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magouille et compagnie - Page 1652

  • PIRE QUE LES « FAUSSES NOUVELLES » : LA DÉSINFORMATION !

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    Dans un journal de province, Le Progrès du 23 décembre 2017, cet article relatant un fait divers peu banal. Intitulé « Parce qu’il ne faisait pas la prière, ce jeune homme a été agressé au lycée », il explique que le père d’un lycéen de la région de Saint-Étienne a dû répondre devant la justice de manquement à « ses obligations d’éducation » parce que son fils avait, depuis cet incident, déserté son établissement. Heureusement, il a été relaxé !

    On se doutait bien que l’agresseur n’était pas un chrétien ni un juif qui aurait voulu convertir par la force un de ses condisciples. Les propos de l’avocat de la victime sont sans équivoque : « Parce qu’il ne mangeait pas halal, parce qu’il ne faisait pas la prière, ce jeune homme a été agressé au lycée. »

    Tout empreints des mises en garde récentes de notre Président contre les « fausses nouvelles », allons vérifier si ce fait divers insolite est repris dans d’autres médias, tout en sachant que ce n’est pas une preuve de la vérité du fait : comme Fontenelle l’a si bien montré dans l’épisode de la « dent d’or », les plus savants peuvent disserter à longueur de temps sur de fausses rumeurs. Mais, hormis quelques sites qui, apparemment, ne sont pas la tasse de thé d’Emmanuel Macron, aucun média ne s’en est fait l’écho.
    Certes, l’élève devait avoir d’autres problèmes personnels, qui peuvent expliquer son refus de réintégrer son lycée. Mais, à coup sûr, cette agression fut la goutte qui fit déborder le vase. Et puis, il ne s’agit que d’un fait divers dans une ville de province : personne, en dehors du journaliste local, n’a souhaité lui donner d’importance, soit pour ne pas trop attirer l’attention sur un établissement qui n’a pas mauvaise réputation, soit pour éviter que des esprits forcément malintentionnés n’alimentent ce qu’on appelle, de manière impropre, l’islamophobie.

    Il n’empêche qu’on peut se demander ce qui se serait produit si quelque élève, catholique pratiquant, avait tabassé un condisciple musulman sous prétexte qu’il ne suivait pas les rites de sa religion.

    Les conseillers de Macron devraient lui mettre cet exemple sous les yeux : il montre de façon concrète qu’il y a pire que les « fausses nouvelles » qu’il a dénoncées. Ces fausses nouvelles, on peut la plupart du temps les déceler, pour peu qu’on ait acquis un minimum d’esprit critique.

    Mais la désinformation est un procédé bien plus redoutable pour répandre le mensonge, bien plus efficace pour normaliser les esprits. Par la sélection des informations, l’omission de l’une au bénéfice de l’autre, les commentaires orientés sans contradiction, on abuse les lecteurs ou les auditeurs. Il est du devoir d’un journaliste, du plus obscur jusqu’au plus renommé, de toujours vérifier ses sources et de ne jamais occulter telle ou telle information susceptible de contredire son opinion.

    Quand les médias dominants, quand Emmanuel Macron accusent les réseaux sociaux et les sites Internet de répandre de « fausses nouvelles », ils se moquent du monde car eux-mêmes, tout en prétendant informer objectivement, pratiquent la désinformation avec d’autant plus de bonne conscience qu’ils ont la certitude d’avoir raison. Ils nourrissent eux-mêmes la méfiance à l’égard de la presse, à l’égard des médias, publics ou privés, soupçonnés d’être à la solde de l’État ou de grands groupes privés.

    Certes, il n’existe plus de ministère de l’Information, mais l’information en France est loin d’être totalement libre. L’expression d’une pensée libérée des préjugés et des lieux communs à la mode se heurte au censeur le plus intransigeant, qui veut imposer sa vérité : la bien-pensance.

    http://www.bvoltaire.fr/pire-fausses-nouvelles-desinformation/

  • POUR LE MIGRANT, ILS ONT TOUT PRÉVU : IL AURA SA CARTE BANCAIRE, ET LES SOUS !

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    80.000 personnes étaient enregistrées en tant que demandeurs d’asile en 2015, plus de 85.000 en 2016, 100.000 en 2017.

