Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

religion - Page 253

  • Terrorisme islamique: Guerre à l’Occident ! par José Castano

    « Tout au long de l’Histoire, l’immense expansion musulmane s’est effectuée par la guerre sainte, les massacres, l’intolérance, la volonté de conquérir, de diriger, de s’imposer, par la colonisation… » (Jean-Paul Roux, historien français spécialiste du monde turc)
    Malraux a écrit : « Le XXIème siècle sera religieux ou il ne sera pas ». Il serait grand temps que nous nous apercevions -enfin- qu'une nouvelle guerre de religion a éclaté et, cette fois, à l’échelle planétaire. Que ce soit en Asie, au Proche et au Moyen-Orient ou en Afrique, les Islamistes massacrent les chrétiens un peu partout dans l’indifférence générale. Et ces massacres, ce déchaînement sans pitié d'un Islam renaissant voulant dominer le monde ont eu leur source, en Algérie, dès novembre 1954 par l’insurrection armée généralisée et les massacres qui s’en suivirent durant près de huit années… dans une apathie méprisante de l’Occident.
    « Les Français qui n’ont pas voulu de l’Algérie Française auront un jour la France algérienne. »
    Georges Bidault
    « Les Français qui n’ont pas voulu de l’Algérie française auront un jour la France algérienne » a écrit dans son livre, « D’une Résistance à l’autre », Georges Bidault, l’ancien chef du Conseil National de la Résistance. Il reprenait là, en quelque sorte, cette déclaration du redoutable chef du FLN qu’était Larbi ben M’Hidi, déclaration lancée à la face des parachutistes français venus l’arrêter en 1957 lors de la « bataille d’Alger » : « Vous voulez la France de Dunkerque à Tamanrasset ? Je vous prédis, moi, que vous aurez l’Algérie de Tamanrasset à Dunkerque ».
    Un an plus tôt, dans un tract du F.L.N. rédigé en Algérie en 1956, on pouvait lire en substance « Rappelez-vous que, quand nous serons indépendants et dans un minimum de temps, nous combattrons les trois cents kilomètres que nos ancêtres ont envahis en France. Voici les limites, Poitiers, Saint-Etienne, Lyon, les environs des Alpes et les Pyrénées. Toutes ces terres et ces villes sont celles de nos ancêtres. Après la guerre d’Afrique du Nord, nous allons envahir les trois cents kilomètres qui nous appartiennent et les ports de Toulon, Marseille, Bordeaux. Nous sommes les fils de Mohamed, fils de l’Islam.»
    Cinquante-sept ans après la diffusion de ce tract, la prophétie est en voie de se réaliser…
    Aujourd’hui, le monde arabe, sous l’emprise des faux prophètes que sont les religieux, est obsédé par les souvenirs de grandeur, le tumulte des épopées oubliées, les magnificences des siècles révolus. À leurs fidèles, contemplatifs, crédules et soumis, ils annoncent l’arrivée du Mahdi, c’est-à-dire, de l’Envoyé, celui qui plierait les infidèles sous la loi du cimeterre, comme aux siècles de gloire… Ils font de cette effrayante prédiction leur principal thème de combat dénombrant au passage les millions d’hommes entassés dans les deltas des fleuves d’Asie, les fourmilières humaines qui grouillent aux confins du Gange, celles qui piétinent aux marches des déserts d’Arabie. Ils y ajoutent les peuples du Caucase et de l’Oural, ceux du Proche, du Moyen-Orient et du Maghreb, ceux du Soudan, du Sénégal, du Mali, du Niger, de Somalie, de Mauritanie... Et serrant l’Afrique et l’Asie dans leurs doigts, ils expliquent que rien désormais ne pourrait plus résister à l’avalanche, que c’est le nombre –c’est-à-dire eux- qui fera désormais la loi, que l’Histoire est en marche, que nul ne saurait plus jamais l’arrêter, que les signes qui annoncent la victoire sont évidents et que la fin de l’Occident est déjà écrite quelque part sur les livres de l’Éternel. Le monde arabe est ainsi devenu une gigantesque bouilloire où surgissent de toute part les faux prophètes comme des silhouettes d’apocalypse. Ils ne poussent pas, ils ne poussent plus leurs « fidèles » à la bataille… ils les convient à la curée.
    Un goût du meurtre et du sang hérité des âges barbares
     C’est ainsi que ces hommes ont imaginé de mobiliser au profit de leurs calculs, la force de bélier de ces masses en mouvement et, couvrant d’un faux sens les mots qui les fascinent, ils leur ont donné des étendards sur lesquels sont peints les symboles éblouissants, mais qui ne dissimulent, en réalité, que de sauvages appétits de conquête, et un goût du meurtre et du sang hérité des âges barbares.
    On peut se demander comment ces faux prophètes que sont les Oulémas, les Imans et autres Mollahs –des religieux !- peuvent allier les commandements de Dieu et les crimes atroces que perpètrent en son nom de par le monde les terroristes islamiques. Eux s’étonnent que l’on ose compromettre ou ralentir la résurrection de l’Islam avec des scrupules de ce genre. La guerre révolutionnaire que ces fanatiques ont entreprise a des exigences… et la terreur qu’ils font peser sur le monde en a d’autres plus cruelles encore. Et pour mieux inculquer à leurs troupes fanatisées cette nécessaire terreur, ils ont recours au miracle du verbe, sacrifiant des foules, offrant des hommes au moloch dans le creux de leurs paumes ouvertes, brassant des vivants inutiles, balayant des millions de morts du revers de leurs mains, et reconstruisant dans les transes de l’extase, un avenir qui n’a plus de sens puisque ne se levant que sur des charniers et des déserts.
    « La guerre est la base des relations entre les musulmans et leurs adversaires. »

     

    En 1968, Abdallah Ghochach, juge suprême du Royaume hachémite de Jordanie s’exprimait en ces termes : « Le Djihad a été légiféré afin de devenir un moyen de propagation de l’Islam. En conséquence, les non-musulmans doivent venir à l’Islam soit de leur plein gré, soit de force par la lutte et le Djihad… La guerre est la base des relations entre les musulmans et leurs adversaires. »
    Et voilà qu’aujourd’hui, la haine de l’Occident ramène les arabes vers l’Islam, un Islam farouche, fanatique comme aux premiers âges… Tous ces pays ont lancé en leur temps la guerre au nom de la « démocratie » et de la « liberté »… Nous avons connu cela en Algérie… Ils la prolongent dans cette croisade qui s’appellera guerre sainte et que l’Occident aveuglé par l’obstination chrétienne, la conscience humaine et la morale ne perçoit même pas. 
    Mais on ne la livre plus au nom des Évangiles ou des Philosophies, on se bat pour de chimériques recettes de bonheur, des fictions dangereuses, des illusions puériles… quand ce n’est pas pour tirer profit du commerce de la drogue, de la contrebande et des prises d’otages. On bourre la cartouchière des Aqmi, des Shebab et des terroristes en herbe de munitions mais on leur donne aussi une musette gonflée de mensonges qui entretiennent leur colère. On incite les peuples à la haine en indiquant aux uns qu’ils se battent toujours pour les mêmes misères et aux autres que les temps sont venus de recommencer l’épopée. Et du Gange à l’Atlantique, l’Islam renoue des forces irrésistibles… Il faut préparer la grande fête de la guerre pour chasser les infidèles et, fusil au poing et bombes dans les valises, bâtir de nouveaux empires plus étonnants encore que ceux de la légende. Reviennent ainsi les terribles conditions humaines préconisées par la charia –la loi islamique- celles que nous avons déjà connues en Algérie : Les hommes égorgés, émasculés, mutilés, pendus aux arbres des bois, les femmes lapidées et vitriolées. Les exactions récentes des Shebab au Mali, en sont un pâle reflet… Enfin, des stratèges diaboliques ont compris le parti que l’on pouvait tirer des colères allumées par les mensonges dans le cœur des naïfs et des crédules. Ils ont cessé de faire la guerre eux-mêmes. Ils y ont poussé les peuples abusés. Ils payent ces mercenaires d’un nouveau genre avec des mots et pour exciter leur ardeur au suicide, ils leur ont insufflé le pire des poisons : La haine.
    Et pendant ce temps, l’Occident se bat contre lui-même pour une définition puérile de la liberté.
    Partout montent les clameurs de ces peuples qui rêvent de revivre enfin la prodigieuse épopée scandée par le choc des cimeterres et dont les fastes illuminent encore la nuit des temps… Partout ces cris qui menacent l’Occident, l’invectivent et le vouent à la mort. La vieille prédiction de Kipling devient une réalité redoutable : « Voici que montent les multitudes à l’assaut de la passe de Khaybar… » Et pendant ce temps, pendant que s’accélère cette frénésie des peuples acharnés à assassiner l’Occident comme pour se venger d’avoir reçu de lui la vérité qui prête une force gigantesque à leur faiblesse millénaire, l’Occident se bat contre lui-même pour une définition puérile de la liberté.
    Et voilà les barbares qui frappent aux frontières, les peuples loups qui grondent aux lisières des bois. Pressés de courir à leur tour la grande aventure de la civilisation et exaltés par la présomptueuse conviction qu’ils détiennent des recettes miraculeuses, ils négligent les trésors de l’héritage. Ils veulent tout détruire, tout raser pour tout recommencer sur les décombres d’un passé qu’ils haïssent parce qu’ils ne le comprennent pas.
    Et ils tentent d’imposer leur loi par l’assassinat et la terreur à des sociétés qui ont su dissiper ces cauchemars depuis si longtemps qu’elles n’en imaginent plus l’éventuel retour. Voilà qu’enchaînées par les règles qu’elles ont accumulées pour se prémunir contre les excès de leur propre colère, les sociétés stupéfaites s’abandonnent aux coups que leur portent des colères inconnues. Et voilà que s’écroule la civilisation parce que les barbares puisent dans son raffinement, ses complications et son indulgence, la seule force qui rend leurs débordements irrésistibles. Ils retrouvent naturellement le plaisir d’égorger sachant combien timide sera la répression. Jamais les passions déchaînées n’ont fait autant de ravages, semé autant de morts… Jamais on n’a assassiné autant d’hommes au nom du bonheur de l’humanité… Jamais le mot de Malaparte n’a été plus juste : Jamais on n’a couché autant de Christs dans les charniers du monde ! Et nous, pauvres occidentaux… pauvres Européens, timorés, craintifs et désunis (l’intervention esseulée de la France au Mali en est une preuve suffisante), sommes en passe de perdre cette ultime guerre qui nous est imposée parce qu’irrémédiablement condamnés à capituler au nom de la défense de la civilisation qui n’est autre qu’un suicide devant un assaut qui en nie l’essentiel.
    Soljenitsyne a écrit : « Toute notre vie là-bas, nous a appris qu’il existe un seul moyen de résister à la violence : c’est la fermeté ! »
    Dans la lutte contre la subversion et le terrorisme, rien n’est plus important que l’application d’une politique de défense préventive ferme et impitoyable à l’égard des adversaires de la Nation. Celui qui sème le vent doit récolter la tempête.

