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France et politique française - Page 3291

  • Regard sur l’Actu #24. La société Zahia

    Le choix des éléments constituant cette chronique fut cornélien. Allais-je vous relater ce spectacle brésilien où « 8 personnes complètement nues se sont mises à tourner en rond, la tête et le doigt dans l’anus du voisin de devant » ? Vous parler de la boîte de préservatifs allemands promettant d’atteindre jusqu’à 21 orgasmes ? Des hommes qui défilent en mini-jupes pour « soutenir » les femmes agressées à Cologne ? En ce temps où l’abjection est reine, j’ai pris le parti de traiter de thèmes qui paraissent légers et ridicules mais qui démontrent la grande dangerosité de l’inversion des valeurs à laquelle nous assistons chaque jour. Médiocrité, imbécilité, dégénérescence et idéologie mortifère mènent ce monde où tout est permis. Cette permissivité se voit encouragée par le système et ses valets (notamment médiatiques) adeptes malades du libéralisme sous toutes ses formes.

    Zahia, stupide prostituée étrangère devenue « star » et récemment accoutrée en Marianne de leur France (par les bons soins de photographes gays) symbolise à merveille cette société qu’ils veulent nous vendre à tout prix. Voici pourquoi elle donne son titre à ce papier même si elle n’en est pas le sujet.

    Momo et son pénis bionique

    Mohamed est « un Ecossais » âgé de 43 ans. Il fleure bon les Highlands d'ailleurs. Suite à un accident lors de son enfance, il a perdu son pénis. Ce drame national n’a pourtant pas trop contrarié le contribuable écossais car Momo a subi :

    "plus d'une centaine d'opérations pour tenter de reconstruire ce qui avait été perdu. Mais ce n'est que très récemment, grâce à l'implantation d'un pénis artificiel, que Mohammed a retrouvé une seconde jeunesse. En utilisant une greffe de peau du bras de celui-ci, les médecins sont en effet parvenus à recréer un sexe artificiel d'une vingtaine de centimètres qui se gonfle en actionnant une petite pompe au niveau des testicules."

    On n’ose imaginer le coût de cette centaine d’opérations… Pour vous donner une idée, sachez qu’une opération du même type coûte 370.000 euros aux Etats-Unis(dans le cadre de greffes effectuées sur des militaires ayant perdu leur sexe).

    Heureusement, les contes de fées existent et Mohamed, encore vierge, va se faire dépuceler et enfin pouvoir utiliser son sexe de l’espace. Avant de tourner dans des pornos ? Revenons à nos moutons si l’on ose dire :

    "Apprenant les mésaventures de Mohammed dans les médias, Charlotte Rose, une célèbre dominatrice sexuelle et lauréate britannique du "Prix érotique pour le travailleur du sexe de l'année" en 2013, a proposé ses charmes gratuitement pour sortir cet amant débutant de son innocence. Mère de deux enfants à 35 ans, elle se dit "honorée d'avoir été choisie"."

    Mohamed est chanceux : Charlotte Rose, « qui a déjà couché avec plus de 1000 hommes », prend d’habitude 270 euros de l’heure. Il disposera de 2 heures avec la professionnelle du sexe comme ils disent. La pauvre aurait pu être payée non ? Les Ecossais sont tellement habitués avec Mohamed que 540 euros de plus auraient été une broutille. Quoi qu’il en soit, Momo se sent heureux. C’est bien là le principal. Il dit d’ailleurs « Vive l’Ecosse » sur la photo et n’a pas prévu de quitter l’Europe… où tous ses compères se font soigner à nos frais !

