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France et politique française - Page 3289

  • La nation et la nationalité

    Article publié sur a-rebours.fr et dans L’AF2000

    Un des grands atouts de l’école d’Action française est de posséder une théorie de la France absolument étrangère à tout présupposé idéologique et inspirée de la seule réalité historique.

    La « patrie », la « nation », sont des termes que Maurras emploie indifféremment pour désigner la France. Mais il distingue dans un passage classique le « patriotisme », vertu militaire qui s’applique à la défense du sol de la patrie et le « nationalisme », vertu plus abstraite, qui s’applique à la conservation de l’héritage moral et spirituel de la nation. En un sens, le nationalisme assure la régence en l’absence du prince.

    Maurras ne fait pas de la nation un absolu. Il l’envisage comme une modalité historiquement déterminée, et donc contingente, de la nature sociale de l’homme, elle seule absolument universelle et nécessaire. Mais il la considère, dans les conditions qui sont les nôtres, comme la réalité politique la plus haute : « le plus vastes des cercles communautaires qui soient, au temporel, solides et complets. » La souveraineté politique ne peut donc s’exercer qu’à cet échelon, du moins dans le cas de la France. La nation est la clef de voûte sans laquelle les réalités sociales plus petites, que Maurras entend restaurer car elles permettent l’enracinement, ne peuvent subsister. [....]

    Stéphane BLANCHONNET

    La suite sur A Rebours

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?La-nation-et-la-nationalite

  • Les classes moyennes aspirent à un coup d’État

    Véronique Langlois et Xavier Charpentier viennent de terminer un travail consistant à mieux appréhender les maux actuels des classes moyennes. À la tête de FreeThinking (un laboratoire d’études quali-collaboratives [quésaco ? comme on dit chez moi]), du groupe Publicis, ils s’apprêtent à publier un travail qu’ils ont baptisé Dissonances. Quand les classes moyennes parlent de la France d’après le 11 janvier, deux ans avant 2017. Cette étude menée pendant la campagne des départementales a été entreprise auprès de 190 Français des classes moyennes. 
    On pourrait penser que le politiquement correct dans ces observations serait là encore une fois pour être l’arbre qui cache la forêt. Heureusement, il n’en est rien et si les deux auteurs prennent le maximum de précautions pour ne pas froisser la classe médiatico-politique, leurs révélations sont bel et bien le reflet de cette classe populaire de la société française d’aujourd’hui. 
    L’étude pointe trois « dissonances » majeures. 
    La première : entre ce que ces Français vivent, c’est-à-dire une aggravation de la situation de précarité avec une France qui continue de glisser dangereusement (et de façon irréversible pour certains) et le discours ambiant autour de la reprise économique qui serait là mais qu’ils ne ressentent pas et à laquelle ils ne croient pas. Devant la gravité de la situation qu’ils ont parfaitement intégrée, ils ne comprennent pas le manque de sérieux des élites caractérisé par un débat politique sans projets et concentré exclusivement sur quelques personnalités dans la seule perspective de 2017. Enfin, ils perçoivent un sentiment de déni de démocratie chez les parlementaires qui ne remplissent pas le mandat pour lequel ils ont été élus, allant même jusqu’à juger qu’ils sont carrément des obstacles aux changements urgents que la situation exige. 
    Vous me direz, il faut être Libé, le quotidien qui publie cette étude, pour, avec son bandeau sur les yeux, n’avoir pas vu et anticipé le fossé irréversible qui s’est creusé entre les fausses élites et le peuple. 
    La deuxième dissonance : nos compatriotes restent malgré tout optimistes et croient à « un projet qui rassemble les Français au-delà du religieux et du politique » mais, dans le même temps, ils précisent « qu’aujourd’hui ils n’en voient pas la couleur »
    La troisième : « pour la première fois très clairement, ils expriment le rêve d’un coup d’État citoyen et républicain », prévient Véronique Langlois. 
    Oui, vous avez bien lu : un coup d’État ! Les mots « citoyen » et « républicain » étant juste un écran appliqué pour ne pas pointer dans le camp du mal. 
    En conclusion, et comme il était facile de l’imaginer : « Les Français très ébranlés par les événements du mois de janvier considèrent que s’ils ont fait leur part du travail en descendant massivement dans la rue, la classe des dirigeants politiques, dirigeante, elle, n’a rien fait de concret. » 
    Qu’en termes élégants ces choses-là sont dites ! 
    J’avais, dans un article précédent, expliqué que nous allions vers une guerre civile, ou tout au moins vers une explosion de la société française. Pour écrire sur cette éventualité, je n’ai pas eu besoin d’une enquête prépayée par Publicis. Il suffisait simplement d’écouter les gens des rues, de nos cités et de nos villages
    Le plus révélateur, dans cette étude, est l’étonnement des médias devant le ras-le-bol des classes populaires. 

