La persécution subie par les Chrétiens syriens depuis le début de la guerre civile va crescendo : décapitations, enlèvements, viols, les conduisent à partir se réfugier à l'étranger. Ceux qui restent doivent se soumettre au statut infamant des dhimmi (« protégés »).
Les chrétiens de Syrie, qui représentaient avant le début de la guerre civile environ 8 à 10 % de la population du pays (soit environ 2 millions pour 20-22 millions d'habitants), ont fait en sorte de se tenir à l'écart des affrontements entre des rebelles souvent sunnites d'un côté et, de l'autre, Bachar al Assad, qui appartient à la communauté alaouite, et ses alliés chiites. Efforts vains. Ils sont rattrapés par le fanatisme islamiste.
Le groupe djihadistes « État islamique en Irak et au Levant » (EIIL) a annoncé imposer une série de règles draconiennes aux habitants chrétiens de la ville syrienne de Raqqa qu'il contrôle depuis quelques mois. Raqqa, ville située à 385 kilomètres au nord-est de Damas sur le cours de l'Euphrate, est le seul chef-lieu de province à être, en mars 2013, tombé entièrement entre les mains des opposants au régime de Bachar al Assad. Quelque 300 000 personnes y habitaient avant le début des violences en Syrie, et moins de 1 % étaient chrétiens. Nombre d'entre eux ont quitté la ville quand l'EIIL a commencé à attaquer et à brûler des églises. Une poignée, les plus démunis, sont restés chez eux.
Interdictions, vexations et impôts
Le groupe a annoncé lui-même cet « accord » contenant douze règles censées garantir la « protection » des chrétiens. Le texte, publié sur des forums djihadistes et portant le cachet de l'EIIL, stipule que les chrétiens doivent verser la taxe, qui était imposée aux premiers temps de l'islam aux non-musulmans. Les chrétiens « fortunés » devront payer jusqu'à l'équivalent de treize grammes d'or pur, ceux de la classe moyenne devront verser la moitié de cette somme et les défavorisés le quart.
L' « accord » exige également que les chrétiens s'abstiennent d'exhiber une croix « ou toute chose de leur Livre » dans les marchés ou les endroits où il y a des musulmans et d' « utiliser des haut-parleurs pour faire entendre leurs prières ». Les chrétiens doivent également s'abstenir de « célébrer leurs rituels (...) hors de l'église » et également de montrer une croix ou un livre religieux... Une série d'interdictions à impérativement respecter sous peine d'être « traités comme des ennemis ». Selon cet « accord », ils doivent également obéir aux « règles imposées par l'EIIL, comme celles liées à la discrétion dans la manière de s'habiller ».
Le groupe djiahdiste a également indiqué que les chrétiens « ne devaient pas restaurer les monastères ou les églises (...) dans leur ville ou les environs ». Bien entendu, les chrétiens ne doivent pas porter d'armes, a précisé l’EIIL, en avertissant que ceux qui ne respecteraient pas ces règles feront face au même « destin » que celui subi par les ennemis de la rébellion.
Un choix vexatoire
À présent, les derniers chrétiens de Raqqa vivant sous la coupe de l'EIIL ont un choix à faire : soit accepter leur statut de sous-citoyen devant payer et se faire le plus discret possible pour rester en vie, soit partir pour un long et dangereux voyage d'exil en espérant trouver un pays d'accueil. Il y a une autre possibilité : que les chrétiens se convertissent à l'islam pour gagner un peu de dignité. Et c'est probablement le but des islamistes.
Le statut juridique des dhimmi, ou protégés, repose sur le vingt-neuvième verset de la neuvième sourate du Coran : « Combattez : ceux qui ne croient pas en Dieu et au Jour dernier; ceux qui ne déclarent pas illicites ce que Dieu et son Prophète ont déclaré illicite, ceux qui parmi les gens du livre ne pratiquent pas la vraie Religion. Combattez-les jusqu'à ce qu'ils paient directement le tribut après s'être humilié. » La soumission des dhimmi, c'est-à-dire l'acceptation de l'autorité et de la supériorité des musulmans, leur vaut, en principe, la liberté de culte et d'être protégés des violences et des déprédations.
À Raqqa, en dépit du fait que les chrétiens sont très peu nombreux, les islamistes veulent que, comme dans le bon vieux temps, les chrétiens s'humilient. Et ne nous leurrons pas, beaucoup de bons musulmans de cette petite cité n'y voient rien à redire. Dans les faits, le groupe est soutenu par une bonne partie de la communauté sunnite qui croit dur comme fer à la supériorité de l'homme sur la femme et à celle du musulman sur le non musulman. Raqqa, première ville « libérée » par les islamistes vit les heures les plus sombres de son histoire et cela ne présage rien de bon pour l'avenir de la Syrie.
