Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

international - Page 750

  • Un procès de Nuremberg pour Poutine ?

    « Les nazis russes exterminent les mutins humanitaires d’Alep ». C’est une émission de la télé française, on est le 20 octobre sur Antenne 2. Courageux, les candidats de la droite primaire expliquent comment on va châtier le tzar. Oubliée la présence sacrée et pacifiante de l’OTAN et de l’Amérique en Irak, Libye, Syrie, Colombie ou ailleurs. Il faut détruire la Russie et accueillir du réfugié à la tonne.

    Vladimir Poutine devrait se méfier : car il va finir pendu au prochain procès de Nuremberg. Il ne semble pas avoir compris à qui il avait affaire.

    Vladimir Poutine sera pendu quand nos preux chars occuperont Moscou mieux qu’Hitler et Napoléon n’avaient su le faire. Il est vrai qu’à l’époque la Russie était vaguement aidée par l’Angleterre ou par le monde anglo-saxon. Mais cette fois-ci « tout le monde » est contre elle et son tzar imprudent !

    Adolf Hitler sert ici de modèle à l’occident, et on n’a pas détruit le lieu de naissance de l’ex-monstre pour rien. Fin du repentir.

    C’est le philosophe libertarien Butler Shaffer qui explique dans son test sur Hitler (voyez en ligne son brillant The Wizards of Ozymandia) que ses étudiants démocrates pensent comme le führer : ils sont végétariens, contre le tabac, contre le harcèlement sexuel, pour les interventions humanitaires, pour la nature relookée, et pour la colonisation de la Russie annoncée dans Mein Kampf. Ils sont aussi contre la possession d’armes, comme Hillary, et comme Adolf. Des fois que les citoyens voudraient se protéger de la folie étatique en démocratie. Mais les citoyens en France sont là pour tweeter ou pour se faire écraser (impôts, lois, camion fou?).

    Hitler aussi était contre les excès de vitesse. Et il s’est allié aux islamistes rebelles du Caucase pour détruire la Russie. Un modèle je vous dis. Il était antisémite ? Mais le seul pays occidental correct avec la Russie est Israël. Benjamin Netanyahou sait mieux que Juppé ou Lemaire qui a libéré Auschwitz. Il l’a dit d’ailleurs. La France socialiste a voté les pleins pouvoirs à Pétain. Ils étaient même 666 à le faire (voyez mon Mitterrand).

    Et les Français sont bien contents, parfaitement d’accord, enthousiastes, dirait Céline en 39. Le nez dans le tweeter.

    C’est que l’occident ne recule jamais quand il s’agit de principes, d’humanité ou de conscience universelle, et il l’a déjà montré bravement au cours des dernières cent années. L’occident a bombardé l’Europe de fond en comble, il a livré la Chine et la moitié de notre continent au communisme, il a encouragé la destruction turque de notre Asie mineure grecque, saccagé ses empires coloniaux pour que se multiplient les dictatures en Algérie et ailleurs en Afrique noire, il a détruit l’Irak, armé les guerres civiles en Yougoslavie, en Libye, en Syrie (souvent au détriment des chrétiens orthodoxes), et maintenant en Ukraine où le gouvernement insurrectionnel local a établi sa tyrannie et veut déclencher la énième guerre mondiale que l’on imputera à la Russie et à son tzar éternel.

    On sera tous aussi vengeurs que l’ex-patron de l’OTAN, ce Rasmussen qui déclencha l’opération des BD sur Mahomet et imposa à son église luthérienne la bénédiction du mariage homosexuel. Il pantoufle chez Goldman Sachs depuis lors, flanqué du Barroso.

    Avant de désosser la Russie au nucléaire avec Hillary, on nous aura bien sûr fait renoncer à son gaz et tripler notre facture énergétique avec l’huile de ricin venue du fracturé Far West.

    Céline avait aussi tout dit :

    « Une telle connerie dépasse l’homme. Une hébétude si fantastique démasque un instinct de mort, une pesanteur au charnier, une perversion mutilante que rien ne saurait expliquer sinon que les temps sont venus, que le Diable nous appréhende, que le Destin s’accomplit. »

    Cette affaire se terminera par une nouvelle session de pendaisons. On regardera tout ça à la télé. Et ce jour-là nous serons tous pendus aux cordes vocales de BHL. Tout cela fera du bruit pendant quelques heures, comme disait Voltaire.

    http://www.voxnr.com/4995/un-proces-de-nuremberg-pour-poutine

  • France 24 au Donbass ? Mensonges, trafiquages et mauvaise foi, un reportage passé au crible de la réinformation

    Le reportage d’Elena Volochine récemment diffusé sur France24 présente un trafiquage honteux des images et des personnages, pour leur faire dire l’inverse de ce qu’elles disaient en réalité au moment du tournage, ce qui est assez facile à faire avec les techniques actuelles de traitement des images quand le but poursuivi est la désinformation.

    Le décryptage de ce brûlot de France 24 est l’occasion de faire un état des lieux de la situation sur la ligne de front du Donbass aujourd’hui. Une guerre un peu oubliée en raison des événements de Syrie, mais qui continue de façon larvée, avec des morts, des prionniers, et où les troupes de Kiev continuent de bombarder journellement un secteur ou l’autre des républiques de Nouvelle-Russie, sans que Merkel ou Hollande, signataires des accords de Minsk, n’obligent leur protégé Porochenko à respecter les engagements qu’il a également signés.

    Exemple de manipulation des images:

    « Des camions aux plaques d’ immatriculation de l’armée russe » commente Eléna Volochine de France 24, dans son reportage sur le Donbass. Sur la plaque du camion qu’elle montre, nous lisons, « дк 4980 », дк (=DK) de Donetsk, qui indique, non pas une immatriculation de l’armée russe, mais une immatriculation de la République de Donetsk. Tout le reportage est à l’avenant.

    Dans la vidéo ci-dessous, Christelle Néant, une autre journaliste qui était présente lors des prises de vues du reportage de France24, a passé au crible, à l’appui d’images, ce brûlot signé Eléna Volochine:

    Lire la suite

  • Syrie : Avertissement de Moscou !

    Débat avec la participation de Fabrice Beaur, expert pour l’ONG EODE depuis Moscou, Laurent Ozon, analyste des questions internationales depuis Paris, ainsi que Bahar Kimyongur, journaliste depuis Bruxelles.
    Source: presstv.ir
  • Qaraqosh la chrétienne a été libérée du joug de l’EI

    Irak - L’armée a atteint samedi le centre de cette ville proche de Mossoul, et procédait à son nettoyage.

    Image : Twitter - @bbcworld

    L’armée irakienne a repris samedi la ville majoritairement chrétienne de Qaraqosh, contrôlée depuis 2014 par le groupe terroriste Etat islamique (EI). Cette avancée s’inscrit dans le cadre des opérations en cours pour dégager les abords de Mossoul, fief de l’EI dans le nord de l’Irak.

    Des unités de l’armée ont atteint le centre de Qaraqosh, ville située à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Mossoul. Elles menaient une opération de nettoyage à travers la ville, qui a été vidée de sa population en 2014, lorsque les djihadistes ont mené une offensive-éclair dans le nord et l’ouest de l’Irak.

