France et politique française - Page 2868
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Stoppons macron ! #02
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Quand un conseiller de Trump évoque l’élection de Marine Le Pen
« La grande victoire du nouveau président américain, son mérite fondamental est celui d’avoir déraciné le politiquement correct. »
Nos médias se régalent encore de la mésaventure subie, en janvier dernier, par Marine Le Pen dans un café au rez-de-chaussée de la Trump Tower. Mais se sont-il vraiment intéressés à la personne qui était assise à ses côtés dans ce café ?
C’était le meilleur ami de Donald Trump, son voisin depuis vingt ans. Et depuis des années, George “Guido” Lombardi, homme d’affaires italo-américain, soutient et conseille son ami milliardaire. Le rendez-vous avait été organisé par Denis Franceskin, représentant du FN à New York. Ce café fut suivi, le lendemain, par un cocktail dans l’appartement de Guido Lombardi, auquel il avait convié 35 personnes qui avaient souhaité rencontrer sa candidate pour la soutenir financièrement.
Lombardi est réputé pour être celui qui, à travers les réseaux sociaux, a contribué à vaincre Hillary Clinton. Il est connu pour ses amitiés « populistes » à travers l’Europe. Il a apporté son soutien à Viktor Orbán, n’hésite pas à fréquenter des figures du FPÖ autrichien ou de la Ligue du Nord italienne. Il n’avait pas hésité à le révéler à Politico, en admettant qu’il était un intermédiaire entre Donald Trump et les personnalités qui souhaitaient avoir un contact avec lui.
La semaine dernière, il était à Milan, hôte de l’association Bridge to Trump. Il y a fait quelques tonitruantes déclarations rapportées par Il Giornale dans son édition du 17 mars sous le titre « La mort du politiquement correct en Europe », n’hésitant pas à engager son ami Trump dans quelques polémiques bien assenées.
« Je vois que l’on parle d’extrême droite, de droite extrême et la grande victoire du nouveau président américain, son mérite fondamental est celui d’avoir déraciné le politiquement correct. » Et de préciser sa pensée dont il assure qu’elle est celle de son ami Trump : « Vous voyez, comme je l’ai dit, la distinction qui compte aujourd’hui n’est pas entre droite et gauche, mais entre élitisme et populisme, un terme que je n’aime pas.
Et là réside le mérite de Trump : il a mis à bas la pensée totalitaire du politiquement correct… Il y a toujours une élite, qui attribue des étiquettes et décide ce que l’on peut dire et ce que l’on peut faire. Trump a tout jeté par-dessus bord. Et, de cette manière, il a rendu la liberté de penser et d’action aux Américains. Il a redonné le pouvoir au peuple. Il l’avait promis et il le fait. »
Le pouvoir au peuple, cela rappelle étrangement le slogan de Marine Le Pen, à laquelle il fait référence par allusion à peine dissimulée, car il estime qu’un tel discours est valable pour l’Europe. Il faut, dit-il, faire comme si nous étions en 1939 et avoir le courage de dire au nazisme « assez ». « Le Brexit, c’est cela. Et maintenant, il faut voir si le reste de l’Europe saura se rebeller face au destin prophétisé par Oriana Fallaci quand elle parlait d’Eurabia. Le 7 mai prochain, le jour du scrutin des élections présidentielles françaises, nous verrons si la France saura tourner la page avec Marine Le Pen. Et nous verrons si, aux prochaines élections italiennes, il y aura un nouveau débarquement à Anzio. »
Puis, rappelant le résultat des élections aux Pays-Bas qui n’ont pas permis l’élection de Geert Wilders, Guido Lombardi en a conclu : « Les Néerlandais n’ont peut-être pas eu assez de courage, et ils continueront à avoir les Allemands qui leur dictent les lois économiques et les immigrés qui font la pluie et le beau temps. Un pays comme la Belgique semble désormais perdu, les autres doivent décider quel destin ils souhaitent. » Une déclaration dont on peut supposer qu’elle ne serait pas contredite par le président américain…
http://www.bvoltaire.fr/florisdebonneville/conseiller-de-trump-evoque-lelection-de-marine-pen,319515
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Racisme anti-blanc : Hamon tient son Mehdi Meklat
Benoît Hamon n’avait pas besoin de ça. Sa campagne patine, son projet de revenu universel se voit officiellement remis aux calendes grecques et réduit à quelque micro-expérimentation, les hiérarques socialistes rallient par charrettes entières la locomotive Macron, aucun sondage ne le qualifie pour le second tour de la présidentielle. Le candidat officiel du Parti socialiste a beau ne traîner aucune casserole judiciaire et mener une campagne de fond, contentant tantôt les objecteurs de croissance, tantôt les multiculturalistes fanatiques, cela ne dessine pas un destin présidentiel. Au mieux une carrure de Premier ministre, sinon de ministre du Budget. Mais voilà qu’un gros parpaing s’est planté dans sa chaussure plombée.