Henri Malfilatre monde & vie 18 mars 2014
géopolitique - Page 776
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Syrie : le grand retour de l'obscurantisme islamique
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Accord de libre échange transatlantique : les Européens ont la mémoire et la vue courte en croyant aux promesses d’amitié d’Obama
Obama se rend en Belgique pour un discours sur les relations transatlantiques, dont le traité est de plus en plus critiqué. Et pour cause : il est loin d’assurer une vraie protection et l’Europe a davantage tendance à être lésée.
ALENA : Accord de libre échange nord-américain. Ce traité, devenant pour l’Europe le TTIP (Partenariat transatlantique pour le commerce et l’investissement) dont il est le laboratoire, est entré en vigueur le 1er janvier 1994. Il a créé une zone de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique et a notablement favorisé les exportations canadiennes et mexicaines vers les Etats-Unis, mais la crise économique 2008-2010 les ont fait chuter. Confronté à l’opposition de groupes altermondialistes, ALENA a fait l’objet de nombreuses critiques : dépendance économique du Mexique vis-à-vis des Etats-Unis, agriculture dévastée, effets négatifs des envois de fonds, délocalisations d’emplois…
Elargir ce type de traité à l’Europe soulève plusieurs questions auxquelles Christian Harbulot répond ci-après dans un article publié par Atlantico.fr et qui nous est communiqué par un de nos correspondants.
Polémia
Atlantico : Barack Obama passera la journée du 26 mars en Belgique, à l’occasion d’une rencontre politique avec l’Union européenne. L’unique discours que devrait donner le Président américain concerne les relations transatlantiques. Le traité transatlantique est supposé induire une harmonisation progressive des normes en vigueurs, mais fait l’objet de vives critiques. Pourquoi ? Dans quelle mesure peut-il représenter un danger pour l’Europe ?
Christian Harbulot : Le traité transatlantique représente un danger pour l’Europe, dans la mesure où le système qui est appliqué dans le cadre de l’ALENA (qui peut apparaitre comme un laboratoire qui sera transposé ensuite dans le cadre européen) est un système qui, de fait, favorise les Etats-Unis. Pour des raisons tant juridiques et financières que normatives. Il faut comprendre que les Etats-Unis se sont préparés à ce type de système et qu’ils sont dominants dans l’application de ces trois types de sujets. Arrêtons-nous un instant sur cet aspect juridique, dont on parle malheureusement trop peu. Il y a là une dimension stratégique du droit, qui s’explique par la taille critique prise par les cabinets anglo-saxons. En France, en 30 ans, ces cabinets sont passés de 15% à plus de 80% des parts de marché. Ces cabinets ont une attitude qu’on peut qualifier d’ambigüe, en cela qu’ils ont une attitude particulièrement critique face aux mesures protectionnistes, voire défensives, que pourraient prendre un pays comme la France (on l’a vu dans le cadre des OPA de l’affaire Florange), tandis que ces mêmes cabinets ne formulent aucune critique à l’égard de mesures similaires, si pas plus protectionnistes encore quand elles ont lieu aux Etats-Unis. Cette ambiguïté est parfois traduit comme une forme d’hypocrisie par certains.
Prenons aussi l’exemple du tribunal arbitral, présenté comme un risque un peu générique et qui devraient profiter plus aux entreprises qu’à l’intérêt général. Dans les faits, le problème est plus compliqué et ne se limite pas au simple problème entreprise-état. Quand on a bien étudié le fonctionnement de l’ALENA, on réalise que les Etats-Unis font jouer cette masse critique, qu’ils ont bâtie pour défendre leurs intérêts. Autant ceux de firmes multinationales que ceux du système Nord-Américain, au dépend de celui des autres, comme dans le cas du Canada et du Mexique. Il faut craindre une organisation semblable des rapports entre les Etats-Unis et l’Europe.
Nous Français avons pris l’habitude, en termes de défense des intérêts français, de nous focaliser sur certains dossiers, comme celui de la politique agricole commune. Parce que nous nous focalisons sur ces dossiers, nous en abandonnons d’autres, et pire encore, nous n’anticipons pas sur les dossiers majeurs. Quelle anticipation sur ce monde immatériel, en émergence ? Aucune. Pour la première fois de l’histoire de l’humanité, on va travailler non plus sur un mais sur deux mondes. Il y a les enjeux de l’économie numérique, de celle de la connaissance. Pour l’heure, il y a un déficit très fort de définition de la stratégie qu’un état comme la France devrait avoir, d’abord pour la France et ensuite au sein du débat européen. C’est là que se situe le déficit, dans le sens où les Etats-Unis ont déjà noué certains contacts dans les zones privilégiées (nord de l’Europe, certains pays de l’Est), qui visent à asseoir leur influence. Il n’y a pas nécessairement harmonie, ou même similitude d’intérêt au sein de l’Union Européenne.
