
France et politique française - Page 1991
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Marine Le Pen dénonce "une société livrée à l'ensauvagement"
Marine Le Pen a longuement dénoncé "une société livrée à l'ensauvagement" vendredi soir à Roquevaire (Bouches-du-Rhône), près de Marseille, en s'appuyant sur le meurtre d'une étudiante de 21 ans, dimanche soir dans la cité phocéenne.
"C'aurait pu être ma fille, qui aura 21 ans dans quelques semaines. Nous sommes là dans l'indicible", a lancé la présidente du Rassemblement national, en faisant référence à ce crime qui n'a pas encore été élucidé.A Roquevaire, 9.000 habitants, Mme Le Pen a longuement dénoncé "une société où la violence et parfois l'ultra violence s'invitent partout": "On meurt pour 50 euros, un portable, une cigarette, un regard, et parfois même simplement parce qu'on est Français", a-t-elle insisté, en appelant à en finir avec le laxisme judiciaire."L'impunité d'aujourd'hui c'est la récidive de demain. +On ne tolérera plus+, voilà notre programme face à la délinquance", a-t-elle lancé, devant 600 militants, dont une poignée de "gilets jaunes": "Sinon, je vous l'annonce, nous aurons des gangs à l'américaine, puis des gangs à la sud-américaine".[...]En savoir plus sur actu.orange.fr -
Médias et immigration : deux combats révolutionnaires incontournables.
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Scandale djihadiste à Condé-sur-Sarthe
Faut-il revenir sur les actes ignobles qui se sont récemment déroulés à la prison de Condé-sur-Sarthe ?
Oui, je le pense.
On connaît l’essentiel des faits.
Je vais néanmoins, pour ceux qui les ignoreraient encore, les récapituler.
Un certain Michaël Chiolo, criminel qui s’est converti à l’islam en prison et qui purge une peine de trente ans de prison pour l’assassinat de Roger Tall, rescapé du camp de concentration de Dachau, a agressé et blessé gravement deux gardiens de l’établissement dans lequel il est incarcéré.
Il était, à ce moment, dans ce qui s’appelle dans le langage aseptisé du ministère de la Justice une « unité de vie familiale », au sein de laquelle il avait passé la nuit avec sa femme, qui a été tuée par la police lorsqu’elle a donné l’assaut aux fins d’arrêter l’assassin.
L’ensemble de scandales que contiennent les faits que je viens de résumer est accablant, pour la France en général, et pour le gouvernement actuel en particulier (les précédents gouvernements ne valaient pas mieux, je m’empresse de le dire).
La conversion du criminel en prison ne fait que confirmer, une fois encore, ce qui devrait être dit haut et fort : la religion musulmane est très dominante dans les prisons françaises, des imams autoproclamés s’ajoutent aux imams tout court et y font des conversions fréquentes.
À l’époque où l’État islamique existait, les prisons françaises étaient aussi des lieux de recrutement et des détenus libérés rejoignaient souvent les rangs des djihadistes.
On imagine aisément ce qui se passera lorsque des djihadistes « français » reviendront de Syrie, et on imagine aussi ce qui se passera quand des djihadistes aujourd’hui incarcérés seront libérés.
Qu’un assassin ne soit pas condamné à davantage que trente ans de prison montre qu’on attache peu de prix à la vie humaine dans le système judiciaire français.
Le rétablissement de la peine de mort me semblerait la moindre des choses ou, au minimum, une peine de perpétuité réelle.
Infliger trente ans de prison à un assassin signifie que justice n’est pas rendue.
L’existence d’« unités de vie familiale » (en fait, de baisodromes) adoucit l’incarcération et la punition jusqu’à les annuler partiellement.
Et quand on voit le confort de ces lieux, on ne peut qu’être révolté.
Des sans-abris qui n’ont commis aucun acte criminel s’en contenteraient aisément et pourraient même en rêver.
Laisser entrer une femme intégralement voilée dans une prison, lorsqu’elle rend visite à un assassin, devrait imposer une fouille très stricte (à mes yeux la femme intégralement voilée d’un assassin ne devrait pas du tout entrer dans une prison de toute façon).
Ne pas imposer une fouille très stricte à une femme intégralement voilée est une violation extrêmement grave des règles les plus élémentaires de sécurité en milieu carcéral et met en danger la vie des gardiens.
