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géopolitique - Page 777

  • Que sont les révolutions arabes devenues ?

    Ce texte a été publié en anglais : « Three years later : Was it a revolution ? ».
    Il y a trois ans, à la surprise générale, aussi bien de la part des intellectuels arabes enfermés dans leurs tours d’ivoire que des experts occidentaux qui pontifiaient sur la passivité des masses arabes ainsi que sur leur peu d’aspiration au changement et à la démocratie, le peuple égyptien, à la suite du peuple tunisien, descendait dans la rue et mettait à bas en quinze jours une dictature qui paraissait inébranlable. Le caractère pacifique des changements intervenus, certes avec des martyrs mais sans massacres à grande échelle, a étonné le monde.
    Trois ans plus tard, le scepticisme et la déception ont repris le dessus, beaucoup d’intellectuels arabes et nombre de spécialistes européens et américains dissertent sur « l’hiver islamiste », sur l’arriération des masses - en Égypte, par exemple, certains se demandent sérieusement s’il faut accorder le droit de vote aux analphabètes -, sur le « complot occidental » et sur l’impossibilité de changer ce monde arabe. Ils reprennent même le slogan des anciens régimes, « mieux vaut les militaires que les islamistes ».
    Avec le recul, comment analyser ce qui s’est vraiment passé en Tunisie comme en Égypte au début de l’année 2011 ? Était-ce une révolution ? La facilité avec laquelle sont tombés les présidents Ben Ali et Moubarak a créé l’illusion : leur chute n’était qu’une première étape. On pourrait même ajouter que si ces deux présidents sont tombés si aisément c’est parce que… les régimes sont restés en place. Autrement dit, l’essentiel de la classe dirigeante en Égypte et en Tunisie a compris qu’elle pouvait sacrifier les deux raïs sans remettre en cause ses privilèges. Les grandes fortunes et les hommes d’affaire, souvent corrompus, l’« Etat profond », la haute bureaucratie, se sont résignés à accepter le départ de dictateurs devenus gênants, justement pour tenter de garder leurs prébendes, afin d’éviter une révolution de plus grande ampleur.
    Cela nous amène à une réflexion sur la différence entre la situation dans ces deux pays et en Syrie. Là, le président Bachar Al-Assad a réussi à convaincre une partie essentielle des classes au pouvoir que sa chute entrainerait non seulement la perte de leurs privilèges, mais aussi leur liquidation physique. Pourquoi Assad a-t-il réussi là où Ben Ali et Moubarak ont échoué ? De nombreux facteurs ont joué, et d’abord la détermination brutale du pouvoir qui s’est soudé, après quelques hésitations, autour du chef. Mais la militarisation de l’insurrection, l’arrivée de combattants djihadistes étrangers, l’incapacité de l’opposition à « rassurer » les minorités et une partie des élites ont facilité les manœuvres d’Assad et lui ont permis de se draper dans les oripeaux de « la lutte contre les djihadistes ».
    Au pays du Nil, la victoire représentée par le départ du président Moubarak ne marquait pas la disparition de l’État ancien. La réforme en profondeur de celui-ci, en premier lieu du ministère de l’intérieur, la réponse aux aspirations de justice sociale de la population (que l’on se rappelle le rôle des grèves ouvrières aussi bien en Tunisie qu’en Égypte), nécessitait une stratégie à court et moyen terme. Or, non seulement les forces d’opposition ont été incapables de formuler un programme réaliste - au-delà de l’invocation incantatoire du modèle nassérien en Égypte, modèle impossible à imposer dans les conditions actuelles (en tous cas aucune force n’a expliqué comment, dans les conditions actuelles, elle comptait appliquer ce modèle) -, mais elles n’ont pas su définir une stratégie de transformation progressive de l’appareil étatique qui aurait permis d’épurer les principaux responsables de l’ancien régime tout en « amnistiant » les autres. C’était une des forces et une des faiblesses du mouvement de janvier-février 2011 : il n’avait pas de programme défini.