Face à ce danger, comment réagissent les états membres ? Finalement, à qui la faute ? S’agit-il des Etats-Unis qui ne jouent pas franc-jeu, ou bien des membres de l’UE qui n’ont pas de vision politique et stratégique suffisante ? Comment est-ce que cela peut profiter aux USA ?
Il y a effectivement un double langage du côté des Etats-Unis. D’une part, pour faciliter ce marché transatlantique, ils souhaitent effectivement plus de liens et des liens plus ouverts. D’autre part, ils ne veulent pas perdre leurs avantages acquis ; comme le small business act qui ne rejoindra certainement pas la corbeille de la mariée. Ils feront très attention à préserver un certain nombre de dispositions, qui sont en fait de nature protectionniste.
Dans le même temps, le problème vient également du fait que nous n’avons pas une position unitaire, en Europe. Chacun va défendre ses propres intérêts et on voit bien certaines divergences qui affectent certains états. La question se pose : comment négocier avec un état qui, lui, a une vision unitaire comme les Etats-Unis, alors qu’en face, nous arrivons en ordre dispersé ? Il n’est pas possible de négocier à part égale, et dès lors il n’est pas non plus possible de tirer notre épingle du jeu.
Une des questions vitales, c’est de se mobiliser à la hauteur des enjeux. La gouvernance internet est un enjeu stratégique, pas un débat technique. Je crains que, pour l’instant, notre ministre des affaires étrangères n’ait pas pris la mesure de cet enjeu stratégique. Si Laurent Fabius en prend la mesure, il doit se rendre à Ryo, en personne. Et s’il s’y rend, il faut qu’il dise des choses pertinentes : sur cette question, cela signifie que l’Europe et la France doivent tenir compte des contrecoups de l’affaire Snowden et défendre une position face aux Etats-Unis qui ne soit pas une position suiviste. L’Europe doit récupérer son autonomie stratégique.
Les Etats-Unis ont tout intérêt à signer un traité qui soit le plus linéaire possible, soit un traité qui ne fasse ressortir que des questions d’ordre technique. Un traité transatlantique dans lequel on aborde des questions d’ordre stratégique sous l’angle technique entrainerait un déséquilibre favorable aux USA. Il est clair que nous perdrions du terrain, et pas seulement en termes de marchés : sur des questions essentielles comme la définition de l’intérêt général, ou de rapport aux modes de vies. Nous n’avons pas du tout la même approche que les Etats-Unis sur le rapport entre l’agroalimentaire et la santé publique. Il y a en Europe des critères différents. Ça n’est pas pour autant le type de contradiction qu’on pourrait faire ressortir lors des négociations. Il est même possible, via l’approche technique, qu’on cherche à les lisser, de façon à pouvoir faire passer ces différences comme de simples approches normatives différentes.
Qu’en est-il des protections annoncées dans le traité ? Barack Obama se fait-il véritablement le blanc chevalier protecteur des marchés et de l’échange Européen ? Le constat brossé est résolument sombre, mais n’avons-nous rien à y gagner ?
La seule chose que nous avons à gagner à cette entente, c’est une alliance entre Etats-Unis et Europe, face à la Chine. Et sur ce terrain-là, les USA ont compris qu’ils avaient besoin d’un traité transatlantique pour ne pas être laminés par la Chine. Il faudra donc être attentif à ce qui sera négocié, puisque le véritable enjeu se porte contre la menace économique que représente la Chine. Là, effectivement, on peut gagner un certain nombre de choses. Il est très important d’imposer à la Chine des règles qu’elle ne respecte pas forcément. Il n’est pas normal que la Chine continue à laisser contrefaire des produits comme les médicaments (avec tous les risques qui y sont inhérents), ou la contrefaçon de marques de luxe. C’est une nécessité absolue que de les obliger à respecter ces principes. Ce traité pourrait nous aider à, au moins, les amener à un autre type de rapport de force que celui qui prévaut en ce moment.
Quels sont les moyens dont nous disposons aujourd’hui pour nous protéger de ce traité ? Et, à termes, qui va devoir en payer les frais ?
Une des manières de ne pas être pénalisé par ce traité sommeille dans les forces de la société civile, qui doivent jouer un rôle de lanceur d’alerte. Pas comme les ONG type Greenpeace : il faut que la société civile s’exprime sur des problématiques où elle est légitime. Dans l’économie de la connaissance, sur les normes éducatives… Il est vital que nous ne soyons pas aussi démunis qu’aujourd’hui. L’Europe doit pouvoir défendre des intérêts précis : la CNIL ne suffit pas face à ce genre d’enjeu. L’Europe devrait développer son propre réseau internet. Il faut s’emparer de ce sujet du monde immatériel, comme on a pu le faire à propos des voies maritimes par le passé. C’est aussi important, et pour l’instant nous n’y avons pas accès. Au travers des sociétés civiles, on pourra passer outre le déficit des politiques et des entreprises pour rendre les états légitimes à porter ces sujets.
