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géopolitique - Page 776

  • La plus stupéfiante entreprise criminelle

    Une autre initiative prise par George Bush passa sur le moment beaucoup plus inaperçue, mais, avec le recul du temps, elle est semblable à un fil d'Ariane qui permet de remonter jusqu'aux secrets les plus inavouables.

         Pendant de longues années, la CIA avait possédé plusieurs flottes d'avions, la plus connue étant Air America qui fut utilisé tout au long de la guerre du Vietnam.
         En 1976, Bush vendit plusieurs appareils à un homme d'affaires de Houston, Tim Bath. Toutes les informations concordent, y compris le témoignage de Bath, pour affirmer qu'il avait été recruté par Bush lui-même pour travailler au sein de la CIA. Cet aveu a notamment été rapporté par son ancien associé, Charles W. White, qui précise d'autre part qu'en 1982 Bath et lui s'étaient trouvés au Ramada Club de Houston au moment où le vice-président Bush y séjournait. Selon White, il s'était approché de Bath en lui lançant "Hello Jim".
         L'homme, alors âgé de quarante ans, était aussi un ami de George W. Bush qu'il avait rencontré alors que ce dernier effectuait son service militaire dans l'aviation de la garde nationale du Texas, pour échapper au Vietnam...George W. Bush y traînait son ennui, "le plus souvent au bar, se rappelle un de ses collègues, vêtu d'un blouson d'aviateur et discutant avec les serveuses".
    Skyways Aircraft Leasing, la compagnie de charters domiciliée aux îles Caïmans et administrée par Bath, qui racheta les avions de la CIA, était contrôlée par des intérêts saoudiens. Le principal actionnaire était Khalid Bin Mahfouz, directeur exécutif et principal propriétaire de la National Commercial Bank, le plus important établissement bancaire d'Arabie Saoudite, étroitement lié à la famille royale. Il avait également pris le contrôle d'une des plus importantes banques de Houston, associé avec un autre financier saoudien, Ghaith Pharaon, le fils d'un médecin de l'ex-roi Fayçal. Dix ans plus tard, Khalid Bin Mahfouz allait acquérir une participation significative dans ce qui reste à ce jour la plus stupéfiante "entreprise criminelle" du 20ème siècle, selon les mots du procureur américain Robert Morgenthau : la BBCI (Banque de Crédit et de Commerce International). Son fondateur, le Pakistanais Agha Hasan Abedi, insistait sur la "mission morale" de sa banque, conçue comme le premier établissement financier d'envergure créé dans un pays en développement pour favoriser la croissance des pays du Sud.
         Opérant dans 73 pays, contrôlant 30 milliards de dollars de dépôts, elle allait en réalité accueillir l'argent de la drogue et du terrorisme, violer les lois, soutenir les pires dictateurs, faciliter les opérations clandestines de la CIA, et même, estime-t-on, d'Ousama Bin Laden. Le Panaméen Manuel Noriega y avait déposé une bonne partie de sa fortune, tout comme Saddam Hussein, les chefs du cartel de Medellin, le terroriste palestinien Abou Nidal, le roi de l'opium Khun Sa, le plus grand trafiquant d'héroïne du Triangle d'or, les services secrets saoudiens... De très proches collaborateurs de Bush, nous le verrons, entretenaient des liens avec cette banque. En 1988, Bin Mahfouz racheta 20% de la BCCI pour près d'un milliard de dollars, mais peu après l'établissement afficha 10 milliards de perte, ce qui précipita la chute du financier saoudien.
         Aujourd'hui, malade, Khalid Bin Mahfouz vit en résidence surveillée en Arabie Saoudite. En effet, le gouvernement saoudien a racheté sa participation au sein de la banque puis l'a forcé à démissionner. Plus grave encore, une information publiée par le quotidien USA Today, le 29 octobre 1999, puis par ABC News et obtenue à partir de sources provenant des services de renseignements américains, révélait que l'établissement de Khalid Bin Mahfouz avait été utilisé à de nombreuses reprises par plusieurs riches Saoudiens pour transférer des dizaines de millions de dollars sur des comptes liés à Ousama Bin Laden et Al Qaeda. Cinq hommes d'affaires du royaume avaient notamment transféré 3 millions de dollars à la Capitol Trust Bank de New York, d'où l'argent avait été acheminé jusqu'à deux organisations islamiques caritatives. Islamic Relief et Bless Relief, opérant comme façades pour Ousama Bin Laden. Un an après les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie.
         En 1998, une révélation de James Woosley, alors directeur de la CIA, fournit un éclairage supplémentaire : la sœur de Bin Mahfouz serait une des épouses d'Ousama Bin Laden.

    Eric Laurent, La guerre des Bush

    http://www.oragesdacier.info/2014/01/la-plus-stupefiante-entreprise.html

  • République centre-africaine : l’enjeu, ce sont les matières premières !

    L’intervention française en République Centre-Africaine vise à s’assurer les réserves d’uranium et à contrer les manoeuvres américaines

    Le Président français François Hollande vient de s’engager une nouvelle fois dans une aventure militaire pour distraire l’opinion publique hexagonale, insatisfaite de sa politique intérieure. Après l’engagement français au Mali, au début de 2013, le président socialiste envoie cette fois ses troupes en RCA. Il y avait déjà 400 soldats français déployés dans ce pays en crise. 1600 autres viendront les rejoindre pour éviter que la RCA ne sombre dans la guerre civile. Hollande agit ainsi suite à un mandat du Conseil de Sécurité de l’ONU. En effet, depuis mars, l’alliance rebelle “Seleka” (= “Alliance”) est au pouvoir après avoir renversé le chef d’Etat François Bozizé. Depuis lors, les volences se sont multipliées dans le pays.

    L’intervention française n’est pas seulement humanitaire. La RCA, ancienne colonie française d’une superficie de 620.000 km2, ne compte qu’à peine cinq millions d’habitants et sa densité est très faible. Elle recèle toutefois de grandes quantités de matières premières: de l’or, des diamants, du cuivre et de l’uranium. C’est évidemment cet uranium qui attise les convoitises de Paris. Finian Cunningham, qui travaille pour le “think tank” russe “Strategic Culture Foundation”, écrit à ce propos: “Les réserves (d’uranium) en RCA sont largement inexploitées. La France, qui dépend fortement du nucléaire pour la production de son électricité, avait commencé à construire des infrastructures minières pour transformer le minerais d’uranium, selon certaines sources”.