    Contact E-mail : joseph.castano0508@orange.fr

  • Le Qatar financerait les groupes islamistes du Nord Mali !

    Le Qatar, c’est ce petit pays qui rachète la France morceau par morceau, comme nous avons déjà eu l’occasion de le manifester sur ce site.

    En juin dernier, l’hebdomadaire satirique français “Le Canard Enchaîné”, citait une source de la Direction du renseignement militaire français (DRM) selon laquelle le riche émirat gazier du Qatar,  le prince al-Thani, financerait les groupes islamistes qui avaient pris le contrôle de l’Azawad, dans le Nord-Mali.

    Selon cette source, « les insurgés du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA indépendantiste et laïc), les mouvements Ansar Eddine, Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao) ont reçu une aide en dollars du Qatar ».

    Au début de l’année, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) aurait transmis plusieurs notes à l’Élysée, informant la présidence des « activités internationales » du Qatar. Apparemment sans grand effet, le prince al-Thani étant un grand allié de l’ancien président français Nicolas Sarkozy.

    Cette hypothèse paraît aujourd’hui confirmée par le Figaro. Le 20 janvier dernier, celui-ci évoquait l’équipement des djihadistes, auteurs de l’attaque du site gazier d’In Amenas : «On a trouvé parmi leurs kalachnikovs un modèle typiquement ­libyen, l’AK104, confie une source proche des militaires. Mais aussi des roquettes F5, petits modèles apparus pendant la guerre en Libye.» Leurs tenues aussi venaient de Libye : «Il s’agit de celles données par le Qatar aux rebelles du CNT (Conseil national de transition), reconnaissables à leur couleur ».

    Nous admettons donc nous être trompés en constatant que le Qatar rachetait la France morceau par morceau : manifestement, avec son argent et ses jeux d’alliances, il semble vouloir acheter la terre entière et y asseoir sa domination…

    http://www.contre-info.com/

  • « Du djihad aux larmes d'Allah : Afghanistan, les sept piliers de la bêtise » du Colonel Cagnat

    Lorsque François Hollande s’est adressé aux Français, en novembre dernier, pour les assurer de son engagement à ne pas intervenir militairement au Mali en y envoyant des troupes au sol, on aurait pu penser qu’il avait lu le livre du colonel Cagnat, publié peu de temps avant. Avec une plume de révolté, cet ancien officier supérieur d’infanterie cherche à faire réfléchir son lecteur à travers son expérience de terrain en Asie centrale et sa riche carrière militaire sur les enseignements à tirer de plus de dix ans d’intervention occidentale en Afghanistan. Cet ouvrage, dont Polémia présente ici une recension à ses lecteurs de Bertrand Renouvin, est à verser au dossier de la guerre du Mali. L’auteur redoute, après le départ de Kaboul de l’OTAN, une contagion de la déstabilisation dans les pays voisins. En Afrique, après avoir constaté, suite à la chute de Kadhafi, les désordres survenus au Mali frontalier, ne peut-on pas craindre dans cette ancienne Afrique occidentale française les mêmes phénomènes ?
    Polémia
     

    Colonel d’infanterie, docteur en sciences politiques, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques, René Cagnat s’est établi au Kirghizstan après avoir été attaché militaire dans plusieurs pays de l’Est et en Asie centrale.

     

    L’ouvrage qu’il vient de publier (1) dénonce les erreurs tragiques commises par les Américains en Afghanistan, analyse les conséquences de leur échec et ouvre le débat sur les moyens d’y remédier.

     

    René Cagnat fait partie de ceux qu’on n’écoute pas. Ils sont nombreux dans cette confrérie formée d’hommes et de femmes riches d’expériences et de savoirs toujours généreusement offerts pour le service de la France. En haut lieu, on refuse de les connaître, au mieux on lit leurs notes sans rien en retirer parce qu’elles sortent du cadre assigné. De droite ou de gauche, les dirigeants tiennent un anti-discours de la méthode : ils prennent au sérieux les experts qui sont de leur avis et de leur monde mais récusent sans les discuter les analyses dérangeantes et novatrices. Le coup à jouer, le plan de communication efficace, le respect de la Pensée correcte nationale et mondialisée sont les critères d’une réussite attestée par les éditoriaux du Monde et de Libération.

     

    C’est ainsi que Jacques Chirac et Lionel Jospin et surtout un Nicolas Sarkozy qui a longtemps bénéficié de la complicité du Parti socialiste, ont jeté la France et ses soldats dans le piège afghan. Décisions insensées, qui marquent cruellement la dérive occidentaliste de nos oligarques. Décisions jamais soumises au débat dans notre pays car je sais de source sûre que l’Elysée a pris soin, entre 2007 et 2012, de contrôler étroitement tout ce qui était écrit dans la grande presse sur l’Afghanistan. Bien entendu, les spécialistes pouvaient librement publier des livres et des articles – y compris dans la revue Défense nationale – mais l’audience de Jean-Dominique Merchet (2), de René Cagnat, de Gérard Chaliand (3) restait limitée.

     

    Pourtant, ceux qui ont averti que l’affaire afghane était mal engagée, puis expliqué pourquoi les Américains perdaient cette guerre, étaient dans le vrai. René Cagnat présente et reproduit dans son livre les articles qu’il a publiés depuis 2001. Ce ne sont pas ceux d’un anti-américain : il a espéré que les Etats-Unis joueraient un rôle positif en Asie centrale puis montré comment l’OTAN pourrait se redéployer utilement dans cette région du monde. Ce ne sont pas ceux d’un prophète de malheur : il propose une politique permettant d’éviter que le Très Grand Jeu ne se fasse au détriment de la France et de la grande Europe. C’est pour préparer l’avenir que René Cagnat fustige les sept piliers de la bêtise américaine dont il a pu constater les effets désastreux depuis Bichkek et sur place, à Kaboul :

     

