magouille et compagnie - Page 2513
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Le mariage en questions
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Marine Le Pen doit comprendre que les ennemis de la famille sont les ennemis de la nation
Marine le Pen a évoqué hier sur LCI la manifestation du 13 janvier, pour la défense de la famille naturelle. « Même si je vais manifester, ce que je n’ai pas encore décidé, je le ferai pour dire attention, il y a d’autres sujets qui sont des sujets bien plus importants que cela, et auquel le gouvernement se refuse de répondre"...
...a-t-elle déclaré, soulignant que, selon elle, la « priorité aujourd’hui, c’est de s’attaquer à la situation sociale qu’aggrave le gouvernement par des mesures d’austérité qui sont épouvantables" .
On l’aura compris, la défense de la cellule familiale n’est plus une priorité pour le Front National, qui l’a d’ailleurs déclassée dans son programme de 2012 : Marine le Pen préfère s’attaquer d’abord à la situation économique et sociale. C’est bien dommage, car à moins de réduire l’homme à n’être qu’un producteur ou un consommateur, l’économie n’est pas première : elle doit rester subordonnée au politique. L’homme en effet ne vit pas que de pain. Quant à la question sociale, qui peut ignorer qu’elle est aussi relative à la politique familiale et aux problématiques de l’éducation et de la démographie ?
En tout état de cause, les questions sociétales ne sont pas marginales : les interrogations qu’elle impliquent sous tendent en effet une idée de l’homme et de la place qu’il tient dans la société. En dernière analyse, toute politique repose donc sur une anthropologie. En l’occurrence, face à la mondialisation, et au mondialisme qui la prétexte pour émanciper l’homme de toutes attaches et de tout passé, pour niveler les différences et uniformiser nos sociétés, l’opposition nationale doit entretenir la vision de l’homme enraciné, rattaché à la planète par un ensemble de liens concentriques qui le constituent héritier aux sein des structures traditionnelles et historiques. À cette école, il existe principalement deux communautés naturelles d’appartenance : la famille d’abord, condition de la transmission de la vie et de l’éducation ; puis la nation, société plus vaste dans laquelle s’achève la cellule domestique. La famille est ici un élément structurel de la nation, puisque en organisant la filiation, elle devient la condition d’une société pérenne ; elle devient le fondement objectif d’une société qui ne peut s’inscrire dans la durée sans que soit assuré le renouvellement des générations et l’éducation des enfants. [...]
La suite sur NdF
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Bagdad aujourd'hui (arch 2011)
Depuis les élections législatives de mars 2010, aucune majorité claire ne s'était imposée. L'Irak s'enlisait dans une impasse politique, paralysé par le jeu des coalitions. Le 21 décembre 2010, un nouveau gouvernement a enfin été formé ; il est dirigé par l'ancien premier-ministre chiite Nuri al-Maliki. À présent, sans trop y croire, le peuple irakien voudrait échapper aux affres d'une guerre civile.
CHAQUE OCCIDENTAL A UN PRIX
La nécessité de donner un mot de passe pour entrer dans un hôtel irrite les étrangers qui séjournent à Bagdad. « Toutes ces précautions sont prises pour éviter d'éventuelles agressions ou des enlèvements ». L'homme qui dit cela porte l'invraisemblable nom de Tex Dallas. Il est un ancien membre des unités spéciales des forces britanniques (SAS) et dirige un hôtel qui héberge des journalistes. Le ministre irakien du Tourisme rapporte qu'en 2009, soixante-treize étrangers se sont rendus dans la capitale irakienne. Ce chiffre ne prend pas en compte les pèlerins iraniens visitant les tombeaux chiites du sud du pays. L'année précédente, le ministère avait délivré sept visas de tourisme. T. Dallas expose que « c'est mieux de ne pas rester longtemps à Bagdad. Selon les agents de sécurité, chaque Occidental porte une étiquette à six chiffres au-dessus de sa tête ».
Il y a quatre mois, les forces de coalition conduites par les États-Unis ont officiellement mis fin aux combats, et Maliki s'est constitué une majorité avec l'aide des Kurdes et du terroriste Moqtada al-Sadr. Le 5 janvier 2011, après un exil volontaire de trois ans en Iran, le prédicateur chiite est retourné en Irak, où une foule de trois mille personnes l'a acclamé. Aux dernières élections, son parti Sadrist Trend remporta quarante sièges. Sur quarante-deux ministres que compte l'actuel gouvernement, seulement vingt-neuf sont assermentés. Les Sunnites ont voté en grande partie pour la liste d'Iyad Allaoui, chef du gouvernement par intérim de 2004 à 2005. Avec près de 25 % aux élections législatives de mars 2010, sa formation politique, le Mouvement national irakien, est la plus importante. Le long blocage du parlement a ruiné tout essor politique. Car pendant 289 jours, l'Irak était régi par une bande de marionnettes et de parvenus assoiffés de pouvoir.
"LES POLITICIENS INFECTENT DE LEURS VIRUS LA JEUNESSE"
Le premier Reality-Show diffusé après le retrait des Américains « Put him to Camp Bucca » (Mets-le à Camp Bucca) est produit à Bagdad. Camp Bucca était, en Irak, une des prisons américaines les plus dures. Elle a dû fermer en 2009, après plusieurs scandales. Cette émission est une sorte de caméra cachée faisant croire à des scénarios de faux attentats. Le producteur, Nadchim al-Rubai, explique : « Nous voulons que les téléspectateurs rient d'Al-Qaïda ». Ce programme est un des plus populaires. Rubai hait les Américains : « Les occupants ont détruit Bagdad et offert le pays à l'Iran. Ils ont aussi volé nos trésors culturels, fait un million de martyrs et donné le pouvoir à des politiciens incompétents ». Rubai anime une autre émission, « Au cœur de Bagdad ». Il conduit une voiture émettrice sur les places de la ville et interroge ses compatriotes. Un homme en larmes raconte que son fils a été condamné à quinze ans de prison parce qu'il avait volé de la nourriture ; et que, faute d'argent, il n'a pu corrompre la police. « La réalisation de cette émission est dangereuse. Mais nous voulons montrer que les Irakiens rêvent d'une vraie vie. Nous en avons ras le bol des sectes. Nous sommes une nation et les politiciens infectent de leurs virus la jeunesse et les personnes faibles ».
Des carcasses de voitures calcinées bloquent les rues. Tous les cinquante mètres, des sentinelles années montent la garde derrière des abris de fortune. Dans le quartier "huppé" d'Al-Mansur (du nom du calife abbasside qui fonda Bagdad au VIIIe siècle), les décombres d'une bombe ont été amassés. Seuls les alentours du magasin d'automobiles Dodge-Jeep-Chrysler ont été nettoyés. Dans les quartiers chrétiens, l'exode continue. Sur les trottoirs s'empilent des cartons, des réfrigérateurs, des ventilateurs, des téléviseurs et des chauffe-eau. Et parce que la ville ne peut satisfaire le besoin croissant en électricité, les générateurs privés abondent. Les exploitants de ces installations bruyantes sont devenus riches. Des boîtes à fusibles sont reliées à de nombreux câbles passant par des fenêtres ou attachés à des palmiers.
