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international - Page 1044

  • A. Douguine: union économique eurasienne, alliance UE/Russie, hégémonisme américain

    Entretien avec Alexandre Douguine
    Sur l'Union économique eurasienne, sur la nécessité d'une alliance UE/Russie, sur l'hégémonisme américain en Europe
    Propos recueillis par Bernard Tomaschitz
    Professeur Douguine, le 1 janvier 2015, l'Union Economique Eurasienne deviendra une réalité. Quel potentiel détient cette nouvelle organisation internationale?

    AD: L'histoire nous enseigne que toute forme d'intégration économique précède une unification politique et surtout géopolitique. C'est là la thèse principale du théoricien de l'économie allemand, Friedrich List, impulseur du Zollverein (de l'Union douanière) allemand dans la première moitié du 19ème siècle. Le dépassement du "petit-étatisme" allemand et la création d'un espace économique unitaire, qui, plus tard, en vient à s'unifier, est toujours, aujourd'hui, un modèle efficace que cherchent à suivre bon nombre de pays. La création de l'Union Economique Eurasienne entraînera à son tour un processus de convergence politique. Si nous posons nos regards sur l'exemple allemand, nous pouvons dire que l'unification du pays a été un succès complet: l'Empire allemand s'est développé très rapidement et est devenu la principale puissance économique européenne. Si nous portons nos regards sur l'Union Economique Eurasienne, on peut s'attendre à un développement analogue. L'espace économique eurasien s'harmonisera et déploiera toute sa force. Les potentialités sont gigantesques.
    Toutefois, après le putsch de Kiev, l'Ukraine n'y adhèrera pas. Que signifie cette non-adhésion pour l'Union Economique Eurasienne? Sera-t-elle dès lors incomplète?
    AD: Sans l'Est et le Sud de l'Ukraine, cette union économique sera effectivement incomplète. Je suis d'accord avec vous.
    Pourquoi l'Est et le Sud?

