultat de cette guerre "pour la démocratie et les droits de l'homme", est catastrophique :

    -Les alliés islamistes du Qatar et de la Turquie ont pris le contrôle d'une partie des approvisionnements gaziers et pétroliers de l'Europe.

    -Daesh a lancé une entreprise de coagulation des milices islamistes.Celles qui lui ont fait allégeance contrôlent une partie de la Cyrénaïque et à l'ouest, elles sont sur la frontière tunisienne. Partout, elles font régner la terreur.

    -L'Egypte est directement menacée ainsi que la Tunisie et l'Algérie. Au sud, le Tchad et le Niger sont en première ligne alors qu'avec Boko Haram un second front islamiste s'est ouvert sur leurs frontières.

    -Les gangs islamo-mafieux déversent des dizaines de milliers de migrants sur les côtes européennes.Au lieu de les refouler, la marine italienne les récupère en mer pour les installer en Europe...d'où ils ne repartiront plus. Or, tout le monde sait que des terroristes se dissimulent parmi eux et qu'ils vont créer des cellules "dormantes" au sein de l' "espace Schengen".

    Face à ce désastre, comme s'ils étaient étrangers au chaos qu'ils provoquèrent, Nicolas Sarkozy et Alain Juppé aspirent à la plus haute charge de l'Etat français. Quant à leur inspirateur guerrier, il continue à promener sa superbe et son échancrure de col sur les plateaux des télévisions..."

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • La victoire posthume des martyrs coptes

    Lu sur le Metablog :

    B9-Mx1lIQAAk4F9 Le nom de Jésus est le dernier mot qui a effleuré leurs lèvres. Comme dans la passion des premiers martyrs, ils s’en sont remis à Celui qui peu après, les aura accueillis. Et ainsi, ils ont célébré leur victoire, la victoire qu’aucun bourreau ne pourra leur enlever. Ce nom susurré au dernier instant a été comme le sceau de leur martyre ». Ainsi s’exprime l’évêque de Gizeh Mgr Mina, à propos des 21 martyrs coptes libyens. Nous sommes dans la primitive Eglise, l’Eglise des martyrs. La photo des vingt et un martyrs coptes circule sur la toile. Il faut, sans crainte, regarder leurs visages. Ils sont habités, non pas détruits, non pas hagards, mais… Oui : heureux, dans la noblesse de leur attitude

    Cette fois je crois que « Daech », l’Etat islamique a fait un mauvais calcul. Il croyait terroriser les chrétiens égyptiens et les faire partir, comme ils ont réussi à le faire ailleurs au Proche Orient. C’était le programme non-déguisé, de l’ancien président Mohamed Morsi et de ses Frères musulmans, au pouvoir en Egypte jusqu’en juillet 2013. Aujourd’hui, avec ce nouveau Nasser qu’est le Maréchal Sissi, un musulman authentiquement pieux mais non intégriste, la nouvelle de ce martyre ne sera pas reçu dans la terreur par la communauté chrétienne. C’est une victoire pour les chrétiens et, annonce Sissi, nous allons construire une église en l’honneur des « martyrs en Libye » dans la ville de Minya dont ils sont originaires. Il faut noter qu’à Minya en Moyenne Egypte, (où la population est chrétienne à 35 %) trois églises ont été incendiés par un commando de 200 islamistes le 16 août 2013, pour venger la chute du président Morsi. Cette construction nouvelle est donc un symbole de la liberté religieuse. Sissi se fait l’émule du président Nasser, qui avait fait construire de ses deniers dans le centre du Caire, la cathédrale Saint-Marc, en remerciement au pape des coptes, à l’époque, Cyrille VI, dont l’intercession, disait Nasser, avait guéri son fils. Miracle ou pas, Sissi marche sur les traces de Nasser avec un courage émouvant.

