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international - Page 1303

  • Le gouvernement socialiste complice des djihadistes en Syrie

    La progression des islamistes au Mali a créé un "appel d'air" pour de nombreux candidats au djihad en France, mais les départs se raréfient depuis le début de l'intervention militaire française, déclare le juge anti-terroriste Marc Trévidic.
    Trois à quatre informations judiciaires ont été ouvertes en France au sujet d'individus soupçonnés d'être liés à des cellules combattantes au Mali, dit-il, soulignant que les individus sous surveillance se font plus discrets depuis le début de l'opération "Serval".
    "Il y a eu, sur les huit derniers mois, un appel d'air, parce qu'ils ont entendu dire, sur internet ou dans leurs conversations, 'super, on applique la charia à Tombouctou, il y a une vraie terre d'islam et en plus on nous a dit qu'en septembre, les mécréants allaient attaquer cette terre d'islam", a expliqué Marc Trévidic, en référence au déploiement initialement prévu en septembre d'une force ouest-africaine au Mali sous mandat de l'Onu.
    "On a le djihad absolu", a-t-il ajouté. Mais depuis quelques semaines, "c'est dur de partir et puis surtout, les gens ne bougent pas l'oreille".
    "Le danger, il n'est pas à court terme, il est à moyen terme", conclut le juge d'instruction.
    Deux semaines après le début de l'intervention militaire française, l'armée malienne faisait mouvement vendredi en direction de Gao, bastion des rebelles islamistes qui refluent apparemment des villes qu'ils ont conquises.
    Marc Trévidic fait par ailleurs état d'une cinquantaine de Français actuellement en Syrie et "d'enquêtes dans tous les sens". Une situation particulièrement compliquée puisque des djihadistes se trouvent parmi les opposants au régime de Bachar al Assad, dont la France réclame le départ.
    Ces Français "partent et on ne sait pas ce qui se passe là-bas, parce que s'ils partent simplement pour combattre le régime de Bachar al Assad, il me semble qu'on les soutient et qu'on les arme, alors s'ils sont terroristes à cause de ça, on est complice, littéralement", dit-il.
    La France a apporté un soutien politique et humanitaire à la coalition nationale syrienne mais refuse de donner des armes aux rebelles sur le terrain. Un embargo de l'Union européenne sur la livraison d'armes en Syrie doit être réexaminé fin février.

  • Quelque chose d'incrusté dans nos échecs

    une Delage D8 de 1939, motorisation Delahaye
    Les résultats 2012 de nos trois constructeurs nationaux sont réputés désastreux, tant sur le Marché commun qu'au niveau mondial. Quand on les décortique, on en trouve assez vite des raisons expliquant chaque segment de l'analyse. Par exemple, Peugeot a subi un déficit de 300.000 CKD en Iran (450000 en année pleine) pour cause d'embargo américain ; le marché espagnol favorable à Citroën s'est complètement retourné (je signale en passant qu'on y trouve des Camaro IV°génération pour une bouchée de pain) ; le marché de prédilection pour Renault, la France à moins 14%, est malade de l'imbécillité de ses dirigeants qui contrent partout la voiture et asphyxient tout enthousiasme dans ce pays, et ce n'est pas le scoop de l'année, l'équipe précédente était plus arrogante encore et pas moins déconnectée du réel. Ainsi observons-nous ces chiffres qui font honte à la patrie de l'automobile :
    • marché français de Renault : -24,7%
    • marché français de Peugeot : -17,4%
    • marché français de Citroën : -17,5%
    • (tous les détails par ici)
    • marché mondial de Renault : -6,3% (2,55Mv)
    • marché mondial de PSA : -16,5% (2,96Mv)
    Retour sur le futur chez l'agence Bloomberg
    General Motors a mangé sa soupe sur la tête de Volkswagen l'an dernier en Chine continentale menant le train des étrangers grâce à ses mini-vans Wuling qui se sont vendus comme des petits pains ! Par contre au niveau mondial, c'est Toyota Motor qui redevient le boss avec 9,7Mv (+22%) devant le Lazare des constructeurs, GM qui n'a vendu "que" 9,2Mv (+2,9%). Si l'on s'en tient aux Européens, Volkswagen a crevé le plafond de ses records globalement avec 9,07Mv (+11%). Sur le marché chinois qui a dépassé cette année les 20 millions de véhicules vendus, les progressions sont presque ahurissantes :
    • marché chinois de General Motors (Chevrolet, Buick, Wuling) : +11% (2,84Mv)
    • marché chinois de Volkswagen (VW, Audi, Porsche) : +24% (2,81Mv)
    • marché chinois de PSA (Peugeot, Citroën) : +9% (0,44Mv seulement) (et contre les japonaises/Diaoyu)
    L'amorce d'un déclin
    La RCZ Peugeot en Chine
    Tous ces chiffres nous indiquent que l'industrie automobile française ne joue plus dans la cour des grands. La contraction de ses marchés et la diminution de ses marges, s'il en reste, vont entraver durablement la recherche et développement, seul moteur de croissance. Si la spirale prend des tours, on sait comment cela finit : Simca, Panhard, Citroën, pour ne remonter qu'aux années soixante. PSA annonce une production chinoise de 450.000 véhicules en... 2015. Ils sont au seuil du hors-jeu.
    Les surcapacités des constructeurs généralistes français ne sont pas correctement prises en compte ; à se demander si l'extinction des fabrications françaises n'est pas au programme en déroulant de mauvais résultats. Il est évident que les marchés d'Europe occidentale sont au-delà de la saturation et que les marges qui permettent de s'y battre doivent provenir d'ailleurs. Ailleurs les français y sont depuis longtemps, mais pas assez pour faire l'écart en Europe occidentale et globalement.
    La soviétisation résiduelle du modèle social national les handicape certes, mais plus généralement, l'industrie automobile française subit le syndrome de l'industrie française : sous-capitalisation, banques timorées, foisonnement des règles et codes en constante "amélioration", immixtion indirecte et continue de l'Etat dans les discussions paritaires fermées, lois du travail obsolètes. Aucun de ces problèmes n'est en voie de réforme, même si le début d'un commencement annonce l'aube d'une remise en cause réciproque des partenaires sociaux. Mais à la fin sera-t-il trop tard ? Il sera intéressant de noter la réaction des patrons de la General Motors aux succès comparés de leurs marques (PSA avec), pour obtenir une vision plus globale de notre avenir. Le bruit a couru qu'ils voulaient donner Opel à PSA, la pierre autour du cou ? Détruire Peugeot c'est aussi faire un appel d'air sur des marchés exotiques que la GM peut servir !

    Le Dacia Duster Delsey
    Du côté de Renault, il semble que la direction s'embarrasse moins de déclarations apaisantes et que l'avenir soit carrément au-delà des frontières, les sites français ayant vocation à devenir à terme des usines de montage de pièces et sous-ensembles fabriqués ailleurs. On peut douter aussi de la sincérité du patriotisme de Carlos Ghosn qui trouve beaucoup plus de satisfactions dans la direction de Nissan au Japon que dans celle de Renault. Et on traitera une autre fois du parti-pris "Diesel" des constructeurs français aidés par une fiscalité anti-économique, qui se fracasse aujourd'hui sur la pureté de l'air !
    Si ce destin d'activité tiers-mondiste devait se concrétiser - le conditionnel est mis pour être sympa - il s'agirait d'activer les meilleures conditions possibles de production en espérant conserver à côté des usines de la recherche appliquée et tout le savoir-faire de la construction de lignes de production, activité qui induit derrière elle la fabrication des robots, progiciels, machines-outils et maints ancillaires. Maître Montebourg comprend-il cette exigence ?

    C'est la semaine franco-allemande
    Guangzhou-Peugeot 504 Truck
    Peugeot et Volkswagen sont allés en Chine à la même époque, en 1984. Ils étaient des précurseurs et avaient les mêmes atouts, des soutiens politiques du même ordre. L'un a mis de l'argent sur de bonnes idées puisqu'il en avait (des deux) ; l'autre, à niveau technique comparable et avec de meilleurs châssis¹, fut toujours handicapé par un partenaire local imposé, plus faux qu'un jeton de Macao ! A faire une connerie, "faites la vite", dit-on dans l'arme blindée-cavalerie ; l'agonie cantonaise de Peugeot dura douze ans. Avec les autorités chinoises la relation de l'un fut hypocritement attentive et efficace, celle de l'autre paradoxalement naïve, arrogante et peu réactive. Certes l'expérience acquise permit à PSA de se replacer ailleurs avec des constructeurs fiables, mais le nerf de la guerre fait toujours défaut, à chercher les dix cents qui manquent au dollar ! Ce pourquoi il faudrait arrêter l'hémorragie financière en France. Son concurrent d'outre-Rhin dégage plus de vingt milliards d'euros de résultat net au niveau groupe en 2012, de quoi creuser l'écart avec tout les autres. Deux mondes désormais.
    http://royalartillerie.blogspot.fr/
    (1) Peugeot-Canton assemblait des pick-up 504 (en photo) et des breaks 505 qu'il destinait à un usage professionnel, en ratant d'entrée le marché des taxis qui demandait des berlines à coffre, comme la VW Santana brésilienne ! Malgré l'introduction de berlines 505 sur la chaîne, l'usine GPAC de Canton a fermé ses portes en 1997 pour de multiples raisons inextricables. Peugeot reformera une joint venture avec un partenaire plus fiable à Wuhan sur un site Citroën, mais là encore avec un "vieux" modèle, la ZX. Les choses s'arrangent depuis qu'ils ont ouvert un gros bureau d'ingénierie à Shanghaï qui conçoit "chinois".