    AD: Pour la constitution d'une Union Economique Eurasienne, les parties économiquement les plus importantes de l'Ukraine se situent effectivement dans l'Est et le Sud du pays. Il y a toutefois un fait dont il faut tenir compte: l'Ukraine, en tant qu'Etat, a cessé d'exister dans ses frontières anciennes.
    Que voulez-vous dire?
    AD: Nous avons aujourd'hui deux entités sur le territoire de l'Ukraine, dont les frontières passent exactement entre les grandes sphères d'influence géopolitique. L'Est et le Sud s'orientent vers la Russie, l'Ouest s'oriente nettement vers l'Europe. Ainsi, les choses sont dans l'ordre et personne ne conteste ces faits géopolitiques. Je pars personnellement du principe que nous n'attendrons pas longtemps, avant de voir ce Sud et cet Est ukrainiens, la "nouvelle Russie", faire définitivement sécession et s'intégrer dans l'espace économique eurasien. L'Ouest, lui, se tournera vers l'Union Européenne et s'intégrera au système de Bruxelles. L'Etat ukrainien, avec ses contradictions internes, cessera pratiquement d'exister. Dès ce moment, la situation politique s'apaisera.
    Si, outre le Kazakhstan, d'autres Etats centrasiatiques adhèrent à l'Union Economique Eurasienne et que tous entretiennent de bonnes relations avec la Chine, un puissant bloc eurasien continental verra le jour: ce sera un défi géopolitique considérable pour les Etats-Unis, plus considérable encore que ne le fut jamais l'URSS…
    AD: Non. Je ne crois pas que l'on puisse comparer les deux situations. Nous n'aurons plus affaire à deux blocs idéologiquement opposés comme dans l'après-guerre. L'idéologie ne joue aucun rôle dans la formation de cette Union Economique Eurasienne. Au contraire: pour l'Europe occidentale, cet immense espace économique sera un partenaire stratégique très attirant. L'Europe est en mesure d'offrir tout ce dont la Russie a besoin et, en échange, la Russie dispose de toutes les matières premières, dont l'Europe a besoin. Les deux partenaires se complètent parfaitement, profiteraient à merveille d'une alliance stratégique.
    A Bruxelles, en revanche, on voit les choses de manière bien différente… On y voit Moscou et les efforts de convergence eurasiens comme une "menace". On utilise un vocabulaire qui rappelle furieusement la Guerre froide…
    AD: Pour que l'alliance stratégique, que je viens d'esquisser, puisse fonctionner, l'Europe doit d'abord s'auto-libérer.
    Se libérer de quoi?
    AD: De la domination américaine. L'UE actuelle est bel et bien dominée par Washington. D'un point de vue historique, c'est intéressant: les Européens ont commencé par coloniser le continent américain et, aujourd'hui, par une sorte de retour de manivelle, les Américains colonisent l'Europe. Pour que l'Europe puisse récupérer ses marges de manœuvre, elle doit se libérer de l'hégémonisme américain. Le continent européen doit retrouver un sens de l'identité européenne, de manière à ce qu'il puisse agir en toute autonomie, en faveur de ses propres intérêts. Si les Européens se libèrent de la tutelle américaine, ils reconnaîtront bien vite que la Russie est leur partenaire stratégique naturel.
    La crise ukrainienne et les sanctions contre la Russie, auxquelles participent aussi l'UE, révèlent combien l'Europe est sous l'influence de Washington. Pensez-vous vraiment que l'UE est capable de s'émanciper des Etats-Unis sur le plan de la défense et de la sécurité?
    AD: Absolument. Aujourd'hui, l'Europe se comporte comme si elle était une entreprise américaine en franchise. Les sanctions contre la Russie ne correspondent en aucune façon aux intérêts économiques et stratégiques de l'Europe. Les sphères économiques européennes le savent bien car elles ne cessent de protester contre cette politique des sanctions. Cependant, une grande partie de l'élite politique européenne est absolument inféodée aux Etats-Unis. Pour elle, la voix de Washington est plus importante à écouter que les plaintes de ses propres ressortissants. Il est intéressant de noter aussi que la grande majorité des Européens, au contraire de l'élite politique, est critique à l'égard des Etats-Unis et est, dans le fond, pro-européenne au meilleur sens du terme. Une confrontation politique adviendra en Europe, c'est quasi préprogrammé. Ce sera une sorte de révolution. Il suffit d'attendre.
    En mai, le traité sur les livraisons de gaz entre la Russie et la Chine a été conclu: ce traité prévoit que les factures seront établies en roubles ou en renminbi. Peut-on dès lors prévoir la fin de l'hégémonie du dollar, si cet exemple est suivi par d'autres?
    AD: Par cet accord, la Russie et la Chine cherchent de concert à imposer un ordre mondial multipolaire. Ce sera une multipolarité en tous domaines: économique, stratégique, militaire, politique et idéologique. En Occident, on croit toujours à la pérennité d'un modèle unipolaire, dominé par les Etats-Unis. L'accord sino-russe de mai dernier marque cependant la fin de ce modèle prisé à l'Ouest. Quelle en sera la conséquence? Les Etats-Unis deviendront une puissance régionale et ne seront plus une puissance globale. Mais la Russie et la Chine, elles aussi, demeureront des puissances régionales, de même que l'Europe qui se sera libérée. Le monde multipolaire de demain sera un monde de puissances régionales. L'architecture du monde en sera changée.

    (Entretien paru dans zur Zeit, Vienne, n°27-28/2014; http://www.zurzeit.at ).

    http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2014/07/15/a-douguine-union-economique-eurasienne-alliance-ue-russie-hegemonisme-ameri.html

  • Crise en Ukraine le traitement par les médias occidentaux Видео на русском

  • Vol MH17 : Pour Jacques Sapir, "Les conclusions s’imposent d’elles-mêmes."

    Des révélations qui mettent à mal la thèse américano-européenne...

    " Devant l’accumulation des déclarations contradictoires sur la catastrophe du vol MH17 de la Malaysian Airlines, il convient de préciser certains points.

    1 - Les déclarations de John Kerry (Ministre des Affaires Etrangères des Etats-Unis).

    John Kerry a déclaré devant CNN que le gouvernement américain détenait les preuves de l’implications des insurgés dans la destruction du vole MH17. Alors, si ces preuves existent, elles doivent être divulguées au plus vite. Rappelons néanmoins que son prédécesseur sous la présidence George W. Bush, le général Colin Powell, disait la même chose à propos des « armes de destruction massive » supposées détenues par l’Irak de Saddam Hussein. Monsieur Colin Powell a depuis reconnu avoir menti lors de son discours devant le conseil de sécurité de l’ONU. Il a même affirmé que ce discours constituait un « tache sur sa carrière »[1]. M. Kerry a aussi ajouté que la Russie aurait transféré aux insurgés des systèmes SAM-17. Mais, comment une milice pourrait-elle exploiter ce genre de systèmes d’armes ? Par ailleurs, il ne suffit pas de transférer un véhicule TELAR, il faut aussi transférer le radar « Snow Drift » sans lequel toute interception est très difficile. [...]

