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religion - Page 256

  • Centrafrique : pays chrétien en 2012, islamique en 2013 ?

    L'actuel président Bozizé et ses partisans
    Ce qu'il se passe en ce moment en République Centrafricaine est effarant. Ce pays de 4,5 millions d’âmes, a obtenu son indépendance de la France en 1960, gardant une forte imprégnation de notre culture, gardant le français comme langue officielle, à côté du sango, langue véhiculaire.
    Sur le plan religieux, 80% des centrafricains se disent chrétiens, 10% animistes et 10%... musulmans.
    Pourtant, ce qui est en train de se passer dans ce pays dépasse en vitesse tous les processus d'islamisation forcée qu'ont connu dans le passé les 57 pays maintenant 100% musulmans.
    Profitant de l'élan des « révolutions » arabes, une « rébellion », sous la forme de bandes armées musulmanes locales soutenues par des puissances islamiques étrangères, comme le Tchad, le Soudan, la Libye, infiltre le pays désarmé afin de semer le chaos... et la charia (loi islamique).
     
    LE DILEMME
     
    Face à la dégradation de la situation (attaque de l’ambassade de France, menaces éventuelles sur un millier de ressortissants européens, dont des binationaux), Paris a décidé de renforcer son dispositif militaire, qui est aujourd’hui de 600 hommes.
    Pour quoi faire ? C’est tout le problème. Car, en Centrafrique, la France n’a le choix qu’entre deux mauvaises solutions.
    Sauver le régime Bozizé, largement discrédité, en « tapant » sur les rebelles du mouvement Seleka ou laisser les choses suivre leur cours sans intervenir. La seconde hypothèse semble avoir la préférence de l’Élysée.

    Les centrafricains appellent la France au secours. Mais la France n'entend rien. La France, comme ces dernières années, prend le parti de l'islamisation d'un pays, par son inaction, voire par sa participation active comme ce fut le cas en Libye, en Côte d'Ivoire lorsqu'elle a renversé le président chrétien pour placer un président musulman (rappelez-vous : pour Sarkozy, « soutenir un musulman » au pouvoir est un « signe d'ouverture »).
    L'alliance rebelle Séléka, constituée de quelques nationaux mais aussi de beaucoup de Toro Boro, rebelles soudanais du Darfour, est clairement inspirée par le wahhabisme, l'islam « originel » venu d'Arabie saoudite.
    Le ministre de l'Administration territoriale Josué Binoua signale que « M. Dhaffane et M. Nourredine, qui sont les deux principaux responsables de cette rébellion, ont étudié en Arabie Saoudite et au Qatar. Ils prônent le wahhabisme à qui veut l'entendre. Ils le prêchent. » On apprend également que M. Nourredine, « fils d'un imam » d'un quartier de Bangui, est un « ancien étudiant de l'Université islamique de Médine ».
    Un pasteur de 42 ans, témoigne : « La France doit intervenir ne serait-ce que pour protéger les institutions du pays ! […] Nous vivons dans l’angoisse. Nous vivons la conquête de l’islam en Centrafrique !».
    La RCA est la preuve que l'islamisation d'un pays peut être un processus foudroyant, éclair, et non sournois comme ce fut le cas au Liban, où il a fallu atteindre un seuil critique de 40% de musulmans pour que tout bascule.
    Les médias français sont muets sur cet aspect, pourtant crucial, de cette « rébellion ».
    Sources :

  • Ungern à Bâmiyân

    Ungern à Bâmiyân
    C’est en assistant, comme toute ma génération presque en temps réel, à la destruction des bouddhas monumentaux de Bâmiyân que j’ai compris – au moment même où la grande majorité de mes contemporains occidentaux décidaient d’en faire définitivement le symbole vivant de l’« obscurantisme » et de la « réaction » – à quel point les talibans sont modernes.
    Balayons d’entrée quelques malentendus :

    Premier malentendu : le moment dont je parle n’est chargé pour moi d’aucune sentimentalité factice. Je ne partage absolument pas l’enthousiasme occidental suspect – unissant bobos « agnostiques » et « zids » « judéo-chrétiens » – pour le bouddhisme, dans lequel je vois, philosophiquement, une variante élégante de l’athéisme, et que je soupçonne fort, en tant que forme culturelle, de valoir bien plus par ce qu’il conserve en lui de tradition indienne ancienne que par l’essence même de son message. En règle générale, j’ai appris de Guénon et de la paysannerie transylvaine que les plus hautes civilisations humaines, si tant est qu’elles prennent seulement la peine d’élever des édifices au dessus du sol nourricier, construisent en bois, en glaise, en paille etc. – bien plus souvent qu’en pierre de taille, l’idée même du monument étant, fondamentalement, moderne. On pouvait donc tout au plus s’attendre de ma part à l’agacement bourgeois par lequel je suis conditionné à réagir à tout vandalisme, même à celui qui s’en prend à des trésors que je n’aurais jamais la curiosité d’aller explorer par moi-même. On ne gâche pas, un point c’est tout : idée chrétienne, pas des plus sublimes, mais effectivement chrétienne.

    Deuxième malentendu : l’origine de ma surprise n’était pas le moins du monde le manque de respect de ces fous d’Allah pour les « chefs-d’œuvre d’une autre culture », signe de santé ontologique qu’on retrouve dans la quasi-totalité des civilisations conquérantes et bâtisseuses. Les constructeurs des premières églises, comme plus tard ceux des premières mosquées, n’ont eu aucun scrupule à prélever leurs matériaux sur les ruines des temples de l’Antiquité païenne, voire sur ces temples mêmes, et s’en cachaient si peu que personne n’a jamais pris la peine d’en effacer les motifs, encore visibles de nos jours là où aucune érosion naturelle n’a gommé les traces du « larcin ». Après leurs pillages de monastères, vikings, huns et scythes en tous genres fondaient allègrement l’or des croix et des reliquaires pour forger des bijoux reflétant leur propre mythologie. Le chrétien peut s’en affliger, en raison du sens métaphysique de ces objets. Esthétiquement, on ne perdait pas toujours au change.