    L’épidémie des prénoms à la con

    « Dis-moi quel est ton prénom, je te dirai qui sont tes parents. » Cette maxime pourrait s’appliquer dans le monde entier et à toutes les époques. Un prénom, ça ne se donne pas à la légère. Qu’il marque une filiation, une identité, une tradition (plus ou moins affirmée ou vécue telle la religion) ou l’attachement à des valeurs, le prénom est indissociable de l’individu et le suivra toute sa vie. Evident. Mais plus aujourd’hui… Et c’est l’un des vecteurs qui permet de mieux appréhender la stupidité et le déracinement de nos contemporains. S’il y a toujours eu des modes dans l’attribution des prénoms, nous vivons dans celle de l’absence totale de limites. Tout est permis ! Chercher l’originalité à tout prix en essayant de faire « bien » (donc selon les canons du libéralisme sociétal en vigueur) est la règle qui prévaut… et plus rien ne l’en empêche ! Un article de 20Minutes revient sur les « prénoms hors-norme » :

    "En France, jusqu’en 1993, le choix des prénoms était contrôlé, mais désormais « le grand principe est la liberté de choix », note François Pérain, procureur de Valenciennes."

    De nos jours, les officiers d’état-civil laissent quasiment tout passer et c’est pourquoi on en entend tous les jours de ces prénoms à la con. Gamessy était mon « préféré » jusqu’à maintenant mais je me tâte un peu sur les suivants : Aboubacar-Jacky, Taö-Gilles, Maybelline, Melilotus, Kissmy, Dior-Gnagna, Kyliana ou Athena-Cherokee… Quant à l’orthographe, je fais comme je veux ! Comme Entouane (Antoine), Kleyment (Clément), Looka (Luca) ou Alysse (Alice). Certes, avant 1993, l’officier d’état-civil vous indiquait l’orthographe correcte mais plus maintenant, pensez !

    Le chercheur Baptiste Coulmont souligne l’incroyable « explosion » de la variété des prénoms en France :

    « Un prénom donné sur dix est considéré comme étant » très rare «, c’est-à-dire qu’il n’est donné qu’une ou deux fois lors d’une année en France ».

    Et nous ne sommes pas les seuls touchés :

    « Au début des années 1990, il y a eu une mode des prénoms anglo-saxons, Dylan ou Kevin, ce n’était pas une spécificité française car ça touchait aussi les classes populaires en Belgique, aux Pays-Bas ou en Allemagne ».

    La « cas-socialisation de la France » (expliquée dans cet article) est la première raison de ces stupides usages mais de plus en plus, on en constate des similaires dans l'ensemble de la société… Que l’Etat avalise ces pratiques n’étonnera personne. On pourrait presque prédire qu’un jour, la France sera gouvernée par un Sullivan-Stromaé tant les prénoms « normaux » (du calendrier ou des régions) auront disparu.

    Jouons ensemble !

    En plus de bénéficier de prénoms déracinés made in TV, les enfants ne sont pas peu touchés par l’abjection qui caractérise notre époque. Les théories du « gender» continuent leur bonhomme de chemin dans le but de produire des individus indifférenciés et interchangeables en niant tout ce qui fonde un être (sexe, race…). En Espagne et en Suède, on assiste ainsi à l’apparition de catalogues de jouets remplis de « photographies neutres sur le plan du genre » afin de « mettre à bas les stéréotypes sexistes ». Petits garçons jouant à la maman et petites filles aux G.I. Joe ! Préfiguration de leur futur?

    A moins qu’ils ne deviennent musulmans ou homosexuels… Mais pas de panique ! On peut trouver désormais une Barbie musulmane : Hijarbie « qui porte le hidjab, le voile islamique » ou une Barbie lesbienne « inspirée de la joueuse de football américaine et homosexuelle, Abby Wambach, qui en 2013 a « épousé » à Hawaï sa compagne Sarah Huffman. » Cette dernière est fabriquée par la maison-mère de Barbie, Mattel, qui a choisi la joueuse de football parce que:

    « le jeu est un moyen à travers lequel une fille entreprend toute seule un voyage personnel à la découverte de soi. Cette poupée inspirera les filles à devenir incroyables comme la femme dont nous nous sommes inspirés [pour réaliser cette Barbie.] »

    « En clair, pour Mattel, pour qu’une femme soit incroyable aujourd’hui il faut qu’elle soit homosexuelle et joueuse de foot ! En somme qu’elle ne soit plus ni femme ni féminine. Exit la Barbie ultra féminine des années 70, vive la Barbie gender ! Incroyable en effet de dégénérescence… » écrit très justement l’auteur de l’article-source.