    Les réserves connues d’uranium en RCA s’élèveraient à quelque 15.000 tonnes de minerais. En se basant sur ces chiffres, Cunningham écrit que la valeur stratégique de cet uranium ne saurait être surestimée pour les intérêts fondamentaux de la France. De fait, on trouve de l’uranium dans d’autres anciennes colonies françaises d’Afrique, dont le Mali et le Niger, “où la France, ces derniers temps, a déployé une politique interventionniste de plus vaste ampleur encore”.

    Malgré ses énormes réserves de matières premières, la RCA est l’un des pays les plus pauvres du monde. C’est la politique de “Françafrique” qui serait la responsable de cette misère d’après Cunningham car elle n’a visé que les seuls intérêts de l’ancienne métropole. Cunningham: “La RCA est considérée comme un Etat failli plongée dans une crise permanente”. Le pays n’a jamais connu de gouvernement stable, suite à la succession ininterrompue de putsches et de contre-putsches qu’il a connue. Des éléments français ont orchestré quelques-uns de ces coups d’Etat, comme d’ailleurs dans d’autres anciennes colonies françaises.

    Le dernier putsch perpétré dans la capitale Bangui en mars 2013 aurait, selon certains bruits, été possible seulement avec le soutien ou la tolérance de l’Occident. Pourtant, la réticence et la sobriété des médias occidentaux était frappante, alors que l’on prétend par ailleurs que les rebelles du mouvement “Seleka” ont des liens avec les islamistes. Le journaliste américain Patrick O’Connor donne une explication plausible: “Comparativement, la présence américaine en RCA est minime, ce qui pourrait rapidement conduire à une intervention de plus vaste ampleur. Les prétextes ne manquent pas: la crise humanitaire empire dans le pays; les éléments islamo-fondamentalistes prêtés au mouvement “Seleka” par certaines sources, etc.”.

    Washington renforce son engagement militaire en Afrique centrale. Le 10 décembre 2013, l’agence de presse “Associated Press” annonce que le gouvernement d’Obama a demandé au ministère des affaires étrangères de dégager une somme de 60 millions de dollars pour fournir des armes et des équipements à la mission internationale patronnée par l’Union Africaine en RCA. Ensuite, le ministre de la défense Chuck Hagel a donné l’ordre à l’armée américaine d’aider le Burundi à transporter des troupes.

    Le Président renversé Bozizé était considéré comme un allié important de la France. Mais il s’est peut-être lourdement trompé sur la fiabilité de Paris et de Washington. Après sa chute, Bozizé a accusé des “étrangers” (sans précision!) d’avoir soutenu les rebelles et pense que les troubles se sont déclenchés suite à l’octroi de contrats d’exploitation pétrolière à des sociétés chinoises et sud-africaines. Bozizé précise sa pensée: “Avant que je n’ait donné le pétrole aux Chinois, j’avais rencontré les gens de Total à Paris. Rien ne s’est passé. J’ai alors donné le pétrole aux Chinois et j’ai eu des problèmes”.

    Conclusion: pour un Etat ou un pouvoir personnel africain, coopérer étroitement avec l’Empire du Milieu peut avoir de lourdes conséquences. En effet, depuis une bonne année, Washington et Pékin sont entrés dans une phase d’âpre concurrence pour s’emparer des énormes richesses minières de l’Afrique et Paris aussi cherche à s’octroyer une part de ce pactole. Abayomi Azikiwe, éditeur du “Pan-African News Wire”, estime que la France est désormais, elle aussi et au nom de son passé de puissance colonisatrice, une concurrente des Etats-Unis sur le continent africain. Les Etats-Unis sont effectivement intervenus de manière lourde dans les affaires de plusieurs pays africains au cours de ces dernières années. Azikiwe donne l’exemple patent de la constitution de l’Africom, “qui engage désormais des milliers de soldats dans des opérations sur l’ensemble du continent africain et face à ses côtes, tant à l’Ouest qu’à l’Est”.

    La politique africaine de Washington consiste surtout à former et à équiper les forces armées de leurs “partenaires”, que ce soit au nom de la guerre planétaire contre le terrorisme ou au nom de la lutte contre le trafic international de drogues. L’Ouganda, dans ce jeu, est le principal allié des Américains en Afrique orientale. Un rapport de l’USAID, l’instance officielle qui chapeaute l’aide au développement, a été récemment adressé au Sénat des Etats-Unis; on peut y lire ces lignes: “Les UPDF (les forces de défense populaires ougandaises) sont les meilleures partenaires des Etats-Unis dans la guerre contre le terrorisme en Afrique orientale. Les UPDF déploient en ce moment 5000 soldats appartenant à des unités de combat en Somalie (...). Il faut aussi ajouter que les UPDF prévoient de mettre à disposition 2000 soldats supplémentaires pour les théâtres d’opération sud-soudanais et centre-africain, où, de concert avec leurs conseillers militaires américains, ils combatteront les forces de la LRA”. La LRA ou “Lord Resistance Army” (“L’Armée de Résistance du Seigneur”) est un groupe armé de fondamentalistes chrétiens, pourtant affaibli depuis quelques mois.

    Bernhard TOMASCHITZ.

    (article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at, n°51-52/2013).

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Au point de vue militaire, la France n’a plus les moyens de sa politique.

    Ainsi se conclut cet article de présentation du livre du général Fleury sur l'opération française au Mali : 

    "L’intervention de notre armée en Centrafrique, au Mali, en Libye montre l’extrême fragilité de nos forces aériennes. Le dernier vote du budget, en cette période de crise économique, justifie les cris d’alarme lancés par quiconque s’intéresse aux problèmes de la défense nationale.