DES MERCENAIRES ETRANGERS ASSURENT LA SÉCURITÉ
Par peur des bombes, les voitures ne sont jamais laissées sans surveillance : Al-Qaïda peut y dissimuler des charges qui explosent par un procédé télécommandé ou à l'aide d'un téléphone portable quand le véhicule franchit un point de contrôle. Cette méthode permet de faire l'économie d'un kamikaze. Le danger est devenu plus sournois. Il est désormais habituel d'envoyer des SMS à la maison pour savoir si tout va bien. La capitale babylonienne est cloisonnée par des murs de cinq mètres de haut servant de protection contre les explosions. Chaque quartier est devenu une fortification. Des mercenaires provenant d'Amérique latine ou du Caucase sont embauchés dans les casernes, les ministères, les bâtiments de l'administration publique. Ils accompagnent les visiteurs en les faisant passer par des sas de sécurité et des systèmes de détection sophistiqués. Le général de la police Faisal Malik Muhsin s'attache les services de ces hommes car les attentats-suicides sont organisés par des rebelles issus du monde arabe. Dans la circonscription de Rachid, ouest de Bagdad, il a trouvé un atelier préparant des voitures pour les attentats. Il avoue avoir de grandes difficultés à différencier les rebelles des terroristes, car « d'anciens officiers des services secrets du parti Baath peuvent être des criminels de premier plan ». Al-Qaïda se finance en grande partie par le racket, bien que depuis le départ des Américains les revenus aient encore régressé. L'été dernier, une banque a été attaquée par un commando de la mouvance Al-Qaïda. Chaque client a été exécuté. Le général Muhsin confie : « Nous avons suffisamment d'armes et d'hommes. Nous avons seulement besoin de compétence. Dans ce domaine, les Américains continuent de nous aider ». Un des instruments les plus remarquables de lutte contre le terrorisme est l'ADE 651. L'Advanced Détection Equipment ressemble à un pistolet équipé d'une antenne radio amovible. Les vigiles des points de contrôle en sont équipés pour détecter les véhicules piégés. D'après le constructeur, ce dispositif fonctionnant par électromagnétisme peut déceler de la drogue et des charges explosives à distance. Le ministère de l'Intérieur irakien a passé commande d'un millier d'ADE 651 pour 85 millions de dollars.
Malgré la terreur, la jeunesse se retrouve dans des cafés ou au zoo. Les adolescents essayent de ressembler à des footballeurs espagnols et arborent fièrement des T-shirts noirs et étroits avec la photographie de Murat Alan. Cette célébrité du petit écran turc défend son pays contre la suprématie américaine. Dans les rues, les forces de sécurité sont omniprésentes. Elles ont de nouveaux uniformes et de puissants Pick-ups de marque Ford. En plus du labyrinthe constitué par les murs de protection, les Américains ont laissé dans les casernes des Humvees (véhicule tout-terrain), des hélicoptères abîmés ainsi que des baby-foot. Sur les points de contrôle, les vigiles imitent leurs formateurs. Ils posent avec la même nonchalance, mâchent du chewing-gum et portent un banda sur la tête à la manière des pirates avec des lunettes de soleil. « Les gardes semblent mieux qu'avant. Mais je ne leur fais pas confiance », rapporte Nabil al-Dschiburi, gardien du zoo de Bagdad qui a la lourde tâche d'empêcher les visiteurs de tracasser le lion Bachar. Ce fauve appartenait à Oudaï, le fils de Saddam Hussein tué en 2003 à l'âge de 39 ans par l'armée américaine. Dschiburi fait partie des rares personnes à regretter le départ des Américains. Il est persuadé que l'Irak va s'enfoncer dans une guerre civile.
LE CHEIKH ET LES FILS DE L'IRAK
Sur l'avenue Aboû Nouwâs, au bord du Tigre, les hôtels Palestine et Al-Mansur détruits par les bombardements, seront remis en état. L'ancien gouvernement a prévu 300 millions de dollars pour rénover les hôtels cinq étoiles. En mars 2011, la Ligue arabe se réunira à Bagdad. Quelques discothèques ont aussi été ouvertes ; « pour chasser le mal de tête », comme le dit en souriant Chalid al-Basri, propriétaire de la plus grande boîte, Al-Wafri. Bien qu'il ait soudoyé l'État, la police peut à tout moment faire fermer son affaire. Il déplore le chaos que le départ de l'US Army a engendré. De nombreux Irakiens ont collaboré avec l'occupant et font à présent l'objet de règlements de compte. Le cheikh, qui doit en partie son succès au général américain David Petraeus (qui avait mené l'offensive sur Bagdad en 2003), habite une villa aux allures de forteresse. Elle est située à proximité de la « zone verte », l'enclave la plus sécurisée de la capitale. Ali Hatim était le meneur des Fils de l'Irak, une milice recensant cent mille hommes qui en 2006 s'engagèrent dans l'armée irakienne et combattirent Al-Qaïda avec succès aux côtés des Américaines. « Nous avons réduit Al-Qaïda en morceau et avons exécuté chacun des prisonniers. A part nous, personne n'a fait cela », souligne le cheikh, « Al-Qaïda promettait à notre jeunesse un combat honorable. Mais c'était un combat contre notre tradition. Ils cherchaient à diviser les clans ». C'est pourquoi, les cheikhs sunnites ont changé de camp. « J'ai discuté une heure avec Obama, peu avant les élections [mars 2010] à Bagdad. Je lui ai suggéré de dialoguer tout d'abord avec les chefs religieux, ensuite avec les politiciens et avec les chefs de clan », relate Ali Hatim, dont la devise était : « Les Américains sont un autobus dont il m'est égal de connaître la vitesse. Le principal est qu'il avance et que je puisse y prendre place ». Mais pour l'heure, le bus a continué son trajet et le cheikh ainsi que les Fils de l'Irak sont restés sur place.
Seulement une partie des Fils de l'Irak, soit quarante mille personnes, ont été incorporées dans l'armée régulière, et neuf mille occupent un emploi sur les points de contrôle. D'après le New York Times, les États-Unis pensent que des centaines d'anciens membres des Fils de l'Irak se sont laissés acheter par Al-Qaïda et alimentent la rébellion en divulguant des informations sensibles. « Je ne comprends pas la politique des États-Unis », affirme le cheikh. « Les généraux nous ont soutenus. Mais à Washington les politiciens nous ont vendus. Nous sommes exposés aux bandes iraniennes. Nous avons lâché un gangster [Saddam Hussein] et nous en avons accueilli des milliers d'autres. Les Américains ont détruit l'Irak pour l'offrir à l'Iran ». Pour les Fils de l'Irak, il ne voit non plus aucun avenir.
