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international - Page 1202

  • Jean Bricmont analyse l’ingérence de la France, des Etats-Unis et d’Israël en Syrie

  • Lettre d’un ancien ambassadeur de France à François Hollande

    Lettre d’un ancien ambassadeur de France à François Hollande
    Diplomate de carrière de 1972 à 2009, Pierre Charasse fut ambassadeur, notamment au Pakistan, en Uruguay et au Pérou, et a représenté la France dans de nombreuses instances internationales.
    Mexico, le 2 septembre 2013
    Monsieur le Président de la République,
    Dans l’épreuve que subit actuellement l’humanité du fait de la présence d’armes chimiques en Syrie, vous avez pris la tête d’un grand mouvement mondial au nom de « l’obligation de protéger » les populations civiles menacées. Vous avez très bien expliqué dans votre discours du 27 août devant vos Ambassadeurs que c’était là la vocation de la France, comme elle l’a fait en Libye récemment, et qu’elle ne manquerait pas à son devoir. Votre détermination exemplaire devrait rapidement convaincre vos partenaires européens flageolants et les opinions publiques pleutres, en France, en Grande Bretagne, aux Etats-Unis et partout dans le monde, du bien-fondé d’une intervention militaire chirurgicale en Syrie.
    Naturellement, comme vous l’avez rappelé le 27 août, « l’obligation de protéger » s’inscrit dans une démarche très réglementée par les Nations Unies et incombe en premier lieu aux Etats concernés : protéger leur propre population. En cas de défaillance de leur part, c’est au Conseil de Sécurité qu’il appartient de décider des modalités de mise en œuvre de ce principe.
    Sous votre conduite, la France s’honorera si elle fait respecter à la lettre cette avancée importante du droit international. Je suis sûr que le Président Poutine sera sensible à vos arguments tout comme le Président Xi Jiping et qu’ils ne feront pas obstacle à vos projets en opposant un veto au Conseil de Sécurité. Peu importe que l’objectif final soit encore un peu flou, ce qui compte c’est la défense énergique de principes clairs.
    De même, je suis sûr que d’autres pays suivront la France dans son intention de livrer des armes aux rebelles syriens, malgré les risques que cela comporte. M. Laurent Fabius, Ministre des Affaires Etrangères, a annoncé qu’il exigerait des destinataires des armes françaises qu’ils signent un « certificat d’utilisateur final ». Avec une telle fermeté nous aurons l’assurance que nos armes ne tomberont pas entre les mains des combattants Jihadistes du Front Al Nusra-Al Qaeda, qui font partie de la Coalition rebelle (encore très hétéroclite mais que avez le mérite de vouloir unifier, bon courage !) et ne se retourneront pas contre les pays occidentaux qui les ont aidé ou leurs rivaux au sein de la Coalition, voire des populations civiles.
    Nous voilà rassurés. Al Qaeda devrait comprendre le message fort que vous lui envoyez. Il est important de bien expliquer que notre ennemi reste le Terrorisme International, même si de temps en temps il faut se montrer pragmatique, comme disent nos amis anglo-saxons, et tendre la main à ceux qui veulent notre perte. Ceux-ci ne devraient pas être insensibles à nos gestes amicaux. Vos services devraient pouvoir sans peine démentir l’information diffusée par l’agence Associated Press selon laquelle des armes chimiques livrées par notre allié l’Arabie Saoudite (le Prince Bandar Bin Sultan, chef des services saoudiens de renseignement) au Front Al Nusra-Al Qaeda auraient été manipulées maladroitement par ces apprentis-sorciers.
    Une fois ce point éclairci vous aurez les mains libres pour agir sur la base des informations fournies par les Etats-Unis et Israël qui ont toute votre confiance. Toutefois il ne serait pas inutile d’éviter que se reproduise le scénario de 2003 aux Nations Unies lorsque Colin Powell a exhibé des photos truquées et un flacon de poudre de perlimpinpin comme preuves irréfutables de la présence d’armes de destruction massive en Irak ! Principe de précaution élémentaire. On vous fait confiance, c’est la crédibilité de la France qui est en jeu.
    Quand aux objectifs militaires de cette opération, il paraît évident qu’ils doivent être en priorité de détruire par des moyens aériens les dépôts d’armes chimiques sans les faire exploser au nez de la population civile, ce qui serait un véritable désastre, et de neutraliser tous les engins qui permettent leur utilisation (missiles, chars, lance-roquettes etc.), sans mettre en péril la vie de nos soldats sur un terrain incertain. Si les Américains ont du mal à identifier les cibles, les services français de renseignement se feront un plaisir de leur fournir toutes les informations dont ils disposent, de telle sorte que l’opération soit courte et cinglante et que grâce à vous les armes chimiques soient définitivement éradiquées de la planète.
    Les populations que nous allons protéger auront un prix à payer pour le service rendu et doivent accepter d’avance les quelques centaines ou milliers de morts que peuvent provoquer les effets collatéraux de cette opération et leurs conséquences en cascade. Mais c’est pour leur bien. Si vous prenez la tête de la manœuvre à la place de vos collègues Obama et Cameron, qui semblent rétropédaler avant même que le coup d’envoi ait été donné, Bashar Al Assad comprendra très vite à qui il a affaire. L’Occident ne doit pas de mollir, ce serait un mauvais signal au reste du monde, on compte sur vous pour tenir la barre fermement.
    Lorsque cette mission humanitaire sera terminée et que Bashar Al Assad aura fait amende honorable après la tripotée qu’on va lui mettre tout en le laissant au pouvoir, vous aurez la satisfaction d’avoir contribué à appliquer en Syrie la théorie du « chaos constructif » élaborée par des « think tanks » américains à l’époque de George Bush, en espérant que les grandes entreprises américaines, principales bénéficiaires du chaos, auront la bonté de laisser aux entreprises françaises la possibilité de tirer quelques avantages du désordre institutionnalisé qui a désormais vocation à se substituer à des Etats forts comme c’est le cas en Irak ou en Libye.