    Avant de s’attaquer à Qaraqosh, des unités spéciales de l’armée irakienne avaient reconquis, cette semaine, Bartella, une autre localité chrétienne au nord de la ville.

    Un militaire américain a estimé à moins de 200 le nombre de combattants djihadistes encore présents à Qaraqosh. « J’ai vu des barricades, je suppose qu’il y a des tranchées et des tunnels entre les bâtiments », a-t-il ajouté sous le sceau de l’anonymat.

    L’armée irakienne s’efforce de progresser vers Mossoul à partir du sud, tandis que les combattants kurdes, les peshmergas, tiennent les fronts à l’est et au nord de la métropole. [....]

    La suite sur Tribune de Genève

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Qaraqosh-la-chretienne-a-ete

  • Qatar, Arabie Saoudite : Quand la France entretient des relations avec des pays qui financent l’islamisme

    « Nos très chers Emirs ». Tel est le titre d’un livre consacré aux relations qu’entretiennent la France avec les monarchies du Golfe.

    Pour les journalistes et ex-otages Christian Chesnot et Georges Malbrunot, les gouvernements français successifs se sont montrés complaisants avec des pays qui financent une idéologie qui nous menace et des réseaux terroristes que nous ciblent.

    Sous Sarkozy, c’est la lune de miel avec le Qatar. Leur ambassadeur arrose Paris. Subventions, financements, cadeaux personnels. A chaque Noël, il envoie des paquets à une trentaine de personnalités, d’une valeur de 10 000 euros à peu près. Aucun sac de grand luxe n’a été retourné à l’ambassade. Certains élus français se plaignent même lorsque le cadeau n’arrive pas ou les Qataris refusent de payer tel ou tel voyage.

    Le Qatar et l’Arabie Saoudite ont pourtant joué un rôle important dans le financement du terrorisme islamiste :

    Depuis la révolution iranienne en 1979 et l’aide apportée aux mudjaïdines en Afghanistan, des réseaux financiers se sont créés pour financer le djihad dans le monde. Les rapports américains, du FBI et de la CIA, le disent clairement.

    http://fr.novopress.info/201217/qatar-arabie-saoudite-quand-la-france-entretient-des-relations-avec-des-pays-qui-financent-lislamisme/

  • Les Wallons ne lâchent rien sur l’accord avec le Canada

    Malgré les efforts déployés lors du sommet européen de Bruxelles, aucune solution n’a été trouvée.

    Tout ça pour ça. Au terme d’une longue soirée, les Européens se sont séparés, dans la nuit de jeudi à vendredi, sans réelle percée sur les deux principaux sujets qui occupaient les esprits. S’ils ont pu afficher un communiqué relativement consensuel au sujet des migrants, c’est au prix de renoncements : peu d’annonces nouvelles et une note de bas de page ménageant, une fois de plus, les susceptibilités des pays opposés à l’idée d’être obligés d’accueillir sur leur sol des réfugiés.

    Au sujet de la Russie, ils ont certes dégagé une ligne commune, faisant montre de fermeté en demandant l’arrêt des bombardements sur Alep , la prolongation de la trêve et l’acheminement d’une aide humanitaire. Mais à ce stade, pas la moindre mention d’éventuelles sanctions – le Premier ministre italien, Matteo Renzi, s’étant farouchement opposé à cette idée. Malgré tout, a averti François Hollande devant les médias, « si se perpétuaient de nouvelles atrocités, toutes les options seraient envisagées « .

    Efforts diplomatiques

    Mais c’est au sujet de l’accord de libre-échange avec le Canada (CETA) que la déception était palpable. En dépit des efforts des diplomates et des chefs d’Etat , aucune issue n’a été trouvée au blocage de la Wallonie, bien décidée à ne pas signer ce texte qu’elle juge contraire à ses intérêts.

    Pour conjurer le scénario d’un échec, une rencontre s’était déroulée, avant l’ouverture du sommet, entre le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le Premier ministre belge, Charles Michel. Celui-ci affirmait que le « moment de vérité est proche ».

    A vingt heures, les ambassadeurs de tous les Etats se réunissaient pour chercher une solution. Plus tard dans la soirée, on apprenait que le Parlement wallon allait être réuni, ce vendredi matin, pour se prononcer à nouveau sur la déclaration politique qui accompagne le texte, laquelle avait subi de substantielles modifications. Mais en fin de soirée, le ministre président de la Wallonie, Paul Magnette, rejetait la nouvelle version du texte. « Il y a des améliorations mais le texte est encore clairement insuffisant », lâchait-il.

    Vers un fiasco définitif ?
    Pour autant, le scénario d’un fiasco définitif ne semble pas encore écrit. Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, est censé venir signer le traité jeudi 27 octobre, à Bruxelles. Pour d’élémentaires raisons de courtoisie, les Européens considèrent que si ce voyage doit être annulé, cela ne pourra pas se faire au-delà de lundi. Le week-end pourrait donc être intense, d’autant que dès ce vendredi matin, Paul Magnette devrait rencontrer directement la ministre canadienne du Commerce.

    Pour certains observateurs, ce dernier n’aurait aucun intérêt politique à lâcher prise durant le sommet, car cela permettrait au Premier ministre belge, un adversaire politique, d’empocher un succès diplomatique. Pour autant, s’il obtient de réelles concessions, il pourrait céder dans les tout prochains jours, et emporter par la même occasion une belle victoire politique.

    Angoisse des responsables européens

    Si cette épée de Damoclès était levée, ce serait un soulagement majeur pour les Européens. Donald Tusk, le président du Conseil européen, connu pour ne pas cacher son pessimisme, avait donné le ton, à l’ouverture du sommet, prévenant que si l’Union européenne se révélait incapable de signer le CETA, cela signifierait que celui-ci « pourrait être notre dernier accord de libre-échange ».

    De fait, l’angoisse de tous les responsables européens est que le sacrifice d’un accord dans son ultime ligne droite, alors que celui-ci a donné lieu à cinq années d’intenses négociations, envoie au monde entier un signal déplorable, démontrant que la Commission européenne n’a plus les moyens de son action en la matière. L’Union ne serait plus, dès lors, un partenaire fiable, ni même une entité capable d’agir collectivement. Ce dont Paul Magnette, professeur de sciences politiques et spécialiste des questions européennes, se dit conscient.

    Les Echos

    http://www.voxnr.com/4850/les-wallons-ne-lachent-rien-sur-laccord-avec-le-canada

  • L’oligarchie US va-t-elle suspendre l’élection de Donald Trump en accusant la Russie de “truquer les élections” ?

    Quelque chose semble se tramer au USA et ce quelque chose sent la conjuration. Elle vise Donald Trump et, plus largement, les forces qu’il a mis en mouvement, consciemment ou inconsciemment. Je veux en parler maintenant, alors que la presse hexagonale est encore muette sur la question, pour démontrer précisément toute le sérieux de mon propos.

    Contrairement à l’énorme campagne de désinformation des deux côtés de l’Atlantique, Donald Trump n’est pas distancé. Pas davantage que les partisans du Brexit ne l’étaient ou que les 98% des votants lors du référendum hongrois n’ont vu leur décision “invalidée”.