  • Gaz de schiste : ils n'ont plus de solution de rechange contre le chaos (archive 2011)

    Nouvelle cacophonie au gouvernement, provoquée par le récent rapport du CGIET et du CGEDD sur les gaz de schiste. Le premier, placé sous l'autorité du ministre de l'Industrie, Eric Besson, lui-même dépendant du ministre de l'Economie Christine Lagarde se décline comme Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies. Il a en charge l'évaluation des politiques publiques « dans ses domaines de compétence ». C'est-à-dire, le développement économique et l'industrie ainsi que l'énergie, les ressources minières et minérales et l'utilisation du sous-sol. Les gaz et huiles de schistes entrant donc très exactement dans ce domaine de compétence. Le second, Conseil général de l'environnement et du développement durable pour le Respect de l'Environnement, relève, et c'est plus surprenant, du ministère de l'Environnement de Mme Kociusko-Morizet, également sous l'autorité de Mme Lagarde. Sa vocation est de la conseiller dans l'exercice des pouvoirs qu'elle tient des codes de l'environnement et de l'urbanisme. Ces deux organismes, en somme, devraient être les autorités scientifiques les mieux qualifiées pour conforter le choix du gouvernement de mettre fin aux recherches et forages de gaz de schiste. Or, tout en s'entourant des plus grandes précautions oratoires, leur rapport a contredit le gouvernement à peine venait-il d'annoncer « qu'il fallait tout remettre à plat » et « annuler les autorisations (de recherche) déjà données ». La France ne saurait se lancer dans la production de gaz de schiste considérés comme trop dangereux et pollueurs, au grand soulagement des milieux écologistes, des défenseurs du Grenelle de l'Environnement et de la pauvre Nathalie Koziusko-.Morizet qui depuis qu'elle a mis les pieds dans la politique n'en finit pas d'avaler des couleuvres.
    Certes, reconnaissent les auteurs du Rapport, les études mériteraient d'être approfondies mais il semblerait que les indices relevés dans la région parisienne, le Sud-Est et le Centre (le Larzac notamment) - 100 milliards de m³ d'huiles et 500 milliards m³ de gaz exploitables - et l'intérêt que les grandes sociétés mondiales pétrolières et gazières portent à la France en la matière sont suffisamment probants pour qu'on la puisse considérer comme un des pays les plus prometteurs d'Europe.
    « La probabilité, peut-on lire, que l'accès à ces gisements permette à (notre) pays de réduire très sensiblement ses importations d'hydrocarbures et de limiter d'autant le déficit de sa balance commerciale n'apparaît pas négligeable ».
    Si le principe de précaution et l'impact sur l'environnement de l'activité industrielle devront être au centre des préoccupations, les grandes options de la loi Pope (Programme d'Orientation de la Politique Energétique), qui vise à définir les objectifs et les orientations de la politique énergétique de la France d'ici 2050 devront être respectés. On rappellera quelles en sont les quatre grandes directions.
     - Maîtrise de la demande d'énergie.
     - Diversification du bouquet énergétique.
     - Développement de la recherche et de l'innovation dans le secteur de l'énergie.
     - Maîtrise des moyens de transport et de stockage adaptés aux besoins.
    Il serait très dommageable « pour l'économie nationale et pour l'emploi », est-il précisé, que l'on s'interdise d'utiliser cette richesse potentielle. Les recherches doivent être poursuivies. C'est en tout cas le message que les deux organisations entendent transmettre aux ministres concernés, Eric Besson et Nathalie Kociusko-Morizet.
    Ces deux derniers, le 21 avril faisaient savoir par un communiqué très sec que « le gouvernement a pris acte de ce rapport d'étape. Le Premier Ministre a déjà entériné certaines de ses recommandations en annonçant le soutien du gouvernement aux propositions de loi déposées par les parlementaires. Il a également demandé à la mission de prolonger ses travaux afin que la recherche scientifique sur la possibilité d'exploiter demain ces gisements potentiels soit conduite jusqu'à son terme ». Besson, d'ailleurs, précisait qu'il était souhaitable de ne pas faire de promesses inconsidérées. Etant déjà suffisamment regrettable qu'il faille revenir sur certaines signatures dé concessions avant que ne soit examiné le 10 mai le projet de loi déposé par l'UMPet Christian Jacob. Le rapport final devant intervenir avant le 31 mai.
    D'ici là souligne le Rapport un certain nombre des critiques de fonds des écologistes devront être tempérées. On ne devra plus parler de « gaz de schiste » mais de « gaz de roche-mère ». Parce que la « fracturation hydraulique » de la roche-mère représente l'essentiel de la technique utilisée. Si la France est désignée comme le pays européen le plus riche en gaz de schiste et si celui-ci représente 90 années de consommation mondiale énergétique, c'est pour que, au-delà de toutes critiques, soit bien cerné l'intérêt de cette nouvelle technique. D'ailleurs la Pologne qui prendra la tête de l'UE au 1er juillet a fait de la « sécurité énergétique » une priorité. Aussi, pour les rapporteurs, le gaz jouera un rôle important dans la réduction des gaz à effet de serre. Quant aux dangers représentés par la "fracturation" elle-même, l'utilisation d'énormes quantités d'eau, de centaines de produits chimiques cancérogènes, les experts du CGIET et du CGEDD sont convaincus que tout cela est très exagéré et que la recherche et la technologie permettront d'en limiter à l'avenir les effets néfastes.
    Gaz de schiste et schistes bitumineux au Canada, — comme nous le soulignions dans le dernier N° d'Ecrits de Paris — « Gaz de Schiste, Charbon, Nucléaire : le mythe des énergies alternatives au pétrole » (EdP Avril 2011 ) —, quels que soient les dangers, le coût et les conséquences de leur extraction, feront dans les prochaines années partie de la grande panoplie qui succédera au tout pétrole et au presque tout nucléaire. Qu'on ne se laisse pas prendre aux gesticulations des écologistes et aux grimaces des chefs d'Etat. Depuis un siècle, l'économie du pétrole a précipité la planète dans un chaos duquel elle n'est pas prête de sortir, l'asphyxiant de gaz chimiques, de plastiques, de pesticides, de poisons médicamenteux auxquels on découvre chaque jour d'interminables ramifications. S'y est ajouté le nucléaire, puis les bio-technologies et désormais les nano-technologies. On en sait aujourd'hui les inquiétants résultats dans une société globale surpeuplée dont l'unique moteur est de croître toujours plus, de produire toujours plus, de grossir toujours plus, de construire toujours plus.
    Croit-on vraiment que les forces dominantes accepteraient de s'affranchir d'une idéologie énergétique qui est l'essence de leur pouvoir ? Quant aux États leur principal moteur est l'emballement démographique. Plus un pays est peuplé et plus il se croit fort. Plus il reçoit d'immigrés, de réfugiés, d'étudiants, d'adoptés, plus il peut mettre en évidence sa vitalité urbaine et plus on lui accorde de reconnaissance dans les forums démocratiques globaux. En sorte qu'on n'a pas d'illusions à se faire : le gaz de schiste, comme le reste, sera tôt ou tard imposé. Fût-ce par la force.
    René BLANC. RIVAROL  29 AVRIL 2011

  • Florence Cassez, un vrai conte de fée


    Tout se termine donc bien pour Florence. Elle n’est certes pas encore mariée, ni mère, mais son concubinage avec les médias et les politiciens se présente sous d’idylliques auspices, et nul doute que son prochain bouquin, avec les tableaux qu’elle peignit en prison, sans compter les interviews avantageuses, formeront une progéniture qui profitera, comme on dit.

    Tout spécialiste des contes de fée, à la suite de Jakobson, devrait y trouver son compte, dans ce méli-mélo pour adolescents retardés. Situation initiale : une jeune fille au visage d’ange, originaire de ce Nord si abandonné à son triste sort, décide d’aller chercher fortune de l’autre côté du vaste Océan, aux bords mystérieux de monde occidental. Un chevalier servant arrive à point, et transforme les godillots de notre globe trotteuse en chaussures de vair. Ce prince charmant est, apparemment, vendeur de carrosses, mais comme tout le monde le sait, la réalité est trompeuse. A minuit, c’est-à-dire en décembre 2005, le carrosse se transforme en tortilla, et notre pauvresse est transférée par des monstres cauchemardesques dans un cul de basse fosse. Il faut dire qu’entre-temps, l’adjuvant numéro un s’étant révélé un faux ami, des opposants sont intervenus pour faire obstacle au bonheur promis, des Mexicains basanés, des flics corrompus, des services pourris, des tortionnaires, des entités visqueuses aux tentacules longs comme un bras de politicien sans scrupule. Heureusement (je vois les enfants avaler quelque larme), les auxiliaires, les vrais, ceux-là, vêtus de probité candide, arrivent comme Zorro pour sauver l’imprudente. Le héros Sarkozy au service de Cendrillon, suivi du plus discret Hollande, moins frétillant. Je passe sur les péripéties, les rebondissements judiciaires et politiques, et nous voilà parvenus à la situation finale, sous les applaudissements d’un public qui se lassait, à la longue, de se chauffer les couilles devant l’âtre.

    Et la réalité ?

    Qui sera entendu, qui dira la vérité, dans ce tintamarre, ces images en boucle, ce tapis rouge, cet accueil digne d’un chef d’Etat, ces bisous qui claquent et emplissent l’air empuanti par ce déversement de pathos écoeurant, cette orgie émotionnelle qui est devenue la seule relation politique possible pour une caste politique discréditée, en mal de popularité ?

