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magouille et compagnie - Page 2065

  • Les européistes bien dégonflés

    Les Français, dans leur écrasante majorité,  ne croient plus aux  promesses de François Hollande et de son gouvernement. Dans le  Journal du dimanche, le chef de l’Etat a  encore tenté  une prophétie  en prédisant l’imminence d’«un bouleversement » bénéfique,  assuré que «le retournement économique (tant attendu)  arrive». Divine surprise d’une reprise économique qui aborderait enfin nos rivages dont les  pontes socialistes eux-mêmes ne sont guère persuadés. Quant aux électeurs,   selon l’enquête  réalisée  par l’institut CSA, réalisée du 22 au 24 avril pour le groupe Nice-Matin, il s’en  trouverait même un  sur trois (35%)  ayant  voté pour François Hollande  à la présidentielle de 2012  pour affirmer  qu’il ne referait plus le même choix.  Il est aussi dans l’ordre des choses  qu’un autre candidat du parti bruxellois  comme Nicolas Sarkozy ne profite pas de cet affaiblissement du chef  de l’Etat, puisque 58% des personnes interrogées  estiment qu’il  n’aurait pas fait mieuxs’il avait été réélu en 2012.

     Les raisons de ce fossé qui ne cesse de se creuser entre les élites  euromondialistes autistes et le peuple,  ne sont d’ailleurs pas uniquement  d’ordre économique. Elles sont aussi à chercher  sur le terrain de  notre identité nationale, de  nos  valeurs helléno-chrétiennes bafouées par les « progressistes »,  de l’antinomie existant entre la véritable civilisation européenne  et sa contrefaçon  bruxelloise qui en est souvent la radicale  antithèse.

     Manuel Valls qui  intervenait  samedi soir lors d’un meeting des jeunes socialistes à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne), a pris la mesure du danger,  de la vague nationale et populiste qui peut  prendre l’allure d’une déferlante. Il a solennellement appelé à ne pas « laisser le terrain à ceux qui en veulent à l’Europe et qui l’accusent de tout pour (…) ébranler ses fondements ». « C’est à nous de porter le rêve européen »,  « l’Europe est notre destin commun ».  « Il faut battre les extrêmes dans les urnes en envoyant dans trois semaines une majorité progressiste » a-t-il encore affirmé, fustigeant les  patriotes, les souverainistes du FN, «qui n’aiment ni leur patrie ni l’Europe, car ils n’aiment pas l’avenir». « Argument dérisoire » a relevé Bruno Gollnisch.

     Alors oui, en effet, les nationaux espèrent un  autre avenir que le projet porté à bout de bras par l’UMPS.  Depuis vingt-cinq ans, élections après élections,   européistes  socialo-libéraux  ou libéraux-progressistes  promettent du  rêve , « une autre Europe »,   qui celle-là  fonctionnerait  enfin !  

     Oui, répétons-le, le  cauchemar européiste,  cette France rabougrie, ravalée au rang de petite colonie de l’Empire, encore visitée par les touristes mais dépouillée de sa grandeur,  que veulent nous imposer Valls et les cénacles planétariens n’est  pas une fatalité. Une autre voie est possible  que l’inféodation à  cette Europe mondialiste,  envahie, sous domination atlantiste,  mue par les idéologues d’un  constructivisme bruxellois désincarné, sans âme, contraire aux intérêts de la France.

     Selon le sondage Viavoice  paru aujourd’hui  dans Libération, il est clair  que cette Europedéfendue par l’UMP et le PS n’est plus considérée,  comme un modèle viable et performant  par un nombre croissant de  nos compatriotes. Si 59% des sondés estiment encore qu’il ne faut pas  sortir de l’euro 60%  que la France doit rester dans  l’Union européenne,  64%souhaitent que l’UE  se recentre sur certains pays   (les pays fondateurs).