    Non. Le détail qui tue, l’emprunte digitale de la modernité dans ce happening taliban en mondovision, c’était le fait même que ces guerriers, qui ne manquent pourtant pas d’ennemis internes et externes, gâchent de la munition pour le seul plaisir de détruire spectaculairement des symboles païens. L’homme de la tradition, s’il n’est pas directement attaqué, attendra au bord du fleuve que le courant charrie à sa hauteur le cadavre de son ennemi, car il est l’homme de la rareté, de la parcimonie, l’homme de ce que le bon peuple de France savait encore désigner sans ambages sous le nom « d’économie », avant que le vandalisme conceptuel du monétarisme, du keynésianisme et autres théories de la « destruction créative » n’en fasse un équivalent approximatif de « machin » et de « truc ».

    J’ai alors acquis la preuve culturelle de ce que je soupçonnais depuis quelques temps : derrière la masse des analphabètes manipulés, les cerveaux du mouvement taliban sont à coup sûr des afghans à peu près aussi traditionnels que Ben Laden, Andreas Baader ou les young leaders du gouvernement Hollande. On peut parier sans risque qu’à l’époque du régime laïc, ils ont porté des jeans, vu des films hollywoodiens (dont, probablement, quelques pornos), écouté du rock et mâché du chewing-gum. Exactement comme les young leaders français expriment leur haine de l’humanité sous la forme d’un anticatholicisme rabique en l’absence de tout catholicisme vivace dans l’hexagone déchristianisé, ces gauchistes d’Allah s’acharnaient festivement sur le cadavre d’une religion qui ne compte plus guère d’adhérents dans leur pays, prouvant par la même leur irrévocable appartenance au monde moderne.

    En effet, l’idée d’une guerre symétrique de la modernité versus tradition est elle-même une légende de la modernité, réservée à ceux qui ignorent l’essence de la tradition. En réalité, la modernité ignore la tradition, aussi complètement que le cancer ignore l’organisme qu’il nécrose. Elle est pure négativité. Seule la tradition est – être dont l’ultime dégradation porte, dans la nomenclature clinique de l’analyse, le nom de modernité. Meurtrière des derniers représentants de la tradition, qu’elle écrase littéralement comme des chiens au bord de la route qui la mène, le plus souvent, vers des matières premières, la modernité n’a cependant pas d’intention homicide à leur égard : elle ne les voit pas. Sa frénésie d’annihilation est avant tout suicidaire, auto-contemptrice et masochiste. Pour qui ressent un tant soit peu intuitivement l’esprit traditionnel, la simple idée de progrès (et donc de progressisme) suffit à trahir cette profonde insatisfaction ontologique de la modernité, son caractère intimement malheureux.

    La destruction des bouddhas était, certes, un acte d’intolérance – condamnable pour moi, non en tant que tel, mais en tant que l’intolérance active est un symptôme univoque de modernité. La tradition est tolérante par mépris, parce qu’elle ne se sent pas plus menacée par l’altérité culturelle que le poisson carnassier par l’apparition d’une nouvelle espèce de prédateur terrestre. Elle ne défend aucune valeur, parce que la valeur, concept éminemment moderne, apparaît sur les ruines de l’être. Etrangère à l’idée de prosélytisme, elle mésinterprète systématiquement la propagande des modernes, dans laquelle elle s’obstine longtemps à ne voir qu’une forme de commerce, de potlatch mythologique, et offre des fétiches et autres amulettes en échange des livres saints que lui distribuent les missionnaires. C’est pourquoi la modernité ne l’emporte jamais pacifiquement, mais toujours et uniquement en massacrant, en affamant, en empoisonnant à l’alcool, en décapitant les peuples pour finalement en acculturer les débris étourdis et vérolés, privés de leur dignité guerrière et territoriale, de leurs élites sacerdotales et de leur sol nourricier. Car la modernité est besoin de reconnaissance, elle est essentiellement, constamment hors d’elle – sujet de l’hétéronomie et de la furie.

    En tant que héros de la modernité, les talibans avaient donc littéralement besoin des bouddhas monumentaux de Bâmiyân, de même que les young leaders – en l’absence, à court terme tout du moins (mais ce court terme est l’horizon absolu de la mascarade démocratique) de tout enjeu concret lié à leur projet/blasphème de « mariage pour tous » – ont besoin de l’association Civitas et autres hologrammes du zombie de feu le catholicisme français pour exister. La modernité est une dialectique, une combustion qui s’autoalimente et ne survit qu’à condition de consumer tout ce qui entre en contact avec elle.

    C’est pourquoi la modernité, devenue consciente d’elle-même en tant que postmodernité hégémoniquement incarnée par l’élite mondialiste/sataniste, n’a pas de pire ennemi que les réconciliateurs – que ces figures de l’apaisement, de la stabilisation, du refroidissement des machines, que sont, par exemple, dans leurs contextes respectifs, V. Poutine et M. Ahmadinejad. Il n’y a donc rien de paradoxal dans sa complaisance plus ou moins secrète – et allant bien souvent au-delà de simples ententes tactiques – pour des mouvements et des figures (les talibans et le wahabo-salafisme, Limonov, Breivik) violemment opposés aux symboles de la modernité occidentale, ou du moins, rien de plus paradoxal que l’attirance qu’éprouve le masochiste pour le sadique.

    Autant, en Occident, le grand public lobotomisé tend à dramatiquement méconnaître le degré de cynisme opérationnel des organisateurs de la mondialisation libérale, autant le dissident occidental moyen, souverainiste, socialiste national etc. est porté à sous-estimer – dans un tout autre sens néanmoins – leur degré de sincérité principielle, c’est-à-dire d’adhésion intime au programme de la modernité. Bien sûr que, face à la faiblesse des autocraties arabes pro-sionistes et des partis libéraux de Russie, l’Empire a été amené à considérer d’une part les salafistes, d’autre part les Nasbol de Limonov et autres formes de l’extrême-droite russe comme une alliance de revers contre, respectivement, Assad, Ghaddafi & Co. et Poutine. Mais c’est profondément méconnaître la postmodernité que de s’imaginer les élites satanistes armant et finançant ces alliés de fortune avec une grimace de dégoût, en se pinçant le nez. Bien au contraire : avant même de devenir stratégiquement exploitables sur un plus vaste échiquier, ces guérillas idéologiques étaient leurs alliés ontologiques : des créatures déracinées/déracinantes, malheureuses et narcissiques, d’autant mieux polarisées qu’elles sont vides, enfantées par la dialectique de la modernité et l’enfantant en retour ; des être brûlants.
    Pour qui sait identifier la modernité dans ses détails les plus quotidiens et les moins « philosophiques », ce résultat analytique n’a rien d’une surprise : comme en général l’extrême-droite européenne, les Nasbols crient leur foi sur les rythmes sataniques du hard rock, en pensant sincèrement – c’est l’un de ces aspects vaguement pathétiques de la modernité périphérique, décalée, mimétique – que l’insertion dans ses textes hurlés d’allusions à des fétiches langagiers nationalistes suffit à en modifier le sens (lequel est en réalité tout entier dans l’inhumanité du rythme et de l’instrumentation, c’est-à-dire précisément dans ce que l’esthétique moderne, sous le nom de « style », considère comme une caractéristique formelle), tandis que les « djihadistes » syriens – représentants dans le monde islamique des mêmes catégories sociologiques d’âge, de conditions, de formation etc. – consomment des drogues dures au front – un type de stupéfiant non seulement proscrit in abstracto par l’islam, mais surtout historiquement absent de toutes les cultures alimentaires, islamiques ou non, de leur région (et d’ailleurs de la plupart des grandes aires anthropologiques traditionnelles).