    Et si nos enfants refusent de devenir adultes comme c’est le cas de plus en plus souvent dans cette société malade, ils pourront toujours faire comme Anastasia Reskoss et Quentin Dehar qui sont :

    « deux français […] fascinés par leurs idoles respectives, Barbie et Ken, depuis leur plus jeune âge. Tellement fascinés qu’ils ont dépensé près de 300.000 euros dans des opérations de chirurgie esthétique pour leur ressembler. »

    Âgés d’à peine 20 ans tous les deux, ils se sont rencontrés à Saint-Tropez. Trop la classe ! C’est une idylle moderne qui doit beaucoup à leurs parents respectifs, blindés de pognon mais cassos dans l’âme :

    "Depuis deux ans, ils sont inséparables. S’entraidant l’un l’autre dans leur processus de transformation, ils ont à eux deux dépensé plus de 87 000 euros en chirurgie esthétique. Sans compter les achats annexes : voitures de luxe, vêtements de marques ou maroquinerie haut de gamme dans le but de se rapprocher du train de vie de la poupée Mattel. « Nos parents ne nous appellent plus par nos prénoms d’origine mais "Barbie et Ken" », se réjouit Quentin qui s’affiche d’ailleurs sur Instagram sous le pseudonyme de « Ken Dehar »."

    "L’un comme l’autre souhaitent aujourd'hui poursuivre sur leur lancée pour atteindre leur but de ressembler à leurs icônes. Un cheminement qui se fera grâce à l'aide financière de leurs parents et aux bénéfices des magasins de téléphonie mobile de « Ken »."

    Nique ton concours !

    Si votre enfant se nomme Aboubacar-Jacky, il y a de fortes chances qu’il s’épanouisse au sein d’une école de l’Académie de Créteil. Là, au moins, ses professeurs lui ressembleront puisqu’avec 4/20 au concours, on obtient un poste ! Je cite le Figaro :

    "Devenir professeur tout en ayant des résultats médiocres est désormais une chose courante dans les académies de Créteil et de Versailles. En obtenant une note moyenne de 4/20, un candidat peut être admissible au concours externe pour devenir professeur des écoles. Avec une note de 4,17/20, il est même admis. L'académie de Créteil a connu une chute importante de son seuil d'admissibilité en 2013 où il est passé de 9/20 à 4,11/20. La conséquence d'une véritable pénurie de postulants par rapport à la quantité de postes à pourvoir."

    Le nombre de candidats a baissé de plus de 50% en 10 ans… car, en effet : « Le métier de professeur des écoles subit une crise des vocations notamment dans les banlieues dites difficiles. » Allez, allez, on attend le reste !! Si la moyenne est très peu souvent requise pour avoir son concours, c’est bien à Créteil qu’on le brade le plus : 87% des candidats sont pris (contre 25% à Montpellier où la note demandée est 10/20).

    Ne criez pas au loup cependant. «Une note n'est pas représentative du niveau du candidat», explique Véronique Maury, syndicaliste SNUDI FO. «Nous remarquons que la difficulté du concours n'a cessé d'augmenter ces dernières années ce qui peut expliquer les résultats moins bons». Un peu comme le BAC quoi…et "l'école de l'excellence" voulue par nos ministres! C’est l’école façon Najat !! Nous voilà rassurés ! Maintenant, mêlez-vous de vos "ognons" : vos enfents son entre 2 bone min est C tous se ki conte lol mdr…

    Rüdiger / C.N.C.

    http://cerclenonconforme.hautetfort.com/le-cercle-non-conforme/

  • Vers un autre modèle d’agriculture français ?