Il est évident, également, qu’une Europe incapable de faire en sorte qu’il y ait un changement nous coûtera cher à nous, contribuable. Qu’il s’agisse de l’éducation de nos enfants, de la notion d’e-commerce ou même d’échange marchands dans ce monde immatériel. Si nous ne réfléchissons pas à ça, c’est notre indépendance qui est mis en danger.
Christian Harbulot, 26/03/2014
Source : Atlantico.fr
Christian Harbulot est historien, politologue et expert international en intelligence économique. Directeur associé du cabinet Spin Partners, il est également directeur de l’Ecole de Guerre Economique, membre fondateur du nouvel Institut de l’intelligence économique. Il est l’auteur de La guerre économique (PUF, Que sais-je ?, 2010).Correspondance Polémia – 30/03/2014
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Du Kosovo à la Crimée : le nouveau désordre international
Le 24 mars 1999, il y a quinze ans, commençaient les bombardements de l’OTAN sur Belgrade. 4.000 morts et 10.000 blessés, dont deux tiers de civils. Avec la participation de la France. Cette guerre ouvrait le chapitre d’un nouvel ordre international (un ordre qui ressemble de plus en plus à un désordre), dans lequel – hasard du calendrier – s’inscrit l’affaire de Crimée.
Le parallèle entre le Kosovo et la Crimée a beaucoup été fait, y compris par le Kremlin. Au nom d’une identité ethnique albanaise forte (80 % de la population), le Kosovo a réclamé son indépendance. Refus et répression serbes : le Kosovo est le berceau historique et spirituel de la Serbie. Le patriarcat de Peć est le centre spirituel de l’Église orthodoxe serbe, et c’est le Kosovo qui a vu se dérouler la bataille des Merles en 1339, constitutive de l’identité nationale serbe (un peu comme notre dimanche de Bouvines).
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Le quotidien de jihadistes « français » en Syrie (vidéo)
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Ukraine et médiamensonges, comment ne pas se faire manipuler ?
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La situation en Ukraine et les sanctions contre la Russie attisent les tensions internationales
La situation en Crimée (photo de sa capitale, Simferopol) est désormais stabilisée. La péninsule russe rattachée à l’Ukraine en 1954 est retournée à la Russie. La marine et les troupes ukrainiennes présentes en Crimée ont été désarmées sans incidents.
L’intérêt se porte désormais sur le traitement réservé aux populations russes et russophones en Ukraine
Alors que des journalistes russes sont régulièrement agressés en Ukraine, le tribunal régional de Kiev a ordonné la suspension du droit de diffusion de quatre chaînes de télévision russe en Ukraine. Les opérateurs des réseaux par câble ont déjà coupé les lignes de ces médias. Moscou a annoncé en début de semaine détenir les preuves de persécutions contre les populations russes en Ukraine par des « Ultranationalistes ». Le 20 mars, l’Organisation des Nations unies avaient déjà établi de nombreux cas de persécutions de ce genre. L’Ukraine, de son côté, proteste contre la concentration de troupes russes à ses frontières.
Les Etats‑Unis et l’Union européenne privilégient les sanctions économiques et politiques. Des sanctions qui ne font pas l’unanimité
Notamment en Allemagne. Selon l’ancien chancelier allemand social‑démocrate Helmut Schmidt, les sanctions et l’annulation de la réunion du G8 en Russie, désormais exclue de ce groupe, sont des « foutaises ». Par ailleurs, Helmut Schmidt a déclaré que la politique de Vladimir Poutine en Crimée était « compréhensible » et que si la situation en Ukraine était dangereuse, la réaction des pays occidentaux n’a pas été la bonne.
Enfin, les sanctions contre la Russie ne semblent pas avoir préoccupé le groupe allemand Siemens. Son président‑directeur général était hier à Moscou et a rappelé vouloir renforcer la coopération de son groupe avec la Russie, notamment Gazprom.
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Le gnostique
Maintenant vient le temps de révéler la vérité, de dévoiler une essence spirituelle que les lèche-bottes ordinaires définissent comme de l' "extrémisme politique". Nous les avons embrouillés, changeant les registres de nos sympathies politiques, la couleur de nos héros, passant du chaud au froid, du droitisme au gauchisme et inversement. Tout cela n'était qu'une préparation intellectuelle, une sorte de réchauffement idéologique
Nous avons effrayé et séduit à la fois l'extrême droite et l’extrême gauche, et maintenant toutes deux ont perdu leurs lignes directrices, toutes deux ont été attirées hors des sentiers battus. C'est merveilleux. Comme le grand Evgueni Golovin aimait à le répéter : "Celui qui marche face au jour ne doit pas craindre la nuit". Il n'y a rien de plus agréable que de sentir le sol se dérober sous vos pieds. C'est la première expérience de vol. Cela tuera la vermine. Cela endurcira les anges.