L'IMPLANTATION DE LA TURQUIE
Les Irakiens n'attendent plus rien de la politique. Safia Talib al-Suhail, qui appartient à la grande lignée des Tamim, organise des réunions avec des écrivains autour de lectures de poèmes. Elle est aussi une politicienne figurant sur la liste du Premier ministre Maliki. En 2005, George W. Bush avait même invité Suhail à Washington lors de son discours du « State of the Union ». Le président des États-Unis rend traditionnellement compte de la situation du pays à la nation à cette occasion. Les députés du congrès l'applaudirent et la soutinrent comme exemple du changement de régime. Aujourd'hui, elle déclare : « Je ne peux pas expliquer ce qu'il se passe avec les politiciens. Nous avons passé une longue période durant laquelle le pays ne fut pas gouverné. C'est une véritable honte ». Son cousin a été tué devant chez lui par des criminels n'ayant laissé aucun message, et son père est mort en exil, certainement assassiné par les services secrets de Saddam Hussein. La formation du nouveau parlement s'est fait attendre comme un spectacle politique grotesque car « l'Irak est écartelé entre les pressions de l'Iran, mais aussi de l'Arabie Saoudite et de l'ambassade américaine », commente-t-elle. La Turquie a également rejoint ce tiercé des nouvelles puissances entendant peser sur l'économie et la politique irakienne. « Des villes du nord en essor jusqu'aux champs pétrolifères du sud-ouest de Basra [la seconde ville], la Turquie assure une renaissance depuis la période de l'empire ottoman. Elle aspire maintenant à accroître son influence dans un Irak en pleine turbulence dans une démonstration de pouvoir qui illustre son poids grandissant à travers un monde arabe suspicieux », observe l'International Herald Tribune (1). La démocratie irakienne est donc bien devenue une bonne affaire pour tout le monde, sauf pour son peuple.
L. B. Rivarol du 28 janvier 2011
International Herald Tribune du 6/1/11 dans Iraqi cleric makes bold return from exile in Iran (Le clerc irakien fait un retour audacieux de son exil en Iran).
International Herald Tribune du 5/1/11 dans Turkey's soft power opens doors in Iraq (Le pouvoir souple de la Turquie s'ouvre des portes en Irak). -
Grèce : Une société traumatisée
La spécialité de Georg Pieper, c’est le traumatisme. Chaque fois qu’une catastrophe s’est abattue sur l’Allemagne, le traumatologue s’est rendu sur place. Après les attentats d’Oslo et d’Utøya, Georg Pieper est allé en Norvège où il a encadré ses confrères. Il s’y connaît pour observer une situation à la loupe et juger de l’ampleur d’une catastrophe.
Par Melanie Mühl / Frankfurter Allgemeine Zeitung / Francfort.
En octobre, Georg Pieper a passé quelques jours à Athènes (…) Il s’attendait à trouver une situation difficile, mais la réalité était au-delà de ses pires appréhensions.
Pour l’Allemand consommateur d’information, la crise est de l’histoire ancienne. Elle s’est avant tout révélée à nous par l’intermédiaire d’expressions comme “fonds de sauvetage” ou “trou de plusieurs milliards”. Au lieu d’analyser le contexte global, nous voyons Angela Merkel à Berlin, à Bruxelles ou quelque part ailleurs, descendre d’une limousine noire, l’air grave.
Mais cela ne nous apprend pas la vérité, la vérité sur la Grèce, sur l’Allemagne, sur l’Europe.
Georg Pieper parle de “refoulement massif” pour qualifier ce qui se déroule juste sous nos yeux. Les mécanismes de défense des responsables politiques, en particulier, fonctionnent à merveille.
Traumatisme collectif
En octobre 2012, voilà la Grèce qui se présentait à lui :
des femmes enceintes jusqu’aux dents courent les hôpitaux en suppliant qu’on les y admette, mais parce qu’elles n’ont ni assurance-maladie, ni suffisamment d’argent, personne ne veut les aider à mettre leur enfant au monde.
Des gens qui, il y a peu, faisaient encore partie de la classe moyenne, glanent les restes de fruits et de légumes dans la rue, dans une banlieue d’Athènes.
Un vieil homme explique qu’il ne peut plus payer ses médicaments pour ses problèmes cardiaques. Sa retraite a été sabrée de moitié.
Ayant travaillé pendant plus de 40 ans, il pensait avoir fait tout ce qu’il fallait, et aujourd’hui il ne comprend plus le monde.
Les gens qui vont à l’hôpital sont tenus d’apporter leurs draps et leur nourriture. Depuis le congédiement des équipes d’entretien, ce sont les médecins, les infirmières et les aides-soignants, privés de salaires depuis des mois, qui se chargent du ménage. L’hôpital manque de gants jetables et de cathéters. L’Union européenne met en garde le pays contre la propagation des maladies infectieuses.
Par manque de moyens financiers, des pâtés de maisons entiers ne sont plus approvisionnés en fioul à l’heure qu’il est. Au printemps, un homme de 77 ans s’est suicidé avec une arme devant le Parlement d’Athènes. Juste avant de passer à l’acte, il aurait crié : “Comme cela, je ne laisse aucune dette à mes enfants !”
Le taux de suicide a doublé au cours des trois dernières années.
Un traumatisme est un événement qui ébranle la perception du monde de l’individu jusque dans ses fondements. L’expérience est si violente qu’elle plonge le sujet dans un tourbillon de détresse absolue.
Seuls les esprits cyniques parlent encore de régression sociale au sujet de la Grèce. Ce que nous observons actuellement est un traumatisme collectif.
L’homme se transforme en fauve
“La crise touche particulièrement les hommes”, constate Georg Pieper. Comme chacun sait, les hommes fondent leur identité, bien davantage que les femmes, sur le travail, et donc sur leur valeur marchande. Or, la valeur marchande du plus grand nombre fond sans discontinuer. La crise porte également atteinte à leur virilité.
Actuellement, les troubles psychiques comme les dépressions se propagent en Grèce comme le ferait une épidémie. Personne ne s’étonne d’apprendre que les trois-quarts des suicides sont commis par des hommes.
Nul besoin d’être un Cassandre ou un expert pour imaginer l’incidence que cela peut avoir sur les relations sociales entre les individus et sur le ciment de la société grecque. Le ressentiment à l’égard d’un système corrompu, perverti, et à l’égard de la politique internationale, dont les tranches d’aide tombent dans l’escarcelle des banques au lieu de servir à sauver des gens, est immense, et va croissant. Les hommes ramènent cette haine dans leur famille, et leurs fils la traduisent en actes dans la rue. On observe une multiplication des groupes violents qui s’en prennent aux minorités.
Au mois de novembre, les États-Unis ont émis un avertissement à l’adresse des voyageurs désirant se rendre en Grèce – les gens de couleur, en particulier, y seraient menacés. Pour un pays comme la Grèce, qui a d’elle-même l’image d’une terre hospitalière, cela choque, confie Georg Pieper.