    Si on compare ce qui s’est passé dans le monde arabe aux grandes révolutions de l’histoire qu’a connues le XXe siècle, il faut remarquer qu’il n’existait (et qu’il n’existe toujours pas) dans le monde arabe ni parti politique, ni idéologie capable de mobiliser les masses (comme en Russie en 1917 ou en Iran en 1978-1979) pour briser l’ancien appareil d’État et en édifier un nouveau, pour faire du passé table rase. C’est un constat. Certains le regretteront, d’autres s’en réjouiront, mais c’est une réalité qui ne changera pas dans les années qui viennent. Et les révolutions arabes ressembleront plus à un processus, avec des avancées et des reculs, qu’à un bouleversement majeur avec un « avant » et un « après ».
    Dans ce processus, les Frères musulmans égyptiens, qui ont participé aux mobilisations de janvier-février 2011, se sont comportés, pour l’essentiel, en force conservatrice, cherchant à trouver des compromis avec l’ancien régime, que ce soit la direction de l’armée ou de la police. Il est ironique que ce soit le ministre de l’intérieur nommé par le président déchu Mohammed Morsi qui orchestre la brutale répression contre les Frères. Une fois arrivé au pouvoir, et malgré les promesses faites aux forces révolutionnaires pour obtenir la victoire au second tour de l’élection présidentielle, Morsi a poursuivi dans cette voie, encouragé, il faut le reconnaître, par les hésitations et les atermoiements de l’opposition représentée par le Front de salut national, par le rapprochement entre celle-ci et les forces de l’ancien système. Au final, par leurs erreurs et leur sectarisme, les Frères musulmans ont même réussi à réhabiliter l’ancien régime aux yeux de nombreux Égyptiens, qui ont fini par justifier le coup d’État du 3 juillet.
    Mais, malgré l’appui dont ont bénéficié au départ les militaires, malgré la répression (ou à cause d’elle), il est clair que le nouveau gouvernement, simple façade du pouvoir militaire, aura du mal à établir de solides assises. D’autant que ni dans le domaine économique et social (le pays ne vit désormais que grâce à l’aide saoudienne et celle du Golfe) ni sur le plan des libertés - la loi sur les manifestations qui réduit à néant ce droit chèrement acquis par les Égyptiens en témoigne - le pouvoir ne répond aux demandes de la révolution de janvier-février 2011.
    A partir de ce constat assez sombre, on pourrait être amené à penser que ce qui s’est passé dans le monde arabe n’est pas une révolution, voire même que c’est un « complot occidental » pour déstabiliser la région. En fait, l’année 2011 marque le surgissement des peuples arabes sur la scène politique, une profonde prise de conscience que l’ordre ancien ne peut se maintenir, que les pays arabes ne peuvent rester à l’écart du monde, que les Etats doivent respecter leurs citoyens, lesquels ont des droits inaliénables. Au-delà des avancées et des reculs, c’est une transformation majeure.
    Dans un ouvrage célèbre, Le gauchisme, la maladie infantile du communisme (1920) Vladimir Ilitch Lénine décrivait ainsi une situation révolutionnaire : « C’est seulement lorsque “ceux d’en bas” ne veulent plus et que “ceux d’en haut” ne peuvent plus continuer de vivre à l’ancienne manière, c’est alors seulement que la révolution peut triompher. » Si l’on s’en tient à ces critères, la situation dans le monde arabe reste révolutionnaire.

