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géopolitique - Page 773

  • Centrafrique : si les chrétiens ne s'étaient pas défendus, la France serait-elle intervenue ?

    De Bernard Antony :

    "La vérité sur la nature du conflit, c’est que depuis des mois la population très majoritairement chrétienne (80 %) de la république centrafricaine est terrorisée par le mouvement au pouvoir, la Séléka, issu de la minorité musulmane et très renforcé par des jihadistes venus du Tchad, du Cameroun et du Soudan et aussi par toute une piétaille de bandits, ce qui n’est pas contradictoire.

    La soldatesque Séléka, bénéficiant de surcroît de l’évidente complaisance et même de la complicité des troupes africaines de l’OUA censées avoir été envoyée à des fins de pacification n’a cessé de piller, de violer, de massacrer. Il est donc triste que l’on ait attendu pour intervenir que les chrétiens désespérés et exaspérés, constituant des groupes de résistance dans la brousse et s’organisant dans leurs quartiers, sous le vocable « d’Anti-Balaka », se rebiffent. Leur sursaut, avec des armes dérisoires, a évidemment pris, çà ou là, la tournure d’une contre-terreur, aux excès sans doute regrettables. Mais fallait-il qu’ils attendent tous d’être génocidés comme jadis au Rwanda, mais d'une manière inverse, la minorité Tutsi par la majorité Hutu ?

    N’est-il pas curieux qu’une décision d’intervention n’ait été prise par nos dirigeants socialistes que lorsque les périls pour la minorité musulmane au pouvoir ont été semblables à ceux ayant jusque-là frappé la majorité chrétienne ? [...]"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/12/centrafrique-si-les-chr%C3%A9tiens-ne-s%C3%A9taient-pas-d%C3%A9fendus-la-france-serait-elle-intervenue-.html

  • Centrafrique : et si la France ne faisait qu’ajouter le chaos au chaos ?

    Le président français s’est fort imprudemment avancé en proclamant d’entrée, urbi et orbi, persona non grata le président Michel Djotodia..

     
     

    « Il fallait intervenir. » Ni la majorité, bien entendu, ni l’opposition, à ce jour, n’ont marchandé à François Hollande leur accord de principe. Dans l’urgence ? Sans doute. Dans l’improvisation et dans l’approximation ? Alors que la situation se détériorait de mois en mois en Centrafrique et que l’anarchie tournait inexorablement à la guerre civile, on était en droit de penser que le Président, son gouvernement et l’état-major, ayant disposé de tout le temps nécessaire, avaient pris la mesure des multiples dimensions du problème, internationale, humaine, militaire et politique. Il semble bien qu’il n’en ait rien été.

    Le contexte international n’a pas changé depuis l’opération « Serval » : États africains pour la plupart bien disposés mais impuissants, Union européenne indifférente et inerte, États-Unis trop occupés ailleurs et surtout soucieux de se désengager. C’est donc avec la seule autorisation du Conseil de sécurité de l’ONU que la France s’est lancée toute seule, comme une grande, avec tambours, trompettes et panache, dans une aventure dont elle ne connaît pas, dont elle n’est pas près de voir le terme, alors même qu’elle n’en a pas fini au Mali.

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  • CENTRAFRIQUE. Deux soldats français tués à Bangui

    Deux soldats français ont trouvé la mort lundi lors d’un accrochage à Bangui, a déclaré l’armée auprès de BFMTV mardi 10 décembre.

    Un peu plus tôt, l’état major des armées avait indiqué que la "population n’était plus menacée" dans la capitale centrafricaine.

    Les groupes armés qui tenaient les rues de Bangui ont pour la plupart quitté leurs positions pour se regrouper dans un camp de la capitale centrafricaine, a en effet indiqué lundi soir à Paris l’état-major des armées, alors que l’opération se poursuivait dans la capitale centrafricaine.

    "Il n’y a plus de groupes armés qui patrouillent dans la ville", a déclaré le porte-parole de l’état-major, le colonel Gilles Jaron : "Très rapidement, nous nous sommes rendus compte que ces groupes avaient quitté leurs positions dans leur très grande majorité".

    François Hollande se rendra par ailleurs sur place mardi soir, en compagnie de Laurent Fabius. [...]

    La suite sur Nouvel Obs

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?CENTRAFRIQUE-Deux-soldats-francais

     
  • De BHL à Charlie Hebdo : la propagande néoconservatrice déguisée en gauche progressiste