    1/ Le bombardement de l’Afghanistan à partir du 7 octobre 2001 est un acte de vengeance qui consiste à faire payer à des Afghans innocents – surtout des Pachtouns – l’attentat qui a tué les Américains innocents du World Trade Center. « C’est une victoire pour Ben Laden, car les bombes rassemblent les Pachtouns derrière les Talibans dressés contre les infidèles et tenants du devoir d’hospitalité ». Contre Al-Qaïda, c’est une guerre de renseignement qu’il aurait fallu mener.
    2/ Les Américains n’ont pas tenu compte des leçons de leur échec au Vietnam et de l’échec soviétique en Afghanistan : ils ont mené une guerre classique mais la maîtrise du ciel, les systèmes d’armes hautement performants et le contrôle des grandes villes n’ont pas pu détruire les Talibans qui, au contraire, se sont renforcés après avoir abandonné Kaboul.
    3/ Bénéficiant du soutien plus ou moins actif d’une partie de la population afghane, les Talibans ont pu mener leurs opérations à partir de leurs bases au Pakistan, pays allié des Etats-Unis mais qui a mené un double jeu afin d’assurer à terme son influence prépondérante à Kaboul et sur les territoires pachtouns.
    4/ Parce qu’ils ignoraient délibérément les réalités afghanes, les Etats-Unis ont voulu démocratiser à l’américaine un pays musulman composé de peuples différents, dominé par des seigneurs de la guerre et résolument hostile aux agressions étrangères. « Au lieu d’installer un fantoche de plus à Kaboul [le douteux Hamid Karzaï], il fallait recourir à la famille royale autour de Zaher Shah. Avec une restauration véritable de la royauté, il y aurait eu à Kaboul, grâce à l’immense prestige de Zaher Shah, une autorité respectée en mesure de rétablir les subtils équilibres ménageant une paix relative entre les ethnies ».
    5/ Trop faible et mal répartie, l’aide financière n’a pas permis de reconstruire l’Afghanistan selon un plan méthodique de développement. L’aide étrangère est la source d’une immense corruption, qui touche les dirigeants afghans mais aussi les milieux occidentaux.
    6/ L’islamisme a été sous-estimé. Dans les zones tribales, les Talibans ont pu former des fanatiques toujours prêts au sacrifice suprême. « La conception stratégique aussi bien que l’action tactique sur le terrain ont incombé le plus souvent à des responsables et officiers totalement ignorants de l’histoire, de la sociologie, des spécificités de l’Afghanistan et même de l’islam ». Le sursaut d’intelligence incarné par le général Petraeus n’a été qu’une parenthèse sans incidence positive sur le déroulement de la guerre. Au lieu de freiner l’insurrection, les campagnes d’élimination des cadres talibans en Afghanistan et, au moyen de drones, au Pakistan, n’ont fait qu’ajouter la haine à la haine.
    7/ La lutte contre la drogue n’a pas été engagée. Pourtant, les Talibans l’avaient interdite et les contrevenants étaient exécutés. Mais les Américains n’ont pas voulu déplaire à leurs alliés de l’Alliance du Nord, grands producteurs de pavot. Au contraire, à Kaboul en 2003, les milieux bien informés m’avaient affirmé que la CIA encourageait la culture du pavot afin de s’attirer les bonnes grâces des seigneurs locaux. Le résultat de cette brillante politique ? Tout simplement ceci qui est à tous égards accablant : « les narcotiques ont rapporté en 2007 plus de 80 milliards de dollars aux trafiquants afghans qui s’efforcent de « commercialiser » un tonnage d’opium qui est équivalent à 92% de la production mondiale ». En Asie centrale, en Russie, en Europe de l’Ouest, nous constatons les effroyables dégâts engendrés par ce commerce.

     

    Ce que je présente comme un bilan des erreurs, des fautes et des crimes américains a été dénoncé tout au long de la décennie par ceux, civils et militaires, qui avaient appris à connaître et à aimer l’Afghanistan. Décidé par Nicolas Sarkozy pour plaire aux Américains et marquer le retour complet de la France dans l’OTAN, l’envoi en 2009 de soldats français dans des zones très dangereuses fut une aberration couverte, il faut le répéter, par le Parti socialiste : la guerre était manifestement perdue dès 2007 et l’engagement français n’a été précédé d’aucune discussion sur les buts de la guerre, sur la stratégie, sur la tactique, sur la présence de mercenaires, sur le gouvernement du pays. On s’est contenté, à l’Elysée, de reprendre les slogans de la guerre contre le terrorisme alors que nul n’ignore que le terrorisme se combat par les actions de renseignement et les opérations spéciales. L’armée française, qui s’est comportée avec courage et intelligence, sans se livrer aux actes insultants et criminels des Américains, a durement payé les rodomontades qui cachaient l’alignement sarkozyste : au mois d’août 2012, nous déplorions 88 tués et 700 blessés.

     

    Maintenant amorcé, le départ de nos soldats ne doit pas détourner la France de l’Asie centrale. Tels que les présente René Cagnat, les scénarios pour l’Afghanistan sont d’une plus ou moins grande noirceur : constitution d’un narco-Etat par improbable consensus entre Afghans, guerre civile, parachèvement de la domination talibane sur une partie du pays. Il est donc urgent de concevoir une action politique et militaire pour la défense de l’Asie centrale, qui est en continuité territoriale avec l’Europe continentale et qui la pénètre – par exemple au Tatarstan (4).

     

    Quant à cette défense de l’avant, nous avons déjà fait écho aux analyses et aux propositions de René Cagnat, dans l’espoir de susciter un débat public qui n’a pas eu lieu (5). Nous continuons à le demander, car les dirigeants socialistes risquent fort de mettre un terme à notre présence militaire en Asie centrale sous prétexte d’économies budgétaires, en laissant les Etats-Unis faire n’importe quoi.

     

    Les échecs des Américains au Vietnam, en Irak, en Afghanistan, prouvent leur incompréhension totale des guerres non-conventionnelles et leur manque d’intérêt pour les nations et les peuples au sein desquels ils déploient leurs troupes. Leur doctrine de la guerre d’anéantissement (6) est à l’opposé de la nôtre, toujours inspirée par le souci politique. Cette opposition radicale des conceptions et des méthodes devrait nous conduire à quitter définitivement l’OTAN et à nous garder de toute action militaire aux côtés des Etats-Unis.

     

    Les affrontements violents qui se sont déroulés en juillet à Khorog , principale ville du Pamir, soulignent le risque de déstabilisation, au Tadjikistan et au Kirghizstan, des zones proches de l’Afghanistan. Notre présence militaire à Douchanbe et nos relations cordiales avec les gouvernements nationaux et avec les troupes russes basées au Tadjikistan et au Kirghizstan devraient permettre des actions communes contre les infiltrations islamistes et les trafiquants de drogue.

     

    Plus généralement, il nous faudrait tracer avec la Fédération de Russie et avec les nations ouest-européennes qui le souhaitent les lignes de défense de l’Europe continentale et une doctrine d’intervention qui, loin de tout occidentalisme, permettrait de protéger et de promouvoir les intérêts communs.

     

    Bertrand Renouvin, http://www.polemia.com/
    Le blog de Bertrand Renouvin
    31/12/2012

     

    Notes

     

    (1) René Cagnat, Du djihad aux larmes d’Allah, Afghanistan, les sept piliers de la bêtise, Editions du Rocher, 2012. Toutes les citations sont tirées de ce livre.
    (2) Jean-Dominique Merchet, Mourir pour l’Afghanistan, Jacob-Duvernet, 2008.
    (3) Gérard Chaliand, L’impasse afghane, L’aube, 2011.
    (4) Cf. ma Lettre de Kazan sur mon blog
    (5) Cf. Entretien avec René Cagnat, Royaliste n° … ainsi que mon éditorial du numéro 1010 « Défendre l’Asie centrale ».
    (6) Cf. mon compte-rendu de l’ouvrage du Général Vincent Desportes : Le piège américain dans Royaliste n° 997, et notre entretien avec Thomas Rabino, pour son ouvrage De la guerre en Amérique, dans Royaliste n° 1017.

     

    Article publié dans le numéro 1020 de Royaliste - 2012

     

    René Cagnat, Du djihad aux larmes d’Allah : Afghanistan, les sept piliers de la bêtise, Editeur : Editions du Rocher, Collection : Documents, Septembre 2012 148 pages

  • Le Jansénisme, de Jansen à la Révolution française (1640-1790)

    Port-Royal
    L’abbaye de Port-Royal-des-Champs, centre du jansénisme au XVIIe siècle (auteur inconnu, XVIIIe).

    Au départ courant catholique rigoriste apparaissant en réaction au molinisme, le jansénisme (du nom de Cornelius Jansen) devint au XVIIIe siècle un courant politique qui occupa le devant la scène publique des années 1710 à 1760, s’érigeant en opposition aux autorités royale et pontificale. En déclin après l’expulsion de leurs ennemis jésuites, les Jansénistes préparèrent et participèrent aux débuts de la Révolution dont l’apport idéologique fut loin d’être négligeable.

    I. De Cornelius Jansen (Jansénius) à la bulle Unigenitus (1640-1713)

    ● Jansénius, le jansénisme et le molinisme

    Cornelius Jansen
    Cornelius Jansen.