    Quelques contrats pétroliers feraient bien l’affaire de nos grands groupes.
    Après cette victoire pratiquement acquise d’avance, il vous appartiendra de porter ailleurs le message humanitaire universel de la France. Les crises sont nombreuses dans le monde, la liste des dictateurs sanguinaires est longue, et des millions d’hommes, de femmes et d’enfants attendent avec joie que la France puisse les protéger comme elle s’en est donnée la mission. On pense toujours à l’Afrique qui arrive au premier rang de nos préoccupations. Mais il y a le feu dans de nombreuses régions du monde. Une intervention humanitaire en Palestine serait la bienvenue, vous y songez certainement.
    Au Mexique, on estime à 70.000 les morts provoqués par la violence des groupes criminels et des forces de sécurité et 26.000 disparus durant de sexennat du Président Calderón (2006-2012). Après la première année du mandat du Président Peña Nieto, on dénombre déjà 13.000 morts. En toute logique avec de tels chiffres la population civile mexicaine devrait être éligible aux bénéfices du programme « obligation de protéger » concocté par la « communauté internationale », même si celle-ci se réduit aujourd’hui à la France seule. Au point où nous en sommes, il faut bien qu’un pays se dévoue pour être l’avant-garde agissante d’une communauté internationale amorphe et irresponsable, « ensemble gazeux et incertain » comme a dit Hubert Védrine à propos de l’Union Européenne. Mieux vaut être seul que mal accompagné. S’agissant du Mexique, on pourra tirer les leçons de l’intervention militaire française de 1862 et ne pas répéter l’erreur qui a conduit à la déconfiture les armées de Napoléon III : déclencher des opérations militaires injustifiées et lointaines qui dépassent nos forces.
    Pour cela il faudra, mais vous l’avez évidement prévu, programmer davantage de moyens budgétaires, par exemple pour la construction de nouveaux porte-avions nucléaires, les avions et missiles qui vont avec. Le « Charles de Gaulle » rend de brillants services lorsqu’il n’est pas immobilisé dans nos arsenaux pour de trop longues périodes de révision, mais il aura du mal à répondre seul à toutes les demandes d’intervention surtout lorsqu’il devra croiser dans des mers lointaines, exotiques et dangereuses. Je suis sûr que vous saurez persuader nos compatriotes que dans les circonstances actuelles, le monde occidental, pour poursuivre sa mission civilisatrice, pilier de la globalisation, devra s’en donner les moyens budgétaires.
    On se souvient des contraintes qui ont empêché les forces françaises de frapper encore plus massivement la Libye. Leurs stocks de missiles se sont rapidement épuisés et le budget de la Défense n’avait pas prévu que l’abominable Khadafi, pourtant ami intime de votre prédécesseur, serait aussi peu sensible à nos problèmes budgétaires en opposant une résistance aussi farouche qu’inutile. La population, si elle est bien informée, acceptera certainement de bon gré l’augmentation des impôts et les coupes dans les dépenses publiques, notamment sociales, comme les bourses scolaires pour les français de l’étranger, ainsi que la réduction des moyens du réseau diplomatique, consulaire, éducatif et culturel français dans le monde si c’est le prix à payer pour que la France garde son statut de grande puissance mondiale. Tout est question de pédagogie.
    Monsieur le Président, vous n’êtes pas sans savoir que nos amis et alliés américains n’ont pas toujours une très bonne image dans le monde. La France, avec les Présidents De Gaulle, Mitterrand et Chirac, a joui d’un grand prestige international, justement parce ce qu’elle parlait d’une voix différente de celle de ses alliés occidentaux. Le Président Sarkozy a mis fin à cette tradition diplomatique, pensant que la France avait tout intérêt, dans le contexte de la mondialisation et face à la montée en puissance de nouveaux acteurs, à se fondre dans « la famille occidentale » et à réintégrer l’appareil militaire de l’OTAN, c’est à dire à mettre ses forces conventionnelles sous le commandement américain.
    « O tempora ! O mores ! » comme a dit Ciceron en son temps. Mais vos Ambassadeurs ont déjà du vous signaler que dans de nombreux pays la France est désormais perçue comme un relais servile de la politique américaine. Des épisodes récents, comme l’affaire Snowden avec l’interception du Président Evo Morales lors de son survol de l’Europe, ont pu donner cette impression fâcheuse, mais je suis convaincu que vous n’aurez aucun mal à persuader vos interlocuteurs du monde entier que cette perception est erronée, car c’est en toute indépendance que vous avez confirmé l’ancrage de la France dans sa « famille occidentale ».
    Enfin, je pense que vous avez réfléchi à la meilleure manière de protéger les populations mondiales des catastrophes humanitaires provoquées par le capitalisme mafieux et prédateur à l’origine des dernières crises économiques et financières. Il est probablement dans vos intentions de proposer à vos collègues du G7 et du G20 que vous allez rencontrer au Sommet de Saint Pétersbourg de changer de cap pour mettre fin à l’économie-casino et à l’empire de la finance sans contrôle. L’opinion publique mondiale, les chômeurs en Grèce, au Portugal, en Espagne, en France et ailleurs, apprécieraient vraisemblablement des frappes chirurgicales sur le FMI, la Banque Centrale européenne, la City de Londres, quelques paradis fiscaux « non-coopératifs » ou d’improbables agences de notation qui font plier les gouvernements.
    Une telle cohérence dans l’application de « l’obligation de protéger » honorera la France et son Président. En continuant sans relâche sur cette voie et en défendant comme vous le faites le droit international et les normes fixées par les Nations Unies, il ne fait aucun doute qu’avant la fin de votre mandat vous rejoindrez votre collègue et ami Barack Obama dans le club très sélect des Prix Nobel de la Paix. Vous l’aurez bien mérité. Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma très haute et respectueuse considération.
    Pierre Charasse, Français de l’étranger, contribuable et électeur