Il y a eu deux blessés, il aurait pu y avoir des morts.
La femme a été tuée, ce sont les risques du djihad.
Avoir donné accès à une « unité de vie familiale » à un assassin musulman condamné dont on connaissait parfaitement les intentions djihadistes (il s’était entretenu avec le djihadiste du marché de Noël de Strasbourg) et avoir permis à sa femme, qui n’ignorait rien des intentions djihadistes de l’assassin qu’elle rejoignait (et dont on pouvait aisément présumer qu’elle était la complice), relève à mes yeux de la complicité de tentative de meurtre.
Les explications données par Madame Belloubet, ministre de la Justice sont consternantes et médiocres.
Des gardiens se sont mis en grève immédiatement après les faits.
C’est vraiment le moins qu’ils aient pu faire.
La prison de Condé-sur-Sarthe est l’une des deux prisons les plus sécurisées de France.
On peut se demander ce qu’est une prison moins sécurisée !
On peut supposer que, lorsque l’assassin aura trouvé une autre femme, il pourra se rendre avec elle dans une « unité de vie familiale ».
Y aura-t-il un jour un Président et un gouvernement qui remettront de l’ordre en France avant qu’il ne soit absolument et définitivement trop tard ?
N’est-il pas d’ores et déjà absolument et définitivement trop tard ?
Je laisse, avec rage et consternation, ces questions sans réponse.
Guy Milliere
Tribune reprise de les4verites.com
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Age des immigrés : les tests osseux sont conformes mais encore faut-il s’y conformer…
Le Conseil constitutionnel a déclaré conforme à la Constitution les conditions d’examens radiologiques osseux aux fins de détermination de l’âge, telles que définies dans la loi de 2016 relative à la protection de l’enfant (Décision n° 2018-768 QPC du 21 mars 2019).
Nous pourrions dire “enfin” : nous allons pouvoir montrer qu’un certain nombre d’immigrés qui se déclarent mineurs sont bels et bien majeurs.
A ceci près que le Conseil valide une loi qui dit :
Les examens radiologiques osseux aux fins de détermination de l’âge, en l’absence de documents d’identité valables et lorsque l’âge allégué n’est pas vraisemblable, ne peuvent être réalisés que sur décision de l’autorité judiciaire et après recueil de l’accord de l’intéressé.
Comment fait-on lorsque la personne ne veut pas donner son accord pour réaliser ce test ?
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Un traitement médiatique à charge contre les Gilets Jaunes.
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La proportionnelle provoquerait-elle le chaos ?
Les participants au débat de mercredi soir, sur BFM TV, ont beaucoup parlé de la proportionnelle. Marine Le Pen exige, notamment, son instauration, car elle s’estime maltraitée par le scrutin majoritaire.
Mais observons ce qui se passerait si la proportionnelle était effectivement mise en place, en se basant sur les sondages pour les prochaines européennes. En mettant un seuil de 5 %, pour 400 députés, LREM-MoDem (23 %) aurait 110 députés, RN (20 %) 96, LR (13,5 %) 65, écologistes (8,5 %) 41, LFI (8 %) 38, PS (5,5 %) 26, Debout la France (5 %) 24.
Si on appliquait la proportionnelle sans effet de seuil, il faudrait 0,25 % pour avoir un député. LREM-MoDem aurait 92 députés, RN 80, LR 53, écolos 34, LFI 32, PS 22, Debout la France 20, les communistes 14, UDI-Agir 12, Lutte ouvrière et le NPA 6 chacun, les patriotes et UPR chacun 4, et le reste serait distribué à des micro-partis allant de l’extrême droite à l’extrême gauche.
Dans les deux cas, aucune majorité ne serait possible. En fait, il y a trois blocs, qui ne sont même pas unis. Avec un seuil à 5 %, le bloc de gauche (LFI, PS, écolos) aurait 105 députés (mais un contrat de gouvernement entre le PS et LFI est utopique), celui du centre 110 et l’union de toutes les droites 185 (mais une telle coalition verrait la moitié des députés LR s’enfuir).