     Signe de  la confusion existant encore dans l’esprit de nos compatriotes, résultat dedécennies de propagande intensive  sur le thème « Hors Bruxelles point de salut », les réponses aux autres questions posées par cet  institut peuvent   apparaître contradictoires avec les  précédentes.  Ainsi, pour  49% des personnes interrogées, l’Union européenne évoque « quelque chose de négatif »  (45% qui jugent le contraire). De même  52% considèrent  que  l’Europe de Bruxelles  est « une contrainte politique, pénalisante pour la France »,   moins  d’un Français sur trois  (32%)  y voit un « atout ».

     Dans ce contexte délicat,  pontes de l’UMP  et du PS se relaient pour tirer à boulets rouges sur l’opposition nationale, n’hésitant pas,  à défaut de bilan présentable,  à mentir effrontément.  A ce petit jeu là, le  fédéraliste européen  Alain Lamassoure, tête de liste de l’UMP  en Ile-de-France,   se montre très zélé. Il a ainsi accusé la semaine dernière les députés européens FN de faire n’importe quoi, en voulant pour preuve le fait que  les députés FN  Jean-Marie Le Pen,  Marine Le Pen et Bruno Gollnisch se soient abstenus de voter  sur la révision de la directive sur les travailleurs détachés.

     France info en a rajouté une louche en écrivant sur sont site au sujet de cette abstention que  « Pour le coup, la présidente du Front National se comporte finalement comme beaucoup d’hommes politiques. Leurs votes ne sont pas toujours le reflet exact de leurs prises de positions ». En réalité,  comme l’a expliqué Bruno Gollnisch sur France Inter le 2 mai, les élus FN se sont «  abstenus sur ce texte parce qu’il avait le mérite d’organiser un minimum de contrôles. Donc nous ne voulions pas voter contre. En revanche, nous ne voulions pas voter pour parce que nous sommes contre le fait que l’on incite un certain nombre de travailleurs des pays de l’Est à venir travailler sur notre territoire à des conditions qui sont celles du droit social de leurs pays, c’est-à-dire à 50, 60 % de charges en moins que celles qui sont imposées aux ouvriers, aux artisans, aux commerçants français, que l’on ruine méthodiquement. »

     Bruno a proposé à M. Lamassoure un débat pour faire justice des mensonges de cet acabit,  colportés par lui ou d’autres…lequel a pris grand soin de ne pas relever le gant…

    http://gollnisch.com/2014/05/05/les-europeistes-bien-degonfles/

  • Enfin l’égalité : les femmes vont pouvoir pisser debout !

    Nous y sommes, enfin ! L’égalité hommes-femmes est à nos portes, et particulièrement à la porte des toilettes.   

    Dans ma lointaine enfance campagnarde, autour de mes 4 ans, j’étais fascinée par la voisine. Une femme d’une forte corpulence, rude gaillarde née sous la IIIe République à moins que ce ne soit sous Louis-Philippe. Elle avait laissé la ferme à sa fille pour monter à la ville – en l’occurrence les faubourgs de Romorantin, à 6 ou 7 kilomètres du lieu-dit « Les Étrangle-Chiens ». Un exil, en somme. Solange – elle s’appelait Solange – avait deux spécialités. L’une qui me terrorisait : une grue cendrée empaillée trônant au milieu de sa salle à manger. L’autre qui m’intriguait grandement : venant darder son regard curieux sur la vie des voisins, elle se postait au bout de l’allée, poings sur les hanches, et je voyais s’écouler d’entre ses pieds, dessous sa robe grise, une mystérieuse petite rigole qui s’en allait en serpentant jusqu’au fossé.

