Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

religion - Page 253

  • Les islamistes et l’extermination des éléphants

    [un article inédit du journaliste Laurent Glauzy]

    « Pour financer leurs guerres, les milices islamistes dirigent la contrebande de l’ivoire.

    Cet après-midi du mois de septembre, les huit gardes-chasses de Kenia Wildlife Service se tiennent en embuscade derrière des buissons. D’après un informateur, des braconniers préparent une attaque. A l’issue de la fusillade qui dura quarante minutes, un Somalien, portant un fusil d’assaut automatique fut tué et onze autres contrebandiers furent blessés. Ainsi se déroule une journée de travail pour les gardes-chasses de Tsavo East, un des plus grands parcs du Kenya d’une superficie de 13 000 km².

    L’Afrique recense 500 000 éléphants. Mais chaque année, les islamistes en abattent dix mille, et cette tendance augmente : en 2011, les douaniers ont confisqué plus de 23 tonnes de défenses d’éléphants destinées à la contrebande, un record pour ces vingt dernières années.

    Ce commerce implique d’autres acteurs bien plus dangereux que de simples braconniers.
    Le groupe Al-Shabbaab de Somalie, les milices soudanaises de Janjawid -qui dans le Darfour soudanais ont tué des milliers de civils- et les terroristes de l’Armée de résistance du Seigneur de l’Ouganda ont transformé la savane et le centre de l’Afrique en de grands axes de carnage. « L’ivoire représente leur plus importante source de revenu », explique Michael Wamithi, expert kényan des éléphants et conseiller du gouvernement de Nairobi.

    A l’instar des célèbres « diamants du sang » du Sierra Leone, les défenses des éléphants constituent le « carburant » des terroristes. Lors d’une audition du Sénat américain en mai 2012, Tom Cardamone, expert pour les affaires financières illégales, attestait qu’à cause de l’« ivoire du sang » les terroristes « menacent davantage la présence américaine en Afrique ».

    Julius Kipngetich, commandant des 3 300 gardes-chasses kényans, parle d’une véritable guérilla dans laquelle moururent sept de ses hommes. Kipngetich ordonne à son équipe de ne faire aucune sommation et de « tirer pour tuer ». Récemment dotée d’hélicoptères et de voitures tout terrain, son équipe « opère comme une armée à proximité de la frontière somalienne », car Al-Shabbaab envoient ses troupes d’assaut sur le territoire kenyan. Ce groupe salafiste a même enrôlé des Kényans gagnant l’équivalent de 90 euros pour une paire de défenses. Alors qu’une défense d’éléphant pèse entre 10 et 60 kilogrammes, au marché noir, un kilogramme d’ivoire rapporte 2 000 dollars. Mal payés, les douaniers et les policiers sont aussi des cibles potentielles de cette contrebande.

    Du port somalien de Kismayoo, entièrement contrôlé par Al-Shabbaab et où sont transbordées les armes et la drogue, l’ivoire volée est acheminée sur le marché asiatique. La Chine et la Thaïlande absorbent 90 % des ventes mondiales. Le miracle économique de l’Asie a engendré une explosion de la demande. Au Japon, les hommes d’affaires passent des contrats avec des tampons ciselés dans cet « or blanc ». Pékin utilise d’autres canaux illégaux. Des centaines de milliers d’ouvriers et d’ingénieurs chinois construisent des routes, des lignes ferroviaires ou des infrastructures pour les gouvernements africains. « Bien que l’ambassade chinoise ne le reconnaisse pas, partout où ses ressortissants sont présents, les éléphants meurent », relate Kipngetich.

    Wamithi expose que « lorsque la convention de Washington interdit le commerce de l’ivoire en 1989, les troupeaux d’éléphants se reconstituèrent ». Mais, les dépôts des gardes-chasses, dans lesquels s’entassait une grande quantité de défenses prélevées sur des éléphants morts naturellement, suscita la convoitise : en 2008 le Zimbabwe, l’Afrique du Sud, la Namibie et le Botwana obtinrent l’autorisation de leur gouvernement de vendre quelque 108 tonnes d’ivoire. « La demande fut attisée et le carnage s’accentua », souligne Wamithi.

    Début 2012, au parc national de Bouba Ndjida au Cameroun, les braconniers tuèrent 350 des 1 500 éléphants. Les quatre gardes-chasses de la réserve, grande comme le département des Yvelines, assistèrent impuissant à la tuerie. Armés de kalachnikovs, les islamistes de Janjawid avaient parcouru mille kilomètres. Aucun d’eux ne fut arrêté. »

    Laurent Glauzy http://www.contre-info.com

    Laurent Glauzy est aussi l’auteur de :
    Illuminati. « De l’industrie du Rock à Walt Disney : les arcanes du satanisme ».
    Karl Lueger, le maire rebelle de la Vienne impériale
    Atlas de géopolitique révisée, tome II
    Atlas de géopolitique révisée, tome I
    Chine, l’empire de la barbarie
    Extra-terrestres, les messagers du New-Age
    Le mystère de la race des géants

  • Opération Serval : la France s’engage militairement au Mali [chronologie des événements]

    Opération Serval : la France s’engage militairement au Mali [chronologie des événements]

    10 janvier : Prise de Konna par les djihadistes. Bamako appelle la France à l’aide

    C’est à la demande du président malien par intérim, Dioncounda Traoré, que Paris a décidé d’engager une action militaire au Mali afin de repousser une offensive de groupes armés islamistes et de les empêcher de progresser vers le sud, en direction de la capitale malienne, Bamako. Le 20 décembre 2012, le Conseil de sécurité de l’ONU avait autorisé le déploiement, en appui de l’armée malienne, d’une force ouest-africaine de 3.000 hommes, mais la mise en place de ce dispositif devrait prendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

    C’est dans ce contexte qu’il faut replacer la prise de la ville de Konna (centre) par les djihadistes, le jeudi 10 janvier 2013, action qui pouvait être interprétée comme une démonstration de force dans le cadre de la négociation politique, mais également comme une volonté de progresser militairement vers le sud du pays, et donc vers la capitale, avant l’arrivée de la force africaine. La chute de Konna a également démontré la nécessité de reconstruire au plus vite une armée malienne dont la rapide déroute de ces derniers jours face aux djihadistes – les soldats maliens ont lutté quelques heures avant d’être complètement débordés –, n’a pas manqué d’inquiéter les observateurs. Les unités maliennes défaites à Konna étaient justement celles dont une mission européenne devait assurer la formation, raison pour laquelle des instructeurs européens avaient commencé à arriver au Mali. Mais dans l’urgence, il a fallu envisager un autre scénario, et privilégier l’intervention militaire directe.