    Cornelius Jansen (1585-1638), qui va donner son nom au courant, est né à Acquoy (Pays-Bas) au sein d’une famille catholique. A partir de 1602, il fréquente l’Université de Louvain en proie à une lutte opposant le parti jésuite au parti de Michael Baius lequel prend comme référence doctrinale saint Augustin. Le jeune Jansen s’attache vite à ce dernier parti. Plus tard, il prend en charge à Louvain le collège de Sainte-Pulchérie, résidence des étudiants en théologie néerlandais. Il défend vigoureusement l’Université de Louvain face aux Jésuites qui avaient fondé leur propre école de théologie, se posant en rivale de la Faculté, puis devient évêque d’Ypres en 1635. Il prépare dans le même temps son Augustinus, énorme traité sur la théologie augustinienne, à peine fini à sa mort. Il est publié deux ans après, en 1640, et publié en français une première fois en 1641 et une seconde en 1643. Les Oratoriens et les Dominicains font un bon accueil au traité, au contraire des Jésuites qui s’y opposent vigoureusement.

    Le Jansénisme est assez proche doctrinalement du protestantisme bien que ses adeptes se déclarent parfaitement catholiques. Sa philosophie est profondément austère et pessimiste : insistant sur la corruption profonde de l’Homme et la dépendance complète à Dieu pour le Salut, le jansénisme prône le rejet du monde, ses distractions étant autant de diversions pouvant détourner le chrétien de Dieu. Au contraire, la Compagnie de Jésus, fondée pendant la Renaissance par l’espagnol Ignace de Loyola, est marquée par un certain humanisme. Les Jésuites ont adopté la doctrine de Luis Molina (le molinisme), minimisant le péché originel, et postulant que chaque homme dispose d’une grâce suffisante pour surmonter les basses tentations et mériter le repos éternel. Les deux doctrines s’opposent viscéralement. De plus, alors que les Jésuites sont résolument ultramontains et proches du pouvoir royal (jusqu’à Louis XV, les confesseurs du Roi seront systématiquement jésuites), les Jansénistes, adoptant une tradition « anti-despotique » (qui les fera s’opposer à l’absolutisme royal et l’autorité pontificale) se retrouvent dans le Gallicanisme. L’historien Dale K. Van Kley remarque que la Fronde parlementaire, dirigée contre l’autorité royale, éclate en 1648, soit sept ans après la première publication de l’Augustinus en français : est-ce qu’une pure coïncidence sachant que le jansénisme va par la suite fortement imprégner les magistrats du Parlement de Paris ?

    ● La réaction du pouvoir royal louis-quatorzien

    Le jansénisme est trop proche des positions calvinistes pour ne pas susciter la méfiance du pouvoir royal. Richelieu s’y montre hostile avant son décès. Le conflit est ouvertement déclenché lorsque les religieuses jansénistes de Port-Royal (bastion janséniste) refusent de signer le formulaire du pape Alexandre VII de 1656 rejetant une partie des propositions jansénistes. En représailles, les religieuses sont dispersées dans plusieurs couvents. En 1656-1657, la grande figure janséniste Blaise Pascal rédige ses Provinciales destinées à défendre le janséniste Antoine Arnauld condamné par la Sorbonne pour des opinions jugées hérétiques. Après une période de calme, la lutte reprend à la fin du XVIIe siècle. Une bulle de condamnation du pape est obtenue en 1705, les religieuses de Port-Royal à nouveau dispersées en 1709 et le monastère, l’église et le couvent rasés en 1711.

    En 1713, Louis XIV parvient à obtenir du pape Clément XI la bulle Unigenitus condamnant 101 propositions jansénistes. Cette bulle est une véritable bombe à retardement que laisse Louis XIV peu avant sa mort, qui va empoisonner la vie politique et religieuse du XVIIIe siècle, au point qu’un certain nombre d’historiens parlent du « siècle de la bulle Unigenitus » pour désigner le XVIIIe du point de vue politique et religieux.

    II. L’agitation janséniste de la bulle Unigenitus à l’expulsion des Jésuites (1713-1764)

    Avec la bulle Unigenitus, l’opposition des parlementaires jansénistes au pouvoir royal prend une tournure radicale. Les Jansénistes se posent en défenseurs des principes gallicans face aux ultramontains. Le jansénisme prend dès lors une forte teinte politique (les historiens parlent couramment de « second jansénisme » pour désigner ce courant politique et judiciaire). Les Jansénistes diffusent largement leurs idées dans le public par des libelles et brochures : de 1713 à 1731, plus de mille publications hostiles à la bulle Unigenitus ont été dénombrées. Les Nouvelles ecclésiastiques devient le périodique des Jansénistes, rapidement tiré à 6000 exemplaires et circulant clandestinement à partir de 1728, exemple de réussite d’une presse clandestine.

    ● Des convulsionnaires de Saint-Médard aux billets de confession

    A la mort de Louis XIV (1715), la Régence, en opposition au pouvoir précédent, se déclare favorable au jansénisme et mécontente la papauté. En 1717, le 5 mars, quatre évêques (Soanen, évêque de Senez ; Colbert, évêque de Montpellier ; La Broue, évêque de Mirepoix ; Langle, évêque de Boulogne) déposent à la Sorbonne un acte notarié par lequel ils appellent de la bulle Unigenitus ; dans le clergé, sur un total d’environ 100.000 membres, 3000 se joignent aux quatre évêques et dénoncent la bulle. L’étude de ces appelants permet de dessiner la géographie du jansénisme : le courant est essentiellement confiné au bassin parisien. Le Régent change alors sa position et devient hostile au jansénisme en exilant les appelants, excommuniés par Clément IX en 1718. Le cardinal de Fleury, à son arrivée au pouvoir, maintient la politique de fermeté.

    convulsionnaires
    Convulsionnaires au cimetière de Saint-Médard sur la tombe du diacre François de Pâris (gravure anonyme, 1737).

    Au cimetière de Saint-Médard se produisent alors d’étranges spectacles. Le diacre janséniste François de Pâris, appelant et réappelant, mort le 1er mai 1727 y est enterré. Les miracles se multiplient sur sa tombe : guérisons spectaculaires puis tremblements corporels (à partir de 1730) témoignant de la sainteté du personnage et en quelque sorte de la validité du jansénisme (affaire dite des convulsionnaires de Saint-Médard). Le cimetière est fermé par les autorités en janvier 1732, les sympathisants du jansénisme raillent l’autorité royale : « De par le roi, défense à Dieu / de faire miracle en ce lieu ». Les convulsions ne prennent pas fin pour autant, et gagnent la province, symbolisant la persécution de la « vraie foi ».

    Deux affaires suivent celle des convulsionnaires : l’archevêque de Paris Mgr de Beaumont, fortement hostile aux Jansénistes, désigne en 1749 une nouvelle supérieure à l’Hôpital général de Paris, chasse gardée des Jansénistes qui contrôlaient l’établissement. Cette décision déclenche de violentes protestations et calomnies dirigées contre l’archevêque. Quand le climat s’apaise éclate une nouvelle affaire : l’affaire des billets de confession.

    Il était d’usage d’exiger des billets de confession (attestation remise par le prêtre au chrétien ayant été confessé) pour conférer les sacrements à des personnes mourantes. Plusieurs évêques (comme celui de Laon) recommandent de n’accorder les derniers sacrements qu’aux chrétiens exhibant des billets de confession délivrés par des prêtres non jansénistes (les « constitutionnaires »). Mgr de Beaumont, dans son désir d’extirper le jansénisme de son diocèse, donne des instructions strictes en 1746 à ce sujet. La mort de plusieurs jansénistes sans les derniers sacrements scandalise l’opinion, les derniers sacrements donnant accès au salut éternel. En 1749, ce sont 4000 personnes qui assistent aux obsèques du principal du collège de Beauvais, mort sans recevoir les derniers sacrements. Le Parlement jansénisant se saisit de l’affaire et prétend instruire un procès contre l’archevêque : une grève de 15 mois des magistrats éclate, Louis XV exile les parlementaires, l’affaire s’étend aux Parlements provinciaux jusqu’à l’amnistie générale du 2 septembre 1754, donnée par le roi en échange d’un silence imposé sur les affaires ecclésiastiques. Mais rien n’est réglé. Quant à l’archevêque Mgr de Beaumont, lequel refuse toute conciliation, il est exilé le 3 décembre 1754. Pour l’opinion, l’affaire des billets de confession s’est soldée par la victoire des Parlements.

    ● L’expulsion des Jésuites

    Les Jésuites sont la bête noire des Jansénistes, tout les oppose. Une affaire va donner aux parlementaires jansénistes une fenêtre de tir : l’affaire La Valette. La Valette est le nom d’un jésuite établi en Martinique et qui avait monté une plantation de canne à sucre et entretenait un commerce pour financer des missions. En 1755, au commencement de la guerre de Sept Ans, ledit père jésuite est ruiné par la saisie de ses navires par les Britanniques. Il ne pouvait pas rembourser la dette due à la société commerciale marseillaise Lioncy et Gouffre. L’affaire passe devant le Parlement d’Aix-en-Provence qui condamne La Valette. A ce moment là, les Jésuites hésitent : faut-il rembourser la dette ou faire appel devant le Parlement de Paris ? Ils commettent une erreur qui va leur être fatale : passer devant le Parlement de Paris, le repaire de leurs plus acharnés ennemis qui ne demandaient pas mieux. Le procès commercial se transforme en procès « politique » : les parlementaires estiment que certains règlements des Jésuites sont incompatibles avec les lois fondamentales du royaume.