    Le premier front : le front militaire

    Nous voyons cette conjuration agir sur au moins trois fronts. Le premier front est militaire et implique, principalement, le Pentagone et la CIA en Syrie.

    Ceux-ci ont adopté depuis deux semaines un ton particulièrement violent et agressif à l’endroit de la Russie. L’ancien Vice-commandant de l’Otan, le général Richard Shirreff, a appelé avant-hier l’armée britannique à intervenir au sol en Syrie et à lancer une opération aérienne contre l’aviation russe dans ce pays (source).

    Un autre officier britannique, le général Richard Barrons, a quant à lui assuré que la Russie pourrait envahir et vaincre l’Otan en “48 heures”, appelant à un réarmement massif de la Grande-Bretagne (source).

    Aux USA, Mark Milley, le chef de l’État-major de l’Armée de Terre, a menacé en des termes clairs la Russie d’une guerre hautement destructrice, jurant que les USA “battraient” ses ennemis comme “jamais ils n’ont été” (source). Il est à relever que son discours se déroulait devant l’Association de l’US Army (armée de terre américaine, NDLR) à Washington, une réunion très formelle qui rassemble l’élite de cette arme.

    Un peu partout, à Londres et à Washington, des appels répétés à mettre en oeuvre une “zone d’exclusion aérienne” en Syrie se sont faits entendre, y compris au Sénat américain où l’actuel chef d’Etat-Major des Forces Armées des USA, Joseph Dunford, a du indiquer, fin septembre, que toute opération de ce genre revenait à entrer en guerre contre la Russie : 

    Ces appels et menaces ne sont pas fortuits : un effort concerté, décidé au moins entre militaires américains et britanniques, s’inscrit dans un timing bien précis.

    Il est connu qu’aucune administration américaine arrivée en fin de deuxième mandat n’entame de grandes manoeuvres diplomatiques et militaires engageant les USA de manière fondamentale. Ceci encore moins à quelques semaines des élections à proprement parler.

    Le deuxième front : le front diplomatique

    Nous avons pourtant vu un deuxième front entrer en mouvement, portant au plan international, le discours des militaires précités : le front diplomatique.

    On relèvera que c’est la France qui, une nouvelle fois, a joué le rôle d’agitatrice sur cette question. Les USA se servent de Paris comme d’un écran de fumée. La Grande-Bretagne, épuisée par les guerres d’Afghanistan et d’Irak et déstabilisée par le Brexit, n’a pas la même capacité d’entraînement, au plan européen, que la France. L’Allemagne, entrée en crise par la faute d’Angela Merkel avec la catastrophe migratoire, est paralysée par sa situation intérieure et demeure militairement insignifiante.

    Jean-Marc Ayrault, ostensiblement soutenu par son prédécesseur au Quai d’Orsay Alain Juppé (source), a joué le rôle du provocateur en chef en se déplaçant à l’ONU où ila fait savoir que la France voulait voir la Russie condamnée pour “crimes de guerre” à Alep (source).

    Ce socialiste blanchi sous le harnais semble moins regardant sur la campagne de bombardement menée illégalement contre la Libye en 2011, faits identiques à ceux qui valurent aux dirigeants nationaux-socialistes d’être jugés et pendus à Nuremberg en 1946. Vous aurez également relevé que le même n’a jamais demandé de poursuites de ce genre au sujet des innombrables exactions commises par les islamistes soutenus par le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Turquie, les USA et la France.

    Aujourd’hui, mercredi 11 octobre, Ayrault demandait à la Russie de “cesser de soutenir al-Assad”(source). Une proposition absurde dans la mesure où tous les acteurs savent que la Russie a une alliance militaire avec ce pays et que Moscou est engagée de manière fondamentale et irréversible en Syrie. Dès lors, pourquoi tenir de tels propos ?

    Afin de créer un climat d’hystérie suffisamment paroxystique pour donner l’illusion d’une crise appelant des décisions prises en catastrophe.

    Sur ces entrefaites, le Vice-Premier ministre turc, Numan Kurtulmus, met en garde contre un conflit global : “Laissez-moi être clair : si cette guerre par procuration continue, les USA et la Russie en viendront au point d’entrer en guerre […] Le conflit syrien est en train d’amener le monde au bord d’un grand conflit régional ou mondial” (source).

    Le troisième front : le front politique

    C’est le front le plus crucial : le front politique intérieur des USA. L’oligarchie américaine, financière ou militaire mais aussi politique, estime que les orientations protectionnistes de Donald Trump contredisent trop fortement leurs intérêts internationaux. Les USA sont en effet devenus un empire dont le coeur compte moins, pour nombre d’entre eux, que le contrôle de marchés étrangers ou de pays stratégiques.

    La famille Bush, durement étrillée par Donald Trump, est ainsi étroitement liée à l’aristocratie saoudienne qui est entrée dans une guerre d’extermination avec l’Iran chiite. Dans ces conditions, lorsque Trump affirme qu’il veut se désengager du Moyen-Orient et “s’entendre avec la Russie”, il remet en cause des alliances remontant au Pacte du Quincy, en 1945. L’argent des pétromonarchie a acheté trop d’hommes d’affaires, de médias, de militaires et de politiciens pour qu’à ce stade les USA puissent quitter cette région sans une forte opposition interne.

    Hillary Clinton, la candidate démocrate soutenue par l’ensemble de l’oligarchie occidentale – tant en Europe qu’aux USA – est elle-même une cliente de l’Arabie Saoudite (voir ici) et est proche des Frères Musulmans, actuellement en guerre en Syrie.

    Une victoire de Donald Trump n’est tout simplement pas acceptée par les forces qui dirigent les USA. Sa candidature arrive à un tournant de l’histoire des États-Unis, alors que le projet des néo-conservateurs au plan global s’effondre en Orient et que la Chine et la Russie sont désormais en mesure de leur résister.

    Malgré tous leurs efforts pour empêcher Trump de gagner, y compris la divulgation d’une vidéo sur des propos misogynes orchestrée par un des ténors du Parti Républicain (source), ce dernier demeure largement soutenu par les classes moyennes blanches américaines. Précisément celles qui ont été détruites par la politique migratoire et économique de l’oligarchie US qui joue depuis longtemps au plan global.

    La conjuration

    Et c’est là que se situe le nœud de la crise à venir, selon moi. Hillary Clinton, soutenue par la présidence américaine et désormais par le FBI, accuse la Russie d’avoir contribué à diffuser des informations sur les primaires du Parti Démocrate, primaires truquées à la faveur de la candidate (source). Il s’agit, en toute probabilité, de la première salve : d’autres accusations vont viser le processus électoral américain lui-même.

    Il suffit en effet pour Hillary Clinton, le gouvernement américain et l’oligarchie qu’ils défendent, d’accuser la Russie d’ingérence durant les élections à venir pour les annuler ou les retarder. Pour créer un climat susceptible d’entraîner l’adhésion du peuple américain face à ce qui serait la fin de la république telle que fondée par Georges Washington, un conflit extérieur serait la seule véritable solution. Et ce conflit devrait à l’évidence impliquer l’état que l’on accuserait du sabotage des élections : la Russie de Vladimir Poutine.