    Alain Gresh

    http://www.voxnr.com/cc/etranger/EFlZAkZlZpqOsZclWR.shtml

  • Bourbier en R.C.A.

    L’erreur de François Hollande est triple
    Avec les socialistes, nous vivons un éternel recommencement : les moyens militaires sont toujours amputés, le réel n’est jamais pris en compte et les interventions sont décidées au pic des crises… L’exemple de la RCA illustre cette constante.
    A l’heure où ces lignes sont écrites, la situation y est la suivante :
    1) La France a contre elle la minorité musulmane vivant dans le sud du pays. Instrumentalisée par la Séléka, elle accuse l’armée française de partialité. Quant à la majorité sudiste chrétienne, elle reproche à nos forces soit de ne pas la protéger, soit de ne pas lui permettre de se venger…
    2) Le conflit qui était ethnique au départ devient peu à peu religieux, engerbant, en quelque sorte, les composantes ethniques régionales avec tous les risques internationaux qu’une telle évolution implique.
    3) Une guerre dans la guerre menace, car le contingent tchadien réprime les chrétiens cependant que les contingents issus d’autres parties de l’Afrique matraquent les musulmans…
    L’erreur de François Hollande est triple :
    1) La nécessaire intervention française devait se faire il y a un an (voir mes communiqués de l’époque), quand, avec peu de moyens, il était possible de « traiter » rapidement et efficacement les coupeurs de route de la Séléka. Au contraire, l’Elysée laissa à ces derniers tout loisir de prendre Bangui. Puis, devant l’ampleur des massacres, le chef de l’Etat ordonna à nos forces d’intervenir. Mais il était bien tard…
    2) Cette décision d’intervenir fut prise au nom de l’humanitaire -comme si l’Elysée craignait d’avoir une approche trop militaire de l’opération-, et sans qu’il ait été tenu compte des réalités ethno-politiques locales. De plus, aucun règlement politique ne fut prévu en dehors d’un mirage électoral pour l’année 2015. Elections qui ne seront d’ailleurs qu’une nouvelle illustration des rapports de force ethniques puisque l’ethno-mathématique électorale montrera ce tout le monde sait : les ethnies qui composent la Séléka ne représentent qu’environ 5% de la population  du pays. Rien n’aura été réglé pour autant.
    3) Pour cette intervention, nos forces n’ont pas eu d’objectif clair. Entre l’humanitaire et le désarmement des milices, quelle était leur mission? De plus, comment prétendre rétablir la paix dans un pays plus vaste que la France avec seulement 1600 hommes dont plusieurs centaines affectés à la garde de l’aéroport ?
    Alors qu’il fallait donner aux militaires les moyens de sidérer l’adversaire et de saturer l’objectif, les chiches moyens qui leur furent alloués ne leur permirent dans un premier temps que de lancer des patrouilles, non de quadriller, donc de tenir le terrain, seul moyen d’empêcher les massacres. De plus, au moment où l’opération était lancée, il fallut sécuriser la visite du président Hollande en ramenant l’essentiel des troupes dans le secteur de l’aéroport. Des quartiers qui venaient de voir passer des soldats français et dont la population pensait qu’elle était désormais sauvée furent donc de nouveau le champ d’action des tueurs…
    L’impression d’impuissance a été accentuée par le fait qu’au lieu d’être désarmée, but premier de l’opération, la Séléka a au contraire bien voulu accepter d’être cantonnée - du moins pour le moment -, mais en conservant ses armes…
    Pour sortir de ce bourbier, il n’y a que trois issues, toutes trois mauvaises :
    1) Un retrait de nos forces ; mais, outre le fait que la France perdrait toute crédibilité, elle sera plus tard accusée d’avoir laissé se commettre un « génocide ».
    2) Le recours à un volapuk militaire international permettant à Paris de « diluer » les conséquences de l’opération. Outre le fait que les massacres ne cesseront pas, la France sera, quoiqu’il en soit, considérée comme la vraie responsable d’un  éventuel échec.
    3) Le choix d’une option résolument militaire avec envoi de renforts, objectif clairement défini, désignation de l’ennemi et de l’ami, donc emploi de la force contre la Séléka à l’origine du chaos. L’inconvénient de cette option est que les islamistes mondiaux parleront d’une nouvelle « croisade » française contre des musulmans. Par ailleurs, étant donné qu’une grande partie de la force de frappe du Séléka est composée des Janjawid soudanais  de sinistre mémoire, les risques de contagion seront réels.
    Le Blog officiel de Bernard Lugan
    23/12/2013
    Relayé par Secours de France
    http://www.polemia.com/bourbier-en-r-c-a/

  • Belgique, plaque tournante des djihadistes tchétchènes

    La Belgique est devenue le premier pays d’accueil des Tchétchènes en Europe. Ils y sont officiellement environ 11.000, sans parler des clandestins. On les retrouve notamment à Verviers, Liège, Eupen et Arlon mais aussi dans le nord du pays.

    Or, parmi les 120 à 130 musulmans partis de Belgique rejoindre les djihadistes en Syrie, une vingtaine d’entre eux est d’origine tchétchène.

    Il faut se souvenir qu’en septembre 2010, c’est un belgo-tchétchène, Lors Doukaev, qui commet un attentat (raté) à Copenhague.

    Quatre mois plus tôt, à Prague, c’étaient déjà trois islamistes tchétchènes venus de Belgique qui avaient été neutralisés alors qu’ils se trouvaient dans l’hôtel où était descendu Dimitri Medvedev, alors président de la Russie.