    Nous en avions vaguement entendu parler puis, le fil de l’actualité déversant quotidiennement son lot de nouvelles insupportables, nous l’avions oublié. C’est Bernard Monot, FN, député européen pour la circonscription Massif-Central-Centre, qui, par l’intermédiaire de sa page Facebook, nous le rappelle. Depuis avril 2016, les demandeurs d’asile bénéficient d’une carte de retrait bancaire (via La Banque postale, la Caisse d’épargne et le Crédit agricole) leur permettant de profiter de l’ADA (allocation pour demandeur d’asile), délivrée par l’OFII (Office français de l’immigration et de l’intégration) et octroyée généreusement par l’État. Service-public.fr se fait un plaisir de donner la procédure à suivre pour l’obtenir.

    On apprend, ainsi, que les étrangers de plus de 18 ans (entrés par effraction dans notre pays… un détail) en possession de leur attestation de demandeur d’asile y ont droit. Mais, attention : ils devront « avoir accepté les conditions matérielles qui [leur] ont été proposées par l’OFII ». Eh oui, après avoir vécu l’enfer sur terre en fuyant leur famille abandonnée dans un pays en guerre, certains ne trouvent pas leur hébergement gratuit à leur goût. Quant à leurs ressources mensuelles, elles ne devront pas dépasser l’équivalent du RSA. Mais quand on sait que la traversée de la Méditerranée coûte entre 4.000 et 6.000 dollars par personne (chiffre rapporté par le chef de mission à l’Organisation internationale des migrations, pour TV5 Monde), on s’interroge, pour débourser pareille somme, sur leurs revenus perçus dans leur pays d’origine…

    Le montant, maintenant. 6,80 euros pour une personne seule et par jour, soit 204 euros mensuel. 10,20 euros pour deux, et ainsi de suite jusque 37,40 euros pour dix personnes. Service-public.frne s’aventure pas au-delà de ce chiffre. 5,40 euros supplémentaires si le demandeur d’asile n’est pas hébergé. Pas de quoi faire la noce, rétorqueront les indécrottables immigrationnistes. Sauf qu’il y a cumul. Quand vous touchez l’ADA, vous êtes non seulement hébergé, mais vous avez droit « au transport, aux soins médicaux et à l’éducation ». 80.000 personnes étaient enregistrées en tant que demandeurs d’asile en 2015, plus de 85.000 en 2016, 100.000 en 2017, souligne Bernard Monot. Une courbe exponentielle que le gouvernement n’a, de toute évidence, aucune intention d’inverser.

    Il serait vain d’énumérer tout ce à quoi d’autres ont droit, les étrangers illégaux ou légaux, pendant que dix millions de Français (ou quelque chose d’approchant) tirent le diable par la queue. Pendant que la classe moyenne, chez nous, mais aussi en Europe, décline lentement mais sûrement (Le Figaro, 2 mars 2016). Pendant que nos étudiants peinent à financer leurs études ou que des milliers de familles modestes attendent des années un logement social alors que, chaque nuit, rien qu’à Paris, 35.000 migrants sont logés gratis, s’insurge Bernard Monot, parfois même depuis des années…

    Et après cette énième « insulte à la France qui travaille », comme s’émeut ce député, le gouvernement, pour qui l’argent ne manque jamais pour les immigrés, en même temps qu’il nous demande à nous de faire des « efforts », a prévu pour cette année 300 millions de plus pour en accueillir encore plus. De son côté, l’Union européenne se servira des fonds de la PAC pour en implanter encore davantage dans nos campagnes, ajoute-t-il. Nos paysans apprécieront…

    Cette ADA, aucun de nous jamais ne l’aura. Que penserait-on de parents qui légueraient leur héritage à de parfaits inconnus ? On les dirait injustes, indignes, immoraux. On dirait qu’ils ont trahi leurs enfants. Nos gouvernants ne font pas autre chose.

    http://www.bvoltaire.fr/migrant-ont-prevu-aura-carte-bancaire/

  • Les faux réfugiés, les traîtres et les Turcs

    6a00d8341c715453ef01b7c942d963970b-320wi.jpgOn se préoccupe en ce moment du retour des gens qui étaient partis en Irak et en Syrie, le plus souvent via la Turquie, rejoindre les doux humanistes de l'État islamique.

    Les réactions divergent, y compris entre ministres du même gouvernement.

    Ainsi Florence Parly, ministre macronienne des Armées, a dit tout haut ce que beaucoup de monde pense tout bas. Si ces gens meurent, de ce point de vue, l'opinion publique ne les pleurera pas.