    Un vétéran du camp démocrate, proche de Bill Clinton et de Barack Obama, a précisément fait cela, lors d’un vol entre Miami et New York alors qu’il aide Hillary Clinton lors de sa campagne présidentielle. Face aux nombreux documents impliquant Hillary Clinton actuellement publiés par Wikileaks (source), il a préféré insinuer la collusion entre le candidat républicain et Moscou : “Je dirais que l’interférence russe dans cette élection et leur tentative apparente de l’influencer en faveur de M. Trump devrait être grandement inquiéter tous les Américains” (source).

    Donald Trump a réagi à la publication de nombreux documents en ces termes : “Cette élection déterminera si nous pays demeurera un pays libre ou si nous deviendrons un république bananière corrompue contrôlée par de grands donateurs et des gouvernements étrangers […] L’élection de Hillary Clinton mènerait à la destruction de notre pays”.

    Le Washington Post, un journal néo-conservateur, ultra-belliciste et proche du Parti Démocrate, a déjà commencé à affirmer que les élections dans l’état crucial de l’Arizona “serait ciblé par les pirates russes” (source). CNBC a commencé hier à entretenir cette histoire dans l’opinion publique (source).

    Une fois que l’on assemble ces trois fronts – militaire, diplomatique et politique – on devine un vaste effort visant à légitimer une opération hors du commun dont le but serait d’invalider ou de repousser les élections américaines qui menacent si gravement l’oligarchie US et ses alliés. Le lien entre guerre internationale et révolution politique semble, une nouvelle fois, s’établir.

    Les oligarques iront-ils jusqu’au bout ? Difficile à dire. Mais la tentation est là, c’est indéniable.

    http://borislelay.com/

  • L’exception russe par Georges FELTIN-TRACOL

     

    C_LATSA_Printemps-183x300.jpgAlexandre Latsa est un Français qui vit et travaille en Russie. Avec son blogue Dissonances et par ses articles mis en ligne sur le site Sputnik, il présente au public francophone un point de vue différent de l’opinion dominante très orientée. Dans deux ouvrages de médiocre qualité, plus proche de l’enquête en pissotière que de la grande politique (1), certains plumitifs voient en lui un formidable agent d’influence du Kremlin. Qualifié de « véritable ode à la Russie poutinienne (2) », son essai, Un printemps russe, mérite mieux que ces approximations malveillantes.

    Alexandre Latsa explique que depuis l’arrivée au pouvoir en 1999 de Vladimir Poutine, la Russie connaît une phase de renouveau au point que « le poutinisme est en train d’émerger comme un modèle, sorte de gaullisme amélioré et moderne qui, dans les années à venir, devrait faire de nombreux émules dans le monde et en Europe (p. 285) ». Le pays sort pourtant d’une longue transition chaotique. L’auteur a bien raison d’insister sur ces nouveaux « Temps des troubles », les années 1991 – 1999, même si le déclin commença au temps de l’URSS avec la Perestroïka de Gorbatchev.

    Une décennie troublée

    La soudaine disparition de l’Union Soviétique cumulée à l’application immédiate et idiote d’une politique économique ultra-libérale inadaptée au contexte psychologique et social post-soviétique plongèrent la Russie dans un désordre multiple. Des républiques fédérées telles le Tatarstan ou la Tchétchénie cherchent à se libérer de la tutelle moscovite. Parallèlement, l’armature étatique détériorée passa sous la coupe de la Sémibankirchtchina (les sept oligarques les plus puissants). Leur fortune rapidement acquise reposait sur des connivences entre jeunes loups avides de gains, hauts fonctionnaires véreux et apparatchiks ex-communistes corruptibles. Il est clair que « la prise de contrôle de groupes mafieux s’était faite de façon tout à fait “ légitime ” durant la Perestroïka et avec le soutien indirect (volontaire ?) de gouvernements étrangers, du FMI et de la Banque mondiale (p. 47) ». La Russie perdit alors son rang de grande puissance et certains misèrent sur son implosion territoriale imminente quand ils ne tablaient pas sur sa rétractation proprement européenne. Deux chercheurs français, affiliés aux cénacles atlantistes, Françoise Thom et Jean-Sylvestre Mongrenier, envisagent encore « à très long terme […], une Russie revenu aux frontières de la Moscovie, délestée de la Sibérie et de l’Extrême-Orient (3) ». Ils ne font que reprendre une hypothèse émise par le géopolitologue Yves Lacoste, auteur de Vive la nation !, il y a plus de dix ans, quand il s’interrogeait sur l’avenir de la Russie. « L’indépendance des peuples non russes inclus plus ou moins sous la contrainte dans la Fédération de Russie est sans doute le moyen pour la Russie de reprendre son développement économique, social et politique sur des bases géographiques nouvelles certes restreintes par rapport à l’ancien empire, mais encore de très grande taille, notait-il. La reconstruction de la Russie passe sans doute moins par le maintien de son autorité sur de vastes territoires où les Russes sont de moins en moins nombreux, que par la lutte contre les facteurs de l’excessive mortalité (l’alcoolisme, la misère des hôpitaux, les carences de l’habitat) qui en font un cas très exceptionnel en Europe et qui le conduisent au déclin. L’« homme malade » de l’Europe doit d’abord se guérir et une Russie convalescente, au territoire mieux organisé, pourrait alors raisonnablement demander son entrée dans l’Union européenne (4). » Ces spéculations ne sont pas nouvelles et n’appartiennent pas aux seuls nationistes républicains français. Alexandre Latsa remarque que l’« obsession anglo-saxonne de démembrement de la Russie est ancienne et a historiquement commencé dans le sud du pays, au cœur du Caucase russe (p. 27) ». Faut-il rappeler que « de 1989 à 2016, l’alliance entre les États-Unis et les islamistes radicaux s’avérera une constante de la géopolitique américaine en Eurasie, en particulier de la lutte contre la Russie (p. 45) » ? Au soir de sa vie, le géo-penseur réaliste national-grand-européen Jean Thiriart répétait que le retrait soviétique d’Afghanistan fût une erreur géopolitique considérable que les Européens regretteront. Cette défaite accéléra l’effondrement soviétique et stimula l’islamisme. En outre, « les années 1990 avaient transformé la Russie en une sorte de IVe République déformée, avec des partis éphémères, rendant le jeu politique favorable à la stratégie des alliances et à l’achat de députés (p. 79) ».

    Ruinée par des krachs à répétition, victime d’une insécurité record, exaspérée par l’alcoolisme chronique d’Eltsine, la population réclamait un « Pinochet » russe. D’abord séduite par le discours nationaliste du « libéral-démocrate » Jirinovski, elle se tourne ensuite vers le Parti communiste, puis vers le général Alexandre Lebed qui obtint à la présidentielle de 1996 14,5 % des suffrages. L’entourage présidentiel sut détourner cette revendication en promouvant Evgueni Primakov. L’auteur souligne avec raison qu’avant Poutine, « c’est Evgueni Primakov qui historiquement mit la Russie sur les rails du “ grand redressement ”, même s’il ne resta pas en poste bien longtemps (pp. 49 – 50) ». Ministre des Affaires étrangères de 1996 à 1998, puis Premier ministre de septembre 1998 à mai 1999, l’ancien journaliste arabophone du KGB donna à la diplomatie russe son impulsion eurasienne actuelle. Mais de féroces querelles intestines le chassèrent du pouvoir, remplacé par quelques politiciens plus occidentalistes, libéraux et américanophiles. Sur un point, Alexandre Latsa commet une erreur. Vladimir Poutine serait selon lui le « huitième Premier ministre de la Fédération de Russie au cours des dix-huit derniers mois (p. 60) ». En fait, avant sa nomination, occupèrent successivement la fonction Sergueï Kirienko (24 avril – 23 août 1998), Viktor Tchernomyrdine (23 août – 11 septembre 1998), Evgueni Primakov et Sergueï Stepachine (19 mai – 9 août 1998).