Récidiviste du tweetSur Twitter, la “porte-parole égalité femmes-hommes” de la campagne hamoniste, Laura Slimani, s’en est violemment pris au maire de Montpellier. Ce qui pourrait n’être qu’une subite poussée d’acné à la Bruno Masure devient une affaire judiciaire car l’édile, ex-militant PS exclu du parti il y a quelques années pour candidature dissidente, et passé avec armes et bagages du côté de chez Emmanuel Macron, a très mal pris la joute mi-jeuniste mi-racialiste de l’ex-patronne du MJS, aujourd’hui conseillère municipale de Rouen et présidente des Jeunes socialistes européens.
“Vieux mâle blanc libéral” : trois péchés irrémissibles ? Rassurez-moi, naît-on blanc et libéral à la naissance ? La vieillesse n’a pas d’âge, mais y a-t-il un gêne libéral dont certaines populations leucodermes seraient naturellement porteuses ? La sociobiologiste Slimani pourrait certainement nous éclairer sur la question. D’autant que cette militante aguerrie n’a rien d’une péronnelle. Laura Slimani, pur produit du MJS dont Hamon a rédigé les statuts de façon à ce qu’il soit lié éternellement à la gauche du PS, peut difficilement mettre ses sorties sur le compte d’un “double maléfique”, façon Mehdi Meklat du Bondy Blog. Car elle n’en est pas à son premier coup d’essai, tant s’en faut. Ainsi, l’été dernier, en pleine polémique sur le burkini, tandis que des islamistes piégeaient les médias sur la plage de Nice à peine quelques semaines après le carnage du 14 juillet, que twittait cette antifa émérite ?
“Hommes blancs” vs “femmes musulmanes” : la Weltanschauung du PIR a fait des petits… Le méchant homme blanc (“souchien” dixit Houria Bouteldja) existe, Laura Slimani l’a visiblement rencontré. Et ça s’est mal passé. Au point que la sémillante socialiste rejette le terme de français de souche, que François Hollande avait imprudemment employé début 2015 à la suite des attentats perpétrés par des suprématistes white et blancos. ”Brouillage intellectuel” avait dénoncé cette brillante sémiologue née en 1989 et “venue à la politique par le féminisme”.
Légitime défense
Son dernier tweet un tantinet raciste (ou “ethno-différencialiste”, comme disent certains milieux…) serait passé quasi inaperçu hors des frontières de l’Occitanie si le premier concerné n’avait réagi. Or, le maire de Montpellier Philippe Saurel a légitimement décidé de porter plainte pour “injure raciale, injure en raison du sexe, provocation à la discrimination en raison de la race et provocation à la haine en raison du sexe”.
On pourrait croire à un malheureux concours de circonstances si Benoît Hamon avait fermement condamné les propos incriminés. Ou si l’un des membres de son premier cercle, le député PS Pascal Cherki, n’avait applaudi l’organisation d’une conférence “interdite aux Blancs“ à l’université Paris 8 l’an dernier : « Pour ma part je pense que la fac de Paris 8 est une excellente fac parfois en rupture avec l’idéologie dominante. Tant mieux ! »
Quoi qu’en disent ses détracteurs, la gauche n’a pas encore totalement adopté ce deux poids deux mesures ethnoracial. Pour le maire de Montpellier et quelques autres, contrairement à La Ferme des animaux d’Orwell, la France ne considère pas certains citoyens comme plus égaux que d’autres…
Daoud Boughezala
Article paru dans Causeur
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Avec cet accord électoral, François Fillon donne à l’UDI la possibilité d’être une minorité de blocage
Ne serait-ce pas ce qu'il cherche, afin de se dédouaner à moindre frais de ne pouvoir appliquer son programme une fois élu ?