Seule une combinaison hétéroclite LREM, LR, PS pourrait se mettre en place, avec 201 députés ; elle ne durerait pas longtemps car des députés feraient vite défection. En l’absence de majorité claire, par lassitude, le parti ayant le plus de députés obtiendrait le droit de former un gouvernement minoritaire (serait-ce LREM ou le RN avec des députés DLF et LR ?). Les projets de loi seraient votés au coup par coup. L’élaboration du budget donnerait lieu à des empoignades. De nouvelles élections comme en Espagne seraient vite organisées. On peut même imaginer qu’un gouvernement démissionnaire gère pendant des années le pays, comme l’a été la Belgique pendant un an et demi.
La Constitution de la Ve République est, en fait, parlementaire (comme le prouvent les épisodes de cohabitation). Les présidents de la Ve République ont exactement les mêmes prérogatives que ceux de la IIIe ; seule différence, l’article 16 qui, en cas de crise grave, donne les pleins pouvoirs au Président pour un temps limité et sous le contrôle du Conseil constitutionnel (il aurait été utile en 1940). Seul l’usage a fait des présidents de la IIIe République des ectoplasmes et ceux de la Ve le centre du pouvoir s’ils ont la majorité au Parlement.
On peut, aussi, accorder une prime au vainqueur comme en Espagne ou en Grèce. Il faudrait qu’elle soit au moins de 25 %. Dans ce cas, avec un seuil à 5 %, LREM aurait 182 députés, RN 72, LR 49, écologistes 30, LFI 29, PS 20 et DLF 18. Une majorité problématique LREM, gauche, LR serait possible. De même, si RN dépasse LREM, Marine le Pen a une petite chance de gouverner, mais avec des alliés qui se montreraient vite indociles, car les programmes de LR et RN sont incompatibles pour l’économie. En outre, cette prime de 25 % est équivalente au scrutin majoritaire pur ou au scrutin majoritaire avec une petite dose de proportionnelle, vu qu’elle donne une grosse prime au vainqueur.
Madame Le Pen se plaint du scrutin majoritaire, mais c’est pourtant celui où elle a le plus de chances d’accéder au pouvoir. Si le RN gagne encore 5 % des voix (ce qui est à sa portée), il pourrait avoir, alors, la majorité à lui tout seul par le scrutin majoritaire.
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Un début d’union des droites à Paris ?
Pour la première fois, le parti de Marine Le Pen ne présentera pas de liste dans la capitale en 2020. Le RN soutiendra la liste «Aimer Paris» de Serge Federbusch, magistrat issu de la «droite hors les murs». Ses listes «Aimer Paris» devraient inclure des candidats RN, parfois en tête de liste d’arrondissement. Wallerand de Saint-Just, trésorier du RN et potentielle tête de liste dans le XVe arrondissement, indique :
«Serge Federbusch est à même de mener le combat pour une véritable alternative à la municipalité d’Anne Hidalgo». «C’est un parfait connaisseur des enjeux parisiens».
Conseiller à l’urbanisme du maire socialiste Bertrand Delanoë au début des années 2000, conseiller apparenté UMP du Xe arrondissement en 2008, il s’est ensuite présenté aux municipales de 2014 derrière Charles Beigbeder, à l’origine d’une liste «Paris Libéré», dissidente de l’UMP.
Serge Federbusch espère aussi obtenir le soutien du souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, pour constituer
«une liste citoyenne et une offre politique neuve, autour d’une droite et d’un centre pluriels». «Je veux éviter le drame d’un nouveau mandat d’Anne Hidalgo ou l’élection de Benjamin Griveaux, ersatz local fabriqué par Emmanuel Macron».
Serge Federbusch veut dénoncer la «tiers-mondisation de Paris», dans «la délinquance, la saleté, la mauvaise gestion des migrants et l’état catastrophique de la voirie».
«Paris doit être un laboratoire de bonne gestion et de réduction de la pression fiscale».
https://www.lesalonbeige.fr/un-debut-dunion-des-droites-a-paris/
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C’est l’islamisme qu’il faut dissoudre !, par Franck Deletraz
Dissolution d’associations prônant le djihad armé
Elles sont au nombre de quatre. Quatre associations seulement, quand des dizaines d’autres (pour ne pas dire des centaines) prospèrent au grand jour et en toute impunité dans les zones de non-France avec un discours tout aussi criminel. Quatre seulement, parmi lesquelles ne figure même pas la plus en vue de toutes : cette fameuse UOIF, liée aux Frères musulmans et qui sert depuis des années de paravent aux imams les plus enragés ! Bref, en annonçant mercredi ces dissolutions, Castaner n’a pas seulement montré que le gouvernement tentait pitoyablement de contenir le tsunami islamiste avec un dé à coudre. Il s’est aussi clairement moqué des Français qui attendent d’abord de l’Etat qu’il les protège.