    Indispensable restauration de l’État

    La nomination surprise du chef du FSB, Vladimir Poutine, à ce poste, allait confirmer et amplifier les esquisses posées par Primakov. Ce n’est pas étonnant, car Poutine appartient à l’époque du KGB aux « réformateurs » dont le chef de file n’était autre que le directeur lui-même, Youri Andropov. Dans ses articles de Monde et Vie du début des années 2000, l’ancien résistant et journaliste spécialisé dans la guerre secrète, Pierre de Villemarest, le qualifiait de « national- soviétique ». Conscient de l’ampleur de la tâche à mener, Poutine parvient néanmoins à réduire l’influence délétère des oligarques et à restaurer une « verticale du pouvoir », ce qui assure à l’État depuis Moscou le contrôle de « cet immense territoire en quelque sorte laissé à lui-même et au sein duquel il était vital pour l’État d’accentuer son autorité afin de contrecarrer les dynamiques naturelles d’inertie territoriale dues principalement à la géographie du pays (pp. 81 – 82) ». L’administration du pays le plus étendu au monde n’est pas une mince affaire. « La recomposition du modèle russe s’opère selon une équation assez surprenante visant à reconsolider la solidarité et l’unité nationale en affirmant la diversité culturelle par l’essor du patriotisme. Ce dernier élément vise également à atténuer les tendances nationalistes jugées dangereuses, car pouvant remettre en cause l’équilibre polyethnique et multiconfessionnel russe, et surtout contribuer à l’essor du nationalisme régional et donc aux pulsions indépendantistes (p. 71). » La restauration d’un État fort accorde une priorité aux « aspirations et besoins de la communauté […] sur les aspirations individuelles, et […encourage] au maximum les cultures et identités locales en accentuant leur intégration (et leur compatibilité) avec l’identité fédérale (p. 116) ».

    État-continent, la Russie dispose de spécificités qu’ignorent les États-nations d’Occident. Par exemple, elle « n’a pas besoin de l’immigration pour connaître un système naturellement pluriculturel et pluriethnique (p. 131) ». Ainsi, depuis le XIIIe siècle et l’invasion tataro-mongole, les peuples slaves de l’Est cohabitent-ils avec des peuples musulmans qui rejettent (pour combien de temps encore ?) l’islam wahhabite et ses succédanés. Sait-on à ce sujet que la Russie a depuis 2005 rang de membre observateur à l’OCI (Organisation de la coopération islamique) ? Héritière tout autant de Byzance que du khanat de la Horde d’Or, la Russie applique le polyethnisme, c’est-à-dire un cadre socio-historique et politique de cohabitation ethno-culturelle très variée agencée et ordonnée autour du noyau ethnique majoritaire, le peuple russe. Cela signifie que « le modèle de l’État-nation ne lui sied pas puisque la Russie comprend en son sein des nations et des républiques (p. 118) ». Mieux encore, « le patriotisme et le monde polyculturel sont intrinsèquement liés et […] chaque citoyen peut se sentir appartenir à la Fédération (p. 136) ».

    Ni Asie, ni Europe. Russie !

    Alexandre Latsa explique qu’à rebours de cette tradition politique, des nationalistes russes les plus radicaux et les plus hostiles à Poutine prônent le départ complet de toute présence russe au Caucase du Nord, voire de la Sibérie, parce qu’ils adhèrent précisément à une logique stato-nationale incompatible avec l’histoire de la Russie, l’ultime ensemble supranational au sens traditionnel du terme. « Alors que le manifestant moyen de Bolotnaïa est souvent hostile aux immigrants d’Asie centrale, nationaliste et libéral, et rêve de Rome et de Paris, son opposant politique est un patriote étatiste, croit au monde russe et rêve d’une Russie slave et orthodoxe, mais non occidentale (p. 263). » Ce constat surprend l’Occidental intoxiqué par ses médiats. Pour le patriote étatiste russe, « cette expérience historique, qui fait clairement de la Russie un empire et non un État-nation, l’éloigne non seulement de l’expérience historique de l’Europe, mais lui procure une capacité d’appartenance et de projection à cet ensemble culturel à part qu’est l’Eurasie, cette zone du monde qui se situe géographiquement entre la plaine hongroise et la frontière chinoise, et culturellement entre Moscou, Athènes et Astana (p. 273). » Par conséquent, le patriotisme politique, civique et civilisationnel russe « est en réalité nécessaire pour maintenir une unité nationale bien plus difficile à conserver qu’au sein des États-nations européens, plus homogènes sur le plan ethnique, religieux et culturel (p. 114) ». Il importe, d’une part, de relativiser cette dernière affirmation, car, suite à quatre décennies d’immigration de masse extra-européenne, les sociétés d’Europe occidentale deviennent hétérogènes sur le plan ethnique, se fragilisent et tentent de pallier ce délitement désormais quasi inévitable par l’avènement d’un État de droit sécuritaire ultra-moderne. L’auteur mentionne, d’autre part, la surprenante demande du « nationaliste » Vladimir Jirinovski qui aurait aimé « loger la moitié de la population du Japon au centre de la Russie (p. 269) ». Le chef du Parti libéral-démocrate de Russiepensait ici en homme d’Empire et non pas en politicien stato-national. Si un jour (proche ?) la guerre civile et le chaos embrasaient l’Occident européen, la Russie accueillerait peut-être des exilés (définitifs ?) venus de France, de Belgique, d’Allemagne, d’Italie ? Déjà, sous la Révolution, de nombreux émigrés vécurent dans l’Empire des tsars. Joseph de Maistre en retira ses magistralesSoirées de Saint-Pétersbourg.