Xavier Lemoine, maire de Montfermeil, membre du Parti chrétien-démocrate (PCD), était investi par Les Républicains (LR) pour être candidat aux législatives dans la 12e circonscription de Seine-Saint-Denis. Suite à l'accord entre entre LR et l’UDI, il fait partie des candidats de droite « sacrifiés » pour un candidat centriste. Xavier Lemoine voit son investiture retirée au profit de Ludovic Toro, maire UDI de Coubron, et proche de Jean-Christophe Lagarde.
Jean-Christophe Lagarde a obtenu 92 circonscriptions de François Fillon, ainsi que 42 « primaires », où les candidats LR et UDI seront en concurrence lors du premier tour des législatives. Jean-Christophe Lagarde est partisan du mariage homosexuel comme de la légalisation du cannabis. Au Sénat (où la droite est censée être majoritaire), les élus UDI ont voté plus souvent avec le PS qu'avec LR. C'est dire.
Xavier Lemoine interroge :
« C’est l’électorat conservateur qui l’a porté lors des primaires. C’est l’électorat conservateur qui lui a sauvé la mise à la manifestation du Trocadéro. François Fillon le trahirait de manière éhontée ? Si nous visons le moindre mal, alors il faut soutenir François Fillon, mais sans aucune illusion. À un moment donné, il faudra se fâcher ! »
Anne Lorne, conseillère régionale LR et déléguée nationale de Sens Commun, devait recevoir l’investiture dans la première circonscription du Rhône. Bien que présente à la manifestation du Trocadéro aux côtés de François Fillon, elle fera face à une candidate UDI, Djida Tazdaït, ancienne députée européenne écologiste ! Anne Lorne questionne :
« Qu’avons-nous à voir avec ces gens-là ? La droite est le dindon de la farce de cet accord ! Je comprends l’objectif du rassemblement. Mais là, on abandonne les convictions au profit de la politique politicienne ». « Mon espérance est que le bon sens français prenne le dessus. Nous ne pouvons pas avoir le cheval de Troie du Hollandisme, ou le cheval de guerre ». « Aujourd’hui, la France n’est pas au centre ! Les attentes des Français sur l’économie, la sécurité, l’éthique, ne sont pas au centre ! »
Xavier Lemoine est persuadé que si elle retrouve le pouvoir, la droite ne pourra pas compter sur le soutien des centristes :
« Avec cet accord électoral, François Fillon donne à l’UDI la possibilité d’être une minorité de blocage sur beaucoup de sujets ».
Au fond, c'est sans doute ce que François Fillon cherche.
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I-média #143 : Conditionnement anti FN dans les médias
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Marine Le Pen à Nigel Farage : « Nous allons retrouver nos quatre souverainetés »
L’ancien leader de l’Ukip (United Kingdom Independence Party) et principal artisan du Brexit, Nigel Farage, par ailleurs proche de Donald Trump, a interviewé Marine Le Pen, favorable au « Frexit », pour la chaîne britannique LBC. En voici la version intégrale et en français.
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Marine Le Pen en meeting à Metz (18/03/2017) I Marine 2017
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Vers la fin d’un libéralisme débridé ?
Maxime Durupt, juriste, auditeur à l’Institut de Formation Politique, responsable développement du Cercle Droit & Liberté ainsi que Directeur général de Persica Consulting & Trade Paris – Téhéran.
Pourquoi les premières mesures économiques de Trump vont dans le bon sens et comment peuvent-elles nous inspirer ?
La fin du dogme libre-échangiste
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, il semblerait que le président fraîchement entré en fonction ait bien décidé de mettre en place le programme économique pour lequel il a été élu, soit l’« America First ! ». Appliqué à l’économie, ce slogan signifierait la limitation du libre-échangisme, qui détruit la richesse nationale pour la recréer à l’étranger, et la relocalisation d’une partie de la production aux Etats-Unis.
Souhaitant enterrer les traités de libre-échange, Donald Trump a pris dès la première semaine de sa présidence un décret faisant sortir les Etats-Unis du Traité Transpacifique (TPP). Il a également fait part de sa volonté que son pays se retire des négociations sur le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TAFTA ou TTIP) et de renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). « Nous allons arrêter les traités commerciaux ridicules qui ont poussé tout le monde hors de notre pays et pris nos entreprises ; cela va être inversé », a-t-il déclaré lors de son premier jour de travail à la Maison-Blanche (*). Si ces projets aboutissaient, ils institueraient les zones de libre-échange les plus importantes de l’Histoire (respectivement 40% et 45% du PIB mondial pour les traités Transpacifique et Transatlantique). Ces traités conduiraient à supprimer toute souveraineté économique au profit des multinationales.