    Le langage de vérité devient donc inaudible, dans un espace saturé d’affect. Lorsqu’on n’est plus capable, pour dire le réel, que d’une pensée binaire, quand on veut à tout prix que la marche des choses soit régie par la dichotomie mélodramatique entre un Mal, que l’on hait, et un Bien, que l’on adore, la parole devient impossible, et ce sont les cris de fureur ou de joie, les extases ou les spasmes qui la remplacent.

    Le phénomène est patent. La justice part à vau-l’eau, entre le désir frénétique de trouver des victimes et les dysfonctionnements criminels qui en grippent les rouages. Il suffit qu’un prisonnier clame son innocence pour que les médias, sans autre forme de procès, partagent cette conviction. Encore faut-il se trouver du bon côté de la barricade. Mais l’appareil lui-même est contaminé : on se mit à trois fois pour blanchir Dils, et le procès d’Outreau tangua entre Charybde et Scylla, pour aboutir à une sorte de bouillie juridico-politique digne d’un navet de série B. Quant aux mises en scènes que nos premiers flics de France s’avisent de sortir de leur casquette au bond moment, par exemple lors du vote du traité budgétaire européen, c’est tellement devenu forces spéciales courantes dans notre pays qu’on se demande pourquoi on reproche le même défaut aux Mexicains, qui ont pourtant, eux, de sérieuses raisons de ne pas transformer des ordures en saintes Nitouches.

    Bref, nous sommes dans la société du spectacle. Lady Diana, Ingrid Betancourt,, la coupe du monde de football (vieille histoire, désormais), les tsunamis dévastateurs d’innocents, surtout s’ils sont touristes, de gentils rebelles montant à l’assaut, les mains nus, contre des tyrans assoiffés de sang, de belles sorcières narguant un despote des terres glacées, de merveilleux homos, la bouche en cœur, essuyant le mépris de crapules archaïques et intolérantes, une famille cramée dans un incendie probablement provoqué par les Forces du Mal, et qui nous vaut un parachutage de ministre larmoyant, cette inondation de bons sentiments asperge les écrans et les micros, en même temps que la pauvre Margaux, dont le cœur déborde de compassion.

    On admettra sans peine que les politiciens se chamaillent pour profiter de ce morceau de rêve à deux balles. Ce sont des hyènes. Mais ce serait une erreur que de croire qu’il n’y ait que ce machiavélisme à la petite semaine, cette épicerie de pacotille sentimentale visant à tromper le chaland.

    Pourquoi ce succès ? L’omniprésence, l’omnipotence (comme Dieu !) des médias n’expliquent pas tout. Il faudrait s’interroger sur l’avidité d’une société qui recherche avec tant d’enthousiasme les occasions fusionnelles, la noyade dans le Grand Bleu de l’émotion, la tentative médiocre, futile, dérisoire de se reconnaître dans un événement de portée planétaire. Le tourbillon, grossi par la loupe médiatique, prend des allures de fait, mais il existe autant qu’un friselis aussitôt évanoui quand l’onde s’éteint à la surface des eaux. La réalité n’a plus que la valeur que lui accorde un public versatile et puéril. Le réel est devenu inaccessible car invisible, inaudible. Le référent est aboli dans le miroitement démultiplié du signifiant. La fable seule demeure, en sustentation, dans un ciel pâle, sans force, au-dessus d'un monde ouvert comme un abîme sous nos pieds, un gouffre où remuent des créatures indéfinissables, complexes et dangereuses. Le mot a pris son autonomie comme un rêve fou, à la manière d'une montgolfière poussée par des vents capricieux. Mais c’est un souffle de vent vain, délirant, hallucinant. Littéralement, comme le dit Florence Cassez, «L'avion a atterri, moi je n'ai toujours pas atterri». Et nous ne sommes pas près de toucher terre !

    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

  • La Grèce sous le joug des banques :

    LE TAUX OFFICIEL DE CHÔMAGE BAT UN NOUVEAU RECORD EN GRÈCE : 26,8 %

    Voici quelques jours, jeudi 10 janvier 2013, l'Autorité des statistiques grecques a publié les dernières statistiques mensuelles du chômage, relatives au mois d'octobre dernier. Ces statistiques ont révélé que le taux de chômage officiel a continué de s'aggraver rapidement en Grèce en octobre 2012 par rapport à septembre 2012, frappant 26,8% de la population active contre 26,0% le mois précédent, et 19,7% un an auparavant. Le nombre officiel de chômeurs a augmenté de 368.102 personnes par rapport au mois de septembre 2011, ce qui représente une hausse de +37,7 % en un an. Pour prendre la mesure du drame, la France étant 6 fois plus peuplée que la Grèce, cette explosion du nombre de chômeurs serait équivalente à l'augmentation de + 2,2 millions de chômeurs en France en un an. Au total, le nombre officiel de chômeurs en Grèce s'élevait donc, fin octobre 2012, à 1,345 million de personnes. C'est une statistique à peine croyable pour un pays de 11,3 millions d'habitants. En proportion des populations, cela représenterait 8,1 millions de chômeurs en France. La Grèce s'enfonce ainsi dans la misère et la multiplication d'effroyables drames humains, pendant que les médias européistes s'ingénient à distraire l'opinion publique dans les autres États d'Europe. Ce chômage de masse ne frappe évidemment pas la population de façon uniforme. Le chômage touche 30,4% de l'ensemble des femmes grecques, contre 24,1% des hommes. Il atteint des proportions extravagantes chez les jeunes Grecs puisqu'il touche 56,6% des 15 - 24 ans et 34,1% de la tranche des 25 à 34 ans.
    Les manifestations de jeunes grecs font l'objet d'une répression féroce, dont on ne parle pas dans les médias européistes français.
    Quant aux perspectives d'avenir, elles sont encore plus noires : selon le dernier rapport trimestriel de l'Institut de recherche du patronat grec, le chômage devrait continuer à grimper à 27,3% au cours des prochains mois. la Banque centrale de Grèce a également prévenu que le chômage allait continuer de se situer à un niveau très élevé en 2013 et 2014, contredisant ainsi les prévisions "plus optimistes" (c'est-à-dire "mensongères") du gouvernement.

    LA BANQUE AMÉRICAINE GOLDMAN SACHS, QUI AVAIT FALSIFIÉ LES COMPTES DE LA GRÈCE, ANNONCE UN BÉNÉFICE HISTORIQUE DE 7,2 MILLIARDS DE DOLLARS POUR 2012

    Alors que la Grèce s'enfonce ainsi sans discontinuer dans la catastrophe, c'est en revanche "Champagne pour tout le monde" dans l'univers feutré des banques d'affaires, à commencer par la première d'entre eux : Goldman Sachs. Ce 16 janvier 2013, la tristement célèbre banque d'affaires américaine a annoncé un bénéfice plus que doublé en 2012 par rapport au bénéfice déjà historique de 2011, et même triplé pour le quatrième trimestre 2012 par rapport au quatrième trimestre 2011. Ces résultats, encore meilleurs que prévu par les analystes financiers, résultant d'un chiffre d'affaires en très forte hausse, de + 19 % en un an. Le bénéfice net annuel s'élève ainsi au montant prodigieux de 7,3 milliards de dollars, soit 14,63 dollars par action et mieux que ne le prévoyaient les analystes de Wall Street (12,20 dollars). Ces résultats mirobolants découlent des activités de banque d'investissement (fusions et acquisitions, émissions de titres, etc) et d'opérations de marché en propre et d'autres opérations en compte propre, ces dernières ayant été multipliées par quatre.

    Champagne pour tout le monde ! Comme l'a résumé avec une ironie involontaire M. Lloyd Blankfein, PDG de Goldman Sachs : « Bien que les conditions économiques soient restées difficiles pendant presque toute l'année, la solidité de notre modèle d'activité et l'accent mis sur une gestion rigoureuse ont généré de bonnes performances pour nos actionnaires. »
    Selon le site Internet au nom éloquent "LUXURY GUIDE", le salaire MOYEN des employés de la banque d'affaires s'est élevé à près de 400 000 dollars par personne et par an (399 506 dollars pour être précis). Ce qui représente la bagatelle de 26 000 euros de salaire mensuel moyen. On comprend que ce site ait choisi comme slogan "Perfect Lifestyle" : un style de vue parfait !

    LE SCANDALE DU MAQUILLAGE DES COMPTES PUBLICS GRECS PAR GOLDMAN SACHS

    L'actualité rapproche, à quelques jours d'intervalle, l'effrayant chaos économique et social dans lequel plonge la Grèce d'un côté, et les bénéfices de plus en plus phénoménaux qu'empochent les salariés et les actionnaires de Goldman Sachs de l'autre côté. Rarement l'on aura vu un phénomène de vases communicants apparaître, au niveau planétaire, avec tant d'insolence. Car enfin ! Faut-il rappeler le rôle scandaleux joué par Goldman Sachs dans l'affaire de la Grèce ? Comme l'a révélé le New York Times du 13 février 2010, la banque américaine aurait proposé, en 2001, à la Grèce des outils financiers - notamment au travers de « swaps de devises » - , pour lui permettre de camoufler artificiellement l'ampleur de sa dette publique tout en dissimulant les transactions. Le but de ces maquillages comptables était permettre aux dirigeants européistes - qu'ils soient à Bruxelles, à Francfort, à Washington ou à Athènes - de pouvoir qualifier "facialement" la Grèce pour entrer dans la zone euro. Goldman Sachs aurait empoché près de 300 millions de dollars de commissions pour ces conseils, relevant de l'escroquerie et de faux en écritures publiques. Enfin, et comme mes lecteurs et mes auditeurs le savent bien, Goldman Sachs a placé ses hommes dans de nombreux rouages des sociétés de l'Europe occidentale, à commencer par M. Lukas Papademos - qui fut le banquier central grec qui maquilla les comptes publics de son propre pays avec les équipes de Goldman Sachs et qui fut nommé Premier ministre grec, sans aucune consultation populaire, en novembre 2011 en remplacement de M. Papandreou.