  • Le continent américain, sous influence des États-Unis, réalites et contestations

    L'influence essentielle des États-Unis s'étend à tout le continent. Le contrôle assez direct reste très réel sur l'Amérique du Nord, du Canada à Panama, en passant par le Mexique, les petits Etats d'Amérique Centrale et des îles des Caraïbes. Aucune armée ne peut bien sûr rivaliser avec la puissance des États-Unis. Le Canada exporte massivement son pétrole, conventionnel ou celui coûteux et polluant des schistes bitumineux, vers le grand voisin du Sud ; le pétrole mexicain est lui aussi absorbé, au Nord, tout comme de nombreuses usines délocalisées, voire relocalisées depuis que le coût du travail est devenu supérieur en Chine, qui exportent massivement au-delà du Rio Grande. Les petits pays, nombreux, dépendent encore davantage de Washington. Ne demeurent que deux exceptions à cette domination totale, Cuba, toujours cas-triste malgré une libéralisation purement économique partielle, et le Nicaragua, de nouveau sandiniste, suite à des élections libres depuis 2006, tous deux membres essentiels de l'Alliance bolivarienne de feu Chavez.
    La domination forte de Washington s'étend en un pays charnière des deux Amériques, la Colombie, où sont dispersées de nombreuses bases militaires états-uniennes, en principe sept, plus les nombreuses bases secrètes de la CIA. Le prétexte officiel proclamé reste celui de la lutte contre la drogue. La consommation massive de dizaines de millions de drogués réguliers aux États-Unis déstabilise par sa demande massive plus de la moitié de l'Amérique latine, du Mexique à la Bolivie, où se poursuivent depuis des décennies désormais la culture des plantes - coca, cannabis - et les synthèses de produits finis. Si tout en demeurant importante, la production colombienne de coca, après des décennies de lutte dure, a effectivement significative-ment baissé, elle a augmenté en compensation au Pérou et en Bolivie, où l'expérience de légalisation contrôlée des cultures traditionnelles paysannes par le président bolivarien indigéniste Evo Morales a bien sûr débouché mordicus sur un développement du trafic. Les paysans, même s'ils ne s'enrichissent pas véritablement, gagnent beaucoup plus correctement leur vie avec la production de coca, que les cultures licites comme le maïs ou les agrumes. La solution n'est pas dans la pure répression - qui devrait cibler davantage les trafiquants que les paysans -, ni dans la légalisation - immorale - ; le remède serait plutôt dans la défense des marchés agricoles nationaux, permettant une juste rémunération des paysans.
    Le modèle culturel des États-Unis s'étend à l'ensemble de l'Amérique du Sud. Ils sont toujours considérés comme un exemple, alors que bien des aspects de ce pays sont peu enthousiasmants, avec encore une illustration cet été à travers l'échec dans la lutte contre les grands feux de forêts dans les Montagnes Rocheuses et en Californie, corollaire d'un manque de moyens - à côté de gaspillages par dizaines de milliards en crédits militaires -. Toutefois demeure l'image du pays des libertés et de la prospérité ; ceci n'est d'ailleurs pas sans inconvénients pour les États-Unis, pays toujours très attractif pour une immigration clandestine encore en cours et massive, peut-être deux millions de nouveaux clandestins par an, qui comptent sur les régularisations promises par Obama. Souvent via une acculturation partielle, les tele-novelas pour les feuilletons, diffusent les mêmes valeurs sur tout le continent, beaucoup plus libérales que le catholicisme traditionnel, avec l'instabilité familiale, les divorces, la contraception, le tout noyé dans un sentimentalisme exacerbé, qui peut paraître ridicule pour des Européens. Des églises néoprotestantes réalisent depuis des décennies des percées nettes, imitations locales ou importations directes des États-Unis, regroupant plus du quart des Brésiliens, le dixième des Argentins, pratiquement tous d'ascendance catholique. Sur le plan politique, même dans un grand pays fier et indépendant, on entend désormais de curieux discours inspirés par le modèle néoprotestant, comme l'exigence d'un ferme soutien à l'Entité Sioniste, nouveauté dans des pays traditionnellement plutôt anti-impérialistes et pro-palestiniens.
    La résistance à l'impérialisme américain est incarné dans l'ALBA, Alliance Bolivarienne pour l'Amérique, qui pour l'instant a survécu à Chavez ; le nouveau président vénézuélien Maduro, fortement contesté à l'origine, consolide plutôt son pouvoir. S'il est plus sérieux que Chavez, son manque persistant de charisme peine à en faire un relais du chef disparu. Les visites de la flotte russe à Cuba ou au Venezuela constituent surtout des contestations symboliques de Washington. Les investissements chinois, souvent de grandes entreprises liées à Pékin, massifs, incarnent véritablement une nouvelle et réelle concurrence à l'exclusivité jusque-là, depuis 1914, de la domination économique états-unienne, particulièrement dans les infrastructure et les mines. Un grand projet a attiré l'attention cet été, celui du creusement du Canal du Nicaragua, suivant une concession accordée à une grande entreprise chinoise HKND, votée le 14 juin 2013 par le Parlement de Managua ; son gabarit, plus large et profond que celui de Panama, récemment amélioré - passage en 2015 d'une capacité de recevoir des navires de 5000 à 13000 EVP ou 120 000 tonnes de déplacement -, en ferait un des points essentiels du trafic maritime mondial. Les travaux devraient débuter en 2014, pour un coût total de 40 milliards de dollars - un peu optimiste, en bas d'une fourchette toutefois crédible -. Or beaucoup d'aspects essentiels demeurent flous, dont le tracé exact du Canal, qui devrait déboucher à Bluefields sur l'Atlantique, l'aménagement du Lac Nicaragua, pour l'instant trop peu profond, ou le gabarit exact : il serait important, jusqu'à 250 000 tonnes, mais pas au-delà - de rares navires géants déplacent jusqu'à 500 000 tonnes -. L'impact serait absolument essentiel pour le Nicaragua et constituerait une base essentielle de son développement.
    S. de S. Rivarol du 5 septembre 2013

  • La leçon de Vladimir Poutine aux Américains à propos de la Syrie

    NEW YORK (NOVOpress via Bulletin de réinformation) – Dans cette adresse au « Peuple américain et à ses dirigeants », intitulée « La Russie plaide pour la prudence » et rédigée à la première personne, Vladimir Poutine met en garde avant-hier les dirigeants américains contre « L’acte d’agression » que constituerait l’usage de la force en dehors de l’ONU. Le président Poutine appelle donc les Etats‑Unis à adopter le projet russe de démantèlement de l’arsenal chimique syrien, aussi bien celui du régime de Bachar que celui des « rebelles », projet actuellement en discussion à l’ONU. Rappelons que ce projet a été immédiatement accepté par le régime syrien, alors qu’il était refusé par les « rebelles ».

    M. Poutine met par ailleurs en garde contre une « nouvelle vague de terrorisme »

    Vladimir Poutine a une nouvelle fois insisté sur le fait que ce sont les « rebelles » de l’ASL qui sont à l’origine du massacre du 21 août, et non l’armée régulière. Il va cette fois plus loin, ajoutant : « Les rapports selon lesquels les rebelles sont en train de préparer une nouvelle attaque — cette fois contre Israël — ne peuvent plus être ignorés ». Pour le président russe, des groupuscules terroristes constituent l’opposition syrienne, armés de l’extérieur par des réseaux proches d’Al‑Qaida. A cette vague de terrorisme s’ajouterait, selon le président, une déstabilisation non seulement du Proche Orient mais également de l’Afrique du Nord.

    Vladimir Poutine conclut par une petite pique à l’encontre d’ Obama… et le New York Times se moque de François Hollande, le “laquais des Etats-Unis”

    Dans un discours adressé mardi à la nation américaine, Barack Obama parle de « l’exception américaine », et affirme que la politique américaine est « Ce qui rend l’Amérique différente. C’est ce qui nous rend exceptionnels ». Des propos que le président russe brocarde gentiment : « Il est extrêmement dangereux d’encourager les gens à se considérer eux‑mêmes comme exceptionnels, quel qu’en soit le motif ».

    Naturellement, dans sa lettre, Poutine ne fait pas la moindre allusion à François Hollande : Poutine s’adresse au maître, et non au larbin. Le même New York Times qui publie la lettre du dirigeant russe commente en ces termes l’action du président Hollande : « Il n’a aucune expérience en politique étrangère et a échoué dans une tâche essentielle, celle de protéger la fierté et l’image de la France, il a présenté au monde entier l’image d’un président impuissant, simple laquais des Etats‑Unis ».

    http://fr.novopress.info

  • La destruction du monde arabe et notre élite hostile

     À quoi sert la destruction du monde arabe ?

    Le vrai visage du printemps arabe - expression que l’on devait à Benoist-Méchin - m’est apparu ici assez vite : des foules marginales, manipulées et bien filmées par les télévisions du Qatar ont été parées de toutes les vertus ; le départ décrété nécessaire sur Facebook de leurs tyrans auxquels on substituait les mandataires des oligarchies pro-anglo-saxonnes (on n’a pas beaucoup évolué depuis Lawrence d’Arabie, et peut-être qu’après tout les bédouins de Ryad, La Mecque et Doha sont des MI5 et CIA maquillés et grimés) nommés Frères musulmans ou autres. Ces illusionnistes, bien qu’ayant promis la privatisation du canal de Suez (quel grand clin d’oeil !), n’ont pas été capables par exemple en Egypte de faire que le citoyen chahuteur de la rue s’en sorte mieux qu’avant avec ses soixante dollars par mois : pourquoi la Fed n’imprime-t-elle pas plus de billets ? Le chahut a chassé le touriste et les comptes de la nation ont plongé un peu plus - sauf ceux de l’armée, toujours payée et équipée par l’étranger et donc toujours soucieuse de bien faire. Un peu auparavant, un pauvre ambassadeur américain avait d’ailleurs aussi mal terminé que l’ancien dictateur local. Cet ambassadeur, on l’aura compris, ne faisait pas partie des réseaux, des agences et des élites hostiles qui dirigent notre monde : il pouvait donc être étranglé après avoir été sodomisé au nom d’Allah par les hommes de main de qui de droit. Et la presse a pu s’en prendre aux chrétiens intégristes qui aux Etats-Unis auraient suscité l’ire des frères musulmans en mettant sur le réseau de damnables images islamophobes. Quand on accepte d’être informé comme cela, on peut montrer tout de suite sa gorge au bourreau.