    11 janvier : L’armée française intervient

    La France a donc répondu positivement à la demande d’aide malienne, et l’armée française est intervenue, dès le vendredi 11 janvier, en appui des forces gouvernementales de Bamako. Dans la nuit du 10 au 11 janvier, des éléments de la Brigade des Forces Spéciales Terre (BFST) étaient engagés dans la région de Mopti, plus précisément vers Sévaré (centre), localité qui possède un aéroport et où l’on notait également la présence de soldats sénégalais et nigérians. Dans la journée du 11 janvier, à 16h, ce sont les Gazelle (HOT et canons 20 mm) du 4e Régiment d’Hélicoptères des Forces Spéciales (4e RHFS) de Pau, qui entraient en action contre une colonne de djihadistes qui tentaient de progresser vers le sud. Quatre véhicules ennemis ont été détruits, provoquant le repli du reste de la colonne. On doit hélas déplorer une perte survenue au cours de cette opération : le lieutenant Damien Boiteux, mortellement blessé, alors qu’il était aux commandes d’un des hélicoptères. Les forces françaises continuent cependant à affluer au Mali. Les observateurs évoquaient notamment un sous-groupement de 200 militaires déployés au Tchad, dans le cadre du dispositif Epervier, et projetés à Bamako par avions C-130 Hercules et C-160 Transall. Il s’agit vraisemblablement de marsouins du 2e Régiment d’Infanterie de Marine (2e RIMa) de Fréjus (compagnie d’éclairage et d’investigation), et d’éléments du 1er Régiment Etranger de Reconnaissance (1er REC) d’Orange. Ces hommes ont tout récemment effectué une mission de reconnaissance dans le désert tchadien.

    12 janvier-13 janvier : Frappes françaises et contre-offensive

    Dans la nuit du 11 au 12 janvier, quatre Mirage 2000D appartenant au groupement air du dispositif Epervier (Tchad) et appuyés par deux avions-ravitailleurs KC-135, ont mené des frappes dans le secteur de Mopti. Quatre Rafale sont également intervenus dans le nord du Mali, au cœur des territoires djihadistes, et particulièrement dans le secteur de Gao où ils auraient anéanti des camps d’entraînement, des dépôts logistiques et des infrastructures servant de bases arrière pour les djihadistes, particulièrement pour ceux du groupe Mujao. Les principales bases djihadistes de la région de Gao auraient ainsi été mises hors d’usage et la presque totalité des djihadistes se seraient repliés. Les Rafale qui ont mené cette mission ont été déployés à N’Djamena (Tchad). Ils semblent avoir décollé, à l’origine, de la base aérienne 113 de Saint-Dizier et doivent probablement appartenir à l’Escadron de Chasse 1/7 Provence. D’autres cibles ont été frappées par l’aviation française à Léré (près de la Mauritanie), Douentza, Kidal, Aghabo (base importante du groupe djihadiste Ansar Dine).

    Dans la ville historique de Tombouctou, où les djihadistes ont commis nombre d’atrocités ces derniers mois, on faisait état d’un début de panique parmi les familles des islamistes partis au combat, beaucoup tentant de fuir dans le désert. Le même jour, une contre-offensive a été lancée avec succès pour reprendre Konna aux islamistes. Au terme de durs combats, les armées française et malienne ont pris le contrôle de la ville. Selon des sources locales, des dizaines, voire même une centaine de djihadistes, auraient été tués au cours des combats. On compterait parmi eux Abdel Krim, alias « Kojak », l’un des principaux lieutenants d’Iyad Ad Ghaly, le chef du groupe islamiste Ansar-Dine.

    14 janvier : A l’ouest, les forces djihadistes se réorganisent

    Ces indéniables succès militaires qui résultent, pour une bonne part, de l’action des forces armées françaises, l’armée malienne se trouvant dans un état avancé de déliquescence, ont provoqué des déclarations politiques de François Hollande et de Laurent Fabius, frisant une véritable proclamation de victoire, alors que la situation sur le terrain, comme dans chaque début de conflit, devrait plutôt inciter à la prudence. Lorsque Monsieur Fabius déclare que « bloquer les terroristes au Mali, c’est fait ! », il joue sur les mots. Si des éléments djihadistes ont bien été stoppés dans leur progression récente vers la capitale malienne et s’ils ont bien été forcés au repli, ils n’en sont pas pour autant anéantis et n’ont perdu ni leur capacité à reprendre, le moment venu, leur marche vers le sud, ni leurs capacités de résistance et de nuisance. Nous ne sommes là qu’au tout début d’un conflit dont Monsieur Fabius lui-même nous dit qu’il pourrait s’étendre sur « plusieurs semaines ». On pourrait tout aussi bien dire plusieurs mois. Bloqués au sud, les djihadistes se sont partiellement repliés vers l’est (région de Douentza).

    Mais c’est à l’ouest qu’ils semblent devoir poser le plus de problèmes. De fait, suite à leur échec à Konna, les djihadistes ont mené avec succès une contre-offensive sur Diabali, une bourgade située à 400 km au nord de Bamako, près de la frontière mauritanienne. L’information a été confirmée par le ministère français de la Défense, ce lundi 14 janvier. Tout comme à Konna, les forces gouvernementales maliennes ont résisté avant de devoir abandonner rapidement le combat. Dans la région de Diabali évoluent aujourd’hui les éléments les plus déterminés, les plus structurés, les plus fanatiques et les mieux armés des groupes islamistes du Mali. Tant pour Paris que pour Bamako, Diabali constitue donc désormais ce que le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a nommé pudiquement un « point difficile ».

    15 janvier : Alerte Guépard – L’opération Serval monte en puissance

    Opération Serval : la France s’engage militairement au Mali [chronologie des événements]

    Dans la nuit du 14 au 15 janvier, de nouvelles frappes aériennes ont été menées avec succès par l’Armée de l’Air. Durant la même nuit, une colonne d’une quarantaine de blindés français venus de Côte d’Ivoire est arrivée à Bamako. Les engins se sont déployés dans la partie militaire de l’aéroport de la capitale malienne vers 3h du matin. Ces blindés, dont un certain nombre d’ERC-90 Sagaie, seront cantonnés, dans un premier temps, à Bamako, avant d’être engagés ultérieurement dans les combats contre les groupes islamistes. Le nombre de soldats français actuellement présents au Mali serait de 750, effectifs qui devraient augmenter rapidement et considérablement dans les prochains jours. Certaines sources évoquent 2500 hommes.

    Des unités militaires vont être mises en alerte Guépard, à l’instar, dès aujourd’hui, d’une compagnie du 2e RIMa d’Auvours. L’alerte Guépard est une astreinte pour des militaires composant le plus petit module d’une unité, projetable dans un délai fixé selon l’état d’urgence en vigueur. Les éléments placés en alerte Guépard doivent être prêts à partir dans les plus brefs délais. Et certains de regretter, non sans raison, la dissolution de la Force d’Action Rapide (FAR), en 1996. Du côté du dispositif aérien, on évoque aussi, en plus des quatre Rafale et des six Mirage 2000D, les deux Mirage F-1CR, déployés au Tchad dans le cadre d’Epervier, des hélicoptères Tigre qui viendront compléter les unités de Gazelle, les « Patrouilleurs du désert » (surveillance et renseignements) Breguet Atlantic 2, basés au Sénégal. Rappelons que ce déploiement est largement facilité par l’important dispositif militaire français prépositionné en permanence en Afrique, soit 5000 hommes et d’importants moyens matériels dans dix pays voisins.

    Soutien international à la France et mise en place accélérée de la MISMA

    L’offensive djihadiste sur Konna a obligé à revoir, dans l’urgence, les règles d’engagement de la Misma, la Force internationale de soutien au Mali, dont le déploiement devait à l’origine prendre des semaines, voire des mois. Les derniers développements de l’actualité ne permettent toutefois plus tant d’atermoiements, aussi la France a-t-elle demandé d’accélérer la mise en œuvre de la résolution 2085 de l’ONU qui autorise notamment, depuis le 20 décembre dernier, le déploiement de la Misma. La Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest a dès lors autorisé, ce vendredi 11 janvier, l’envoi immédiat de troupes au Mali, dans le cadre de la Misma, une force essentiellement africaine donc, et forte de quelque 3000 hommes.