  • Le PS sacrifie les femmes

    Pour plaire aux frères islamiques et hiérarchiser leurs priorités, les frères maçons et gauchistes se devaient de sacrifier les femmes : c'est fait.
    Choix cornéliens et reniements au Parti socialiste… On se souvient du Salon de la femme musulmane à Pontoise et de Céline Pina, cette empêcheuse de prêcher en rond, membre du PS, dénonçant le sexisme des discours des imams. Elle se fâcha avec son secrétaire fédéral du Val-d’Oise, Rachid Temal, et finalement fut débarquée sans ménagement. Aujourd’hui, on annonce la nomination de Yacine Chaouat, ex-adjoint d’un maire parisien PS, comme membre du secrétariat national adjoint. L’homme a été condamné en appel à six mois de prison avec sursis pour violences conjugales. Il se pourvoit en cassation. Son ex-compagne, tunisienne, lui reproche d’avoir été « contrainte de ne pas quitter l’appartement » et d’avoir été « frappée à coups de ceinturon ». Sic.

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  • Calais : arrestation musclée d'un soutien du général Piquemal

  • Ce drôle de référendum annoncé...

    Le projet d'aéroport sur les terres de Notre-Dame-des-Landes continue à animer le débat politique français et pas seulement autour de Nantes, et l'annonce étrange d'un référendum local pour trancher la question de sa construction ou du refus de celle-ci a ajouté à la confusion mais aussi à la colère des uns et des autres, pour des raisons diverses et parfois contradictoires. Dans la région parisienne, loin du bocage nantais, le débat semble un peu surréaliste : « un référendum pour un aéroport ? Alors qu'il n'y en a pas eu depuis 2005 au niveau national et que les derniers présidents de la République ne semblent guère apprécier cette procédure démocratique particulière et, souvent, périlleuse pour les gouvernements ? Comme c'est bizarre... »

    Effectivement, l'annonce de l'autre jeudi faite devant les caméras convoquées par la présidence de la République en a surpris plus d'un et énervé plus de trois : personne ne semble partisan, sorti de l’Élysée et de Matignon, de cette consultation (nom préférable à celui de référendum, et plus juste en définitive), et ni le département de Loire-Atlantique ni la région des Pays de la Loire ne veulent l'organiser, arguant de leur incompétence légale en ce domaine. D'ailleurs, ne faudrait-il pas faire voter tout le pays puisque c'est l’État qui détient la clé de cet aéroport, en attendant de la céder définitivement au groupe Vinci ? Cela ne serait pas illogique, en définitive, mais il ne semble pas, évidemment, que cela soit le souhait du gouvernement qui, par tous les moyens, cherche à se débarrasser du sparadrap « Notre-Dame-des-Landes »... La décision gouvernementale, évoquée ce mercredi 17 février, de ne faire voter que les électeurs du département apparaît comme une manœuvre supplémentaire de M. Valls mais elle ne règle rien et ne risque pas de mettre un terme au débat…