En temps normal, même le plus terrible des coups du sort ne met pas l’individu à genoux, explique Georg Pieper, car chacun d’entre nous est doté d’un instinct de survie extrêmement développé. Voilà pour la bonne nouvelle. La mauvaise est que cet instinct de survie n’est effectif que dans une société en état de fonctionnement, capable d’amortir le choc. La tragédie d’Utøya a montré la force qu’une telle société était capable de déployer. Toute la Norvège a apporté son soutien aux victimes après le massacre, comme si quelqu’un avait coiffé le pays d’une cloche de solidarité.
En Grèce, les fondements de la société ont été sapés jusqu’à ce que celle-ci finisse par s’effondrer. La crise a anéanti l’Etat-Providence. “L’homme, analyse Georg Pieper, se transforme en fauve dans ce type de situations dramatiques”.
La nécessité le pousse à la déraison. L’égoïsme supplante la solidarité.
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Bilan économique de la construction européenne
Va-t-on vers une « révision déchirante » ou s'agit-il de simples gesticulations préélectorales ? Des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent - celle de Chevènement le 13 décembre sur France Inter - pour dénoncer les méfaits de l'euro et au sommet socialiste de Lisbonne, une semaine plus tôt, Ségolène Royal - qui milita pourtant pour l'adoption des traités de Maastricht et d'Amsterdam puis, en 2005, pour le oui au référendum sur le projet de constitution européenne - avait attaqué bille en tête la Banque centrale européenne qu'elle avait accusée de ruiner la France.
Pendant vingt ans en effet, dans un contexte de mondialisation, les pays comme la Chine ou l'Inde ont eu des taux de croissance de 10 % ou 8 % ainsi que de nombreux pays émergents. Pendant ce temps, la France s'est empêtrée dans la construction européenne, ce qui a eu comme conséquence des taux de croissance ridicules, des taux d'endettement et de chômage très importants. Comment en est-on arrivé là, après tous les discours dithyrambiques sur l'Europe ?
Pour nos soi-disant élites, l'Europe est une idéologie (sens de l'Histoire, postnationalisme, universalisme) et pour elle, par fatalité ou fanatisme, la construction européenne ne peut donc être que le bien, l'économie devenant bizarrement secondaire.
Ce serait à la rigueur compréhensible si nos gouvernants avaient pour objectif la "décroissance" afin d'améliorer l'état de la Planète bleue. Mais ils nous font au contraire miroiter de mirifiques taux de croissance, évidemment jamais atteints car, au lieu de chercher réellement à obtenir un taux de croissance élevé, avec pour corollaire un faible taux de chômage, ils ont agi pendant des lustres dans le seul but de respecter les critères de Maastricht, de défendre un franc fort dans le but de la parité franc-mark. A une époque de compétition exacerbée entre les puissances économiques, cela nous a fait perdre un temps considérable et descendre dans la hiérarchie mondiale qui est devenue celle des P,I.B. La justification était : « Il faut que cela saigne aujourd'hui pour aller mieux demain », les décideurs bien sûr ne faisant pas partie des chômeurs. Plus techniquement, cela s'appelle la désinflation compétitive. Edmond Alphandéry, ex-ministre de l'Economie, avait même écrit un livre sur le « soleil de l'euro » !
Toutes ces années de restriction n'ont abouti qu'à la mise en place d'un euro très, trop fort qui, sauf pour l'achat des produits pétroliers, handicape maintenant lourdement l'économie française (0 % de croissance au troisième trimestre 2006).
On peut donc dire que notre pays a sacrifié en partie son économie sur l'autel de la construction européenne.
Pourquoi l'Europe est-elle devenue un handicap aussi important ?
La France a toujours été, comme l'Allemagne, un pays contributeur plus que bénéficiaire. Cela a consisté dans les faits à ce qu'elle paye pour que les entreprises aillent s'installer dans des pays considérés comme prioritaires pour Bruxelles (Irlande, Espagne, Portugal, Grèce, maintenant les pays de l'Est) au détriment des pays considérés comme riches (Allemagne, France ... ) L'Europe a donc grandement contribué à désindustrialiser la France et n'a pas su la protéger face à la mondialisation puisque la commission de Bruxelles a accepté le libre-échange, ce que critiquait vertement le Prix Nobel d'Economie Maurice Allais. La concurrence fiscale ainsi que les coûts salariaux entre pays européens favorisent l'Est de notre continent au détriment de l'Ouest et l'intégration européenne n'a fait qu'accélérer ce phénomène. On s'aperçoit aussi qu'il n'y a pas de solidarité économique entre les pays européens importants. La Grande-Bretagne a gardé sa monnaie qu'elle gère au mieux de ses intérêts, ce que nul ne saurait lui reprocher. Quant à l'Allemagne, le géant économique de l'Europe, premier exportateur mondial, elle manque singulièrement de coopération. Elle a engagé une politique de désinflation compétitive paf les coûts au détriment de l'économie de la France et de l'Italie. En ce domaine, Berlin mène une politique ! cynique et l'existence d'une devise unique fait que la France et l'Italie ne peuvent plus réagir. n'ayant plus de politique monétaire.
Le bilan de la construction européenne est donc négatif. Pourtant le contexte économique mondial n'avait jamais été aussi favorable (5-6 % de croissance mondiale) depuis des années. L'idée européenne sert encore à certains hommes politiques comme le général Morillon au quel le slogan « Plus d'Europe » a permis de se faire élire eurodéputé avec tous les avantages qui vont avec. Cela permet aussi François Bayrou de se démarquer des autres candidats en jouant cette partition si préjudiciable économiquement et dont les milieux économiques longtemps les plus favorables à l'idée européenne commencent à douter. L'exemple le plus caractéristique fut Silvio Berlusconi, farouche européiste qui, à de nombreuses reprises, a regretté l'existence de l'euro pour l'Italie que la monnaie unique a plongée dans le marasme économique.
Mais cette repentance, nos élites n'accepteront jamais de la formuler.
Patrice GROS-SUAUDEAU, Statisticien-économiste. -
Le parti de l’étranger : bonjour les dégâts…
A l’heure ou Texas Instruments a annoncé qu’il allait supprimer 517 des 541 postes de son site de Villeneuve-Loubet, au moment ou le président de la République et le gouvernement encouragent comme leurs prédécesseurs désindustrialisation et délocalisations , François Hollande a choisi l’Algérie pour annoncer une politique encore plus libérale de visas…et faire la morale aux Français. Du socialisme hollandiste dans toute sa splendeur : hier, après avoir annoncé quelques heures auparavant qu’il ne se livrerait à aucun exercice de repentance et d’excuse, François Hollande a flétri sans mesure l’œuvre de la France en Algérie. Il a fustigé devant les parlementaires algériens à majorité FLN, une France qui « pendant 132 ans a (soumis) l’Algérie à un système profondément injuste et brutal : ce système à un nom : la colonisation (…) je reconnais ici les souffrances que cette colonisation a fait subir au peuple algérien. »
Aucune mise en balance dans ce discours avec les aspects positifs de cette colonisation (voir notre article publié hier). Un « colonialisme » dont on est d’ailleurs en droit, plus globalement, de critiquer de nombreux aspects problématiques. Et le FN qui défend résolument, au nom de la philosophie politique qui est la sienne, les identités et les indépendances nationales, ne s’est jamais privé de le faire. Mais François Hollande n’a pas fait dans la dentelle et comme cadeau de Noel nos compatriotes, et plus spécialement les pieds-noirs, ont donc eu droit à un crachat présidentiel lancé au visage de leurs aînés et de leurs ancêtres.