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  • 40 millions d’euros de frais de bureau pour les parlementaires européens

    Chaque année, un parlementaire européen dépense environ 4300 euros de frais de bureau. Certains parlementaires néerlandais se plaignent du manque de contrôle dans ces dépenses qui sont comptabilisées en plus des indemnités et des frais de déplacement. Cela coûterait ainsi environ 40 millions d’euros, une somme qui paraît énorme au regard des restrictions budgétaires que ne cesse d’imposer la commission européenne.

    http://medias-presse.info/40-millions-deuros-de-frais-de-bureau-pour-les-parlementaires-europeens/9495

  • La vente d'Alstom est le constat de faillite de la vision fausse qui gouverne la France

    Christian Saint-Etienne, professeur titulaire de la Chaire d'économie industrielle au Conservatoire National des Arts et Métiers, écrit un article très intéressant dans le Figarovox :

    "[...] Mais c'est une claque pour la classe dirigeante française car elle fait apparaître son incompétence collective depuis 18 ans. Voici les preuves.

    En transférant la prise de décision aux États-Unis, Alstom Energie ne pourra pas décider d'investissements ou de diversifications futures sans l'accord des actionnaires américains. Or ce transfert résulte de choix stratégiques imbéciles de Serge Tchuruk qui jette à la poubelle boursière GEC-Alsthom en 1998 avant de «théoriser» en 2001 son ambition de faire d'Alcatel une «entreprise sans usines». Alstom est vendu et Alcatel est un mort-vivant alors que les entreprises industrielles intégrées comme General Electric et Siemens survivent. Tchuruk et ceux qui l'ont conseillé devraient être jugés pour haute trahison. Au passage, c'est la Gauche qui gouverne la France à l'époque.

    Une Gauche qui au même moment met en place les 35 heures en 1998-2002. Il faut revenir sur l'origine de cette mesure. Elle n'est pas «prise sur un coin de table» en 1997 comme le veut la légende ni appliquée aveuglément à tout le secteur productif à cause de la seule rigidité de Martine Aubry. En fait, tout le monde était d'accord, Gauche et Droite, décideurs économiques et politiques, car s'était installée dans les années 1990 l'idée que nous étions entrés dans un monde post-industriel et post-travail. La rigidité de la Gauche n'a fait qu'aggraver les conséquences d'une vision insensée selon laquelle il fallait laisser mourir l'appareil industriel en France pour produire en Asie et partager le travail car il allait manquerEt beaucoup de prophètes tarés continuent de véhiculer ces idées fausses. Or et c'est la clé de compréhension des malheurs de la France,l'erreur commise par nos élites dirigeantes entre 1996 et 2002 a été de confondre le passage de la deuxième à la troisième révolution industrielle avec l'entrée dans un monde post-industriel !

    Car nous sommes passés, en effet, de la deuxième à la troisième révolution industrielle dans les années 1980 avec une accélération foudroyante dans les années 1990. [...] C'est exactement au moment de l'accélération de la troisième révolution industrielle que nos pseudo-élites écrasent les entreprises de charges sociales, d'impôts et de réglementation pour partager les emplois de la deuxième révolution industrielle tout en tuant la naissance des entreprises de la troisième révolution industrielle. Ces dernières émergent quand même, mais chétives et sous alimentées en profits et fonds propres.

    Or la suite est la conséquence de l'intuition clé de cet article :c'est parce que la Droite partage cette idée fausse et vicieuse, ou qu'elle n'a pas la capacité intellectuelle d'en démontrer la fausseté, qu'elle ne prendra jamais réellement les mesures, entre 2002 et 2012 pour définitivement tuer les 35 heures (on les rogne à la marge), éliminer l'ISF sur les actions et fortement réduire les charges et réglementations sur les entreprises.

    Puis, dans les deux premières années de la présidence actuelle, et en dépit du CICE, le gouvernement finit le travail en achevant le malade par un retour de l'âge de départ à la retraite à 60 ans, la suppression de la TVA sociale et l'alourdissement criminel de la fiscalité sur le capital qui accélère la fuite des investisseurs.