    À l'inverse Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement macronien, invoque un désir de procès équitables. Or, cette préoccupation revient à souhaiter que ces gens qui, dans la plupart des cas ont trahi la France et combattu son armée, bénéficient de toutes les failles de notre système répressif judiciaire et pénitentiaire, inadapté à cette situation de guerre.

    Les crimes qu'ils ont commis à l'Étranger, en toute connaissance de cause, relèvent légitimement des juridictions locales.

    Dans sa lettre politique du 5 janvier, qu'il intitule "L'islam, encore et toujours" Laurent Joffrin, directeur de la rédaction et de la publication de Libération, déplore que, selon lui, "on oublie, en tout cas, de relever un paradoxe."

    En le citant ici nous espérons démontrer que l’expression "on oublie" ne s'applique pas à cette chronique.

    Voici ce qu'il écrit :

    "Ainsi ces terroristes qui n’avaient que haine et mépris envers la République française, jusqu’à prendre les armes contre elle, jusqu’à se faire les complices d’attentats ignobles perpétrés contre leurs compatriotes, découvrent soudain ses vertus. Vaincus, ils ont changé d’idée. On aurait pu penser, avec une pointe d’ironie, qu’ils auraient préféré comparaître devant un tribunal islamique… Bizarrement, ils s’en remettent maintenant à l’état de droit laïque et républicain qu’ils vouaient aux gémonies, à des tribunaux composés de mécréants, à un État français par ailleurs qualifié de raciste et de post-colonial. Cela tend à prouver que le courage des fanatiques a ses limites. Ou que la défaite est parfois mère de sagesse."

    Nous nous trouvons en présence de traîtres : ils doivent être traités comme tels.

    Or ceci intervient au moment où l’Europe est en proie à la crise migratoire, celle-ci se trouvant aggravée par la même idéologie, les mêmes pétitions de principe qui cherchent à protéger les Français, ou plutôt les ex-Français qui se sont mis au service de l'ennemi.

    Il ne faut certainement pas prendre cette simultanéité pour le fruit du hasard. Derrière les trafics de migrants et de faux réfugiés on retrouve les mêmes réseaux islamistes et, notamment, la mafia turque, qui mènent une guerre très logique pour affaiblir l'Europe.

    Nos dirigeants hyper compétents, nos élites hyper informées, nos technocrates hyper arrogants sont vraiment seuls à ne pas l'avoir compris.

    Ce 5 janvier, en conclusion d'entretiens fort ambigus avec le mégalomane Erdogan, Monsieur Macron présentait pour une immense découverte qu'il semble vouloir faire breveter au profit de sa propre politique, ce que tant d'autres avaient compris, proposé et expliqué avant lui. (1)⇓ Bravo pour l'inventeur de l'eau tiède.

    Monsieur Macron parle donc désormais d'un partenariat entre l'Europe et la Turquie : il en parle avec 10 ans de retard. On se demande aujourd'hui quel objet poursuivrait cette coopération sinon pour persister à permettre la manipulation par les dirigeants dictatoriaux et mafieux turcs des faux réfugiés et la protection des traîtres.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    6a00d8341c715453ef01b8d2cd29a5970c-320wi.jpg1 cf. "La Question turque et l'Europe" Le 2 octobre 2014 le parlement d'Ankara a voté la possibilité pour l'armée turque de pénétrer en territoire syrien ou irakien. Immédiatement, l'illusion d'une alliance entre ce pays et l'occident était à nouveau réaffirmée.
    Et pourtant les objectifs poursuivis par la Turquie dans cette guerre se sont révélés fort différents de ceux proclamés par la coalition.
    Or, depuis la candidature de la Turquie à l'Union européenne, on assiste à une offensive de propagande constante destinée à rendre ce projet présentable.
    Mais les actes concrets accomplis par le gouvernement turc contredisent, année après année, les effets d'annonce pour lesquels excellent toujours les dirigeants de ce pays que l'on présente encore comme "ami". Depuis 1987, date du dépôt de la candidature officielle, le monde a beaucoup évolué.
    La Turquie aussi : elle a vu depuis 15 ans l'apparition, la prise du pouvoir et le développement d'un parti, l'AKP de Recep Tayyip Erdogan. Aujourd'hui majoritaire, ce parti a entrepris en 2017 de faire évoluer le pays vers un régime autoritaire.
    Islamiste dans ses fondements, l'AKP et l'action du gouvernement Erdogan bouleversent l'illusoire laïcité instituée par Mustafa Kemal.••• 190 pages pages 20 euros.••• Livre à commander sur le site de l'éditeur ou en adressant un chèque de 20 euros port compris aux Editions du Trident, 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris 

    http://www.insolent.fr/

  • Macron se voit déjà en « dirigeant de l’Europe », commente Eric Zemmour

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    Éric Zemmour analyse les vœux du Président de la République pour l’année 2018.

