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insécurité - Page 1027
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Égypte : l'opposition rejette majoritairement le référendum
Le Front du salut national réunissant les principaux partis et courants de l’opposition égyptienne a décidé de rejeter le référendum sur le projet de constitution. Le Front appelle à une série d’actions contre ce qu’il considère un diktat. L’opposition appelle notamment à une nouvelle manifestation mardi prochain.Pour le Front du salut national, il n’est même pas question de boycotter le référendum sur le projet de constitution car ce serait lui donner une certaine légitimité. Un projet qui selon le Front porte atteinte aux droits sociaux et politiques basiques et pave la voie à la dictature.Autre raison du rejet, ce que le Front appelle «la montée de la violence et du terrorisme exercé par les milices islamistes» contre des institutions vitales comme la justice et les médias. La cité des médias qui regroupe toutes les télés privées est assiégée depuis trois jours par des milliers d’islamistes qui filtrent les entrées et les sorties.Le Front souligne que le ministère de l’Intérieur est lui-même soumis aux pressions des islamistes qui exigent qu’il réprime violement les manifestations de l’opposition. Le Front appelle aussi le peuple, pressuré par de nouvelles taxes et augmentations des prix, à rejoindre la grande manifestation prévue mardi. Un mardi qui pourrait sombrer dans la violence si les islamistes mettent à exécution leur menace d’organiser des contre-manifestations.Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, élections, insécurité, international, religion 0 commentaire -
Algérie : une bombe a fragmentation !
Dans le cadre de son travail, Antoine Corcelles se rend régulièrement en Algérie. Il décrit pour Monde et Vie la situation de ce pays qu'il connaît bien.
☞ Monde et Vie : Vous vous rendez régulièrement en Algérie et connaissez bien ce pays. Se dirige-t-il vers un bouleversement comparable à ceux de Tunisie ou d'Egypte ?
Antoine Corcelles : Pour l'instant, cela bouge fortement, mais il est difficile de discerner s'il s'agit d'un mouvement général ou d'émeutes de la faim locales et sporadiques. La société algérienne est plus diversifiée, géographiquement, que la société tunisienne. Les pôles urbains importants y sont beaucoup plus nombreux, et chacun reste un peu coupé des autres.
☞ N'y trouve-t-on pas aussi une plus grande diversité ethnique? Je pense par exemple aux Kabyles, aux Chaouias...
Lorsqu'un système est contesté, il se crée d'abord une sorte d'union sacrée de ses opposants. Par la suite, si le système FLN venait à imploser, les disparités que vous évoquez pourraient ressurgir d'une manière virulente, que ce soit le problème kabyle, ou d'autres qui sont moins connus ou cités : le Mzab, autrement dit la région de Ghardaïa, par exemple, a déjà une autonomie de comportement. L'implosion ferait alors l'effet d'une bombe à fragmentation, avec des effets multiples, régionaux, ethniques, culturels... Des clivages sociaux « à l'occidental » se sont aussi développés dans la société algérienne, entre bourgeois, ouvriers, classes moyennes, patronat, etc. De tous les pays d'Afrique du nord, l'Algérie est sans doute le plus proche de l'Europe et de la France.
☞ Même par rapport au Maroc ?
Oui, car aussi prégnante qu'y soit la religion et influent l'islamisme, la société reste assez « laïque » et les domaines politiques et religieux ne s'y confondent pas. Au Maroc, où le roi est le Commandeur des Croyants, islam, société et pouvoir politique sont liés - peut-être, d'ailleurs, pour le plus grand bien de la paix sociale. En Algérie, le distinguo est constant. Ce pays a beaucoup plus hérité de la période française qu'on ne le pense. On n'y invoquera pas, comme dans d'autres pays, une loi religieuse pour condamner un comportement civil ; pas officiellement, du moins. Un préfet me disait : « Nous avons dans les préfectures des directeurs des affaires religieuses, mais ceux qui administrent la religion ne sont pas ceux qui la pratiquent. »
C'est une réflexion typiquement occidentale : il faisait bien le distinguo entre ces fonctionnaires chargés d'administrer la religion et les croyants. Ce n'est pas le même monde...
☞ La fracture est-elle nette entre le FLN et le peuple, existe-t-il un fossé entre une Algérie « d'en haut » et une Algérie d'« en bas » ?
Oui. Il existe indiscutablement une bourgeoisie, culturellement forte et marquée par l'Amérique. J'ai constaté qu'alors que les enfants du peuple viennent étudier en France, ceux des dignitaires vont aux États-Unis. Le petit peuple, qui souffre et qui a faim, a peu d'estime pour ces dignitaires du régime et accuse les associations d'anciens combattants de regrouper des gens qui n'ont jamais combattu et restaient derrière les frontières pendant la guerre d'indépendance.
☞ Le peuple a faim et pourtant l'Algérie est assise sur des ressources d'or noir considérables. Où va l'argent ?