    Les premiers éléments de cette force, qui sera chargée de déloger les groupes islamistes, se mettent désormais en place sous la direction d’un général nigérian du nom de Shehu Abdulkadir qui, selon Lagos, serait déjà arrivé au Mali, le Nigéria s’engageant à fournir 600 hommes à la Misma. Le Niger, le Burkina Faso, le Togo et le Sénégal compteraient en envoyer environ 500 chacun, et le Bénin 300. Reste à savoir, au-delà des déclarations de principe, combien de temps il faudra effectivement pour déployer cette force et la rendre réellement opérationnelle. Par ailleurs, Paris a reçu le soutien du Conseil de sécurité de l’ONU, de même que de Moscou, de Pékin, et de ses partenaires de l’UE et de l’OTAN (même si l’opération Serval se déroule hors-OTAN). Même approche positive du côté américain, même si Washington apparaît peu confiant dans les capacités des forces maliennes et de la Misma de reconquérir le Nord. En outre, les Etats-Unis n’ont pas encore pris de décision ferme concernant l’aide logistique que la France leur a demandée pour son intervention. On évoque toutefois le déploiement (en cours ou prochain) de drones US et d’un avion C-130 Hercules, de même que deux avions de transport C-17 de la RAF.

    La Belgique, quant à elle, a décidé l’envoi de deux C-130 et d’un hélicoptère médicalisé (un second serait prévu en réserve). Cette opération, qui mobilise environ 80 militaires, serait actuellement en cours de réalisation. L’Algérie, quant à elle, plutôt hostile à une intervention militaire étrangère, a autorisé sans limite le survol de son territoire.

    Menaces terroristes sur la France – Qui sont les djihadistes du Mali ?

    Suite aux raids aériens français et au revers militaires subis ces derniers jours, les groupes islamistes du Mali ont menacé de « frapper le cœur de la France », s’en prenant tour à tous aux otages français qu’ils détiennent (huit sont encore détenus au Sahel), aux ressortissants français présents dans le monde musulman, ce qui concerne notamment les 6.000 Français du Mali, sans d’ailleurs oublier l’Europe : « La France a attaqué l’islam. Nous allons frapper le cœur de la France. Partout. A Bamako, en Afrique et en Europe », a ainsi déclaré à l’AFP Abou Dardar, l’un des responsables du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Le style est connu. Le contenu du message également. Les djihadistes du Sahel n’ont pas attendu la présente opération militaire pour menacer la France et l’Europe. Mais il convient ici de rappeler qui sont ces djihadistes du Mali auxquels l’armée française est confrontée aujourd’hui. Ils se rassemblent dans trois organisations distinctes :

    - Ansar Dine (= « défenseur de la foi », groupe malien dépendant logistiquement d’Aqmi et constitué par des membres du clan touareg des Iforas). Son chef est Iyad Ag Ghali.

    - Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi ; issu du Groupe salafiste pour la prédication et le combat algérien).

    - Le Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao ; dissidence mauritanienne du groupe précédemment cité ; très impliqué dans le trafic de drogue).

    Ces trois groupes, renforcés d’éléments djihadistes « internationaux » se sont alliés pour imposer la Charia par la force, dans le nord du Mali. Ils ont partiellement bénéficié dans feue la « Légion islamique » de Kadhafi, de la formation et de l’armement libyens.

    Un conflit interethnique opposant Noirs et Blancs

    Ensemble, les djihadistes ont conquis le nord du Mali, de janvier à mars 2012, avec l’appui du Mouvement national de libération de l’Azawad (nom par lequel les Touaregs désignent le Nord-Mali), un mouvement indépendantiste en lutte contre Bamako, mais ne s’inscrivant pas dans la mouvance islamiste.

    A noter à ce sujet qu’aucun chef djihadiste n’est noir, et que les autorités de Bamako se sont vues dans l’obligation de lancer un appel à ne pas perpétrer de pogroms contre les Touaregs et les Maures vivant au sud. Au lendemain de l’intervention militaire française, la situation des Touaregs du Nord, apparaît comme particulièrement délicate, souhaitant d’une part se distancer des groupes islamistes avec lesquels ils ont peu d’affinités, mais craignant aussi une éventuelle avancée des troupes maliennes vers le Nord. La volonté de revanche des populations sub-sahariennes à l’encontre des populations touarègues et maures pourrait, le cas échéant, avoir des conséquences humanitaires dramatiques. Et le Mali pourrait alors basculer dans la plus totale anarchie.

    Éric Timmermans http://fr.novopress.info

  • La manif pour tous vue de la Tour Eiffel - 13 janvier 2013

  • Nicolas Domenach à propos de la manif pour tous : « une foule blanche et catholique »

    Le jouet est en train de dépasser Hollande; vous savez, c’est une manifestation énorme ! C’est vraiment digne de 1984 – Eric Zemmour


    I-télé, ça se dispute, édition spéciale du dimanche 13 janvier 2013

    http://www.fdesouche.com/

  • Manifestation monstre contre le « mariage » homosexuel : record battu !

    En dépit d’un climat défavorable, une véritable marée humaine a envahi Paris ce dimanche, avec probablement près d’un million de participants au total ! Le record en matière « sociétale » depuis 30 ans.
    Le chiffre de 340 000, avancé par la préfecture, est d’évidence absurde.

    Voici en accéléré le passage d’un des trois cortèges de la « Manif pour tous », parti de la place d’Italie :


    Il y avait donc cette gigantesque manifestation, soutenue par l’Eglise de France et l’UMP, malheureusement cornaquée par un trio de farfelus qui aura dit et fait beaucoup de bêtises ces dernières semaines.
    Il y avait aussi un quatrième cortège, à l’initiative de l’institut Civitas, où cette fois les catholiques n’étaient pas obligés de se cacher et qui était ouvert aux associations et mouvements.
    Il a lui aussi connu un vif succès avec des dizaines de milliers de manifestants, un record pour cette mouvance :


    (nous mettrons une meilleure video dès que possible)

    Ce défilé-là aura subi un traitement inadmissible de la part des autorités : celles-ci appliquant avec zèle les exigences de « Frigide Barjot » qui demandait que le cortège catholique soit maintenu très à l’écart ; les manifestants ont du poireauter trois heures dans le froid avant que la police les laisse démarrer…

    La démonstration de force de ce dimanche va-t-elle porter ses fruits ?
    On peut craindre que non. François Hollande, en bon démocrate, avait déjà dit dans l’après-midi d’hier qu’en dépit d’une mobilisation « consistante », son ignoble projet serait maintenu, sans débat supplémentaire.
    Le gouvernement ne se fait pas « dicter sa conduite par la rue ». Sauf quand c’est la gauche qui défile, bien sûr.

    http://www.contre-info.com/

  • Vietnam : quatorze chrétiens envoyés en camp de concentration

    HANOI (NOVOpress) – Quatorze chrétiens viennent d’être condamnés à de lourdes peines pour « propagande » contre le régime communiste vietnamien ou tentative de le « renverser ». Les condamnés, en prison depuis 2011, sont des dissidents : treize catholiques et un protestant. Les trois condamnés à la peine la plus lourde (treize ans de prison suivis de cinq ans de résidence surveillée) sont Pierre Hô Duc Hoa, François Xavier Dang Xuân Diêu et Paulus Lê Van Dôn.