    Cette affaire de référendum n'est pas une mince affaire mais plutôt un guêpier, et il n'est pas certain que, une fois réglée « définitivement » (sic !), elle ne révèle d'autres problèmes, comme une poupée russe : recours juridiques, résistances diverses des perdants (qu'ils soient partisans ou adversaires du projet d'aéroport), etc. La démocratie majoritaire n'est plus, en ces temps incertains, aussi... certaine qu'auparavant... Sommes-nous revenus à cette époque où Wolinski faisait répondre par un de ses manifestants de dessin, à la remarque désolée d'un bon démocrate endimanché qui s'exclamait « Mais nous sommes la majorité ! », un péremptoire et provocateur « La majorité n'a pas le droit d'imposer sa connerie à la minorité ! » ? Ce n'est pas impossible, au regard du discrédit de la classe politique officielle (« républicaine », comme elle se définit dans un exercice d'autojustification assez pathétique et peu audible aujourd'hui) et des jeux électoraux qui inspirent plus le mépris que l'intérêt et la considération. Discrédit inquiétant pour qui aime la politique car il frappe indistinctement (et injustement) tous ceux qui font, pensent ou proposent en politique, et altère le sens même de la « polis » et de son service.

    Alors, que penser de tout cela ? D’abord, la consultation locale ne résoudra rien, quel que soit le résultat, et cela qu’on le regrette ou non ; ensuite, la République, par son projet mal ficelé de référendum, risque bien de décrédibiliser pour longtemps cette pratique de « démocratie directe locale » (pourtant intéressante si l’on n’en méconnaît pas, néanmoins, les limites) et peut-être est-ce, en définitive, voulu par ce gouvernement souvent jacobin dans ses démarches et sa pratique ; enfin, l’acharnement des responsables politiques des grands partis dits modérés à vouloir, coûte que coûte (c’est le cas de le dire…), la réalisation de cet aéroport dont les inconvénients apparaissent chaque jour plus visibles, ne cesse d’intriguer l’observateur, et devient même gênant, et peut-être demain motif de scandale… Il sera intéressant d’entendre les réactions des élus locaux pro-aéroport aux récentes révélations du Canard enchaîné sur ce fameux rapport (en fait, une note interne de deux pages, ce qui n’enlève rien de sa valeur) de 2014 commandé par le préfet de Région et qui remet en cause la légitimité « écologique » du transfert de l’actuel aéroport de Nantes vers Notre-Dame-des-Landes… A moins qu’il faille attendre de nouvelles révélations du même journal sur les relations particulières de quelques édiles de Nantes et des communes limitrophes avec le groupe Vinci : qui sait ?

    Justement, on aimerait bien savoir !