    Tout est allé bien sûr en empirant, et je crois comme prévu. On a détruit des pays en finançant et en armant des commandos de tueurs itinérants ; on a en fait surtout chassé des dictatures laïques et stables pour les remplacer par des dictatures anarcho-islamistes susceptibles d’exterminer les minorités chrétiennes, notamment les coptes d’Egypte, notamment les maronites, orthodoxes et catholiques syriens. Nos médias goguenards révélèrent après coup que les chrétiens favorisaient les dictateurs et que par conséquent ils devaient s’attendre d’être massacrés par des rebelles entretemps devenus les coqueluches de Park Avenue et des salons germanopratins. La Tunisie que j’ai connue laïque et tolérante est devenue un bastion de l’islamisme, c’est-à-dire du bras armé de l’intégrisme démocratique occidental, pour reprendre l’expression de Baudrillard ; car l’islamisme est le bras armé de l’occident et de personne d’autre : voyez le colonel Lawrence.

    Le chaos et la misère qui accompagnent la social-démocratie bien appliquée (dette, plans sociaux, baisse du niveau de vie...) et l’islamisme aux commandes vont susciter une vague de plus en plus énorme d’immigration en Europe. Nous l’avons déjà vu en action après le départ de Ben Ali à Marseille, sur la côte d’Azur et ailleurs. Comme on ne veut surtout pas s’entendre sur la notion de réfugié ni sur celle d’immigré, on peut s’attendre - je le dis sans hésiter - à quelques dizaines de millions de nouveaux venus à court terme, qu’il va falloir épouiller, nourrir, soigner, loger, équiper, conseiller, protéger juridiquement et défendre médiatiquement (ce ne sera pas difficile, les candidats abondent) contre une opinion populaire trop résistante et intolérante, pas encore assez flexible, pour rendre l’abominable vocable économique. Il est temps de remplacer ce qui reste de notre peuple inflexible par les robots de la banque HSBC digne héritière hongkongaise des échoppes opiomanes.

    Et c’est ici que cela devient intéressant : prenons l’exemple de l’Allemagne devenue trop pacifiste à cause de son toujours présent passé prussien ou bien nazi. Et bien certains Allemands, peut-être bien sur ordre, se sont opposés à ce lâcher de réfugiés venus de Syrie : ils se sont aussitôt fait traiter de néo-nazis. Et la presse allemande a naturellement plaint les malheureux réfugiés pris entre le feu des troupes d’Assad et des chrétiens d’orient (là-bas) et les méchants racistes d’ici, néo-nazis y compris.

    Il faut bien comprendre que lorsque l’on est informé et dirigé par des politiciens et des journalistes comme cela, on a du souci à se faire.

    Détruire le monde arabe tel qu’il nous a été légué par l’indépendance, l’islam de village, le pétrole, les dattiers, le socialisme local, pour le remplacer par le chaos ambiant des monarchies golfeuses est une chose ; mais imposer ce chaos ambiant chez nous au motif qu’il faut être tolérant, amant de l’humanité, généreux et humanitaire en est une autre. Ici on est vraiment face à une des frasques folles de notre élite hostile occidentale en grande méforme. Le temps n’est pas loin où il faudra quitter ce continent prétendu blanc et cette communauté prétendument chrétienne pour gagner des cieux plus cléments ; ceux de l’Amérique encore latine et de la Bolivie par exemple, pays chrétien et social, indigène et nationaliste (notre rêve en somme !), dont le président a été traité comme un voyou dans un aéroport par nos gouvernements d’opérette sur ordre des agences qui dirigent maintenant l’Amérique en rêvant de la guerre antirusse qui justifiera leur mirobolant budget. Le planton du socialisme français aurait aimé personnellement crucifier le rebelle américain des sévices secrets au nom bien sûr de la démocratie et de la liberté.

    La destruction du monde arabe ira donc se prolonger en Europe. C’était écrit.

    Car je crois que nos élites hostiles utilisent le monde musulman pour liquider ce qui peut rester de chrétienté dans ce monde et créer le souk social universel et transhumain dont elles rêvent. Dans l’état où nous sommes, nous en rendrons-nous compte ? Vous en rendrez vous compte, ô vous qui méritez la mort sans le savoir parce que vous êtes des intégristes chrétiens sans le savoir et des molosses du racisme sans le savoir ?

    Nicolas Bonnal http://www.france-courtoise.info/?p=1496#suite

  • Sarkozy-Hollande : un lamentable atlantisme, fondé sur une solidarité de classe

     

    Sarkozy-Hollande : un lamentable atlantisme, fondé sur une solidarité de classe
    Que ce soit à propos de la Syrie ou d’autres pays « posant problème », il est fréquemment fait état de la « communauté internationale ». Combien de divisions cette « communauté » peut-elle aligner, hormis les États-Unis, Israël et l’Angleterre ?
    Les mots ne sont pas les choses, et la « communauté internationale » n’existe tout simplement pas. Comme le pluriel de majesté qu’emploient parfois les écrivains, c’est une pompeuse fiction. En général, ce sont les puissances occidentales qui emploient cette expression pour dissimuler leur ethnocentrisme et donner l’impression qu’elles représentent l’univers. Aujourd’hui, dans le cadre de l’affaire syrienne, elle ne désigne plus que l’alliance de la France et des États-Unis, façon pâté de cheval et d’alouette. C’est la communauté réduite aux laquais. Mais cette pompeuse fiction est également une notion nocive. Pour qu’existe vraiment une communauté internationale, il faudrait qu’existe aussi un gouvernement mondial. Comme la politique ne se conçoit que s’il y a au moins deux entités en présence, cela signifierait que le monde serait totalement dépolitisé. Ce serait un monde unipolaire – un univers et non pas un « plurivers », c’est-à-dire un monde multipolaire, riche de sa diversité.