    En avril 1761, le Parlement demande à examiner la Constitution de la Compagnie de Jésus. Les Jésuites sont accusés de « despotisme », de « régicide » (donnés responsables sans le moindre fondement de l’attentat de Robert-François Damiens contre le roi en 1757) et d’entretenir des doctrines « pernicieuses », voire d’ébranler les fondements de la religion chrétienne. Le 6 août 1762, le Parlement déclare la Compagnie de Jésus « inadmissible par nature dans tout Etat policé ». Louis XV, conseillé par Choiseul et la marquise de Pompadour (amie des philosophes des Lumières), cherche alors à ce moment à se concilier les Parlements pour faire passer ses réformes fiscales et décide de sacrifier – à contre-coeur – les Jésuites. Un édit royal de 1764 supprime la Compagnie.

    L’historien britannique Dale K. Van Kley, dans l’ouvrage de référence The Jansenists and the Expulsion of the Jesuits from France, 1757-1765 (jamais traduit en français), a montré que cette expulsion était avant tout l’oeuvre des jansénistes, et non des philosophes des Lumières comme les historiens l’ont longtemps pensé (même si ceux-ci y étaient également favorables). Le projet d’ « exterminer » l’ordre jésuite était présent dans les écrits jansénistes bien avant l’affaire La Valette.

    III. Des Jansénistes aux « patriotes » (1764-1790)

    Les historiens ont souligné le rôle – direct ou indirect, volontaire ou non – des Jansénistes dans la Révolution. La conjonction de l’opposition janséniste et de l’opposition parlementaire, soutenue par une habile propagande (libelles et pamphlets), ont permis de dresser une partie de l’opinion publique contre l’autorité jugée « tyrannique » du roi. Dale K. Van Kley a montré qu’un grand nombre de pamphlets et brochures « patriotiques » des décennies pré-révolutionnaires sont d’origine ou d’inspiration janséniste. L’avocat Le Paige notamment, a popularisé l’idée, pendant l’affaire des billets de confession, que l’ancienneté du Parlement est supérieure à celle du Roi. Il se prononcera plus tard en faveur de la Constitution civile du clergé. D’autres jansénistes, tels que l’abbé Duguet, Maultro et Mey popularisent les idées de Montesquieu, en particulier l’idée de « despotisme », et entretiennent un climat de contestation. Les parlementaires prétendant représenter la Nation, et les Parlements étant plus anciens que le Roi, on en vient à l’idée que la Nation est supérieure au Roi.

    Jusqu’à la Révolution française, les Parlements adressent remontrances sur remontrances aux édits royaux. Louis XV se résout tardivement à adopter une politique de fermeté. Le chancelier Maupeaou, Terray et le duc d’Aiguillon sont chargés de conduire cette politique. Trois édits de février 1771 suppriment le Parlement de Paris et le remplacent par une nouvelle Cour accompagnée de six conseils supérieurs. La vénalité (vente) et l’hérédité des offices sont supprimées et la gratuité future de la justice introduite. Les protestations sont fortes, mais ce n’est qu’à la mort de Louis XV (1774) que les Parlements sont restaurés : le jeune Louis XVI, soucieux de sa popularité les rappelle. Ces Parlements bloquent les réformes de fond notamment en matière de fiscalité (rappelons qu’en 1786, les seuls intérêts de la dette entament 50 % du budget de l’Etat !). La convocation d’une Assemblée de notables (vieille institution tombée en désuétude) pour faire passer les réformes échoue, et l’opinion en appelle aux Etats généraux.

    Le marquis de Bouillé accuse les Jansénistes du Parlement d’avoir appuyé la demande de convocation des Etats généraux et d’avoir ainsi précipité la chute de la monarchie : « … je croix avec quelque fondement, que ceux qui dirigeaient alors le parlement de Paris (dont quelques-uns, tels que Duqueport et Freteau, étaient à la tête du parti janséniste qui, depuis plus de quarante ans, influençait cette cour [du Parlement], et la gouvernait même depuis l’extinction des jésuites), avaient une politique mieux calculée [que celles des magistrats], et une ambition établie sur des bases en apparence plus solides. On juge même qu’ils cherchaient à appuyer sur les états généraux les principes de l’aristocratie parlementaire qu’ils s’occupaient à établir depuis si longtemps [...]. Ainsi, au lieu d’être effrayés de la convocation des états, ils la demandèrent, persuadés que les membres de la magistrature, répandus en grand nombre dans l’ordre de la noblesse, y domineraient par l’éloquence de plusieurs d’entre eux, et par l’habitude de parler en public qu’avaient la plupart ; en même temps qu’ils se flattaient d’une influence plus grande encore dans le tiers-état par les membres du bureau et des tribunaux subalternes, qui devaient, ainsi qu’il est arrivé, remplir et diriger cet ordre. » (Mémoires du marquis de Bouillé, Berville et Barrière, 1822, 2e éd., pp. 64-65).

    Le 13 juin 1789, trois députés du clergé quittent les rangs de leur ordre pour rejoindre le tiers. Ces trois curés sont rejoints le lendemain par six autres (avec l’abbé Grégoire) et deux jours plus tard dix autres. Le 19 juin, 149 députés du clergé, soit une majorité, la plupart curés, votent le ralliement à ce qui est désormais l’ « Assemblée nationale ». Le 27 juin, Louis XVI ordonne aux autres députés du clergé et de la noblesse de rejoindre cette Assemblée nationale. Jacques Jallet, l’un des trois premiers députés du clergé à avoir fait défection en en entraînant deux autres, est janséniste, tout comme Grégoire qui le rejoint le lendemain.

    Les Jansénistes de l’Assemblée nationale prennent une part active dans la rédaction de la Constitution civile du clergé et la défendent dans les débats : « Comme Charrier de la Roche, les jansénistes sont les premiers à défendre publiquement la Constitution civile dans le vaste débat qui l’accompagne, y compris le serment controversé qu’elle exige des clercs. » (Dale Van Kley, Les Origines religieuses…, p. 519). Cette Constitution civile du clergé va opérer une véritable rupture dans la Révolution en refondant l’organisation de l’Eglise gallicane, laquelle va se diviser en clergé constitutionnel et clergé réfractaire. Elle réduit à néant l’influence pontificale et soumet les évêques et curés à l’élection (entre autres). L’abbé Sieyès s’en prend de façon claire à ceux qui « semblent n’avoir vu dans la Révolution, qu’une superbe occasion de relever l’importance théologique de Port-Royal et de faire l’apothéose de Jansénius sur la tombe de ses ennemis. » La grande majorité du clergé janséniste se range du côté constitutionnel.

    Les Jansénistes, largement minoritaires, se sont faits dépasser par la suite par les plus radicaux des révolutionnaires. Il n’aurait tenu qu’aux Jansénistes, la monarchie aurait été maintenue et il n’y aurait pas eu de politique de déchristianisation. Quelques Jansénistes se sont par ailleurs opposé dès le départ à la Révolution, et beaucoup finiront par prendre le chemin de l’exil. Le Jansénisme, déjà en déclin en 1789, ne survivra pas à la Révolution française.

    http://histoire.fdesouche.com

    Bibliographie :
    BEAUREPAIRE Pierre-Yves, 1715-1789. La France des Lumières, Paris, Belin, 2011.
    HILDESHEIMER Françoise, Le Jansénisme. L’histoire et l’héritage, Paris, Desclée de Brouwer, 1992.
    VAN KLEY Dale K., The Jansenists and the Expulsion of the Jesuits from France, 1757-1765, Yale University Press, 1975.
    VAN KLEY Dale K., Les Origines religieuses de la Révolution française (1560-1791), Paris, Seuil, 2006.