    http://jean-philippechauvin.hautetfort.com/

  • La stratégie de Marine Le Pen pour conquérir de nouveaux soutiens

    Dans le but d'élargir sa base électorale, la présidente du Front national tente de jeter des passerelles entre l'extrême droite et d'autres formations politiques.
    La chasse est ouverte et le temps presse.A l'approche de l'élection présidentielle de 2017, Marine Le Pen part à la recherche de nouveaux soutiens politiques. Objectif : élargir sa base électorale quand le Front national semble encore et toujours confronté à un "plafond de verre électoral" entre les premiers et les seconds tours des scrutins.
    Des soutiens individuels. La présidente du parti frontiste a bien tenté de nouer des alliances en bonne et due forme avec les autres formations politiques. Elle l'avait d'ailleurs proposé à Nicolas Dupont-Aignan. Mais à l'instar du président de Debout la France, qui n'a pas donné suite à l'offre, les partis se montrent très frileux. Mieux vaut donc, pour Marine Le Pen, compter sur des soutiens individuels d'élus qui amèneraient leurs électeurs avec eux.
    Préparer l'arrivée de transfuges. L'idée, c'est de ne pas attendre la pression d'une campagne électorale ou d’un entre-deux tours mais bien de jeter des passerelles, de nouer un dialogue dès maintenant. Marine le Pen a demandé à trois anciens de l’UMP (devenu Les Républicains) qui l’ont rejoint de créer une cellule pour préparer l’arrivée d’éventuels transfuges venus de la droite "traditionnelle". Mais la présidente du Front national compte également sur la gauche. Dans les bassins miniers du Nord, elle croit possible de convaincre des élus de terrain de la rejoindre. Bertrand Dutheil de la Rochère, ancien proche de Jean-Pierre Chevènement et ex-membre du Mouvement républicain et citoyen, qui a rejoint le Front national en 2011, est à la manœuvre.
    Une "liste blanche". Pour ces élus, sauter le pas peut leur permettre de survivre face à une extrême droite qui progresse fortement, et pas seulement dans le sud. Marion Maréchal-Le Pen a d'ailleurs bien identifié l'enjeu. "Aux législatives de 2012, on avait fait une liste noire des personnalités à faire battre. Nous pourrions cette fois faire une liste blanche de celles qui sont cohérentes avec leurs idées", indique la députée du Vaucluse. Cette dernière veut négocier avec les élus de droite qui perdront leur siège à coup sûr aux prochaines législatives parce que le Front national a multiplié ses scores par deux dans leur circonscription. Le parti frontiste ne présenterait pas de candidat contre eux afin d'assurer leur réélection. En échange, ces députés rejoindraient l'extrême droite pour former un groupe à l'Assemblée.
    Plusieurs élus approchés. Le Front national a en effet besoin de quinze membres pour en constituer un. Un objectif à sa portée. Dans le Var ou le Vaucluse, les députés Les Républicains sont tous en danger. A Béziers, Elie Aboud, candidat malheureux aux municipales face à Robert Ménard mais toujours député de l'Hérault, est très courtisé. Dans le Loiret, Claude de Gamay, confronté à une explosion du vote Front national, a été approché. Des contacts que Gilbert Collard et Marion Maréchal-Le Pen entreprennent de nouer à l'Assemblée.
    Aller sans retour pour l'extrême droite.
    Sur le papier, la stratégie tient bien la route. Mais le prix à payer pour ces transfuges reste élevé. Basculer publiquement avant la présidentielle et les législatives du côté frontiste, en appelant clairement à voter Marine Le Pen dès le premier tour en 2017, est un aller sans retour pour le FN.

    europe1.fr :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuVVAppyupTYFvjBPJ.shtml

  • 10 000 SDF privés d’hébergement

    (NOVOpress avec le bulletin de réinformation)

    Ils sont 10 000 SDF à avoir composé le numéro d’urgence 115 au mois de janvier, et à ne pas avoir eu d’hébergement. Parmi eux, de nombreuses familles avec enfants.
    Pendant ce temps, le gouvernement se décarcasse pour loger les immigrés. Par exemple, un bourg fortifié d’Alsace, Ferrette, recevra prochainement 80 réfugiés qui seront logés pendant un an dans les locaux de l’ancienne gendarmerie et dans des appartements F3 et F4. Certains habitants irrités reprochent aux élus locaux de ne pas assez s’occuper de leurs pauvres à eux.

     

    http://fr.novopress.info/198475/10-000-sdf-prives-dhebergement/

  • Les campagnes en colère...

    Certains parlent de jacqueries quand ils évoquent la colère paysanne qui, ces jours derniers, éclate aux portes des villes, autour des centres commerciaux ou devant les préfectures et sous-préfectures du pays, et les mêmes croient se souvenir qu'elles ont précédées la Révolution française, ce qui n'est pas tout-à-fait exact, en définitive : en fait, c'est dans les débuts de cette Révolution que les paysans ont manifesté leur souhait d'un changement des règles rurales et la fin des anciens droits féodaux, dans un été marqué par la Grande Peur, mais, surtout, dans l'année 1793, lorsque la République voulut mobiliser tous les hommes valides pour aller faire une guerre que la Révolution avait désirée à défaut de pouvoir la faire seule... Si c'est la Vendée qui a marqué le plus les esprits, avec ce « peuple de géants », évoqué par Napoléon et par Victor Hugo, qui a défié l'ordre nouveau de Danton et Saint-Just, et tenu tête aux armées « bleues », c'est bien tout le monde paysan qui a souffert de la République belliciste qui lui a pris de nombreux bras pour les besoins de la guerre et lui a rendu nombre de cercueils.