    Machine de propagande capable d’infiltrer des médias historiquement ancrés à gauche, les néoconservateurs déguisés en progressistes obtiennent votre consentement aux guerres contemporaines, ou tout au moins, l’assurance de votre laisser-faire.
    Leurs armes ? Le détournement d’un discours moral, des choix éditoriaux incitant plus ou moins subtilement à la haine raciale, et une situation oligopolistique des médias.
    Cette étude vise à aller au delà de formule simpliste « les médias appartiennent aux marchands de canons », pour mettre à jour la mécanique de propagande de guerre et de haine ressassée en continu par les mass-médias sous le joug du lobbyisme néoconservateur.
    Pour ce faire, nous reviendrons sur le tournant de 2005 où être progressiste autorisait bizarrement à promouvoir la haine des musulmans. Puis nous découvrirons MEMRI, un des rouleaux-compresseurs propageant l’idée d’un choc des civilisations qui légitimerait le pire. Enfin, nous nous pencherons sur ces nombreux faux experts qui appartiennent à des groupuscules néo-cons et développent leur propagande dans tout l’espace médiatique.
    I. Comment le fait d’insulter les musulmans est devenu un attribut antifasciste
    La lutte contre l’islamisme est l’un des fers de lance du néoconservatisme. Les « caricatures de Mahomet » parues dans le journal danois Jylland-Posten ont été l’occasion, pour les néoconservateurs déguisés en progressistes, de favoriser l’émergence d’une islamophobie "de gauche" sous couvert de liberté d’expression. Pour appréhender toute la force de cet épisode qui a saboté pour longtemps le vivre ensemble, il est impératif d’en connaître le scénario.
    A – De « l’humour » issu d’une commande raciste ?
    Le magazine de gauche Counterpunch attribue au néoconservateur et extrémiste Daniel Pipes une partie de la responsabilité de la commande des caricatures de Mahomet. Toujours est-il que ces dessins ont été retrouvés sur le site du think tank Middle East Forum présidé par Pipes. Pour s’assurer de cette continuité idéologique et ne pas sombrer dans l’amalgame (méthode si chère aux néoconservateurs), il faut rappeler que le Middle East Forum a financé la défense de Geert Wilders, leader de l’extrême droite néerlandaise, poursuivi pour incitation à la haine raciale. Geert comparait le Coran à Mein Kampf et appelait les musulmans à se conformer à la « culture dominante » ou à s’en aller. Il sera relaxé en 2011.
    B – Des dessins illustrant davantage les théories racistes que la liberté de la presse.
    Le contexte géopolitique dans lequel interviennent les caricatures est imprégné de nouvelles idéologies racistes. Elles émergent dans le sillage de la réélection de George W. Bush :
    L’historien Daniel Pipes signe en 2002 « L’Islam militant atteint l’Amérique ».
    En 2003, Robert Spencer fonde et dirige Jihad Watch. Ce blog a pour objectif de propager l’idée que l’Islam serait « intrinsèquement terroriste ».
    En 2005, le concept « Eurabia » est théorisé par Bat Ye’or. Il s’agit d’une thèse géopolitique servant d’argumentaire à des mouvements d’extrême-droite et selon laquelle l’Europe occidentale est en voie d’absorption par « le monde arabe ».
    En 2007, le néoconservateur historique Norman Podhoretz édite "La quatrième guerre mondiale : la longue lutte contre l’islamo-fascisme".
    C - ENAR : le lanceur d’alerte isolé
    Bien que les théories néoconservatrices racistes aient atteint la population dans ses strates les plus à gauche sous couvert de défense de la liberté de la presse, l’European Network Against Racism tente d’alerter. Ce réseau d’ONG de lutte contre les discriminations rend en 2005 un rapport au contenu éloquent : « […] le plus grand journal danois […] a commandé […] 12 dessins très dérangeants et insultants, qui montrent le prophète Mohamed en terroriste et esclavagiste de femmes […] Cet appel involontaire à la provocation a empoisonné l’atmosphère et créé un conflit entre le Danemark et le monde islamique allant jusqu’à interférer avec les Nations Unies […]
    Dans une interview télévisée, le journal affirma que ses caricatures visaient à aider les musulmans progressistes par opposition à ceux qui sont plus religieux […] C’est un argument étrange parce que, si Jylland Posten avait vraiment voulu aider les musulmans modérés, alors insulter la religion de l’Islam et son prophète, c’était vraiment la dernière chose à faire […] ». L’ONG ENAR n’a d’ailleurs pas manqué de se demander « pourquoi les médias danois en général, et Jylland Posten en particulier, ont choisi l’islam. Tout le monde sait que les médias danois n’oseraient jamais s’en prendre aux autres religions […] ».
    D – Ces théories racistes appliquées aux médias déguisés en antifascistes français
    1 – La méthode Charlie Hebdo
    Après France Soir, Charlie Hebdo emboîte le pas du Posten en février 2006 et publie les fameuses caricatures. Les arguments du journal alors dirigé par Philippe Val ? La lutte contre l’intégrisme et la défense de la liberté d’expression.
    Sans vergogne, Charlie Hebdo enfonce le clou en 2006. Faisant appel à la mémoire des « 12 de 1940 » qui refondèrent le syndicalisme français face au régime de Vichy, le journal publie son « manifeste des douze » sous-titré « ensemble contre le nouveau totalitarisme ». Le texte vient soutenir l’idéologie d’une invasion barbare de source islamiste qu’il est impératif de combattre, puisqu’il est introduit ainsi : « Après avoir vaincu le fascisme, le nazisme, et le stalinisme, le monde fait face à une nouvelle menace globale de type totalitaire : l’islamisme ».
    2 – Le point Godwin, ou comment reconnaître un néocon déguisé en rebelle progressiste
    De manière plus générale, les thèses racistes de source néoconservatrice sont abondamment présentes dans des médias de masse se réclamant de gauche comme dans des groupuscules, issus de luttes antifascistes mais dévoyés depuis. Leur utilisation systématique du point Godwin permet de les identifier aisément. La méthode classique consiste à amalgamer Islam et nazisme, méthode qu’illustre à merveille la théorie de l’islamo-fascisme développée plus haut.
    Le prix Nobel Paul Krugman s’insurge contre ces thèses en 2007 dans le New York Times :
    « Arrêtez-vous, ne serait-ce qu’un instant, sur les implications du fait que Rudolph Giuliani se fasse conseiller par Norman Podhoretz, celui qui veut que nous bombardions l’Iran "dès que la logistique le permettra".
    M. Podhoretz, rédacteur en chef de Commentary et membre fondateur du néo-conservatisme, nous dit que l’Iran est "le principal foyer de l’idéologie islamo-fasciste contre laquelle nous nous battons depuis le 11 septembre ». Les "islamo-fascistes", nous dit-il, sont en passe de créer un monde "conçu à leur manière et taillé à leur mesure." Et même "Quelques observateurs nous mettent dès à présent en garde que d’ici la fin du XXIème siècle, la totalité de l’Europe sera transformée en un espace auquel ils donnent le nom d’Eurabia."
    Est-ce vraiment nécessaire de faire remarquer que rien de tout cela n’a de sens ? Pour une bonne et simple raison, c’est que cet "islamo-fascisme" est un produit de l’imagination des néoconservateurs. Une véritable prophétie tentant vainement de devenir auto-réalisatrice, pour des multiples intérêts géostratégiques. Le terme n’est devenu à la mode que parce que c’était un moyen pour les faucons de la guerre d’Irak de passer sous silence l’enchaînement étrange entre la poursuite d’Oussama Ben Laden, qui avait attaqué les États-Unis, et l’invasion de l’Irak, qui n’y était pour rien. Tout comme l’Iran n’avait rien à voir avec les attentats du 11 septembre 2001. De fait, le régime iranien coopéra avec les États-Unis lorsqu’ils partirent en guerre contre al-Qaïda et ses alliés Taliban en Afghanistan. » Fear Itself Craignant – New York Times.
    E – Catalogue sémantique de quelques lobbyistes du néo conservatisme, français déguisés en acteurs antiracistes
    1 – Caroline Fourest en guerre contre « l’Arabia »