    La suite sur RussEurope

  • La France doit s’engager aux côtés des chrétiens d’Orient

    Communiqué de Karim Ouchikh, Conseiller de Marine Le Pen à la Culture et à la Francophonie, Conseiller municipal de Gonesse

    Forte encore d’une communauté de 13 à 15 millions de fidèles, les chrétiens d’Orient se voient contraints ces dernières années d’émigrer d’Irak, de Syrie, d’Egypte ou de Palestine pour des raisons essentiellement politiques et sécuritaires

    Ce phénomène inédit s’amplifie à présent à mesure que s’étend l’emprise des forces islamistes dans la région : l’Etat Islamique en Irak cible prioritairement les minorités chrétiennes, notamment à Mossoul, obligeant celles-ci à fuir massivement le pays ; ces mêmes djihadistes ultras pratiquent à l’égard de chrétiens de Syrie des actes de crucifixion dont la barbarie est à peine dénoncée par la « communauté internationale » ; menacés par les persécutions anti-chrétiennes qui se multiplient de longue date en Egypte, les coptes éprouvent le besoin de migrer par milliers vers l’Europe ou les Etats-Unis… En dépit des atrocités qui se commettent chaque jour dans cette région troublée du monde, François Hollande a fait le choix de se taire, préférant sans doute ne pas attiser les tensions interconfessionnelles qui se développent sur le territoire français sur fond de crise proche-orientale. A bien y regarder, cette dérobade diplomatique insupportable s’ajoute aux errements récents de notre politique étrangère, dont l’alignement systématique vis-à-vis des intérêts américains a conduit l’actuel locataire de l’Elysée, comme hier Nicolas Sarkozy, à encourager aveuglement l’éclatement d’Etats du monde arabe qui, bien qu’autoritaires, assuraient tant bien que mal, en Libye, en Irak ou en Syrie, une protection minimale de leurs minorités religieuses. Depuis 1535, date de signature des accords diplomatiques entre François Ier et Soliman le Magnifique, la France s’engage à protéger les chrétiens en Terre sainte. La légitimité historique du protectorat français sur les chrétiens d’Orient n’a depuis jamais été remise en cause par quiconque, son statut de protecteur des lieux saints ayant même été reconnu par le Saint-Siège. Par fidélité aux devoirs que l’histoire lui assigne sur cette terre depuis cinq siècles, mais aussi pour conserver son influence légitime au Proche et au Moyen-Orient, la France se doit de rompre avec son attentisme diplomatique actuel, en apportant assistance et soutien aux chrétiens d’Orient aujourd’hui menacés d’anéantissement par la montée en puissance d’un islam radical. En enrayant l’exode tragique des chrétiens d’Orient, il est encore temps pour notre pays d’œuvrer résolument au maintien d’une présence chrétienne dans une région où naquit voici deux mille ans la religion du Christ.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-France-doit-s-engager-aux-cotes

  • Le Secrétaire général de l’ONU troublé par les menaces contre les Chrétiens à Mossoul

    Déclaration du Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-moon :

    "Le Secrétaire général condamne dans les termes les plus fermes la persécution systématique de populations minoritaires en Iraq par l’« État islamique » (IS) et les groupes armés associés.  Il est particulièrement troublé par les informations faisant état de menaces contre les Chrétiens à Mossoul et autres régions de l’Iraq contrôlées par l’« État islamique », notamment un ultimatum pour soit se convertir, soit payer une taxe, soit quitter le pays ou alors faire face à une exécution imminente.  Selon des informations tout aussi révoltantes, les Turkomans, les Yazidis et les Shabaks sont menacés d’enlèvements, d’assassinats ou de la destruction de leurs biens et les maisons des Chrétiens, des Chiites et des Shabaks résidant à Mossoul ont été marquées.