    « Avec l’Europe Emmanuel Macron est en confiance, il ose tout. Il s’adresse à ses concitoyens européens comme si il était déjà tout seul à la barre, comme s’il était le dirigeant de l’Europe. Il appelle ses concitoyens européens à débattre, à imposer leurs vues. Il fait semblant de croire que l’Europe est une démocratie comme les autres. »

  • EMMANUELLE MÉNARD : « TOUT CELA NE CONDUIRA PROBABLEMENT QU’À DAVANTAGE D’AUTOCENSURE ET, DONC, MOINS DE LIBERTÉ. IL FAUT ABSOLUMENT EMPÊCHER CELA ! »

    « Qu’Emmanuel Macron – qui s’est montré plutôt habile jusqu’ici – se lance dans cette chasse aux « fake news » me laisse perplexe. »

    Emmanuel Macron part en guerre contre les fake news. Votre première réaction ?

    De l’étonnement. S’il est un terrain scabreux pour un homme politique, où il n’y a que des coups à prendre, c’est bien celui de la qualité de l’information. Qu’Emmanuel Macron – qui s’est montré plutôt habile jusqu’ici – se lance dans cette chasse aux fake newsme laisse perplexe. À moins que deux raisons ne l’y poussent. D’abord, et bien sûr, le souvenir amer qu’il garde de la campagne présidentielle et des accusations, sans aucune preuve, lancées contre lui concernant son prétendu « compte offshore aux Bahamas » et sa tout aussi prétendue homosexualité. Qu’il en ait été blessé, je le comprends. Bienvenue au club, ai-je envie de lui lancer, tant notre courant politique est l’objet de ces fake newssans que personne (ou presque) dans la classe politique ne s’en offusque. Deuxième raison, le chef de l’État a bien compris que les journalistes ne sont pas en odeur de sainteté dans la société française. Non sans raison, a-t-on envie d’ajouter. De là à surfer sur cette vague de ressentiment à l’égard d’une profession qui apparaît – légitimement parfois – comme véhiculant des contre-vérités et se révélant d’un rare parti pris (même s’il y a, bien sûr, des exceptions), on ne peut pas l’exclure a priori

    Une troisième raison peut-être : son bras de fer avec Vladimir Poutine…

    Il est vrai qu’il y a fait quasiment allusion lors de sa présentation des vœux à la presse, dénonçant les journalistes de la chaîne russe d’information en continu Russia Today… laquelle n’avait d’ailleurs pas été invitée en tant que telle ! Mais ne nous y trompons pas, derrière RT, d’autres seront visés. Pas besoin de vous faire un dessin, les médias alternatifs, au premier rang desquels Boulevard Voltaire, seront en première ligne…

    Faut-il légiférer ?

    Bien sûr que non ! Je vous rappelle que la loi sur la presse de 1881 permet déjà de sanctionner la diffusion de fausses nouvelles. Il est même possible de le faire en référé concernant Facebook et Twitter depuis la loi pour la confiance dans le numérique de 2004. Mais, comme chaque fois – et alors que le chef de l’État s’était engagé à ne pas suivre cette voie -, les politiques ne peuvent s’empêcher de réagir à chaud, dans l’émotion et, il faut bien le dire aussi dans le cas présent, de faire voter les lois qui les arrangent et qui les servent, sans trop se préoccuper des conséquences qu’elles auront sur le long terme…

    Vous êtes au diapason des réactions de beaucoup d’autres politiques.