    Quel que soit par ailleurs leur sens analytique et leurs origines culturelles, des expressions comme « National-Bolchévisme » ou « Djihad » sont donc, dans un tel contexte, l’équivalent fonctionnel exact de « Death Metal », « Hell Angels », « Sepultura » et autres éléments similaires du folklore linguistique du Woodstock global ininterrompu, dans lequel, des cheiks rivaux des bandes libyennes ou syriennes jusqu’aux menus gourous de l’extrême-droite blanche groupusculaire, tous les leaders (je choisis cet anglicisme fonctionnaliste à dessein, par opposition à l’organicité connotée par « chef ») reproduisent le paradigme Mike Jager de l’individualité prédatrice, de l’intouchable devenu roi sans ascendance ni descendance d’un royaume sans aristocratie, du gourou New Age et mâle alpha de la partouze. De ce point de vue, l’exemple du dandy bisexuel Edouard Limonov est particulièrement précieux, dans la mesure où son exceptionnelle intelligence et le nietzschéisme de bazar dont, face à des interlocuteurs généralement trop mal équipés conceptuellement pour en rire, il couvre ses contradictions lui permettent, par exception, d’exprimer, y compris sous forme d’œuvre littéraire, l’identité culturelle foncière, ici pointée du doigt, du leader terroriste et de la rock-star (tirer sur Sarajevo et sucer des bites de dealers) – beaucoup plus clairement, en tout cas, que ne pourraient par exemple le faire les officiers de l’ASL syrienne, superficiellement empêtrés dans la dogmatique, dont il ne comprennent pas un traître mot, d’une religion momifiée.

    C’est à l’aulne de ces quelques réflexions qu’on pourra à présent mesurer toute l’ambiguïté d’un phénomène comme la récente commémoration internationale, sous l’impulsion de milieux eurasianistes, de la figure du baron Ungern von Sternberg. Dans une perspective moderne, c'est-à-dire en considérant Ungern comme une individualité engagée, portant témoignage en faveur de telle ou telle idéologie opposable à telle autre en vertu de leur interchangeabilité foncière, cette commémoration ne sera jamais qu’un nouveau rite d’extrême-droite, dans la longue série des ritualisations plus ou moins réussies de l’anticommunisme, finalement soluble dans l’antitotalitarisme de la mondialisation libérale. Des indices stylistiques (comme l’usage fréquent du rock dans les fonds sonores) me laissent craindre que beaucoup des acteurs de ces commémorations ne soient pas culturellement en mesure de dépasser cet horizon de perception.

    Sous l’attribut (pour le dire dans un dialecte spinozien) de la tradition, en revanche, la courte et brillante trajectoire terrestre du baron Ungern von Sternberg n’a pratiquement rien en commun avec la dialectique typiquement moderne entourant la querelle, finalement marginale et datée, du bolchévisme. Indépendamment de l’identité, et plus encore de l’idéologie de ses adversaires, ce qui rend unique et anachroniquement stupéfiant le phénomène Ungern, c’est son style – à savoir, pour le dire vite : l’apparition, en plein milieu d’une guerre moderne, c’est-à-dire soldatesque et – en dépit d’une relative arriération technologique par rapport à l’Europe de l’Ouest – technique, d’un chef de guerre capable de conduire, même de façon peu durable – des guerriers (les uns asiates et plus ou moins « vernaculaires », les autres blancs, comme lui transfuges du militarisme moderne) à la victoire, et donc – à la faveur, certes, d’un contexte géographique bien particulier, qui n’est autre que la quintessence de la spécificité eurasienne – d’inverser le temps, de retourner le sablier apparemment inamovible du progrès, et ce, non du fait d’une résistance de la matière inerte, le temps d’une panne périodique du moteur de la modernité (comme en produisent, par exemple, les crises cycliques du capitalisme), mais d’une façon qu’on peut supposer consciente, plaçant ainsi le phénomène Ungern dans le cas rarissime du dépassement autre que post-moderne de la dialectique de la modernité, germe de possibilité d’une autre mondialisation, à savoir grosso modo de ce qu’A. Douguine appelle – par opposition à la mondialisation thalassocratique – la « Géopolitique de la Terre Sèche ».

  • Benoît XVI : « L’approbation des idées les plus répandues n’est pas un critère auquel nous nous soumettons »

    Hier, à l’occasion de la fête de l’Épiphanie au cours de laquelle il a ordonné quatre nouveaux archevêques, Benoît XVI a condamné l’agnosticisme actuel, qui domine dans de nombreux pays, et ses attaques envers l’Église et la Foi. Il a souligné que « l’agnosticisme qui règne aujourd’hui a ses propres dogmes et est extrêmement intolérant vis-à-vis de tout ce qui pourrait le remettre en question, ainsi que des critères qu’il emploie« .

    Le Pape a rappelé alors que le chrétien ne devait pas plier devant l’idéologie dominante : « Celui qui vit et proclame la foi de l’Église est par de nombreux aspects en décalage avec la pensée dominante. L’approbation des idées les plus répandues n’est pas un critère auquel nous nous soumettons« , a-t-il déclaré. Rappelant ainsi les évêques à leur charge pastorale « En conséquence, il est particulièrement urgent pour un évêque aujourd’hui d’avoir le courage de contredire l’état d’esprit dominant. Il doit être courageux« , a-t-il conclu.