    Au cours de ces dernières années, les communautés minoritaires qui ont vécu ensemble pendant des milliers d’années et dans la province de Ninewa ont fait l’objet d’attaques directes et de persécutions par l’« État islamique » et les groupes armés associés.  Des dizaines de milliers de membres de ces groupes de minorités ethniques et religieuses ont été déplacés ou forcés de fuir et de chercher refuge ailleurs, tandis que de nombreux autres ont été exécutés ou enlevés.

    Le Secrétaire général réitère que toute attaque systématique contre la population civile ou des groupes de la population civile en raison de leur appartenance ethnique, leurs croyances religieuses ou leur foi pourrait constituer un crime contre l’humanité, dont les auteurs seront tenus responsables.  Tous les groupes armés, en particulier l’« État islamique » et les formations associées, doivent se conformer au droit international humanitaire et protéger les civils vivant dans les zones qu’ils contrôlent.

    Les Nations Unies continueront à intensifier leurs efforts, en coopération avec le Gouvernement de l’Iraq et le Gouvernement régional du Kurdistan, pour répondre aux besoins humanitaires urgents de ceux qui ont été déplacés à cause du conflit en cours et de la menace terroriste à laquelle les groupes minoritaires iraquiens, le pays et la région sont confrontés."

    Michel Janva

  • Les acquisitions ciblées des informations personnelles

    Une agence d’espionnage ne se contente pas d’écouter tout ce qui se passe sur des câbles et de poster des injonctions judiciaires, elle a aussi vocation à aller chercher des informations qu’elle désire spécifiquement. Parfois, elle attend patiemment que sa proie se mette à sa merci, comme David House, soutien actif du soldat Manning, lorsqu’il a voulu se rendre au Mexique en 2010 : bien qu’il ne représente pas une menace pour la sécurité du pays, tous ses appareils électroniques (ordinateur, téléphone, appareil photo, clef USB) ont été confisqués au passage de la frontière. 

         A l’autre extrême, le Special Collection Service (SCS), surnommé « Mission impossible », mène depuis ses 75 stations permanentes autour du monde des opérations de surveillance, vol, écoute et cambriolage dans les endroits les plus difficiles : gouvernements, ambassades, centres de communication, réseaux de fibres optiques... C’est lui qui a récemment permis d’espionner le quartier général du Conseil européen et la représentation diplomatique de l’Union européenne aux Etats-Unis et à l’ONU. 

         Lorsque Snowden rencontrait ses avocats, il leur demandait de ranger leurs téléphones dans le frigo, car il était bien placé pour savoir que leurs micros pouvaient être déclenchés à distance, de manière indétectable, pour connaître tout ce qui se disait dans la pièce. De même, la webcam intégrée à un ordinateur portable appartenant à un service de renseignement est toujours bloquée par du gros scotch, parce qu’elle aussi peut être déclenchée à distance, sans aucun signe extérieur. 

         Il est bien difficile d’arrêter une agence motivée : lorsque les Etats-Unis déterminèrent que Ben Laden était susceptible d’être caché dans une maison d’Abbotabad (Pakistan), le SCS loua un appartement distant d’un mile (1,6 km) depuis lequel ils utilisèrent des lasers pour mesurer les vibrations des fenêtres. Cela leur permit de compter les personnes et de constater que l’une d’elles ne sortait jamais. 

         Ces exemples spectaculaires donnent une idée des capacités de la NSA. Comment se transposent-elles lorsque leurs cibles sont accessibles par un réseau ? Comme pour l’aspiration de données, la NSA est passée à l’échelle industrielle. Sa branche Tailored Access Operations, chargée d’identifier, surveiller et infiltrer les installations, dispose de bibliothèques de programmes lui permettant de pénétrer dans les systèmes courants, notamment des routeurs et des pare-feu (souvent appelés firewalls dans un contexte informatique). Les attaques peuvent être menées sans intervention humaine ou presque, en testant la présence de failles connues, ou de logiciels présentant des backdoors (« portes dérobées ») dont la NSA aurait connaissance, ou encore en essayant de deviner un mot de passe. Dès qu’une faille est trouvée, l’ordinateur attaquant installe une ou plusieurs backdoors sûres, efface discrètement les traces de l’attaque, et installe les logiciels qui rempliront la mission : un keylogger pour enregistrer tout ce que tape un utilisateur, un mouchard pour exfiltrer des données, etc. 