     

    Un tribunal de Vinh, chef-lieu de la province de Nghe-An, dans le centre du Vietnam, a infligé des peines de trois à neuf ans de camp à dix autres, suivies de quelques années d’assignation à résidence. Ces résistants anticommunistes ont dénoncé sur Internet la corruption qui gangrène le gouvernement. Le site Internet de La Croix a réalisé une synthèse des persécutions frappant les chrétiens au Vietnam. Pour la consulter, cliquer ici.

    http://fr.novopress.info

  • Golgota Picnic : La métamorphose du blasphème en art

    Ce qu’on appelle « l’avant-garde » en art est apparu dans les années 1900 ; le mouvement « conceptuel », lui, est né en 1917 quand Marcel Duchamp a présenté comme une « œuvre » un simple urinoir. Un siècle plus tard, l’art contemporain (?) peine à se renouveler. Ses partisans cherchent à étendre le champ de leurs provocations. Le sacré est cible. Mais un seul sacré est visé : le sacré d’inspiration chrétienne. Car l’attaquer présente un double avantage : c’est une transgression mais une transgression politiquement correcte…
    Les « avant-gardistes » (?) ne poussent pas l’audace jusqu’à s’en prendre au sacré juif ou musulman. Piss Christ, Le concept du visage du Fils de Dieu et Golgota Picnic (1) sont des œuvres (?) encensées, subventionnées, médiatisées et protégées par la… police. Torah-caca, Mahomet Saucissonnade ou Shoah Picnic seraient dénoncées, correctionnalisées et interdites par la… même police. Les tenants du non-art contemporain, qui n’est souvent rien d’autre qu’un art financier, sont de parfaits cyniques : faux provocateurs mais vrais calculateurs. Polémia livre ici la fine analyse du graveur et essayiste Aude de Kerros.

    Polémia.

    Les transgresseurs subventionnés

    Blasphème ? Pas blasphème ? C’est la question ! Nouveauté en France, trois « événements » – Piss Christ, Le concept du visage du Fils de Dieu et Golgota Picnic – défraient la chronique la même année pour motif de blasphème.

    Il en faut pourtant beaucoup pour choquer les Français. Au pays des Incohérents, de Dada, des Surréalistes, des anti-calotins et des mœurs légères, le puritanisme n’est pas une tradition. Jamais le Carnaval ou la Fête des fous n’ont été interdits. Depuis la nuit des temps, on se moque des puissants et des princes de l’Eglise. Les « goliards » (2) trouveraient aujourd’hui un peu tristes nos transgresseurs subventionnés. Romans et gothiques ne sculptaient pas seulement des saints et des vierges, mais aussi des scènes assez crues sur frontons et chapiteaux.

    Ces pratiques ont joué le rôle de contrepouvoirs récurrents et attendus d’un « Grand Art » et d’une grande spiritualité. Elles sont des garde-fous contre toute tentation totalitaire. C’est leur fonction mais aussi leur limite. En raison de cela, en France, nous n’avons connu ni le maccarthisme, ni les « guerres culturelles » des années quatre-vingt-dix, comme aux Etats-Unis.

    Or soudain, cela ne passe plus. Cela fait pourtant un demi-siècle, que la mutation du blasphème en art a eu lieu…

    Ce n’est plus l’hostie que l’on poignarde, ou autres pratiques anciennes relevant d’actions individuelles, ou de sectes sataniques. Aujourd’hui la transgression du sacré prend d’autres formes : c’est de l’ « Art Contemporain » (AC)…

    L’essence de la pratique de l’AC (3), art officiel et subventionné, est la transgression. Sa finalité est de miner le « contexte », de faire exploser le sens des choses et cela par le biais du détournement duchampien. Mais si jadis l’on brocardait l’art officiel, c’est impossible aujourd’hui. C’est devenu un service public ! Depuis trente ans l’Etat dirige bureaucratiquement l’art en France. Les grands médias ne se font jamais l’écho d’une dissidence intellectuelle, par ailleurs reconnue. C’est pourquoi dans l’affaire Castellucci, face à un public mécontent et incontrôlable, « populiste » dira-t-on, le maire de Paris, le ministre de la Culture se sont indignés publiquement, les évêques ont admonesté leurs fidèles, la force publique a brutalement pourchassé les protestataires, les magistrats les ont condamnés, les médias les ont catalogués « fondamentalistes ! », « terroristes » donc.

    Un transfert de sacré

    Toutes ces réactions étant prévisibles, on comprendra pourquoi l’AC s’attaque avec tant d’ardeur et de bénéfice au christianisme. C’est une nécessité artistique – il n’y a plus grand-chose qui soit encore à la fois transgressable et politiquement « correct ». Attaquer le sacré chrétien est à la fois permis, accessible, visible et fort. Le blasphème a la vertu d’opérer un transfert d’ « aura » et de « sacré » de l’Eglise à l’AC. Il produit de l’effroi et de la légitimité. On constate sa réussite en voyant le public monter sur scène pour prier le chapelet, mettre fleurs, bougies et cierges devant le théâtre. Pratiques parfois mal vues dans les églises.

    C’est ainsi que l’AC est aujourd’hui « sanctuarisé » grâce à l’Etat, grâce à l’Eglise.

    L’Art contemporain a pendant des décennies provoqué une sorte de stupeur, de terreur sacrée. L’interrogation qu’il suscitait restait sans réponse, le public ignorant se montrait révérencieux. Pour le bourgeois cultivé ou le pauvre illettré, la situation était la même. Le gouffre entre la nullité ou la trivialité de ce qui était perçu et la reconnaissance financière et sociale qui y était attachée imposait le silence. Le comble fut atteint lorsque quelques autorités ecclésiastiques virent « d’authentiques œuvres d’art chrétiennes ! » là où le public, non initié, ne percevait que dérision ou blasphème.

    Un produit financier dérivé

    L’ordre régna cependant pendant quelques décennies jusqu’à ce que l’Internet fît apparaître d’autres points de vue et même une analyse cultivée de tous ces phénomènes. Le débat public sur l’art, évité par les médias en France, s’intensifia à partir de 2005 et prit beaucoup de relief à partir du krach financier d’octobre 2008. Le voile du mystère de la valeur de l’AC se déchira et le grand public comprit enfin : la valeur de l’AC n’a rien à voir avec les fondamentaux comme la beauté et la vérité. L’AC est autre chose que de l’art et, à part quelques transgressions « vertueuses » (4) fondées sur une authentique critique sociale, il est destiné à devenir un produit financier dérivé, fabriqué en réseau par la vertu du délit d’initié.

    L’état de stupéfaction a cessé. L’Internet et la rue manifestent désormais…

    Que faire ? Sûrement pas une loi de censure de plus pour compléter la loi Gayssot et quelques autres lois qui punissent les opinions. Une loi contre le blasphème finirait d’accomplir le déclin intellectuel de la France, de plus cette question du blasphème a été réglée au XVIIIe siècle.