    N’est-il pas nécessaire en effet que Rome rappelle à ceux qui ont juridiction sur les âmes que le chrétien, qui est dans le monde mais qui n’est pas du monde, doit se soucier davantage sur la terre du regard de Dieu que de celui des hommes, fussent-ils les grands de ce monde ? Car la Foi, dont l’Église est dépositaire, ne se négocie pas et ne peut faire l’objet d’aucune tergiversation : elle se transmet sans altération.

    http://www.contre-info.com/

  • Que fait le Secours catholique aujourd'hui ?

    Worou-Kenou est un vétéran de l'action humanitaire. Tourné davantage aujourd'hui vers le domaine africain, il a accepté de nous parler du Secours catholique dont il est un ancien membre.

    Que pensez-vous de l'histoire de Cécile Duflot, ministre du Logement, qui prétend exercer son droit de réquisition sur des bâtiments religieux inoccupés pour loger les SDF pendant l'hiver ?
    Je crois que l’Église n'a aucune leçon à recevoir dans le domaine de la charité collective. L’Église de Paris, depuis plusieurs années, sans aucune aide de l’État, a lancé l'opération Hiver solidaire, dans des salles paroissiales ouvertes pour la mauvaise saison, et cela d'ailleurs en partenariat avec des bénévoles du Secours catholique et de l'Ordre de Malte. On peut citer, mais ce n'est pas exhaustif, des églises comme Saint-Léon ou Notre Dame de l'Assomption, qui pratiquent l'accueil des sans-logis. C'est un véritable mouvement de fond dans le diocèse. Je ne compte pas les nombreux vestiaires, les associations paroissiales et les initiatives chrétiennes qui fleurissent un peu partout.

    Que fait le Secours catholique pour l'hébergement des sans-logis ?
    Le Secours catholique ne gère pas d'hébergement. Il s'en est remis pour cela à une filiale, l'association des Cités, son antenne professionnelle. J'insiste sur le fait que l'association des Cités est purement laïque, elle n'a plus aucun lien avec l'Église de France. C'est ainsi qu'elle peut soutenir des opérations du Planning familial ou distribuer des préservatifs. Le Secours, lui, a des bénévoles qui font de l'accueil de jour, en proposant des permanences juridiques (utilisées par les « sans-papiers » mais pas seulement) et surtout une atmosphère de convivialité avec les personnes en détresse, que l'on cherche à accompagner pour les aider à s'en sortir. Typiquement chrétien en cela, le Secours entend proposer autre chose que la logique de l'assistanat et de la « co-construction de la réinsertion ». Il cherche à accueillir la personne, à voir son projet, à la responsabiliser et à développer son potentiel. Par exemple, cette année, à ce que je sais, c'est un SDF, cuisinier, qui s'occupe d'un repas de Noël comportant 130 personnes. Le SDF prend tout en charge, des commandes à l'assiette. Et il y a ainsi dans Paris cinq accueils de jour pour les SDF, recevant de 20 à 100 personnes chaque jour : ils sont animés uniquement par des bénévoles (les professionnels sont en amont dans l'organisation générale).

    Il n'y a pas de crise pour vous ?
    Détrompez-vous ! Je crois que l'on commence à voir une crise du bénévolat, qui est un écho de la crise qui secoue l'Église. La génération 68, là comme ailleurs, n'a pas transmis et les effectifs vieillissent. Certes, il y a une nouvelle génération. Mais elle est souvent beaucoup plus exigeante au niveau de l'engagement spirituel et crée d'autres mouvements.
    Je pense à l'APA (Amitié Partage Appartements) de Martin Choutet, ou à Aux Captifs la libération, une association, c'est vrai, qui a du mal à vivre sa professionnalisation : quand on reçoit des subventions de l'État, on est obligé d'être beaucoup plus neutre ! Mais au départ, elle s'était fondée sur un dynamisme spirituel très important. De cette jeune génération de bénévoles, qui travaillent avec L'Emmanuel ou l'APA, on peut dire qu'ils n'ont pas peur d'être catholiques, ils mettent le Saint-Sacrement au cœur de leur engagement et en même temps, ils se sont affranchis de tout ce qui est sclérosant chez les catholiques « de gauche » et de ce qu'il y a de communautariste chez les catholiques « de droite ».

    Comment le Secours a-t-il vécu l'élection de François Hollande ?
    Pour le Secours catholique, cela a été un grand soulagement, comme la réponse à une longue attente.
    Très critique vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, et aussi de Christine Boutin, auxquels il reprochait une « stigmatisation des pauvres » et une politique inégalitaire, le Secours est aujourd'hui très constructif avec le nouveau gouvernement, dont on cherche toujours à excuser les carences avec des formules comme : « Malgré une évidente bonne volonté... »
    Au siège du Secours, j'ai moi-même pu voir de petites affiches anti-UMP. L'actuel président du Secours catholique, François Soulage, rocardien de toujours, vient d'ailleurs de publier avec Guy Aurenche, président du CCFD, un ouvrage qui s'intitule Le pari de la Fraternité, dans lequel il exhorte l’Église à « sortir de l'ornière du conservatisme ».
    Quand vous pensez que le président du Secours est statutairement nommé par les évêques de France, vous comprenez que l'engagement politique des laïcs reste un problème dans notre Église.

    Que penser du Motu proprio signé le 1er décembre dernier par Benoît XVI sur Le service de la charité ?
    C'est le reflet d'une politique de reprise en main des organisations internationales par le pape. Je pense à Caritas internationale, dirigé par le cardinal Maradiaga et dont la secrétaire générale Lesley-Anne Knight a été éconduite par le Vatican, en 1991, au motif que, malgré ses grandes compétences techniques, elle ne mettait pas en valeur l'aspect évangélique de Caritas. Ces nouvelles mesures romaines suscitent une profonde incompréhension de la part d'un François Soulage. Pourtant, le Secours catholique est l’antenne française de Caritas internationale.

    Quel est l'enjeu de cette reprise en main ?
    Je citerai un Africain, le président du Conseil pontifical Cor unum, le cardinal Robert Sara, déclarant récemment sans prendre de gants « L'homme ne vit pas seulement de pain. La charité n'est pas que de la philanthropie mais un authentique don de soi ». Les catholiques blanc de gauche, qui n'arrêtent pas de parler de l’Autre, ne comprennent plus ce langage si foncièrement chrétien de l'ancien archevêque de Conakry…
    Propos recueilli par Alain Hasso monde & vie 26 décembre 2012

  • La Mairie de Paris serait-elle christianophobe ?

    par Karim Ouchikh *

    Un vent de christianophobie soufflerait-il ces dernières années sur Paris ? Des signes alarmants abondent en ce sens qui attestent pareillement du rejet diffus des signes extérieurs de la religion chrétienne. Cette réalité préoccupante est désormais solidement installée dans la capitale.