         Pour compléter sa panoplie d’attaque, pour avoir connaissance de nouvelles vulnérabilités dans des logiciels, pour former ses recrues ou pour mener certaines missions à sa place, elle peut compter sur des entreprises spécialisées dans l’intrusion de systèmes, analogues informatiques des sociétés militaires privées (comme Blackwater) dont les Etats-Unis avaient fait grand usage en Irak. Par exemple, HackingTeam vend une suite logicielle baptisée « Système de contrôle à distance Da Vinci : les outils de hacking pour l’interception gouvernementale ». Ou Finfisher, qui avait par exemple équipé l’Egypte de Moubarak. Ou encore Vupen, entreprise française « leader mondial de la recherche sur les vulnérabilités », qui fournit à la NSA depuis le 14 septembre 2012 une analyse en profondeur de chaque nouvelle vulnérabilité connue, donc un moyen d’en tirer le plus grand avantage. Le choix est vaste ; l’an dernier, les salons organisés par ISS World Training (Intelligence Support Systems, « Systèmes d’appui au Renseignement ») avaient réuni 4635 personnes provenant de 110 pays, de l’Afghanistan au Zimbabwe. 41 % représentaient des entreprises spécialisées. 

         Cette automatisation est ce qui a permis à la NSA de mener 61 000 opérations d’intrusion en Chine. L’un des résultats est que la NSA enregistre les métadonnées et les SMS d’un milliard d’abonnés au téléphone portable dans ce pays. 

         Ce n’est qu’en cas d’échec des méthodes industrielles qu’une attaque est pilotée en direct par des humains, pour les sites les mieux sécurisés. Ils prennent alors soin de se faire passer pour d’autres, notamment des hackers chinois, pour le cas où ils seraient découverts. (La Chine, de son côté, lance aussi beaucoup d’attaques. Lors de son espionnage des vidéoconférences au sein de l’ONU, la NSA s’est aperçue que des Chinois tentaient de faire la même chose au même moment). En 2011, ce sont 231 attaques ciblées que la NSA à menées « à la main ». 

         Lorsque les « logiciels de guerre » échouent, la NSA sait revenir aux méthodes traditionnelles, comme la copie de disques durs lors d’un raid du SCS ou, plus souvent, l’infiltration d’une organisation ou le retournement d’un de ses membres. 

    Sébastien Desreux, Big Mother

    http://www.oragesdacier.info/2014/07/les-acquisitions-ciblees-des.html

  • Le Hamas a voulu tester la défense antimissiles d'Israël

    Lu ici :

    "Après plus d’une semaine de conflit militaire entre le Hamas et Israël, les stratèges et les analystes de l’état-major israélien essaient de comprendre pourquoi le Hamas s’est lancée dans une aventure destructrice, vouée à l’échec, en sachant qu’il n’avait aucune chance de réussir face à une armée puissante. Comme si, étrangement, c’étaient les militaires israéliens qui n’arrivaient pas à admettre les échecs des tirs de roquettes lancés depuis Gaza.

    Bien sûr le système antimissiles Dôme de fer a montré son efficacité en détruisant plus de 80% des armes volantes, mais il est difficile de croire à l’incompétence des lanceurs palestiniens quand on voit le nombre élevé de roquettes qui atterrissent sur un terrain vague. Les experts militaires estiment désormais que les centaines de projectiles lancés n’étaient pas envoyés pour tuer ou pour détruire mais pour tester la défense israélienne et la qualité de réaction du système Dôme de ferLe Hamas était en mission commandée au profit des ennemis naturels d’Israël, l’Iran et le Hezbollah qui n’ont jamais renoncé à détruire Israël malgré leur implication dans d’autres conflits au Moyen-Orient. [...]

    Or le Hamas avait reçu une mission de la part de ses alliés, l’Iran et le Hezbollah, consistant à tester le système antimissiles dans toutes les conditions d’une guerre totale et massive. L’objectif était de tirer le maximum de roquettes simultanément pour détecter la saturation du système de défense antimissile Dôme de fer. La chute de certains missiles sur des zones civiles n’était pas la finalité mais il fallait prouver que la protection israélienne n’était pas totalement étanche et que le système Dôme de fer avait des limites. [...]"