    La vente d'Alstom est donc le constat de faillite de la vision fausse qui gouverne la France depuis 1996 (loi Robien du 11 juin 1996 non obligatoire mais qui s'inscrit déjà dans cette vision). De juin 1996 à juin 2014 (début de mise en œuvre du plan Valls), les élites françaises ont partagé deux idées: celle évoquée précédemment de la fin de l'industrie et son corollaire, seule la dépense publique peut encore créer des richesses et des emploisRien n'arrête plus la dépense publique qui atteindra son sommet en 2013 (en pourcentage du PIB). La France se réveille groggy de la plus colossale erreur stratégique de son histoire depuis la Libération qui aura gouverné la France pendant 18 ans!!! [...]"

    A noter que la présidente de General Electric France et vice-présidente de GE International n'est autre que Clara Gaymard, fille du professeur Lejeune, énarque, mariée à Hervé Gaymard, l'ancien ministre de Jacques Chirac, et mère de neuf enfants. 

    Michel Janva

  • UE : les européistes se moquent de nos votes

    Le président non-élu du Conseil européen Herman Van Rompuy déclare que si « les Etats-Unis d’Europe » ne sont pas un scénario réaliste,

    « l’ensemble du territoire européen en dehors de la Russie sera à long terme, d’une façon ou d’une autre impliqué dans l’UE ». « Qu’il y ait un soutien pour cela chez les gens, je ne sais pas, mais de toute façon nous le ferons. »

    Michel Janva

  • André Gerin (PCF) : “La diabolisation du FN est absurde”

    L’ex-maire de Vénissieux revient sur les résultats des municipales. Il dépeint une société française au bord de l’embrasement : “Nous sommes en pleine guerre civile larvée”, expose-t-il. “La diabolisation du FN et de Marine Le Pen n’a jamais été aussi absurde”, ajoute André Gerin.

     

    L’ex-maire de Vénissieux avait présidé une mission d’information parlementaire ayant conduit à l’interdiction de la burqa. Il avait aussi lancé une polémique, à la suite de ses propos sur l’immigration, qui ne constitue pas, selon lui, "une chance pour la France". Il revient aujourd’hui, dans un long communiqué de presse, sur le vote aux municipales et la montée en puissance du Front national, dont il reconnaît qu’il est devenu "le premier parti ouvrier de France". "Le Parti communiste, quant à lui, continue inexorablement son déclin", constate-t-il. “Il existe aussi un racisme anti-France et anti-Blancs”

    Le maire honoraire de Vénissieux, comme il aime à se désigner, dépeint une situation explosive de la société française. "Nous sommes en pleine guerre civile larvée", expose-t-il, citant "ces salariés qui menacent de faire brûler leur usine", les Bonnets rouges, les militants de la Manif pour tous et les "enfants français de l’immigration" qui vivent dans des territoires où "les taux de chômage atteignent 40 à 50 %". André Gerin va cependant plus loin, stigmatisant "des communautarismes et l’immigration non régulée". Revenant sur les émeutes de 2005, il pointe "des territoires gangrenés par la drogue, où les mafias sont contrôlées par des fondamentalistes". [...]

    La suite sur Lyon Capitale

  • André Gerin (PCF) : “La diabolisation du FN est absurde”

    L’ex-maire de Vénissieux revient sur les résultats des municipales. Il dépeint une société française au bord de l’embrasement : “Nous sommes en pleine guerre civile larvée”, expose-t-il. “La diabolisation du FN et de Marine Le Pen n’a jamais été aussi absurde”, ajoute André Gerin.