    A bien à y regarder, l’épicentre de ce phénomène se niche dans les murs mêmes de l’Hôtel de ville, d’où se propagent, à intervalles réguliers, les symptômes d’une hostilité rampante envers une confession qui demeure pourtant infiniment présente dans l’inconscient collectif français.

    Le débat ne porte plus guère cette année sur les réticences de la Mairie de Paris à l’installation d’une crèche dans les allées du marché de Noël des Champs-Elysées, qui fut à l’origine d’une polémique mémorable en 2011. Ces dernières semaines la controverse s’est déplacée sur un terrain moins anecdotique mais tout aussi symbolique : forte du soutien sans faille d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, l’équipe de Bertrand Delanoë vient de retoquer le projet de construction de l’église orthodoxe russe qui doit être édifiée devant le Pont de l’Alma, à proximité de la tour Eiffel. Motif de l’ire socialiste : la démesure de l’ouvrage, voulu en 2007 par Nicolas Sarkozy et Vladimir Poutine, qui ne s’inscrirait que peu dans le paysage architectural des berges de la Seine. C’est au nom sans doute de cette singulière conception des élégances esthétiques, - dont n’aura guère souffert l’Institut des cultures d’islam de la rue Stephenson (XVIIIème), réalisé pourtant selon une plastique des plus discutables - que la Ville de Paris refuse depuis trois ans l’érection sur le perron de l’église polonaise Notre-Dame de l’Assomption, place Maurice Barrès (Ier), d’une statue de bronze à l’effigie de Jean-Paul II : là encore, suivant la doxa artistique parisienne, bien peu convaincante, la conception de la sculpture façonnée et offerte par le directeur des Beaux-Arts de Moscou à la Mission catholique polonaise de France, ne serait en rien compatible avec le style architectural de l’édifice religieux…

    Cette volonté insidieuse de bannir de l’espace public parisien toute manifestation extérieure de la religion chrétienne s’exprime tous azimuts, y compris dans la toponymie de la capitale. Alors que le parvis de Notre-Dame de Paris fut rebaptisé en 2006, non sans peine, du nom de l’ancien pape Jean-Paul-II, n’a-t-on pas vu la station RER Eole-Evangile, - dénommée de la sorte en raison de sa proximité géographique avec la rue de l’Evangile (XVIIIème) - être subitement débaptisée en 2011 afin de lui attribuer, sans la moindre concertation, le nom de Rosa Parks, en hommage à la figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis, sans doute plus conforme au politiquement correct du moment ! Au fait, la croix que les parisiens aperçoivent encore en bordure de cette même rue, - dont beaucoup ignore qu’il s’agit du dernier calvaire subsistant à Paris - survivra-t-elle au chantier de construction de la future gare Rosa Parks qui doit s’achever en 2015 ? [...]

    Lire la suite dans L’AF 2854  http://www.actionfrancaise.net

    * Karim Ouchikh est Président exécutif du SIEL (Souveraineté, Indépendance Et Libertés), Administrateur du Rassemblement Bleu Marine