Nicolas Sarkozy à Constantine, avait évoqué en 2008 un « système colonial profondément injuste » M. Hollande a été plus loin. Il a donc tenu l’engagement qu’il avait pris envers Abdelhamid Si Atif, un des dirigeants du FLN, qui raconte que lors de son passage en Algérie en 2010, en tant que candidat aux primaires socialistes, M. Hollande avait promis que « s’il devenait président , il dénoncerait les méfaits du colonialisme », comme M Sarkozy l’avait lui-même promis « en 2001.»
Editorialiste au quotidien algérois El Watan, Nadja Bouzeghrazme s’est félicité de ce que François Hollande ait dit que « c’est toute la colonisation qui est en cause, pas seulement l’administration ou l’armée. Le fait qu’on dise que l’Algérie s’est arrachée à la France va être entendu par les Algériens. Car ce n’est pas la France qui a donné son indépendance à l’Algérie, c’est elle qui l’a conquise ». Certes, chaque nation repose sur des mythes fondateurs, une mythologie nationale fédératrice, mais la vérité commande tout de même de dire que la France avait militairement gagné sa lutte sur le terrain contre le terrorisme et que le FLN s’est imposé par la terreur. De nombreux Algériens ne sont pas dupes.
Rappelons ici l’avertissement lancé par un homme politique alors trentenaire, un certain Jean-Marie Le Pen qui avait prédit : « vous ne voulez pas de l’Algérie française, vous aurez la France algérienne »…
La nature a horreur du vide et Bruno Gollnisch l’a constamment souligné, et encore en cette période de Noël dans son dernier billet d’humeur, un peuple qui ne fait plus d’enfants, ne respecte plus son héritage, « la terre et les morts », et se coupe (ou est volontairement coupé) de ses racines est un peuple condamné à brève échéance.
L’excellent site Polemia rappelait dernièrement à ses lecteurs l’essai publié en 1998 par l’universitaire genevois Éric Werner , L’Avant-guerre civile. « Il développait la thèse d’une stratégie délibérée par laquelle la nouvelle classe dirigeante européenne, structurée autour du triptyque : libéralisme, américanisation, mondialisme, a établi son pouvoir en favorisant la dislocation des anciens cadres sociaux et en suscitant des antagonismes internes à la limite de la guerre civile. Antagonismes d’âge, de sexe, de statut social, de culture, de religion, d’ethnie… ».
« Parmi ces antagonismes, l’immigration de masse extra-européenne jouait un rôle décisif. Éric Werner posait la question : pourquoi cette immigration de masse a-t-elle été voulue et encouragée par les gouvernements et classes dirigeantes européennes alors que ses conséquences nuisibles sont évidentes ? Réponse: s’ils favorisent cette immigration c’est qu’elle leur profite. En attisant les antagonismes et la défiance mutuelle, elle paralyse les réactions et défenses de la population. Pour une classe dirigeante corrompue, une société balkanisée est plus facile à contrôler qu’une société homogène. L’insécurité née de l’immigration devient même une arme formidable de gouvernement. »
« En laissant les délinquants agir à sa place explique M. Werner, le pouvoir fait d’une pierre deux coups. L’ordre se défait, mais le désarroi même qui en résulte débouche paradoxalement dans une relégitimisation du pouvoir, car le pouvoir apparaît comme l’ultime rempart contre le désordre triomphant. Le pouvoir tire ainsi argument de l’insécurité pour que les citoyens se résignent à l’abandon de leurs droits, comme la légitime défense. » Une légitime défense qui passe aussi par le bulletin de vote, ce que l’on ne saurait trop rappeler aux très nombreux abstentionnistes qui en renonçant à leur droit à la parole, favorise un Système UMPS qu’ils condamnent légitimement…
A cette aune, il n’est pas anodin de souligner que si réveil identitaire il y a, et on le constate effectivement dans le raidissement en France et en Europe des peuples devant l’invasion à laquelle ils sont confrontés, il est aussi flagrant chez les jeunes musulmans issus de l’immigration. Le sociologue Hugues Lagrange, directeur de recherche au CNRS dont nous avons déjà cité quelques analyses décapantes fera paraître l’année prochaine une étude sur la pratique de l’islam en France. Synthétisant les enquêtes du ministère de l’intérieur, du Centre de recherches politiques de Sciences Po, de l’Institut national des études démographiques, de l’Institut des sciences sociales du politique et du WVS (World Values Survey), il enregistre une poussée de l’« affirmation musulmane » chez les Français de 18-25 ans issus de l’immigration du Maghreb, du Sahel et de Turquie.
Nous rappelions le 12 octobre dernier, le résultat de ce sondage IFOP, qui soulignait qu’ en 1961, 92 % des Français étaient baptisés et seuls 5 % d’entre eux n’envisageaient pas de faire baptiser leurs enfants. Aujourd’hui, 80 % se disent encore baptisés mais 25 % d’entre eux n’ont pas l’intention de transmettre cet héritage à leurs enfants. Les moins de 35 ans sont encore moins nombreux à se dire baptisés (68 %) et plus nombreux (30 %) à ne pas souhaiter baptiser leurs enfants. Selon la Conférence des évêques de France, quelque 35 % des enfants d’une classe d’âge sont baptisés (un indicateur aussi du poids démographique de l’immigration « non chrétienne » dans cette tranche d’âge) et seuls 6 % se font confirmer. En 2012, 35 % de la population et 63 % des 18-24 ans se disent « sans religion. »
A contrario indique Hugues Lagrange, les jeunes musulmans respectent à 90 % les prescriptions alimentaires et le ramadan. La présence régulière à la prière atteint 30 % chez les 21-25 ans alors qu’elle est inférieure à 20 % pour les plus de 40 ans. Quant à « l’importance accordée à l’éducation religieuse », comme au mariage religieux, elle augmente chez les 21-25 ans, plus encore chez ceux qui sont nés ou arrivés jeunes en France.
Encore une fois, le problème principal n’est pas dans ce retour à la « tradition » des jeunes issus de l’immigration musulmane que l’abandon des leurs par les « de souche ». Cela nous invite surtout à nous interroger sur les « valeurs », le modèle de société qui est promulgué par l’hyper-classe explique Bruno Gollnisch. Comment pourrait-on assimiler la jeunesse musulmane à notre communauté, leur inculquer une fierté nationale, l’amour de la patrie, de notre civilisation (et non de son hideuse caricature), alors que les dirigeants de ce pays, VRP du parti de l’étranger, s’emploient à la dissoudre dans le magma euromondialiste, fustigent notre histoire, nos traditions, culpabilisent les Français invités à battre leur coulpe ?