     

    L’ex-maire de Vénissieux avait présidé une mission d’information parlementaire ayant conduit à l’interdiction de la burqa. Il avait aussi lancé une polémique, à la suite de ses propos sur l’immigration, qui ne constitue pas, selon lui, "une chance pour la France". Il revient aujourd’hui, dans un long communiqué de presse, sur le vote aux municipales et la montée en puissance du Front national, dont il reconnaît qu’il est devenu "le premier parti ouvrier de France". "Le Parti communiste, quant à lui, continue inexorablement son déclin", constate-t-il. “Il existe aussi un racisme anti-France et anti-Blancs”

    Le maire honoraire de Vénissieux, comme il aime à se désigner, dépeint une situation explosive de la société française. "Nous sommes en pleine guerre civile larvée", expose-t-il, citant "ces salariés qui menacent de faire brûler leur usine", les Bonnets rouges, les militants de la Manif pour tous et les "enfants français de l’immigration" qui vivent dans des territoires où "les taux de chômage atteignent 40 à 50 %". André Gerin va cependant plus loin, stigmatisant "des communautarismes et l’immigration non régulée". Revenant sur les émeutes de 2005, il pointe "des territoires gangrenés par la drogue, où les mafias sont contrôlées par des fondamentalistes". [...]

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  • La France se ridiculise à l’ONU

    On se demande quelle mouche a piqué la France à intervenir la semaine dernière auprès du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la question de l’avortement. Le délégué de la France Gérard Araud, ambassadeur à l’ONU a expliqué il y a une semaine exactement qu’il s’agissait d’une question qui était chère à notre pays. Des groupes de pression avaient expliqué que la Convention de Genève prévoyait un droit à l’avortement en cas de viol lors des conflits. Il fallait donc que le Conseil de Sécurité se penche sur la question. 

    Notre ambassadeur a bêtement récupéré cette demande à son compte. Du coup, Israël, la Lettonie et la Lituanie se sont joint à cette revendication. 

    Or non seulement il n’y a pas d’article de la Convention de Genève sur un tel sujet ; mais de plus, dans le cadre de l’ONU, il n’y a jamais eu le moindre soutien dans ce sens. A ce jour aucun traité de cet organisme ne mentionne un tel droit ni même n’utilise ce simple mot d’ « avortement ». D’ailleurs le faire était absolument impensable jusqu’à présent. Le consensus général est que cette question relève de la souveraineté nationale laissée à l’appréciation des lois des différents pays. La Charte des Nations Unies s’interdit de contraindre les Etats de quelque manière que ce soit sauf si le Conseil de Sécurité impose des sanctions ou intervient dans des situations de conflits.

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  • Fronde parlementaire ou retour à la IVe République ?

    Au PS, rappelez-vous, des jeunes candidats aux primaires souhaitaient un bond vers une VIe République. Ils se nommaient Valls et Montebourg.   

    Après la mutinerie pacifique d’Henri Guaino soutenue par une quarantaine de « dissidents » de l’UMP, pour faire changer résolument le cap et délester le porte-conteneurs européen surchargé, voici que de l’autre coté de l’hémicycle, un nombre symétrique de députés ravale son soutien au bosco du bateau France en se dispensant de voter son pacte de stabilité.

    Le centre, représenté par un UDI en mal de Borloo, en profite pour réémerger et se porter au secours du Premier ministre en mal de majorité avec un appui d’un style nouveau : « l’abstention positive » ! Le citoyen témoin est un peu tourneboulé. Et le « pacte », qui sous-entend accord, quelque peu ébranlé !

    Le Parlement, surtout à gauche, clame son retour au poste de commande de la mécanique législative et prétend désormais parrainer, voire interpeller le gouvernement, et non l’inverse. Mélenchon le sniper de l’ultra-gauche entend même sanctionner Valls et désigner son successeur, sans doute depuis son banc de député européen !

    Fin des sections godillots et retour à l’expression des sensibilités. Ça sent les joyeuses et pittoresques empoignades de la IVe République…

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  • Europe : la liberté de cultiver entravée par les futurs traités de libre-échange

    Des centaines de tonnes de semences détruites au prétexte qu’elles n’ont pas été brevetées par des multinationales. C’est ce qui arrive aux paysans colombiens, et c’est bien ce qui pourrait se produire aussi en France et en Europe à cause du traité de libre-échange discuté entre l’Union européenne et le Canada. Cet accord commercial « brade les droits des agriculteurs au profit de l’industrie semencière », alertent de nombreuses organisations de la société civile. Alors que ce traité doit être ratifié par le Parlement européen, les candidats se positionneront-ils d’ici les élections ? Décryptage.