    La Russie en première ligne et la Chine, un peu, tentent manifestement de faire entendre à nouveau leur voix dans le concert des nations. Pensez-vous qu’à long terme elles puissent persister ?
    Je le souhaite en tout cas. L’une et l’autre ont au moins le mérite de penser le monde à long terme, alors qu’un François Hollande ne doit même pas savoir ce que peut bien être le « Nomos de la Terre ». C’est pourquoi ces deux pays sont appelés à jouer un rôle de pôles de régulation dans la mondialisation. Aujourd’hui, la Chine et surtout la Russie ont compris le sens réel du projet d’agression de la Syrie, dont l’objectif est de généraliser le chaos au Proche-Orient, en attendant de s’attaquer au plus gros morceau : l’Iran. Elles ont compris aussi que la discussion sur la question de savoir qui a fait usage d’armes chimiques en Syrie n’est que poudre aux yeux, le seul fait important étant de savoir si l’on doit ou non respecter le droit international.
    Le droit international interdit la guerre d’agression, définie comme une guerre entreprise contre un pays souverain qui n’a ni attaqué ni menacé les puissances qui l’attaquent. L’idée qu’il y a des pays qu’il faudrait « punir » parce que l’on réprouve tel ou tel de leurs actes de politique intérieure est totalement étrangère au droit international. C’est à cette conception du droit que s’oppose frontalement le « droit d’ingérence », qui transforme la guerre en intervention « humanitaire » ou en « opération de police » internationale, opérant ainsi un retour au stade pré-westphalien de la « guerre juste » médiévale. Comme l’a dit Régis Debray dans sa superbe lettre ouverte à Hubert Védrine (« La France doit quitter l’OTAN », Le Monde diplomatique, mars 2013), le remplacement du militaire par l’humanitaire, c’est le droit des plus forts à s’ingérer dans les affaires des plus faibles. Une spécialité dont sont familiers les Américains, dont le désir constant est de s’instaurer en shérif planétaire en utilisant pour ce faire tous les moyens de terreur qu’ils font reproche aux autres de vouloir employer. Dans un tel contexte, c’est le courage et la fermeté de Vladimir Poutine qui méritent d’être salués.

    Et l’Europe, dans tout ça ? Les médias ne la confondent-ils pas, à dessein ou non, avec l’Occident ?
    « L’Occident » est un mot qui a constamment changé de sens au cours de l’histoire. Aujourd’hui, il désigne l’ensemble des pays développés, et plus spécialement le « partenariat » transatlantique. D’un point de vue géopolitique et géostratégique, c’est un pur non-sens. On l’utilise pour faire croire qu’il existe une convergence d’intérêts entre la puissance continentale européenne et la puissance maritime des États-Unis d’Amérique. C’est le contraire qui est vrai. Depuis l’époque des « Pères fondateurs », rien n’est plus étranger aux valeurs fondatrices de la culture européenne que les valeurs américaines. L’histoire du monde, disait Carl Schmitt, est avant tout l’histoire d’une lutte éternelle entre les puissances de la Mer et les puissances de la Terre. L’Europe est une puissance de la Terre. Elle n’appartient pas à l’« Occident », mais au grand ensemble continental eurasiatique. À une époque où la « guerre froide » a été remplacée par la « paix chaude », défendre l’Europe implique de s’opposer par tous les moyens à l’Occident, c’est-à-dire à l’américanisation et à la marchandisation du monde. Chaque jour qui passe le montre de façon plus évidente : l’avenir de l’Europe est à l’Est.

    Et la France, pour finir ? Grande est l’impression que sa voix est devenue inaudible. Ce ne fut pourtant pas toujours le cas, au Moyen-Orient principalement. Comment expliquer cette déshérence de notre politique internationale ?
    C’est dans le domaine de la politique étrangère que les hommes d’État se distinguent le mieux des politiciens. Une décision dans ce domaine exige une capacité d’analyse physiognomique des situations qui n’a rien à voir avec les petites manœuvres électorales et les bons mots. En arrimant son pédalo aux destroyers de l’US Navy, François Hollande ridiculise et humilie son pays en même temps qu’il démontre qu’il n’est pas un homme d’État. L’acte le plus infâme de la présidence Sarkoy, avec l’agression contre la Libye, qui a déstabilisé toute la région du Sahel, a été la honteuse réintégration de la France dans l’OTAN. L’acte le plus infâme de la présidence Hollande a été, jusqu’à présent, sa grotesque posture antisyrienne. La France, depuis le général de Gaulle, avait su donner l’exemple d’un pays soucieux de son indépendance. Elle se retrouve aujourd’hui le seul allié d’une Amérique affaiblie, qui n’a plus de stratégie et ne se détermine plus que sous l’influence des lobbies. Sarkozy-Hollande : un commun atlantisme, fondé sur une solidarité de classe. C’est lamentable.
    En apportant son appui aux salafistes wahhabites pour complaire à Obama, Hollande joue en outre avec le feu. Damas, comme en 1914 Sarajevo, peut parfaitement être le point de départ d’une guerre mondiale. La prétention des Américains à une frappe « limitée » fait de ce point de vue bon marché des capacités de riposte du pays attaqué, comme des possibilités d’escalade et d’extension du conflit. On sait quand commencent les guerres, plus rarement où elles finissent. Comme le dit un proverbe : « Ne pointe jamais une arme sur quelqu’un, sauf si c’est pour le tuer. » Nous sommes aujourd’hui à la veille d’un embrasement généralisé. Les médias, eux, préfèrent parler de la rentrée scolaire, de la prochaine Coupe du monde et des faits divers marseillais. Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre.
    Entretien avec Alain de Benoist par Nicolas Gauthier
  • De l'art de vendre la guerre à une opinion récalcitrante

     

    François-Bernard Huygue est directeur de recherche à l'IRIS - l'Institut de relations internationales et stratégiques - et responsable de l'Observatoire géostratégique de l'information. Dans cet article, il analyse la façon dont les Etats démocratiques "vendent" la guerre à leur opinion publique. Et en particulier la France, à propos de la Syrie. Extraits :

     

    "Assiste-t-on à une sorte de "vente de la guerre", présentée comme un produit auquel il faut adhérer, une guerre parée de vertus ?

    Les arguments de vente sont importants : le produit est sans danger puisque, grâce aux frappes chirurgicales, vous ne toucherez que des méchants et vous ne serez responsable d'aucune victime civile innocente. Notez que les victimes civiles sont toujours innocentes. Vous ne prendrez aucun risque puisque des missiles très, très perfectionnés vont faire le travail à distance. On insiste quand même sur le côté "aucun soldat ne sera perdu", et puis qu'Obama est beaucoup plus malin que Bush : il n'envoie pas des soldats sur un sol étranger. Enfin, il y a l'argument éthique qui est très important, puisqu'on nous dit que si nous ne faisons rien, nous serons des salauds, au sens "sartrien" du terme, c'est-à-dire indifférents à la souffrance des autres. Cette guerre, si elle se déclare, a pour but de faire une punition morale, elle n'a donc en aucune façon l'objectif d'acquérir un territoire ou un avantage. Elle est désintéressée. C'est une guerre policière, nous sommes chargés par la communauté internationale, même si l'ONU vote contre nous, d'être les chevaliers de l'universel. On retrouve les trois éléments de la rhétorique d'Aristote : Ethos, pathos, logos. Ethos, avec l'obligation morale de faire cette guerre, pathos, avec le "regardez comme c'est horrible", et logos avec le "oui, c'est logique de la faire, en plus, on va la gagner".

    Peut-on penser que les citoyens occidentaux, après les révélations des mensonges sur la guerre d'Irak de 2003, puis les fuites de Wikileaks et celles d'Edward Snowden, ne croient plus vraiment dans la parole de leurs dirigeants ?