    (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)

    En France, chaque jour, 36 exploitations agricoles ferment…
    En dix ans, c’est plus d’un quart des exploitations agricoles qui a disparu. Sur les 10 prochaines années, notre agriculture perdra encore 9 % de ses 872 000 emplois actuels et 40 % des agriculteurs partiront à la retraite.

    Les agriculteurs doivent faire face à l’émergence d’un modèle industrialisé et financiarisé de l’agriculture…
    …qui ne favorise pas la sécurité de leur activité : délocalisation, spéculation sur les cours agricoles, revenus incertains… Alors que les paysans ont besoin de stabilité, pour penser à long terme et croire en l’avenir.

    Notre modèle agricole vit aussi une crise morale sans précédent :
    Tous les 2 jours, un agriculteur se suicide en France, selon l’Institut national de veille sanitaire. Une des raisons est l’incapacité de subsister par son travail. Toutes les filières d’élevage (lait, porc, viande) traversent depuis des mois une crise sans précédent. Les agriculteurs vendent leur production à perte… d’où les manifestations actuelles.

    Pourtant, les agriculteurs ont un grand défi dans l’avenir : nourrir sainement et durablement les Français
    On observe déjà les prémices d’un renouveau. L’agriculture française porte en elle l’image de la cuisine française basée sur la qualité et la diversité de ses produits.
    La diversification des cultures et des variétés est indispensable pour concilier productivité et durabilité. La France est déjà en bonne voie pour développer la part d’agriculture biologique, avec plus de 1,2 million d’hectares de surfaces, en progression de 5 % l’an. Enfin, avec l’INRA, premier organisme de recherche agronomique européen, l’agriculture française dispose d’un atout en termes d’innovation et de recherche.

     

    http://fr.novopress.info/

  • Ni quinquennat, ni septennat

    Après le septennat renouvable, nous en sommes depuis une quinzaine d'années au quinquennat de même caractéristique. On souhaiterait jouer la carte de la politique politicienne que l'on ne s'y prendrait pas autrement. Pour rappel, De Gaulle, élu en 1958 se représente en 1965. La maladie incurable priva Georges Pompidou de se représenter. Giscard, élu en 974, se représenta en 1981. Mitterrand, élu en 1981, se représenta en 1988. Jacques Chirac, élu en 1995 se représenta en 2002. Nicolas Sarkozy, élu en 2007, se représenta en 2012. Et, dernier exemple, François Hollande, élu en 2012, songe vivement à se représenter en 2017, alors qu'il a bien d'autres sujets à traiter.
    Force est donc de constater que les hommes politiques situés sur la marche la plus haute, songent à y rester. Cela a pour conséquence de favoriser la politique politicienne que chaque Français subit au quotidien. Il s'est donc posé, Pompidou constituant l'exception – encore une fois la maladie – à chaque fois la brûlante question de la réélection. Raymond Barre, conscient du fait, prôna un septennat non renouvelable. C'était déjà un mieux. Il n'empêche, cette structure n'empêche nullement une éventuelle cohabitation, période durant laquelle la politique politicienne est reine.
    Ou donc, on se décide à élire des députés pour une période de 7 ans dans le cadre d'un septennat, ce afin d'empêcher la détestable période de cohabitation, ou alors on passe au quinquennat non renouvable.
    On peut aussi se demander si le mandat des députés lui même ne devrait pas être renouvable. Cela éviterait la professionnalisation du monde politique et le fait de considérer la politique comme une simple carrière.
    Le présentisme qui caractérise le monde contemporain, plaiderait pour un quinquennat (plus court que le septennat), encore une fois non renouvable.
    Mais ce serait alors justement se plier à l'état d'esprit ambiant. Une révolution consisterait donc à faire de la politique sur la longue durée donc à augmenter la durée du mandat présidentiel. Sept ans, dix ans … Que sais-je ? Encore faudrait-il savoir ce que l'on devrait faire des députés en terme de durée mandataire.
    Mais j'y songe, un pouvoir exercé sur le long terme, sans politique politicienne, cela a existé.
    C'est du Roy dont il s'agit ...
    Philippe Delbauvre