    Les traités de libre-échange constituent-ils une menace pour la liberté de ressemer ses semences ? C’est l’alerte lancée par plusieurs organisations associatives et syndicales après avoir analysé une version confidentielle du projet d’accord commercial entre l’Union européenne et le Canada (AECG), datée du 20 décembre 2013 [1].

    « Nous avons notamment eu connaissance du chapitre sur la propriété intellectuelle, raconte Birgit Muller du Réseau semences paysannes. A sa lecture, « il apparaît clairement que ce traité de libre échange, comme les précédents, brade les droits des agriculteurs au profit de l’industrie semencière ».

    L’article 18.3 du traité mentionne ainsi qu’un agriculteur en possession de semences d’une variété contenant un caractère breveté pourrait voir ses « biens saisis » et ses « comptes bancaires gelés » ! « S’il n’est pas en mesure de fournir des preuves formelles de la provenance des semences utilisées, l’agriculteur peut être soupçonné de “recel de contrefaçon” », explique Birgit Muller.

    L’article 16.2 précise également que cette saisie peut se faire sur simple présomption de contrefaçon. En clair, un paysan qui continuerait de faire ce qu’il a toujours fait, garder une partie de sa récolte pour ensemencer ses champs, se verrait donc menacer d’amendes et de poursuites judiciaires.

    Extrait du chapitre sur la propriété intellectuelle de l’AECG :

    Des réglementations européennes et nationales contournées

    Si l’accord entre l’Union européenne et le Canada est ratifié en l’état, « il annulerait les avancées que nous avons obtenues en France dans le cadre de la loi sur les contrefaçons », souligne Roxanne Mitralias de la Confédération paysanne. Pour rappel, ce projet de loi discuté au Sénat en novembre 2013 a suscité de vives réactions en France (nos articles sur ce sujet)). C’est à la suite de menaces de grèves de la faim par des paysans, que les députés ont finalement adopté en février 2014 un amendement stipulant qu’un agriculteur qui multiplie et ressème des graines récoltées à partir de variétés sélectionnées par l’industrie semencière ne peut pas être poursuivi pour contrefaçon.

    Selon Birgit Muller, le projet d’accord commercial contient des dispositions qui ont également été refusées par le Parlement européen en juillet 2012 dans le cadre de l’ACTA, l’Accord commercial anti-contrefaçon. Ce dernier visait à renforcer l’application des droits de propriété intellectuelle et la collaboration des États dans la lutte contre les contrefaçons, en les mettant directement au service des entreprises. La mobilisation citoyenne contre cet accord, au-travers de nombreuses manifestations et d’une pétition ayant recueilli 2,8 millions de signatures, a finalement conduit au rejet massif de l’ACTA par les eurodéputés (478 contre, 39 pour, 165 abstentions).

    La ratification de l’accord commercial entre l’UE et le Canada permettrait donc de contourner la réglementation européenne et française.

    Monsanto et Syngenta s’imposent en Colombie

    Ce type d’accord commercial bilatéral favorise les prérogatives des entreprises et s’impose au droit national. Les paysans colombiens l’ont découvert à leurs dépens : en 2011, 1167 tonnes de semences, principalement de riz, mais aussi de pommes de terre, de maïs, de blé, de plantes fourragères et de haricots rouges, sont retirées de la circulation. L’année suivante, l’Institut agroalimentaire colombien (ICA) confisque ou détruit près de 2800 tonnes de semences.