    Par tradition, l’armée justifie toujours sa réputation d’être « la grande muette ». Il appartient aux officiers supérieurs ayant accédé à la retraite de faire connaître leur sentiment. Ils s’expriment toujours avec modération et font preuve, en la matière, d’une remarquable discrétion. Tel est, en particulier, le cas de Jean Fleury, auteur de « La France en guerre au Mali ». L’auteur fut général de l’armée de l’air. Il a été le conseiller de François Mitterrand à l’Élysée, et chef d’état-major de l’armée de l’air pendant la première guerre du Golfe (...)

    Toutefois, les actions menées au Mali contre AQMI ont montré que la maîtrise des drones est plus virtuelle que réelle. Fait plus grave : la France n’a pas assez d’avions ravitailleurs en vol comme les C-135. Elle est, de ce fait, contrainte de demander aide et assistance à ses alliés, dont certains se montrent souvent fort réticents.

    Le budget de la Défense ne cesse de baisser de façon constante depuis 20 ans. Cette réduction drastique a conduit à de véritables impasses. En ce domaine, on déshabille Jean pour vêtir Paul. Le maintien de la force nucléaire justifie bien des sacrifices et impose des choix douloureux.

    Forcée de maintenir des opérations au Mali, impliquée en Centrafrique dans ce qui ressemble fort à une guerre de religion, confrontée à une crise économique sans précédent, l’armée française, en dépit de la valeur de ses soldats prêts à tous les sacrifices, risque rapidement d’être exsangue". 

    Et si François Hollande a pu dire à propos de cette opération, "Etre lucide n’a jamais empêché d’être fier", cet auteur semble penser l'inverse : "Etre fier n'a jamais empêché d'être lucide".

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Qu’y-a-t-il derrière l’affaire Khodorkovski ?

     Le verdict définitif, prononcé par le tribunal russe à l’issu du procès de l’ancien oligarque du pétrole Mikhaïl Khodorkovski, a soulevé de vives protestations de la part de l’administration Barak Obama et d’autres gouvernements du monde entier. Tous se sont empressés de qualifier le système judiciaire russe de tyrannique et pire encore. Mais la véritable raison, pour laquelle Poutine a fait arrêter et emprisonner l’ancien patron de la plus importante compagnie pétrolière géante privée IOUKOS, est toujours soigneusement passée sous silence lorsqu’on évoque l’histoire de l’oligarque.

    Par Alexandre Latsa

    Car, en réalité, le véritable crime de Khodorkovski n’est pas de s’être approprié frauduleusement une part des actifs de la Russie en échange d’une somme dérisoire à l’époque d’Eltsine où se sont faits les partages crapuleux. En réalité, le vrai crime, reproché à Mikhaïl Khodorkovski, est d’avoir été un élément clé dans une opération lancée par les services de renseignement occidentaux qui visait au démantèlement et à la destruction complète du dernier atout qui faisait encore de la Russie un état en mesure de fonctionner. Si l’on prend ces faits en considération, on peut dire que la justice russe a été, en l’occurrence, beaucoup plus clémente envers l’oligarque qu’on ne le sont les USA ou la Grande Bretagne quand ils condamnent leurs propres criminels jugés pour haute trahison. La prison d’Obama à Guantanamo, où se pratique la torture n’est qu’un exemple parmi d’autres du double langage de Washington.

    Si l’on se réfère à l’article «politiquement correct » contenu dans Wikipédia, la compagnie pétrolière IOUKOS était une compagnie implantée en Russie sous le contrôle de l’oligarque russe Mikhaïl Khodorkovski depuis 2003. Khodorkovski avait été condamné et envoyé en prison.

    IOUKOS était une des compagnies les plus importantes et les plus prospères dans les années 2000-2003. En 2003, à la suite d’un redressement d’impôts, le gouvernement de Russie a présenté à IOUKOS une série d’avis d’imposition qui se montaient à 27 milliards de dollars. Dans la mesure où, dans le même temps, les actifs d’IOUKOS étaient bloqués, la compagnie n’était pas en mesure de payer ces impôts. Le 1° août 2006, le tribunal russe déclarait IOUKOS en faillite. La majorité des actions du
    géant était vendue à bas prix aux compagnies pétrolières appartenant au gouvernement russe. Le parlement Européen avait condamné la campagne dirigée alors contre IOUKOS et ses dirigeants, arguant qu’elle était montée de toutes pièces pour des raisons politiques et portait atteinte aux droits de l’homme. (1)

    Mais si nous essayons de creuser un peu plus en profondeur, nous découvrons une toute autre réalité. Khodorkovski a été arrêté en Sibérie en octobre 2003 alors qu’il descendait de son avion personnel. Il a été arrêté parce qu’il s’était soustrait au paiement des impôts comme l’affirme très justement Wikipédia. Mais Wikipédia omet de dire qu’à l’âge de 40 ans, l’oligarque était devenu, en un tour de main, l’homme le plus riche de Russie (avec une fortune évaluée à environ 15 Milliards de dollars) après s’être approprié par escroquerie de biens de l’Etat, à l’époque d’Eltsine où étaient commises ces exactions. A la vente aux enchères, organisée par sa propre banque, Khodorkovski avait payé, pour Ioukos, la somme dérisoire de 309 Millions de dollars. En 2003, la même compagnie était déjà estimée à 45 Milliards de dollars et cette augmentation n’était pas due à la gestion géniale de Khodorkovski.
    En 1998, Khodorkovski avait été acquitté par un tribunal américain lors d’un procès où il était accusé de complicité pour le blanchiment d’argent sale, au sein de sa propre banque et à la « Bank of New-York ». Visiblement, il avait des amis très influents aux USA. Quelques mois plus tard, le directeur de la « Bank of New-York » était assassiné dans son appartement de Monaco par les membres d’une soi-disant, selon les bruits qui ont couru à l’époque, « mafia russe » qu’il aurait trompée dans le scénario du blanchiment d’argent provenant de la drogue. (2) Mais il y a mieux encore. Khodorkovski avait réussi à construire en Occident un tissu de relations tout à fait impressionnant. Avec ses nouveaux milliards, volés en définitive au peuple russe, il avait pu s’acheter quelques amis influents. Sur le modèle du fameux fond « Société Ouverte » du milliardaire américain George Soros, il avait créé un fond baptisé « Russie Ouverte ». Il avait placé au Conseil d’administration de ce fond deux représentants
    occidentaux influents : Henry Kissinger et Lord Jacob Rothschild. Ensuite, il s’était appliqué à développer ses relations avec les membres de plusieurs cercles de Washington parmi les plus puissants. Il avait été nommé au Conseil Consultatif de la Compagnie privée très fermée d’actionnaires « Carlyle Group » et il assistait aux,réunions du Conseil à côté d’autres consultants comme George Bush sénior et James Baker III. (3)