    Il y a plusieurs couches dans la réponse : un premier fait est évident, c'est qu'après s'être fait balader avec le canon de Saddam qui allait tirer des gros obus à gaz sur Jérusalem, les faux cadavres de Timisoara, le génocide du Kosovo où on allait retrouver des charniers partout, les armes de destruction massive de Saddam qui allait avoir la bombe atomique dans les trois semaines, le public est devenu très sceptique, il n'est pas idiot. Cela va de pair avec un scepticisme plus général : il y a de moins en moins de confiance dans la classe politique mais aussi envers les médias. Dans le cas d'Obama, s'être fait élire en disant : "je mettrai fin à la guerre d'Irak", ce qui est un mensonge puisque les accords de départ des soldats d'Irak ont été signés par les Républicains, avoir le prix Nobel de la paix en envoyant le même mois 30 000 soldats en Afghanistan, etc, c'est un peu difficile à avaler. Obama avait l'image du bon démocrate pacifique opposé à ce crétin-sanglant de Bush. Et ce type merveilleux, qui incarnait Martin Luther-King en joueur de golf, ne libère pas les gens de Guantanamo, surveille la presse, laisse s'organiser une chasse aux sorcières de ses opposants par les services fiscaux ! L'archange Obama est en train de défendre Prism, XKeyscore (les programmes de surveillance numérique planétaire de la NSA, ndlr) ! A propos de la responsabilité du régime syrien dans l'attaque chimique du 21 août, ce sont des écoutes qui sont censées être des preuves. Mais les écoutes n'ont pas été divulguées par le gouvernement américain, il y a seulement des retranscriptions où l'on entend un haut responsable du régime syrien poser des questions et dire : "Mais qu'est-ce que c'est que ça, il y a eu une attaque chimique, est-ce que c'est nous qui avons fait cette chose là ?" Mais on n'a pas la réponse. (...)

    Comment savoir ce qui est de l'ordre de l'information et ce qui est de l'ordre de la propagande ?

    C'est dur : Churchill disait "la première victime de la guerre, c'est la vérité". On peut dire que la propagande est extrême, donc tout doit être fait pour faire disparaître l'intelligence et la nuance. Mais je ne suis pas totalement pessimiste : pas mal de mensonges de guerre, de bidouillages, ont été découverts, documentés après coup. Les lanceurs d'alerte américains révèlent pas mal de choses sur les malversations de leur pays. Des militaires américains ont dénoncé en Irak le fait que des néo-conservateurs étaient présents en grand nombre et faisaient remonter en permanence des informations redondantes qui allaient dans leur sens mais pas dans les autres. C'est une technique de propagande, là aussi, de manipulation de l'opinion : vous faites travailler des tas de gens des services de renseignement sur le terrain, et ces gens-là sont le plus souvent fort honnêtes. Mais il y a un moment où il faut que vous synthétisiez l'information, et si vous ne retenez que les éléments à charge, oubliez les autres, citez cinq fois ce qui va dans un sens et que vous évoquez à peine ce qui va dans un autre, vous obtenez des choses particulières. On peut penser à ce document de Matignon, présenté il y a quelques jours, comme preuve de la responsabilité du régime syrien dans l'attaque chimique et qui a été écrit par un énarque. Il n'y a aucune preuve dans ce document, mais un faisceau de présomptions, des convictions.

    L'opinion pourrait-elle se retourner, en fin de compte, en faveur de l'intervention, une fois la "vente" de cette guerre effectuée ?

    Très souvent, quelques jours avant une guerre, il est normal que les gens ne veuillent pas faire la guerre et soient plus portés sur la recherche d'une solution politique. Ensuite, il y a le réflexe de légitimité une fois le premier coup de canon donné. Puis, la légitimité est concentrée le plus souvent par des révélations d'horreur qui sont découvertes. Là, en général, la "côte", si j'ose dire, de la guerre, remonte, surtout chez les plus de 50 ans, parce ce que sont des générations qui sont plus touchées par le sujet. Dans le cas de la Syrie, s'il y avait intervention, il n'est pas certain que la légitimité "du premier coup de canon" fonctionne. Les images d'exécutions de soldats par des rebelles, celles du rebelle cannibale, sont un repoussoir. Ajoutez le fait de ne pas vouloir faire la guerre avec Al-Quaïda, qui est un message qui prend bien aux Etats-Unis, comme celui, en France, d'être au service de l'Arabie saoudite et du Qatar, donc d'aider à massacrer des chrétiens. Ca n'aide pas. Surtout pour la France : quand on veut être les chevaliers universels mais sans preuves, sans l'ONU, sans l'Europe, et considérer des pays munichois pourris et immondes comme la Russie, la Chine, l'Inde, le Brésil, l'Allemagne et le Vatican, puisque le Pape est contre, là c'est un dossier qui n'est en fin de compte pas très bien vendu dès le départ."

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Jean-Michel Vernochet : « L’islam radical, arme de guerre du cosmopolitisme mondialiste »