Qui sommes-nous en réalité ? Ceux dont le visage menaçant apparaît plus clairement, jour après jour, derrière le courant politique radical paradoxal qui répond au nom effrayant de national-bolchévisme ?
Aujourd'hui il est possible de répondre à cette question sans équivoques ni définitions évasives. Cependant, avec cette fin en vue, il est nécessaire de faire une brève digression dans l'histoire de l'esprit.
L’humanité a toujours eu deux types de spiritualité, deux votes - la "Voie de la Main Droite" et la "Voie de la Main Gauche". La première est caractérisé par une attitude conciliant envers le monde environnant qui est vu comme harmonie, équilibre, bien, paix. Tout le mal est considéré comme un cas particulier, une déviation par rapport à la norme, quelque chose d'inessentiel, de passager, sans raisons transcendantales profondes. La Voie de la Main Droite est aussi appelée la "Voie du Lait". Elle ne blesse pas la personne, elle la préserve de toute expérience radicale, de l'immersion dans la souffrance, du cauchemar de la vie. C'est une fausse voie. Elle conduit à un rêve. Celui qui la suit n'arrive nulle part.
La seconde voie, la "Voie de la Main Gauche", voit tout selon une perspective inverse. Pas de tranquillité laiteuse, mais une sombre souffrance ; pas de calme silencieux, mais le drame torturant et ardent de la vie déchirée. C'est la "Voie du Vin". Elle est destructrice, terrible, ne connaît que la colère et la violence. Pour celui qui suit cette voie, toute la réalité est perçue comme un enfer, comme un exil ontologique, une torture, une immersion au cœur de quelque catastrophe inconcevable tombée des hauteurs des cieux. Dans la première voie tout semble bon, dans la seconde tout parait funeste. Cette voie est monstrueusement difficile, mais seule cette voie est vraie. Celui qui la suit trouvera gloire et immortalité. Celui qui l'endurera conquerra et recevra la récompense, qui est plus élevée que la vie.
Celui qui suit la "Voie de la Main Gauche" sait qu'un jour l’emprisonnement prendra fin. La prison de la matière disparaîtra, se transformant en cité céleste. Les chaînes de l'initié préparent passionnément un moment désiré le moment de la Fin, le triomphe de la libération totale.
Ces deux voies ne sont pas deux traditions religieuses différentes. Les deux sont possibles dans toutes les religions, dans toutes les confessions, toutes les Églises. Il n'y a pas de contradiction externe entre elles. Elles font appel aux traits les plus intimes d'une personne, à son essence secrète. Ces voies ne peuvent être choisies. Ce sont elles qui choisissent une personne, comme une victime, comme un serviteur, comme un outil, un instrument.
La Voie de la Main Gauche est appelée "gnose", "connaissance". Elle est amère, en tant que connaissance elle engendre la douleur et froide tragédie. Jadis, dans l'Antiquité, quand l'Humanité attachait encore une signification décisive aux aspects spirituels, les gnostiques développèrent leurs théories à un niveau philosophique, comme une doctrine, comme des mystères cosmologiques, comme un culte. Graduellement les êtres se dégradèrent, cessèrent de prêter attention au royaume de la pensée, tombèrent dans la physiologie, dans la recherche de la vie privée, de la vie personnelle. Mais les gnostiques ne disparurent pas. Ils transférèrent le débat au niveau des choses compréhensibles par les humains modernes et ordinaires. L'un deux proclama les slogans de la "justice social", développa les théories e la lutte des classes, le communisme. Le "mystère de la Pistis Sophia" devint la "conscience de classe", la "lutte contre le Démiurge mauvais, créateur du monde damné", prit la caractère d'une bataille sociale. Les fils de l'ancienne connaissance conduisirent Marx, Netchaïev, Lénine, Staline, Mao, Che Guevrara... Le Vin de la révolution socialiste, le plaisir de la révolte contre les forces du destin, la passion furieuse et sacrée de la destruction totale de tout ce qui est sombre pour l'amour de trouver une nouvelle Lumière non-terrestre...
D'autres opposèrent à la médiocrité l'énergie secrète de la race, le murmure du sant. Ils érigèrent les lois de la pureté et de la nouvelle sacralité, proclamèrent le retour à l'Age d'Or, le Grand Retour contre le mélange, la dégradation. Nietzsche, Heidegger, Evola, Hitler, Mussolini dissimulèrent la volonté gnostique dans des doctrines raciales nationales.