Les gouvernants ne s'oublient pas, mais le gouvernement investit aussi beaucoup dans les infrastructures. L'argent qui rentre grâce au pétrole a permis par exemple de rénover l'aéroport d'Alger avec une débauche de luxe qu'un pays pauvre ne pourrait pas s'offrir; mais le peuple ne se rend pas à l'aéroport d'Alger. De même, l'autoroute Maroc-Tunisie est une belle réalisation, mais les gens ne l'utilisent pas. À côté de ces réalisations, on importe tout, notamment les produits agricoles, et les efforts réels consentis pour les infrastructures n'apportent de solution ni à la montée des prix, ni aux difficultés d'approvisionnement. On parle d'émeutes de la faim et le mot n'est pas trop fort. Ce sont en tout cas des émeutes de la misère. Les mouvements islamistes prospèrent sur cette pauvreté, en y remédiant et en aidant vraiment la population. Je pense toutefois qu'il n'y a pas de corrélation entre terrorisme et pratique religieuse, j'ai même remarqué le contraire. Dans le Mzab, par exemple, on n'a pas déploré un mort pendant les dix ans de ce qu'on appelle la guerre civile algérienne. Les habitants expliquent qu'ils sont suffisamment religieux pour ne pas avoir besoin d'être islamistes. Ce qui tend à montrer que les comportements politiques diffèrent au sein du monde islamique. Les gens n'aiment pas les barbus venus d'Arabie Saoudite, qu'ils appellent les « Afghans », parce qu'ils se sont battus en Afghanistan ou en Irak.
☞ L'Algérie importe les produits agricoles, alors qu'elle-même était jadis un grenier à blé...
À cet égard, je me rappelle d'un article de L'Écho d'Oran dont l'auteur écrivait que du temps des Français, l'Algérie était auto-suffisante dans le domaine alimentaire. « Que penser, demandait-il, d'un régime qui n'aura su que fabriquer des assassins d'enfants ? » Comme je m'étonnais de cette audace auprès d'un collaborateur du même journal, celui-ci m'a répondu : ici on écrit tout ce qu'on veut, mais de temps en temps on peut avoir un « accident »... Quand j'étais en Algérie, une information a fait état d'un journaliste qui avait été tabassé dans un hôtel à Tunis. Les Algériens, scandalisés, disaient : « On ne verrait pas ça en Algérie ». J'ai en effet lu des articles terribles sur Bouteflika : il existe donc en Algérie une véritable liberté de la presse... tempérée par « l'accident ». C'est une dictature qui fonctionne avec un système qu'un Français comprend aisément. Il serait intéressant, s'il y avait demain des élections en Algérie, de voir le score que réaliseraient les partis occidentalisés, comme le FFS de Aît Ahmed.
☞ Quelles pourraient être les conséquences pour la France d'une révolution en Algérie ?
L'affaissement de systèmes autoritaires favorise les exodes, parce que le départ devient soudain possible. En quelques jours, plusieurs milliers de Tunisiens ont débarqué à Lampedusa, certains poussés par le désir de quitter un pays misérable, d'autres, proches du régime déchu ou petit cadre locaux, par crainte d'un retour de bâton. Transposez cette situation et ces réflexes à l'Algérie : il est évident que l'effet d'attraction sera énorme, encore amplifié par les liens qui unissent la France et l'Algérie. Certes, la France conserverait la maîtrise des visas ; mais les visas sont une chose, et le transit une autre.
Propos recueillis par Jean-Pierre Nomen monde & vie 19 février 2011 -
Je préfère encore Bachar el-Assad
BV. Les Occidentaux s’apprêtent à intervenir en Syrie. Vous remplacez Obama par Bush, Syrie par Irak, et armes chimiques par armes de destruction massive : ça vous rappelle quelque chose ?
MLP. C’est la première idée qui m’a traversé l’esprit. C’est étonnant car les Américains sont plutôt bons en story stelling. Finalement, il ont assez peu d’imagination en politique internationale : ils nous ressortent le même scénario…
On nous rejoue l’Irak ?
Absolument. Ça me rappelle les bébés koweitiens sortis des couveuses et dont on éclatait la tête contre les murs. Ou encore les armes de destruction massive. Tout cela n’était qu’une opération de communication américaine, une technique utilisée dans laquelle nous tombons systématiquement pieds et poings liés : la défense du bien contre le mal.
Les Français doivent comprendre — mais personne ne le leur explique — qu’avec les Américains, et en matière internationale, la bonne réponse est toujours le pétrole. Or, quelle est la réalité de la situation géostratégique et géopolitique en Syrie ? Bachar el-Assad a refusé au Qatar et à l’Arabie Saoudite de voir son pays traversé par des pipelines. L’objectif était, notamment, de faire concurrence au gaz russe. Quand vous avez compris cela, vous avez tout compris de ce qui se joue actuellement en Syrie. Ce n’est pas du tout le combat de la démocratie contre la dictature. Tout cela n’est qu’habillage de bons sentiments pour, en réalité, défendre les intérêts stratégiques américains.