    Aujourd'hui, les agriculteurs manifestent, victimes d'une guerre qui, pour n'en être pas militaire, fait des ravages dans nos campagnes, et se pare du nom de « mondialisation ». Il n'y a pas grand monde pour prendre la défense de ces manifestants au langage parfois vert, et je lis nombre de commentaires peu amènes sur la toile à leur encontre : « pollueurs », « assistés », « casseurs »... Cela ne correspond pas exactement à la complexité des réalités du monde agricole : qu'y a-t-il de commun entre le grand céréalier de la Beauce et le petit éleveur de porcs « bio » breton ? Entre un Beulin, patron très libéral d'une FNSEA de moins en moins considérée dans les campagnes, et un maraîcher du pays de Dol qui gagne à peine de quoi nourrir sa famille ?

    En fait, nombre de ces manifestants ont désormais compris le piège fatal de la société de « libre-échange » qui, en définitive, n'est qu'une loi de la jungle au bénéfice des grands groupes agroalimentaires et des actionnaires de ceux-ci, pour qui la fonction nourricière de l'agriculture passe après les profits qu'ils peuvent tirer de l'exploitation de la terre et de la sueur de ceux qui la travaillent.

    Sans doute faut-il désormais repenser l'agriculture et lui rendre la « mesure » que la société de consommation semble avoir définitivement oubliée : des exploitations à taille humaine, moins dépendantes de la mécanisation et d'une artificialisation qui, souvent, s'apparente à une « barbarisation » de la domestication des bêtes (ces usines à œufs, à lait ou à viande, entre autres) ou à une totale coupure avec les principes mêmes de la vie, végétale comme animale, sont plus utiles que cette ferme (sic!) des mille vaches que dénonce à juste titre Alain Finkielkraut...

    Refaire de nos campagnes des espaces de vie et de travail humain, et non les laisser devenir des déserts ruraux, est une nécessité que tout État digne de ce nom devrait comprendre et soutenir, ne serait-ce que pour combattre le chômage et le désœuvrement qui se répandent encore et toujours dans les villes et ses périphéries. Au regard de l'impuissance désolée d'un Stéphane Le Foll, je doute fortement que la République soit cet État-là...

    http://jean-philippechauvin.hautetfort.com/

  • La laïcité : une idéologie désormais au service du Grand Remplacement

    La laïcité serait, selon l’oligarchie, la réponse « républicaine » à l’islamisme et un levier du fameux « vivre-ensemble ».

    Mais c’est une totale duperie, qui ne sert qu’à déconstruire toujours plus notre civilisation.

    La déesse Raison

     La laïcité est une invention des Lumières, reprise ensuite, en partie, par la Révolution française ; en partie seulement parce les républicains ne sont pas tous hostiles à la religion, loin de là : beaucoup sont d’ailleurs déistes, à commencer par Robespierre. Même si, au-delà de la lutte contre les ordres de la société d’Ancien Régime, pour les intellectuels des Lumières, la religion correspond à un stade dépassé et obscurantiste du développement humain, appelé à se voir remplacé par celui de la Raison et de la Science. On célèbre alors la déesse Raison dans des églises reconverties à cet effet, ce qui est quand même une légère contradiction…

    Cependant la laïcité telle qu’on l’invoque aujourd’hui est assez différente car reformulée à la sauce libérale/libertaire. Elle ne correspond plus vraiment, en outre, à la doctrine élaborée et mise en œuvre sous la Troisième République, avec notamment la loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat.