     

  • Madame Taubira ferait bien d'entendre les murmures de la jeunesse qui veillait sous ses fenêtres

    6a00d83451619c69e201b7c816eaba970b-800wi.jpgDans une tribune parue dans Valeurs Actuelles, Guillaume Peltier (LR) écrit :

    "[...] Les trop longs mois de présence de Madame Taubira Place Vendôme auront au moins eu cette vertu : elle aura pu découvrir, soir après soir, passées les immenses manifestations de rue, cette jeunesse de veilleurs qui murmure, dans le silence et dans le froid, une volonté farouche de garder précieusement ce qui dure vraiment.

    Il n'est pas certain que cette jeunesse, pourtant large d'esprit, trouve dans le manifeste de l'ex-Garde des Sceaux les réponses à ses attentes. Car Madame Taubira promeut la culture de l'excuse quand la jeunesse exige la responsabilité ; elle suscite le communautarisme et la division, quand la jeunesse a soif d'union nationale ; elle détruit les bases qui font une civilisation, quand la jeunesse ne veut que bâtir du neuf, en s'appuyant sur ce qui est solide, selon le mot si juste de Churchill : celui qui ignore le passé court le risque de le revivre indéfiniment...

    Non, plutôt que d'écrire des murmures à une jeunesse imaginaire,Madame Taubira ferait bien, désormais, d'entendre les murmures de la jeunesse bien vivante et bien réelle qui veillait sous ses fenêtres. Et qui continue de veiller sous les fenêtres de toute une classe politique qui peine encore à bien comprendre les valeurs d'avenir qu'elle porte en elle. [...]"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • « La désinformation » Trois questions à François-Bernard Huyghe

    Ex: http://www.iris-france.org

    2324830300.gifDocteur d’État en sciences politiques, François-Bernard HUYGHE est directeur de recherche à l’IRIS. Il répond à mes questions à l’occasion de son dernier ouvrage « La désinformation : les armes du faux » paru aux éditions Armand Colin, dans la collection Comprendre le monde.

    La désinformation n’est pas un phénomène nouveau. Prend-elle plus d’importance et de nouvelles formes aujourd’hui ?

    On pratique la diffamation, la ruse, l'intoxication, la manipulation, etc. depuis au moins l'Antiquité (en tout cas, on écrit là-dessus depuis vingt-cinq siècles). En revanche, la désinformation apparaît dans les dictionnaires soviétiques et pas avant les années 50. En tant que stratégie visant à "fabriquer" de faux événements - généralement des crimes ou complots attribués à l'autre camp comme fabriquer le virus du sida dans un laboratoire secret - et comme façon de répandre la fausse nouvelle par les mass-médias, comme si cela venait de source neutre, elle est une arme de guerre froide typique et souvent un travail de services secrets.

    Mais après la chute du Mur de Berlin, et à l'ère des télévisions par satellite, les États-Unis ou le camp occidental, utilisant parfois des sociétés privées d'influence, ont montré leur capacité à diaboliser les Saddam Hussein, les Ceausescu, les Milosevic et autres avec de véritables mises en scène de « Grand Guignol ». S'ajoute, depuis les années 90, voire avant, une désinformation à but économique avec de fausses révélations sur les dangers d'un produit, de faux mouvements de protestation "sociétale" (astroturfing), de faux messages, etc. pour déstabiliser des concurrents.

    Internet et surtout les réseaux sociaux "démocratisent" la désinformation. Chacun peut fabriquer de pseudo messages ou de pseudo images et les injecter sur la Toile. Surtout, les réseaux sociaux permettent de rassembler des communautés de conviction (ou de préjugés) qui partagent, argumentent et embellissent le faux. Du coup dès qu'un sujet devient très sensible (guerre, débat "de société", thème clivant) vous êtes certains de trouver en ligne des versions alternatives de la réalité, avec "preuves", souvent en images, démontrant des mensonges des médias classiques ou des autorités. Puis décryptage des falsifications ou erreurs des précédents et ainsi de suite en "mille-feuilles".