    Motif : l’accord signé avec les États-Unis contient une clause qui oblige les paysans à cultiver des « semences certifiées », c’est-à-dire produites par les sélectionneurs industriels comme Monsanto ou Syngenta.

    Pour se mettre en conformité avec cet accord, l’ICA publie un texte en 2010 – la résolution 9.70 – qui rend illégale la vente de semences issues de la sélection paysanne, au motif que leurs qualités sanitaires ne sont pas garanties. La mobilisation de dizaines de milliers de Colombiens dans les rues de Bogotá à l’été 2013 conduit le gouvernement à annoncer le 6 septembre la suspension de la résolution pendant deux ans. Toutefois, « l’ICA continue à aller de ferme en ferme pour demander si les semences utilisées sont certifiées » témoigne Victoria Solano, auteure du documentaire «  9.70  ». La pression étatique sur l’autonomie des petits agriculteurs se poursuit.

    Droits des peuples à une alimentation locale

    « Les accords de libre-échange ont des effets importants sur la vie sociale et économique de pays qui devraient vraiment être discutés avec les citoyens », estime Birgit Muller. Outre les enjeux autour des semences se pose aussi la question du droit des municipalités à se fournir auprès d’un producteur local.

    « Ce droit aussi va être limité par l’accord économique entre l’Union européenne et le Canada, illustre t-elle. Au-dessus d’une certaine somme, les municipalités devront ouvrir leurs marchés publics à tous les fournisseurs européens. L’université de Toronto par exemple a un partenariat avec les producteurs locaux et biologiques. Mais si l’accord est adopté, elle devra se fournir auprès de producteurs européens si leurs produits sont moins chers. »

    La position du prochain Parlement Européen sur ces accords de libre-échange sera donc décisive pour l’agriculture paysanne et la souveraineté alimentaire. Dans un appel publié le 29 avril, 23 organisations, dont des producteurs bio, des syndicalistes des douanes, des organisations de commerce équitable [2], alertent sur les conséquences de ce traité qui sera ratifié par les futurs eurodéputés. Ce texte « comprend un important volet sur les droits de propriété intellectuelle et impacte par conséquent le droit des paysans à utiliser leurs propres semences », écrivent les organisations signataires. « Ce modèle d’accord est reproduit de traité en traité, tant qu’aucun frein n’y est mis. Vous avez le pouvoir de le stopper. » Les signataires demandent aux candidats d’annoncer, avant le premier tour des élections européennes le 25 mai, le rejet de l’accord entre l’Union européenne et le Canada. Les critiques des candidats seront-elles aussi vives que celles exprimées contre TAFTA, le projet d’accord commercial entre l’UE et les États-Unis [3] ?

    Notes :

    [1] Le 18 octobre 2013, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et Stephen Harper, Premier ministre du Canada, ont annoncé la conclusion du traité entre l’Union européenne et le Canada.

    [2] Liste des signataires : FNAB, OGM Dangers, Bio Consom’acteurs, Attac, Chrétiens dans le Monde Rural (CMR), FIAN, Réseau Semences Paysannes, Les Poissons Roses, Confédération Paysanne, Fédération Nature & Progrès, Solidaires Douanes, FNCIVAM, Amis de la Terre, CNDSF, Fédération Nationale Accueil Paysan, Fondation Sciences Citoyennes, AITEC, Artisans du Monde, Syndicat Simples, Demeter France, MIRAMAP, Agir Pour l’Environnement, GIET.

    Avec le soutien de : (en région) Bio Consom’acteurs PACA, Filière Paysanne, Consommateurs pas Cobayes, UDB – Union Démocratique Bretonne, Bio de

    Provence-Alpes-Côte d’Azur et de l’Union Nationale des Fermiers du Canada

    [3] Voir nos articles à ce sujet

    Basta!

    http://fortune.fdesouche.com/337791-europe-la-liberte-de-cultiver-entravee-par-les-futurs-traites-de-libre-echange#more-337791