    CONCLUSION : UNE INJUSTICE TROP GRANDE POUR DEMEURER PERPÉTUELLEMENT IMPUNIE

    Tous ces scandales et toute cette injustice commencent à faire trop. Comme je l'avais déjà rappelé naguère - pour un autre sujet -, cette situation me fait irrésistiblement penser aux prophéties des Grecs anciens au sujet de l'inéluctable châtiment de l'orgueil et du mépris, lorsque ceux-ci deviennent par trop démesurés. Les Grecs anciens avaient inventé pour cela les notions d'Hubris et de Némésis. L'Hubris était la folie de l'orgueil et de la démesure qui saisit parfois les hommes. Elle comprenait la folie du pouvoir, mais aussi la violence faite sur autrui, le mépris et les comportements outrageants, le vol de propriété publique ou sacrée. Pour les Grecs anciens, cette folie mentale et comportementale finissait toujours par être punie par la Némésis, mot qui signifie "vengeance", "justice", "indignation" et "destruction". Némésis est la punition fatale qui attend toujours les hommes qui sont victimes de l'Hubris. Or Goldman Sachs, tout comme les États-Unis d'Amérique et tout comme les dirigeants de leur colonie baptisée "Union européenne", s'enfoncent depuis au moins deux décennies dans la folie de l'hubris : ivresse du pouvoir sans freins, démesure d'une cupidité sans limites, mépris des peuples et de leur intelligence, outrages contre le droit, la liberté, la vérité et la justice, viol des âmes et manipulation des consciences, arrogance permanente. C'est pourquoi Némésis va frapper. A coup sûr. Elle a d'ailleurs commencé à frapper. Elle détruit inexorablement les économies et les industries d'Amérique et d'Europe. Elle détruit les tissus économiques et sociaux. Et elle finira par détruire tout l'édifice de l'empire euro-atlantiste. Les souffrances cruelles de la Grèce actuelle préfigurent inexorablement la destruction à venir de l'Union européenne, qui y mettra un terme. Il suffit à l'actuel peuple grec de relire Eschyle pour s'en convaincre.

    François Asselineau 16 janvier 2013 http://royalismesocial.com

  • De la Libye au Mali

    « Pour les Français », tout aurait commencé avec la Libye. C’est tout au moins ce qu’ils pouvaient penser quand Sarko, tout d’un coup, s’en va-t’en guerre contre le chef terroriste libyen, Kadhafi et le fait remplacer par d’autres « rebelles » non moins terroristes et islamistes, actuellement au pouvoir.
    Mais qu’est-ce qu’il est allé foutre en Libye, le Sarko ? Ce n’est même pas une ancienne colonie française, ce pays. La guerre contre les terroristes islamistes ? Même pas ! La France de Sarko - ni celle d’aujourd’hui, ne reconnait le Hamas comme un parti terroriste alors que ce sont les pires criminels terroristes islamistes qui sévissent depuis bien des années.
     
    Quelle mouche l’a donc piqué ? On ne savait pas. N’empêche, qu’il y est allé de bon cœur.
    Pendant ce temps, en Syrie, les civils se faisaient et se font toujours massacrer par Bechar et la France de Sarkozy (et maintenant Hollande) reconnait les rebelles-terroristes islamistes et les aide à prendre le pouvoir.
    Presqu’une année se passe pendant laquelle les armes libyennes transitent sans problème, de Libye vers les terroristes-rebelles-islamistes du Sahel, du Liban, de Gaza et en Syrie.
    Et tout ça, sans que la France ni l’Algérie ni les Usa ne s’en aperçoivent ? Nan !
    Essayons de reprendre depuis le début, s’il vous plait.
    La Libye de Kadhafi est très généreuse avec le Mali. Kadhafi fait les yeux doux aux maliens à grand renfort de dollars et ça a le don de mettre en rogne Bouteflika. Lui, aussi, il lorgne vers le Mali. Et il n’accepte pas - mais alors, pas du tout – de voir le libyen piétiner ses platebandes. Après tout, le Mali et l’Algérie ont une frontière commune mais pas la Libye.
    L’Algérie passe un accord avec les USA
     Quand les terroristes islamistes d’Aqmi – anciens du GIA algérien – commencent à s’installer dans le sud algérien après les années 90 et commencent à  prendre des otages qui leur rapportent beaucoup de dollars, l’Algérie passe un accord «antiterroriste-islamiste-preneurs d’otages» avec les USA. Bouteflika qui veut régner sur le Sahel, se voit bombarder gendarme de l’Afrique subsaharienne par les américains et la condition sine qua none de l’algérien est qu’aucun pays étranger n’entrera dans cette partie africaine pour combattre les terroristes islamistes (1). Pas d’ingérence des occidentaux. Exit, la France, ancienne colonisatrice, dont les ressortissants sont principalement visés par les anciens GIA rebaptisés Aqmi. L’Afrique et ses terroristes islamistes, c’est l’affaire des américains et de l’algérien. De l’algérien, surtout ! Qui ne veut pas de la France.
    Depuis l’indépendance de l’Algérie, on sait que les relations entre la France et l’Algérie n’ont cessé de se détériorer. Même si les Français en font beaucoup trop pour plaire aux algériens, la vieille rancœur algérienne persiste.
    Cependant, elle atteint un niveau de dégradation extrême sous l’ère Sarkozy. C’est, en tout cas, ce que les officiels algériens et français disent et que rapportent les media. Sarkozy serait même devenu persona non grata. Ha ?!
    C’est pourtant Sarkozy qui va épurer la Libye et faire dégager le libyen en y installant à sa place, les rebelles-islamistes. C’est au tour d’Hollande d’aller faire sa cour auprès de l’algérien. (Avant et après son élection)
    Un deal entre le président algérien et le candidat à la présidence française
     On peut supposer qu’il y a eu un deal entre le président algérien et le candidat à la présidence française. Du style « je fais voter les algériens de France pour toi mais, en échange »…
    Le socialiste est élu. Pour endormir les français, il déclare que la France va faire repentance auprès des algériens pour améliorer les relations entre les deux pays. Ce qu’ils s’en foutent les algériens de la repentance. Ce qu’ils veulent c’est bouffer. Et ça, ce n’est pas le souci premier de Bouteflika.
    De l’enfumage. De l’enfumage pour détourner l’attention des français sur ce qui se trame.
    Pendant ce temps-là – environ six mois - les algériens laissent allègrement les barbares islamistes s’installer au Nord du Mali sans broncher (alors qu’ils ont de quoi éradiquer les terroristes d’Aqmi et les autres – ils nous l’ont prouvé ces derniers jours). Pour le gendarme en chef de l’Afrique subsaharienne qui devrait lutter contre les sanguinaires islamistes, il est plutôt muet, le Bouteflika ! Les américains, aussi.
    Donc, arrive Zorro Hollande !
    Il n’y a que l’Algérie et la France
    au secours du Mali
     Hollande qui a dit, dans un premier temps – on s’en souvient - que la France n’avait pas à se mêler de ce qui se passait en Afrique. Hollande qui a laissé les maliens du Nord se faire massacrer par les islamistes parce que l’Afrique de papa n’existait plus.
    Hollande qui a attendu à peu près neuf mois après son élection - juste le temps qu’il fallait pour ne pas trop paraître à la botte de l’algérien – Hollande, donc, le repenti au nom de la France, déclare la guerre aux terroristes islamistes… au Mali. Tout seul. Comme un grand !
    Ha ! Mais…. Qu’est-ce que vous croyez ! C’est un grand guerrier l’Hollande.
    Sauf que… le seul appui qu’il a reçu, l’Hollande, c’est de Bouteflika qui lui donne – tout de suite - l’autorisation de survoler « SON » territoire algérien ! Ha ! Mais c’est pas rien, un coup de main pareil ! Surtout quand on connait l’algérien.
    Du coup, y a plus personne qui bronche. Ni les Usa ni les Européens ni les Africains ni les palestiniens ni les russes… Le Monde entier est muet.
    Il n’y a que l’Algérie et la France au secours du Mali.
    Et, pour faire un peu plus vrai, on monte un spectacle après quelques jours du débarquement français au Mali, « une prise d’otages » avec un commando terroriste islamiste qui vient… d’Algérie et que les algériens vont dégommer - avec les otages en prime. On fait pas de quartier chez ces gens-là. Mais la France excuse la méthode. Mieux, elle l’approuve. Hollande, himself, avoue qu’il n’y avait pas d’autres moyens pour répondre à des islamistes. Tuer TOUT le monde. Pensez-vous qu’il puisse désavouer la tuerie des « forces spéciales » de Bouteflika ?
    Mais quel cinéma, ils nous montent ces deux présidents-là !
    Toutes les anciennes colonies d’Afrique de l’Ouest sont des
    réservoirs à fric dans lesquels se servent sans compter les
    dirigeants français
    En résumé :
    Sarko dégage la Libye. Hollande joue à Robin des Sables au Mali.
    Qui est gagnant dans cette affaire ? Bouteflika, président à vie d’Algérie, qui lorgnait le Mali et qui ne voulait pas se faire bouffer par la  Libye.
    Et la France, toujours cocue, a engagé un tas de fric de ses contribuables et la vie de ses hommes pour aider l’Algérie à se poser en libératrice du Mali.
    Et pendant cet enfumage d’un feu de tout bois, on ne parle plus des syriens qui s’en vont à l’abattoir chaque matin que Dieu fait.
    Et que se passe-t-il en Syrie ?
    Les Russes ont déployé leurs forces armées en Syrie et en Méditerranée.
    Les iraniens ont fait de même et ont passé le canal de Suez pour venir se positionner près des côtes syriennes.
    Et on commence à murmurer du bout des lèvres que, aux environs de Noël, Bechar aurait usé de ses armes chimiques contre la population à Homs.
    Et s’ils nous disaient la vérité, pour une fois, tous ces dirigeants de la planète qui magouillent à qui mieux-mieux pour se partager à nouveau le monde après une troisième guerre mondiale ?
    Les musulmans veulent manger le monde. Mais ils sont déjà en train de s’éliminer entre eux. C’est pas une mauvaise idée. De là à mêler la France dans leurs tueries parce que celle-ci serait redevable d’avoir tenté de les civiliser il y a à peu près cent ans… C’est une autre histoire.
    Contrairement à ce qu’affirment nos dirigeants, il vaudrait mieux couper radicalement le cordon avec ces anciennes colonies qui n’ont jamais évolué. Barbares ils étaient, barbares ils resteront.
    Seulement voilà, le fric qu’ils ont gagné grâce au pétrole qu’on leur a trouvé, joue un grand rôle dans la vie de la France endettée jusqu’au cou. L’Algérie, la Syrie, toutes les (anciennes) colonies d’Afrique de l’Ouest sont des réservoirs à fric dans lesquels se servent sans compter les dirigeants français et aujourd’hui, ils ont rajouté le Qatar.
    Et tous ces gens sont en guerre. Pas seulement au Moyen orient.