    Dans une tribune intitulée « War on Arabia » – « en guerre contre l’Arabia » – publiée en 2005 dans le Wall Street Journal, Caroline Fourest estimait que les immigrants arabes, incapables de s’intégrer, représentaient une menace pour la démocratie car ce manque d’intégration pouvait les conduire à rejoindre des cellules terroristes islamistes. Que Caroline Fourest ignore que les peuples arabes sont minoritaires en Islam et peu source de terrorisme serait navrant mais anecdotique.
    Ce qui est à retenir est son adhésion au concept d’« Eurabia », terme symptomatique des promoteurs du choc des civilisations de source néoconservatrice. Soit à l’exact opposé de la gauche engagée dont Fourest se réclame, les néoconservateurs sont depuis leur création sur l’extrême droite de l’échiquier politique. (Se rapporter à notre organigramme et les sites comme Dreuz.info et les déclarations de W. Kristol et N. Podhoretz.) En utilisant sciemment un terme d’extrême-droite, Fourest dévoile ses motivations profondes et ses accointances avec les milieux nauséabonds qu’elle dénonce pour partie lorsqu’il ne s’agit pas de ses amis…
    2 – Bernard-Henri Lévy et le « fascislamisme »
    Bernard-Henri Lévy, quant à lui, prétend sauver les musulmans du « fascislamisme » et se joint à Robert Misrahi en 2002 dans sa chronique sur Charlie Hebdo pour soutenir Oriana Fallaci. La journaliste qui affirmait entre autres que « Les hommes arabes, qui dégoûtent les femmes de bon goût » ou encore que « les mosquées grouillent jusqu’à la nausée de terroristes ou aspirants terroristes » et pour finir épousant la théorie raciste et complotiste de l’Eurabia, elle déclare que les Arabes sous couvert de migrations envahissent l’Europe pour propager l’Islam et elle conclut en affirmant que les musulmans « se multiplient comme des rats » . BHL a les amis qu’il mérite…
    3 – Mohammed Sifaoui, le champion toutes catégories du Point Godwin et du confusionnisme
    Prompt à qualifier son adversaire politique du jour de « confusionniste », on comprend rapidement pourquoi Mohammed Sifaoui connaît bien cet adjectif. Pour ne pas se contenter de répondre « c’est celui qui le dit qui l’est », observons son déguisement de progressiste, dont la veste semble avoir plusieurs revers.
    Opportuniste, comme bon nombre de ses amis, Sifaoui a la faculté de se débiner quand l’affaire dans laquelle il est engagé tourne à son désavantage. Ainsi, en 2011, il reprend un billet d’SOS racisme : En raison de ses discours xénophobes, SOS Racisme appelle à faire barrage à Nicolas Sarkozy.
    Et pourtant, dans un entretien accordé en 2008 au Middle East Quarterly, dirigé par Daniel Pipes, Sifaoui estimait que « près de 20% des musulmans de la planète doivent être totalement rééduqués mais aussi combattus politiquement, idéologiquement et militairement ». L’islamisme serait selon lui comparable au fascisme et au nazisme, mais cela serait réductible aussi à l’Islam en général, en adéquation avec les théories néoconservatrices développées autour de 2005.
    La même année, il publie sur son blog « Fitna et Obsession », film du député d’extrême droite néerlandais Geert Wilders qui juxtapose des images d’attaques terroristes avec des versets du Coran. Cette production délibérément raciste fût initialement présentée par Sifaoui avec la mention « à voir et à revoir ».
    Contributeur hyperactif pour Charlie Hebdo et la revue Prochoix de Caroline Fourest, Sifaoui a participé à la revue néoconservatrice Le meilleur des mondes. Ce magazine est le porte-voix du Cercle de l’Oratoire, groupe de réflexion néoconservateur français proche du PNAC (Project for a New American Century), le think tank
    néoconservateur américain dont étaient issus les principaux membres de l’administration Bush. Sifaoui a également fait la promotion de l’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient, MEMRI, qui le lui rend bien.
    En effet, le lien entre des médias français qui se disent de gauche et des officines néoconservatrices dites « d’information » qui diffusent des théories racistes est mis en évidence par le MEMRI, ses thèses, ses fondateurs et financeurs, et ses relais dans les médias français.
    II – L’Institut de recherche des médias du Moyen-Orient, plus connu par son acronyme anglais MEMRI
    A – Une source redondante des médias néoconservateurs déguisés en progressistes
    En premier lieu, nous observons que le MEMRI se fait l’écho de Charlie Hebdo dans l’affaire des caricatures. Mais c’est surtout en tant que source de ces médias, que le MEMRI sait s’illustrer : version électronique de Prochoix, la revue de Caroline Fourest, Conspiracy Watch, le site de Rudy Reichstadt, et La Règle du Jeu, la revue fondée par Bernard-Henri Lévy. BHL pousse même le zèle en attribuant une section spéciale MEMRI sur son site !
    B – Une usine à fabriquer la peur envers l’islam
    Dans un rapport intitulé « L’usine à fabriquer des peurs : les racines de l’ islamophobie », le Center for American Progress, groupe de réflexion américain proche du parti démocrate US, établit que le MEMRI « promeut la propagande islamophobe aux États-Unis au travers de choix de traduction sélectifs qui ont pour but de faire valoir que l’Islam est intrinsèquement violent et favorise l’extrémisme ».
    Parmi les nombreux points abordés, retenons que Robert Spencer et Daniel Pipes comptent sur le MEMRI pour leur propagande et que le terroriste norvégien Anders Breivik a cité le MEMRI seize fois dans son manifeste. Plus troublant encore, les traductions du documentaire enflammé antimusulman Obsession : Radical Islam’s War against the West ont été fournies par le MEMRI. Le site du film fait aussi figurer le MEMRI comme source pour la vidéo Radical Islam and Terrorism Today.
    C – Une vitrine qui n’affiche pas son néo conservatisme
    Siégeant à Washington, le MEMRI a été cofondé en 1998 par Yigal Carmon, un ancie
    n colonel, membre du renseignement militaire israélien de 1968 à 1988, et la politologue américaine d’origine israélienne, Meyrav Wurmser, le femme de David Wurmser, ancien conseiller pour le Moyen-Orient du vice-président américain Dick Cheney.
    Officiellement, le MEMRI se présente comme « chargé d’apporter des informations au débat sur la politique américaine au Proche-Orient. Il a des bureaux à Berlin, Londres et Jérusalem. Il fournit des traductions en anglais, allemand, espagnol, français, hébreu, italien, russe et turc, de textes écrits en arabe, persan, turc, ourdou, pachtou et dari ».
    Le MEMRI TV Monitor Project se donnant pour mission de surveiller les principales chaînes de télévision arabes et iraniennes. Sous couvert de renseignement, cette officine de surveillance est manifestement au service d’intérêts américains et israéliens tournés contre les musulmans.
    D – Un financement par les leaders du néo conservatisme
    Voici les sources de financement du MEMRI
    La Fondation Randolph qui finance également le Council on Foreign Relations
    Bradley Foundation qui fut le pourvoyeur de fonds pour le Projet pour un Nouveau Siècle Américain (PNAC), le cercle de réflexion néoconservateur réunissait en son sein : Dick Cheney, Donald Rumsfeld, Richard Perle, Paul Wolfowitz.
    Le Département d’État des États-Unis qui a accordé en août 2011 une subvention de 200 000 dollars au MEMRI.
    E – Des acteurs décisionnels de la gouvernance W.Bush
    Donald Rumsfeld, le secrétaire à la défense de George W. Bush (Plainte pour "torture" déposée contre Donald Rumsfeld)
    Oliver "Buck" Revell, Président du groupe Revell, ancien directeur adjoint du FBI
    Elliott Abrams : conseiller du président George W. Bush
    Steve Emerson : journaliste, auteur de « Les terroristes parmi nous : Jihad en Amérique » directeur du Projet d’Investigation sur le Terrorisme (IPT)
    John Ashcroft, ancien procureur général américain lors du 1er mandat du président George W. Bush
    Jeffrey Kaufman : avocat spécialisé en propriété intellectuelle
    Robert Reilly : ancien conseiller principal au Département de la Défense
    F – Des conseillers tout aussi néoconservateurs
    Bernard Lewis, conseiller de Benyamin Netanyahou alors ambassadeur d’Israël à l’ONU (1984-88)