Par ailleurs, et au-delà de la violation massive du droit international qu’a constituée la reconnaissance de l’opposition syrienne comme seul interlocuteur du gouvernement français, je trouve délirant qu’on n’ait même pas posé de conditions à cette reconnaissance. La moindre des choses aurait été d’exiger un engagement sur la protection absolue des minorités syriennes ! Car je vous l’annonce, le jour où le régime de Bachar el-Assad tombera, on assistera à un véritable génocide des minorités. Et en premier lieu des Alaouites, avec la bénédiction de l’Occident. Alors, que l’on ne me parle pas de la défense de la démocratie contre le totalitarisme ! C’est la quinzième fois que les États-Unis nous font le coup, et moi je n’hésite pas à dire qu’entre le Shah d’Iran et l’Ayatollah Khomeiny, je préférais le Shah d’Iran. Voilà.
Et entre Saddam Hussein et l’Irak d’aujourd’hui ?
Je préférais Saddam Hussein.
Et entre Bachar el-Assad et la situation qui se profile ?
Eh bien, je préfère probablement Bachar el-Assad. Et je vous le dis avec d’autant plus de facilité que notre mouvement politique n’a jamais eu la moindre compromission avec aucun de ces dirigeants. Ni avec Bachar el-Assad, ni avec Hosni Moubarak en Egypte, ni…
Je me souviens pourtant d’un voyage de votre père en Irak qui avait posé problème…
Qu’était-il parti y faire ? Tenter de libérer des otages retenus en Irak par Saddam Hussein. Je vous rappelle d’ailleurs, pour que vous puissiez constater le niveau de bassesse de nos dirigeants politiques, qu’il avait ramené des otages et que les autorités ont refusé que l’avion se pose en France : elles l’ont fait atterrir en Allemagne !
Comment se fait-il que la France, hier la droite et aujourd’hui la gauche, choisisse chaque fois le Qatar et l’Arabie Saoudite et leurs intérêts ?
Parce que notre classe politique est vendue, au sens propre. Il ne se passe pas une semaine sans un responsable socialiste ou un responsable UMP à Doha. Contrairement à ce qu’ils disent, ils se moquent totalement de la défense de nos valeurs, de nos principes. Ils sont — Madame Najat Vallaud Belkacem l’a dit — dans le « business ». C’est aussi simple que cela. Il est étonnant de voir — et je regarde là le Parti socialiste dans les yeux — que tous ces régimes autoritaires, Egypte comme Tunisie, étaient plutôt des régimes socialisants. D’ailleurs, ils appartenaient à l’Internationale socialiste. Aujourd’hui, on fait le choix de manière délibérée de régimes religieux très durs en interne mais ultra-capitalistes à l’extérieur.
Vous regrettez le soutien que nous avons apporté aux révolutions du printemps arabe ?
Ce que je regrette, c’est que l’on s’y soit lancé à corps perdu sans en mesurer les conséquences ni les enjeux. Et donc sans poser la moindre exigence.
François Hollande doit se rendre dans quelques jours en Algérie. Quels rapports la France doit-elle entretenir avec l’Algérie ?
Un rapport de force. Or, depuis quelques années, tout déplacement en Algérie se résume à une augmentation des visas accordés aux Algériens — on est passé en quelques années de 130 000 à 200 000 visas par an — et à une inflation de la repentance pour la simple raison que nous sommes dépendants économiquement du gaz algérien. Voilà une véritable erreur stratégique ! Je plaide depuis plusieurs années pour que l’on mette en place une réflexion et des accords stratégiques avec la Russie, justement pour éviter de dépendre intégralement de pays comme l’Algérie.
La France a eu raison de soutenir le statut d’État observateur de la Palestine ?
Oui. J’ai toujours plaidé pour la reconnaissance de l’État palestinien : on ne peut pas avoir des exigences à l’égard d’un État s’il n’est pas souverain. Introduire la Palestine dans le jeu des institutions internationales entraîne pour cet État des droits mais aussi des devoirs. Cela me semble assez sain et aller dans le sens d’une avancée du règlement du conflit entre Israël et la Palestine.
Et que pensez-vous de la réponse israélienne : la construction de 3 000 logements et l’arrêt du versement des taxes douanières ?
C’est le choix du conflit.source : Boulevard Voltaire :: lien -
Génération Identitaire déclare la guerre à l’islamisation de la France (vostfr)
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Acrobaties diplomatiques
Par Elie Hatem*
Si l’on juge que l’intervention en Libye s’est soldée par un fiasco, on sera d’autant plus déterminé à appeler la France au strict respect de la légalité internationale...
LA RECONNAISSANCE de la Palestine comme État observateur non membre des Nations unies par la France constitue-t-elle un revirement de notre diplomatie et un retour à la constante qui définit nos positions de politique étrangère, ou un moyen de se racheter à l’issue des derniers égarements et contradictions dans ce domaine ?
De Sarkozy à Hollande
En effet, depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir, nous avons assisté à une rupture avec nos traditions diplomatiques légalistes, respectueuses des principes et des normes internationales, notamment le jus cogens, en nous alignant sur les positions d’opportunisme politique des Américains et en nous soumettant aux groupes de pression atlantistes. Cette rupture a été poursuivie par François Hollande sous l’impulsion de son ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius.
Cette politique s’est traduite par notre intervention militaire en Libye alors que, quelques années auparavant, Jacques Chirac avait bénéficié du soutien unanime des Français en s’opposant à l’intervention en Irak. Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, rappela à cette occasion, dans son fameux discours aux Nations Unies, les principes directeurs de la diplomatie française « gardienne de l’idéal de la légalité des relations internationales ». Cela renforçait notre position en tant que grande puissance indépendante, garante de l’équilibre et de l’équité.