    (1) cf/ les prises en otage des français depuis plusieurs années dans ces régions et l’inaction forcée de la France pour les faire libérer. Quant à la méthode des «forces spéciales algériennes» à Aïn Aminas, elle nous fait tristement penser à la manière dont ils ont maquillé les meurtres des moines de Tibihirine. On tire dans le tas et on tue tout ce qu’il y a en bas. Après, on peut toujours dire qu’on n’avait pas le choix ou on dit : c’est pas moi, M’sieur !)

  • Florence Cassez, de retour en France, élargie et innocentée

    Au cours des premiers mois de l’année 2011, l’activité diplomatique de la France, sous la houlette du président Sarkozy et de son ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, s’est concentrée sur les relations avec le Mexique qui détenait en prison une ressortissante française arrêtée en décembre 2005 en même temps qu’un terrible gang de kidnappeurs.
    De cette affaire de pur droit commun la France a fait presque un casus belli jusqu’à provoquer l’annulation de l’Année du Mexique en France.
    A l’époque Polémia a publié plusieurs articles concernant cette mauvaise farce. Nous en reproduisons un ci-après et nous invitons nos lecteurs à en relire deux autres dont ils trouveront les références en bas de page.
    Polémia

    Affaire Cassez : halte à la diplomatie émotionnelle !

    Le président de la République et sa ministre des Affaires étrangères ont choisi de sacrifier la relation entre la France et l’un des pays les plus importants d’Amérique latine, le Mexique, officiellement au nom de « l’innocence d’une Française », en réalité au nom d’une pitoyable stratégie de communication émotionnelle à usage purement intérieur.

    L’instrumentalisation du sentiment s’est désormais complètement substituée, dans tous les domaines (sécurité, justice, économie…), à la vraie politique, laquelle consisterait à traiter en profondeur la racine des problèmes. Nos gouvernants ne savent plus que larmoyer, devant des micros, tout en s’agrippant aux caméras des familles de victimes.

    Attardons-nous un instant sur le fond de cette lamentable affaire Cassez. En décembre 2005, l’arrestation d’Israel Vallarta Cisneros et de sa compagne française, Florence Cassez, sonne le glas d’un terrible gang de kidnappeurs, « Los Zodiacos » lequel s’est rendu coupable de dizaines d’enlèvements, d’assassinats, de tortures et de viols. Plusieurs victimes, hommes, femmes et enfants témoignent et accusent Florence Cassez d’avoir participé aux séquestrations d’otage (qui se passaient dans le ranch où elle vivait avec son compagnon).

    Voici un extrait du témoignage écrit de la dernière victime du clan « Los Zodiacos », paru dans la presse mexicaine et bien sûr occulté par la presse française :

    « Mon nom est Cristina Rios Valladares. J’ai été victime d’une prise d’otage, aux côtés de mon époux Raul et de mon fils Christian qui avait 11 ans (…) Nous avons appris la nouvelle de la peine de prison que Florence Cassez méritait, cette femme dont j’avais écouté la voix à maintes reprises pendant ma captivité. Une voix d’origine française qui bourdonne encore aujourd’hui dans mes oreilles. Une voix que mon fils reconnaît comme celle de la femme qui lui a pris du sang pour l’envoyer à mon époux, avec une oreille qui lui ferait penser qu’elle appartenait à mon fils (…) Maintenant j’apprends que cette Florence réclame justice et clame son innocence. Et moi j’entends dans ces cris la voix de la femme qui, jalouse et furieuse, hurlait sur Israel Vallarta, son petit ami et chef de la bande, que s’il recommençait à s’approcher de moi, elle se vengerait sur ma personne ».

    Contrairement aux partis dominants qui, à l’unisson, semblent vouloir faire de Florence Cassez un nouveau Dreyfus, nous ne voulons pas être définitifs sur cette affaire. La reconstitution spectaculaire devant les caméras de la télévision mexicaine, au lendemain de l’arrestation, en 2005, obéissait sans doute à une volonté de la part du gouvernement mexicain de médiatiser son action de répression de ce qui est un véritable fléau au Mexique : les enlèvements de personnes privées avec demande de rançon et mutilations. N’oublions pas que le président mexicain est confronté à des gangs criminels et des cartels qui, depuis 2006, ont fait plus de 30.000 morts dans ses forces de sécurité. Il s’agit d’une véritable guerre, et c’est la raison pour laquelle le petit caprice émotionnel du Tout-Paris n’impressionne guère les Mexicains. Il n’en demeure pas moins que cette reconstitution a contribué à ternir la procédure judiciaire mexicaine ; mais il faut raison garder : elle ne doit pas en effacer le contenu.

    La vérité, c’est que le Mexique, grand pays membre de l’ALENA, et puissance importante de l’Amérique latine, dispose d’un vrai système judiciaire, et que les faits sont accablants pour Florence Cassez. Les témoignages sont là, et il est difficile par ailleurs (simple remarque de bon sens) de faire croire que Florence Cassez ait pu vivre pendant autant de temps dans un ranch où s’activaient une bande de tueurs, avec des armes et des munitions partout, des otages cachés et souvent torturés, ceci sans n’avoir jamais rien remarqué ! On la sent en tout cas beaucoup moins naïve depuis qu’elle s’occupe de sa défense et que, de derrière les barreaux et depuis son téléphone mobile, elle dicte au président de la France la politique qu’il faut suivre.

    Au moment où la diplomatie française semble définie par la famille Cassez, il convient de remarquer que celle-ci n’a pas toujours dit la vérité. Ainsi, les parents de Florence Cassez ont-ils affirmé à la presse française qu’ils ne connaissaient pas le compagnon de Florence, Israel Vallarta. Manque de chance, la presse mexicaine a publié les photos de Bertrand Cassez, le père, en train de trinquer avec Israel Vallarta dans le ranch Las Chinitas, à 29 km de Mexico !
    Cette affaire me fait penser à celle des deux Françaises, Sarah Zaknoun et Cécile Faye, emprisonnées en 2008 en République dominicaine pour trafic de drogue, et graciées en décembre 2009 par le président dominicain à la suite d’une campagne médiatique puis politique, depuis Paris. Je suis personnellement bien placé pour savoir que dans cette affaire, le même impératif médiatique et émotionnel faisait office de politique et écrasait le fond du dossier. Heureusement pour les deux gentilles « vacancières », le président dominicain voulait faire plaisir à la France et à son président. Mais la justice dominicaine n’avait pourtant pas été prise d’hallucination collective, pas plus que celle du Mexique et des victimes qui ont témoigné !

    Il semble donc que dans notre pays, il y a des théories du complot autorisées et d’autres qui ne le sont pas. Il est par exemple autorisé et même encouragé de penser (reprenez les chroniques de pseudo-experts de la Russie après le récent attentat de l’aéroport de Moscou) que les Russes s’infligent des attentats tout seuls, comme il est manifestement souhaitable de penser qu’une Française puisse être victime d’un gigantesque complot hier dominicain, aujourd’hui mexicain. Décidément, ne sont pas forcément xénophobes ceux que l’on croit. A lire la presse aujourd’hui, l’Amérique latine c’est Tintin chez les Picaros ou l’Oreille cassée, au choix. Ah ces Mexicains, tous des « sergents Garcia » corrompus !

    Je pense aussi à l’affaire Cesare Battisti, ce terroriste italien d’extrême gauche, que les médias français s’étaient mis en tête de faire libérer, au mépris de la justice italienne et des relations avec ce pays ami. On y a retrouvé les traditionnelles leçons de morale françaises, le mépris pour nos voisins et amis, le déni de justice et de souveraineté d’un partenaire de l’Union européenne.
    Je pense aussi à la gestion de l’affaire Bétancourt (la première, celle d’Ingrid), qui fut lamentable pour nos relations avec la Colombie.