    Les Tchétchènes figurent parmi les djihadistes les plus menaçants contre la Russie. En Syrie, ils constituent des troupes aguerries parmi les islamistes les plus fanatiques. Leur financement vient en partie de riches familles jouant des rôles importants dans les pays soi-disant « alliés » comme le Qatar, le Koweït et autres émirats arabes.

    http://medias-presse.info/belgique-plaque-tournante-des-djihadistes-tchetchenes/4555

  • L’armée sécurise Volgograd, les terroristes islamistes ont été identifiés

    Depuis les deux attentats commis à Volgograd, la population locale, effrayée, évite de se servir des transports en commun.

    Le régime renforcé a été introduit à Volgograd et dans plusieurs autres régions russes suite à la menace terroriste islamique, a annoncé le chef du Service fédéral de la sécurité (FSB) Alexandre Bortnikov. « Nous avons pris des mesures supplémentaire de sécurité. Il s’agit notamment des troupes intérieures qui patrouilleront à Volgograd conjointement avec la police », a expliqué M. Bortnikov. Des dizaines de camions transportant des soldats ont fait leur entrée à Volgograd.

    Toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi ayant déjà été prévues, aucune mesure supplémentaire ne sera mise en place malgré les attentats de Volgograd, a annoncé le président du Comité olympique de Russie Alexandre Joukov

    Terroristes identifiés

    L’attentat commis ce lundi matin contre un trolleybus à Volgograd, dans le sud-ouest de la Russie, est l’œuvre d’un kamikaze membre d’un groupe terroriste du Daguestan, Pavel Petchenkin. Pavel Petchenkin aurait adhéré à cette organisation islamiste en 2012 après s’être converti à l’ islam et avoir pris le nom d’Ansar Ar-russi.

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  • La Russie frappée par deux attentats meurtriers

    Deux attentats meurtriers ont frappé la Russie en moins de 24h.

    Dimanche, quinze personnes ont été tuées et 35 autres blessées dans l’explosion qui a frappé la gare de Volgograd, a déclaré sur les ondes de la chaîne « Rossiya 24″ le gouverneur de la région, Sergueï Bogenov.  

    Le délégué aux droits des enfants, Pavel Astakhov, a de son côté indiqué à la presse qu’un enfant avait trouvé la mort dans cette explosion, déjà qualifiée d’attentat par le Comité national antiterroriste.  

    Le porte-parole du Comité d’enquête de Russie, Vladimir Markine a expliqué que le système de barrière installé à la gare a empêché la femme terroriste kamikaze d’avoir accès à la salle d’attente. Sans quoi le nombre de victimes aurait été bien plus important..  

    Selon le Comité d’enquête, la puissance de l’engin explosif était d’au moins 10 kg d’équivalent TNT.

    L’explosion en question s’est produite dimanche à 12h45 (heure de Moscou) au deuxième étage d’une gare ferroviaire de Volgograd.

    Mais ce lundi matin, c’est un trolleybus qui a explosé dans un attentat commis ici encore à Volgograd (sud de la Russie). Le dernier bilan fait étai de 10 morts et 28 blessés, a annoncé le ministère russe de la Santé publique.

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  • Pour terminer l’année en souriant…

    C’est Libération dans son édition du 29 décembre 2013 qui nous l’apprend : le conflit qui ensanglante le Soudan du Sud est « plus une rivalité de mafieux qu’un conflit ethnique ». Nous voilà donc renseignés nous qui avions naïvement cru que les nilotiques Dinka massacraient les nilotiques Nuer et que tous faisaient tomber leurs machettes sur les occiputs des nilo-sahariens Murle cependant que les Nuba en voulaient aux Dinka de ne pas les avoir rattachés au Soudan du Sud …
    Nous voilà d’autant plus informés que c’est un spécialiste de la question qui l’affirme dans les colonnes d’un quotidien subventionné par nos impôts et qui aurait depuis longtemps disparu des kiosques dans une économie concurrentielle. Ce spécialiste qui a pour nom Marc Lavergne et qui est chercheur au Groupe de recherches et d’études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient du CNRS a longtemps vécu au Soudan. Il sait donc de quoi il parle. Comme Jean-Pierre Chrétien, autre éminent membre du CNRS qui, lui, a longtemps vécu au Burundi, et pour qui Tutsi et Hutu sont des fantasmes racialisants inventés par les missionnaires et les colons.  
    En plus de sa profonde connaissance de la région, Marc Lavergne sait ne pas être prisonnier d’un paradigme. Le 16 juillet 2004, il expliquait ainsi que « le conflit du Darfour n’est pas racial ». Quant aux janjawid qui massacraient les populations, ils n’étaient rien d’autre que des victimes. En effet ces « miliciens sont tout simplement des gens prolétarisés. Ils se retrouvent sans travail, le gouvernement  les arme et leur dit vous pouvez faire ce que vous voulez, voler, piller ».