À l’instar de l’intervention en Libye qui a provoqué un "coup d’État" et entraîné ce pays dans le chaos, notre soutien "officiel" aux mouvements terroristes islamistes en Syrie conduira non seulement au même résultat mais à la perte totale de notre place et de notre rôle au Proche-Orient. Cette ingérence dans les affaires internes syriennes nous fait perdre notre crédibilité en démontrant nos contradictions, d’autant que nous combattons dans l’Hexagone ces mêmes terroristes dont certains vont s’entraîner dans les camps des rebelles salafistes, à l’instar de Jérémy Louis-Sydney. Les Américains qui poussent François Hollande vers cette voie, comme ils l’ont fait avec Nicolas Sarkozy, ternissent notre image et redorent la leur.
Un éventuel règlement de la crise diplomatique avec l’Iran par la nouvelle administration de Barak Obama mettrait en évidence cette stratégie : alors que notre diplomatie durcit le ton avec Téhéran au sujet du nucléaire, Washington exerce la politique de la "main tendue" avec l’Iran. Dans ce même ordre d’idées, nous espérons que la position française à l’égard du conflit israélo-palestinien ait été prise en toute indépendance, affranchie d’une machination américaine qui vise en ce moment à faire chuter le gouvernement de Benyamin Netanyahu, à la veille des élections anticipées en Israël.
La réaffirmation de nos constantes diplomatiques dans la fidélité de nos engagements équidistants des protagonistes, en excluant l’intervention dans les affaires internes et les prises de position partisanes, constitue la spécificité de notre puissance politique sur la scène internationale. ❑
Élie Hatem - L’AF 2852 http://www.actionfrancaise.net
*Élie Hatem est rédacteur à L’Action Française, spécialiste des questions géopolitiques
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Israël-Palestine : la trêve après la guerre de missiles
À Gaza, au terme d'une semaine d'affrontement, 200 maisons ont été détruites et 8000 autres endommagées par les tirs israéliens, plus de 100 civils dont 33 enfants ont été tués. Mais le Hamas estime être sorti vainqueur du bras de fer qui l'a opposé à Israël...
Le David philistin l'a-t-il emporté sur le Goliath hébreu ? Le Hamas a, indubitablement, été durement touché dans ses infrastructures de commandement et a perdu une partie de ses fabriques d'armes et de son arsenal. Mais sa milice forte d'environ 15000 hommes demeure intacte. Elle n'a perdu qu'une cinquantaine d'hommes; surtout, elle s'est aguerrie et professionnalisée et rien ne garantit que les tirs des roquettes ne reprendront pas dans quelques semaines ou quelques mois.
Les projectiles qui sont tombés par dizaines sur les civils israéliens font 6,60 mètres de long, 33 centimètres de diamètre et contiennent 95 kg d'explosif de forte puissance. On les nomme « roquette Grad », car il s'agit de roquettes du type de celles utilisées pour le tir ciblé de courte et moyenne portée développées dans les années 1960 en Union Soviétique. Cette arme, très simple d'emploi, est devenue l'une des fusées les plus utilisées dans le monde et figure dans les arsenaux d'organisations comme le Hamas et le Hezbollah. Rappelons que ce dernier a tiré sur Israël plus de 3 000 de ces roquettes (parfois appelées roquettes Katioucha par les médias israéliens) durant la deuxième guerre du Liban.
L’opération « Colonne de Nuée », qui s'est achevée le 21 novembre dernier, n'a pas débouché sur une opération terrestre destinée à écraser la branche armée du Hamas. Elle s'est résumée à un duel entre ces projectiles de fortune mis en œuvre par le Hamas et le Jihad Islamique et l'intercepteur de missiles ultra perfectionné d'Israël.
Le Hamas a prouvé que l'on peut tirer sur les grands centres urbains israéliens
Elément clé de son opération « Pilier de défense », Israël a déployé « Dôme de fer ». Ce dispositif, opérationnel depuis mars 2010, est composé de quatre batteries. Chaque batterie comprend un radar de détection et de pistage, un logiciel de contrôle de tir et trois lanceurs dotés chacun de 20 missiles d'interception. Le système a l'avantage de pouvoir être transporté rapidement sur des camions vers les endroits menacés. C'est le radar qui détecte le départ, soit d'un obus, soit d'une petite fusée. Un missile est alors tiré pour l'intercepter dans un laps de temps très court : entre le moment où le tir est effectué et où le système intervient, il se passe seulement 15 secondes. Dans le même temps, le système de détection déclenche une sirène dans la localité visée de façon à ce que la population puisse se mettre à l'abri.
« Dôme de fer » fonctionne de jour comme de nuit, quelles que soient les conditions météorologiques, et est capable de contrer des attaques simultanées, mais en nombres limités. Face à des salves simultanées de projectiles, le système sature en raison du manque de batteries disponibles. Il ne peut donc pas assurer une protection totale, confronté aux centaines de roquettes et d'obus de mortier tirés à partir de la bande de Gaza vers le sud d'Israël. Surtout, il ne permet d'abattre en vol que des engins d'une portée de 4 à 70 km. Ainsi, les cités israéliennes les plus proches de Gaza, celles situées à moins de 4 km, ne sont pas protégées.