    Nous avons tout faux dans ces affaires ! Non seulement, à chaque fois, il est beaucoup plus probable que nous nous préoccupions de coupables que d’innocents, mais qui plus est, nous affichons devant le monde entier une arrogance sans nom, un mépris pour la justice et la souveraineté de ces pays, comme si d’ailleurs notre justice et notre démocratie étaient exemplaires !

    En définitive, le problème fondamental de notre diplomatie en Amérique latine ne tient-il pas au fait que nos gouvernants n’y aient aucune habitude de vacances ? S’ils avaient des villas en Colombie, ou s’ils se doraient sur les plages du Mexique, plutôt qu’en Tunisie ou en Egypte, peut-être feraient-ils preuve de moins d’arrogance ? Avec beaucoup d’humour, Elisabeth Lévy suggérait que Florence Cassez avait la chance que le Mexique ne s’intéresse pas à l’avion Rafale, sinon elle serait oubliée depuis longtemps, par le pouvoir… et aussi par les médias !

    Ces opérations médiatiques à usage intérieur, qui visent ici, notamment pour la ministre des Affaires étrangères, à se refaire à bon compte une image émotionnelle positive après l’affaire de Tunisie, ne sont pas dignes du gouvernement de la France. Cette politique émotionnelle, « du coup médiatique », qui contamine jusqu’à notre politique étrangère, est devenue absolument insupportable ; elle finira d’ailleurs par se montrer contre-productive pour ceux qui en usent. Car si les Français ont des émotions et peuvent tomber dans ce genre de piège, ils comprennent par ailleurs de plus en plus que le pays est gouverné dans l’instant, sans vision stratégique, et que sa tête se pose de moins en moins la question du Bien commun.

    Aymeric Chauprade
    Realpolitik
    15 février 2011
    repris par Métapo infos

    Correspondance Polémia - 17/02/2011

    Polémia  25/01/2013

    Voir :

    Affaire Cassez : tension entre Paris et Mexico 
    L’affaire Cassez vue de Mexico

  • « Géopolitique de la France/ Plaidoyer pour la puissance », de Pascal Gauchon

    Le livre de Pascal Gauchon Géopolitique de la France/ Plaidoyer pour la puissance était indispensable. Face à la morosité nationale et à la grande plainte de la décadence voire de l’effacement de la France il était important de porter un regard et de formuler des constats froids, objectifs et intellectuellement impartiaux sur l’état actuel de notre patrie. Pour ce faire P.Gauchon s’est livré à des recherches historiques, géographiques, économiques, politiques, fouillées et particulièrement brillantes, qui lui ont permis d’établir le bilan géopolitique de la nation française en 2012. Pour le lecteur certaines de ses vérités sont plaisantes et rassurantes à entendre. N.R. 

    Des atouts majeurs

    La position de la France lui permet de jouer un rôle inégalable de carrefour et de passage. Le déséquilibre traditionnel entre Paris et la province a été partiellement pallié par la décentralisation et l’Aménagement du territoire qui a atteint ses objectifs essentiels. Il n’en demeure pas moins que Paris dirige toujours la France et que la région parisienne est une carte maîtresse de la France face aux autres métropoles du continent. P. Gauchon considère également que les DOM TOM représentent une présence mondiale et surtout l’atout de la deuxième zone économique exclusive au monde malgré le coût budgétaire : 12,7 milliards d’euros en 2009.

    La France dispose d’infrastructures de qualité : infrastructures matérielles : transports publics, énergie nucléaire, même si elle est fortement contestée, voiries et bâti de qualité ; infrastructures immatérielles ensuite : système financier relativement prudent et de haute technicité, système éducatif en crise permanente mais dont le classement mondial ne reflète pas la valeur et le niveau réels, une position dans la recherche et le développement qui est loin d’être aussi désastreuse qu’on le dit, hôtellerie et commerce qui ont marqué de gros progrès ; enfin les Français eux-mêmes, qui ne travaillent pas assez mais dont la productivité est l’une des premières au monde. Malgré cela la compétitivité française est menacée et ne tient pas seulement au coût du travail.

    Au plan économique la France est toujours la cinquième puissance économique mondiale, même si cette place est fragile et menacée, avec une large palette d’activités : l’agriculture avec son corollaire l’industrie agroalimentaire, une industrie qui souffre, qui délocalise et dont le solde commercial est déficitaire mais qui a été au rendez-vous de la réussite dans de nombreux domaines : aéronautique, armement, télécommunications, réacteurs nucléaires, pharmacie, matériel ferroviaire. Enfin la France dispose d’un poids réel dans le monde en termes de services et de tourisme. En revanche, P. Gauchon fait ressortir le déficit du commerce extérieur tout en soulignant que le masochisme français néglige les rentrées d’invisibles.

    Elites et musulmans : des tendances sécessionnistes fortes

    Au plan de la politique intérieure la France constitue un modèle très ancien d’Etat nation qui résulte de la volonté de vivre ensemble. P. Gauchon constate que la Constitution de la Ve République résiste au temps, ce qui est capital après des décennies d’instabilité et d’institutions faibles. Il montre la constance des choix géopolitiques fondamentaux, quels que soient les gouvernants successifs. En revanche, le modèle français hérité de l’après-guerre : poids de l’Etat sur l’économie, coexistence d’un secteur public important avec un secteur privé, laïcité, protection sociale, qualité du service de santé, se trouve clairement en crise. La France souffre d’un excès d’Etat et les réformes qui sont réelles sont lentes. Enfin, P. Gauchon souligne que le modèle français souffre de tendances sécessionnistes fortes : celles des élites, celles de la pratique religieuse des musulmans et celles des régions.

    La France, plus que d’autres pays, dispose d’un « soft power », c’est-à-dire une influence, d’une grande puissance. La France demeure le pays de la liberté et des droits de l’homme. La francophonie constitue un atout réel même si l’anglais progresse. La France est aux yeux de beaucoup dans le monde le pays de l’art de vivre et des intellectuels et garde une grande capacité d’exporter des biens culturels.

    Puissance extérieure : l’Etat arbitre

    Enfin P. Gauchon arrive au dur de la puissance : le « hard power » dont la France est loin d’être dépourvue. Elle dispose d’une force militaire et d’une capacité de production d’armements qui en fait une puissance militaire de premier rang. Ce constat doit être fortement tempéré par la baisse continue et drastique des budgets militaires, l’intégration de nos armées dans des structures internationales et le recul de nos ventes d’armes. La France dispose également d’une représentation diplomatique importante, la deuxième du monde, trop importante peut-être. Cependant, l’action diplomatique doit tenir compte du poids des entreprises multinationales, des religions et des ONG. Mais la conclusion de P. Gauchon est plutôt optimiste : finalement c’est l’Etat qui arbitre.

    L’ouvrage situe les relations de la France avec le monde :

    • - à l’ouest les puissances anglo-saxonnes sont des alliés mais veillent à ce que la France ne prétende pas à un rôle trop indépendant et les relations avec les USA sont ambiguës qui laissent la possibilité de deux stratégies : chercher une place privilégiée aux côtés des USA, mais la place est prise, ou accentuer les différences ;
    • - la France a joué un rôle majeur dans la construction européenne pour des raisons plus économiques que politiques. Contesté par un nombre croissant de Français, le choix de l’Europe apparaît comme un substitut à la grandeur passée et par conséquent un aveu de faiblesse. En tout cas sa position en Europe se dégrade ;
    • - l’alliance avec l’Allemagne a été privilégiée. Mais elle est remise en cause du fait du déséquilibre croissant entre l’économie et la situation financière des deux pays, même si le couple franco-allemand demeure le moteur de l’Europe ;
    • - les relations avec l’Afrique constituent un héritage économique, culturel, humain, politique et militaire considérable. Mais cet héritage est contesté par des concurrents puissants : les USA et la Chine. Surtout la Françafrique subit des critiques fortes et handicapantes en France et en Afrique ;
    • - la France s’est employée à retrouver sa place dans le monde méditerranéen depuis les années 1960 mais le bilan est moins positif qu’il ne paraît.

    Reprenons la conclusion de l’ouvrage. Celui-ci n’aura pas été inutile s’il a contribué à battre en brèche les idées reçues et à rappeler certaines vérités. La France possède des atouts exceptionnels. Elle a le droit de défendre ses intérêts avec réalisme et, pour ce faire, elle doit lever les contraintes qui l’entravent. Enfin, tout simplement, il est légitime qu’une puissance aspire à la puissance et la France en a les moyens.

    Voilà un bilan, malgré de fortes zones d’ombre, plutôt encourageant à lire. Mais il s’agit d’un constat à un moment donné ou d’une photo. Alors, au vu des contraintes et des dérives, d’ailleurs pour beaucoup énoncées par l’auteur, quel pourrait être le film ? Car enfin la France ne pourrait aspirer à la puissance que si notre Etat nation en avait encore le pouvoir et la capacité et si les élites qui le mènent croyaient en lui et en son avenir.

    Le rêve des élites ? Appartenir à l’oligarchie mondialiste ?