  • Lettre ouverte à Mohamed Moussaoui – par Michel Delenclos

    «Salamalikoum» (Bonjour)
    Le 12 janvier 2012, l'hôte de l'Élysée annonçait: «La France, à la demande du président du Mali et dans le respect de la Charte des Nations unies, s'est engagée pour appuyer l'armée malienne face à l'agression terroriste qui menace toute l'Afrique de l'Ouest.».
    Cela dit, vous vous êtes réjoui de cette déclaration car, selon vous, le chef de l'État évite : « à juste titre...de qualifier d'islamistes les éléments terroristes visés par l'intervention… Le CFCM salue cette précaution utile et nécessaire du président de la République dans le choix des mots, écartant ainsi tout amalgame et toute confusion entre islam et terrorisme...». 
    Désolé, mais pour ce qui me concerne, le suffixe «isme» est pertinent et il me parle: islamisme, mouvement politico-religieux qui préconise l'islamisation radicale, l'application des lois islamiques aux institutions, au droit, etc. Ce terme est d'autant plus pertinent que ces «terroristes» se revendiquent, eux-mêmes, comme tels: Front islamique du salut «FIS», Groupe islamique armé «GIA», Al Qaïda au Maghreb islamique «AQMI».
    «Terroristes ou terrorisme», de par le monde et en tout temps, toute forme de terrorisme s'est exprimée pour le malheur d'innocents, de femmes et d'enfants devenus des objets. Dénoncer le terrorisme islamique c'est l'identifier, l'isoler et l'incriminer comme tel. Alors, je vous propose, Monsieur Moussaoui, lors d'un prêche ou publiquement, de faire cette fois-ci le choix des acteurs (et non pas des mots), des responsables incontestables et, de sommer ces terroristes de ne plus se revendiquer de l'islamisme «écartant ainsi tout amalgame et toute confusion entre l'islam et terrorisme», selon vos propres termes. Adressez-vous à ces «saints» pour leur rappeler que Allah est amour, tolérance et paix. Comme président du Conseil français du culte musulman «CFCM» et comme membre de la Commission nationale consultative des Droits de l'homme «CNCDH» qui, en son sein rappelle les principes élémentaires de la civilisation, je veux croire que vous serez entendu. Et puis, toute ambiguïté disparaîtra, votre posture s'affermira et vous serez mieux compris de tous, davantage écouté.
    J'étais enseignant en Algérie et j'ai aimé les enfants qui m'étaient confiés, tous les enfants qui me le rendaient bien, tout comme leurs parents qui me disaient: «Ah Kouhia, tu es bon comme la mie de pain.». Alors, lorsque je vois cette photo de classe, prise récemment en Algérie, je suis révulsé. Pas de religion dans l'enseignement scolaire. En dehors. Dehors.
    Photo publié sur le site «Soleil d'Algérie»
    Accompagnant cette photo (ci-contre), voici ce que l'éditorialiste algérien, Benchenouf Djamaledine, exprimait: «On est foutus les gars!».
    Bientôt, ils vont les prendre au berceau. Certains, en regardant cette scène, vous diront «ma cha allah! (comme Allah veut, traduction de l'auteur). Ils oublient juste, qu'à cet âge-là, l'esprit de l'enfant est une page blanche, où on peut inscrire ce qu'on veut, n'importe quelle religion, et n'importe quoi. 
    C'est juste prendre possession d'une innocence, et la formater de la même manière que nous avons nous même été cintrés au même âge et, ainsi de suite jusqu'à ce que mort de la conscience vive s'ensuive. Cela s'appelle du conditionnement. De l'endoctrinement. Et, le pire, est que ce qu'on fourgue à ces gosses, c'est juste de faire comme les aînés, d'adopter leurs mêmes attitudes, faussement dévotes, pour tromper l'ennemi, pour tromper Dieu lui-même. Parce que, dans ces attitudes hypocrites, il y a tout ce qu'on veut, sauf de la foi.»
    Nier le terrorisme islamique, c'est nier et renier ces enfants déjà sacrifiés. Et cela, c'est du terrorisme.
    Non, je ne peux comprendre que vous vous félicitiez qu'un président, qui s'est dit «normal»*, lequel en adoptant votre rhétorique, nie l'Histoire, nie les réalités et abandonne ces enfants condamnés dès le berceau. Séparez le bon grain de l'ivraie.
    «Assalami aalaykum» M. Mohamed  Moussaoui. (la paix soit avec vous, traduction de l'auteur)

    (*) Si, en 2004, pour «Paris-Match», V. Trierweiller avait établi un portrait de «l'homme normal», c'est le récit de Kader Arif qui rapporte que, le 08.12.2010 à Alger, sortant d'une visite de la basilique Notre-Dame-d'Afrique, Hollande a lâché spontanément aux quelques journalistes présents : « Le temps d'un président normal est venu… »

    http://www.francepresseinfos.com/

  • Le combat d’une communauté menacée de génocide

     

    Il doit être effectivement « politiquement incorrect » de dénoncer et montrer le sort réservé aux chrétiens du Nigéria qui refusent de se soumettre.C’est une lutte à mort entre islamistes radicaux et catholiques nigériens. Après le Nigéria, quels pays vont-ils subir le même sort? Où sont les organismes défenseurs des droits de l’homme ? Pourquoi tous les partis politiques français, quels qu’ils soient, pratiquent-ils l’omerta? Le Nigéria, moins important que la Syrie ou la Libye ? Au Nigéria , des chrétiens sont brulés vifs: un holocauste monstrueux devant l’indifférence internationale.
    METAMAG publie, fidèle à sa ligne éditoriale qui est d’informer hors des sentiers battus du « politiquement correct » ,le cri d’alarme du père espagnol Juan Carlos Martos, du secrétariat des Missionaires Clarettiani. JP
    « En publiant cet impressionnant document  sur Facebook ( voir le document inséré dans l’article NDLR), j’ai prétendu dénoncer  publiquement sur le plan international, certains évènements monstrueux, complètement réduits au silence par les médias de communication de masse ; un véritable génocide tellement monstrueux et brutal comparable aux épisodes les plus odieux et abjectes des camps d’extermination nazis.
    Document du Père Juan Carlos Martos
    À ma grande surprise, facebook me critique pour la publication de ce document graphique, comme une dénonciation de l’Holocauste dont souffre les chrétiens au Nigeria depuis plus de 10 ans. Conformément à la politique de sécurité de ce réseau « social », la photographie a été classifiée comme matériel « pornographique », « violent » ou « inapproprié » et pour cette raison, me punit en m’interdisant de télécharger une quelconque image durant une semaine. Et me menace d’actions drastiques si je persiste à vouloir intenter dénoncer par des documents, les horribles violations des droits de l’homme au Nigeria.
    Cette procédure des responsables, (facebook-Espagne) je suppose, est une atteinte à la liberté d’expression et une insulte éhontée aux 500 victimes (uniquement dans cet épisode brutal) massacrées par la terreur islamique du simple fait d’être chrétien.
    J’ai pensé que ce réseau social, né aux Etats-Unis, ne plierait pas le genou devant la terreur. Surtout après avoir souffert dans leur chair la macabre attaque du 11/9, comme nous celle du 11-M, toutes victimes de la fureur sauvage et folie de la terreur islamique.
    Cela semble incroyable, en Espagne, un Etat démocratique de droit – où il est garanti par la constitution de la liberté de pensée, d’expression et de religion (Art.16 et 20 CE)-on tente de museler les citoyens par le biais de menaces et de coercition, affaiblissant sa liberté d’expression, considérant comme « inapproprié » un document graphique (pas un photomontage) qui reflète une réalité brutale dans toute sa rigueur.
    Le Nigéria débarrassé de ses chrétiens
    Au contraire, les administrateurs de facebook Espagne, devrait féliciter cette plainte publique – faite avec l’intention que cette barbarie ne sera jamais répétée et que les coupables soient punis – parce que c’est un droit et un devoir du citoyen : un service à la société, l’objectif ultime, je suppose, de n’importe quel réseau « social » qui se vante.
    En effet si les meurtres continuent, c’est en grande partie parce que la vérité est toujours cachée au peuple souverain, pour qu’il ne la connaisse pas et puisse s’ « indigner »: le silence complice de la plupart des médias de communication mène à l’indifférence de la communauté politique internationale devant cet Holocauste monstrueux.
    Sans oublier la lâcheté installée dans le monde occidental face au terrorisme islamiste. Entre nous, une conséquence de plus de la stupide « Alliance des civilisations »: un autre incident regrettable de Rodriguez Zapatero, notre célèbre ancien président du gouvernement. Pouvez-vous imaginer la réaction de l’organisation terroriste islamique dans le cas(impossible) d’un massacre de musulmans aux mains des chrétiens dans une mosquée? comment et combien de ces belligérants auraient les couvertures de nos médias condamnant les faits? »
  • Les complicités djihadistes entre le Mali et le Nigéria

    Le combat du Mali contre les islamistes, avec l'aide de la France et bientôt d'une force africaine remet le projecteur sur l'insurrection djihadiste Boko Haram, toujours obscure au Nigeria, et sur les liens entre les extrémistes des deux pays.

    Le Nigeria compte envoyer 1.200 hommes au Mali et prendre le commandement de la Mission internationale au Mali (Misma), mais le pays est menacé sur son propre sol par le groupe extrémiste, surtout dans le nord.