    Si la religion catholique est vulnérable en raison de ses images et de ses sacrements, elle jouit en revanche d’une immunité par rapport au blasphème. L’identité du chrétien n’est pas atteinte car celui-ci s’identifie au Christ outragé, source de son Salut. Grâce à cela, il est en mesure de ne pas se laisser entraîner par le mécanisme mimétique et fatal de la violence. Il peut oser courir le risque de la liberté, donc de l’art et de la pensée. Mais il faut avoir le courage de la défendre. La solution est simple. Il faut intellectuellement reconnaître l’existence actuelle de deux définitions du mot « art ». C’est la source de la confusion. Ce sont deux pratiques qui n’ont rien de commun :

    1. l’Art qui par l’accomplissement de la forme délivre le sens, assume le mal et la contradiction par la grâce de la beauté ;
    2. l’AC dont la finalité est de détruire le contexte et de perturber le « regardeur ». Il prétend être un contre-pouvoir, mais sa pratique de la transgression est financée par l’Etat et défendue par la police !

    L’Etat, avec l’argent du contribuable, devrait s’abstenir de promouvoir des œuvres quand elles s’en prennent aux convictions religieuses des citoyens. Cela doit être laissé aux mécènes du secteur privé. La reconnaissance de ce schisme est une urgence intellectuelle, elle permet la liberté du choix.

    Aude de Kerros http://www.polemia.com
    graveur, essayiste.
    13/12/2011
    auteur de L’Art Caché - Les dissidents de l’Art contemporain (Ed.Eyrolles).

    Notes :

    (1) 80% des recettes du Théâtre du Rond-Point viennent de subventions. Son directeur, Jean-Michel Ribes, est le metteur en scène et le réalisateur de Musée haut, musée bas, une pièce de théâtre et un film assurément drôles mais dont le ressort comique est le mépris des visiteurs des musées. (NDR).
    (2) Les « Goliards » étaient des clercs itinérants qui écrivaient des chansons à boire et des poèmes satiriques en latin aux XIIe et XIIIe siècles.. Ils protestaient contre les contradictions grandissantes au sein de l'Eglise, telles que l'échec des Croisades et les abus financiers. Ils s'exprimaient en latin à travers la chanson, la poésie et la représentation théâtrale. (NDR- selon Wikipédia)
    (3) AC, acronyme de « Art Contemporain » utilisé par Christine Sourgins dans Les Mirages de l’Art contemporain (Table ronde). Cela permet de comprendre que cette pratique conceptuelle, malgré le mot contemporain, ne représente pas « tout l’art d’aujourd’hui ».
    (4) Citons les performances des « Yes Men » ou de Chantal Cottet, les Ready Made de Pinnoncelli, du collectif Présence Panchounette qui vient de reprendre du service, etc.

  • Les 50 pays où les chrétiens sont les plus persécutés…

    L’index mondial de persécution est publié tous les ans par l’association Portes Ouvertes : il liste les 50 pays où les chrétiens subissent le plus de pression en raison de leur foi. En 2013, la situation se dégrade encore, notamment du fait de la montée de l’intégrisme islamique. Voici une carte éloquente :

    http://www.contre-info.com/

  • Des hors la loi occupent une église avec la bénédiction du vicaire !

    L’église de l’Estrée, située à Saint-Denis, a été occupée hier par plusieurs dizaine de clandestins, lesquels exigent leur régularisation. Le vicaire de la paroisse, l’abbé Thierry Geisler, « trouve leur démarche normale sur le fond« , espérant cependant « que ça ne va pas se transformer en une occupation de longue durée » car « d’un point de vue sanitaire on n’est pas armés pour les accueillir« .

    Les clandestins ont accroché sur le parvis de l’église, en arrivant ce matin, une banderole « Non aux expulsions des sans-papiers ». Quant à Hicham Hassanine, délégué de la Coordination 93 de lutte pour les sans-papiers, il dénonce et s’explique :  « On dénonce le mauvais traitement des dossiers des sans-papiers: les durées d’attente des dossiers excessivement longues, la qualité d’accueil, les refus de dossiers » .

    Quelques questions se posent : la France a-t-elle encore le droit de posséder la maîtrise de son territoire et de réguler les flux migratoire à l’aune de du bien commun ? La régularisation des clandestins, par ailleurs, leur est-elle due ? Quelle arrogance tout de même d’arriver clandestinement dans un pays souverain chez lui, en violant la loi, et de pousser l’indécence jusqu’à exiger d’être régularisé comme si l’on était chez soi ! Quant au prêtre desservant, il ferait mieux de remplir ses églises de fidèles plutôt que de se lancer dans un combat politique qui ne le concerne pas et d’appeler à la désobéissance civile dans un domaine où l’État est pourtant souverain : ce n’est pas tout de prêcher à tout bout de champ la séparation de l’Église et de l’État, il faut la vivre Monsieur l’Abbé! Ce sera sans doute, dans ce cas, un moindre mal…

    http://www.contre-info.com/

  • La démocratie globale et les fondements postmodernes de la théologie politique

    Polémia présente à ses lecteurs le texte – reçu de l'auteur lui-même – de l'intervention de Jure Vujik lors du séminaire sur « L’ETAT, LA RELIGION ET LA LAÏCITE » organisé par l’Académie de Géopolitique de Paris, dans le cadre des grandes questions géopolitiques du monde d’aujourd’hui, le jeudi 22 novembre 2012 à l'Assemblée nationale. Jure Vujik développe en partie son argumentation sur certains principes retenus par Carl Schmitt, notammant sur la notion de Souveraineté et les rapprochements entre les concepts théologiques et étatiques.
    Polémia

    La postdémocratie globale face au défi de la démoi-cratie

    Avec la globalisation et le phénomène institutionnel de la supranationalité dans l’ordre international, on voit apparaître une nouvelle forme de démocratie globale qui, contrairement aux contours territoriaux et ethno-nationaux bien définis de l’Etat-nation de la modernité, transcende le concept de la souveraineté étatique et de la territorialité comme fondement de la démocratie moderne classique. La démocratie n’est plus le vecteur ni le lieu privilégié de la place publique nationale, la Polis et l’Agora grecques, car en se globalisant et en se dé-territorialisant, elle transfert le débat publique et la sphère publique á un autre niveau transnational et global qu’illustrent si bien les vocables suivants : global marketplace, global communications et global civil society (1).

    D'autre part sur le plan du pouvoir politique, la nouvelle « gouvernance globale » impose une dynamique transnationale de dialogue, de négociation et de résolution des conflits. Néanmoins les critiques restent vives á l'égard de cette forme contemporaine de gestion politique suspectée de vouloir instaurer une nouvelle forme de « pouvoir planétaire », de « gouvernement mondial » et d'être l'instrument privilégié de l'uniformisation néolibérale économique et financière. La gouvernance globale serait en quelque sorte l'incarnation d'un « leviathan mondial », dont les ressorts néospirituels et théologiques du gouvernement mondial proviendraient de la constitution d'Anderson et des textes fondateurs du messiannisme universaliste étatsunien. Parallèlement au développement de cette gouvernance globale s'accroît le pouvoir planétaire de la « médiacratie » et l'emprise des mass-médias, conjuguée á celle de l'industrie de l'entertainement, la société de spectacle Debordienne, les stratégies de séduction de Lyotard constituent aujourd'hui les piliers de ce qu'Habermas nomme « la servitude volontaire » et de la re-féodalisation sociale .