    Michel Janva

  • Bataille rangée communautariste en plein Paris

    La France n'est plus qu'un vaste cocktail Molotov qui attend l'incident qui allumera la mèche pour l'embraser.   

    Malgré l’interdiction, de nombreux militants pro-palestiniens se sont rassemblés le 19 juillet à Barbès dans le nord de Paris pour exprimer leur soutien aux Palestiniens de Gaza. Munis de pancartes, ils scandaient : « Palestine vivra, Palestine vaincra » ou encore « Israël assassin, Hollande complice ». Certains militants ont brûlé des drapeaux israéliens, ceci sous l’œil impavide des CRS positionnés au lieu de départ dès le début de l’après midi.

    Partie de Barbès, la manifestation s’est dirigée vers Château-Rouge. Les CRS ont alors bloqué l’accès vers la gare du Nord. Vers 16 H, la situation a commencé à dégénérer, des manifestants ont jeté des pétards, cailloux et autres projectiles sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Le gros de la manifestation qui comptait un millier de personnes a commencé à refluer mais de petits groupes sont restés sur place pour en découdre avec les fonctionnaires de police mettant la main sur des projectiles plus volumineux (poubelles renversées, pavé, bout de bois de palette). Ils ont incendié un fourgon RATP et cassés des vitrines. L’AFP indique qu’il y aurait au moins cinq policiers blessés, la préfecture de police de Paris, quant à elle, parle de 38 personnes interpellées.

    Quatre enseignements sont à tirer de ces échauffourées :

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  • La superpuissance numérique américaine

    Comment empêcher les géants du Net américains d’asphyxier les autres acteurs du digital ? Question très concrète.

    Les inquiétudes grandissent en raison de la place de plus en plus hégémonique prise par les Google, Amazon, Facebook et autres Apple. La liste est longue : Microsoft dans le logiciel, Twitter ou LinkedIn dans les réseaux sociaux, Expedia ou Booking dans les voyages. Même des petits nouveaux apparaissent comme AirBnB dans le tourisme ou Uber dans le transport. Leur point commun ? Il sont tous américains, sont passés maîtres dans la gestion de la data, pratiquent l’optimisation fiscale tous azimuts et imposent leurs règles du jeu de gré ou de force. Danger.

    Comme dans un mauvais remake de la conférence de Yalta, les grands écosystèmes numériques se partagent les mondes numériques. Un mouvement des non-alignés est-il possible ? Il est en tout cas nécessaire. L’Europe n’est pas dénuée de potentiel d’innovation, à condition de savoir garantir un environnement économique à la fois loyal et favorable aux initiatives entrepreneuriales.

    Plus fort qu’un virus. “Nous sommes convaincus que des portails comme Google, Facebook, Amazon et Apple sont beaucoup plus puissants que la plupart des gens ne l’imaginent. Leur pouvoir repose sur leur capacité à croître de manière exponentielle. Hormis les virus biologiques, il n’existe rien d’autre capable de se propager à cette vitesse, avec l’efficacité et l’agressivité de ces plateformes technologiques. Des performances qui confèrent à leurs décideurs, propriétaires et utilisateurs un nouveau pouvoir.

    Contrairement à ce qu’elle laisse à penser, cette déclaration n’est pas le fait de combattants anti-GAFA, acronyme désignant les “majors” du Web qui sont Google, Amazon, Facebook et Apple. L’auteur de ces quelques lignes n’est autre qu’Eric Schmidt, l’ancien patron de Google en personne, aujourd’hui président du conseil d’administration de la plus puissante entreprise de l’Internet.

    Les grandes plateformes américaines occupent une place de plus en plus importante sur Internet. A la montée des inquiétudes sur leur pouvoir d’éviction de toute forme de concurrence s’ajoutent de multiples controverses autour du respect de la vie privée ou du taux de contribution fiscale.

    Des procédures antitrust sont en cours. Aux Etats-Unis comme au sein de l’Union européenne. La Commission européenne enquête depuis 2010 sur la position du moteur de recherche Google dont la part de marché en Europe tourne autour des 90 %. En France, Amazon est dans le collimateur des éditeurs de livres. Le distributeur réalise 70 % des ventes en ligne et pourrait bien devenir le premier libraire de France dans quelques années.