    Qui est ce président égyptien ? En quelques mois, il a su conquérir non seulement le cœur des Egyptiens (fanatiques mis à part) mais la communauté internationale. Il s’est dévoilé, le 28 décembre dernier, en allant à la célèbre mosquée Al Azhar, symbole de l’islam enseignant dans le monde entier. Il y a déclaré : « Le problème n’a jamais été notre foi (Din). Il est peut-être lié à l’idéologie (fiq), une idéologie que nous sanctifions». Fiq (le mot employé par Sissi) c’est le système juridique et politique de l’islam, celui que depuis des siècles les légistes affûtent et précisent sans cesse, celui au nom duquel sont produites les fatwas. Din, c’est le jugement d’Allah, la religion dans sa dimension la plus intérieure et personnelle. La distinction qu’opère Sissi entre fiq et dîn, exigeant une réforme du système idéologique islamique, est d’une importance capitale. Il met en cause rien moins que « l’ensemble des textes que nous avons sanctifiés depuis des siècles», «au point que les contester est aujourd’hui difficile» reconnaît-il. Mais, «on en est arrivé au point que cette idéologie est devenue hostile au monde entier. Peut-on imaginer qu’ 1, 6 milliard de musulmans tuent une population mondiale de 7 milliards pour pouvoir vivre [entre eux] ? C’est impensable». Dans ce contexte, sa conclusion est forte : «Je le répète : Nous devons révolutionner notre religion.
    Honorable imam (le grand cheikh d’Al-Azhar), vous êtes responsable devant Allah. Le monde entier est suspendu à vos lèvres, car la nation islamique entière est déchirée, détruite, et court à sa perte. Nous sommes ceux qui la menons à sa perte».
    Dans un tel contexte, on comprend que la présence du président Sissi dans une église copte pour la Noël chrétienne le 7 janvier ne doit rien au hasard. Déjà à l’époque, son choix avait été symbolique : non pas la cathédrale Saint Marc, non ! Pour fêter Noël ce Président musulman avait voulu choisir une église encore debout, dans le gouvernorat de Minya, là même où les islamistes avaient sévi en août 2013, là où il a décidé aujourd’hui de construire une église nouvelle à la gloire des martyrs libyens."

    Michel Janva

  • Ukraine: les insurgés hissent le drapeau de Novorossia à Debaltsevo

    Les forces des républiques populaires de Donetsk (DNR) et de Lougansk (LNR) ont symboliquement hissé le drapeau de Novorossia sur un immeuble de Debaltsevo, en Ukraine, écrit jeudi 19 février le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

    Sur le toit de ce bâtiment de neuf étages se trouvait un poste de tir de l'armée ukrainienne. Mercredi soir, les autorités de la DNR avaient annoncé que la situation à Debaltsevo serait bientôt normalisée — la ville était pratiquement sous le contrôle des insurgés.

    Le chef de la DNR Alexandre Zakhartchenko a nommé le nouveau maire de Debaltsevo, Alexandre Afendikov, et un groupe de travail a également été formé pour la reconstruction de la ville et le retour à la vie normale. Les insurgés de la DNR ont commencé mercredi à retirer l'artillerie et le matériel lourd de la ligne de contact avec la partie ukrainienne. Des obusiers automoteurs ont été retirés d'Elenovka. Le matériel a également été évacué de Telmanovo et d'Iassinovataïa. La veille, les unités de la LNR avaient fait reculer les armements lourds: les chars et l'artillerie n'étaient plus sur les postes avancés. Cependant, une grande partie du personnel restait sur ses positions.

    "Pour l'instant, nous retirons unilatéralement les armements dans les régions calmes, mais si les bombardements et les opérations reprenaient dans cette zone, notre matériel reviendrait immédiatement sur ses positions", a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense de la DNR Edouard Bassourine.

    Il a déclaré dans une conférence de presse d'hier que Debaltsevo était entièrement contrôlée par les troupes de Novorossia, et que seuls quelques groupes éparpillés se trouvaient encore dans le sud de la ville et tentaient d'opposer une résistance.

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