La « guerre sainte » pour perspective
C’est par un communiqué officiel, très vite repris par les grands médias, que Castaner a ainsi annoncé avoir demandé en Conseil des ministres la dissolution du Centre Zahra France, de la Fédération chiite de France, du Parti antisioniste et de France Marianne Télé, en raison de leur légitimation « de façon régulière [du] djihad armé tant par les prêches dispensés, que par les écrits mis à la disposition des fidèles et des internautes ». Des « justifications du djihad armé, sans modération d’aucune sorte », a précisé le ministre, qui « s’accompagnent d’un endoctrinement de la jeunesse du Centre Zahra dans la perspective de la guerre sainte et d’une apologie constante, notamment via Internet, des actions d’organisations telles que le Hamas, le Djihad islamique palestinien et la branche armée du Hezbollah, toutes inscrites sur la liste des organisations terroristes de l’UE ».
On rappellera au passage que le Centre Zahra France, association chiite basée à Grande-Synthe (Nord), a déjà fait l’objet de plusieurs mesures administratives et opérations policières ces derniers mois. Lors d’une douzaine de perquisitions opérées en octobre dernier dans ses locaux et au domicile de ses membres, les policiers antiterroristes avaient notamment découvert plusieurs armes à feu détenues illégalement.
L’amateurisme criminel du gouvernement
Aussi ces dissolutions sont-elles amplement justifiées. On peut même se demander pourquoi Castaner a attendu si longtemps pour les demander. Et pourquoi le lieu de culte dirigé par le Centre Zahra France n’a été fermé par arrêté préfectoral que pour… une durée de six mois ! C’est que, en matière de lutte contre l’islamo-terrorisme, le gouvernement fait preuve aussi d’un amateurisme terriblement criminel. Comment prétendre en effet lutter efficacement contre cette hydre à mille têtes qu’est l’islamisme en ne prononçant que quelques dissolutions ici et là ? Pire encore : en continuant d’accueillir sur notre sol des milliers de migrants parmi lesquels, nous le savons, se glissent une foule de djihadistes ? En abandonnant nos prisons, nos écoles et des quartiers entiers de nos villes aux « barbus » ? Ou encore en refusant obstinément d’expulser cette foule d’imams salafistes qui prêchent impunément dans des mosquées construites, bien souvent, avec l’argent des contribuables ? Incohérente à tous les niveaux et totalement suicidaire, cette politique consistant à « s’opposer sans s’opposer » à l’islamisme finira, hélas, par coûter très cher à notre pays.
Franck Deletraz
Article paru dans Présent daté du 21 mars 2019
https://fr.novopress.info/214022/cest-lislamisme-quil-faut-dissoudre-par-franck-deletraz/
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I-Média n°242 – Grand Remplacement : débat interdit
Grand Remplacement : débat interdit
Après l’attentat de Christchurch, les répercussions ont été énormes dans le monde médiatique français. Le Grand Remplacement ne semble pouvoir être évoqué que pour le nier.
Zapping
Cette semaine, Pascal Praud a organisé un débat entre Zemmour et Belattar. Plus d’une heure et dix minutes d’échanges, parfois très vifs, et une conclusion : le débat entre deux parties de la France semble impossible.
Marche pour le climat : dérèglement médiatique
Les médias semblent en admiration devant le mouvement des jeunes lycéens qui ont séché les cours pour lutter contre le réchauffement climatique vendredi dernier.
Tweets
La révolte des Gilets Jaunes n’en finit plus et cela semble faire perdre la tête à Anne Hidalgo qui souffre d’hallucinations au point de voir dans les Black Blocks d’extrême gauche des groupes d’extrême droite !