    Raison instrumentale et hybris globale

    Il semblerait qu'en dépit de son voile technoscientiste et hyperrationnaliste, la démocratie politique globale constitue en fait un véritable laboratoire de l'esprit, comme l'appelait Julien Benda, dans lequel on s'efforce de générer, sur des fondements constructivistes et séculiers et paradoxalement néothéologiques, une nouvelle forme d'identité globale, un « readymade d'identité » consommable, jetable et interchangeable comme symbole d'un processus d'« a-culturation globale ». L'argument iréniste du déclin de la conflictualité et de l'éradiction de la guerre semble être un leurre face á la montée des extrémismes et ethnoconfessionnels en Europe occidentale et dans le monde entier et l'intensification des dispositifs identitaires et guerriers á l'échelle globale. La « raison instrumentale » déifiée par les Lumières et la sécularisation moderne d'aujourd'hui semblent constituer dans leur forme radicale le levier le plus pussissant d'un processus de re-théologisation de la politique globale. En effet, lorsqu' Habermas opposait la « raison supra-nationale » á la « passion nationale » dans le cadre de la construction européenne, il ne se doutait sans doute pas que le fondamentalisme séculier ou « sécularisé » contemporain et l'idolâtrie néolibérale du marché engendreraient á l'échelon mondial la volonté d'imposer manu militari le modèle de la démocratie de marché, et, avec l'interventionnisme botté de type Wilsonien des Etats-Unis en tant que « gendarme bienveillant du monde », une nouvelle forme d'irrationalité supranationale, reflètant un certain Eros globaliste démesuré. Ici les rôles sont inversés: la figure dionysiaque et érotique du national qui coïncide á la période pré-moderne selon Joseph Walter semble céder la place á une postmodernité globalisante, qui, loin d'être synonyme d'une civilisation policée et mesurée sous la forme d'un néohumanisme rénové, revêt les formes de l'« hybris » polémogène d'une néo-impérialité théologique conquérante. L’ensemble du projet des Lumières, qui s’est répandu en Europe occidentale et de par le monde entier du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours, avait pour objet principal de « séculariser » la politique afin d’en extraire les éléments religieux, absolutistes et théologiques. Carl Schmitt constata á merveille, dans la Théologie politique, que l’ensemble des principes politiques modernes contemporains constituent des concepts théologiques sécularisés. En effet, l’expansionnisme parfois violent de ce que l’on appelle le fondamentalisme du marché et l’intégrisme séculier génère en quelque sorte les nouvelles formes de replis identitaires et ethnoconfessionnels sous forme d’intégrisme national et religieux.

    La modélisation de l'espace géopolitique entre ingénierie et sacralité

    En effet, en matière géopolitique, la re-théologisation des visions et des stratégies politiques passent par la classification et la réduction de l'espace « rival » « hostile » « polémogène » á une « zone chaotique », á une zone soumise á un traitement de l'ingénierie sociale. L'ensemble de l'espace mondial reste sujet á une modélisation et á un formatage géoconstructiviste croissant. Cette grille de lecture et de traitement binariste voire manichéenne du pouvoir dans les relations internationales en vient á classer, selon un mode discriminatoire et dogmatique, les cartes géopolitiques selon une gradation des menaces et de la nature des régimes politiques hostiles en place : les « Etats parias », les « Etats voyous », « les Etats désobéissants », qui deviennent des zones de guerre, des zones d'ingénierie para-gouvernementale, alors que les zones de marchés émergents deviennent des zones d'ingénierie financière globales. A ce titre R. Cooper parle de « zones chaotiques pré-historiques et pré-modernes », dans lesquelles les pouvoirs de la postmodernité démocratique sont appelés á intervenir pour imposer la paix, la stabilité et la démocratie de marché, et cela toujours au nom de ce vieux fond religieux d'absolutisation du projet et du modéle sociopolitique occidental. A ce titre, cette classification n'est pas sans rappeler la géographie sacrée et biblique qui fait référence aux terres barbares, « terres d'impies ». La constitution et l'émergence d'un seul et unique peuple « demos » global reste encore un lointain projet, dans la mesure où il se heurte á la pluralité ethnique, anthropologique et culturelle des « demoi », des peuples singuliers, qui s'inscrivent dans de longues continuités historiques, organiques spatiotemporelles. Les projets Habermasiens d'un « patriotisme constitutionnel », le projet Kantien de « paix perpétuelle » ainsi que l'universalisme Wilsonien incarné par la Société des Nations, souffrent d'une grave carence constructiviste et mécaniciste, car ils procèdent de cette croyance irrationnelle en la séparation du demos de l'ethnos, afin de soustraire l'identité á l'histoire et ouvrir la voie vers une forme d'identité postnationale déconnectée de toutes références territoriales et historiques. Avec ce phénomène de re-théologisation de la politique, la démocratie de marché impérative et conquérante prend les formes d'une « demoi-cracy » détachée dun pôle territorial et organique légitimisant, pour constituer une sorte de matrice néo-impériale expérimentale. A ce titre il semblerait plus sage, dans ce processus de globalisation de la démocratie, d'éviter les écueils d'une contrainte verticale d'uniformisation imposée d'en haut et du « dehors » et, comme le préconise Nicolaidis, appliquer une approche dialogique horizontale entre Etats souverains, qui se reconnaissent dans le modèle d'une « démo-krateo » participative et ethnodifférentialiste, qui conjugue des intérêts similaires et complémentaires.

    Sotériologie et « rêve unitariste »

    La modernité occidentale a marqué le passage d’une interprétation transcendentale et magico-théologique de la politique vers une forme immanente, rationaliste et constructiviste de la politique. Cependant malgré cette mutation épistémologique, les références religieuses subsistent á l’état latent ou manifeste dans la politique contemporaine. A ce titre M. Gauchet remarque que « les trois idoles du libéralisme: nation, progrès et science » reposent sur une extension du religieux dans le domaine politique en tant que nouvelle sotériologie séculière, recherchant le salut dans la société du marché et du bien-être. La parousie linéaire et progressiste vers l’accomplissement du bonheur terrestre et du bien-être matériel et social constitue ici la transposition de la parousie linéaire eucharistique et religieuse. L'avènement de l'« âge organisationnel » qui a préfiguré la refondation d'un monde « sans maître » et qui a tenté d'expurger le domaine du politique des ressorts pré-modernes, a par voie de conséquence ouvert la voie á une phase libérale que Marx appellera « l'âge orgiastique ». La séparation de la société de l'Etat, la disparition des corps communautaires intermédiaires évoqués par F. Tonnies, ainsi que la dispartion de la communauté organique au profit de la vision sociétaire et contractuelle (Durkheim), s'incrivent dans le droit fil de la « dé-théologisation et la dé-mythification de l'histoire » depuis l'âge des Lumières jusqu'à nos jours. Les théoriciens de l'Etat, Jellinek, Esmein et Hauriou ainsi que Carré de Malberg remarqueront que ce passge vers une nouvelle forme d'ordre étatique se fonde sur l'abstraction et l'impersonnalité des structures législativo-administratives (venant parachever les thèses Weberienne sur la légitimité légale du pouvoir politique) assurant la continuité et l'efficience de l'Etat. Néanmoins la fascination de l'« Unité », le « rêve unitariste », ne disparaîtra pas du domaine politique puisque le globalisme s'évertuera á promouvoir un monde uniforme autocentré, auto-réferentiel (« le One World »), fondé sur une unité constructiviste et mécanique. Ce rêve unitariste est un des avatars du fameux « désenchantement du monde » Weberien en tentant d'unifier l'ethos et le logos politique, l'économicisme et la raison instrumentale avec le discours émancipateur. La nouvelle postdémocratie libérale souffre d'un grave handicap de représentativité et d'organicité, car, en ayant dénaturé les assises organiques de la démocratie moderne ou pré-moderne, elle a indéniablement détaché le « demos » de la notion de « demoi » porteur de visions singulières du monde et de culture politique spécifique, consacrant le règne de la « politique anonyme ».