  • Charité : l’Église en ses œuvres

    Cécile Duflot s'en est pris à l’Église, coupable à ses yeux de manquer à la « solidarité ». Sur le terrain, les associations, congrégations et paroisses catholiques assument pourtant un rôle irremplaçable.
    S'il existait un prix de la sottise politique, Cécile Duflot ne le remporterait peut-être pas, mais elle ferait à coup sûr une excellente candidate. Dans un entretien publié par le Parisien le 3 décembre, le ministre du Logement, évoquant la multiplication des sans-abri et l'éventualité d'une réquisition des biens de l’Église, déclarait : « Par exemple, il semble que l'archevêché de Paris possède des bâtiments quasi vides. Je viens donc de leur écrire pour voir avec eux comment utiliser ces locaux. (L’Église fait partie des personnes morales...) dans tous les sens du terme ! J'ai bon espoir qu 'il n'y ait pas besoin de faire preuve d'autorité. Je ne comprendrais pas que l’Église ne partage pas nos objectifs de solidarité. Pour moi, ce n'est pas une simple question légale, c'est un choix de société. »
    Le contexte de cette déclaration blessante et menaçante (au fait, qu'est-ce qu'un bâtiment « quasi-vide » ?) suffisait à laisser planer le doute sur les intentions réelles de Cécile Duflot : en s'en prenant à l’Église, ne souhaitait-elle pas redorer aux yeux de sa famille politique un blason terni par son maintien au gouvernement malgré le conflit opposant les Verts et l'extrême gauche au premier ministre autour de l'aéroport de Nantes ? Surtout, ne voulait-elle pas « punir » l'épiscopat pour ses déclarations hostiles au « mariage » homosexuel ? De là à la soupçonner d'avoir utilisé le drame des sans-abri pour des raisons de basse politique politicienne, le pas était vite franchi.
    L'épiscopat a vivement réagi à cette agression stupide. Dans un communiqué commun, le Diocèse de Paris et la Conférence des religieux et religieuses de France ont fait savoir au ministre que « l’Église n'a pas attendu la menace de réquisition brandie (...) pour prendre des initiatives » ; Mgr Dubost, évêque d'Evry, a répondu plus sèchement encore en invitant Cécile Duflot à « mettre à disposition ses salles de réception ».
    L'intéressée a déchanté d'autant plus vite que la gauche catholique a elle aussi fort mal réagi. La presse de gauche ne l'a pas plus épargnée et il n'est pas jusqu'à L'Humanité qui, sous la plume de Paul Masson, a vu « dans le fait que Cécile Duflot en appelle à l'église pour offrir un toit aux sans-abri, un signe inquiétant de la mollesse du gouvernement face aux banques et aux grands groupes immobiliers ». Pour l'opération de com', c'est raté !
    L’État-Providence réduit à l'impotence
    Le gouvernement joue de malchance : l'émotion suscitée par les déclarations du ministre n'est pas encore retombée que l'hebdomadaire Le Point fait état d'un document de 2006, montrant que sous Jean-Marc Ayrault, les services de la mairie de Nantes ont fiché 129 SDF, en consignant « jusqu'aux moindres détails, même les plus intimes, y compris les relations homosexuelles ». La gauche fiche les pauvres ! Le premier ministre se défend en arguant qu'il s'agissait d'initiatives prises par quelques agents, sans aucune instruction et auxquelles il a été mis fin, la Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) en ayant pris acte ; et que par conséquent, il n'y a « pas à faire de polémique autour de quelque chose qui n'existe plus ou si cela existait c'était de façon totalement marginale et ne correspondait à aucune décision, ni politique, ni administrative. » Si cette pratique s'était déroulée, par exemple, à Orange, de telles excuses eussent-elles suffi à étouffer la polémique ?
    Les déclarations intempestives de Cécile Duflot sont pourtant encore plus dérangeantes que cette nouvelle affaire de fiches : elles dénoncent la carence de l’État-Providence ! Et soulignent paradoxalement l'efficacité de l'action de l’Église catholique en matière de lutte contre la pauvreté, associations, congrégations et paroisses confondues. Alors que l'Eglise travaillait jusqu'à présent dans la discrétion, les attaques du ministre attirent l'attention sur ses œuvres et en mettent en valeur la variété et l'importance. Des paroisses aux associations comme l'Ordre de Malte France, le Secours catholique, ou Aux captifs la libération, en passant par des congrégations comme Les Petites sœurs des pauvres qui accueillent des personnes âgées démunies et dont la fondatrice, Jeanne Jugan, a été canonisée voici trois ans par Benoît XVI. Le Centre Saint-Paul, cher à l'abbé de Tanouarn, accueille des personnes la nuit et organise lui aussi une maraude... Bref, les initiatives fourmillent.
    Encore les apports de l'Église n'apparaissent-ils pas toujours en tant que tels... Ainsi l'association Habitat et humanisme, fondé par un prêtre lyonnais, le père Bernard Devert, mais qui se déclare laïque, propose des logements décents à faible loyer à des familles ou à des personnes démunies. Depuis sa création, voilà 20 ans, elle a aidé quelque 15 000 familles à trouver un logement ; or 25 % de son parc immobilier est issu de partenariat avec des congrégations catholiques, qui cèdent leurs locaux au-dessous des prix du marché pour permettre leur transformation en logements sociaux... Qu'en dit Cécile Duflot ?
    Le ministre du Logement ferait bien de s'informer des réalités du terrain. Selon les responsables des relations extérieures de l'Ordre de Malte France, que nous avons rencontrés, la crise économique entraîne une augmentation de la pauvreté et le profil des personnes concernées a changé : parmi les sans abri, se trouvent aujourd'hui des travailleurs pauvres, auxquels leur rémunération ne permet plus de trouver à se loger. « On voit aussi de plus en plus de jeunes pauvres, pas toujours majeurs, qui se trouvent dans une situation de précarité que l'on ne connaissait pas autrefois », remarque Alain de Tonquedec, qui observe encore « une aggravation des situations de pauvreté familiale ». Et l'immigration amplifie le phénomène.
    Il est douteux que l'État, surendetté, boulimique, impotent et asphyxié par le poids de ses dépenses, parvienne à endiguer cette montée de la pauvreté. Si les réalités économiques signent la fin de l’État-Providence, les organisations de charité catholiques auront à assumer un rôle de premier plan.
    Eric Letty monde & vie 26 décembre 2012

  • Le Grand Orient contre le Vatican

    Il y a presque un an, le 18 décembre 2008, le Saint-Siège et la France ont signé, « dans une discrétion voulue » écrivait Emile Poulat (La Croix, 7/8 février 2009), un accord « sur la reconnaissance des grades et diplômes dans l’enseignement supérieur ». L’accord est simple : la France rejoint enfin la pratique des autres pays européens en validant officiellement les études universitaires poursuivies dans les établissements supérieurs catholiques. En d’autres termes, une licence de lettres ou un doctorat en théologie préparés, par exemple, à l’Institut catholique de Paris seront désormais reconnus au niveau européen pour poursuivre d’autres études dans d’autres universités (publiques ou privées) ou postuler à des emplois dans les autres pays européens. Ce qui n’était pas le cas jusque-là.
    Mais cet accord reste très limitatif dans sa portée. La délivrance des diplômes universitaires reste interdite aux établissements supérieurs catholiques, l’Etat garde le monopole de l’attribution des grades et titres universitaires. Comme par le passé, soit la faculté catholique passe une convention avec une université d’Etat voisine qui valide la formation et délivre le diplôme, soit un jury d’Etat viendra évaluer les candidats et conférer le diplôme.
    L’accord du 18 décembre 2008 n’a été publié au Journal officiel que le 19 avril 2009. Le retard est dû, sans doute, à la colère et au mécontentement qu’ont exprimés plusieurs organisations laïques et certains milieux universitaires. Au printemps dernier, un « Collectif pour la promotion de la laïcité » s’est constitué contre cet accord. Il est composé d’instances maçonniques (au premier rang, le Grand Orient de France), d’organisations laïques, toutes paramaçonniques, et de quelques députés (tous francs-maçons, tel Michel Charasse  et Jean-Luc Mélanchon). Ce Collectif a lancé une pétition et préparé un recours « pour excès de pouvoir », déposé devant le Conseil d’Etat, demandant l’annulation du décret.
    Jean Baubérot, spécialiste de sociologie religieuse, chantre de la laïcité, a protesté, lui aussi, contre l’accord de décembre 2008 : « c’est un des fondements de la laïcité de l’enseignement qui est mis en cause, car celle-ci repose sur la collation des grades par les universités publiques ».
    Venu du protestantisme, partisan d’une « laïcité inclusive », foncièrement anticlérical sous son apparence historienne (« la nocivité des Jésuites a été pendant près de deux siècles une évidence sociale » a-t-il écrit récemment), Jean Baubérot rejoint la franc-maçonnerie dans sa dénonciation du « repli identitaire réofficialisant de façon rampante des ”racines chrétiennes” » (Le Monde, 11 mai 2009).