  • 4 000 à 5 000 « Européens » combattraient chez les islamistes en Syrie

    D’après une source des services belges de sécurité, à l’heure actuelle, « Al-Qaïda a sous la main quatre à cinq mille combattants djihadistes déployés en Syrie et détenteurs de passeports d’un pays de l’espace Schengen ».

    Si la menace concerne en premier lieu l’Irak et la Syrie, une autre source belge, policière, évoque la volonté des animateurs de filières syriennes d’exporter, à terme, la capacité de combat aujourd’hui réunie en Syrie vers le Maroc et la Tunisie.

    En Belgique, les services de renseignement et de police reconnaissent être « noyés » par l’importance des filières syriennes. On estime qu’environ 200 « Belges » (vraiment belges ou immigrés) sont ou ont été combattants en Syrie, dont 120 à 140 sont actuellement sur place et une vingtaine sont décédés.

    D’autres filières terroristes alourdissent également la charge. Ainsi, par exemple, la Somalie continue à attirer des combattants belges.

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • New York – Ces juifs religieux qui manifestent contre Israël

    Mardi dernier, à New York, des centaines de juifs orthodoxes se sont rassemblés devant la mission israélienne de l’ONU afin de marquer leur opposition contre la nouvelle politique menée par Israël. En effet, d’après une nouvelle loi, les juifs orthodoxes sont désormais obligés de faire leur service militaire en Israël.
    Ceux qui refuseront de se plier à cette obligation pourraient être emprisonnés par le gouvernement. Cela a donc irrité au plus haut point les juifs orthodoxes de New York. Ainsi, le rabbin Moishe Indig a déclaré : « Notre foi ne nous autorise pas à mettre en place de nouvelles règles tous les jours. Nous sommes contre l’État d’Israël et toutes les guerres qu’il mène ».
    Pour certains manifestants, la révolte est profonde. En effet, ils se disent contre l’existence de « l’État d’Israël » car cela va à l’encontre de leur foi. C’est ainsi que Jacob Kellner, un juif orthodoxe participant à la manifestation a déclaré que « l’État et l’armée israélienne sont illégaux car les écritures saintes ne confèrent pas aux Juifs le droit d’établir un État ».
    http://medias-presse.info/new-york-ces-juifs-religieux-qui-manifestent-contre-israel/4448

  • Où sont donc passés les « révolutionnaires » syriens ?