    Le retour du religieux et la théologie sociétale

    Néanmoins le monde contemporain reste confronté au phénomène du « retour du religieux » dans la sphère sociale et politique. Ce phénomène est vérifiable au niveau global : intégrisme islamique, néoconfucianisme en Chine communiste, l'émergence des Asian Values et de l'Hinduistan en Inde et en Asie. La redécouverte du religieux en tant que facteur d'intégration individuelle et collective semble jouer un rôle supplétif parallèlement au déclin des idéologies politiques classiques et à la juridicisation et la technicisation de la politique. Si l'on prend en compte la recrudescence du phénomène religieux en politique aux Etats-Unis où le fondamentalisme chrétien protestant a toujours fait bon ménage avec la politique et les signes d'une certaine « resacralisation » du politique en Russie et dans certains pays européens, on constate que le processus irréversible de la sécularisation du politique est loin d'être fini et l'on assiste paradoxalement á l'avènement d'une société « post-séculaire » caractérisée par un retour du fondamentalisme et d'une instrumentalisation du concept de conflit de civilisation. La sécularisation marquée par un processus d'autonomisation du politique et du domaine social et économique par rapport à la sphère religieuse qui s'est opéré depuis la Révolution francaise (l'Ancien Régime) et dans le sillage l’Aufklärung, a abouti á une neutralisation et une rationalisation du politique qui s'est émancipé du rôle social et organisationnel de l'Eglise et du religieux. Pour le juriste Carl Schmitt, le catholicisme doit être considéré comme le fondement de l’État moderne dans la mesure où tous les concepts de la doctrine moderne de l'État sont des concepts théologiques sécularisés. La théologie est donc par nature politique et l’Église un corps politique car, qu'elle le veuille ou non, elle ne peut pas ne pas produire des effets sur la structuration de la société et de l'État dans lesquels elle est insérée. Contrairement á Carl Schmitt, le théologien d’origine protestante Érik Peterson se refuse á reconnaître la légitimation théologique d’une forme d'organisation politique justifiant une attitude de « résistance critique ».

    Le caractère irréversible d'autonomisation et d'affranchissement du politique de la sphère religieuse semble souvent, commme le souligne le sociologue Jose Casanova (2), partiellement vrai, car, selon lui, il semblerait légitime de parler d’une sécularisation irréversible de nos sociétés dans le cas des Églises établies (c’est-à-dire officiellement incorporées à l’appareil d’État) lesquelles sont devenues incompatibles avec les États modernes différenciés. Ainsi, « la fusion de la communauté religieuse et de la communauté politique est incompatible avec le principe moderne de la citoyenneté, ce qui rejette toute possibilité de théologie politique. Néanmoins toujours selon Casanova dans le cas des Églises qui auront accepté ce désétablissement et se seront approprié le cadre et les valeurs fondamentales de la modernité, il existerait la possibilité pour ces religions non établies de jouer un rôle social. Casanova parle de « déprivatisation » plutôt que de « sécularisation » . Il y aurait donc une place pour le statut des « religions publiques » pour les traditions religieuses qui auront renoncé à la fusion de la communauté politique et de la communauté religieuse. Dans ce cas, cette transformation implique le renoncement à toute « théologie politique » au sens strict, au profit d’une théologie « sociétale ».

    Exégèse et questionnement sur la (dé)-sécularisation

    La sécularisation et la théologie ont entretenu pendant des décennies des relations incestueuses, s’étant mutuellement imprégnées. D’autres penseurs, Jürgen Moltmann ou Jean-Baptiste Metz, ont reconnu le phénomène de sécularisation du religieux en reconnaissant dans la Croix de Jésus un symbole politique. Nombreuses sont les analyses sociologiques de C. Schmitt, Giorgio Agamben et de M. Foucault sur la biopolitique, qui voient dans la théologie chrétienne la source structurante du pouvoir étatique moderne. Hans Blumberger mettra l’accent sur une certaine puissance d’auto-affirmation de la modernité pour la libérer de l’emprise théologico-politique. La question de la sécularisation-religion et le dilemme contemporain relatif à la (dé-)sécularisation ont imprégné les travaux d’Augustin, d’Eusèbe de Césarée, de Maïmonide, de Averroès, des auteurs conservateurs comme de Maistre, Bonald, Donoso Cortés et les philosophes de la contre-Révolution, en passant par Spinoza et au XXe siècle des philosophes tels que Löwith, Strauss, Benjamin, Voegelin et Vattimo. La réflexion sur la Shoah et Auschwitz réhabilitera dans le champ épistèmologique et philosophique la théologie politique, surtout lorsque celle-ci s’applique à la nature eschatologique et nihiliste des régimes totalitaires. Le sociologue allemand Hans Joas (3) dans La foi en tant qu'option (Glaube als Option) juge la laïcité et la sécularisation sociale compatibles avec la religion, en pariant sur le rôle intégrationniste et social de la foi en tant que choix individuel et option. Il constate aussi que l'idée de sécularisation et de progrès s'est cristallisée et a évolué á travers plusieurs phases : après s'être imposée en tant que modèle social en Europe occidentale dans les années 1950 et 1960, elle a évolué à travers la théorie de la modernisation occidentale présentée aux Etats-Unis comme le modèle historique. Le regain du religieux dans le domaine social et politique réapparaît selon lui et de façon paradoxale á l'époque de la postmodernité ouù règne un certain polythéisme des valeurs, á l'époque de « la fin des grands récits » qu'annonçait Lyotard, fin époquale á laquelle Hans Joas ne veut pas croire. Joas enfin voit dans le phénomène de l'autotranscendance individuelle et collective une manifestation du religieux social, qui, déconnectée d'un unique centre théologique de référence, permet le foisonnement et l'affirmation d'identités multiples. Ainsi la laïcité et le processus de sécularisation seraient selon lui un phénomène contingent issu d'un contexte social et historique précis. Tout comme la religion Joas affirme que la sécularisation n'est pas une nécessité impérieuse et irréversible.