    Néanmoins, le véritable crime de Khodorkovski, celui qui l’a envoyé derrière les barreaux, était le fait qu’il se trouvait au centre d’un complot de coup d’Etat, soutenu par les USA, pour s’emparer du poste de Président de Russie au moment des élections à la Douma prévue pour 2004. Khodorkovski utilisait méthodiquement son immense fortune pour acheter un nombre suffisant de places de députés aux futures élections à la Douma et obtenir ainsi la possibilité de changer les lois russes relatives au droit d’acquisition de gisements pétroliers et de pipe-lines.
    En outre, il projetait de se présenter en tant que concurrent de Poutine aux futures élections et de devenir président de Russie. Dans le cadre de l’entente politique qui avait apporté à Poutine le soutien discret de ceux qu’on appelle les riches oligarques russes, Poutine avait conclu à l’époque un accord selon lequel les oligarques pourraient, conserver leur fortune (s’ils en ramenaient une partie en Russie) à condition qu’ils ne se mêlent pas, avec leur argent, de politique intérieure russe. La majorité des oligarques était d’accord, tout comme Khodorkovski à l’époque. La majorité d’entre eux sont restés des businessmen russes mais pas Khodorkovski.

    En outre, au moment de son arrestation, Khodorkovski avait engagé des pourparlers avec son ami Georg Bush sénior, le père du président de l’époque Georg Bush, sur la vente de 40% des avoirs d’Ioukos soit à l’ancienne compagnie de Condi Rice « Chevron », soit à « Exon Mobil », geste qui aurait porté un coup fatal à l’atout russe essentiel que la Russie et Poutine s’apprêtaient à utiliser dans le but de redresser l’économie russe moribonde : le pétrole et l’exportation en dollars vers l’Ouest par des pipe-lines d’état.

    Au cours de l’enquête qui a suivi pour l’affaire Ioukos, il s’est avéré de surcroit que Khodorkovski avait conclu un accord secret avec Lord Rothschild de Londres mais pas seulement pour le développement de la culture russe via le fond « Russie Ouverte » (4). En cas d’échec et d’arrestation (Khodorkovski savait parfaitement qu’il jouait avec le feu et essayant de faire un coup d’état contre Poutine) 40% de ses actions à Ioukos devaient passer dans les mains de Lord Rothschild. (5) Les larmes de crocodile d’Hillary Clinton et de Barak Obama sur les atteintes aux droits de la personne de Khodorkovski cachent une strate bien plus profonde dont ils préfèrent ne pas parler à haute voix. Washington a utilisé l’oligarque russe pour essayer d’atteindre son objectif qui était de détruire définitivement l’unique puissance du globe possédant une puissance militaire suffisante capable de s’opposer à la stratégie du Pentagone basée sur un Spectre de domination totale et de contrôle sur toute la planète. Si l’on considère les évènements de ce point de vue, les beaux discours sur les « droits de l’homme » prennent alors une toute autre signification.

    (1) Wikipedia, Yukos, accessed in http://en.wikipedia.org/wiki/Yukos
    (2) David Kohn, Murder In Monaco: An American On Trial Is Ted Maher Guilty Of Arson?, February 4, 2003
    (3) Dateline D.C., Soros and Khodorkovsky, TribLiveNews, November 16, 2003
    (4) AFP, Arrested oil tycoon passed shares to banker, November 2, 2003, The Washington Times
    (5) F. William Engdahl, Full Spectrum Dominance: Totalitarian Democracy in the New World Order, edition.engdahl, 2009, pp. 58-60.

    Pour rappel et alors que  Mikhaïl Khodorkovski vient d’être libéré, un texte de William Engdahl, a lire en complément de mon analyse. sur ce sujet

    William Engdahl est économiste et écrivain diplomé des université de Princeton et de Stockholm. Il publie depuis plus de 30 ans sur les questions énergétiques, la géopolitique et l’économie, et intervient dans les conférences internationales. Il est conseiller indépendant pour plusieurs grandes banques d’investissement.
    www.warandpeace.ru — 31 décembre 2011