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1er novembre 1954 : «Toussaint rouge» en Algérie
Le 1er novembre 1954, en Algérie, le FLN (Front de libération nationale) fait sa première apparition publique et commet plusieurs dizaines d’attentats : récoltes incendiées, gendarmerie bombardée, attaques de militaires et de civils, européens et musulmans, qui font dix victimes. C’est la «Toussaint rouge».
«Des Flandres au Congo, il y a la loi, une seule nation, un seul Parlement. C’est la Constitution et c’est notre volonté». (François Mitterrand, ministre de l’Intérieur, 12 novembre 1954)
On compte au total dix morts. Les deux premières victimes, assassinées la veille de la Toussaint, sont deux Français d’Algérie : un chauffeur de taxi de confession juive, Georges-Samuel Azoulay et Laurent François, libéré depuis 6 mois du service militaire. Les autres victimes l’agent forestier François Braun, l’agent de police Haroun Ahmed Ben Amar et quatre appelés : le soldat Pierre Audat et le brigadier-chef Eugène Cochet, tués en pleine nuit dans le poste de Batna, dans le massif des Aurès, ainsi qu’André Marquet et le lieutenant Darneaud. Sont également tués le caïd Ben Hadj Sadok et Guy Monnerot, qui voyageaient ensemble.
La mort de ce dernier émeut plus particulièrement l’opinion. Ce jeune instituteur est venu de la métropole avec son épouse pour instruire les enfants du bled. Leur autocar est attaqué dans les gorges de Tighanimine. Ils sont extraits du véhicule ainsi que les autres passagers et touchés par une rafale de mitrailleuse destinée au caïd Hadj Sadok. Guy Monnerot succombe sur le champ mais sa femme Jeanine survivra à ses blessures.
Les meurtriers des deux Français auraient enfreint l’ordre de ne tuer que le caïd, membre de l’élite musulmane francophile. Ils auraient été plus tard sanctionnés par leurs chefs.
Le ministre de l’Intérieur, François Mitterrand, promet de mettre tout en oeuvre pour arrêter les «hors la loi». […]
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ALGÉRIE : LA HONTEUSE REPENTANCE DE FRANÇOIS HOLLANDE
Cela n’a ni le goût de la repentance ni la couleur de la repentance, mais est bien de la repentance !
Car il ne suffit pas de changer les mots pour travestir la vérité !
François Hollande, se sachant surveillé par les Français au cours de son déplacement à hauts risques en Algérie, avait pourtant déclaré, hier, dès son arrivée à Alger, qu’il n’était venu ni faire repentance ni présenter des excuses pour le passé, c’est-à-dire pour 130 années de présence française sur cette terre qui, avant notre arrivée, n’était ni unie ni souveraine. Avant 1830, faut-il le rappeler ?, l’Algérie n’existait pas.
Il était donc venu tenir un discours de vérité.
Or, la vérité, il l’a surtout déguisée pour plaire tant aux caciques du FLN qu’aux islamistes qui, d’ailleurs, avaient boudé son discours devant le Parlement algérien.
Monsieur "Reconnaissance Lucide" — telle est l’expression hollandaise pour « repentance » — a ainsi déclaré : « Nous devons la vérité à tous ceux pour qui notre histoire commune reste douloureuse, blessée, avec des cicatrices qui peinent, 50 ans après, à se refermer. Pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste, brutal et destructeur. Rien ne peut justifier les agressions commises contre la population algérienne. Je reconnais ici les souffrances que le système colonial a infligées au peuple algérien [...] Nous devons le respect à toutes les mémoires. Et donc la vérité sur la violence, sur l’injustice, sur la torture », a-t-il conclu.
Louant ensuite la mémoire des porteurs de valises, qui, en armant les terroristes, tiraient dans le dos de nos soldats, ou celle des intellectuels qui désarmaient moralement les Français, François Hollande, applaudi par un parlement hostile à la France, a ainsi montré dans quel camp il se situait. Avant d’aller rendre hommage au communiste Audin, arrêté en 1957 pour sa complicité avec le FLN.
Certes, Sarkozy avait déjà évoqué en 2007 à Constantine, « les crimes du système colonial », s’engageant sur la pente glissante de la repentance, mais il n’était pas allé aussi loin dans la négation de l’œuvre économique, structurelle et humaine accomplie par la France en Algérie ni, surtout, dans la négation des souffrances subies par les Algériens fidèles à la France — 100 000 harkis torturés et assassinés —, et par les milliers de pieds-noirs et les centaines de soldats du contingent, disparus et assassinés, eux aussi, surtout après la signature des accords d’Evian. Manifestement, « le respect [dû] à toutes les mémoires », « la vérité sur la violence, sur l’injustice, sur la torture » est, aux yeux du chef de l’Etat, à géométrie variable : il oublie tout simplement, devant leurs bourreaux ou leurs enfants, d’y inclure ses compatriotes !
Hollande est venu mentir, en Algérie, mentir au détriment du pays qu’il est censé représenter, tuant une seconde fois, par cet oubli prémédité, les victimes françaises de la guerre d’Algérie, quelles qu’aient été leurs origines ou leurs confessions.
Il est venu aussi, en guise de "réparation", ouvrir grandes les portes de la France à une Algérie pressée de se débarrasser de sa jeunesse à laquelle un Etat indépendant et corrompu est devenu incapable d’assurer un avenir.
Le Chef de l’Etat français vient de porter, délibérément, un mauvais coup à la France.
L’ACTION FRANÇAISE - Jeudi 20 décembre 2012 à 15 heures 15.
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Colonisation de l’Algérie… La fierté de la France !
[tribune libre] « L’Afrique, c’est une terre donnée par la providence à la France. Faites-là connaître à tous les méchants avocats qui nous marchandent 100 000F quand nous leur donnons un monde… » (Alexandre Dumas au Maréchal Bugeaud, fin 1846)
Depuis le vote de la loi du 23 février 2005 disposant que « les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer », de nombreuses voix –issues du corps enseignant, d’intellectuels et d’élus de gauche- se sont élevées pour demander, avec véhémence, son abrogation au motif que cette loi serait de nature à menacer gravement la nécessaire neutralité de l’enseignement de l’histoire.
A pareille époque, le président algérien Bouteflika, fort de l’appui que lui assure en toutes circonstances cette même intelligentsia progressiste, réitérait ses provocations en comparant la période française en Algérie au nazisme et exigeait que la France demandât pardon. Et il s’est trouvé, dans notre pays, des Français pour cautionner cette « repentance »…
Ces derniers, avec l’appui de médias partageant leur idéologie, dans un esprit de culpabilité congénitale outrancier et suivant la tendance islamolâtre qui est la leur depuis un demi-siècle, ne cessent depuis lors, de déverser une littérature foisonnante et pullulante, identique à celle qui s’était déjà proposée de révéler aux Français de la Métropole, la vie coloniale sous tous ses aspects.