    Si les groupes armés islamistes liés à Al-Qaïda ont établi des sanctuaires dans le Nord au Mali, la situation est cependant très différente au Nigeria. Ce pays le plus peuplé d'Afrique, premier producteur de pétrole du continent, combat Boko Haram dans sa forme actuelle depuis 2010, mais on en sait très peu sur la structure de ce groupe et sur ceux qui le dirigent, leurs revendications ayant déjà changé plusieurs fois.

    Les islamistes nigérians se sont concentrés jusqu'à présent sur leur pays, tuant des chrétiens et prenant pour cible des symboles du pouvoir au cours de fusillades et d'attentats. Ils n'ont pas le contrôle d'une partie du territoire comme c'est le cas au Mali.

    De plus, Boko Haram est divisé en plusieurs factions et des bandes criminelles se font passer pour lui. On pense également que le mouvement dispose de complicités dans le monde politique.

    Néanmoins, le chef de la faction principale de Boko Haram, Abubakar Shekau, a exprimé récemment son soutien pour les djihadistes dans le monde.

    Un ou plusieurs groupes dissidents de l'organisation sont soupçonnés d'être derrière les enlèvements de ressortissants français, italiens, britanniques et allemands dans le nord du Nigeria, une tactique largement utilisée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

    "Nous avons des indications très claires d'une collaboration entre les différentes organisations" djihadistes, a déclaré récemment le général Carter Ham, chef du commandement américain pour l'Afrique, en faisant référence aux groupes extrémistes sur le continent africain.

    "Nous pensons que Boko Haram reçoit un soutien financier et probablement des entraînements et des explosifs, de la part d'Aqmi, et la relation va dans les deux sens", a-t-il ajouté. Le général Azubuike Ihejerika, chef de l'armée de Terre, a aussi évoqué jeudi des informations selon lesquelles des membres de Boko Haram se seraient entraînés au Mali.

    Les experts débattent du niveau de coopération entre Boko Haram et les groupes proches d'Aqmi.

    Certains ont aussi évoqué la présence de combattants de Boko Haram au Mali ces derniers mois, mais il est très difficile de déterminer s'il s'agit bien de membres du groupe nigérian et non de mercenaires.

    Des Africains qui avaient combattu en Libye aux côtés de Mouammar Kadhafi se sont notamment retrouvés dans le nord du Mali, selon des experts, et des armes illégales ont pris le même chemin.

    "Des Noirs Africains qui travaillaient en Libye ont quitté la Libye (...), on peut imaginer le fait de participer à un groupe armé comme une opportunité financière", selon Gilles Yabi, directeur du projet Afrique de l'Ouest pour l'International Crisis Group.

    Mais la nature nébuleuse de Boko Haram rend plausible la présence de certains de ses membres aux côtés des combattants du nord du Mali.

    "Je ne serais pas surprise si certains des membres les plus radicaux de Boko Haram avaient pris les armes (au Mali)", estime Virginia Comolli, de l'Institut international d'études stratégiques basé à Londres.

    Les États-Unis ont référencé trois islamistes nigérians sur la liste des "terroristes à l'échelle mondiale", mais Boko Haram n'y figure pas, en tant que tel, notamment parce que le groupe reste toujours focalisé sur le Nigeria, et que sa nature reste floue.

    Avec la guerre au Mali, certains s'inquiètent du risque que d'éventuels combattants islamiques nigérians au Sahel feraient peser sur le pays à leur retour au pays.

    "Une fois rentrés au Nigeria, ils pourraient ramener avec eux de nouvelles perspectives", pense Mme Comolli.

    Avec AFP http://www.francepresseinfos.com/

  • Le catholicisme, combien de divisions ?

    Au cours du XXe siècle, les catholiques français ont irrigué les mouvements politiques, de droite comme de gauche, du Sillon au CDS, en passant par l'Action française et le PSU.
    La compréhension du rapport actuel des catholiques français avec la politique nécessite de remonter historiquement au moins au Ralliement de 1893, c'est-à-dire à la possibilité donnée par Léon XIII aux catholiques français, un siècle après la Révolution française, d'accepter le régime républicain, jusque-là logiquement assimilé à la franc-maçonnerie et à l’anticléricalisme par la papauté et la plus grande partie du clergé. Paradoxalement, le Pape du catholicisme social (élaboré par les Légitimistes français) et de l'encyclique Rerum Novarum, cédait ainsi aux sirènes républicaines chères aux catholiques « libéraux » (c'est-à-dire de gauche) héritiers de Lamennais. De nombreux royalistes seront ainsi à l'origine de la démocratie chrétienne en France !
    Action Française contre Sillon
    Ainsi, alors que la grande majorité des royalistes français va se rassembler derrière l'Action française (qui ne fut jamais un mouvement confessionnel) de Charles Maurras, créée en 1899, les catholiques « ralliés », groupés autour des députés Albert de Mun et Jacques Piou, créent en 1901 l'Action libérale populaire (conservatrice), tandis que les plus avancés rejoignent le Sillon de Marc Sangnier, fondé en 1894.
    En 1905, la séparation de l’Église et de l’État cause un nouveau traumatisme chez les catholiques français, les relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège étant suspendues de 1904 à 1921, ce qui n'empêche pas la papauté d'intervenir dans les choix politiques des catholiques.
    Ainsi, saint Pie X condamne le Sillon en 1910, avant que l'Action française ne soit à son tour sanctionnée par Pie XI en 1926 (la condamnation sera levée par Pie XII en 1939). L'Histoire retiendra de cette période la lutte entre le croyant Sangnier et l'agnostique Maurras pour séduire la jeunesse intellectuelle catholique.
    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, l'Action libérale cède sa place au centre droit au Parti Démocrate Populaire (PDP), fondé en 1924, qui voit émerger les figures de Francisque Gay ou Georges Bidault. Ne dépassant pas une vingtaine de députés, le PDP diffuse ses idées à travers le quotidien L'Aube et la revue La Vie catholique (devenu de nos jours La Vie). Plus à gauche, pour remplacer le Sillon, Marc Sangnier a fondé dès 1912 la Jeune République, d'obédience socialiste, qui soutiendra ultérieurement le Front populaire.
    L'année 1924, celle de l'arrivée au pouvoir du Cartel des gauches voit aussi la création de la Fédération Nationale Catholique (FNC) du général de Castelnau, très conservatrice mais qui refuse de s'organiser en parti politique et de se prononcer sur la nature du régime. Elle aura pour orateurs, jusqu'en 1940, des députés comme Philippe Henriot ou Xavier Vallat. Pour autant, le général de Castelnau et son bras droit, le colonel Navel, se montreront critiques à l'égard du gouvernement de Vichy et très hostiles à toute forme de collaboration avec l'Allemagne. Le journal de la FNC, France Catholique, paraît toujours aujourd'hui.
    Du MRP à l'UDI : centrisme et construction européenne
    A la Libération, en 1944, le Mouvement Républicain Populaire (MRP), successeur du PDP, devient, toujours au centre-droit, l'un des principaux partis politiques français. Obtenant aux élections législatives jusqu'à 28 % des voix (en juin 1946), il a pour emblème la Croix de Lorraine et le bonnet phrygien.
    Ses chevaux de bataille sont la liberté scolaire (la défense de l'enseignement libre) et la construction européenne, prônée par l'un de ses principaux dirigeants, Robert Schuman, les autres étant Henri Teitgen, Pierre Pfimlin, André Colin et Jean Lecanuet. Le MRP s'effondre après l'instauration de la Ve République en 1958, passant sous la barre des 10 %. Après son succès personnel en 1965 (plus de 15 % à l'élection présidentielle), Lecanuet le transforme en Centre Démocrate, puis en Centre des Démocrates Sociaux (CDS) qui co-fonde l'UDF en 1978, avec le Parti républicain de Valéry Giscard d'Estaing. Les héritiers du CDS se retrouvent aujourd'hui au Modem (François Bayrou), à l'UDI (Jean Arthuis, Pierre Méhaignerie) à l'UMP (Christine Boutin et son parti associé, le PCD).
    Aux sources de la Deuxième gauche
    Du côté socialiste (voire communiste), les catholiques ne sont pas inactifs : ce sont eux (via la Jeunesse Etudiante Chrétienne, ou JEC) qui font basculer à gauche l'UNEF, alors seul syndicat étudiant, au milieu des années 1950. De même, ils font éclater la CFTC en 1964 et fondent le syndicat CFDT.
    De son côté, toujours aussi faible politiquement, le mouvement de Sangnier, Jeune République, intègre en 1957 l'Union de la Gauche Socialiste (UGS), puis en 1960 le PSU de Michel Rocard, parti qui se sabordera en 1990. Toute cette mouvance socialiste autogestionnaire et anticolonialiste animera et irriguera ce que l'on appellera la Deuxième gauche, autour de personnalités intellectuelles comme Jacques Julliard et de journaux comme Témoignage chrétien (qui vient de cesser de paraître). Elle est aujourd'hui en nette perte de vitesse.
    Renouveau à droite ?
    Partis de notables, le CNIP de Pinay ou l'UDR gaulliste n'étaient pas à proprement parler des partis catholiques, même si les catholiques étaient nombreux en leur sein.
    Au Front National s'organisera au milieu des années 1980 une aile nationale-catholique autour du Centre Charlier animé par Bernard Anthony (qui a depuis quitté le FN), de sensibilité traditionaliste. Tout en reconnaissant les racines chrétiennes de la France, Marine Le Pen insiste aujourd'hui sur l'orientation laïque du FN.
    Enfin, le MPF de Philippe de Villiers, fondé en 1994 et qui compte encore aujourd'hui trois parlementaires en Vendée, demeure sociologiquement et par les valeurs qu'il défend un parti catholique.
    Jacques Cognerais monde & vie 15 janvier 2013