Le volontarisme du président américain a convaincu Ford de relocaliser une partie de sa production automobile dans le Michigan. Pour les fabricants automobiles récalcitrants, le président élu avait prévenu par un tweet du 3 janvier 2017 qu’ils devraient construire aux Etats-Unis ou payer des « droits de douane importants » (**). Les représentants des trois grands constructeurs automobiles américains ont dû montrer patte blanche après avoir été convoqués par le milliardaire pour une réunion de travail le 24 janvier dernier.
Bien avant l’élection présidentielle, le plus proche conseiller du président défendait déjà l’idée d’un patriotisme économique. En effet, si Stephen Bannon reconnaît comprendre le libéralisme, il défend la mise en place de mesures protectionnistes et keynésianistes. « Je suis celui qui pousse un plan de grands travaux de milliers de milliards de dollars. Avec des taux d’intérêt négatifs dans le monde, c’est la meilleure occasion de tout reconstruire », « les mondialistes ont détruit la classe ouvrière américaine et ont créé une classe moyenne en Asie », déclarait-il au Hollywood reporter le 18 novembre 2016. Cette politique quasi rooseveltienne permettrait de rebâtir un pays dont les infrastructures sont démembrées et certains territoires sinistrés.
Trump partage cette vision tant protectionniste aux frontières de son pays que libérale sur le plan interne. Cela se traduit notamment par la baisse, qu’il avait annoncée, de l’impôt sur les sociétés de 35 à 15%. Mesure couplée à une augmentation des droits de douane (pouvant aller jusqu’à 35%) qui, selon lui, favoriseraient l’emploi. Cette dichotomie vertueuse pourrait inspirer les futurs gouvernants français : elle représente sans doute la nouvelle doctrine économique du XXIe siècle, pragmatique et hors idéologies libérale ou socialiste. Face à la conjoncture économique et géopolitique actuelle, la théorie des avantages comparatifs de Ricardo apparaît désormais bien datée en ce qu’elle ne prend en compte ni le coût du chômage, ni la perte d’autonomie d’un pays s’abandonnant complètement à l’étranger, ce qui peut se révéler risqué en cas de durcissement des relations économiques internationales.
Le grand retour des droits de douane
Le retour des droits de douane est au cœur du dispositif trumpien et ce à contre-courant de l’idéologie du libre-échangisme qui a dominé les dernières décennies. Alors que ce mécanisme est réputé détruire la richesse, l’on peut pourtant tout à fait réconcilier les avantages comparatifs et le protectionnisme. Jean-Claude Martinez, professeur à l’Université Panthéon-Assas, propose d’instaurer des droits de douane déductibles.
Ce mécanisme ingénieux peut s’expliquer ainsi : des pantalons fabriqués en Chine à très bas coût dans des conditions d’esclavage moderne arrivent au Havre à un prix défiant toute concurrence ; l’Etat impose alors un droit de douane (une taxe) qui fait monter le prix des textiles importés au niveau du prix d’un textile français fabriqué par des salariés locaux dans des conditions décentes. Jusqu’ici rien de nouveau sous le soleil. C’est ensuite que la nouveauté intervient : ces droits de douane seront alors remboursables à l’exportateur chinois sous forme d’un crédit douanier égal au montant de la taxe sur tout achat effectué en France incitant dès lors l’exportateur asiatique à importer des produits français ou à céder ce crédit douanier sur les marchés, ce qui in fine reviendrait au même.
Le consommateur français pourra continuer d’acheter son pantalon chinois et en échange le consommateur chinois aura l’occasion de goûter – par exemple – à nos produits agricoles, ce qui enrichirait notre économie.
Un protectionnisme respectueux des libertés économiques
L’on peut tout à fait défendre une plus grande liberté contractuelle dans les relations de travail et prôner une baisse de l’impôt sur les sociétés (ce qui s’apparenterait à ce qui est communément appelé du « libéralisme »), tout en acceptant l’idée d’un Etat stratège, au moins pour les secteurs primaire et secondaire (agriculture et industrie).
En effet, l’idée d’Etat stratège n’est pas synonyme de sur-réglementation dans les relations de travail. Beaucoup de ceux qui se réclament du libéralisme ont parfois tendance à amalgamer le droit social français (relations individuelles et collectives de travail) et la macroéconomie. Or, on peut parfaitement faire primer la liberté contractuelle sur le Code du travail tout en défendant des mesures protectionnistes.