    Sécularisation des idées et « sortie de religion »

    La sécularisation contemporaine est multidimensionnelle, car si elle est surtout comprise dans le sens politique (la séparation de l’Église et de l’État), elle tire sa légitimité pratique du domaine sociologique et surtout idéel. En effet, elle a coïncidé avec le vaste phénomène du « désenchantement du monde » et le déclin des croyances religieuses traditionnelles. Avec la relativisation nivelleuse des croyances et le relativisme épistémologique (la religion est une affaire privée et équivaut á n’importe quel autre choix), la sécularisation a permis d’insérer la pensée théologique et religieuse dans le domaine profane. Et par une sorte d’inversion, le profane est devenu sacré. C’est ce que le sociologue Wendrock a constaté lorsqu’il démontre que le concept de « volonté générale » rousseauiste coïncide avec le concept théologique de la « volonté générale de Dieu » que l’on attribue aux jansénistes. Les idées séculières de justice, d’égalité, de salut et de libération sont consubstantielles á l’idée de démocratie, et constituent de même des reliquats de la pensée théologique. Certains auteurs, comme Rémi Brague, critiquent la sécularisation des idées, afin de démontrer que seul le christianisme est en mesure de conserver la cohérence de la morale sociale. Charles Taylor (4) dans  A Secular Age affirme que « le christianisme s’accommode de la sécularisation sans perdre sa substance, son message transcendental ». Il n’est pas certain, d’autre part, que comme le soutient Kolakowski les religions garantissent contre le projet d’un « accomplissement terrestre radical et absolu », car certaines idéologies ultraséculières comme le marxisme et a-religieuses contiennent comme l’a démontré le philosophe Mihael Riklin les matrices quasi religieuses d’une pensée sotériologique en tant que promesse d’une utopie communiste réalisée, á savoir l’accomplissement de la société communiste sans classe. Tous les totalitarismes modernes de droite et de gauche ont emprunté á la religion l’idée de salut et d’émancipation. Le projet totalitaire reste donc émminemment « religieux » dans sa forme et ses buts, tout en empruntant les moyens de persuasion et de coercition sécularisés (la soumission passive, l’internalisation et le conditionnement). De sorte que le projet global d’une humanité uniforme consumériste unifiée par le marché et la communication mondiale prend la forme d’un projet religieux séculier, qui par le biais de la promesse de la société planétaire du bonheur et du bien-être matériel généralisé entend « sortir de l’histoire » tout comme la religion se présente comme un message « transhistorique ». Le projet global politique, économique et culturel, contient les germes d’une re-spiritualisation du politique, car contrairement aux thèses « endistes » d’un Fukuyama ou d’un Gauchet, il ne s’agit pas d’une « sortie de religion » qui marquerait le destin de l’Occident, mais bien au contraire d’un besoin de religion, besoin qui se fait de plus en plus sentir sur les marges paupérisées et la périphérie globale, qui réclame plus de justice et d’égalité.

    Jure Georges Vujic
    avocat, géopoliticien et écrivain franco-croate
    Séminaire sur « L’Etat, la Religion et la laïcité »
    Académie de Géopolitique de Paris
    22 novembre 2012

    Notes :

    (1) E. Stiglitz, La Grande Désillusion, Paris Fayard, 2002.
    (2) Jose Casanova, Public Religions in the Modern World. (1994)
    (3) Hans Joas, Die Kreativität des Handelns, Frankfurt, Suhrkamp, 1992 ; traduction française: La Créativité de l'agir, traduit de l'allemand par Pierre Rusch (titre original : Die Kreativität des Handelns, 1992), Paris, coll. Passages, Les éditions du Cerf, 1999
    (4) Charles Taylor, A Secular Age, Harvard University Press. (2007)

    Dernier livre de Jure Vujic, La modernite à l'epreuve de l'image - L'obssession visuelle de l'Occident, Editions l'Harmattan, octobre 2012, 185 pages.

    Bibliographie :

    LABORDE, C., 2007, Some reflections on European Civic Patriotism, in Simon Piattoni and Riccardo Scartezzini (éd.), European Citizenship : Theories, Arenas, Levels, Edward Elgar.
    LACROIX, J., 2002, For a European Constitutional Patriotism, Political Studies, vol. 50.
    MAGNETTE, P., 2006. Au nom des peuples : le malentendu constitutionnel européen, Paris : Les éditions du Cerf.
    MARKELL, P., 2000. Making affect safe for democracy ? On ‘constitutional patriotism, Political Theory, vol. 28, n° 1, february.
    MULLER, J.W., 2004, Europe : le pouvoir des sentiments. L’euro-patriotisme en question, La République des idées, avril-mai.
    NICOLAIDIS, K., 2006, Notre Demoi-cratie européenne : La constellation transnationale à l’horizon du Patriotisme Constitutionnel, Politique Européenne, n° 19, printemps.
    RAMBOUR, Muriel, 2005. Postnationalisme et intégration politique communautaire. Réflexions sur l’avenir de l’État-nation face à la construction européenne, Lille, Atelier national de reproduction des thèses.
    STERNBERGER, D, 1990. Verfassungspatriotismus, Frankfurt : Insel.
    STIGLITZ E,2002, La grande désillusion, Paris Fayard.
    TASSIN, E., 1994, Identités nationales et citoyenneté politique, Esprit, janvier.
    JOAS H., Die Kreativität des Handelns, Frankfurt, Suhrkamp, 1992 ; traduction française: La Créativité de l'agir, traduit de l'allemand par Pierre Rusch (titre original : Die Kreativität des Handelns, 1992), Paris, coll. Passages, Les editions du Cerf, 1999
    BRUCE, Steve. God is Dead: Secularization in the West (2002)
    CASANOVA, Jose. Public Religions in the Modern World, (1994)
    CHAVES M. Secularization As Declining Religious Authority, Social Forces 72(3):749–74. (1994)
    GAUCHET, Marcel. The Disenchantment of the World, (1985/tr. 1997)
    MARTIN David. A General Theory of Secularization, New York: Harper & Row. (1979).
    SAID , E. Orientalism: Western Conceptions of the Orient, London: Penguin. (1978).
    TAYLOR , Charles. A Secular Age, Harvard University Press. (2007)
    CROUCH, C., 2004, Post-democracy, First Edition.
    FERRY, J. M., 2002.  La référence républicaine au défi de l’Europe, Pouvoirs, n° 100.
    GAUCHET M., 2007, L’Avènement de la démocratie, Paris, Gallimard, Bibliothèque des sciences humaines.
    HABERMAS, J., 1989. A kind of settling of damages, in WEBER N. S. (éd), The New Conservatism. Cultural Criticism and The Historians’Debate, Cambridge : Polity Press.
    HABERMAS, J. 2000, Après l’Etat-nation, Paris Fayard,.
    HABERMAS, J., DERRIDA, J., 2003.  Europe : plaidoyer pour une politique extérieure commune , Libération, 31 mai et 1er juin. HELD S., 1997. Globalization and cosmopolitian democracy, Peace Review

    Articles :

    Rémi Brague, Pour une métaphysique de base » in Regards sur la crise. Réflexions pour comprendre la crise et en sortir, ouvrage collectif dirigé par Antoine Mercier Paris, Hermann Editions 2010.
    Globalisation et deficit de legitimite democratique: faut-il souhaiter une democratie cosmopolitique?, Francois Boucher, Universite Laval, archives Phares, volume 7, 2007.
    Jan-Werner Muller Europe : Le pouvoir des sentiments: l'euro-patriotsime en question, La Republique des Idees, 2008.
    Ingolf Pernice, Franz Mayer, De la constitution composée de l'Europe, Walter Hallstein-Institut, Revue trimestrielle de droit europeen 36, 2000.
    Review: Marcel Gauchet, L’Avènement de la démocratie, Paris, Gallimard, Bibliothèque des sciences humaines, 2007 ; vol. I, La Révolution moderne, 207 p., 18,50 € et vol. II, La Crise du libéralisme.

    Correspondance Polémia – 9/01/2013