    Michael V. Hayden, général, ancien directeur de la National Security Agency et directeur de la Central Intelligence Agency
    Bernard Lewis, conseiller de Benyamin Netanyahou alors ambassadeur d’Israël à l’ONU (1984-88)
    Michael V. Hayden, général, ancien directeur de la National Security Agency et directeur de la Central Intelligence Agency
    Jose Maria Aznar, ancien Premier ministre espagnol
    Stephen J. Trachtenberg, président de l’Université George Washington, choisi par George W. Bush pour l’accompagner à Jérusalem pour la célébration du 60e anniversaire de l’Etat d’Israël en mai 2008
    James Woolsey, ancien directeur de la CIA et sous-secrétaire de la Marine.
    John Bolton, ancien ambassadeur américain aux Nations Unies, signataire du projet néoconservateur Project for the New American Century
    Jeffrey Kaufman : avocat spécialisé en propriété intellectuelle
    Ehud Barak, ancien Premier ministre d’Israël
    Irwin Cotler, ancien ministre de la Justice et procureur général du Canada
    Mort Zuckerman, président et rédacteur en chef, US Nouvelles & World Report et magnat de la presse
    Chin Ho Lee, ancien agent spécial du FBI
    Michael Mukasey, ancien procureur général dans le gouvernement de Georges Walker Bush
    Norman Podhoretz, Ancien rédacteur en chef de Commentary Magazine, une revue néoconservatrice historique
    William Bennett, ancien secrétaire de l’éducation, membre du PNAC
    Christopher DeMuth, un ex de l’administration Reagan
    Paul Bremer, nommé le 6 mai 2003 directeur de la reconstruction et de l’assistance humanitaire en Irak, après l’invasion de ce pays par les États-Unis
    Peter Hoekstra, politicien américain du parti républicain et ancien membre 9 terme de la Chambre des représentants du Michigan
    Jack Kemp, un démocrate qui apporta son soutien au candidat George W. Bush
    Jeane Kirkpatrick, membre d’abord du Parti démocrate puis du Parti républicain sous Reagan en 2001 elle a rejoint le courant néoconservateur
    Irving Kristol, ancien rédacteur en chef du magazine Commentary, Kristol et l’un des fondateurs du néo-conservatisme américain
    Elie Wiesel, qui fut déporté avec sa famille par les nazis à Auschwitz-Birkenau, puis Buchenwald. Cependant Norman Finkelstein, dans son ouvrage The Holocaust Industry, considère que Wiesel instrumentalise la Shoah dans le but de soutenir la politique israélienne (Finkelstein est fils de juifs survivants du ghetto de Varsovie).
    G – Une ligne éditoriale édifiante
    A la vue d’un tel casting, on comprend le rédacteur en chef du Guardian pour le Moyen-Orient, Brian Whitaker, quand il affirme que le MEMRI est une « officine de propagande néoconservatrice et ultra-sioniste », ou encore Ibrahim Hooper, le directeur du Conseil des relations américano-islamiques, quand il déclare dans le Washington Times que « l’intention du MEMRI est de trouver les pires citations du monde musulman et de les diffuser aussi largement que possible ».
    Vincent Cannistraro, un ancien de la CIA, accuse le MEMRI d’être sélectif et de diffuser une propagande au service du Likoud. Le MEMRI fait œuvre d’une « distorsion pure et simple » pour Ken Livingstone, l’ancien maire travailliste de Londres. William Rugh, qui fut l’ambassadeur des États-Unis au Yémen et aux Émirats arabes unis, retient que le MEMRI ne présente pas le point de vue arabe, que les propriétaires du MEMRI sont des pro-israéliens et anti-arabes qui veulent montrer que les arabes haïssent les juifs et l’Occident, qu’ils incitent à la violence et refusent toute solution pacifiste au problème palestinien.
    Quant à Lalila Lalami, journaliste à The Nation, elle écrit que le MEMRI « sélectionne de façon constante les déchets les plus violents et les plus haineux qu’il peut trouver, les traduit et les distribue aux medias et aux parlementaires étasuniens dans sa newsletter. ». En 2012, le quotidien israélien Haaretz écrivait que les agences de renseignement israéliennes avaient réduit leur surveillance des médias palestiniens grâce au MEMRI et à Palestinian Media Watch, une autre machine de désinformation très à droite créée par un colon israélien, Itamar Marcus, qui fut épinglée par CounterPunch.
    Dès lors, les liens étroits entre les néoconservateurs français que sont Caroline Fourest, Rudy Reichstadt, ou encore Bernard-Henri Lévy et MEMRI, cette officine extrémiste, doivent être rappelé à tous afin que l’on sache quelle idéologie gouverne ces histrions qui s’érigent en policiers de la pensée. Gargouilles grimaçantes cramponnées aux médias, ils ne manquent pas une occasion pour diffuser leur haine de l’islam tout en claironnant qu’ils veulent protéger les musulmans.
    III – Du retournement des valeurs à l’acceptation de la guerre totale
    Au moyen d’une propagande qui altère nos idées et nos jugements, ce bourrage de crâne est devenu le domaine privilégié d’un nouveau genre d’experts, « les désinformateurs ». Leur nombre est en constante augmentation ces dernières années. Omniprésents dans tous les médias, ces va-t-en guerre sont les agents incontournables d’un dispositif qui a pris pour habitude de déguiser la véhémence de ses objectifs par un discours faussement moral.
    Aux nombres de ces soi-disant experts, on trouve étrangement un lot conséquent de néo-cons qui font ouvertement parti de groupuscules défendant l’invasion de l’Irak, la torture, et autre joyeusetés digne des inquisiteurs du moyen-âge.
    Ainsi, par leurs efforts répétés et conjugués, la peur du musulman s’insinue inexorablement dans les consciences et conduit à l’acceptation de guerres néo-coloniales.
    Après les embargos, les guerres d’Afghanistan, d’Irak, le blocus iranien, la Libye, qui font des millions de morts parmi les musulmans, les ténors de la "gauche" française appellent à la guerre en Syrie et en fustigent les opposants au prétexte qu’ils seraient des sympathisants de Bachar al Assad. Malgré tout, près des deux tiers des Français sont opposés à une intervention contre la Syrie.
    Alors qu’apparait au grand jour les plans de conquête du moyen-orient par les néoconservateurs, les agents infiltrés se revendiquant de la gauche politique française sont de véritables stakhanovistes de la propagande de guerre, montant au créneau médiatique parfois plus de 40 fois par semaine (BHL pour la guerre en Lybie) pour tenter de déclencher l’invasion d’un pays.
    Ainsi BHL vendant son "aventure" en Libye sur grand écran (2900 spectateurs malgré une campagne de promotion digne d’une superproduction hollywoodienne). On l’y voit tout smoking dehors, poseur mondain foulant les victimes civiles d’un pas décidé pour jouer au petit soldat et prier vainement le dieu des néo-cons afin de rentrer dans l’histoire.
    Le plus grave dans ces manigances, c’est que les néoconservateurs sont les plus ardents instigateurs de l’islamisme radical. Que ce soit la coopération plus qu’étroite entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite, ou encore les financements et armements d’al-Qaïda en Libye et Syrie par le Qatar, quasi-systématiquement lorsque les fanatiques islamiques montent en puissance ils sont attisés par ces néoconservateurs va-t-en-guerre. Il faut voir BHL tenter de convaincre l’opinion publique française de soutenir al-Qaïda en Syrie pour comprendre que la schizophrénie aiguë et le sophisme le plus pervers hante ces imprécateurs de la haine.
    On ne retiendra de lui que cette pitoyable prestation où Sarkozy l’exclut de la tribune Libyenne. Et on observera une minute de silence pour rappeler que cette mission humanitaire à coûté la vie à plus de 60 000 personnes.
    Ainsi, à la question fondamentale "BLH, Philippe Val, Fourest et compagnie, œuvrent-ils pour le bien commun ou pour leurs intérêts corporatistes et belliqueux ?", nous avons répondu par la mise en évidence des liens consanguins entre cette fausse gauche et les officines les plus extrémistes et intolérantes.
    On pourra donc en conclure que ces tartuffes s’autoproclament de gauche progressiste pour mieux appliquer leur idéologie néoconservatrice très proche de l’extrême-droite.