    alexandrelatsa.ru

    http://fortune.fdesouche.com/324866-quy-a-t-il-derriere-laffaire-khodorkovski

  • Les bonnes nouvelles du front démographique russe

    Les bonnes nouvelles du front démographique russe En novembre dernier j’écrivais un article soulevant la question de savoir si la population russe allait finalement augmenter en 2013 pour la première fois depuis 1991, une augmentation naturelle (solde des naissances moins les décès) et sans prendre en compte l’immigration.
    Les derniers chiffres de la situation démographique pour les 11 premiers mois de 2013 sont enfin sortis et confirment que 2013, brisant tous les pronostics démographiques, devrait en effet voir une hausse naturelle de la population.
    Novembre 2013 a vu 151.662 naissances contre 157.272 en novembre 2012, soit 5.610 naissances en moins, pendant que le nombre de décès a lui considérablement diminué, passant de 153.462 en novembre 2012 a 145.823 en novembre 2013 soit 7.639 décès en moins.
    Les 11 premiers mois de 2013 ont vu 1.743.278 naissances contre 1.744.197 naissances pour les 11 premiers mois de 2012 (919 naissances de moins) et 1.720.628 décès contre 1.739.597 décès pour les 11 premiers mois de 2012 soit 18.969 décès de moins.
    Depuis le début de cette année la population a donc augmenté de 22.650 habitants et il semble évident que le mois de décembre n’inverse pas la tendance : la population russe devrait naturellement augmenter en 2013, plausiblement de 15 a 20.000 personnes. Sur les 10 premiers mois de l’année l’apport migratoire (séjour, résidence, naturalisation) s’est monté à 244.791 individus.
    La répartition démographique est la suivante, en comparaison de la même période pour l’année précédente :
    Le District Fédéral central de la Russie a connu 402.892 naissances (contre 403.889 sur les 11 premiers mois de 2012) et 485.936 décès, contre 490.379 décès sur les 11 premiers mois de 2012.
    Le District Fédéral du Nord-ouest du pays a lui connu 153.978 naissances (contre 152.612 sur les 11 premiers mois de 2012) et 168.671 décès contre 171.705 décès sur les 11 premiers mois de 2012.
    Le District Fédéral du Sud du pays a lui connu 160.145 naissances (contre 160.430 sur les 11 premiers mois de 2012) et 167.797 décès contre 170.036 décès sur les 11 premiers mois de 2012.
    Le District Fédéral du Caucase du Nord a lui connu 151.322 naissances (contre 152.105 sur les 11 premiers mois de 2012) et 70.038 décès contre 71.819 décès sur les 11 premiers mois de 2012.
    Le District Fédéral de la Volga a lui connu 363.027 naissances (contre 362.591 sur les 11 premiers mois de 2012) et 381.228 décès contre 380.071 décès sur les 11 premiers mois de 2012.
    Le District Fédéral de l’Oural a lui connu 169.105 naissances (contre 168.577 sur les 11 premiers mois de 2012) et 138.359 décès contre 140.181 décès sur les 11 premiers mois de 2012.
    Le District Fédéral de Sibérie a lui connu 263.039 naissances (contre 264.115 sur les 11 premiers mois de 2012) et 236.2732 décès contre 240.328 décès sur les 11 premiers mois de 2012.
    Le District Fédéral d’Extrême Orient enfin a vu 79.770 naissances (contre 79.878 sur les 11 premiers mois de 2012) et 72.326 décès contre 75.078 décès sur les 11 premiers mois de 2012.
    La population ne diminue donc pas (naissances > décès) dans les District Fédéraux du Caucase du Nord, de l’Oural, de Sibérie et d’extrême Orient, sauf dans ce dernier cas au Birobidjan et dans la région de Vladivostok. Notons que l’Oblast de Tioumen, le plus riche de Russie, a connu pour les 11 premiers mois de 2013 55.045 naissances et 26.442 décès.
    2014 devrait vraisemblablement voir une légère baisse du volume de naissances et une baisse continue du nombre de décès, entrainant peut être de nouveau une faible hausse naturelle de population, a l’instar de 2013.

    Alexandre Latsa

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFllZVuklyadaVVzbB.shtml

  • Entretien avec Magnus Martel La grande misère de l’armée française…

    Pourquoi si peu de militaires osent-ils dénoncer la situation actuelle de l’armée ? À cause de leur devoir de réserve ?

     

    Cela reste un mystère. Y compris pour votre serviteur. Pourtant, je peux vous assurer que chaque jour que Dieu fait, ça râle dans les popotes. Le problème essentiel tient au fait que si les militaires sont courageux physiquement, ils ont oublié qu’ils exerçaient un sacerdoce au service d’une terre et d’un peuple et non d’un gouvernement. Cela étant, ce devoir de réserve est plus que jamais imposé par des politiciens qui redoutent les forces armées et l’on constate tristement que la parole est beaucoup moins libre aujourd’hui qu’elle l’était dans les années 1930. La « grande muette » conserve plus que jamais son appellation.

     

    Les opérations extérieures auxquelles notre armée participe ne prouvent-elles pas qu’elle est encore opérationnelle ?

    Opérationnelle pour quoi ? Par rapport à quoi ? Cela dépend avant tout de la nature de l’adversaire. À quelle armée digne de ce nom l’armée française a-t-elle été confrontée depuis la chute de l’URSS ? Quant à l’engagement en Afghanistan, l’opération est loin de constituer un succès. Lors de l’embuscade de la vallée d’Uzbin à l’été 2008, c’était la première fois depuis très longtemps que notre armée perdait autant de soldats en si peu de temps ! Alors, bien sûr, il arrive que notre armée, à force de système D, de volonté et de ténacité fasse de véritables miracles. Comme au cours de l’opération Serval au Mali. Mais sérieusement, quel ennemi avions-nous face à nous ?

    Lire la suite ....

  • Les 10 outils les plus incroyables utilisés par la NSA pour nous espionner

    Vu sur usine-digitale.fr :

    « Suite aux révélations du journal allemand Der Spiegel sur l’étendue de l’infiltration de la NSA dans les infrastructures informatiques, voici une liste de 10 outils de cyberespionnage stupéfiants utilisés par la National Security Agency.

    Le journal allemand Der Spiegel a lancé des révélations chocs sur le cyberespionnage à partir de documents confidentiels partagés par l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden. Voici un palmarès des outils les plus fous utilisés par la National Security Agency pour nous espionner.
    Il semblerait que pour chaque porte verrouillée par les fournisseurs d’équipements réseaux, les produits informatiques et les télécoms, la NSA possède une clé. La liste complète de ces outils disponible ici.

    FEEDTHROUGH

    Juniper Networks n’est ni plus ni moins que le 2e équipementier mondial de systèmes réseaux pour entreprises. Ses pare-feux Netscreen permettent de faire respecter la politique de sécurité d’un réseau informatique, définissant quels types de communication y sont autorisés. La NSA inflitre ce périmètre sécurisé grâce à Feedthrough.

     

    DEITYBOUNCE

    Deitybounce permet d’installer des logiciels malveillants de façon permanente, notamment sur les serveurs “PowerEdge” du fabricant mondial de PC Dell. La NSA implante son malware dans les “BIOS”, ces logiciels sur la carte mère d’un ordinateur qui sont les premiers éléments installés au démarrage de l’appareil. Le PC ou serveur infecté semble fonctionner normalement, et même s’il est nettoyé, et son contenu entièrement effacé, les logiciels espions de la NSA restent logés de façon invisible. Dell a répondu à cette révélation.