    RIVAROL : Dans votre dernier livre "Égarés" vous nous offrez un véritable trousseau de clefs pour ouvrir les portes dérobées de l'Orient compliqué et en ce moment, convulsionnaire. Vous apportez en effet des outils historiques et conceptuels inédits permettant de démonter la machine infernale idéologique et militaire qui est en train de ravager le Levant, notamment la Syrie. D'abord un mot sur ce conflit, qu'en dire, qu'en penser, que faire?
    Jean-Michel VERNOCHET : Que dire de la Syrie ? Que la guerre aurait dû, en principe, avoir commencé ce samedi 31 août, hors de toute légalité internationale... Si Mister Obama ne s'était pas dégonflé à la dernière minute. Et c'est tant mieux ! Décision que les média, experts es euphémismes, appellent "temporiser" ! En fait une misérable reculade - dont évidemment, pour l'heure, nous nous félicitons — qui se superposera au dégoût qu'inspire déjà la classe politique euratlantiste, de Hollande à Obama via Cameron et sans oublier Martin Schulz... l'actuel prétendant au trône de Barroso, ci-devant président de la Commission européenne ! Obama pour se déjuger - se déculotter - de façon aussi pitoyable devait quand même avoir de bonnes raisons : une opinion majoritairement hostile à tout nouvel engagement militaire au Proche-Orient - idem en France, pays cependant où le peuple compte pour du beurre - et des militaires plus que réticents. D'abord parce que la Syrie n'est pas la Libye. Après deux ans de conflit, aguerrie, celle-ci devrait se montrer plus coriace, en outre l'incertitude demeure quant aux armes dont dispose Damas. Peut-être des missiles russes Yakhont, des armes supersoniques anti-surfaciers à longue portée ? D'autant qu'il existe un précédent : en juillet 2006 un missile antinavire du Hezbollah avait touché un bâtiment de guerre israélien, un mauvais souvenir. Dans la mesure où les Syriens disposeraient de tels engins, resterait à savoir si Moscou leur permettrait de les utiliser dans une offensive non terrestre et de courte durée... Et puis les Syriens auraient-ils l'estomac d'en user ? Bachar el-Assad n'est pas Bonaparte, c'est uniquement un ophtalmologue monté en graine dans les champs de ruines d'un pays ravagé.
    Ajoutons que si Lavrov, le ministre des Affaires étrangères de Vladimir Poutine, a bien précisé qu'en cas de frappes américaines la Russie ne bougerait pas, la fermeté de Moscou face aux Américains est proprement impressionnante. Certes Poutine n'est pas non plus Genghis Khan, mais c'est un patriote et un politique averti qui se trouve le dos au mur : la Syrie est pour Moscou une ligne rouge à ne pas franchir. Pour quelles raisons ? Si la Syrie tombe dans l'escarcelle des oligarchies judéo-protestantes - en cheville avec les pétromonarchies wahhabites - c'en sera fait de l'Iran, avec ou sans guerre... et au-delà, c'est le Caucase qui tombera. Cela les Russes ne peuvent ni l'accepter ni le permettre, et ce, à aucun prix. Poutine, qu'il le veuille ou non, est donc condamné à faire front.
    Récemment, fin juillet, le Prince Bandar, patron des Service de renseignements de Riyad, s'est rendu à Moscou pour y rencontrer le président Poutine. L'éminent Séoudien aurait proposé à l'homme du Kremlin le marché suivant : « Vous nous abandonnez la peau d'Assad, en contrepartie nous vous garantissons la pérennité de votre base navale syrienne de Tartous et la sécurité des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi, lesquels s'ouvriront de facto sous la menace d'attaques terroristes de la part des islamistes radicaux tchétchènes »... Étrange marché, bien peu diplomatique, en forme de chantage à peine déguisé. Poutine ne s'y est d'ailleurs pas trompé y voyant l'aveu - cynique - d'un soutien au terrorisme tchétchène. Faut-il préciser que l'entretien russo-séoudien a rapidement tourné au vinaigre ? En conséquence de quoi, ces derniers jours, les chancelleries ont bruissé de la rumeur selon laquelle, en cas de tirs de missiles américains sur la Syrie, Moscou pourrait à son tour frapper des objectifs sur le territoire de l'Arabie séoudite... Effectivement de quoi faire réfléchir le Pentagone et engager la Maison-Blanche à "temporiser"'.
    R. : Mais n'est-ce pas reculer pour mieux sauter ?
    J.-M. V. : La réponse est renvoyée au 9 septembre et au vote du Congrès américain. D'ici là un peu d'eau aura coulé sous les ponts. La Conférence du G20 aura eu lieu les 5 et 6 septembre à Saint-Pétersbourg, mais comme d'habitude il ne devrait rien en ressortir de tangible. Quant aux résultats de la Commission d'enquête des Nations Unies sur la véracité d'une utilisation de gaz de combat à Gouda, à proximité de Damas, les résultats ne seront pas connus avant plusieurs semaines et, de toute façon, ne diront rien sur l'identité du présumé coupable. Le coupable désigné contre toute logique par les préposés à la diffamation géopolitique - les Fabius, les Hague, les Kerry - est Bachar el-Assad et nul autre... au demeurant les tambourinaires de la grande presse décérébrée et servile n'en sont pas à un mensonge près, rien ne leur fait moins peur qu'une contre-évidence de plus. Une accusation finalement qualifiée « d'absurdité totale » par Poutine quelques heures avant la décision d'Obama de surseoir aux frappes... Affirmation qui confirme d'ailleurs que le Russe « n'est pas un démocrate » sinon il ne mettrait pas les pieds dans le plat avec un tel manque d'élégance !
    Pour revenir à votre question précédente, si l'attaque américaine intervient - ce qui semble pour le coup un peu moins sûr maintenant - ce sera sans doute une guerre des « 72 heures ». Une grosse salve de frappes ciblées destinée à affaiblir le régime à l'instar du picador qui saigne le taureau à son entrée dans l'arène. Au reste le Nobel de la Paix Obama ne devant pas totalement désobliger ses commanditaires, nous devrions nous trouver en fin de compte dans une situation semblable à celle du 17 décembre 1998... lorsque Clinton le parjure, empêtré dans les jupes maculées de Monica Lewinski et afin d'échapper à la procédure d'impeachment dont l'étau se resserrait à ce moment-là, ordonne des frappes dévastatrices sur l'Irak. Le seul problème est que nous ne sommes plus en 1998 avec une Russie dépecée par ses oligarques. Qu'à présent le monde unipolaire surplombé par la suprématie américaine n'est plus tout à fait le même. Or on sait toujours où commence un engagement militaire, on ne sait jamais ni où, ni quand ni comment il se termine...
    R. : Mais une pluie de missiles de croisières sur les centres de commandement et de communication syriens est-elle, malgré tout, encore évitable ?
    J.-M. V. : Oui et non ! Notez que de nos jours on ne fait plus la guerre par nécessité pressante, pour défendre des intérêts vitaux immédiats, mais uniquement parce qu'on a décidé de la faire. La formule est un peu lapidaire mais elle est reflète bien la réalité. En Syrie l'intérêt de renverser le régime ne peut se comprendre que dans le cadre d'une vaste stratégie régionale et globale à long terme... C'est ce dont on s'aperçoit dès que l'on s'écarte des prétextes humanitariens et des indignations vertueuses pour les cent mille morts - dans les deux camps rappelons-le - qui ont jalonné ces deux années de guerre.
    Vous constaterez avec moi qu'au fur et à mesure que la tension s'accroît, les rangs de la coalition s'éclaircissent de plus en plus : exit le Royaume-Uni âme damnée de Washington avec la défaite du Premier ministre Cameron mis en minorité et désavoué dans ses propres rangs, ceux des Tories. Notons que chez les Anglais la guerre fait encore l'objet d'un vote à la Chambre, mais pas dans la France des Droits de l'Homme... Pays où le Secrétaire général du Parti au pouvoir, M. Désir, dénonce « l'esprit munichois » de ceux qui ne montrent pas assez de zèle à l'idée d'aller casser du nationaliste arabe. Pire, quelques audacieux commencent à trépigner pour obtenir un vote du Parlement après un débat prévu le 4 septembre !