Selon Israël, moins de 5 % des roquettes ont touché des zones peuplées. « Dôme de fer » aurait réussi à intercepter 84 % des 421 roquettes palestiniennes. Il est en effet probable que ce système d'interception de missiles a sauvé de nombre ses vies et sort de l'épreuve comme le seul vainqueur incontesté. Mais à quel prix ? Il faut se ligner l'écart gigantesque entre le coût d’un missile de « Dôme de Fer » (environ 50000 dollars) et le coût d'une roquette Grad (de 300 à 1000 dollars). Cependant pour Israël, la question du coût est relativement secondaire, car les Américains financent, directement ou indirectement, la majeure partie de son programme défense. Le prix de chaque batterie serait d’environ 100 millions de dollars. La défense israélienne souhaiterait développer un réseau de 13 batteries et demande pour cela un budget 3,2 milliards de shekels (environ 810 millions de dollars).
La vengeance des assassinats ciblés
En attendant ce déploiement, dans les fa le mouvement palestinien a pu tirer sur l’ennemi héréditaire des centaines de missiles non guidés et de roquettes archaïques, patiemment dissimulées dans le tissu urbain très dense de Gaza ; et Israël a échoué à empêcher que quelques-une ces roquettes ne s'écrasent sur Tel-Aviv et sur Jérusalem. Ainsi le Hamas a atteint son objectif : toucher les grandes villes israéliennes et y provoquer la panique. Les scènes de civils israéliens en pleurs qui courent vers les abris constitue pour lui une victoire et la vengeance des assassinats ciblés de ses chefs de guerre, qui avaient mis le feu aux poudres le 14 novembre dernier.
Henri Malfilal Monde&Vie 4 décembre 2012Lien permanent Catégories : actualité, géopolitique, insécurité, international, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire -
Amnesty International ment
Fin octobre 2011, Amnesty International publiait un rapport de 39 pages dans lequel il dénonçait les tortures pratiquées dans les hôpitaux syriens sur les opposants. Il était précisé que des patients de quatre hôpitaux avaient fait l'objet d'actes de torture et de mauvais traitements, autant de la part du personnel médical que des agents de sécurité. Aussitôt le ministère de la Santé de Damas dénonçait ce rapport comme « étant une accusation fausse... pleine d'erreurs et de fabrications ». Insistant sur la qualité des personnels hospitaliers et sur le respect des lois humanitaires par ces institutions, soulignant qu'aucune plainte pour mauvais traitements ou tortures n'avait été déposée. En revanche il attirait l'attention sur les lourdes pertes supportées par ces services « en raison d'attaques menées par des groupes de saboteurs et de terroristes sur les médecins, le personnel médical et les ambulances dont une soixantaine ont été détruites depuis le début des émeutes ». On comprend bien qu'étant donné depuis un an le déferlement à sens unique des accusations mensongères diffusées sur tous les média du monde à partir des mêmes sources, il sera facile pour Amnesty International, le ministère des Affaires Etrangères français et les organisations onusiennes d'affirmer que le gouvernement de Bachar El Assad ment comme il le fait en niant les crimes dont on l'accuse sans preuves. L'ennui est que ces dénonciateurs ont dans un passé récent trop souvent affabulé pour tenter encore de se faire passer pour des parangons de franchise.
On se souvient de l'intervention de l'odieux Bernard-Henry Lévy dénonçant Kadhafi « entouré d'un corps de mercenaires payés grassement... ». Pendant des semaines toutes les télévisions et les radios du monde nous gavèrent avec ces mercenaires massacrant femmes et enfants dans leur marche sur Benghazi au point qu'il devint urgent de mettre fin à ce massacre, d'instaurer une zone d'exclusion aérienne et de faire intervenir l'Otan pour écraser les tortionnaires. Cette opération de pure propagande rappelle les armes de destruction massive de Saddam, les couveuses artificielles débranchées du Koweït, les charniers de Timisoara, ceux de Bosnie toujours brandis par les média, bref tous ces bobards qui ont justifié depuis vingt ans les guerres impérialistes des puissances occidentales.
Le 22 février 2011 Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty International, s'exprimait sur France 24, le lendemain d'une soi-disant attaque généralisée des "troupes" de Kadhafi sur les populations civiles : « Vendredi et samedi, affirmait-elle, nous avions des informations comme quoi dans les troupes qui étaient envoyées contre ces manifestants il y aurait eu des mercenaires étrangers justement pour accélérer le processus de répression... ». Peu de temps après le Dr Slimane Bouchuiguir, qui est à l'origine de la plupart des calomnies disséminées contre la Jamahiriya de Kadhafi, s'exprimant devant la Commission des Nations Unies sur les droits de l'homme s'écriait : « Ces mercenaires semblent avoir carte blanche pour tuer tous les civils ».