Singapour est très souvent cité comme exemple de libéralisme ayant réussi ; on oublie pourtant de préciser que dans ce modèle singapourien l’Etat détient une participation majoritaire dans les sociétés phares de chaque domaine stratégique (par exemple : PSA International, qui est le second opérateur portuaire mondial, ou encore Singtel et Singapore Airlines), ce qui n’empêche pas – bien au contraire – d’induire dans leur sillon une myriade de compagnies purement privées.
Au lieu de regarder l’économie d’un pays d’un seul tenant, pourquoi ne pas la décomposer et lui appliquer un modèle économique qui s’adapterait à chaque secteur et à chaque territoire : libéralisme dans les relations de travail concernant le secteur tertiaire (dans les villes), planisme, protectionnisme et préférence nationale pour doper les secteurs secondaire et primaire (industries et agriculture périurbaines) ? Cette décomposition induirait l’excellence de nos services tout en armant suffisamment la France périphérique, grande oubliée de la mondialisation.
Que les services soient ultra-concurrentiels entre Paris, Londres et New York est acceptable voire nécessaire, mais l’industrie a besoin, dans une certaine mesure et pour des raisons stratégiques, de l’Etat. Si l’on poussait la logique ricardienne jusqu’au bout, il faudrait alors sous-traiter son industrie nucléaire à la Corée du Nord puisque cela réduirait les coûts…
S’agissant du primaire, jamais l’empire Romain n’aurait raisonné comme Ricardo en ergotant sur le coût du blé quand il domina le Nil au nom de son indépendance céréalière.
Cosmopolites contre enracinés, une nouvelle lutte des classes ?
Si nous ne devons pas laisser le champ libre aux droit-de-l’hommistes sur le terrain juridique, nous ne devons pas laisser le champ libre aux libéraux dogmatiques sur le terrain économique car ceux-là servent une même idéologie cosmopolite favorisant, au détriment des peuples, les intérêts d’une oligarchie mondialisée.
Les oligarques et leurs dominions (journalistes, politiciens) profitent d’une concurrence mondiale qui leur offre aussi bien des ouvriers indiens à bas coût que des berlines détaxées et des livreurs de sushis africains corvéables à merci. Ce sont les grands heureux de la mondialisation et ils partagent une même idéologie cosmopolite de dilution des nations et de fongibilité des êtres.
Le génie de l’oligarchie aura d’ailleurs été de transformer la lutte des classes en lutte des valeurs : ce n’est plus un combat entre bourgeois et travailleurs mais entre gentils citoyens du monde et méchants fascistes enracinés. En clair, la charge morale a été renversée au profit des puissants et au détriment de la classe moyenne.
Ne nous y trompons pas : le crime n’est pas seulement économique, il est identitaire car il a pour effet de priver les peuples de leurs racines artisanales, industrielles et gastronomiques. Le jour où la France serait privée de Neufchatel – pour des motifs comptables – au profit du Babybel made in Babel, alors la France ne serait plus la France et les cosmopolites auraient définitivement gagné.
Les dogmatismes économiques (libéralisme, socialisme) sont des religions qui, trop longtemps, ont enfermé les gouvernants dans des paradigmes inopérants. Ce qu’il faut c’est être libéral en interne et protectionniste en externe. A l’image d’un Lee Kuan Yew, père fondateur de Singapour, il faut être pragmatique. Le seul dénominateur commun partagé par les diverses mesures économiques doit être l’intérêt de la nation. C’est ce qu’annonce la politique de l’America First de Trump qui sera celle du nationalisme économique.
Maxime Durupt 7/03/2017
Notes :
(*) http://www.liberation.fr/planete/2017/01/25/retrait-du-traite-transpacifique-trump-fait-il-un-cadeau-a-la-chine_1543763
(**) http://www.reuters.com/article/us-usa-trump-gm-idUSKBN14N11Khttps://www.polemia.com/vers-la-fin-dun-liberalisme-debride/
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Que sera la journée du 8 mai 2017 en cas de victoire d’un(e) souverainiste à l’élection présidentielle ?