    Sous couvert de dénonciation du « complotisme », vous estimez qu'on essaie parfois d’empêcher une lecture critique du pouvoir. Pouvez-vous développer ?

    J'ai écrit depuis des années sur les mécanismes des théories du complot : découvrir partout des coïncidences troublantes, tout expliquer par les intérêts d'un groupe tout-puissant, hyper--rationnaliser ce qui ressort du hasard, tout ramener à un pouvoir conscient et diabolique, etc. Donc pas question de défendre les illuminés qui croient que les extra-terrestres ou les Illuminati nous dirigent, ou ceux qui réduisent l'Histoire du monde à l'action occulte d'un petit peuple ou d'un gros service secret. Mais à force de galvauder la dénonciation du « complotisme » et à utiliser le terme pour imposer le silence à un contradicteur, on court deux risques :

    ‒ L'anti-intellectualisme d'amalgame qui aboutit à qualifier Bourdieu, Chomsky ou d'autres de complotistes : réduire toute théorie portant sur les effets de la structure à une paranoïa, ce qui dispense d'une vraie critique de la critique.

    ‒ L'effet boomerang : à trop dénoncer les « complotistes » comme des comploteurs qui tromperaient les naïfs, surtout les jeunes, par des mensonges et des techniques, bref, à les juger sur des intentions supposées, on finit par donner l'impression qu'il y a une vérité officielle des dominants. Si nous devions être obligés de choisir entre "Ça n'a rien à voir ; qu'allez-vous imaginer ? Il n'y a pas d'alternative à la vision réaliste et pragmatique des élites" et "On vous ment, c'est de la faute de ....", ce serait déprimant. Par ailleurs, il faudrait quand même s'interroger sur les causes de ce scepticisme de masse qui fait que des millions de gens sont prêts à tout croire sauf ce que leur disent les médias "classiques", la classe politique et les experts.

    Il ne s'agit pas d'être "centriste" en disant quelque chose comme "il faut croire généralement le gouvernement et les médias mais regarder de temps en temps les idées alternatives" ; il faut maintenir une nette séparation entre le droit à la contestation ou à la lecture critique et, d'autre part, l'attitude des complotistes ; ils réduisent tous les faits, décrétés suspects ou symptomatiques, à un autre fait, carrément impossible celui-là : une intelligence supérieure qui planifie tout et trompe tout le monde (sauf le complotiste qui a relevé les indices surabondants). C'est donner trop de signification au chaos du réel. Leur croyance en ce fait « explique-tout » est stupide. La confrontation des théories sur l'interprétation du réel est indispensable.

    Face à la désinformation, le citoyen est-il mieux armé aujourd’hui qu’auparavant ?

    Si un citoyen exemplaire veut faire l'effort d'apprendre une méthodologie pour remonter aux sources primaires d'une information, évaluer les réseaux par lesquels elle passe, comprendre quelle intention notamment idéologique guide ses propagateurs... Si ce citoyen apprend à maîtriser des outils techniques, comme des logiciels qui aident à trouver l'origine ou la date d'une image, s'il compare à d'autres sources dans d'autres langues ou d'autres pays... S'il est assez honnête pour admettre qu'il y a des faits qui contredisent ses préjugés ou qu'il peut y avoir mensonge des deux côtés. S'il est assez malin pour profiter des sites de décryptage et d'analyse, mais en même temps pour comprendre qu'il existe de la "métapropagande" (le fait de dire que tout ce que dit l'autre est propagande et désinformation) et que renvoyer à un chiffre ou à une source "officiel" n'est pas prouver. Si...

    Nous pourrons lui dire, comme dans le poème de Kipling, "tu seras un homme mon fils". Dans tous les cas, ce citoyen vertueux aura eu du temps et du courage. D'où un paradoxe : plus l'information est surabondante et gratuite (notamment en ligne où l'on peut recueillir tous les points de vue et toutes les versions), plus il en coûte de s'informer, sinon en argent, au moins en termes d'efforts et d'autodiscipline.