    http://www.voxnr.com/cc/di_antiamerique/EFlyuAlAZkcaxRHpxd.shtml

    Source :

    http://anticons.wordpress.com/2013/12/01/de-bhl-a-charlie-hebdo-la-propagande-neoconservatrice-deguisee-en-gauche-progressiste/

  • Situation en Ukraine : entretien pour Voix de la Russie

    « Se tourner vers l’UE aujourd’hui, cela revient pour l’Ukraine à se tourner vers l’URSS en 1991 ! » dixit Aymeric Chauprade

    © La Voix de la Russie

    Entretien accordé à Voix de la Russie, publié le 6 décembre 2013

    VDLR. Aymeric Chauprade, que pensez-vous du choix ukrainien tel qu’il s’impose ? L’Europe n’a-t-elle pas réussi à ravir l’Ukraine à la Russie ?

    Aymeric Chauprade. Comme d’habitude, dans les questions de la géopolitique il faut prendre un peu de hauteur et regarder le temps long de l’histoire. Là il n’y a pas besoin d’aller très loin en arrière. Il faut revenir à ce que l’on a appelé la révolution « colorée » en Ukraine, en 2004, pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui. Il s’agit, en fait, d’une nouvelle tentative de la part des Américains de détacher l’Ukraine en utilisant l’UE, de la Russie pour introduire une coupure entre l’Ukraine et la Russie. Si on se souvient en 2004 au moment de la succession de Léonid Koutchma, ce Président avait signé en 2003 un accord qui visait à créer, après les élections présidentielles de 2004, un espace économique unique entre la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan. C’était la même idée que les Russes souhaitent faire, c’est-à-dire l’Union douanière avec leurs partenaires historiques : l’Ukraine est quand même le berceau historique de la Russie. A ce moment-là les Américains avaient créé par toutes sortes d’officiers et d’agences dont Freedom House et tous les officiers financés par USA dont George Sorros, le chaos dans les rangs d’une partie de la population contre le pouvoir pour essayer d’otaniser l’Ukraine. Et aujourd’hui c’est en fait le même épisode qui se rejoue.

    C’est-à-dire que l’on a eu au pouvoir Victor Ianoukovitch qui a établi une politique équilibrée et proche de la Russie, conformément à l’histoire mais aussi des liens économiques importants, car les 60% du commerce ukrainien la lient à la Russie. Deux tiers d’ailleurs du PIB ukrainien sont plutôt à l’Est. La politique de Ianoukovitch cherchait à ménager plus d’espace indépendant à l’Ukraine dans sa politique par rapport à la Russie. Cet ensemble fut poussé par des pays pro-américains au sein de l’UE et par les Etats-Unis eux-mêmes pour faire basculer complètement l’Ukraine du côté Ouest. Ianoukovicth ne l’a pas fait. Parce que s’il l’avait fait, ce serait une véritable catastrophe à la fois économique et géopolitique pour l’Ukraine.

    La suite dans le carnet de bord d’Aymeric Chauprade

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Situation-en-Ukraine-entretien

  • Le géopolitologue Aymeric Chauprade sur la situation en Ukraine

    Entretien du géopolitologue Aymeric Chauprade sue la situation en Ukraine paru sur le site Nouvel Arbitre le 6 décembre 2013.

    Que pensez vous des événements qui se déroulent actuellement en Ukraine ?

    Les événements en Ukraine sont une réplique de la tentative de révolution colorée de 2004. À l’époque, déjà, les forces euro-atlantistes avaient tenté de détacher l’Ukraine de son partenariat avec la Russie. C’était au moment de la succession de Leonid Koutchma lequel avait accepté un an avant, en 2003, un partenariat étroit avec Moscou. Les Américains, en utilisant des officines comme Freedom House ou les subsides de Georges Soros, en s’appuyant sur les méthodes de « révolution pacifique » mises au point par Gene Sharp (qui faisait des stages de formation pour les étudiants serbes, géorgiens, ukrainiens aux États-Unis au début des années 2000), tentaient de tourner l’Ukraine vers l’OTAN et l’Union européenne, les deux processus d’intégration allant de paire. En 2010 la parenthèse otanienne s’était achevée par un retour vers la Russie avec l’élection de Vicktor Ianoukovitch. Nous sommes donc dans une nouvelle tentative aujourd’hui. Les force euro-atlantiques constatent que Poutine parvient à reconstruire la zone d’influence russe grâce à l’Union douanière qu’il propose et que l’Arménie vient d’accepter. Il faut dire que les arguments russes sont concrets : une énergie à prix préférentiel, un commerce bilatéral réel et qui représente plus du tiers du commerce ukrainien aujourd’hui. En face, il n’y a que mirage et illusion. Pour l’Ukraine intégrer l’Union européenne cela reviendrait à choisir l’Union soviétique en 1989 ! L’Union européenne est en crise, peut-être en train de disparaître. Qu’a-t-elle à proposer à l’Ukraine, un pays de 45 millions d’habitants ? C’est la perspective d’un effondrement mutuel accéléré, sans doute souhaitée par Washington.

    Comment interprétez vous la résistance des institutions ukrainiennes aux forces de l’unipolarité ?

    Le président ukrainien, soutenu par le parti des régions pro-russe, qui peut s’appuyer au moins sur une Ukraine orientale qui représente les 2/3 du PIB du pays n’est certainement pas une marionnette de la Russie comme veulent le faire croire nos médias. Sinon pourquoi aurait-il eu des relations tendues avec Moscou à plusieurs reprises, à propos du gaz notamment ? Ce président a essayé de défendre l’intérêt ukrainien à plusieurs reprises dans le dossier énergétique et cherchait à trouver un équilibre entre l’Union européenne et la Russie. Son approche n’était pas dogmatique mais réaliste. Seulement il s’est rendu compte que les Européens, inféodés aux États-Unis n’avaient qu’un seul objectif obsessionnel: couper Kiev de Moscou et créer une fracture entre les deux pays. Il a pesé le pour et le contre et s’est rendu compte qu’il ne pouvait pas prendre le risque d’une sécession de l’Est qui aurait résulté d’un retournement unilatéral vers l’Union européenne.