    En témoignent aussi les énergies mobilisées – jusque dans les plus hautes sphères du pouvoir – sur les conditions du débarquement du distributeur de programmes télévisuels Netflix en France. De fait, il ne se passe par un jour sans que ces plateformes numériques suscitent d’âpres discussions.

    Le rouleau compresseur des plateformes américaines

    L’univers de ces géants de l’Internet ne se résume pas aux quatre fantastiques du GAFA. Un nouvel acronyme, “GAFTAM”, incluant Twitter et Microsoft, est récemment apparu. Stricto sensu, ces plateformes sont des espaces numériques de mise en contact entre offre et demande. “La très forte dynamique et la richesse de l’environnement numérique sont propices à la formation de multiples prescripteurs de mise en relation”, constate Thierry Pénard, professeur d’économie à l’Université de Rennes 1.

    Depuis près d’une quinzaine d’années, les “online travel agencies”, comme Expedia ou Booking.com agissent tel un véritable rouleau compresseur. Au point de représenter aujourd’hui près de 40 % du total des réservations. De nouveaux intermédiaires apparaissent comme AirBnB ou Uber, deux sociétés qui n’existaient pas il y a 5 ans mais dont la valeur dépasse déjà les 10 milliards de dollars !

    A l’affût de nouvelles opportunités, les groupes les plus puissants préemptent les marchés de la mobilité et du smartphone, de la domotique et des objets connectés, de la santé et de l’automobile. En janvier dernier, Google s’est offert le spécialiste de la domotique Nest Labs pour la somme de 3,2 milliards de dollars. Il y a quelques mois Apple a officialisé son système pour automobile CarPlay en partenariat avec une dizaine de grands constructeurs dont Nissan, Chevrolet ou Mercedes.

    Les enjeux sont considérables : des milliards de dollars de revenus grâce à des centaines de millions d’utilisateurs.

    La maîtrise de l’économie de la donnée

    Construire en seulement quelques années une entreprise comme Google est en tout point remarquable : 50.000 employés dans le monde entier, 60 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2013, une capitalisation boursière de plus de 350 milliards de dollars. Facebook et son milliard d’utilisateurs, Apple avec sa communauté d’indéfectibles utilisateurs et ses 50 milliards d’applications téléchargées cumulées sur l’AppStore – un record ! – sont aussi des succès exceptionnels.

    Il n’y a pas de miracle à la domination de ces sociétés. Elles sont excellentes technologiquement, investissent fortement en R&D et offrent des services gratuits ou très peu chers”, constate Françoise Colaïtis, déléguée générale adjointe de Cap Digital, le pôle de compétitivité de la filière contenus et services numériques.

    La proposition est efficace, l’expérience utilisateur satisfaisante et la performance au rendez-vous. Résultat, ces acteurs rassemblent de très grandes communautés d’utilisateurs autour d’un service. Lorsqu’une masse critique suffisante est atteinte, se manifeste le phénomène du “winner takes it all”. La puissance génère de la puissance.

    Financées par du capital-investissement californien puis par les marchés boursiers, elles ont aussi su bâtir des modèles d’affaires redoutables. “Ces plateformes ont identifié avant les autres le cœur du réacteur de l’économie numérique. Effets de réseau, flux d’audience, dynamique contributive, la data est le point central de la construction des nouveaux modèles. L’économie numérique est une économie de la donnée”, ajoute Francis Jutand, directeur scientifique de l’Institut Mines-Telecoms et pilote du groupe de travail sur la “Neutralité des plateformes”.

    Le déséquilibre des forces en présence

    L’environnement numérique est propice à la formation d’acteurs dominants à l’échelle mondiale. En résulte la constitution d’écosystèmes dont les grands groupes de l’Internet occupent le centre. Trois problématiques se posent.

    Primo : les menaces d’abus de position dominante. Ces grands acteurs du Net disposent d’un quasi-pouvoir de vie et de mort. Le simple changement de certains paramètres peut s’avérer critique pour la survie des entreprises de l’écosystème. “Dans la recherche sur Internet, le marché n’est aux mains que d’un seul. Google n’a pas besoin de nous. Mais nous ne pouvons pas nous passer de lui”, rappelle Olivier Sichel, président du comparateur de prix LeGuide.com et membre fondateur de l’Open Internet Project, initiative qui rassemble près de 400 acteurs du monde numérique européen.