C’est ainsi que l’œuvre colossale des premiers pionniers et tout ce qui a été fait par leurs enfants, n’est qu’un tissu d’abomination et de crimes. Elle dépeint le misérable peuple musulman comme abêti, vivant dans le plus dur des esclavages, mais avec le soulèvement et la valeureuse lutte du FLN pour l’indépendance de l’Algérie, c’est le despotisme qui a été vaincu, c’est la liberté conquise, c’est la dignité retrouvée, c’est le bien-être et le progrès intellectuel et moral…
Ainsi décrivent-ils encore aujourd’hui l’Algérie française comme ayant été uniquement peuplée de colons richissimes sans cœur et de misérables petits Arabes courbant l’échine sous le joug de l’impérialisme.
Et pourtant, comment oublier que ce sont les premiers Européens que la France a exilés en Algérie -car jugés « trop rouges »- qui ont asséché les marais, ensemencé les maquis, transformé les douars, les casbahs, les repaires de pirates en paisibles villages, en cités prospères, en ports dignes de ce nom, bâti les écoles, les universités et les hôpitaux, tracé les routes et édifié les ponts, chassé la maladie, la famine, fait jaillir des pierres la vigne généreuse et les orangers ?
Dans ses nombreux poèmes des Châtiments, Victor Hugo évoquera l’épuration et la destinée de ces premiers pionniers exilés par la Mère Patrie en ces termes : « martyrs, héros d’hier et forçats d’aujourd’hui, jetés par l’Empereur à l’Afrique » (Il s’agissait de Napoléon III). Comment oublier, aussi, que c’est la France, et elle seule, qui a fait jaillir du sable du désert un pétrole et un gaz qui l’auraient doté de l’inestimable richesse des temps modernes ? A cela, qu’ont opposé les tueurs du FLN soutenus par l’intelligentsia progressiste française d’hier et d’aujourd’hui ?… La révolte, le terrorisme, l’abomination.
Quand un contraste crie, il faut l’entendre, et ce serait être apocryphe en nature humaine, en morale pure, que de nier cette réussite. Sur ce point, quelques années après l’indépendance, Aït Ahmed, chef historique du FLN, déclarera : « L’Algérie, au temps des Français, c’était un paradis ! »
L’idée que le colonat en Algérie n’était représenté que par des personnes riches à millions facilement gagnés est trop bien ancrée dans l’opinion française. Albert Camus lui-même s’était élevé contre cette idée peu conforme à la réalité en écrivant dans l’Express : « A lire une certaine presse, il semblerait que l’Algérie fût peuplée d’un million de colons à cravache et à cigare montés sur Cadillac… »
Qu’il est injuste et dangereux de confondre tous les Français d’Algérie sous les mêmes traits de quelques colons qui ont réussi à faire leur fortune. Ceux-là ont existé, certes, mais combien étaient-ils ? Une dizaine peut-être ! Et les autres… les humbles fermiers, le petit peuple… les plus nombreux, tragiques et pitoyables.
Comme dans toutes les professions, il y avait « là-bas », de même que partout ailleurs, une gradation et, en milieu colon, on allait du « petit colon » qui ressemblait en tout point au modeste agriculteur de France, au « grand colon » que l’on peut comparer au propriétaire de vignobles bordelais ou champenois. Le fait grave, c’est que l’on a tendance –depuis un demi siècle- à assimiler la masse des agriculteurs d’Algérie à ces derniers…
Il est toutefois un fait à souligner, volontairement occulté par les propagandistes : la plupart de ces « grosses fortunes » étaient étrangères au pays et n’y résidaient pas. Sous des « raisons sociales » camouflées, les propriétaires, français ou étrangers, exploitaient leur domaine de « l’extérieur », laissant sur place une famille de gérants, native du pays, faussant de ce fait les jugements que l’on se faisait en France métropolitaine. Et c’est, précisément, cette population rurale de petits colons et de gérants de domaine qui était la plus atteinte par les assassinats du FLN. Ces gens étaient les plus vulnérables car isolés dans le bled. De plus ils constituaient un obstacle certain pour le FLN, par l’étroitesse de leurs rapports avec les fellahs de la région. Ils étaient de ce fait portés en tête de liste des « éliminations ».
Par ailleurs, afin d’embrouiller un peu plus les esprits, on mélange savamment les termes de colonialisme et colonisation et, aujourd’hui, ce sont, apparemment, les enfants de ceux qui soutenaient l’action des tueurs du FLN qui crachent à leur tour sur la mémoire de ces défricheurs.
C’est ainsi que pour les censeurs qui n’ont de cesse de dénigrer l’œuvre civilisatrice de la France, le colon a engendré le colonialisme qui est la honteuse exploitation systématique d’un pays envahi… et se gardent bien d’utiliser un autre mot, plus approprié à la situation : colonisation, qui, elle, est la mise en valeur d’un pays sous-développé. On a donc tendance à confondre facilement ces deux termes et les colons deviennent donc d’infâmes colonialistes…
Quand on pense à toutes ces déclarations haineuses, à ces pamphlets journalistiques qui ont consisté à enseigner durant les années de guerre que l’avènement du FLN marqua le soir d’un passé de ténèbres et de tyrannie, l’aurore d’un avenir de lumière et de liberté… à faire croire aux jeunes générations musulmanes que leurs pères furent uniquement des esclaves misérables et affamés, soumis, sans droits ni recours, au bon plaisir des colons… j’en frémis et j’ai honte pour toutes ces plumes qui se disent savantes. Et si les guides de l’opinion témoignent d’un tel snobisme et d’une telle nonchalance à l’égard de toute vérité neuve, mais dédaigneuse du maquillage et du charlatanisme, comment veut-on que les Français se montrent plus empressés ou plus perspicaces ?
Quant à « laisser les historiens en débattre »… c’est-à-dire laisser l’Histoire décider, comme le préconisent nos gouvernants, il y a de quoi s’inquiéter. Comment ne pas frémir à l’idée qu’un Benjamen Stora pourrait faire partie de ces « historiens » ? Aujourd’hui, il ne s’agit même plus d’altérer et de dénigrer l’histoire de l’Algérie française, il s’agit, ni plus ni moins de la supprimer, de faire en sorte qu’elle n’ait jamais existé. A ce sujet, Albert Camus avait d’ailleurs dit : « Quand le destin des hommes et des femmes de son propre sang se trouve lié, directement ou non, à ces articles qu’on écrit si facilement dans le confort du bureau, on a le devoir d’hésiter et de peser le pour et le contre » et Montaigne, déjà, ne se plaignait-il pas que l’histoire était généralement écrite par des hommes de Cabinet qui n’avaient aucune idée ni des âmes ni des choses dont ils parlaient ?