Cinq mois plus tard une mission d'Amnesty International sous la direction de Donatella Rovera, conseillère sur la réaction aux crises d'Aï, se rend en Libye "libérée". Geneviève Garrigos est alors interrogée sur les maltraitances exercées par le Conseil National de Transition contre des citoyens libyens ou étrangers qu'il prétend être des mercenaires de Kadhafi. Que répond Mme Garrigos avec un aplomb désarmant ?
« Effectivement dès le départ, dès la mise en œuvre des troupes anti-Kadhafi on a eu des rumeurs de mercenaires qui agiraient à la solde de Kadhafi. Or nos chercheurs qui se sont rendus surplace très tôt, puisqu'ils sont arrivés mi-février et en sont repartis fin juin, ont constaté que dans les prisons on ne trouvait que quelques personnes incarcérées mais qui n'étaient même pas inculpées. De fait il se sera agi de rumeurs visant des personnes à peau foncée voire noire et qui pouvaient être des Libyens ou des étrangers. Ces rumeurs ont créé une espèce de peur, de xénophobie, et certains ont été maltraités voire battus et emprisonnés. Aujourd'hui force est de constater qu'on n'a pas de preuves concrètes d'utilisation de forces de mercenaires par Kadhafi ».
On lui repose très précisément la question : « Votre collègue dit qu'elle n'a pas vu du tout de mercenaires et que tout ceci est une légende colportée par les média. Est-ce que vous confirmez cette information ? ».
Et elle répond : « Absolument... heu... Le travail fait par Donatella est... était de voir si véritablement on retrouvait les mercenaires. Or ce n'est pas le cas... Et à l'heure actuelle, vraiment, nous n'avons aucune trace, nous n'avons aucun élément confirmant ces rumeurs ».
Dans l'intervalle de 5 mois entre la dissémination de ces "rumeurs" par BHL et par Amnesty International, reprises par le Media aux ordres - le même qui depuis des mois assène les bobards anti-Assad - des dizaines de Noirs ont été massacrés dans les rues des villes libyennes, des milliers d'entre eux ont été jetés dans des camps. À ceux qui ont le moindre doute on conseille de se rendre sur Internet où sont diffusées d'innombrables vidéos qui montrent des scènes de lynchage insupportables avec des foules "révolutionnaires" hystériques mettant littéralement en pièces de pauvres bougres noirs sur lesquels elles ont pu mettre la main, qu'ils portent ou non un uniforme.
On "doit cette interview à deux jeunes journalistes qui travaillent pour le site canadien en ligne Global Research de l'universitaire Michel Chossudovsky, Julien Teil et Darius Nazemroaya. Il est possible de la visionner sur le site du Réseau Voltaire ou sur le site américain Activist Post, en cliquant « Slimane Bouchuiguir » dans la case "recherche".
Jim REEVES. Rivarol du 16 mars 2012Lien permanent Catégories : actualité, anti-national, insécurité, international, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire -
Taubira : aux petits soins pour les criminels
Dramatique : Taubira supprime la rétention de sûreté !
Christiane Taubira a annoncé qu’un texte de loi allait supprimer la rétention de sûreté. Une preuve de plus de l’irresponsabilité du ministre de la Justice.
C’était une des promesses de campagne du candidat Hollande : supprimer les peines plancher, les tribunaux correctionnels pour mineurs, ainsi que la loi sur la rétention de sûreté. Christiane Taubira la concrétise. C’est à l’occasion de la journée Prison-Justice du Genepi (Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées), que Christiane Taubira a annoncé samedi, à Palaiseau (Essonne), qu’un texte de loi était en préparation pour supprimer la rétention de sûreté. « Je le confirme, elle sera supprimée, comme les tribunaux correctionnels pour mineurs seront supprimés, comme les peines plancher seront supprimées », a déclaré le garde des Sceaux.
Cette mesure a été votée en 2008 par la « droite », mais n’a quasiment jamais été appliquée. Elle prévoit notamment de maintenir enfermés des criminels condamnés à au moins 15 ans (pour viols aggravés notamment) s’ils sont jugés dangereux une fois leur peine purgée. Elle est également applicable à des personnes qui violeraient les obligations de leur « surveillance de sûreté ».
Après l’annonce du garde des Sceaux, François Fillon a fustigé le « laxisme » de la ministre de la Justice. Mais n’est-ce pas le laxisme qui a caractérisé l’action du gouvernement UMP ?
De 2002 à 2011, les violences contre les personnes ont augmenté de 45 %. Le trafic de drogue, les viols, les cambriolages, les vols, les voitures brûlées, les émeutes dans les cités se sont multipliés. Depuis 2007 le gouvernement UMP a réduit de 3.000 postes par an les effectifs de police et de gendarmerie, de nombreux commissariats sont désormais fermés le soir ou le week-end. Sarkozy et le gouvernement UMP qui voulaient nettoyer les zones de non-droit au « Kärcher » n’ont tenu aucune de leurs promesses de campagne et se sont soumis au diktat idéologique de la gauche. C’est l’UMPS, le parti du laxisme !
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« L’art de la guerre » Obama la préfère cachée
Les Etats-Unis n’ont plus les moyens de lancer de grandes guerres comme en Corée, au Vietnam ou en Irak. Obama préfère intensifier l’action militaire secrète. Manlio Dinucci détaille le programme.