Italie. Enfants attaqués, farniente médiatique
En Italie, un chauffeur de bus d’origine sénégalaise a voulu tuer une cinquantaine d’enfants italiens pour venger les migrants. Le drame a été évité de peu. Les médias français ont pris leur temps pour évoquer l’attaque.
https://www.tvlibertes.com/i-media-n242-grand-remplacement-debat-interdit
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Alstom du chantage américain à la trahison des élites françaises
Frédéric Pierucci a été emprisonné pendant deux ans par la justice américaine, pour que Général Electric puisse s’emparer de la parie nucléaire du groupe français Alsthom. Retour sur une affaire illustrant l’impérialisme américain et la trahison des élites françaises.
Il se présente lui-même comme « l'otage de la plus grande entreprise de déstabilisation économique ». C'est en tout cas une victime d'un type de conflit souvent mal connu du grand public, mais impitoyable la guerre économique. Frédéric Pierucci a été emprisonné pendant plus de deux ans aux États-Unis - dont quatorze mois dans des conditions abominables dans une prison de très haute sécurité -, élément d'un enjeu qui le dépassait infiniment la captation par l'entreprise General Electric d'un fleuron de l'industrie française, Alstom - et, en conséquence, la perte de l'indépendance nationale en matière d'énergie nucléaire. La parution de son livre, Le Piège américain(1) fournit l’occasion de revenir sur cette affaire, dans laquelle Emmanuel Macron a agi contre les intérêts de la France.
Comme notre confrère Jean-Louis Morée a également rappelé, dans un article de Minute publié le 29 novembre 2017 les difficultés d'Alstom commencèrent à la fin des années 1990 et allèrent croissant jusqu’en 2003, année au cours de laquelle le gouvernement français, sous la présidence de Sarkozy, résolut de soutenir le groupe en participant à deux augmentations de capital. Mais en contrepartie de cette aide, la Commission européenne imposa alors au groupe français de vendre deux de ses activités à ses concurrents étrangers les turbines industrielles à l'Allemand Siemens et sa filiale spécialisée dans la conversion d'électricité à la banque Barclays, qui le revendit à l’Américain General Electric - déjà !
Malgré une chute sensible du chiffre d'affaires entre 2002 et 2005 consécutive à ces cessions, le groupe avait retrouvé tout son dynamisme en 2007 sous la direction de son nouveau PDG Patrick Kron, un X-Mines, membre de l’« oligarchie républicaine qui, depuis deux siècles tient les rênes des plus grandes entreprises et de l'économie française », écrit Pierucci dans son livre. En 2003, l'État français revendit les parts qu'il avait acquises au capital du groupe, ce qui devait avoir par la suite de fâcheuses conséquences. Alstom possédait alors deux cœurs d'activité le programme thermo nucléaire et le transport (avec notamment le TGV).
Les Américains imposent leur droit
Le 14 avril 2013, tout va donc bien pour Alstom lorsque le patron d'une de ses filiales, Frédéric Pierucci, est arrêté par le FBI à l'aéroport de New-York et incarcéré. La justice américaine soupçonne en effet le groupe français d'avoir usé de la corruption depuis une dizaine d'années pour remporter des contrats en Indonésie, à Taïwan, en Arabie Saoudite, en Egypte et aux Bahamas. Pierucci admet d'ailleurs avoir été informé de ces pratiques, partagées par de nombreuses multinationales, y compris américaines. Le Département de la justice américain l'accuse d'avoir été impliqué dans le versement de pots de vin à des dirigeants indonésiens, pour gagner un marché sur la construction d'une centrale électrique. Des faits pour lesquels il encourt une condamnation à 125 ans de prison !
Comme l'explique l'essayiste Hervé Juvin dans une enquête réalisée par David Gendreau et Alexandre Leraître, diffusée par la chaîne parlementaire le 25 septembre 2017 sous le titre « Guerre fantôme, la vente d'Alstom à General Electric » (2) les poursuites contre Pierucci posent la question de l'extra-territorialité du droit américain : la justice américaine considère qu'à partir du moment où une entreprise a une filiale importante ou dés activités significatives aux États-Unis, elle est soumise aux lois américaines. Et cette conception est large : il suffit d'utiliser le dollar dans une transaction commerciale, ou un système de communication dont l'hébergeur bu les serveurs sont américains, voire simplement des outils un smartphone, par exemple comportant certains éléments américains, pour tomber sous le coup de la loi des États-Unis.