    « En développant une politique de puissance sur le long terme, la Russie apparaît désormais pour un nombre croissant d’Européens mais aussi d’Africains, d’Asiatiques ou de ressortissants du monde musulman comme une forme d’anti-modèle, de contre-modèle, capable de proposer une alternative à la voie sans issue dans laquelle s’est engagé le modèle dominant actuel (p. 160). » Cela agace les médiats occidentaux dirigés par des financiers et des banksters. « La censure existe autant en France qu’en Russie. […] N’est-il pas plus juste que ce soit l’État et non des oligarques ou des banquiers qui contrôlent les médias (p. 200) ? » Dans l’Hexagone, les puissances industrielles et d’argent financent les structures médiatiques. Vincent Bolloré n’a-t-il pas le groupe Canal + (iTélé, C8) et le quotidien gratuit Direct Matin ? Serge Dassault le groupe Le Figaro ? Patrick Drahi Libération, L’Obs, les télés BFMTV et N° 23, la radio RMC ? Martin Bouygues TF1, TMC et LCI ? Arnaud Lagardère Europe 1, Paris Match et Le Journal du Dimanche ? Le groupe bancaire Le Crédit mutuel de nombreux titres de la presse quotidienne régionale de l’Est de la France ? Souvent en contact avec des journalistes « dont le travail s’est, au cours des dernières années et concernant la Russie, avéré être un mélange de militantisme idéologique, d’incompréhension, de mensonge et de mauvaise foi (p. 184) », Alexandre Latsa ne cache pas ses critiques à leur égard. En effet, « majorité de gauche, parisianisme, morale petite-bourgeoise, le journalisme français est devenu la courroie de transmission d’un courant d’idées qui a tendance à négliger l’information et la vérité au profit de l’éducation du grand public (p. 195) ». Il dénonce « cette diabolisation, que certains analystes ont qualifié de guerre médiatique totale, vise essentiellement la gouvernance russe actuelle ainsi que ses prises de position internationales contribuant à l’établissement d’une nouvelle architecture mondiale, davantage multipolaire, que pourtant chacun devrait souhaiter (p. 20) ». Pis, « les années qui passent démontrent le manque d’imagination des commentateurs et leur totale incompréhension de la Russie d’aujourd’hui et de ses élites, mais surtout elles prouvent l’alignement des agences de presse avec les intérêts stratégiques américains et leurs relais actifs de relations publiques (p. 76) ». Les campagnes de presse russophobes réussissent souvent du fait de grandes lacunes sur « le front médiatique, où la Russie connaît une certaine faiblesse (p. 184) ».

    Nécessaire stabilité politique et institutionnelle

    Favorable au libéralisme politique, social, économique et sociétal, la caste intello-médiacratique hexagonale exècre la Russie, défenseur de la « dimension illibérale de l’État [qui] est une constante historique (p. 121) ». La particularité de son système politique, qu’on peut définir comme une démocratie charismatique ou une démocratie illibérale, se caractérise par des forces politiques agencées « dans trois cercles concentriques, en fonction de leur nature davantage que de leur corpus idéologique (p. 84) ». Le premier représente, avec Russie unie, le bloc central de gouvernement. Dans le deuxième gravite l’« opposition de gouvernance (p. 85) », à savoir les communistes, Jirinovski, Russie juste de centre-gauche (membre de l’Internationale socialiste), les libéraux deIabloko et les libéraux-conservateurs de l’Union des forces de droite aujourd’hui dissoute. « Cercle marginal (p. 85) », le troisième rassemble tous les partis dits extrémistes, y compris les nationaux-bolcheviks d’Édouard Limonov. Les belles âmes s’offusquent du manque de renouvellement politique. Et en Afrique du Sud alors ? L’ANC gouverne depuis 1994 sans soulever les mêmes condamnations…Idem pour le géant de la Corne de l’Afrique, l’Éthiopie dirigée depuis 1991 par le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens. Alexandre Latsa n’évacue pas les dysfonctionnements dus à une politique libérale qui assèche le secteur public, et reconnaît même volontiers que « la corruption est un problème qui fait partie de l’ADN de la Russie (p. 102) » en le replaçant sur la longue durée historique, la seule pertinente pour mieux comprendre.

    Avec la politique poutinienne de redressement, « la Russie est […] incontestablement redevenue, malgré les récurrents soubresauts qui la traversent, l’un des principaux acteurs de la scène politique mondiale (p. 11) ». Pour l’auteur, on l’a vu, la Russie « apparaît également comme un nouveau modèle alternatif, que ce soit sur le plan politique, mais aussi sociétal via la promotion des valeurs traditionnelles, religieuses et familiales, qui étaient finalement celles de la “ Vieille Europe ” (p. 12) ». Vraiment ? Et la GPA ? Maria Poumier rappelle que, rémunérée, cette procédure biotechnique « y est légale depuis 2009 et connaît un boum effrayant. Mais l’Église orthodoxe s’y oppose (5) ». Elle tient toutefois à préciser que « cas unique, la législation russe permet à la mère porteuse de garder l’enfant pour elle si elle change d’avis à la naissance. La culture chrétienne orthodoxe règne donc bel et bien encore sur le pays, conclut-elle (6) ».

    Alexandre Latsa se penche enfin sur le dessein géopolitique immédiat de Moscou qui se traduit à travers une Union douanière, une Union eurasiatique calquée sur le modèle de la pseudo-UE et une politique d’hydrocarbures. Le dynamisme russe exercerait un tel attrait que « l’Inde, la Moldavie, le Chili, Singapour, Israël ou la Nouvelle-Zélande ont émis le souhait de rejoindre l’Union douanière, tandis que l’Union eurasiatique pourrait s’étendre à l’est et l’ouest de l’Eurasie en englobant, par exemple, la Bulgarie, la Hongrie, la Mongolie, le Venezuela ou encore le Vietnam et la Syrie (p. 162) » ? Tous ces projets indiqueraient plutôt la résurgence, plus étendue, du COMECON soviétique. Il compare aussi la création de l’État fantoche du Kossovo avec le rattachement de la Crimée à la Russie et juge que le précédent criméen permettra aux Bélarussiens et aux Khazaks de réintégrer la Russie. En est-il si sûr ? Les régimes forts du Bélarussien Alexandre Loukachenko et du Khazak Noursoultan Nazerbaïev construisent de véritables nations reposant aux identités politico-culturelles originales dorénavant moins malléables que des Moldaves tiraillés entre Moscou, Kiev et Bucarest. Sinon pourquoi le tracé du gazoduc North Stream contournerait-il le Bélarus pourtant guère sensible aux sirènes occidentalistes ?

    La difficile question ukrainienne

    Le gouvernement russe entend contester les visées néo-conservatrices occidentales. L’auteur insiste sur le rôle délétère majeur joué par Jean Monnet dans l’intégration de la construction pseudo-européenne au cadre atlantiste dont l’OTAN, le TAFTA et le CETA (le traité de libre-échange avec le Canada) parachèveront l’exclusion finale des Européens de l’histoire. En revanche, « la France, en se rapprochant de l’OCS, pourrait devenir la première puissance européenne membre stricto sensu et ainsi conforter ses positions (p. 291) ». Mais faut-il pour autant qu’une France libérée de la tutelle atlantiste rejoigne un bloc continental eurasiatique ? Certes, Alexandre Latsa a raison d’affirmer que la Russie a une vocation – méconnue – de thalassocratie potentielle. L’URSS le savait comme l’a montré en 1982 le jeune stratégiste Hervé Coutau-Bégarie avec La Puissance maritime soviétique(7).