Le président Obama n‘aime pas la guerre. Non pas parce qu’il est prix Nobel de la paix, mais parce que l’action belliqueuse ouverte découvre les cartes de la stratégie étasunienne et des intérêts qui en sont à la base. Il a ainsi lancé un grand plan qui, écrit le Washington Post, « reflète la préférence de son administration pour l’espionnage et l’action secrète plutôt que pour l’usage de la force conventionnelle ».
Ce plan prévoit de restructurer et potentialiser la DIA (Agence de renseignement militaire), jusqu’ici concentrée sur les guerres en Afghanistan et Irak, de façon qu’elle puisse opérer à l’échelle globale en tant qu’ « agence d’espionnage focalisée sur les menaces émergentes, plus étroitement reliée avec la CIA et les unités militaires d’élite ».
Le premier pas sera d’augmenter l’organigramme de la DIA qui, doublé pendant la dernière décennie, comprend environ 16 500 membres. Sera formée « une nouvelle génération d’agents secrets » à envoyer à l’étranger. La CIA s’occupera de leur entraînement dans son centre de Virginie, connu comme « la Ferme », où on élève des agents secrets : pour ceux de la DIA, qui constituent aujourd’hui 20 % des élèves, seront créés de nouveaux postes.
La collaboration de plus en plus étroite entre les deux agences est témoignée par le fait que la DIA a adopté quelques unes des structures internes de la CIA, parmi lesquelles une unité appelée « Persia House », qui coordonne les opérations secrètes à l’intérieur de l’Iran.
Les nouveaux agents DIA fréquenteront ainsi un cours de spécialisation auprès du Commandement des opérations spéciales. Celui-ci est spécialisé, outre dans l’élimination d’ennemis, en « guerre non conventionnelle » conduite par des forces extérieures entraînées à dessein ; en « contre-insurrection » pour aider des gouvernements alliés à réprimer une rébellion ; en « opérations psychologiques » pour influencer l’opinion publique afin qu’elle soutienne les actions militaires étasuniennes.
La formation terminée, les nouveaux agents de la DIA, au départ 1 600 environ, seront assignés par le Pentagone à des missions dans le monde entier. Le Département d’État s’occupera de leur fournir de fausses identités, en en introduisant une partie dans les ambassades. Mais, comme celles-ci sont remplies d’agents de la CIA, on fournira aux agents de la DIA d’autres fausses identités, comme celle d’universitaire ou d’homme d’affaires.
Les agents de la DIA, grâce à leur expérience militaire, sont réputés être plus idoines pour recruter des informateurs en mesure de fournir des données de caractère militaire, par exemple sur le nouvel avion de chasse chinois. Et le développement de leur organigramme permettra à la DIA d’élargir la gamme des objectifs à frapper avec les drones et avec les forces spéciales.
Ceci est la nouvelle façon de faire la guerre, qui prépare et accompagne l’attaque ouverte par l’action secrète pour miner le pays de l’intérieur, comme on l’a fait en Libye, ou pour le faire s’écrouler de l’intérieur, comme on tente de le faire en Syrie. C’est dans cette direction que va la restructuration de la DIA, lancée par le président Obama.
On ne sait pas si le néo-candidat premier ministre Pier Luigi Bersani [1], qui a une grande estime pour Obama, l’a déjà félicité. En attendant il est allé en Libye pour « reprendre le fil d’une présence forte de l’Italie en Méditerranée ». Le fil de la guerre contre la Libye, à laquelle l’Italie a participé sous commandement étasunien. Tandis que Bersani jouissait, en s’exclamant « à la bonne heure ».
Traduction
Marie-Ange PatrizioSource
Il Manifesto (Italie)[1] Secrétaire du Partito democratico, élu dimanche 2 décembre aux élections primaires pour conduire les « listes progressistes » aux prochaines élections politiques dont sera issu le nouveau gouvernement, que Bersani se prépare à présider. NdT. Site de campagne
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Syrie, l'interminable guerre d'usure
La grande offensive décisive de la rébellion se fait attendre. Après dix- huit mois d'empoignade, Assad tient bon. Damas et Alep, les deux seules villes qui comptent, restent siennes. L'insurrection ne parvient pas à l'acculer dans les cordes ; pourtant, depuis des mois, les médias occidentaux affirment que « l'infâme dictateur qui fait tirer sur son peuple » est à bout de souffle.
Les succès de l'armée ces mois derniers ont été fatals à nombre des cadres de la rébellion syrienne, qui, en dépit du soutien logistique de l'Otan, ont échoué dans leur tentative d'organiser militairement la paysannerie et le « lumpenprolétariat » syriens.
La configuration est la suivante : paysans et va-nu-pieds des bidonvilles contre citadins. Répétons-le, la révolution qui s'est déclenchée en Syrie ne fédère pas l'ensemble du peuple, c'est une révolte du bas peuple sunnite paupérisé qui cherche sa revanche sur ses oppresseurs alaouites. Le rêve des insurgés n'est pas d'établir la démocratie, mais un régime théocratique du genre de celui de l'Arabie Saoudite, avec la douce satisfaction de voir réduits au statut de citoyens de second rang les non mahométans. C'est dans cette perspective que la jeunesse sunnite rurale est parti à la chasse aux alaouites et aux chiites des grandes villes.
