
Constatant les changements profonds réalisés à Paris par le baron Haussmann, Baudelaire soupirait : « La forme d’une ville change, hélas, plus vite que le cœur d’un mortel » (« Le cygne »). Ce constat est encore exprimé de nos jours, de manières très différentes, par deux auteurs parisiens. Dans La disparition de Paris (Les Belles Lettres, 238 pages), le journaliste d’investigation Didier Rykner réalise une minutieuse enquête de terrain dans laquelle il décrit en détail les graves atteintes portées au patrimoine de la ville. De son côté, avec son récit Photos passées (La Manufacture de Livres, 335 pages), le romancier Thierry Marignac délaisse les banlieues new-yorkaises ou les contrées russo-ukrainiennes pour se lancer dans la quête d’un père inconnu, au travers d’un travail de mémoire qui nous rappelle une ambiance parisienne pas si lointaine mais bien révolue.