    Comment jugez vous la retranscription médiatique de ces événements ?

    Aussi caricaturale qu’elle le fut en 2004 ! On présente les gentils Ukrainiens pro-Europe que l’on oppose aux méchants pro-russes. Comme d’habitude c’est de la propagande du Financial Times recopiée mot à mot dans les journaux français. C’est désolant. On ne voit par, par exemple, les médias s’intéresser aux mouvements d’extrême-droite qui constituent, dans des proportions au moins aussi fortes que les islamistes radicaux dans l’opposition syrienne, une large part des manifestants. Dans ce cas là, il y a tout à coup la « bonne extrême-droite », celle qui est rendue invisible aux yeux du grand public français. Le traitement de cette crise révèle une fois de plus la pauvreté du journalisme français, sa misère intellectuelle et sa soumission aux schémas transatlantiques. Moi qui lit beaucoup la presse anglo-saxonne, je suis atterré d’y trouver davantage d’esprit critique que dans nos propres médias.

    http://fr.novopress.info/148275/le-geopolitologue-aymeric-chauprade-sur-la-situation-en-ukraine/#more-148275

  • Plainte contre Laurent Fabius pour complicité de crimes commis en Syrie

    Par le Collectif international d’avocats pour la paix en Syrie
    – Exclusivité E&R

    Le Collectif international d’avocats pour la paix en Syrie organise un rassemblement pour dénoncer la responsabilité du ministre des Affaires étrangères dans les crimes commis en Syrie le dimanche 8 décembre, à 16h00 place Saint-Michel à Paris

    « Un ministre doit toujours répondre de ses actes. »
    François Mitterrand

    Trois victimes civiles syriennes portent plainte contre Laurent FABIUS, qui s’est rendu complice, par abus d’autorité, d’exactions commises en Syrie.

    Les plaignants estiment qu’à plusieurs reprises le ministre des Affaires étrangères de la France, Monsieur Laurent Fabius, a abusé de l’autorité qui émanait de ses fonctions de ministre, en promettant une intervention armée en Syrie et la livraison d’armes à la rébellion, en disant que le Front Jabhat Al-Nosra, organisation classée comme terroriste, « faisait du bon boulot », et en allant jusqu’à dire que le Président Bachar Al-Assad « ne mériterait pas d’être sur la Terre ».

    Ce faisant il provoquait la commission d’exactions en Syrie, parce qu’il œuvrait à faire perdre toute légitimité et à rejeter même dans l’illégalité tous ceux, qui, sur place, luttent contre le terrorisme, tout en tendant formellement à légitimer et même à rendre légales les exactions commises par la prétendue rébellion. Il a ainsi provoqué aux crimes et aux délits que des bandes armées ont commis ensuite en Syrie.

    Madame Al-Kassem, Messieurs Al-Ibrahim et Salim ont été victimes, à Damas et ailleurs, de faits très graves, ils ont perdu des proches, morts ou enlevés. On rapporte des cas de crânes écrasés, d’un cadavre brandi par les tueurs qui en parlent comme d’un porc, d’enfants agressés. Les cas figurent en annexe de ce communiqué.

    C’est pourquoi les plaignants, assistés d’un collectif international d’avocats, portent plainte contre Laurent Fabius pour complicité de menaces de mort, de violation de domicile, de dégradation et de destruction, de mutilation, d’assassinat, de séquestration, d’enlèvement, de détention et d’atteinte à l’intégrité du cadavre à raison de sa supposée non-appartenance à une religion déterminée.

    Madame Al-Kassem, Messieurs Al-Ibrahim et Salim déposent plainte devant la Commission des requêtes de la Cour de justice de la République. Cette procédure a été instaurée à l’époque du scandale du sang contaminé, précisément pour permettre à des particuliers de faire entendre le préjudice qu’ils subissent du fait d’un ministre dans l’exercice de ses fonctions.

    Pétition : http://www.petitions24.net/appel_pour_la_paix_en_syrie

    Contact : appeldu1ermars2013@outlook.com

    Annexe 1. Le cas AL-KASSEM

    Madame Joumana AL-KASSEM est mère de famille. Elle a eu six garçons : deux d’une première union : Mohammed et Morhaf TANBAKJI ; et quatre de son second mariage : Mohamad Yazan, Yaman, Moumen, et Rayan CHAMIYEH. Ils vivaient tous ensemble, ses enfants et son mari, dans une maison de Koudsaya Jamiyat, un quartier de Damas.

    Au début des évènements leur position était claire : ils étaient pour l’État syrien et contre toutes destructions, sachant qu’aucun d’entre eux n’était en relation avec l’État ou n’était fonctionnaire ou employé de celui-ci. Ils participaient à toutes les manifestations et évènements de soutien à leur pays et à leur Président. Le plus jeune fils de Madame AL-KASSEM, Rayan, âgé de quatre ans, qui est surdoué et très éveillé, répétait tous les mots d’ordre et retenait rapidement toutes les chansons patriotiques. Et il les chantait, ce qui attirait l’attention des partisans comme des opposants.

    Une année après le début des évènements, ils commençaient à recevoir des menaces. Certaines par Internet, d’autres par des écriteaux sur les murs de leur maison. Ils ne leur prêtaient aucune attention, pensant qu’on ne leur ferait de mal, puisqu’ils ne faisaient de mal à personne.

    Le 19 juin 2012, à 3 heures du matin, un groupe d’une dizaine de terroristes, au milieu de tirs massifs, envahissait leur maison, dégradants meubles et murs. Les militaires du check point voisin accouraient, les terroristes arrêtaient de tirer et s’enfuyaient. C’est alors que l’on découvrait que le fils de Madame AL-KASSEM, Mohammad Yazan CHAMYIEH, était gravement blessé. Ils le transportaient à l’hôpital le plus proche (celui d’Al-Badr).

    Mais à l’entrée de l’hôpital, les terroristes s’attaquaient à eux à nouveau en ouvrant le feu. Un deuxième fils de Madame AL-KASSEM, Morhaf TANBAKJI, était blessé. Ils restaient assiégés à l’intérieur de l’hôpital, les terroristes étant à l’extérieur, jusqu’à l’arrivée des soldats qui leur permettaient de sortir. Mohamad Yazan CHAMIYEH succombait à ses blessures. Et à peine sortie de l’hôpital Madame AL-KASSEM apprenait qu’il en allait de même de son fils Morhaf TANBAKJI.

    Madame AL-KASSEM et sa famille étaient exposés une troisième fois à des tirs d’arme à feu, lors des obsèques de ses deux fils.