    Une laïcité de combat

    La laïcité de la Troisième République était avant tout de nature politique, en effet : elle visait à réduire l’influence sociale de l’Eglise catholique, considérée comme hostile au nouveau régime. En particulier dans l’enseignement : les républicains de la Troisième République voyaient loin et se sont servis de la séparation de l’Eglise et de l’Etat pour briser l’enseignement catholique. Le formatage des futurs électeurs sera désormais accompli par l’enseignement public obligatoire et laïc et aussi par la conscription.

    Il s’agissait donc d’une laïcité de combat pour enraciner le républicanisme dans la France rurale d’alors – en arrachant la population à ses déterminants religieux, comme aurait pu dire Vincent Peillon, ancien ministre de l’Education nationale. Ce qui fut fait en partie et déboucha sur un relatif consensus patriotique.

    La laïcité contemporaine : une idéologie inconsistante

    L’idéologie laïque contemporaine est de nature différente car elle exprime avant tout un individualisme d’origine libérale/libertaire, qui repose sur l’idée paradoxale que la religion pourrait et devrait rester une affaire privée – en contradiction, pourtant, avec l’étymologie même du mot puisque religion vient d’un verbe latin signifiant « relier » : la religion par principe a donc au contraire toujours une dimension communautaire. Ce qui explique aussi que la religiosité soit aussi ancienne que la socialisation humaine.

    L’idée que la religion doive être reléguée dans l’espace privé est au surplus totalement marginale à l’échelle de l’histoire et de l’humanité incarnée. Seuls les adeptes de la doxa libérale/libertaire y croient, c’est-à-dire une partie extrêmement marginale et au surplus déclinante de l’humanité.

    L’utopie de la religion privée

    Affirmer qu’une croyance religieuse relève de la simple opinion personnelle aurait d’ailleurs fait hausser les épaules de nos ancêtres et ils auraient assimilé cette attitude à une forme d’athéisme. Comme cela ferait rire les Indiens, les Japonais, les Africains ou les musulmans : tous considèrent au contraire leur religion comme une composante de leur identité culturelle et sociale. D’ailleurs dans la civilisation européenne traditionnelle, la fonction souveraine recoupait bien une dimension à la fois temporelle et spirituelle : ce qui signifie que la religion avait nécessairement « droit de cité ».

    En d’autres termes, une société où la religion ne serait qu’une inclination personnelle, sans aucune dimension sociale, n’existe tout simplement pas. Mais cette utopie fait partie de la doxa libérale/libertaire et constitue par conséquent un dogme auquel on est prié de croire de nos jours.

    Le caractère inopérant de cette idéologie apparaît pourtant clairement aujourd’hui face à l’islam, religion qui repose sur l’observation de commandements de nature sociale et qui pour cette raison ne peut se cantonner à l’espace individuel. Ce qui explique d’ailleurs la grande fragilité des régimes « musulmans laïcs » dans l’histoire, car ils reposent sur des principes incompatibles. Tous finissent par être balayés par une pratique plus orthodoxe de l’islam, sauf à se transformer en dictatures militaires pour tenter de retarder le processus.

    Une idéologie trompeuse

    A quoi sert donc l’invocation de la « laïcité » de nos jours ? A tromper les Français.

    D’abord, il y a tromperie sur le contenu du mot « laïcité ». Car dorénavant la laïcité n’est plus la séparation de l’Eglise et de l’Etat, comme en 1905, mais serait au contraire l’encouragement donné par les collectivités publiques à l’exercice des « cultes » : en clair, l’encouragement à la construction de mosquées, même si on les baptise pour la circonstance sous l’euphémisme de « centre culturel », au motif qu’il faudrait traiter toutes « les religions » de la même façon.

    Cette évolution sémantique traduit le fait que l’Etat et les collectivités publiques ne cessent de céder devant la poussée de l’islam.