Le pays de l'Oncle Sam utilise au mieux de ses propres intérêts ces règles qu’il a lui-même édictées. Le message adressé au PDG Patrick Kron à travers l'incarcération de Pierucci est clair : s’il ne passe pas sous les fourches caudines des Américains, il ne pourra plus quitter la France, sauf à courir le risque d'être rattrapé par Interpol et de passer le reste de son existence dans une prison des États-Unis. Les autres dirigeants d'Alstom pourraient eux aussi être arrêtés. En outre, le groupe français est menacé de se voir infliger par la justice américaine une amende de 1 à 1,5 milliard de dollars.
Le 24 avril 2014, un journal américain révèle qu Alstom vend sa branche énergie au géant américain General Electric pour 13 milliards de dollars un prix très au-dessous de la valeur du groupe français, leader mondial en matière de turbines nucléaires. Faut-il reprocher au patron d'Alstom d'avoir fait bon marché des intérêts français ? Sans doute mais pour tenir tête aux États-Unis, sans doute aurait-il fallu qu'il se sente soutenu par le gouvernement français.
Macron pousse à la vente sans condition
Le ministre de l’économie Arnaud Montebourg tente pourtant de résister, en s'appuyant sur un décret autorisant l'État à s'opposer au rachat d'une entreprise française lorsque des raisons d'ordre stratégiques y sont liées, ce qui est le cas jusqu'à présent, la France disposait d'une filière nucléaire complète, dont elle contrôlait tous les éléments. Mais, en acquérant Alstom, les Américains mettent la main sur les turbines Arabelle qui équipent les 58 réacteurs produisant les trois quarts de la production d'électricité française, et ils prennent le contrôle de la maintenance des îlots nucléaires de nos centrales. En outre, le groupe français produit et entretient des pièces importantes pour les bâtiments de la Marine nationale. Le vendre à Général Electric, c'est s'exposer à ce que les Américains puissent bloquer la livraison des pièces de rechange de nos sous-marins nucléaires ou de notre porte-avions.
La solution imaginée par Montebourg prévoit la création de trois co-entreprises (réseaux, énergies renouvelables et nucléaire) détenues à égalité par Alstom et General Electric, et au sein desquelles l'État français restera présent avec un droit de veto sur le nucléaire. Mais le ministre de l'Économie n’est pas soutenu : François Hollande accepte la proposition américaine, poussé dans ce sens par le secrétaire général-adjoint de l'Elysée, un certain Emmanuel Macron, qui a préparé l'opération dans son dos dès 2013 et lui conseille de céder Alstom à General Electric sans condition. Succédant à Montebourg au ministère de l'Économie en août 2014, Macron lève tous les obstacles à cette opération. Finalement, les co-entreprises ne sont pas dirigées à parts égales, General Electric contrôlant même à 80 % celle qui concerne le nucléaire, sans garantie de maintien des centres de décision du groupe en France au-delà de dix ans, ni des sites industriels au-delà de trois ans. Les Américains nomment les présidents, les directeurs financiers et gèrent la trésorerie, ne laissant aux Français que la direction technique - pour exploiter aux mieux leur savoir-faire.
Égal à lui-même, François Hollande y voit pourtant « un progrès pour la France » et se félicite d'« une négociation qui a été particulièrement bien conduite, sous [son] autorité, par le gouvernement et par les ministres concernés et particulièrement Arnaud Montebourg »
Le bilan a pourtant de quoi mettre un bémol à ce morceau d'autosatisfaction : les actionnaires d Alstom ont empoché 4 milliards d'euros après avoir voté à 99 % la cession du groupe aux Américains. Patrick Kron a perçu une prime de 4,1millions d’euros en décembre 2014 et une « retraite-chapeau » de près de 10,5 millions d’euros supplémentaires, fin 2015. Emmanuel Macron a été élu président de la République en 2017. Du côté des perdants, 800 emplois en France ont été supprimés par General Electric et notre pays n’a plus son indépendance énergétique. Alstom a cédé sa place de leader mondial des turbines nucléaires à l’Américain. Et d’autres groupes français sont aujourd’hui menacés par la justice américaine de subir le sort d'Alstom.
Frédéric Pierucci, quant à lui, a fini par être libéré. Tout est bien qui finit bien ?
1_Frédéric Pierucci, Le Piège américain, éd. JC Lattes, 22 €
2_Ce documentaire passionnant est disponible sur Internet sous le titre « Alstom une affaire d'État ? »
Eric Letty monde&vie 28 février 2019