  • Allemagne : un homme de gauche contre l’islamisme

    BERLIN (NOVOPress) - C’est l’histoire d’un homme qui avait passé toute sa vie dans le politiquement correct le plus irréprochable et qui, tout d’un coup, bien malgré lui, bascule dans le camp des méchants. Daniel Krause (ci-dessus), 32 ans, docteur en sociologie, était professeur de sciences politiques dans un lycée de Dortmund. Il se définissait comme un homme de gauche, votant pour les Verts, homosexuel déclaré, militant de la cause animale. C’était un habitué des manifestations « antifascistes ». Rien que de hautement respectable.

    Las, en juin 2012, Daniel Krause est allé manifester à Cologne contre un grand rassemblement salafiste (baptisé poétiquement « Premier Congrès islamique de la paix »). La manifestation était organisée par le mouvement citoyen Pro NRW / Pro Köln, « contre l’islamisation de l’Allemagne ». Les participants étaient très peu nombreux : quelques dizaines en face de trois cents salafistes. Daniel Krause a pris la parole – selon lui, quelqu’un lui a tout simplement tendu un porte-voix et il a improvisé un petit discours.

    Il a déclaré qu’il était de gauche, qu’il n’était pas électeur de Pro NRW, mais que « comme homosexuel déclaré, il avait plus peur en Allemagne des islamistes que des nazis ». « J’ai été si souvent menacé par des islamistes, a-t-il expliqué. Les parents islamistes veulent influencer l’enseignement dans les écoles, comme professeur, je peux souvent le dire. Mon expérience est que l’islamisme est le plus grand danger, alors que l’extrémisme de droite est ce que tout le monde combat aveuglément, sans réfléchir ».

    La vidéo de la manifestation a été publiée sur internet. Daniel Krause a été reconnu et dénoncé par le site « antifasciste » Indymedia, qui a publié sa biographie complète, ses coordonnées et même une photo de classe avec ses élèves. La presse s’est immédiatement emparée de l’affaire. Trois jours après, Daniel Krause était suspendu de son enseignement, tandis qu’une procédure disciplinaire était lancée contre lui. Celle-ci a finalement été abandonnée mais le professeur, qui a reçu de nombreuses menaces de mort et a dû vivre dans la clandestinité (« je ne pouvais plus sortir dans la rue ni aller travailler », raconte-t-il), n’a toujours pas pu reprendre son enseignement.

    Daniel Krause a pendant ce temps écrit un livre, à paraître en mars : Comme homme de gauche contre l’islamisme. Un professeur gay montre du courage. Dans deux interviews, à la Preussische Allgemeine Zeitung lundi dernier, et aujourd’hui au Citizen Times, il a expliqué sa démarche.

    Pour lui, « l’islamisme est le troisième grand mouvement totalitaire après le national-socialisme et le communisme. L’islamisme est aujourd’hui à l’offensive dans le monde entier. De plus en plus de jeunes, allemands comme immigrés, tombent dans cette idéologie qui méprise la dignité humaine ».

    Contre l’islamisme, il se réclame des « valeurs de gauche » que sont « l’égalité des droits entre homme et femmes, entre homosexuels et hétérosexuels, l’absence de violence dans l’éducation des enfants, et la séparation de l’État et de la religion ». Il se dit « reconnaissant à la génération de mai 68, qui a établi ces valeurs de gauche en Allemagne ». « C’est à ces valeurs que je dois, en tant qu’homosexuel, de pouvoir vivre aujourd’hui dans l’égalité des droits. Je ressens donc comme une préoccupation “de gauche” le fait de m’engager pour défendre notre société moderne et contre l’islamisme. Je m’appuie aussi sur mes expériences d’homme de gauche pour montrer les contradictions de la gauche. Nous trahissons les valeurs que nous avons conquises avec peine, nous les livrons à nos pires ennemis et nous louons même ceux-ci comme “un enrichissement multiculturel” ».

    Daniel Krause dénonce particulièrement ceux qui prétendent parler au nom des homosexuels. « Le Vert gay Volker Beck [député au Bundestag, porte-parole pendant des années de l’association allemande des gays et lesbiennes, N.d.N.] appelle régulièrement à des manifestations contre l’Église catholique. Lors de la visite du Pape à Berlin [en septembre 2011], 10.000 personnes ont ainsi manifesté contre l’homophobie au Vatican. Mais quand 5.000 islamistes homophobes et en plus prêts à la violence tiennent leurs congrès ici, Volker Beck se tait. »

    Daniel Krause s’attend du reste à ce que l’islam tienne de plus en plus de place dans la vie politique allemande, en commençant par les élections de cette année. « Les musulmans sont devenus pour les grands partis une importante clientèle électorale ».

    En face, il ne croit pas à une alliance entre « critiques de l’islam » de droite et de gauche, du moins en Allemagne. Selon lui, Pro Köln « grouille de nazis camouflés et dégoûtants, même si on ne s’en aperçoit pas au premier coup d’œil ». « Les critiques de droite, ou chrétiens conservateurs, de l’islam se servent d’une religion contre l’autre. Ils diabolisent souvent l’Islam, tandis qu’ils font l’apologie unilatérale du christianisme. Je trouve cela intolérant. Un homme de gauche est équilibré. Je critique aussi régulièrement le Pape. Le Coran et la Bible sont au même titre misogynes et homophobes ».

    L’idéal de Daniel Krause est aux Pays-Bas, en la personne de Geert Wilders qui « continue la ligne de Pim Fortuyn. Il défend les droits des femmes et des gays contre l’Islam, sans faire l’apologie du christianisme. Avec Wilders, quelqu’un de gauche peut coopérer ». « L’Allemagne a à apprendre de la Hollande. Nous devons ici aussi défendre la tolérance occidentale contre l’intolérance islamiste ».

    http://fr.novopress.info

  • Quand le “Collectif Contre l’Islamophobie en France” abuse de Photoshop…

    PARIS (NOVOpress) - Depuis plusieurs mois, le “Collectif Contre l’Islamophobie en France” (CCIF) s’est fait une spécialité de dénoncer une prétendue haine contre les musulmans qui secouerait la société française. Se faisant, cette association (par ailleurs financée par le richissime Georges Soros, jamais loin des initiatives visant à attaquer la civilisation européenne) n’a pas manqué de s’en prendre à plusieurs reprises aux Identitaires. Ainsi encore tout récemment, en commentant la plainte déposée par Génération Identitaire contre Harlem Désir.

     

    Le porte-parole du “Collectif Contre l’Islamophobie en France”, Marwan Muhamad, se garde cependant bien de rappeler ce qu’il disait à la mosquée d’Orly le 4 août 2011 : « Qui a le droit de dire que la France dans trente ou quarante ans ne sera pas un pays musulman ? Qui a le droit ? Personne dans ce pays n’a le droit de nous enlever ça. Personne n’a le droit de nous nier cet espoir-là. De nous nier le droit d’espérer dans une société globale fidèle à l’Islam. Personne n’a le droit dans ce pays de définir pour nous ce qu’est l’identité française. » Propos qu’il avait pourtant voulu cacher, créant ainsi la polémique avec les Identitaires et notamment Fabrice Robert, le président du Bloc identitaire.

    Clairement, le CCIF affiche ainsi son programme : le projet d’une France islamisée ! Et pour mener ce projet à bien, toute propagande peut être utilisée. Les commentateurs du site Fdesouche.com ont ainsi remarqué que dans l’image promotionnelle du CCIF en vue d’obtenir des adhésions, censée représentée un cimetière musulman horriblement profané, beaucoup d’images étaient totalement fausses ! Le (très mauvais) graphiste ayant réalisé ce petit montage propagandiste a laissé des tombes et des tags à moitié transparents.

    Nous vous laissons juger par vous-mêmes de cette photo truquée (ci-dessus), qui sans aucun doute en dit long sur la probité de ce CCIF dont le porte-parole Marwan Muhamad dans la droite ligne des propostenus  à la mosquée d’Orly le 4 août 2011…

    http://fr.novopress.info