    Les laïcs, un peu gênés quand même, ont d’ailleurs inventé un nouveau concept pour ce faire : la « laïcité positive », comme la discrimination du même nom ! La laïcité positive est en effet censée solutionner la quadrature du cercle laïc vis-à-vis de l’islam : comment faire croire que l’on reste « laïc » tout en cautionnant les manifestations extérieures et donc sociales de l’islam ? That is the question !

    Désinformer les Français

    L’invocation du mot laïcité sert donc à désinformer les Français : elle vise à faire croire que l’oligarchie serait, face à l’islam, dans le même esprit que celui du petit père Combes vis-à-vis des catholiques.

    Alors que nous sommes exactement dans une situation inverse.

    Les laïcs de la Troisième République voulaient contrer l’influence de l’Eglise catholique. Les oligarques « laïcs » veulent au contraire engranger les avantages électoraux – et financiers via les pétromonarchies – de leur soutien ostensible à l’islam !

    Le mot laïcité est donc devenu typiquement novlangue de nos jours : car il désigne l’inverse désormais de ce que l’on rangeait habituellement sous ce terme.

    Face à l’islam l’oligarchie prend le contrepied de la laïcité

    L’invocation de la « laïcité » ne sert donc pas du tout à cantonner l’islam dans l’espace privé.

    Une véritable attitude « laïque » devrait pourtant consister à limiter les manifestations publiques de l’islam qui finissent par s’imposer aux non-musulmans, comme on a réglementé dans le passé, pour cette raison, les sonneries de cloches des églises. Mais cela est considéré par l’oligarchie, qui lorgne sur le vote musulman, comme de… l’islamophobie d’extrême droite !

    Elle devrait aussi consister à imposer aux musulmans le respect d’un concordat national, comme on l’a fait dans le passé pour le catholicisme ou le judaïsme. Mais en réalité on fait tout le contraire puisqu’on n’impose aux musulmans aucune contrepartie aux facilités qu’on leur accorde de façon croissante.

    La laïcité à géométrie variable

    L’invocation de la « laïcité » ne sert finalement qu’un seul objectif : combattre l’identité française en s’efforçant de gommer toujours plus ce qui reste des racines chrétiennes des Européens en général et des Français en particulier.

    Que font en effet nos « laïcs » aujourd’hui ? S’opposent-ils aux prières dans les rues, aux repas hallal dans la restauration collective, aux

    exigences des musulmans dans les hôpitaux ou au port du voile dans les lieux publics ? Pas du tout : ils font campagne contre… les crèches de Noël dans les mairies ! ou ils veulent supprimer les fêtes chrétiennes du calendrier (*), comme ils ont commencé de le faire avec le travail dominical ; ou ils ne chassent que l’islamophobie, réelle ou prétendue, en délaissant la christianophobie.

    En d’autres termes les « laïcs » newlook masquent leur impuissance et leur lâcheté face à l’islamisation derrière une mauvaise foi ostensible, présentée comme une « valeur républicaine » : pour une commune, aider à la construction d’une mosquée c’est laïc. Par contre, installer une crèche chrétienne dans une mairie n’est pas laïc.

    La laïcité est donc, comme désormais la justice, à géométrie variable dans notre pays : dure avec les autochtones, tolérante avec les autres. Il faut dire que ces autres savent faire respecter leurs convictions et leurs croyances, à la différence des autochtones !

    La « laïcité » vient ainsi en soutien du discours sur le « vivre-ensemble » : les autochtones sont priés, et eux seuls, de mettre en sourdine leurs traditions, leurs croyances, leurs fêtes ou leur façon de vivre. Pour vivre avec les autres, c’est-à-dire en réalité comme les autres.

    Une façon de préparer leur future soumission. Ou bien leur révolte.

     Michel Geoffroy 18/02/2016

    (*) « Je suis pour la suppression intégrale de toutes les fêtes chrétiennes en France », Pierre Bergé le 26 septembre 2013.

    http://www.polemia.com/la-laicite-une-ideologie-desormais-au-service-du-grand-remplacement/