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • Éditorial de L’Action Française 2926 - VERS UNE RÉVOLUTION CULTURELLE ?

    L’actualité politique a été évidemment marquée, ces derniers jours, par le remaniement ministériel, a minima, qui, toutefois, a moins fait gloser que le départ bouffon de Taubira, qui l’a précédé de quelque jours.

    Il est vrai, que dire du retour de Ayrault en remplacement du catastrophique Fabius promu à la présidence du Conseil constitutionnel, de l’arrivée de trois ministres écologistes, d’un retour au respect strict de la parité dans l’équipe ministérielle ou de la création de secrétariats d’Etat à l’intitulé démagogique — on croyait avoir tout vu, en 1981, avec le ministère du temps libre ? C’était sans compter des équipes de communicants pouvant vendre n’importe quoi à un François Hollande, voire à un Manuel Valls qu’on pensait plus lucide, totalement dépourvus du sens du ridicule. Croient-ils que les Français, confrontés, sur leur sol, au terrorisme islamiste, au déferlement migratoire et à l’aggravation de la crise économique, n’aient d’autre attente que la création d’un très stalinien secrétariat d’Etat à l’égalité réelle (sic), d’un autre, lacrymal, à l’aide aux victimes ou, d’un troisième, très politiquement correct, aux relations internationales sur le climat et à la biodiversité ? Alors qu’en temps de crise une équipe resserrée s’impose pour garantir la cohérence de l’action, Hollande, en homme de la IVe, a fait le choix inverse : satisfaire tous ceux qui pourront, pense-t-il, l’aider à gagner en 2017, des radicaux de gauche, avec le retour de leur président, Baylet, ancien ministre, ancien député, ancien sénateur, et présentement puissant homme de presse, qui jappait d’impatience depuis le début du quinquennat, aux deux tendances écologistes : EELV par la personne d’Emmanuelle Cosse, et la dissidence. Non sans que cette promotion d’arrivistes notoires n’achève une mouvance qui, depuis sa création, n’a jamais su donner que le pire des spectacles politiciens, ce qui est assez naturel pour un parti dépourvu de tout sens de la cité : il est alors condamné à n’être que sa propre caricature, l’ambition personnelle ne pouvant prendre le masque de la recherche du Bien commun.

    Hollande pense-t-il ainsi neutraliser les écologistes comme Mitterrand l’avait fait des communistes ? Si oui, un référendum sur Notre-Dame-des-Landes n’est pas, à ses yeux, trop cher payé. Outre sa légalité incertaine, celui-ci montre surtout combien notre chef d’Etat se défausse lâchement sur une fraction du pays réel — laquelle ? —, de la poursuite, ou non, d’un projet insensé qui n’a pour lui que d’être soutenu par les potentats locaux du pays légal, droite et gauche confondues, au mépris de l’intérêt général. Hollande pense certainement avoir manœuvré en génial tacticien — quand on lui demande simplement d’être un bon artisan du Bien commun. Peut-être ne réussira-t-il qu’à s’enferrer dans cette nouvelle idée grandiose comme il se trouve déjà pris à son propre piège dans la question de la déchéance de nationalité, dont le feuilleton laisse désormais indifférents les Français. Si le projet de loi constitutionnelle a été adopté à l’Assemblée, il doit l’être dans les mêmes termes par le Sénat pour pouvoir être présenté devant le Congrès. Or rien n’est moins sûr, les sénateurs ayant annoncé qu’ils détricoteraient le texte gouvernemental. La réforme constitutionnelle sera-t-elle le sparadrap dont n’arrivera pas à se défaire notre capitaine de pédalos ? Le capitaine Haddock a lui, au moins, le mérite d’être drôle.