    En mai 2013 les terroristes se sont encore attaqués à leur voiture, qui a été complètement détruite. Madame AL KASSEM et sa famille sont toujours menacés, en particulier le plus jeune de ses fils, Rayan CHAMYIEH. Ils vivent dans la peur et l’angoisse.

    Annexe 2. Le cas AL-IBRAHIM

    Le 10 septembre 2013, à Maksar al-Hisan, la mère, le frère, la belle-sœur et les deux neveux de Mohammed AL-IBRAHIM étaient réveillés en pleine nuit par de violents tirs d’armes à feu. Le village subissait, ainsi que les villages voisins, l’attaque des hordes de Jabhat Al-Nosra.

    Yahia AL-IBRAHIM, le frère de Mohammed AL-IBRAHIM, et Jinane TAKLA, sa belle-sœur, cachaient leurs enfants Habib Yahia, âgé de onze ans, et Ali Abib, âgé de dix ans, dans le grenier, et leur demandaient de ne plus bouger.

    Les terroristes envahissaient la maison qu’ils arrosaient de tirs. Dans l’une des pièces, ils trouvaient la mère de Mohammed AL-IBRAHIM, Fatima, une femme très âgée. Ils l’abattaient froidement.

    Ils fouillaient la maison et s’approchaient de la cuisine, où se tenaient enfermés le frère et la belle-sœur de Mohammed AL-IBRAHIM. Ils leur demandaient de sortir, leur disant qu’ils seraient en sécurité. Le frère de Mohammed AL-IBRAHIM leur répondait comment, alors qu’ils venaient d’abattre sa mère. Ils fracturaient la porte et tuaient les deux parents. Les enfants pouvaient assister à la scène depuis le grenier.

    Après ce massacre, un membre du groupe soulevait le corps du frère de Mohammed AL-IBRAHIM et demandait à un comparse de « le prendre en photo avec ce porc ».

    Les enfants restaient dans leur cachette, terrorisés, jusqu’au soir où l’Armée arabe syrienne les découvrait.

    Outre les membres de la famille de Mohammed AL-IBRAHIM, ce jour-là furent massacrés : Mohamad Hassan Alali, 80 ans, paysan ; Mahmoud Yahia Al Khalil, 70 ans, enseignant retraité ; Ali Kamel Al Jouhni, 35 ans, ouvrier ; Mohammed Ibrahim Al-Johni, 70 ans, retraité ; Matira Ahmed Ghanoum, 70 ans, femme au foyer ; Kamal Mahmoud Al-Khalil, 20 ans, étudiant ; Mounzer Mahmoud Al-Khalil, 25 ans, ouvrier ; Mohamed Rachid Al-Ibrahim, 20 ans, étudiant ; Rabih Rachid Al-Ibrahim, 25 ans, ouvrier ; Khaled Nemr Al-Chebeili, 32 ans, ouvrier ; et Mia Al Ahmad, 54 ans, femme au foyer. Furent enlevés : Khalifé Khaled Al Jallab, 75 ans, retraité et Hazem Khalifé Al Jallab, 16 ans, étudiant.

    Annexe 3. Le cas SALIM

    Monsieur Talal SALIM est citoyen syrien, diplômé de l’École des bibliothécaires et des systèmes d’information. Il demeurait avec sa femme Awatef Maarouf et ses quatre enfants (Loujaïn, Hanin, Joy et Wajd), à DAMAS (Syrie), dans le quartier Mezzeh 86.

    Il y a près de deux ans des tirs de mortiers commençaient à pleuvoir sur le quartier Mezzeh 86, avec des explosions de voitures piégées un peu partout. Le 6 décembre 2012, une voiture piégée a explosé sous son appartement à Mezzeh Madraseh. Toutes les fenêtres et certains murs ont explosé. Ce qui l’a poussé à transférer toute sa famille vers Lattaquié, fuyant la mort ambulante.

    Les groupes armés qui opéraient ces explosions pratiquaient toutes sortes de terrorisme intellectuel et matériel contre les alaouites pour les contraindre à quitter Damas, et retourner dans leurs villages. Toutes sortes d’exactions étaient commises contre eux, assassinat, vol, viol, encouragées et payées par les pays du Golfe et par la France.

    Le 4 août 2013 à 4h30 du matin, des bandes djihadistes salafistes armées jusqu’aux dents envahissaient le village de la commune de Lattaquié où Monsieur Talal SALIM et sa famille avaient trouvé refuge (trois autres villages de la même commune étaient envahis au même moment). Ils mettaient à mort les habitants, femmes, enfants, vieillards, hommes jeunes et moins jeunes, de manière absolument horrible, par égorgement, par découpage de membres, par écrasement des crânes, en commettant de terribles mutilations.

    Étaient ainsi mutilés et tués de la manière la plus ignoble le père de Talal SALIM, Badih SALIM, trois de ses frères, Nazem SALIM, Kasser SALIM, Jassem SALIM, sa tante non-voyante, ses cousins et cousines.

    La propre épouse, Awatef MAAROUF, et les quatre enfants de Talal SALIM (Loujaïn, Hanin, Joy et Wajd), étaient kidnappés. On est resté sans nouvelles d’eux.

    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/plainte-contre-laurent-fabius-pour-complicite-de-crimes-commis-en-syrie_92105.html#more-92105

  • Des djihadistes tatars parmi les manifestants euro-atlantistes à Kiev

    drapeau-tatar-kiev-MPI

    Les manifestations euro-atlantistes sont de toute évidence le fruit de diverses manipulations et de l’implication de puissances étrangères dans une tentative de déstabilisation du régime ukrainien.

    Le gouvernement ukrainien dénonce un plan de coup d’état et souligne la présence parmi les manifestants pro-Union Européenne de plusieurs dizaines de djihadistes tatars de Crimée  revenus depuis le 22 novembre de Syrie via la Turquie pour assurer le service d’ordre des manifestations à Kiev et constituer des groupes de choc destinées à affronter les unités Berkut du ministère de l’Intérieur ukrainien.

    Lire la suite...

  • Aymeric Chauprade : "L’Ukraine : Les enjeux stratégiques"

    Il est tout aussi intéressant de considérer les projets de l’OTAN par rapport à l’Ukraine, qui est déchirée entre Washington et Moscou.

    L’Ukraine occupe une position stratégique pour de nombreuses raisons. L’une des raisons est la mer Noire. Alors que Moscou a reconnu la souveraineté ukrainienne sur toute la Crimée, y compris le port de Sébastopol (en échange de la location à la Russie de 80% de sa base navale : les baies de Sevastopolskaya et Yghnaya en totalité et celle de Karantinnaya en mouillage commun), les États-Unis s’efforcent d’étendre leur influence sur la péninsule. Par le soutient nationalisme tatar, mais aussi par les tentatives successives d’organiser des manœuvres militaires communes entre l’OTAN et les riverains de la mer Noire, y compris l’Ukraine. La "révolution orange" de 2004 a rapproché l’Ukraine de l’adhésion à l’OTAN.