    Contre la « théocratie »


    Le Conseil d’Etat ne s’est pas encore prononcé sur le recours déposé par le Grand Orient et ses supporters. Aussi, les instances maçonniques montent à nouveau au créneau. Le G. O. vient de lancer une nouvelle publication Franc-Maçonnerie magazine, diffusée en kiosque. Dans le premier numéro, Pierre Lambicchi, le président du Conseil de l’Ordre du Grand-Orient de France, signe un article offensif intitulé : « Quand le Saint-Siège impose ses diplômes en France ». Il s’insurge contre l’accord de décembre qui, selon lui, « attribue un véritable pouvoir d’ingérence au Saint-Siège sur le territoire français ».
    Avec cet accord, il ne s’agirait de rien moins que d’ « une violation de la souveraineté de la République sur son territoire » : « Le Saint-Siège se retrouverait donc, si ce décret n’était pas annulé, dans la situation où une théocratie absolutiste et dogmatique dicterait à la République la reconnaissance des ”bons” diplômes et le rejet des “mauvais” diplômes, selon une appréciation purement religieuse et réduite au champ d’appréciation du dogme romain. »
    C’est, bien sûr, une lecture fausse de l’accord du 18 décembre que fait le Grand-Orient. Émile Poulat l’a souligné: cet accord «ne se prononce pas sur la valeur et les effets civils des grades et titres délivrés par ces établissements [catholiques], qui continuent de n’en pas avoir au regard du droit français. Pour exercer certaines professions ou accéder à la fonction publique, rien n’est changé aux dispositions en vigueur, même si rien n’est dit.»

    Yves CHIRON http://yveschiron.blogspot.fr/

  • Manuel, Caroline, les barbus et la “conquête en cours”

     Les Français plus eurosceptiques  que jamais : c’est  ce que confirme  en  tout cas le sondage Ifop paru ce matin dans Le Figaro. Si le traité  européen de Maastricht qui prévoyait notamment le passage à la monnaie unique, fut adoptée d’extrême  justesse (51% des voix)  il y a  vingt ans –François Mitterrand avait su très habilement instrumentaliser sa maladie pour prendre les Français par les sentiments…-  64% des personnes interrogées voteraient aujourd’hui contre ce texte.  D’une manière générale, dix ans après le passage à l’euro, 61% des sondés affirment  que  la monnaie unique pèse négativement  sur la compétitivité de l’économie française, en terme de chômage (63%) et bien sûr   le niveau des prix (89%). L’enquête montre également une forte réticence à une intégration européenne renforcée avec une politique économique et budgétaire unique, rejetée par six Français sur dix (60% contre 40%). Sans surprise,    la forte  hostilité à une adhésion de la Turquie   ne se dément pas (84% contre 16%), tandis que  65% de nos compatriotes  seraient favorables à une  exclusion de la Grèce si elle ne parvient pas à réduire sa dette et son déficit. 

     Si l’euro est considéré  plutôt comme «un handicap dans la crise économique actuelle » pour 45% des sondés, (23% y voyant un atout),  près des deux tiers (65%) n’envisagent pas la possibilité d’une solution alternative, soit   l’abandon de l’euro et le retour au franc (35%  y sont favorables). Notons aussi que seule une  majorité relative des personnes interrogées (49%) pense qu’il est « dans l’intérêt » de la France d’appartenir à l’UE, 27% estimant que ce n’est pas dans son intérêt et 24% que ce n’est ni l’un ni l’autre. Au final 67% des Français estimeraient que depuis Maastricht, l’Union européenne va plutôt «dans la mauvaise direction» ; 76% que  « l’UE n’agit pas de façon efficace pour limiter les effets de la crise »

    Une « mauvaise direction » empruntée également par François Hollande (et son équipe gouvernementale) si l’on en croit un  autre sondage,   Harris interactive pour LCP et 20minutes. Seulement 26% des personnes interrogées pensent que François Hollande agit mieux que Nicolas Sarkozy en début de mandat. Autre enseignement de cette enquête, 39% des sondés estiment que certaines des idées de Marine  Le Pen devraient être «davantage» prises en compte par l’exécutif,  un pourcentage qui grimpe à 52% chez les sympathisants de l’UMP.

    Et ce n’est pas le spectacle donné samedi à  Paris par le rassemblement des salafistes devant l’ambassade américaine  qui devrait faire douter les Français de cette nécessité là. Au final, 150 « barbus »  protestant contre le brûlot anti-mahométan  « Innocence of muslims » concocté aux Etats-Unis -mais propagé sur internet par les salafistes…-   ont été arrêtés par les forces de l’ordre. Une  occasion donnée au  ministre  de l’Intérieur  Manuel Valls de dérouler le lendemain son discours habituel sur France 2, pour réagir  à cette  « démonstration de force » et « intimidation » dixit la présidente du FN.

    M. Valls a relevé que dans cette manifestation non autorisée, « il n’y avait pas que des jeunes », mais aussi « des petits groupes agissant que nous connaissons dans nos quartiers, qui prônent un islamisme radical ». « N’oublions pas au mois de mars ce qui s’est passé à Toulouse (la sanglante affaire Mohammed Merah, NDLR). A travers Internet, à travers des déplacements dans des pays comme l’Afghanistan ou le Pakistan, il y a des jeunes dans nos propres quartiers qui peuvent être touchés par cette idéologie de la haine ». « La menace est là », il faut «  utiliser toutes les armes que la loi nous donne pour combattre ce discours de haine » , a-t-il indiqué .

    « Je ne permettrai pas que des femmes voilées entièrement, que des prières de rue, que des slogans hostiles à des pays alliés, à nos valeurs, puissent se faire entendre dans nos rues. Je serai extrêmement ferme », a prévenu ce membre du club Le Siècle. « Ces quelques personnes, qu’il ne faut pas confondre avec l’immense majorité de nos concitoyens, caricaturent l’islam tel qu’il est pratiqué dans notre pays (…). « Notre société a besoin d’apaisement. Regardons ce qui se passe dans le monde. A partir de ce film insignifiant, insupportable, caricatural, vulgaire, on en vient à tuer des gens, assassiner l’ambassadeur des Etats-Unis en Libye qui avait fait beaucoup pour la libération de ce pays », a-t-il dit.

    Nous pourrions rétorquer au ministre de l’Intérieur, abonné aux raouts du Crif et de la Licra,  bête noire non seulement des salafistes mais plus largement de  nombreux sites musulmans  pour son « atlantisme »  assumé et son « sionisme » – Manuel Valls  a déclaré notamment  « (être) lié de manière éternelle à Israël » – qu’à trop vouloir prouver il risque de se prendre les pieds  dans le tapis (de prière).

    Ce dernier ne saurait ignorer que la libération de la Libye avec la participation active du malheureux  ambassadeur  tué le 11 septembre, a précipité  ce pays dans un chaos prévisible   et mis en selle les fanatiques religieux avec l’aide de ses amis de l’Otan.