    Quant aux menées expansionnistes en Ukraine, si elles se comprennent du côté russe, elles n’en demeurent pas moins datées. Alexandre Latsa considère que « le Maidan sera donc une révolution de couleur qui verra une minorité d’activistes radicaux d’extrême droite faire basculer dans la violence des manifestants critiquant, avec sans aucun doute une réelle légitimité et une réelle sincérité, la mauvaise gestion de l’ex-président ukrainien Viktor Ianoukovitch (p. 250) ». Tous ces événements signifient-ils que « l’Ukraine pour notre pays n’est ni une zone d’influence française historique, ni un partenaire économique de poids (p. 288) » ? Et les soldats morts devant Sébastopol lors de l’odieuse Guerre de Crimée (8) ? Et la princesse Anne de Kiev qui épouse le Capétien Henri Ier et devient d’abord reine de France, puis plus tard première régente du royaume ? Et le duc de Richelieu, gouverneur général de l’Ukraine, fondateur du port d’Odessa ? L’auteur commet d’autres erreurs factuels. Il parle de l’« armistice du 8 mai (p. 113) » alors qu’il s’agit de la capitulation de l’Allemagne. Plus grave, l’Ukraine n’aurait aucun « projet national réel (p. 258) ». C’est exact pour les nabots qui dirigent ou ont dirigé l’Ukraine. C’est faux en ce qui concerne les nationalistes « néo-bandéristes ». Certes, ce projet d’ordre national n’existe pas chez Svoboda, cette sorte de FN de pacotille. Il est en revanche tangible, réfléchi et fort avancé au Prevy Sektor et surtout au sein duBataillon Azov. Avec les Italiens de CasaPound, les Grecs d’Aube Dorée et des Espagnols, les patriotes ukrainiens ont eux aussi commémoré le sacrifice de Dominique Venner en 2013 et traduisent ses œuvres. Comprenant le caractère mortifère de l’Union soi-disant européenne, ils ne se résignent pas à rejoindre une Union eurasienne qui nierait leur identité nationale, car le peuple ukrainien existe comme existent en France les peuples corse, basque, breton ou alsacien. Les nationalistes ukrainiens postulent une véritable alternative au-delà du rapprochement avec Moscou, l’alignement obligatoire sur le complexe atlantiste ou le maintien d’une Ukraine seule et isolée. Ils ont réactivité l’ambitieuse vision de l’Intermarum, soit la coopération stratégique entre les nations de la Baltique, de la Mer Noire, voire de l’Adriatique. Le conflit dans les contrées orientales de l’Ukraine est inacceptable d’autant que les descendants de Boréens meurent dans les deux camps. Pourquoi tous ces drames, ces morts, ces familles déchirées ? Une Europe-puissance aurait certainement pu éviter cette tragédie. Aujourd’hui, la réconciliation russo-ukrainienne devient presque impossible. Les Ukrainiens en colère prouvèrent en tout cas leur indéniable courage tandis qu’à Paris, La Manif pour Tous montrait sa couardise foncière et son légalisme pathologique. versant dans la nostalgie soviétique, les républiques indépendantistes de Donetsk et du Donbass acceptent l’appui de mouvements antifas et reprennent les antiennes anti-fascistes qui abrutissent les Européens de l’Ouest depuis 1945.

    L’Ukraine est une jeune nation à qui il a manqué dans les premières années de son indépendance unecolonne vertébrale politique ainsi qu’un État fort que les Khazaks apprécièrent dès 1991, les Bélarussiens à partir de 1994 et les Russes en 1999 ! Cette absence étatique favorisa l’instabilité politique et l’émergence d’oligarchies locales dans une situation comparable aux indépendances post-coloniales d’Amérique latine au début du XIXe siècle. La guerre qui dévaste l’Est de l’Ukraine est proprement intolérable pour tout authentique Européen qui ne peut que déplorer que « pour les Ukrainiens, une rupture terrible est en train de se produire avec leurs frères russes, tandis qu’il est évident que nulle intégration de l’Ukraine, ni dans l’Europe, ni dans l’OTAN, ne devrait voir le jour (p. 256) ». Anthropologiquement boréenne, la Russie – comme l’Amérique du Nord – n’est pas européenne. Elle doit suivre sa propre voie hors de toute ingérence étrangère. Enterrons donc le mythe eurosibérien et l’idée d’une Grande Europe de l’Islande au Kamtchatka. À l’heure où l’Occident ultra-moderne, cosmopolite et humanitariste subit la submersion démographique des peuples de couleurs d’Afrique et d’Asie, détournons-nous des abjectes « Lumières », récusons l’occidentalisme et privilégions plutôt une coopération boréale intelligente de Dublin à Vladivostok en passant par Paris, Madrid, Rome, Berlin, Budapest et Moscou.

    Georges Feltin-Tracol

    Notes

    1 : Cécile Vaissié, Les réseaux du Kremlin en France, Les petits matins, 2016; Nicolas Hénin, La France russe. Enquête sur les réseaux Poutine, Fayard, 2016. Il manque cruellement une grande enquête sur l’Hexagone yankee et les larbins français de la Maison Blanche. Un ouvrage pareil serait à coup sûr plus volumineux qu’un gros bottin téléphonique.

    2 : Anne Dastakian, dans Marianne, du 19 au 25 août 2016.

    3 : Jean-Sylvestre Mongrenier et Françoise Thom, Géopolitique de la Russie, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2016, p. 120.

    4 : Yves Lacoste, « Dans l’avenir, une très grande Europe de l’Atlantique au Pacifique ? », dansHérodote, n° 118, 3e trimestre 2005, pp. 211 – 212.

    5 : Mari Poumier, Marchandiser la vie humaine, Le Retour aux Sources, 2015, p. 137.

    6 : Idem, p. 139.

    7 : Hervé Coutau-Bégarie, La Puissance maritime soviétique, Économica, 1983.

    8 : Érigée en 1860 sur le rocher Corneille avec la fonte du fer des canons russes pris à Sébastopol cinq ans plus tôt, la statue de Notre-Dame de France surplombe Le Puy-en-Velay.

    • Alexandre Latsa, Un printemps russe, Éditions des Syrtes, 2016, 309 p., 20 €.

    http://www.europemaxima.com/lexception-russe-par-georges-feltin-tracol/

  • Pierre Lellouche : Du jamais-vu - une loi américaine transcrite dans le droit français !

    Pierre Lellouche, député de Paris, préside la mission d’information sur l’extraterritorialité du droit américain, mission créée en mars 2016 par les commissions des affaires étrangères et des finances de l’Assemblée nationale.

    Le rapport de cette mission a été présenté le 5 octobre dernier à ces deux commissions.

    Pierre Lellouche donne quelques exemples de cette instrumentalisation du droit au seul profit des intérêts des États-Unis et, évidemment, aux dépens des nôtres.

    http://www.bvoltaire.fr/pierrelellouche/du-jamais-vu-une-loi-americaine-transcrite-dans-le-droit-francais,289872

  • [Éditorial de L’AF n° 2941] Des évêques plus mondialistes que catholiques ?

    Encensé par Libération (du 13 octobre) qui y voit « un texte qui fait du bien », et plus généralement par la presse de l’oligarchie, nous avions tout lieu de craindre le dernier opus du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France (CEF), sous le titre "Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique".