    Ce qu’il est aisé de constater c’est que ces élites ne veulent plus, pour une large partie d’entre elles, de la France. Elles sont dominées soit par des résidus de pensée marxisante soit par l’idéologie mondialiste et européiste dont les médias importants sont le relais et les chiens de garde. Toutes ces élites, qu’elles soient celles de la politique, des dirigeants des grands groupes privés ou de la haute fonction publique, ne rêvent que d’appartenir à l’oligarchie mondialiste. Le concept même de nation est exclu du débat. Prononcer le nom de la France est incongru et fait ricaner. Ces élites ressentent leur légitimité comme vacillante et elles sont vulnérables aux groupes de pression : SOS Racisme, LICRA, collectifs divers et loges, au communautarisme, aux organisations écologistes, aux comités et aux prés carrés des syndicats. En fait, ces élites ont aujourd’hui un pouvoir très restreint et elles sont complices de cette impuissance et de ce déclin : P. Gauchon souligne bien le masochisme intellectuel français. Certaines de ces élites utilisent leur pouvoir contre l’Etat nation et leur propre patrie. C’est ainsi que l’enseignement de l’Histoire de France est doucement et subrepticement écarté afin d’effacer le sentiment de l’identité nationale. Que l’on pense à l’introduction de la théorie du genre dans les programmes scolaires. L’Etat mené par de telles élites est un Etat qui prône l’oisiveté, favorise les minorités sexuelles, encourage la destruction de la famille. Cet Etat, et la Nation derrière lui, est celui du déclin et de l’impuissance.

    L’Etat français sous contraintes

    P. Gauchon fait bien apparaître les contraintes qui pèsent aujourd’hui sur l’Etat français. Reprenons-en certaines dont la liste n’est pas exhaustive :

    • - l’oligarchie mondialiste, qui pèse sur les décisions financières de la France ;
    • - l’Europe, dont les directives l’emportent sur la législation française ;
    • - les idéologies tyranniques, qui brident l’action de l’Etat : l’antiracisme, l’anticolonialisme, l’égalitarisme ;
    • - l’idéologie écologiste qui s’oppose à l’atout de l’énergie nucléaire et d’un prix bas de l’électricité ;
    • - l’euro, qui est une des causes majeures de nos déficits ;
    • - l’idéologie libérale, qui nous a conduits à perdre, comme le souligne l’auteur, notre industrie de l’aluminium et notre sidérurgie.

    Dans ces conditions l’Etat ne peut exercer pleinement et dans le respect des règles républicaines sa puissance et imposer son pouvoir.

    Cet Etat a favorisé ce qu’il appelle une immigration qui est en réalité une irruption incontrôlée de masses humaines qui représentent environ 15% de la population française. Ce phénomène menace notre pays de submersion voire de transfert de population et notre civilisation. Les conséquences sur notre Etat Nation sont lourdes et menacent son pouvoir. C’est tout d’abord le communautarisme appuyé sur des religions actives qui menacent le modèle républicain et laïc français. Aujourd’hui l’Etat en est à tolérer de plus en plus des zones de non-droit mais où en réalité la loi d’autres s’applique. Dans ces conditions le pouvoir de l’Etat ne s’exercera prochainement sur notre territoire que dans les limites de la puissance qui lui sera concédée.

    P. Gauchon a de bonnes raisons de souligner les points forts de l’économie française malgré les faiblesses qu’il relève. Mais elles s’effacent devant deux constats :

    • – Les contraintes imposées à notre économie : euro, 35 heures, droit du travail, libre-échange débridé, délocalisations détruisent notre industrie malgré ses points forts et sont à l’origine de déficits du commerce extérieur que n’arrivent plus à combler les soldes des invisibles ;
    • – La gabegie des finances publiques est à l’origine de déficits gigantesques et d’un endettement angoissant. Le taux de prélèvements obligatoires est devenu insupportable, provoquant la fuite de nationaux et la perte de forces vives. Au travers de ces prélèvements, au transfert de population s’ajoute un transfert de richesses. La situation est telle que, ne pouvant émettre de la monnaie et ne pouvant dévaluer, l’Etat français ne dispose que d’une très faible marge de manœuvre pour mener une politique.

    Enfin, les instruments de la puissance régalienne manquent de moyens ou semblent entrer en perdition. C’est le cas de l’armée dont les budgets sont en récession constante. C’est le cas également de la justice, de la police. L’Etat s’efface sensiblement devant les régions et l’Europe de Bruxelles.

    En fait, la France semble ne plus maîtriser son destin. Elle est trop souvent le jouet d’autres puissances plus fortes et organisées.

    Pouvoir et vouloir

    Et pourtant cette dérive n’est pas évidente et ne reflète pas un sens obligatoire de l’histoire. Comme le souligne P. Gauchon, dans le cadre européen la France est sans doute la nation qui dispose du plus beau potentiel. Mais ses élites ne veulent plus entendre parler d’elle et, positionnée comme elle l’est, elle apparaît plus comme une proie que comme une puissance. Cependant la France a connu des situations pires et s’en est relevée. Les atouts présentés par P. Gauchon seront peut-être les instruments non de la puissance mais du relèvement. Dans puissance il y a le verbe pouvoir. C’est le vouloir qui est absent.

    Nicolas Reilhac
    19/01/2013

    Correspondance Polémia – 25/01/2013

    Pascal Gauchon, Géopolitique de la France -/ Plaidoyer pour la puissance, Editeur Presses Universitaires de France – PUF, 2012, 256 pages.

  • « Qu’est-ce que le keynésianisme ? »