Depuis deux siècles, depuis la révolution, malgré des efforts prodigieux, des guerres qui ont secoué la planète, la France n’a eu qu’un succès durable et important, parfaitement unique : son œuvre en Afrique du Nord. Tout le reste n’a été que glorieux échecs. Or, une nation, comme un homme, a les yeux fixés sur ses échecs, dont l’injustice la soulève ; elle rêve d’en rappeler. Que les Français n’oublient jamais cela !
José CASTANO http://www.contre-info.com
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Tribalat, la démographe rebelle
Spécialiste de l'immigration, Michèle Tribalat est en froid avec son milieu professionnel. En cause, la propension de cette chercheuse à préférer les faits à l'idéologie.
Ces Yeux grands fermés appartiennent-ils à ceux qui ne peuvent pas voir ou à ceux qui ne veulent pas voir ?
Insuffisance de l'appareil statistique français
Michèle Tribalat a donné ce titre énigmatique à son livre (1) par allusion au film de Stanley Kubrick Eyes Wide Shut (1999), dont l'intitulé l'avait marquée. Dans cette fiction, à partir d'un fantasme amoureux, les personnages naviguent entre rêve et réalité. Cet écart entre le réel et l'illusoire, Tribalat le vit à propos de son objet d'étude : l'immigration en France. Les uns déplorent qu'il y ait beaucoup d'immigrés, d'autres s'en réjouissent, mais tous réagissent subjectivement. Or, Michèle Tribalat, incriminant « l'insuffisance de l'appareil statistique français pour étudier l'immigration et les populations d'origine étrangère », voudrait que cet enjeu de société soit discuté à partir de faits vérifiés et quantifiés, et non d'impressions. Cela fait plus de trente ans qu'elle se penche sur la question.
Dans les années 70, après des études d'économétrie, elle s'oriente vers la démographie. En 1976, elle est recrutée par l'Institut national d'études démographiques (Ined), dont le conseil scientifique veut pousser la recherche sur les flux migratoires : ce sera son domaine d'activité. « Pendant longtemps, se souvient-elle, j'ai travaillé loin de tout écho médiatique. » A la fin des années 80, ayant pris la tête d'une enquête sur les comportements des immigrés et de leurs descendants, elle met en place un outil prenant en compte l'« appartenance ethnique », définie à partir de la langue maternelle, et l'« origine ethnique », fondée sur le lieu de naissance des individus et de leurs parents. Cette référence aux origines, contraire à la pratique des organismes officiels français, ne va pas sans opposition pour obtenir les renseignements nécessaires, mais la publication des résultats, en 1995, ne rencontre pas de difficultés.
« La démographie française est en passe de devenir un moyen d'expression du racisme »
Le coup de tonnerre arrive trois ans plus tard, quand Hervé Le Bras, un chercheur attaché à l'Ined, lance la charge. « La démographie française est en passe de devenir un moyen d'expression du racisme », clame-t-il dans Le Démon des origines. Dans cet essai, Le Bras accuse les méthodes de Michèle Tribalat de conduire à la notion de « Français de souche » et, partant, à la « xénophobie ». L'affaire se traitera en justice et amènera l'intéressée à se justifier : une partie de l'opinion regardant comme étrangers des gens qui sont français, le critère de la nationalité ne suffit pas, en science sociale, pour élaborer des remèdes aux réflexes discriminatoires. En somme, comme aux Etats-Unis ou dans de nombreux pays européens, les données ethniques devraient jouer un rôle dans la conception d'une politique d'accueil des migrants. A la même époque, Michèle Tribalat publie, avec Pierre-André Taguieff, un livre destiné à contrer le Front national. Mais rien n'y fait, elle est désormais suspecte aux yeux des bien-pensants. Aujourd'hui, dénonçant « l'antiracisme idéologique (qui) structure l'expression savante et ordinaire sur l'immigration », elle ironise : « Travailler sur l'immigration, c'est partir en mission contre ceux qui pensent mal, mais aussi, pour faire bonne mesure, contre ceux qui doutent. » Nommée au Haut Conseil à l'intégration, elle en démissionne en 2000, reprochant à cette instance de faire le jeu des islamistes. En 2002, avec Jeanne-Hélène Kaltenbach, elle fait paraître La République et l'islam, où l'action des fondamentalistes musulmans est mise en cause. « Pourrions-nous publier un tel livre maintenant ?, s'interroge-t-elle. Nous avons tellement perdu de liberté d'expression sur le sujet. Quand on pense que le livre de Christopher Caldwell (2) ne trouve pas d'éditeur en France... »
Placardisée hors unité et sans budget
Directrice de recherche à l'Ined, Tribalat travaille chez elle, hors unité et sans budget. Autrement dit, elle est placardisée. « Mes articles ne sont même pas cités par les publications de la maison », déplore-t-elle. Avant d'ajouter, comme pour conjurer la tristesse : « Mais je vis très bien comme cela. Après la décennie que je viens de traverser, je suis de fer. » Les Yeux grands fermés n'a rien d'un pamphlet. L'auteur donne les vrais chiffres de l'immigration, soulignant une « très forte croissance après 1996», et considère les effets économiques et démographiques du phénomène. Ce sont des pages nourries de chiffres, un peu arides. La lecture coule mieux quand Tribalat explique comment les droits de l'homme se mettent au service d'une vision du monde où tout devrait s'ordonner aux courants migratoires, jugés inéluctables et bénéfiques par principe. Ou encore quand la démographe analyse le climat idéologique dans lequel s'élaborent les discours sur l'immigration à partir des sondages sur le racisme commandés par la Commission nationale consultative des droits de l'homme. Mais Michèle Tribalat se veut une scientifique : il est difficile de lui tirer un commentaire qui échappe à sa spécialité. Elle n'a pas aimé le débat sur l'identité nationale, pour une raison de forme, parce qu'elle croit que ce genre d'initiative ne doit pas relever de l'Etat. Quant au fond, le concept d'identité ne la choque pas. Elle consent d'ailleurs à observer que le multiculturalisme a conduit à répudier le concept d'assimilation, alors que l'assimilation, précisément, « fait partie de l'identité nationale française ».
Paru aux Etats-Unis en juillet 2009, l'ouvrage du journaliste Christopher Caldwell, Reflections on the Revolution in Europe : Immigration, Islam, and the West (2) est consacré à la progression de l'islam en Europe et à ses conséquences sur la cohésion politique et culturelle du continent. L'auteur, rédacteur en chef du Weekly Standard et chroniqueur au Financial Times, est un libéral.
Spécialiste de l'immigration, Michèle Tribalat est en froid avec son milieu professionnel. En cause, la propension de cette chercheuse à préférer les faits à l'idéologie. Tribalat, la démographe rebelle.
Jean Sevillia http://www.polemia.com
26/03/2010
Notes de la rédaction :
(1) Michèle Tribalat, LesYeux grands-fermés (l'immigration en France), Editeur : Denoël, Collection Médiations, mars 2010, 300 p.
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