     Il devrait savoir aussi que  ceux  «qui profitent de ce type d’événements pour s’en prendre à la concorde nationale, au vivre-ensemble de nos sociétés» seront à l’avenir plus nombreux,  que ce type de réactions  communautaires  iront crescendo puisqu’elles suivent mécaniquement la courbe de la poursuite de l’immigration…

    Une évidence  que la militante antinationale  Caroline Fourest, elle non plus, n’a toujours pas comprise. Invitée samedi  de la Fête de l’Huma pour animer une conférence  sur le thème « Comment faire face au FN », l’essayiste a été chahutée comme elle l’avait déjà été  précédemment  en février lors d’une conférence  à l’Université Libre de Bruxelles. Dans le collimateur d’associations  mahométanes qui la taxe  de racisme anti musulman, la bonne amie de Fiametta Venner  a été huée, aux cris de « Fourest dégage » et n’a pu finalement prendre la parole…Un véritable déchirement pour celle que l’intellectuel  de gauche Pascal Boniface décrit comme  une « sérial-menteuse » qui  régulièrement  attribue à ses adversaires des positions, sans doute critiquables mais qui ne sont pas les leurs, ou des faits répréhensibles…inexistants ».

    « Au tribunal de Fourest, souligne M. Boniface,  l’acte d’accusation tient lieu de preuve. La vigueur de l’accusation est inversement proportionnelle à la rigueur de la démonstration ». « La grande force de Caroline Fourest note-t-il encore, est d’enfourcher les chevaux de bataille largement majoritaires dans l’opinion et plus encore parmi les élites médiatiques ». Il n’est donc pas  étonnant constate Bruno Gollnisch,  qu’un  PC moribond, sous assistance respiratoire mondialiste,   et ses nouveaux alliés socialo-trotsksytes mélenchonistes,  fassent appel à ses services…

    « Des consignes circulaient depuis plusieurs jours, relayées notamment par le site oumma.com, Les Indigènes de la République (association immigrationniste et anti-souchienne, NDLR)  , les Indivisibles et des groupes d’extrême droite comme Egalité et réconciliation (sic) pour empêcher ce débat », a déclaré Mme  Fourest. Le Parti de Gauche (groupuscule rattaché au Front de Gauche)  a dénoncé « la volonté de la part de certains groupuscules violents de salir la Fête de L’Humanité  et de rétablir une sorte de délit de blasphème absolument inacceptable » (sic) , citant  Les indigènes de la République.

    « Je suis au courant de cet incident. Comme d’habitude (Mme Fourest) ment », a rétorqué la porte-parole de cette association,  Houria Bouteldja. « Il n’y avait pas, à ma connaissance, d’éléments d’extrême droite dans ce groupe informel de protestataires, parmi lesquels effectivement des militants des Indigènes, des Indivisibles, des militants de gauche ou antiracistes ». « Nous considérons que Caroline Fourest est une des principales propagandistes de l’islamophobie en France. Il nous paraît inconcevable que quelqu’un que l’on considère comme islamophobe aille faire la leçon au FN » a ajouté Mme Bouteldja.

    Il existe en tout cas un point commun, entre un Manuel Valls, une  Caroline Fourest,  leurs frères ennemis des groupuscules communautaires et/ou extrémistes cités ici,  dans leur volonté de manipuler l’opinion. Cette manipulation à un nom et l’écrivain Renaud Camus le rappelait dans un  entretien accordé au site La Voix de la Russie : «  L’antiracisme »,  ce  « système de lecture du monde qui est une formidable machine à ne pas voir, à ne pas dire, à ne pas comprendre ». «  L’antiracisme (…) depuis qu’il a cessé d’être une morale pour se transformer en idéologie, en endoctrinement, en instrument de pouvoir et de répression, est devenu ce que j’ai appelé, empruntant l’expression à Alain Finkielkraut, Le Communisme du XXIe siècle . Il sert, menaces à l’appui, à dissimuler ce qui survient : à savoir le changement de peuple, le Grand Remplacement, la contre-colonisation. »

    « La France moderne relevait-il encore,  s’ingénie à devenir ce que la France classique s’est évertuée des siècles durant à ne pas être, une ex-Yougoslavie, des Balkans, un autre Liban, un panier de crabes (…). Une conquête est en cours, par colonisation de peuplement. »

    http://www.gollnisch.com

  • L’enseignement catholique va t-il se mobiliser contre le « mariage » homosexuel ?

    BORDEAUX (NOVOpress via Infos Bordeaux) - C’est la question qui est posée après l’envoi d’un courrier (ci-dessous) adressé aux 8 500 chefs d’établissement de l’enseignement catholique. Dans celui-ci, son secrétaire général, le bordelais Eric de Labarre (photo), exprime officiellement son « désaccord » avec le projet de loi du gouvernement sur le mariage homosexuel.

    S’il ne quitte pas son habituel ton très feutré, celui dont le fils est prêtre au sein de la Fraternité Saint-Pierre, appelle « chaque école, collège ou lycée » à « prendre les initiatives qui lui paraissent localement les plus adaptées pour permettre à chacun l’exercice d’une liberté éclairée ». En clair, mettre le sujet du « mariage » homosexuel sur la table, et expliquer le danger d’une telle réforme.

    Dans un communiqué de presse, l’Enseignement Catholique précise sa position : « Fort de son expérience et de son expertise éducatives, l’Enseignement Catholique partage le point de vue du plus grand nombre des professionnels de l’enfance. Avec eux, il rappelle que, pour la construction de l’identité et de la personnalité de chaque enfant et de chaque jeune, la reconnaissance de la différence sexuelle et le droit d’accéder à ses origines et à sa propre histoire, sont tout à fait essentiels. Négliger les droits de l’enfant pour faire prévaloir un droit à l’enfant constituerait un très grave contresens dont les enfants seraient les premiers à pâtir. C’est pourquoi l’Enseignement Catholique est en désaccord avec une évolution législative ouvrant le mariage et la parentalité aux couples homosexuels ».

    Si il n’y a pas pour l’instant d’appel à joindre la manifestation du 13 janvier à Paris où l’on attend plusieurs centaines de milliers de personnes, les associations de gauche et d’extrême gauche dénoncent ce soir « un appel à défiler à peine déguisé ».

    L’enseignement catholique va t-il se mobiliser contre le « mariage » homosexuel ?

    http://fr.novopress.info