Les candidats souverainistes à l’élection présidentielle, à supposer que l’un ou l’autre arrive au pouvoir, ne pourront en aucune façon négocier ou renégocier les Traités et devront agir avec la rapidité de l’éclair pour mettre fin de façon unilatérale avec les structures de l’actuelle UE. Quelle que soient les modalités d’une refonte négociée des règles du jeu, le blocage interviendra avant même la prise de fonction à l’Elysée. Il n’y aura donc pas de négociation avec l’Allemagne et il n’y aura pas de référendum les sanctionnant.
La raison en est bien connue : les marchés ne peuvent intégrer pareil évènement tant son importance serait colossale et ses conséquences immédiates pour le pays.
La fuite vers la qualité, déjà commencée avec l’aggravation du spread de taux avec l’Allemagne[1] interviendra sans limite dès l’annonce du résultat. Dès le 8 mai le système bancaire sera en difficulté en raison de déplacements massifs de capitaux, tandis que le marché interbancaire, bien au-delà de celui du « repo », cessera de fonctionner. Le Trésor dont la gestion de trésorerie fixe un objectif de solde journalier nul sera lui-même en défaut bien avant la prise de fonction.
Telle que nous est présentée l’actuelle programmation des adjudications organisées par l’Agence France Trésor, il semble évident que l’adjudication du 4 mai sera très difficile si une victoire souverainiste est anticipée. Bien évidemment en cas de victoire, celle du 8 mai sera impossible à organiser, ce qui signifie un défaut du Trésor dans les heures qui suivront.
Il y aura donc, au-delà de la fuite des capitaux, un mouvement parallèle d’effondrement complet de la liquidité dans l’ensemble du système financier : les banques qui verront la disparition de leurs capitaux propres par effondrement de la valeur de la dette publique détenue en actif, le Trésor coupé de ses ravitailleurs que sont les SVT (Spécialistes en valeurs du trésor qui ne sont que des banques acheteuses de dette publique), les vendeurs de CDS[2] sur la dette de la France qui sont au cœur du shadow banking, etc. De proche en proche, c’est dans la journée du lundi 8 mai que l’ensemble du système financier français s’effondrera, avec la perspective d’un « bank-run » engendreur des premiers affrontements et violences dans les rues et les magasins.
Il est donc très important d’imaginer la réaction politique face à un tel évènement.
La première est celle imprimée par la puissance dévastatrice de la finance, qui déployée quelques jours ou semaines avant l’élection, aurait de quoi faire peur à l’électeur souverainiste et l’inviter à se ranger sagement sous la houlette des candidats européistes. De ce point de vue, la crise financière est un allié indéfectible des candidats européistes/mondialistes. Tout rentrerait ainsi dans l’ordre….en attendant un effondrement encore plus grand, encore plus douloureux, et de probables violences…. cette fois entre nations….
La seconde, plus difficile, est celle de la témérité des électeurs qui « n’en ayant plus rien à faire » décident d’affronter la finance et élisent un candidat souverainiste. Il est clair que, dans ce cas, il faudrait la coopération du pouvoir finissant pour prendre les mesures nécessaires. Elles sont connues : réquisition de la Banque de France[3], fin de la libre circulation des capitaux, réquisition de l’ensemble du système financier, et donc affranchissement au regard de l’ensemble des règles de l’UE.
Cette coopération ne serait pas facile à obtenir dans l’heure. Historiquement on sait que Raymond Barre n’a pas cru devoir informer sérieusement le nouveau président François Mitterrand dans les jours qui ont suivi le 10 mai 1981. Il est vrai qu’à l’époque la finance était encore dans sa « boîte » et qu’elle se trouvait être infiniment moins dangereuse qu’aujourd’hui. Le pouvoir finissant manifestera-t-il, dans un dernier geste certes fort contrariant pour lui, le sens de ses responsabilités historiques, lesquelles tout au long de son mandat lui ont fait si cruellement défaut ?
Notes
[1] Le spread sur le bund allemand à 10 ans, négligeable en 2016, est aujourd’hui proche de 100 points de base.
[2] L’encours de CDS sur la dette française ne cesse de croitre et se trouve être l’un des plus important du monde selon la Depositary Trust And Clearing Corporation (DTCC). Il se trouve que l’ISDA a diminué les critères de déclenchement des CDS, ce qui signifie que nombre de vendeurs de CDS sont très exposés à un effondrement du cours de la dette française.
[3] Pour plus d’informations on pourra se reporter à nombre d’articles sur le blog et en particulier : Lien
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Stoppons Macron ! #01