    Exit la Turquie pourtant en tête des ennemis déclarés du régime de Damas, soutien inconditionnel des Frères musulmans en Syrie, en Égypte et en Tunisie. Ankara a disparu des écrans radars ! Étrange non ? En fait la colère gronde au sein des masses turques lassées de l'islamisme envahissant du gouvernement Erdogan. À cela s'ajoute l'irréductible minorité alévi longtemps persécutée - principalement turkmène, représentant 10 à 20 % des 75 millions de Turcs — solidaire des Arabes alaouites de Syrie.
    R. : Revenons à votre livre qui jette un éclairage focalisé sur les catastrophes en cours au Proche-Orient... et sur celles prévisibles qui frapperont une Europe victime de l'idéologie multiculturaliste et où le cauchemar d'une substitution générale de population se fait chaque jour plus oppressant.
    J.-M. V. : L'Europe, hier encore chrétienne, rejette massivement et à juste titre l'islam que nous côtoyons et qui nous est imposé par les idéocrates d'un mondialisme niveleur, éradicateur de toutes les identités, notamment religieuse, autrement dit de tous les héritages. Cette mémoire collective effacée nous a fait oublier qu'au IXe siècle, Charlemagne se voyait remettre des mains du Calife abbâsside Haroun Al Rachid, par le truchement de son missi dominici à Bagdad, la protection des Églises chrétiennes d'Orient. Communautés aujourd'hui abandonnées en Syrie à la vindicte des djihadistes, ces brutes sanguinaires dont M. Hollande recevait à l'Élysée la semaine passée les représentants et commanditaires séoudiens et qataris.
    Laissons ici de côté le vaste débat sur la progression de l'islam en Europe de l'Ouest. Débat qui escamote trop souvent les causes premières d'un phénomène particulièrement préoccupant mais qui en vérité en occulte beaucoup d'autres d'une gravité extrême. Si l'on veut comprendre ce qui se passe en Europe et ne pas tomber dans les pièges tendus - celui d'éventuels affrontements inter-communautaires - par ceux qui cherchent à exploiter à leur profit les peurs ou les angoisses légitimes que suscite l'islamisation de nos sociétés, il faut d'abord comprendre ce qui se passe exactement dans les pays du Printemps arabe. À ce propos, ne comptez surtout pas sur les gens de presse et leur cohorte d'experts pour vous en expliquer les tenants et les aboutissants.
    R. : Mais en quoi cela nous concerne-t-il directement ?
    J.-M. V. : En gros, les derniers événements d'Égypte, et ceux certainement à venir en Tunisie et au Maroc, les mobilisations populaires de Turquie, ne sont pas l'expression d'une simple opposition de modernistes et des barbus rétrogrades, de progressistes et de réactionnaires, de laïcs et de religieux obscurantistes. Une telle explication n'est bien entendu pas fausse, mais elle est insuffisante. Il faut admettre que les mots n'ont pas le même sens ici et là-bas : en Orient laïc ne signifie pas athée car les sociétés musulmanes, au contraire de l'Europe, sont encore profondément religieuses...
    En bref, à l'heure actuelle, nous assistons au Maghreb et au Machrek à un combat de Titans entre deux "islams" antagonistes et même antinomiques. Le premier est l'islam traditionnel et populaire, lequel, c'est indéniable, a connu ses phases de fanatisme, de puritanisme, mais cela n'a jamais été au cours de l'histoire que la conséquence de poussées de fièvre spasmodiques, des accès en quelque sorte essentiellement conjoncturels. Le second, l'islam politique, le salafo-wahhabisme est lui structurellement fondé sur la violence... l'une de ses obligations majeures et cachées étant la conversion par la force, le fer et le feu. Ses premières victimes sont a priori les musulmans eux-mêmes lorsqu'ils ne pratiquent pas la nouvelle vulgate et sont à ce titre considérés comme des kafir, des mécréants. Le wahhabisme qui vise à détruire de fond en comble ce que nous avons nommé être l'Islam, traditionnel et populaire, est en un sens un "contre-Islam" !
    Et c'est parce que le wahhabisme entend éradiquer l'ancienne religion et toutes autres croyances, qu'il saccage les mausolées des saints intercesseurs, abat les mosquées impies, tout comme il l'a fait pour les Bouddhas de Banian et le ferait demain pour les Pyramides s'il le pouvait... Du passé faisons table rase ! Entre l'athéisme forcené des Bolcheviques et le fanatisme wahhabite, la distance est mince, presque imperceptible. Là se trouve l'explication des grands carnages qui ont ensanglanté l'Algérie au milieu des années quatre-vingt-dix. C'est cet islam barbare — vide et négateur de tout contenu spirituel - qui tend à s'imposer graduellement dans le monde musulman, et demain chez nous si nous n'y prenons pas garde... Ceci avec la bénédiction des élites anglo-américaines !
    La guerre gronde à nos portes. L'orage tourne autour de nous, l'horizon est couleur de plomb : hier la Bosnie, le Kossovo, l'Irak, la Libye, la Syrie maintenant. Constatons que nous sommes toujours dans le mauvais camp, celui qui se situe aux antipodes de nos intérêts les plus élémentaires. L'islam prétendument moderniste, en réalité fondamentalement rétrograde, que le Qatar promeut dans nos banlieues, à travers ses programmes « Young Leaders » - compléments et corollaires des programmes du Département d'État - prépare l'Hexagone communautarisé de demain, afin d'établir par la force injuste de la Loi, un multiculturalisme aussi utopique que meurtrier. Ce sont en effet Doha et Riyad qui financent la construction de ces mosquées qui ne seront jamais de simples « lieux de prière », mais des centres d'endoctrinement à l'islamisme radical et de recrutement pour les guerres périphériques. Notez que des centaines de jeunes ressortissants français issus de l'immigration - quelques milliers pour l'Europe - combattent déjà, à l'heure actuelle, en Syrie dans les rangs de la "rébellion".
    R. : Comment est-ce arrivé et où cela conduit-il ?
    J.-M. V. : Le Wahhabisme a commencé à se propager dans le monde arabe, à la fin de la Première Guerre Mondiale, sur les décombres de l'Empire ottoman, grâce aux armes et aux fonds de l'Empire britannique. En 1928 Londres finance en Égypte la créa-don de la Confrérie des Frères musulmans. À présent l'islamisme radical a fait alliance avec le grand capital cosmopolite et oligarchique qui règne dans les maisons mères de Londres et New-York... En février 1945 un "pacte" est scellé, au retour du Partage du monde à Yalta, entre Roosevelt et Ibn Séoud a bord du croiseur Quincy ! Quant aux autres, métastases de ce fléau, il serait trop long de les énumérer...
    Un dernier mot, les masses arabes et musulmanes se sont soulevées et se soulèveront encore contre la tyrannie d'un wahhabisme devenu conquérant par la vertu des pétrodollars et de la Grande Amérique. Une fausse "religion" vidée de tout contenu spirituel avons-nous dit, mais en tous points compatible avec l'anarcho-capitalisme sans foi ni loi qui déferle sur la planète... un matérialisme dévastateur qui voyage dans les fourgons du malheur, ceux de la démocratie universelle. Dans les ruines de villes syriennes, les salafistes d'Al Nosra soutenus par l'Arabie, les Frères musulmans soutenus par le Qatar et la Turquie, sont en fait les missionnaires de cet horrifiant monothéisme du marché - si vanté et loué par le triste sire Attali - qui s'impose chaque jour davantage à nos vies et s'insère toujours plus avant dans nos existences. Aussi le combat des masses arabes, exaspérées et meurtries, contre une religion étrangère à ses traditions, à sa culture et in fine à sa Foi, ne doit pas nous être indifférent. Il doit même urgemment devenir le nôtre. Comprendre les enjeux des affrontements qui se déroulent sous nos yeux, au sud et à l'est de la Méditerranée devrait d'ailleurs nous aider à ne pas nous tromper d'ennemi.
    Propos recueillis par Jérôme Bourbon. Rivarol du 5 septembre 2013
    « Les Égarés » le wahhabisme est-il un contre-islam ? éditions Sigest, 157 pages. 15 euros. « De la Révolution à la Guerre... Printemps et automnes arabes » 522 pages - Les éditions de l'Infini - 61, rue du Jard - 51100 Reims.