Il est vrai que les communistes n'avaient pas d’intérêt particulier pour les travailleurs, ni Hitler pour les Allemands. Mais ce n'était aucunement dû à leur cynisme. Tous deux étaient submergés par une aspiration plus profonde, plus ancienne, plus absolue - l’esprit gnostique ordinaire, la secrète et terrible Lumière de la Voie de la Main Gauche. Ni travailleurs, ni aryens... C'est un cheval d'une autre couleur.
Des personnalités créatrices invoquèrent la Voie de la Main Gauche sur le chemin de la gnose ils balancèrent entre le "rouge" et le "noir", le "blanc" et le "brun", se ruèrent dans des recherches spirituelles. Troublés par les doctrines politiques, allant vers les extrêmes, incapables d'exprimer clairement les contours métaphysiques de leur vision, les artistes, de Shakespear à Artaud, de Michel-Ange à Marc Eemans, des troubadours à André Breton, se nourrissent du vin secret de la souffrance, imprégnèrent avidement la société, les passions, les sectes et les confréries occultes avec les fragments épars de la terrible doctrine qui vous prive de la possibilité de sourire. Les Chevaliers du Temple, Dante, Lautréamont... Ils ne souriaient jamais. C'est le signe de l'élection particulière, la trace de la monstrueuse expérience qui était commune à tous les "voyageurs de la Voie de la Main Gauche". Un gnostique survole notre monde avec un regard sévère. Le même regard qu'avaient ses précurseurs, maillons d'une ancienne chaîne des élus, choisis par l'Horreur. La marque répugnante lui est visible. L'Occident perdu dans sa psychose de consommation, l'Orient dégoûtant par sa lenteur d'esprit et son obéissance misérable. Un monde en train de se noyer, une planète touchant le fond.
"Dans les bosquets sous-marins la pensée est inutile et le geste s'interrompt." (Evgueni Golovin.)
Mais le gnostique continuera à l’œuvre de la vie. Il n'abandonnera jamais. Ni aujourd'hui, ni demain. Au contraire, il a toutes les raisons de triompher intérieurement. N'avons-nous pas dit aux naïfs optimistes de la "Voie de Main Droite" où leur excessive confiance ontologique qui les conduirait ? N'avons-nous pas prédit la dégradation de leur instinct créatif dans cette grotesque parodie, représentée par les conservateurs modernes qui se sont abandonnés à tout ce qui horrifiait leurs précurseurs les plus séduisants (Mais non moins hypocrites) deux mille ans auparavant ? Ils ne nous ont pas écoutés... Maintenant qu'ils ne s'en prennent qu'à eux-mêmes et qu'ils lisent les livres du New Age ou les manuels de marketing.
Nous n'avons abandonné personne ; nous n'avons rien oublié.
Nous n'avons pas été trompés par le changement du théâtre et des acteurs politiques.
Nous avons une très bonne mémoire, nous avons de très "long bras".
Nous avons une très sévère tradition.
Labyrinthes de vie, spirales d'idées, tourbillons de colère...Alexandre Douguine
http://www.voxnr.com/cc/d_douguine/EFAVyZZulFhsPvJwJJ.shtml
Source : Alexandre Douguine - Le prophète de l'eurasisme - via L'heure Asie : http://lheurasie.hautetfort.com/archive/2014/03/24/le-gnostique-alexandre-douguine-5330646.html
Alexandre Douguine - Le prophète de l'eurasisme - Partie IV - Essais philosophiques - Le gnostique - pp. 217 à 220 -
En Ukraine, le temps presse.
Par Jacques Sapir
La situation continue de se dégrader en Ukraine, et désormais c’est la dimension économique et politique de cette situation qui interpelle les acteurs.
Il faut rappeler qu’actuellement environ 60% des recettes fiscales ne rentre pas dans les caisses de l’État, soit qu’elles ne sont pas perçues soit qu’elles sont retenues par les autorités locales, et que le déficit budgétaire sur la base des deux premiers mois de l’année 2014 atteint les 10% du PIB. Il n’avait été que de 4,3% l’an dernier. Il est clair que la dégradation de la situation économique aura des conséquences politiques. Les régions de l’Est du pays, où d’ores et déjà les sentiments prorusses sont forts, pourraient basculer complètement dans les semaines voire les mois qui viennent. C’est cette perspective qui est réellement importante et inquiétante, en raison des conséquences potentielles que la politique européenne qu’elle peut avoir. Si ce basculement avait lieu, et si la Russie acceptait les régions d’Ukraine en sécession avec Kiev, il y a peu de doute que les pays européens réagiraient par l’équivalent d’une nouvelle guerre froide contre Moscou, même si (et peut être surtout si) leurs responsabilités dans une telle évolution de l’Ukraine seraient importantes.
Des sanctions ou des discussions ?