    Répondre à cette question, c’est d’abord s’intéresser à John Maynard Keynes. Car Keynes est inséparable du keynésianisme. On ne peut pas comprendre ce qu’est réellement cet objet idéologico-politique mal identifié si on n’a pas remis son concepteur en contexte. C’est le parcours et la personnalité de John Maynard Keynes qui permet de comprendre la doctrine qui porte son nom.
    Témoignage de première main : « Quand vous demandez leur avis à quatre économistes, vous recevez cinq avis dont deux de John Maynard Keynes. »
    C’est ainsi que Winston Churchill décrivait Keynes : l’homme qui a deux avis à la fois. Et il est vrai que la particularité de Keynes, constamment, fut de ménager,  à l’intérieur de sa pensée, une antithèse en forme de contrepoids. C’était pour ainsi dire dans sa nature, et y compris dans sa nature d’homme privé : homosexuel amoureux de sa femme, témoignant devant le grand public d’une confiance proche de l’arrogance, et pourtant d’une humilité remarquable en face de ses pairs, mathématicien de formation qui ne fit que de l’économie, théoricien de haut niveau qui ne rédigea que des ouvrages de vulgarisation, vulgarisateur qui parsemait ses livres de digressions théoriques pures, proche des milieux pacifistes mais deux fois coorganisateur de l’effort de guerre britannique, élève docile à Eton (le collège le plus huppé de la haute bourgeoisie britannique) mais plus tard souvent en décalage avec l’opinion bourgeoise, Lord Keynes fut un véritable paradoxe vivant, un tissu de contradictions internes parfaitement assumées.
    Si l’on suit le parcours de Keynes chronologiquement, on s’apercevra en outre que cette dualité permanente s’accompagne de ruptures. Keynes est célèbre, entre autres choses, pour avoir fait cette confidence rare chez un économiste : « Quand les faits changent, je change d'avis. Et vous Monsieur, que faites-vous ? » - et cela décrit bien sa pensée : fluide, pragmatique, jamais doctrinaire. C’est pour cette raison, d’ailleurs, qu’il est détesté de tous côtés, et apprécié aussi de tous côtés : en fait, il y a un Keynes pour tout le monde, et un autre Keynes contre tout le monde. Cette conjonction des ruptures et des ambivalences fait partie de l’homme très profondément, et elle fait, aussi, partie de la doctrine qui porte son nom. Une doctrine fondée par un non doctrinaire ?
    Keynes est au départ issu de l’orthodoxie économiste britannique, telle qu’elle est formulée au début du XX° siècle dans l’école d’Alfred Marshall. C’est là, remarquons-le d’emblée, une théorie qui ne « pense » l’économie que dans le cadre du capitalisme. Pour Alfred Marshall, et plus tard pour son héritier John Maynard Keynes, l’économie socialiste est hors sujet. Par hypothèse, on ne s’intéresse qu’à la correcte régulation du capitalisme. Un autre monde est impensable.
    Cependant, cette théorie du capitalisme est aussi critique à son égard : à la différence de la tradition dans laquelle vont s’inscrire par exemple des hommes comme Hayek, Keynes admet que la transparence du marché n’est jamais parfaite, que les décisions des acteurs sont toujours prises sur la base d’informations lacunaires, et qu’en conséquence, la théorie d’une autorégulation pure et parfaite des marchés ne peut être qu’une vue de l’esprit. Donc, à la différence d’un Hayek, qui pense le capitalisme comme une abstraction, Keynes le perçoit dans sa réalité, en fonction de ce que sont « vraiment » ses acteurs, et de leur conduire « réelle ». Il en découle que Keynes, par fidélité avec l’école dont il est l’héritier principal, sera toujours un pragmatique résolu, observateur fin non des règles mathématiques abstraites et de leur application par des acteurs supposés mécanistes, mais bien des hommes, avec leur part d’irrationalité. En profondeur, il faut y voir un parti pris philosophique plus que mathématique, qui rattache Keynes à une filiation réaliste et pragmatique, contre le nominalisme rationaliste (l’œuvre de Keynes a d’ailleurs commencé par un traité de mathématiques, sur les probabilités, dans lequel il attaquait en substance une certaine tendance à « mathématiser » le réel indépendamment des conditions de l’observation). Le tout fait qu’on pourrait définir le « paysage idéologique » où évolue Keynes, dès l’origine, comme un « capitalisme à visage humain » : un système de mathématisation du monde d’où le facteur psychologique n’est pas évacué.
    Cette inscription de Keynes dans la tradition de Marshall explique les ruptures qui ont jalonné son parcours : en réalité, John Maynard Keynes est toujours resté fidèle à l’esprit de l’école fondée par Alfred Marshall, et ses ruptures sont tout simplement la conséquence des faits, tels qu’il les a analysés selon la méthode de Marshall lui-même. Keynes est au « marshallisme » un peu ce que Lukacs, d’une autre manière et dans un autre monde, fut au marxisme : le disciple qui comprend que pour rester fidèle à l’esprit du maître, il faut s’éloigner de la lettre de son œuvre.
    Dans le parcours de Keynes, il y a en effet deux grandes ruptures, deux moments-clefs, où le brillant professeur de Cambridge rompt symboliquement avec son milieu, pour proposer une voie révolutionnaire – au sens où une révolution peut sauver un système en le bouleversant de l’intérieur.
    La première rupture survient après la Première Guerre Mondiale. Keynes, qui approche à l’époque des quarante ans, a été chargé de la gestion de la dette britannique. À ce titre, il est qualifié pour représenter le Trésor aux négociations de paix, en 1919. Il prend à cette occasion une position hétérodoxe : pas de réparations, annulation des dettes de guerre pour rendre possible une relance économique globale, et un plan de soutien à l’investissement en Europe. Il faut bien comprendre ici que Keynes parle d’un point de vue britannique : l’annulation des dettes, c’est le sauvetage d’une économie anglaise en passe d’être définitivement dépassée par son nouveau créancier, les USA ; mais il parle aussi, au-delà, d’un point de vue européen : pas de réparations, un plan de relance par l’investissement, c’est la possibilité de sortir le continent de ses déchirements, et d’ouvrir une nouvelle ère de prospérité. Les USA refusent l’annulation des dettes, la France exige les réparations allemandes : Keynes échoue, et le payera par une véritable dépression nerveuse. En l’occurrence, on peut considérer, au vu de la suite des évènements, que s’il avait été écouté, le monde aurait probablement fait l’économie du nazisme et de la Seconde Guerre Mondiale en Europe. Quant à la question de savoir si son échec provient de l’incapacité de la Grande-Bretagne à faire prévaloir ses visées, ou du peu d’enthousiasme que le point de vue de ce jeune haut fonctionnaire soulevait dans la City londonienne elle-même, cela reste en débat.
    La deuxième rupture survient progressivement entre la fin des années 20 et le début des années 30, quand Keynes élabore progressivement une théorie de la monnaie en rupture avec le système classique de l’Empire Britannique, l’étalon-or. Pourquoi cette rupture ? Parce que Keynes a compris que l’Empire, pour se maintenir, allait avoir besoin de relancer une phase de croissance, puisque le système de répression des forces productives touchait au terme de sa logique. Il n’est pas absurde de voir dans Keynes un pragmatique, qui souhaite que l’on injecte, dans le capitalisme de l’étalon-or, une dose de monnaie de crédit juste suffisante, ni trop ni trop peu, pour relancer une machine constamment sur le point de se gripper. Si l’on veut bien considérer que la monnaie de crédit servant à l’économie physique de production constitue une force de socialisation de fait (l’inflation venant rogner la rente, donc redistribuer), on peut même admettre que Keynes, ce Keynes issu de la deuxième rupture et que l’on répute « keynésien », c’est : une pincée de socialisme dans le capitalisme, pour que le capitalisme surmonte ses contradictions internes. Sur le plan de la théorie pure, cet ajustement idéologique est justifié (habillé ?) par une nouvelle modélisation du processus de fixation des prix.
    Il est à noter, à ce propos, que lors de cette deuxième rupture, Keynes, l’homme de Cambridge, directeur du très influent Journal de l’économie, obtint gain de cause contre Hayek, l’homme de la London School of Economics. Ce fut la première bataille entre ce que nous appelons aujourd’hui les néolibéraux et ce que nous appelons les keynésiens – bataille remportée par les disciples de John Maynard Keynes. Sans entrer dans des détails techniques complexes, cette victoire des keynésiens s’explique par la supériorité manifeste de la théorie de Keynes, quand il s’était agi d’expliquer la déflation des années 30 : Keynes, en montrant que l’investissement et l’épargne étaient déconnectés parce que venant d’acteurs différents, a fourni la clef pour comprendre selon quels mécanismes et à quel rythme un excès d’épargne pouvait entraîner un processus de contraction de l’activité. Ou si l’on préfère : en admettant, contre les postulats libéraux, la non-rationalité des acteurs au regard des enjeux globaux, Keynes est parvenu à expliquer comment la loi des rendements décroissants, constatée par Marx bien plus tôt et admise dans la théorie keynésienne, pouvait être contrebalancée par une politique monétaire adaptée, en « euthanasiant » la rente à travers un accroissement régulier de la masse monétaire, créateur d’activité réelle à hauteur de la compensation exigée par les rentiers. De l’inflation soigneusement mesurée, comme chimiothérapie du cancer représenté par le capital spéculatif, machine à phagocyter l’économie réelle – ou encore : comment l’on peut, en socialisant l’investissement via la création monétaire, faire fructifier le capital dans son ensemble, rémunérant ainsi y compris celui qu’on avait sur-accumulé (le socialisme sauvant le capitalisme). Le tout soigneusement empaqueté dans une théorie mathématique destinée à cautionner ce qu’il faut bien appeler un choix idéologique de pondération – théorie mathématique au demeurant fort intéressante.
    La Grande-Bretagne dévalua la Livre Sterling en 1931, et s’en porta effectivement très bien. Ce fut le seul grand pays capitaliste pour lequel les années 30 furent, à tout prendre, plus prospères que les années 20. Keynes, en revanche, échoua à se faire entendre de Roosevelt. C’est par abus de langage qu’on répute « keynésienne » la politique de Roosevelt, sauf à considérer que quiconque injecte un peu de socialisme dans le capitalisme est automatiquement un keynésien. Roosevelt refusa toujours la théorie keynésienne stricto sensu : veillant à encadrer les déficits publics, il fut interventionniste par l’investissement direct, sans faire confiance à la politique monétaire comme instrument premier. En réalité, si l’on remonte à la racine du problème, on verra que Keynes, homme de l’Empire Britannique, a voulu utiliser la Banque comme vecteur de la « dose de socialisme à injecter dans le capitalisme », tandis que Roosevelt préférait utiliser l’Etat fédéral américain, directement. Les deux avaient bien compris qu’il fallait, pour sauver le capitalisme, lui faire intégrer un contrepoids socialiste ou pseudo-socialiste. Mais Keynes aurait voulu que cette intégration ne remît pas en cause le rôle central de la Banque, à travers la direction privée des entreprises, alors que Roosevelt, lui, voulait au contraire qu’elle fût l’occasion de mettre la Banque sous contrôle. Derrière la querelle des économistes, la lutte des pouvoirs. Le social-capitalisme de Keynes et de la haute finance londonienne n’était pas celui de Roosevelt, l’homme de Washington.
    C’est bien ainsi qu’il faut comprendre la position historique de John Maynard Keynes, et la nature de ce qu’il est convenu d’appeler le « keynésianisme ». En réalité, si l’on définit le capitalisme comme un système de contrôle et de pouvoir indirect à travers l’outil monétaire, système qui permet de piloter les acteurs sans que ceux-ci sachent qu’ils sont contrôlés, en les plaçant dans une situation pré-cadrée où ils voudront agir conformément aux intérêts du système d’ensemble, le keynésianisme est la doctrine qui consiste à énoncer que le pilotage doit rester souple au niveau du centre, à travers une politique monétaire flexible, afin de compenser les rigidités que la somme des irrationalités chez les acteurs de base ne peut manquer de susciter. En ce sens, on pourrait dire, en guise de boutade peut-être, que si le néolibéralisme, c’est l’arbitraire bancaire le plus brutal, l’arbitraire des marchés soi-disant autorégulés, le keynésianisme, quant à lui, c’est le despotisme bancaire éclairé.
    On comprend dès lors pourquoi, depuis quelques mois, des organes de presse jusque là frénétiquement néolibéraux semblent s’être convertis au keynésianisme bon teint : c’est qu’après des décennies d’arbitraire néolibéral, il va falloir, pour sauver un système de pouvoir miné par ses contradictions internes, réinventer une forme de despotisme éclairé, donc keynésien.  Le fine tuning (ajustement précis) du policy mix (gestion combiné de la masse monétaire en expansion et des investissements publics d’infrastructure), dans le cadre d’un interventionnisme public assumé, semble sur le point de faire son grand retour, puisqu’une fois de plus les marchés attendent leur salut de l’Etat. Certes, on n’en est pas encore là (la politique Obama n’est pas keynésienne, ni même rooseveltienne au demeurant : c’est à peu près celle de Hoover en 1930-1931). On n’en est pas encore là, mais on y vient tout doucement…
    Et plus profondément, c’est à l’échelle du système financier international que le keynésianisme, à nouveau, est convoqué au chevet d’un capitalisme presque tué par ses excès. En 1945, avant Breton Woods, Keynes, remarquable collaborateur du gouvernement Churchill, proposa la constitution d’une monnaie mondiale, appuyée sur un étalon-or mobile : le bancor. A Breton Woods, les USA se chargèrent de rappeler à la Grande-Bretagne qui était le vrai patron, et la proposition de Lord Keynes fut enterrée : Dollar as good as gold. Sept décennies plus tard, il se pourrait bien que le bancor ressorte du placard.
    Michel Drac http://www.scriptoblog.com