    JETPLOW

    Jetplow permet d’installer des logiciels espions permanents dans les pare-feux du géant mondial des réseaux informatiques Cisco. Il peut aussi “modifier le système d’opération des pare-feux de Cisco au démarrage”. Une option de “porte dérobée permanente” permet aussi “un accès complet”. Cisco a répondu à cette révélation.

    HEADWATER

    Headwater nstalle une “porte dérobée permanente“ (Persistent Backdoor) sur certains routeurs du fabricant de matériel informatique chinois Huawei. Ces “implants” espions peuvent être installés à distance via internet.

    NIGHTSTAND

    Nightstand est un appareil sans fil d’exploitation et d’insertion de données, “typiquement utilisé quand on ne peut accéder à une cible via une connexion internet.” Il permet des attaques de loin, jusqu’à près de 13 kilomètres de distance de la cible.

    PICASSO

    D’apparence assez habituelle voire désuète, Picasso est un téléphone sans fil avec puce GSM (dont deux modèles de Samsung) qui permet de “collecter les données d’utilisateurs, des informations de géolocalisation et le son d’une pièce”. Ces données peuvent être récupérées via un ordinateur portable ou bien par SMS “sans alerter la cible”.

    COTTONMOUTH-I

    Pour le novice, cet outil ressemble à un port et câble USB inoffensifs. Mais à l’intérieur, se cache une carte mère qui fournit “un pont sans fil dans un réseau cible, ainsi que la possibilité d’introduire des logiciels « exploit » sur des ordinateurs portables ciblés.” (Un “exploit” permet à un logiciel malveillant d’exploiter une faille de sécurité informatique dans un système d’exploitation ou un logiciel.) Autrement dit, la NSA peut introduire un cheval de Troie dans n’importe quel ordinateur.

    IRATEMONK

    Iratemonk est un logiciel malveillant qui infecte des ordinateurs portables et de bureau en attaquant le firmware de disques durs fabriqués par Western Digital, Seagate, Maxtor et Samsung, qui sont toutes à l’exception de la dernière, des entreprises américaines. Le firmware, ou microprogramme, concerne l’ensemble des instructions et des structures de données qui sont intégrées dans le materiel informatique.

    TOTEGHOSTLY 2.0

    Toteghostly 2.0 est un implant logicel à destination du système d’exploitation Windows Mobile, qui permet d’extraire et d’installer des données à distance. La NSA peut ainsi accéder aux SMS, liste de contacts, messages vocaux, géolocalisation, fichiers audio et vidéo, etc. de l’appareil.

    CANDYGRAM

    Candygram est une “station GSM active”, qui permet d’imiter le comportement d’une tour de téléphonie cellulaire et ainsi de repérer et monitorer des téléphones portables. Quand un appareil ciblé entre dans le périmètre de la station Candygram, le système envoie un SMS à l’extérieur du réseau à des téléphones “espions” préalablement enregistrés.

    Tout cela sans compter Dropoutjeep qui permet à la NSA d’installer des logiciels espions sur les iPhone, et sur tous les appareils iOS et collecter ainsi des données sans que la “cible” s’en aperçoive. »

    http://www.contre-info.com/les-10-outils-les-plus-incroyables-utilises-par-la-nsa-pour-nous-espionner#more-30796

  • Démondialisation, identités et localisme

    Contrairement à ce qu’affirment la vulgate officielle et quelques-uns de ses perroquets marginaux affublés du titre complaisant de « dissidents », la mondialisation est réversible et peut être mise en échec. À la condition toutefois de préparer dans les faits, le quotidien et les esprit une véritable alternative culturelle et comportementale.

    Depuis 2011, IDées est la maison d’éditions du Bloc Identitaire. Après avoir publié cinq ouvrages, voici le sixième : un recueil qui entend bâtir un autre monde… riche en diversité authentique.

     

    Anti-mondialiste pro-local se veut un livre de combat à la fois pédagogique et réaliste. Les auteurs partent d’un constat simple : la fin des années 1990 et le début des années 2000 ont vu le triomphe médiatique de la contestation à l’égard de la mondialisation libérale et de son bras armé idéologique, le mondialisme. Mais cette vive opposition, incarnée en France par le syndicaliste paysan José Bové, n’a pas encouragé l’enracinement et les identités bio-culturelles. Bien au contraire ! D’abord  « anti-mondialistes », ses militants, sortis de la gauche radicale, de l’extrême gauche et de l’écologie sociétale, se dénommèrent vite assez rapidement d’« altermondialistes », c’est-à-dire favorables à « un autre mondialisme donc, souligne Arnaud Naudin, se voulant une sorte d’internationalisme bon enfant où toute forme d’affirmation identitaire au sein du combat contre la globalisation serait non seulement mal vue mais surtout combattue. Un internationalisme qui semble proclamer que seuls les peuples du Sud bénéficient de ce fameux droit à disposer d’eux-mêmes (selon la fameuse formule identitaire) (p. 9) ». Dès lors, « ce livre est politique parce qu’il place les partisans de l’altermondialisme face à leurs contradictions en arrimant la relocalisation des activités à la relocalisation des êtres. Pour le dire autrement, en affirmant clairement le lien entre localisme et identité (p. 11) ». D’ailleurs, dans un extrait du programme pré-présidentiel d’Arnaud Gouillon en 2012, on lit que les « altermondialistes […] ne se veulent, comme leur nom l’indique, que des mondialistes alternatifs aux libéraux (p. 15) ». Qu’ils soient ou non militants au Bloc Identitaire, les identitaires dans toutes leurs sensibilités ont compris l’importance de répliquer à la mondialisation par le thème novateur de la démondialisation. On retrouve aussi dans ce volume une recension du bref essai éponyme d’Arnaud Montebourg rédigé au moment des primaires socialistes.