Les pays de l’Union Européenne et les Etats-Unis se sont réunis à propos du sommet sur la sécurité nucléaire qui s’est tenu à La Haye et ont discuté du principe de nouvelles sanctions. Mais quelle peut être tant la fonction que l’efficacité de ces nouvelles mesures ? Les pays de l’OTAN prétendent « punir » la Russie pour son action en Crimée. D’une part, il eut mieux valu ne pas créer les conditions qui ont rendu possible, et du point de vue de la Russie nécessaire, cette action. D’autre par, la raison conseille, à moins que l’on ne veuille s’engager dans une logique de confrontation sur longue échelle, d’éviter de prendre des mesures dont on sait d’avance qu’elles ne changeront pas la décision que l’on conteste. Quant à l’efficacité de ces sanctions, elle est à l’évidence des plus limitée. Il faut ici se souvenir que l’argent d’un pays, qui commerce largement avec ses voisins et qui importe une large part de sa consommation représente aussi du travail et de l’emploi pour ses dits voisins. C’est la raison évidente pour laquelle les « sanctions » seront bien évidemment limitées. Avec une Europe en crise économique, les importations russes sont trop importantes pour nos industries et nos économies pour que l’on prenne des mesures susceptibles de provoquer leur baisse. [...]
La suite sur RussEurope
http://www.actionfrancaise.net/craf/?En-Ukraine-le-temps-presse
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Ce Diable d’Occident s'habille en Prada *
Au milieu du tumulte politico-médiatique qui entoure l’annexion de la Crimée par Vladimir Poutine, certains journalistes et commentateurs gardent heureusement la tête froide : c’est le cas de Gideon Levy, journaliste, membre de la direction du quotidien «Haaretz» et identifié avec la gauche radicale et reconnu pour dénoncer la politique israélienne à propos des territoires disputés en Cisjordanie. Polémia reprend ci-après son article paru dans le «Haaretz» du 20/03/2014.
Polémia
L’annexion de la Crimée est peut-être problématique, mais elle est moins problématique que l’occupation des territoires palestiniens par Israël.
Saddam Hussein a déjà été exécuté, ainsi qu’Osama ben Laden. Mais tout n’est pas perdu pour l’Occident éclairé. Il existe un nouveau diable, et il s’appelle Vladimir Poutine. Il déteste les homosexuels, par conséquent les dirigeants « éclairés » ne sont pas allés à Sotchi. Voilà qu’il occupe maintenant un territoire, alors on va lui imposer des sanctions et des boycotts. Partout l’Occident appelle au meurtre contre lui : comment ose-t-il annexer le territoire de la Crimée ?
Les Etats-Unis sont la superpuissance responsable de la plus grande quantité de sang versé depuis la Deuxième Guerre mondiale, et le sang de leurs victimes crie depuis le sol de la Corée et du Vietnam, du Cambodge et du Laos, de l’Irak, du Pakistan et de l’Afghanistan. Pendant des années, Washington s’est mêlé des affaires intérieures de l’Amérique latine comme si ces affaires étaient les siennes et a installé et renversé pêle-mêle les régimes.
En outre, le nombre de gens peuplant les prisons américaines, et leur proportion par rapport à la population, est le plus élevé du monde, Chine et Russie comprises. Depuis 1977, 1.246 personnes, dont certaines étaient innocentes des accusations portées contre elles, ont été exécutées aux Etats-Unis. Huit Etats américains limitent les propos contre l’homosexualité d’une manière parfaitement similaire à la loi anti-gay promulguée par Poutine. C’est cette superpuissance qui, avec ses alliés et ses Etats vassaux, soulève un tollé contre le nouveau diable.
Ils s’insurgent contre l’occupation de la péninsule de la Crimée comme si c’était l’occupation la plus abominable de la terre. Ils veulent punir la Russie pour cela, peut-être même déclencher une guerre mondiale pour la libération de Sébastopol. L’Amérique peut occuper l’Irak – la guerre contre le terrorisme et les armes de destruction massive le justifient, comme chacun le sait – mais la Russie n’a pas le droit d’envahir la Crimée. C’est une violation du droit international. Même un référendum est une violation de ce droit – droit que l’Occident observe avec tant de soin, comme chacun sait.
Mais bien sûr, la vérité est à cent lieues de ce deux poids deux mesures moralisateur. L’annexion de la Crimée est peut-être problématique, mais elle est moins problématique que l’occupation des territoires palestiniens par Israël. Elle est plus démocratique que l’échange de territoire proposé par le ministre des affaires étrangères Avigdor Lieberman ; au moins la Russie a-t-elle demandé aux habitants sous quel pouvoir souverain ils désiraient vivre, ce qui n’est jamais venu à l’idée de Lieberman de faire.