    Mais l’élection à la présidence de Victor Ianoukovitch, proche de Moscou, en février 2010, a débouché sur l’affirmation du non-alignement de l’Ukraine et sur son refus d’entrer dans l’OTAN. C’était la revanche sur la "révolution orange" de 2004 et le rétablissement de l’influence russe dans l’étranger proche, lequel repose pour l’essentiel sur le triptyque Biélorussie-Ukraine-Kazakhstan.

    Plus à l’est encore, le Partenariat Pour la Paix (PPP) prépare l’intégration de pays non européen et vise à peser sur la Russie. Dans le Caucase, Géorgie, et Azerbaïdjan sont des candidats potentiels qui inquiètent Moscou par leur tropisme atlantiste.

    En Asie centrale, alors que la Russie, dans les décombres de l’URSS, était malgré tout parvenue en 1992 à un traité de sécurité collective avec quatre des cinq pays musulmans (le Turkménistan ayant refusé), les États-Unis parvenaient deux ans plus tard à faire entrer le PPP au Turkménistan, au Kazakhstan, au Kirghizstan et en Ouzbékistan, et à renforcer encore les perspectives à la faveur de la guerre contre l’Afghanistan avec une implantation physique des troupes américaines au Kirghizstan et en Ouzbékistan.

    Les soutiens apportés sont significatifs : l’Ouzbékistan a intégré en 2001 l’opération "Enduring Freedom", le Kazakhstan a aidé la Pologne en Irak sur des opérations de déminage.

    [...]

    Le 21 Avril 2010 : Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch et Dmitri Medvedev signent un accord prolongeant de 25 ans au-delà de 2017 les droits de stationnement de la flotte russe en Crimée. En retour, la Russie accepte une remise de 30% à l’Ukraine sur le prix du gaz naturel.

    [...]

    Aussi étendue et peuplée que la France, l’Ukraine est fragilisée par sa division en trois parties: l’Est minier et industriel, russophone et orthodoxe, qui regarde vers la Russie et la Biélorussie, le Centre de culture uniate (un rite orthodoxe, mais rattaché à Rome) et l’Ouest catholique plutôt nationaliste et antirusse, qui regarde vers la Pologne et les pays Baltes.

    En 2004, la succession de Léonid Koutchma est en jeu. Cet ancien communiste d’Ukraine orientale, au pouvoir depuis 1994, réélu en 1999, fait face à des contestations fortes qui l’amènent à se rapprocher de Moscou. Il signe en 2003 un accord visant à créer, après les élections présidentielles de 2004, un espace économique unique Russie-Ukraine-Biélorussie-Kazakhstan. Pour la succession de Koutchma, les Ukrainiens doivent choisir entre la continuité prorusse incarnée par le premier ministre Viktor Ianoulovitch et la rupture pro-occidentale prônée par Viktor Iouchtchenko.

    À l’issue du deuxième tour, l’opposition accuse Ianoukovitch d’avoir fraudé et les jeunes activistes du mouvement Pora ! ("Il était temps !") appellent à la désobéissance civile: 100000 manifestants bloquent la place de l’Indépendance à Kiev.

    Un troisième tour, le 26 décembre 2004, donne finalement une large victoire à Iouchtchenko. Le clan prorusse brandit alors la menace de sécession d’une fédération du Sud-Est avec les régions de Crimée, Lougansk, Donetsk, Dniepropetrovsk, Zaporojir, Mykolaev, Odessa, Kharkov et Soumy, l’ensemble représentant les deux tiers du PIB ukrainien.

    Cette menace bien réelle va contribuer à modérer les ardeurs occidentales et permettre de maintenir dans la donne politique la composante prorusse, hostile à une intégration de l’Ukraine dans l’OTAN.

    Avec l’élection de Viktor Ianoulovitch en février 2010, l’"espoir orange" porté par les Américains s’est éloigné, l’Ukraine revenant au "non-alignement".

    Cet ancrage prorusse de l’Ukraine s’est confirmé en octobre 2012 avec la victoire aux législatives du Parti des régions du président Ianoukovitch.

    [...]

    Le contrôle de l’Ukraine : Sans l’Ukraine, la Russie perd une part conséquente de sa puissance. On peut même affirmer que son statut de puissance mondiale, en plus de son statut de puissance européenne, deviendrait très discutable.

    Avec un peu moins de 50 millions d’habitants, l’Ukraine représente tout de même le tiers du poids démographique de la fédération de Russie. C’est le berceau de Moscovie. Historiquement, Ukraine et Russie sont consubstantielles (les Russes ne parlent jamais du peuple frère polonais mais ils parlent du peuple frère ukrainien).

    La loi sur les langues du 3 juillet 2012 a consacré cette parenté en faisant, de facto, du russe la deuxième langue officielle du pays. Par ailleurs, l’Ukraine offre à la Russie un débouché sur la mer Noire, donc sur la méditerranée (ouverture sur les mers chaudes).

    Contrôler l’Ukraine c’est aussi contrôler l’isthme Baltique qui relie la mer Baltique à la mer Noire. Tout ceci explique pourquoi l’Ukraine est depuis plus de trois siècles sous la tutelle de Moscou et que ce pays est beaucoup plus important pour les russes que ne le sont le Caucase et l’Asie centrale – qui d’ailleurs s’intéressent d’autant plus à la Russie que celle-ci maintient son attache à l’Europe, laquelle passe par l’Ukraine !

    Une Ukraine tournant le dos à Moscou pousserait aussi la Biélorussie à regarder davantage vers la Pologne et les pays Baltes. On voit donc que les conséquences géopolitiques d’une perte de l’Ukraine se feraient sentir pour Moscou de l’Asie centrale jusqu’à la Biélorussie.

    L’objectif de Moscou est de constituer une entende politique et économique entre la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et l’Ukraine, sans laquelle l’ensemble ne peut avoir de cohérence. Moscou dispose d’atouts solides pour maintenir les liens avec Kiev: toute la partie Est et sud russophone peut faire sécession et se rattacher à la Russie, rejoignant du même coup les 15 millions d’ukrainiens qui y vivent. Les deux tiers des échanges commerciaux de l’Ukraine se font avec la Russie. Enfin, plus de 60% des apports énergétiques de l’Ukraine viennent de la Russie ou passent à travers le territoire de celle-ci. Si, aujourd’hui, plus de 80% des hydrocarbures qu’ils exportent vers les pays de l’Union européenne traversent le territoire ukrainien, les Russes pourront contourner celui-ci, via la Pologne ou la Biélorussie, ou grâce au nouveau gazoduc nord-européen qui relie la Russie à l’Allemagne via la Baltique; ils peuvent également utiliser le prix du gaz comme une arme de pression sur l’Ukraine.

    Aymeric Chauprade,

    Extraits de Chronique du choc des civilis

    http://la-dissidence.org/2013/12/02/aymerci-chauprade-lukraine-les-enjeux-strategiques/