    Moins comique, en revanche : le fait que, pendant ce temps, le Gouvernement confirme avec cynisme son choix délibéré de sacrifier l’agriculture française sur l’autel libre-échangiste bruxellois. Chaque jour apporte une nouvelle preuve non seulement de son indifférence aux drames vécus par les paysans français mais également d’une destruction préméditée de ce qui est toujours, mais pour combien de temps encore, la première puissance agricole européenne et la quatrième mondiale, d’autant que nos exportations reculent fortement depuis 1995, et singulièrement depuis 2007, la droite, puis la gauche, ayant systématiquement sacrifié notre agriculture à l’occasion de la réforme de la politique agricole commune, au profit de l’agriculture allemande et est-européenne. La servilité envers le maître allemand se paie et ce ne sont pas les rodomontades de nos ministres aux conseils européens, comme celui de ce lundi 15 février, qui changeront quoi que ce soit : elles n’ont d’autre objet que de calmer la colère des agriculteurs, ce qui n’est pas gagné d’avance, car une part grandissante d’entre eux n’a plus rien à perdre. Ils ont aujourd’hui l’énergie du désespoir. Mais qu’importe au pays légal ? Leur poids électoral a baissé avec la fermeture des exploitations et la promotion d’un modèle à l’américaine ou à l’allemande, plus libéral que familial et indifférent à l’impact environnemental.

    Les solutions se trouvent dans des décisions nationales fortes, tournant le dos, notamment, à un prétendu libre marché reposant sur une concurrence déloyale et donc faussée. Un autre modèle que le modèle productiviste, voulu par l’Europe, doit être également promu, favorisant la qualité, ce qui ne pourrait se faire qu’avec le soutien volontariste de l’Etat, chose impensable pour nos politiciens soumis aux règlements bruxellois, et pour une FNSEA dont le double jeu n’est un secret pour personne. Car les agriculteurs, du moins les plus conscients d’entre eux, veulent promouvoir une agriculture humaine, leur permettant de vivre non pas de subventions mais des fruits de leur labeur. Il n’est pas certain toutefois qu’ils aient tous compris que, là aussi, l’Europe, et un syndicalisme pro-bruxellois favorisant la dilution de leur secteur dans le mondialisme sont le problème et non la solution , alors qu’ils se trouvent enchaînés pieds et poings liés à un modèle qui les tue. Se dégager de telles entraves demanderait de la part d’un Etat redevenu national une révolution juridique et, de leur part, une révolution culturelle — la même que celle que les Français devront engager pour ne plus voter, comme des moutons de Panurge, pour les représentants d’une système qui, pour craquer de partout, ne les conduit pas moins à la catastrophe sur tous les plans : agricole, industriel, économique, bien sûr, mais aussi, plus essentiellement encore, civilisationnel.

    Justement : « Le processus d’intégration européenne, initié après des siècles de conflits sanglants, a été accueilli par beaucoup avec espérance, comme un gage de paix et de sécurité. Cependant, nous mettons en garde contre une intégration qui ne serait pas respectueuse des identités religieuses.  » Ces sages propos sont tirés de la déclaration commune du pape François et du patriarche russe Kirill, publiée à l’issue de leur entrevue le 12 février à Cuba. On ne saurait évidemment trop saluer cette rencontre — une première près de mille ans après le grand schisme —, ni cette lucidité. Sous l’influence du réalisme orthodoxe russe, le discours catholique officiel tournerait-il enfin le dos aux niaises illusions démocrates-chrétiennes voyant dans l’Union européenne une résurgence de la Chrétienté ? Le patriarche russe ne pouvant être soupçonné d’être un partisan d’une « intégration » à la bruxelloise, ces propos doivent être lus, à terme, comme le certificat de décès de la notion même d’intégration européenne. Maurras aimait à rappeler que l’Eglise est la seule internationale qui tienne — européenne ou mondiale, jamais impériale. Des nations pérennes demeurent les réalités premières. Nous attendons désormais du pape François qu’il le rappelle aussi fermement que saint Jean-Paul II, pour lequel les nations étaient « les grandes institutrices des peuples ».

    François Marcilhac - L’Action Française 2926

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Editorial-de-L-Action-Francaise,10130