Les raisons de la Russie d’annexer la Crimée sont aussi plus convaincantes que l’annexion de facto des territoires occupés par les Israéliens. Les Russes et les Israéliens utilisent la même terminologie évoquant les droits ancestraux et les liens historiques. Les Israéliens y ajoutent des raisons provenant de la Bible, et y intègrent des questions relevant du caractère sacré et des croyances messianiques. « La Crimée et Sébastopol retournent à … leurs rivages, à leur port natal, à la Russie ! » a dit Poutine ; en Israël, le premier ministre Benjamin Netanyahou parle du « rocher de notre existence » (**). Mais si la plupart des habitants de la Crimée sont des Russes, la plupart des habitants des territoires sont des Palestiniens – une si petite nuance, insignifiante.
La Russie est aussi plus honnête qu’Israël : elle déclare son intention d’annexer le territoire. Israël, qui a, en fait, annexé ses territoires depuis longtemps, n’a jamais osé l’admettre.
L’occupation israélienne n’interpelle pas le monde entier – pas d’appels aux sanctions et certainement pas de menaces de guerre – comme c’est le cas avec l’occupation de la Crimée. Netanyahou n’est pas le diable, ni aux yeux des Américains ni à ceux des Européens, et les violations du droit international par Israël ne sont pour ainsi dire jamais mentionnées. L’occupation israélienne, qui est plus cruelle que celle de la Crimée, n’est pas reconnue et l’Occident ne bouge pas le petit doigt pour y mettre vraiment fin. Les Etats-Unis et l’Europe lui fournissent même des fonds et des armes.
Cela ne veut pas dire que la Russie ne mérite pas d’être critiquée. L’héritage de l’Union soviétique est horrible, et la démocratie en Russie est loin d’être réelle, quand on voit que Poutine déclare la guerre aux médias et à la liberté d’expression et quand on pense à la honteuse affaire des Pussy Riots ; la corruption augmente et, avec elle, le règne des oligarques. Poutine ne s’exprime pas aussi noblement que le président américain Barack Obama, mais c’est l’Amérique qui dirige Guantanamo, non la Russie.
Malgré tous ces discours pompeux de l’Occident sur la justice et le droit international, c’est en réalité le diable Occident qui s’habille en Prada, tout en en faisant bien plus que la Russie pour saper ces valeurs tant vantées.
Gideon Levy, 20/03/2014
Source : Haaretz, 20/03/2014
Titre original : The Western Devil Wears Prada
Traduction pour Polémia : René Schleiter
Notes :
(*) Allusion au film Le Diable s’habille en Prada (The Devil Wears Prada) lui-même tiré du roman américain de Lauren Weisberger sorti en 2003 (NDLR.)
(*) C’est la formule chère à Netanyahou pour désigner les Etats-Unis.
http://www.polemia.com/ce-diable-doccident-shabille-en-prada/ -
Français, vous devez savoir que BHL écrit n'importe quoi
De Bernard Antony :
"Dans le Point de cette semaine, l’ancien maoïste non repenti et ultra-belliciste irresponsable Bernard-Henri Lévy se livre à une série de considérations sur un certain nombre de personnalités du FN. Sur chacune il introduit son propos par la formule : « Français, vous devez savoir… » Sur moi-même et Thibaut de la Tocnaye, il écrit :
« Français, vous devez savoir que Thibault de La Tocnaye, candidat à Cavaillon et proche de la mouvance ultra du parti, animée par Bernard Antony, se vante d’avoir combattu dans les rangs des milices libanaises coupables, entre autres, du massacre de Sabra et Chatila. »
Si toutes les informations qu’il prétend révéler sont de même acabit, on doit une fois encore considérer avec commisération ce personnage dont le grand Raymond Aron disait après son livre « L’idéologie française » qu’il était un « philosophe auto-proclamé, un discoureur de café du commerce ». BHL est décidément un aussi piètre informateur que philosophe.
Il devrait savoir que n’étant plus au Front National depuis dix ans, je n’en anime évidemment pas ce qu’il appelle « la mouvance ultra » ! N’étant par ailleurs aucunement ultra, sinon contre la connerie et la désinformation.
Quant à Thibaut de La Tocnaye, il a certes avec courage combattu auprès des héroïques compagnons de Béchir Gemayel. Il n’était ni à Sabra ni à Chatila, massacres effectués sous la responsabilité de l’agent triple libano-israélo-syrien Hélie Hobeika. Quoique, comme moi, nullement hostile à l‘État d’Israël, Thibaut de la Tocnaye n’était pas au moment de Sabra et Chatila auprès du général Sharon. Il était alors, comme aujourd’hui, l’ami de Samir Geagea que l’assassin Hélie Hobeika essayait d’éliminer.
La vérité, c’est que BHL demeure ce qu’il fut : un roquet tchékiste !"