Le fanatisme religieux prospère sur le terreau de la pauvreté
On l'a compris, en Syrie comme ailleurs, le fanatisme religieux prospère sur le terreau de la pauvreté. La crise économique a exacerbé l'état de vulnérabilité dans lequel vivaient déjà des dizaines de milliers de paysans, d'éleveurs et de bergers qui subissent des épisodes récurrents de sécheresses à répétition. Le régime et son train de vie, son étalage obscène de richesses clinquantes (immeubles, automobiles etc..) rend fous les miséreux, en nombre croissant, qui ne supportent plus d'être humiliés et opprimés par la mafia de possédants qui gravite autour du clan et de l'appareil répressif de l'État. Une situation d'autant plus insupportable que les accapareurs sont, aux yeux des croyants de bonne obédience sunnite, des mauvais musulmans, voire des non musulmans.
L'insurrection perdure parce qu'elle s'appuie sur déjeunes ruraux indignés. Il s'agit de déclassés incultes qui estiment n'avoir rien à perdre. Obéissant au fanatisme religieux, et aussi à des dynamiques claniques et familiales, ils mènent un rude mais exaltant combat sous les ordres de petits notables dépourvus d'expérience militaire. Le fait que les insurgés bénéficient de matériel infrarouge et des observations satellites fournies en sous main par Français et Américains ne change pas la donne. Ces informations facilitent seulement embuscades et « retraits tactiques ». Parfois, elles permettent de pirater les communications de l'armée en émettant des faux ordres, générateurs de confusion et de zizanie dans le camp loyaliste.
Le fait est que l'opposition armée des damnés des campagnes, des bourgades et des bidonvilles n'a pas suscité un mouvement de soutien en sa faveur dans les bourgeoisies commerçantes d'Alep et de Damas. Soit elles demeurent dans l'expectative, soit elles soutiennent le régime. Alep n'est pas coupée de Damas. Des bus font le trajet, mais sont parfois forcés à de longs détours. Les aéroports du pays sont toujours sous contrôle du pouvoir, ainsi que les ports. Les périphéries immédiates des deux grandes villes sont sécurisées grâce au quadrillage des rues par les meilleures unités, qui emploient les matériels les plus sophistiqués. Ainsi les garnisons loyalistes tiennent bon face aux assauts et parviennent à éviter que des enclaves insurgées ne s'organisent.
Dans cette empoignade pour le contrôle de Damas et d'Alep, les deux parties ne font aucun quartier. Si les horreurs commises par l'armée et les forces de sécurité syriennes - sans oublier les milices de supplétifs - sont largement évoquées par la presse internationale, les mises en causes sont beaucoup plus rares concernant les exactions de la rébellion : attentats à la voiture piégée, implication contre leur gré de celles et ceux qui désirent demeurer en dehors du conflit, attaques armées contre des villages kurdes, interdiction aux citadins de quitter leurs quartiers alors que des bombardements sont imminents...
Les pertes des insurgés sont énormes, mais ils sont constamment réalimentés en chair à canon par le vivier quasi inépuisable que constituent les innombrables mouvements islamistes de la planète. Depuis le Qatar jusqu'à la Turquie, en passant par la Libye et même par les banlieues françaises, les volontaires pour le djihad arrivent en renfort, pour combattre les « mécréants » et, au besoin, mourir pour la sainte cause du Prophète.
Le régime n'est pas au bout du rouleau
Face à ces excités, peut-être bien renseignés par l'Otan, mais mal commandés sur le terrain, les pertes de l'armée sont faibles mais encore trop nombreuses, car, dans le camp loyaliste, la réserve n'est pas inépuisable. Le régime emploie cependant des milliers de mercenaires du hezbollah libanais en plus de centaines de gardiens de la révolution iranienne déjà venus prêter main-forte.
En dépit de ces renforts, la plupart des observateurs sont convaincus que le régime d'Assad finira sous peu par tomber, ce qui est douteux. Si l'on prend comme exemple le plus proche la guerre en Algérie opposant le pouvoir en place au FIS/GIA, qui a fait 150000 morts en 13 ans pour une population de 35 millions d'habitants, on se demande combien de morts fera celle de Syrie pour une population de 23 millions, avec un apport de djihadistes étrangers beaucoup plus important qu'en Algérie et de nombreux combats urbains, qui étaient chose rare en Algérie...
Dans cette guerre civile asymétrique : aviation, chars et artillerie d'un côté (mais peu d'infanterie), armes légères, masses inépuisables d'insurgés paysans et de volontaires fanatiques de l'autre, la victoire sera au plus endurant. Pour les insurgés ce n'est pas gagné. Assad peut mener une guerre d'usure et tenir encore des mois, voire plusieurs années, tant que son armée ne se désagrège pas.
Henri Malfilatre monde & vie 10 novembre 2012Lien permanent Catégories : actualité, géopolitique, insécurité, international, lobby, magouille et compagnie 0 commentaire