    Avant même d’être économique, la démondialisation est d’abord politique et culturelle. Est-ce ensuite étonnant que Arnaud Naudin considère que « le politique doit primer sur l’économie (p. 10) » ? Animateur parisien du Projet Apache, Alban Ferrari s’attaque, lui, au multiculturalisme, ce terme mensonger qui désigne en réalité l’indistinction marchande des peuples et des êtres. Il promeut en revanche un véritable polyculturalisme enraciné et rappelle à ce sujet que « la polyphonie des cultures n’est pas antagoniste avec le besoin d’unité, dans le cadre d’une civilisation commune. Dans notre cas, la civilisation européenne (p. 46) ». Ce Francilien défend fort logiquement le maintien et la diffusion des langues vernaculaires européennes qu’il ne faut pas confondre, comme le font les « régionalistes progressistes », avec les langues accompagnant l’immigration allogène de peuplement. « Pratiquer et transmettre une langue régionale à ses enfants est une forme de résistance face à l’uniformisation, écrit Alban Ferrari. […] Relocaliser la culture langagière chez nous c’est défendre à la fois la langue française et les langues françaises (p. 46). »

    Principale figure du Bloc Identitaire, Philippe Vardon-Raybaud se place volontiers sous l’identité et la liberté afin de contrer l’uniformité et l’égalité. En s’affirmant « Nissart, Français et Européen (p. 27) », il souligne une évidence pour l’instant bien oubliée ces temps-ci : « L’Europe est une réalité géographique, historique, culturelle, spirituelle et… ethnique (p. 28). » Aussi constate-t-il que « si l’identité est un héritage, elle doit aussi être une volonté (p. 29) ». Alban Ferrari traduit ce volontarisme par la nécessité d’innover en puisant dans la riche trame mémorielle, patrimoniale et culturelle ancestrale. « Créativité et audace au service de son identité (p. 49). »

    Citoyen helvétique, Jean-David Cattin explique le fédéralisme et la démocratie semi-directe en vigueur chez lui. Il en retrace l’histoire, mentionne la courte guerre civile du Sonderbund en 1847 et ne cache pas que les imperfections du système politique suisse subverti par des organismes internationaux comme l’Union soi-disant européenne ou d’États criminels tels les États-Unis d’Amérique, toujours désireux de soumettre les peuples rétifs. Pour lui, « le peuple suisse ne vit donc pas dans un paradis démocratique et n’est pas aussi libre et souverain qu’il pourrait l’être, mais il est évident qu’en comparaison européenne la Suisse est une anomalie qui pourrait peut-être servir de modèle ou en tout cas d’inspiration pour l’Europe de demain (p. 86) ».

    Mais la partie intellectuelle la plus féconde concerne le localisme, la décroissance et la relocalisation. Cette dernière « est l’application d’autres règles que celles du libre échange international […]. Face à l’uniformité des objets mondiaux jetables et uniformes, elle secrète de l’authenticité, de l’art, de la culture (p. 19) ». Écologique (et véritablement écologiste), la relocalisation s’oppose « au mondialisme, sans tomber dans les travers du nationalisme et de l’étatisme autoritaire, lointain et technocratique (p. 20) ». Sa démarche s’inscrit dans le localisme, cette « pratique saine puisqu’elle consiste, entre autres bienfaits, à redynamiser l’économie d’un territoire (p. 40) ». « Se situant à la jonction de l’écologie et de l’économie, le localisme est à même de façonner un monde apaisé dans ses relations économiques, un monde plus juste (p. 15). » Ainsi découle-t-il la singulière et originale proposition d’« extraire du carcan étatique les solidarités collectives (santé, retraites, etc.) pour les rendre locales et transparentes (p. 21) ».

    Quant à Julien Langella, il estime que le localisme rejette de manière la « centralisation [qui] est un vampirisme : il saigne le pays et aspire toutes ses forces vives, pillant les provinces comme les pays développés (p. 63) ». Il tient surtout à développer une conception révolutionnaire de la décroissance. Remarquant que « les décroissants actuels, coincés entre leur filiation gauchiste – libertaire et leur apologie du local, ne sont pas très à l’aise avec ces notions d’enracinement et de terroir. Normal : c’est nouveau pour eux. La relocalisation a un “ rôle stratégique ” au sein du projet décroissant : penser global, agir local (p. 59) », il invite les identitaires à combattre la construction de nouvelles lignes à grande vitesse, la diminution inquiétante des surfaces arables (essentielles pour l’indépendance alimentaire) au profit d’espaces bétonnés, le productivisme agricole, l’usage des O.G.M., la privatisation du vivant par les multinationales prédatrices… Il est évident que, pour Julien Langella, « la décroissance est notre avenir obligé : mieux vaut anticiper et choisir de l’accompagner, pour avoir son mot à dire dans l’élaboration de la société qui s’ébauchera par la suite plutôt que subir les affres des restrictions, du rationnement et du chaos social qui en résultera (pp. 57 – 58) ».

    Comme le relève Arnaud Naudin, « il n’est pas possible de dissocier décroissance, souveraineté alimentaire, ou relocalisation des activités industrielles de la question identitaire. En effet, promouvoir ces trois principes revient à défendre la diversité, mais surtout le terroir, l’enracinement, et donc à un moment ou un autre le substrat ethnoculturel propre à chaque civilisation (p. 10) ». Une planète enfin relocalisée est plus que souhaitable; elle est indispensable. L’anti-mondialisme conséquent, fondamentalement identitaire – car populaire -, a par conséquent un bel avenir devant lui !

    Georges Feltin-Tracol http://www.europemaxima.com/?p=3550

    • Jean-David Cattin, Alban Ferrari, Julien Langella, Arnaud Naudin, Philippe Vardon-Raybaud, Anti-mondialiste pro-local, IDées, Nice, 2013, 89 p., 10 €.