    D’autant que sa sortie en libraire avait été précédée par un entretien, d’une niaiserie affligeante, de Mgr Pontier, président de la CEF, dans Le Monde (du 14 octobre) — une page et demie ! Grand apôtre du vivre-ensemble « au ras du terrain », l’archevêque de Marseille qui, comme les socialistes de Terra Nova, voit dans chaque migrant ou presque une chance pour la France — « Ce sont aussi des talents qui nous arrivent » ...et dont nous dépouillons leur pays d’origine —, a « un peu honte » quand, contrairement au Liban, voire la Grèce et l’Italie, il ne voit pas notre pays « manifester le minimum d’accueil  ». Il n’a pas, en revanche, « un peu honte » de déconsidérer la Manif’ pour tous du dimanche suivant : car pour Mgr Pontier, le mariage pour tous, et, nous supposons, ce qui va avec, à savoir le prétendu droit à l’enfant, ne « tracassent » qu’ « un certain nombre de Français », qui, en manifestant, « donnent l’apparence d’une “militance excessive”  ». Il y a donc eu à Paris, ce dimanche, 200 000 militants excessifs !

    Ces propos illustrent bien la teneur de l’opus épiscopal : il faut désormais avaliser les évolutions de la « société », terme qui, selon la vulgate communautariste et mondialiste auquel ce texte emprunte son vocabulaire, est employé comme synonyme de « nation » ou de « pays ». Et si la question de l’identité est posée, c’est, là aussi, uniquement pour constater que, entrés dans une société « pluriculturelle  », nous devons positiver.

    Libération a raison sur un point : le diagnostic « n’est pas vraiment neuf », qu’il s’agisse du discrédit de la classe politique, de l’individualisme, du consumérisme et du matérialisme ambiants, de l’éclatement de la société en différents communautarismes, de « la question du sens » au sein d’une « société en tension » et du « contrat social à repenser ». Non, ce qui est intéressant, c’est ce que ce texte révèle de l’état d’esprit de nos évêques, du moins de ceux qui composent la commission permanente de la CEF, ce « pays légal » épiscopal censé s’exprimer au nom de tous. D’autant que leur parole sur le politique est rare, ce qui devrait donner d’autant plus de poids à un texte qu’ils destinent non seulement aux catholiques mais à tous les citoyens français. Ou plutôt non : « aux habitants de notre pays ». Or la différence n’est pas mince.

    Il pourrait en effet paraître paradoxal, alors que ce texte a été publié en complément de celui de juin dernier visant à donner « quelques éléments de réflexion » pour « 2017, année électorale », qu’il ne s’adresse pas en priorité aux citoyens. C’est qu’il s’agit bien, selon le titre d’un rapport commandé par le Gouvernement qui avait fait scandale en 2013, et dont ce texte n’est finalement que la version cléricale, de « faire société commune dans une société diverse », à savoir, comme l’affirment les auteurs du document épiscopal, de « gérer (sic) la diversité dans notre société », le christianisme ne devant plus être sollicité que pour « partager son expérience doublement millénaire et sans renouvelée d’accueil et d’intégration de populations et de cultures différentes dans la naissance d’une identité qui ne nie pas les autres appartenances ». Ou quand l’annonce du message évangélique est réduite à la valorisation d’une chrétienne attitude dans la gestion du vivre-ensemble. Du reste, cette attitude ne « doit pas être une confrontation de vérités, mais une recherche ensemble, en vérité », c’est-à-dire, en bon français, et non plus en sabir estampillé CEF, une recherche, certes emplie de sincérité, mais neutre au plan des vérités évangéliques, puisque toutes les idées se valent dans un relativisme dont on croit que sortira la paix sociale — comme si la société, comme la nature, n’avait pas horreur du vide. Du reste, « liberté, égalité, fraternité », « ces trois mots sont une change pour notre pays » (Mgr Pontier). Au pays enchanté des valeurs républicaines, qu’a-t-on encore besoin de parler d’évangélisation ?

    Remarquons simplement, nous qui ne nous intéressons dans ces colonnes qu’à l’humble bien positif de la cité, que le document avalise, voire revendique, finalement comme une « richesse », cette crise de l’identité nationale, qui entraîne la rupture du lien originel entre le christianisme et la France, qu’une laïcité agressive n’a cessé de distendre depuis plus d’un siècle et que le mondialisme, conçu par nos évêques eux-mêmes comme le nouvel horizon de l’humanité, est en voie de rompre définitivement. C’est là que la confusion entre société et nation est active, puisqu’elle vise, en encourageant l’immigration, à rendre inéluctable l’éclatement culturel et donc à placer « l’idée d’une Nation homogène » au rang des accessoires obsolètes — le concept de nation devant s’effacer derrière celui de société plurielle. Car si l’immigration n’est pas sans poser déjà de graves questions à notre communauté de destin, les évêques anticipent, dans l’esprit de Terra Nova, en déclarant qu’il conviendrait d’ores et déjà, face à l’affirmation de différences communautaires ou identitaires, « de redéfinir ce que c’est d’être citoyen français et de promouvoir une manière d’être ensemble qui fasse sens » — charabia qui signifie simplement l’acceptation d’une société multiculturelle dans une logique communautariste. Et pour bien enfoncer le clou d’affirmer que « le danger serait d’oublier ce qui nous a construits », c’est-à-dire notamment le christianisme, mais dont l’action est manifestement révolue, « ou, à l’inverse, de rêver du retour à un âge d’or imaginaire ». Plus explicite encore, Mgr Pontier, dans Le Monde, évoque une « supposée identité fermée, éternelle, que tout le monde aurait partagée dans le passé ». Voilà à quoi certains de nos évêques ramènent aujourd’hui le baptême de Clovis, et par là-même de la France, aux promesses duquel, en 1980 au Bourget, saint Jean-Paul II demandait aux Français s’ils étaient demeurés fidèles, déjà, sans susciter l’enthousiasme d’un bon nombre de nos évêques. N’osa-t-il pas aller jusqu’à qualifier la France de « fille aînée de l’Eglise » ? Il est vrai : « Dieu nous préserve aussi des saints ! », s’exclame le doyen de Blangermont devant le jeune curé d’Ambrecourt, dans le Journal d’un curé de campagne de Bernanos…

    Pour le rapport socialiste de 2013, il convient de « faire évoluer la société française [...] afin de permettre à toutes les personnes qui résident en France de vivre ensemble, de participer à une “société des égaux”, d’être (re)connues dans leur diversité, [...] simplement pour leur présence sur le territoire national ». Le texte épiscopal ne dit pas autre chose, en s’adressant aux « habitants de notre pays  », et non aux Français, tous ces « habitants  » étant destinés à partager une citoyenneté devenue le prête-nom d’un vivre-ensemble riche d’ « identités plurielles », ...et heureuses ? Et dans la dénonciation de « postures racistes réciproques », comment ne pas voir un écho à la définition européenne de l’intégration comme « processus dynamique à double sens d’acceptation mutuelle de la part de tous les immigrants et résidents des États membres » ? Ne sommes-nous pas tous des migrants, après tout ?

    Ce texte aurait mérité un 10 sur 20 s’il avait été la dissertation sans personnalité d’un potache auquel son professeur d’instruction citoyenne avait demandé de réfléchir sur le vivre-ensemble. Malheureusement il exprime, du moins officiellement, la pensée de nos évêques, manifestement soumise à la logique du mondialisme, prélude au village planétaire. Il n’est pas certain que, là aussi, le pays réel soit en accord avec le pays légal.

    François Marcilhac - L’Action Française 2941

    - Conseil permanent de la Conférence des évêques de France - Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique - CERF- MAME - BAYARD, 4 euros
    - Faire société commune dans une société diverse

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Editorial-de-L-AF-no-2941-Des