    LeGuide.com est victime du propre service de comparaison de prix de Google. “Il a déclassé tous ses concurrents pour installer son service. Il le fait au détriment du consommateur parce que le produit le mieux placé sur le comparateur de prix Google Shopping n’est pas le produit le moins cher mais celui du commerçant qui paye le plus cher en publicité”, explique Olivier Sichel qui a perdu 25 % de son audience.

    Autre exemple : quelques mois après avoir évincé le service de promotion d’applications français AppGratis de son AppStore, Apple a mis sur pied un service identique… La ligne rouge entre le rapport de force naturel entre fournisseurs et distributeurs et le favoritisme systématique de partenaires ou des solutions internes au détriment du consommateur semble franchie.

    L’évasion fiscale et la captation de valeur

    Deuxième problématique : l’optimisation fiscale. Largement abordées dans le rapport Collin et Colin, ces pratiques contribuent à fausser le jeu concurrentiel au détriment d’acteurs locaux.

    Troisième sujet d’inquiétude : la captation d’un taux de valeur ajoutée excessif par rapport aux services rendus. Côté utilisateurs, des questions relatives à la collecte, au transfert, à l’utilisation des données et à leur récupération restent en suspens. En limitant volontairement l’interopérabilité entre les grands écosystèmes, les plateformes enferment les utilisateurs. Par exemple une même application achetée pour un iPhone ne pourra jamais fonctionner sur un appareil Google. C’est ce qui s’appelle l’effet “lock-in”.

    Dans le tourisme, les intermédiaires – Expedia, Booking.com – sont de plus en plus gourmands en particulier vis-à-vis des indépendants. Taux de commissions plus élevés – jusqu’à 30 %-, interdiction d’accorder des prix inférieurs à ceux pratiqués sur la plateforme, voire de collecter des informations sur les clients comme l’adresse e-mail ou certaines références de cartes bancaires. Les contentieux se multiplient du côté des professionnels.

    La résistance s’organise

    Mais le contentieux n’est pas la seule option. Le développement des offres de plateformes dominantes américaines n’est pas une tendance linéaire et inéluctable. Le retrait de Google du secteur de l’assurance automobile en ligne en France montre que rien n’est inscrit d’avance. Les opérateurs traditionnels peuvent reprendre la main.

    Dans l’hôtellerie, AccorHotels.com multiplie les alternatives d’intermédiation sur Internet et les réseaux sociaux. L’enjeu ? Se donner les moyens de conserver l’accès direct à sa clientèle. Aux Etats-Unis, les compagnies aériennes foncent dans cette direction. Avec succès. La part des ventes directes en ligne devrait passer de 53 % à 75 % cette année.

    Des stratégies d’alliances voient aussi le jour comme Fairbooking, qui regroupe des hôteliers de Nantes échaudés par les pratiques des centrales de réservation en ligne. Bien entendu, les marques fortes disposant de moyens financiers suffisants sont avantagées. A l’instar du Financial Times, rares sont ceux qui peuvent se payer le luxe de ne pas figurer sur le kiosque à applications d’Apple….

    Il est tout à fait possible de trouver des propositions de valeur et des services innovants, engageants. Les bonnes idées, la volonté, la niaque ne sont pas l’apanage des entrepreneurs américains !”, estime Françoise Colaïtis. Le spécialiste français du covoiturage Blablacar a réussi à lever 100 millions de dollars auprès de fonds d’investissements. Pour Geoffroy de Becdelièvre, Pdg de Marco et Vasco qui fait du voyage sur mesure en ligne, “dans le digital, les Européens restent petits joueurs et ne se donnent pas les moyens de développer des géants internationaux”. Jamais un environnement entrepreneurial favorable à l’instar de la Silicon Valley n’a été aussi nécessaire.

    Le monde numérique est tellement intense en innovation que même Google ne pourra pas anticiper toutes les nouvelles frontières de cette économie. A long terme, rien n’est définitivement acquis, surtout grâce au coup de pouce nécessaire des politiques, comme le rappelle Francis Jutand. “La régulation des activités et des pratiques de ces grandes plateformes s’impose. Il est indispensable de rééquilibrer les forces pour que le Web se développe de façon soutenable. Cela passe par le renforcement des droits et des garanties de loyauté de la part de ces plateformes. La France et l’Europe doivent acter la dimension économique des données numériques qui est le pétrole brut de nos économies”, conclut-il.