    Eh oui, il m’arrive de partager l’opinion de responsables politiques d’autres bords. Ou plutôt, il leur arrive d’être de mon avis, même s’ils ont quelque mal à le reconnaître. Parce que je ne peux m’empêcher de rappeler que, lorsqu’il s’est agi de défendre la liberté d’expression dans l’Hémicycle cet été, je me suis retrouvée bien isolée… Souvenez-vous de cet article 1er de la loi sur la confiance dans la vie politique, qui menaçait d’inéligibilité quiconque se verrait condamné pour diffamation ou pour discrimination. Seule députée à dénoncer la véritable forfaiture qu’allait constituer une telle disposition à l’égard de la liberté d’expression – heureusement retoquée ensuite par le Conseil constitutionnel -, je n’ai pas entendu une voix pour me soutenir, bien au contraire, et mon intervention a même été quelque peu chahutée, à commencer par l’extrême gauche de l’Assemblée. Alors, quand j’entends la réaction des responsables des Insoumis concernant une future loi contre les fake news, craignant un « contrôle étatique des médias, et notamment des médias en ligne », j’hésite entre rire et m’étouffer, tant l’imposture et la mauvaise foi sautent aux yeux…

    Cela n’élude pas pour autant la question de fond…

    Vous avez raison. Restent les problèmes, bien réels, de l’indépendance des médias et de la qualité de l’information. Les deux sont étroitement liés. Au nom de la liberté de la presse, nous devrions supprimer toutes les aides directes et indirectes dont bénéficient la presse écrite et en ligne. Cette presse qui aime tant à se draper dans les grands principes, qui aime tant invoquer les grandes déclarations. Pourquoi ne fait-elle pas le pari de la qualité, qui lui permettrait de vivre de… ses lecteurs tout simplement ? Je suis toujours étonnée d’entendre des journalistes s’égosiller au nom de la liberté de la presse qui serait bafouée dès qu’on les critique, mais qui ne disent pas un mot sur leurs médias qui vivent pourtant sous perfusion de l’État, dépendant des subventions gouvernementales et des générosités qui leur ont été octroyées au fil des ans. La liberté de la presse, ce devrait être aussi l’indépendance financière. Les médias devraient méditer ces vers de Cyrano, extraits de la célèbre tirade du « non merci » : « Ne pas monter bien haut, peut-être, mais tout seul. » Oui, tout seul. En toute indépendance. Mais l’indépendance a un prix. Elle demande des efforts. Elle est exigeante ! En un mot, elle se mérite.

    Tout cela vous inquiète-t-il ?

    Plus que cette sortie sur les fake news, c’est une autre proposition d’Emmanuel Macron qui me semble réellement dangereuse : son invitation à réfléchir à « une forme de certification des organes de presse respectant la déontologie du métier ». Comme sur d’autres sujets, on voit bien la tentation d’accorder des diplômes de moralité : celui-là est digne d’être fréquenté, lu, regardé, celui-ci ne l’est pas… Qui va s’ériger en juge ? Sur quels critères ? Il y a de cela quelques semaines, toujours dans l’Hémicycle, j’ai osé poser une question à propos d’un projet de loi sur l’enseignement supérieur qui prétendait vouloir faire de nos étudiants des « citoyens éclairés ». Je suis simplement intervenue pour demander ce que le gouvernement entendait par « éclairé » et qui déciderait que nos enfants remplissent ou non les conditions pour le devenir. Bien entendu, les réactions ne se sont pas fait attendre… J’avais osé questionner le bien et le mal. J’ai même entendu une députée de la majorité qualifier mon interrogation de « honteuse »… Tout cela prêterait à sourire si cela n’engageait à ce point notre futur…

    Des garanties en matière de déontologie journalistique ne seraient pourtant pas superflues !

    Quand vous faites quelque chose de mal, vous n’avez besoin de personne pour le savoir. Votre conscience suffit. C’est la même chose pour les journalistes. Les règles de déontologie sont très simples. Nul besoin d’un organe supérieur pour les rappeler ! En revanche, cette « certification des organes de presse », proposée à Emmanuel Macron par – c’est un comble ! – Reporters sans frontières, est extrêmement dangereuse pour les raisons que j’ai exposées précédemment. Et je vous avoue être sidérée que cette proposition puisse être avancée par cette organisation de défense de la liberté de la presse ! Je ne l’ai, malheureusement, pas beaucoup entendue protester, ces dernières années, quand tel ou tel journaliste, en France – et vous n’aurez aucun mal à deviner à qui je pense -, a eu des problèmes avec sa direction ou a été carrément mis dehors pour avoir usé d’une liberté d’expression qui n’avait pas l’heur de plaire à tout le monde… Tout cela ne conduira probablement qu’à davantage d’autocensure et, donc, moins de liberté. Il faut absolument empêcher cela !

    http://www.bvoltaire.fr/ne-conduira-probablement-qua-davantage-dautocensure-de-liberte-faut-absolument-empecher/