    À la veille de la conférence de Genève 2, les organisateurs états-uniens n’ont plus aucune marionnette pour jouer le rôle des révolutionnaires syriens. La disparition soudaine de l’Armée syrienne libre montre à ceux qui y croyaient qu’elle n’était qu’une fiction. Il n’y a jamais eu de révolution populaire en Syrie, juste une agression étrangère à coup de mercenaires et de milliards de dollars.
    Le 29 novembre 2011, une délégation de l’Armée syrienne libre fait allégeance à une délégation du Conseil national syrien. En théorie, l’opposition dispose désormais d’une branche militaire et d’une branche politique. En réalité, l’Armée syrienne libre comme le Conseil national syrien sont deux fictions créées par l’Otan. Tous deux sont exclusivement composés de mercenaires et n’ont guère de réalité par eux-mêmes sur le terrain.
    Les organisateurs de la conférence de paix de Genève recherchent d’urgence un représentant pour l’opposition syrienne armée. En effet, selon les Occidentaux, le conflit oppose une abominable dictature à son propre peuple. Cependant, les groupes armés qui détruisent la Syrie —du Front islamique à Al-Qaïda— font officiellement appel à des combattants étrangers, même si le premier prétend être composé principalement de Syriens. Les inviter serait admettre qu’il n’y a jamais eu de révolution en Syrie, mais une agression étrangère.
    En effet, l’Armée syrienne libre, dont on nous disait il y a quelques semaines qu’elle comprenait 40 000 hommes, a disparu. Après que son quartier général a été attaqué par d’autres mercenaires et que ses arsenaux ont été pillés, son chef historique, le général Selim Idriss, s’est enfui par la Turquie et a trouvé refuge au Qatar, tandis que le colonel Riad el-Assad a trouvé asile aux Pays-Bas.
    Lors de sa formation, le 29 juillet 2011, l’ASL s’était fixé un unique objectif : le renversement du président Bachar el-Assad. Jamais l’ASL n’a précisé si elle se battait pour un régime laïque ou un régime islamique. Jamais, elle n’a pris de position politique en matière de Justice, d’Education, de Culture, d’Economie, de Travail, d’Environnement, etc. Jamais elle n’a formulé la moindre ébauche de programme politique.
    Elle était, nous disait-on, formée de soldats de l’Armée arabe syrienne ayant fait défection. Il y eu effectivement des défections durant le second semestre 2011, mais leur nombre total n’a jamais excédé les 4 %, ce qui est négligeable à l’échelle d’un pays.
    Non : l’ASL n’avait pas besoin de programme politique car elle avait un drapeau, celui de la colonisation française. En vigueur durant le mandat de la France sur la Syrie et maintenu durant les premières années de prétendue indépendance, il symbolisait l’Accord Sykes-Picot : la Syrie était largement amputée et divisée en États ethnico-confessionnels. Ses trois étoiles symbolisent un État druze, un État alaouite et un État chrétien. Tous les Syriens connaissent ce funeste drapeau, ne serait-ce que par sa présence dans le bureau du collaborateur syrien de l’occupant français dans un célèbre feuilleton télévisé.
    Son premier leader, le colonel Riad el-Assad, a disparu aux oubliettes de l’histoire. Il avait été sélectionné pour son nom, qui s’écrit différemment en arabe mais se prononce identiquement dans les langues européennes avec celui du président Bachar el-Assad. La seule différence entre les deux hommes, d’un point de vue des monarchies du Golfe, était que le premier était sunnite et le second alaouite.
    En réalité, l’Armée syrienne libre est une création franco-britannique comme l’étaient les « révolutionnaires de Benghazi » en Libye (lesquels avaient « choisi » comme drapeau celui du roi Idriss Ier, collaborateur des occupants anglais).
    Bras armé de l’Otan, destiné à prendre le palais présidentiel lorsque l’Alliance atlantique aurait bombardé le pays, l’ASL a été ballottée par les plans successifs et les échecs successifs des Occidentaux et du Conseil de coopération du Golfe. Présentée dans un second temps comme le bras armé d’un Conseil politique en exil, elle ne lui reconnaissait aucune autorité et n’obéissait qu’à ses employeurs, les Franco-Britanniques. Elle était en fait le bras armé de leurs services secrets dont la Coalition nationale syrienne était le bras politique. En définitive, l’ASL n’a pu accumuler de succès qu’avec l’aide directe de l’Otan, en l’occurrence de l’Armée turque qui l’hébergeait dans ses propres bases.
    Créée dans le cadre d’une guerre de 4ème génération, l’ASL n’a pas réussi à s’adapter à la seconde guerre de Syrie, celle de type nicaraguayen. La première guerre (de la réunion Otan au Caire en février 2011 à la conférence de Genève en juin 2012) était une mise en scène médiatique visant à délégitimer le pouvoir afin qu’il tombe comme un fruit mur dans les mains de l’Otan. Les actions militaires étaient perpétrées par des groupuscules distincts, recevant leurs ordres directement de l’Alliance. Il s’agissait avant tout de créditer les mensonges médiatiques et donner l’illusion d’une révolte généralisée. Conformément aux théories de William Lind et de Martin Van Creveld, l’ASL n’était qu’un label pour désigner tous ces groupes, mais ne disposait pas de structure hiérarchique propre. Au contraire, la seconde guerre (de la réunion des « Amis de la Syrie » à Paris en juillet 2012 à la Conférence de Genève 2 en janvier 2014) est une guerre d’usure visant à « saigner » le pays jusqu’à sa reddition. Pour jouer son rôle, l’ASL aurait dû se transformer en une véritable armée, avec une hiérarchie et une discipline, ce qu’elle n’a jamais été capable de faire.
    Sentant sa fin proche, depuis le rapprochement turco-iranien, l’ASL avait annoncé sa possible participation à Genève 2 en posant d’irréalistes conditions. Mais il était déjà trop tard. Les mercenaires payés par l’Arabie saoudite ont eu raison de cette fiction de l’Otan. Chacun peut désormais voir la vérité toute nue : il n’y a jamais eu de révolution en Syrie.
    Thierry Meyssan http://www.voltairenet.org/article181497.html