  • La fonte des glaces, clé des trésors de l'Arctique par Tatiana Sinitsyna, RIA Novosti

    Les premiers résultats de l'expédition dans la mer de Kara organisée par l'Académie russe des sciences en octobre 2007 ont été dévoilés. Le parcours effectué par le navire de recherche Akademik Mstislav Keldych, rattaché aux programmes scientifiques nationaux, s'inscrivait également dans le cadre de l'Année polaire internationale, appelée à étudier les transformations de l'écosystème et du milieu naturel de l'Arctique liées au réchauffement climatique.
    "Le choix s'est porté sur la mer de Kara en raison de plusieurs éléments, a expliqué le directeur de l'expédition et vice-directeur de l'institut d'océanologie de l'Académie russe des sciences Mikhaïl Flint. D'un côté, ce bassin maritime se trouve sous l'influence des eaux arrivant en Arctique depuis l'océan Atlantique, de l'autre, c'est une mer sibérienne classique dans laquelle se jette de puissants fleuves, l'Ob et l'Ienisseï, et possédant un énorme plateau continental".
    Le plateau continental est un endroit où se concentrent différents phénomènes climatiques déterminant les processus à venir dans la zone Arctique. "L'Arctique change sous l'influence des processus globaux, cependant les processus qui s'y effectuent au sens strict ont eux aussi leur influence sur le climat, a souligné M. Flint. En outre, dans ce système interdépendant agissent certaines causes fondamentales (par exemple, le processus de brassage vertical de l'eau), qui sont capables de provoquer une fonte massive des glaces".
    En tout, depuis 12 ans, la surface de la banquise du bassin arctique a diminué de 25-27%, et la couche de glace est devenue sensiblement moins épaisse. En 2006-2007 a été observée la transformation la plus forte jamais enregistrée en 50 ans d'étude: la surface de la banquise a diminué de 1,5 millions de kilomètres carrés. Cette situation s'explique par les nombreuses conséquences hydrologiques et hydrophysiques du changement de la température globale.
    A côté de l'aspect climatique, l'Arctique intéresse également pour bien d'autres perspectives. C'est d'abord l'exploitation des ressources biologiques océaniques et la présence d'énormes réserves d'hydrocarbures sur le plateau continental. En outre, avec l'avancée du réchauffement, une part importante de ces territoires peut s'ouvrir à la navigation, ce qui permettra à la route maritime du Nord de fonctionner tout au long de l'année. Selon Mikhaïl Flint, "il est même difficile de s'imaginer le niveau d'économies que cela représentera en matière de liaison entre l'Europe et l'Amérique, et de combien tombera le prix du transport de pétrole". Cette prévision est importante sur le plan économique, et pas seulement pour la Russie. Par exemple, le trajet Rotterdam-Yokohama se réduira de 40% par rapport à l'itinéraire actuel passant par le canal de Suez.
    La richesse incroyable du plateau continental arctique en hydrocarbures est un aspect extrêmement important pour l'avenir énergétique de l'humanité. L'Arctique est composé à 30% de mers épicontinentales peu profondes, et 70% de ces territoires appartiennent à la Russie.
    Comme l'affirment les spécialistes, rien que les réserves d'hydrates de gaz et de condensat de gaz présentes sur les plateaux continentaux de l'Est de l'Arctique sont comparables à la totalité de ce qu'on trouve sur la partie terrestre du globe. Il est vrai, leur exploitation reviendra très cher, et impliquera d'énormes investissements, un potentiel technique totalement nouveau, et des méthodes innovantes.
    L'une des découvertes les plus intéressantes de l'expédition, d'après le professeur Flint, est que le système de circulation de l'eau dans la mer de Kara s'organise d'une manière bien différente de ce qu'on pensait jusqu'alors. Il a été établi que lors d'une période significative de l'année (hiver exclu), le courant passe le long de la berge orientale de la Nouvelle Zemble pour sortir du bassin, alors qu'on estimait jusque-là qu'il était orienté vers l'intérieur de la "poche" de Kara. De là une conclusion dont les conséquences peuvent s'avérer déterminantes: si à l'avenir la Russie déploie des installations d'extraction sur le plateau continental, une certaine quantité d'hydrocarbures sera emportée par le courant et se répandra dans l'Arctique.
    Les scientifiques sont très préoccupés par la sécurité écologique de l'activité économique sur le plateau continental. "La vie des écosystèmes arctiques à cette latitude est courte, à savoir entre deux mois et deux mois et demi, et toutes les productions biologiques se forment dans ce petit laps de temps, souligne Mikhaïl Flint. La navigation non réglementée, la construction galopante et l'exploitation irrationnelle des ressources peuvent transformer les écosystèmes arctiques sensibles en un gigantesque dépotoir qu'il sera très difficile de nettoyer. Parfois, rien qu'une légère influence sur eux peut suffire à provoquer des processus destructeurs. Un des exemples les plus parlants de ce genre de danger nous est donné par les traces laissées par les véhicules tous terrains dans la toundra. Elles mettent des dizaines d'années à disparaître, et dans les ornières se forment des échanges de chaleur qui exercent une influence négative sur la merzlota. La même chose pourrait se produire dans la mer".
    Mais peut-on en principe considérer la zone arctique comme une région propice au développement d'une puissante infrastructure destinée à la route maritime du Nord, et à la mise en place d'installations d'extraction d'hydrocarbures? Peut-on parler aujourd'hui d'une tendance prolongée au réchauffement? Qu'est-ce qui garantit que, une fois toutes ces perspectives économiques rendues possibles, le processus de réchauffement ne s'inversera pas? Et qu'une nouvelle stratégie capable d'assurer une exploitation sécurisée et rentable des territoires arctiques ne soit pas nécessaire? Personne ne se risque aujourd'hui à répondre à ce genre de questions.
    En théorie, l'Arctique peut fondre. Les scientifiques spécialisés en paléoclimatologie affirment que ce genre de variations climatiques ont existé par le passé également. Certains se disent même certains que nous nous trouvons aujourd'hui au sommet des fluctuations du réchauffement, que ce processus est global et qu'on ignore combien de temps il se poursuivra. Mais une chose est sûre. Ce qui se passe en Arctique revêt pour tous une énorme importance, et ce, dès aujourd'hui.

    Article original
    http://fr.rian.ru/analysis/20080514/107321604.html

    http://zebrastationpolaire.over-blog.com/pages/La_fonte_des_glaces_cle_des_tresors_de_lArctique_par_Tatiana_Sinitsyna_RIA_Novosti-550643.html