  • LE MATIN, LE PREMIER MINISTRE REFUSE UNE LOI POUR LES POLICIERS. LE SOIR, LE PRÉSIDENT VEUT UNE LOI POUR CONTRÔLER L’INFORMATION

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    Mercredi, le Premier ministre Édouard Philippe est l’invité d’une émission matinale, « Les 4 vérités », sur France 2. Il balaie tous les sujets de son ton posé sans jamais se départir de sa grisaille habituelle. Certes, pour évoquer Champigny, il a préparé son effet et il se dit « horrifié ». Très bien, mais ensuite ? Devant le sentiment d’impunité des agresseurs ? Devant les attaques à répétition contre les forces de l’ordre ? Devant le petit jeu médiatique des Kassovitz et autres princes des médias déversant leurs insultes sur la police à longueur de tweets ?

    L’interviewer de France 2 n’est pas Laurent Delahousse. Il s’appelle Guillaume Daret, mais il a brillamment franchi l’examen de l’interviewer complaisant avec Édouard Philippe. Il a gagné son ticket 1re classe pour aller déambuler avec Jupiter sous les ors de l’Élysée en toute quiétude. Ou poursuivre tranquillement son dialogue avec le Premier ministre, par exemple en avion privé Tokyo-Paris, histoire que M. Philippe ne s’ennuie pas trop dans son avion vide.

    Car devant ces agressions violentes et répétées contre la police, le rôle du Premier ministre aurait été d’examiner ce que le gouvernement pouvait proposer comme loi pour mieux protéger, mieux punir, mieux dissuader. Et celui du journaliste de stimuler un peu son invité en manque d’idées. Eh bien, voilà la réponse qui, visiblement, n’a secoué personne :

    « Les peines plancher ont été introduites dans le droit français en 2007 pour tous les crimes et délits en cas de récidive. Elles ont été supprimées en 2014. Je me méfie des réactions face à des événements qui passeraient par des éléments législatifs. »

    En substance : pas de loi. Braves policiers, on continue comme ça. Les uns à appeler à vous tabasser sur les réseaux sociaux. Les autres à le faire dans les cités. Et moi à ne rien faire. Circulez, y a rien à voir, le gouvernement ne légiférera pas. Vous comprenez, toucher à la loi, c’est quelque chose de grave qui demande beaucoup de sérieux, beaucoup de grisaille, beaucoup de réflexion. Et, surtout, on ne légifère pas sous le coup des passions, des pressions, des « événements ». C’est bien connu. C’est même écrit en grosses lettres dans le Manuel de l’immobilisme que tout bon Premier ministre a en permanence sur son bureau.

    Les « événements »… Les policiers apprécieront l’euphémisme. Mais le plus révélateur de cet immobilisme tranquille de notre Premier ministre, c’est son « Je me méfie des réactions… »

    Avec Édouard Philippe, nous n’avons décidément pas les mêmes méfiances : dans ma petite ville de province (et malheureusement dans la France entière), l’insécurité explose ces dernières semaines (braquages, cambriolages, agressions, voitures incendiées, violences contre les policiers) mais lui, ce n’est pas de cela qu’il se méfie, non, il se méfie des réactions d’indignation et de colère… À bien y réfléchir, il a peut-être raison. De là à vouloir légiférer pour maîtriser ces « réactions à des événements »… Non, mon esprit méfiant va trop loin.

    Trop loin ? Le soir même, le président de la République annonce à la (bonne) presse rassemblée à ses pieds qu’il veut « une loi contre les fake news » pendant les campagnes électorales… Il y a de la suite dans les idées entre notre Premier ministre si réticent à légiférer du matin et notre Président législateur du soir. Car, finalement, ces « réactions » de colère, ce sont peut-être des fake news, non ? Et puis, ça ferait désordre pendant une campagne électorale… Donc, il faut légiférer d’urgence, Jupiter l’a dit.

    Une chose est sûre : ils se méfient des réactions, donc ils vont davantage contrôler l’information. Édouard Philippe s’est, une fois de plus, comparé à un chef d’orchestre. En tout cas, on a bien compris quelle serait la musique, et qu’il faudrait la suivre à la baguette.

    Ainsi va la démocratie au pays des Lumières et de la liberté d’expression, en 2018, sous la présidence de M. Macron…

    http://www.bvoltaire.fr/matin-premier-ministre-refuse-loi-policiers-soir-president-veut-loi-controler-linformation/

  • Voeux à la presse : Macron lance la Pravda - Journal du Jeudi 04 Janvier 2018