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religion - Page 254

  • Mgr Cattenoz : « Je ne vois pas comment un Gouvernement de gauche et franc-maçon pourrait nous être favorable » .

    Choqué par les récentes déclarations de Vincent Peillon, Monseigneur Cattenoz, l’archevêque d’Avignon, s’insurge en exclusivité sur Nouvelles de France contre « les attaques tous azimut » du ministre de l’Éducation nationale.

    Quelle est votre réaction suite à la polémique provoquée par les propos de Vincent Peillon sur l’enseignement privé ?

    Monsieur Peillon outrepasse ses droits. L’enseignement libre a parfaitement le droit d’organiser des débats. Et plus précisément, je tiens à faire remarquer que l’enseignement catholique a un « caractère propre » qui lui permet de dispenser une heure d’enseignement supplémentaire dans laquelle l’enseignement de l’Eglise peut être entendu.

    Vincent Peillon, à l’instar du Président dont il dépend, attaque tous azimut. C’est vraiment le comble quand on songe qu’il reproche à l’enseignement privé de pouvoir réaliser des débats sur le « mariage » homosexuel alors même que Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du Gouvernement, vient faire la promotion du projet de loi et du mariage entre gays et lesbiennes dans les collèges public, ce qu’elle n’a pas le droit de faire. Il y a clairement deux poids, deux mesures. Par ailleurs, j’ai entendu dire que François Hollande désirerait un vote bloqué sur le projet de loi. Si la liberté des députés était bridée à ce point, cela poserait de vraies questions sur notre démocratie.

    Après les dérapages de Vincent Peillon, Cécile Duflot, Michèle Delaunay… certains parlent de « cathophobie » du Gouvernement… [...]

    La suite sur NdF

  • Union européenne, « la nef des fous »

    Quoi qu'ait pu en dire Hollande, l'avenir de l'euro n'est pas encore assuré dans le moyen terme. L'état économique et social de nombre d'Etats membres, dont la France, est plus que préoccupant. L'instabilité politique de l'Italie inquiète. La Grèce vient d'obtenir un nouveau sursis grâce à un improbable bricolage financier mais est loin d'être sortie d'affaire. Les États membres sont incapables de s'accorder sur les perspectives financières de l'Union européenne. L'incertaine union bancaire est accouchée dans la douleur. Un chômage durable frappe de façon dramatique nombre d'Européens et l'arrivée des grands froids hivernaux a révélé la dégradation de la situation sociale et l'augmentation inquiétante de la pauvreté.
    En pareilles circonstances, de quoi donc se préoccupent la Commission et quatre États membres qui ont préféré garder l'anonymat ? De la présence d'auréoles autour du chef des saints Cyrille et Méthode sur les euros frappés par la Slovaquie à l'occasion de l'anniversaire de la venue des évangélisateurs en Grande Moravie et en Pannonie, il y a plus de mille ans !

    Apparemment frappés d'une crise de laïcisme aiguë les gouvernements de quatre États membres ont actionné la Commission afin qu'elle enjoigne au Gouvernement slovaque de faire disparaître auréoles et croix de la pièce de monnaie. Cachez cette auréole que je ne saurais voir !
    La Bulgarie a aussitôt rappelé que cette injonction correspondait exactement à la pratique du feu régime communiste. Belle performance démocratique pour l'Union européenne, qui adopte les postures du totalitarisme marxiste-léniniste.
    Fort heureusement le Gouvernement slovaque, un moment troublé, a finalement décidé de de modifier en rien sa pièce de monnaie. Toute-fois, cette péripétie grotesque est révélatrice d'un phénomène inquiétant : une volonté acharnée de négationnisme culturel fondé sur une christianophobie frénétique de la part de sociétés de pensée » et de groupes de pression puissamment installés dans les rouages des États, de l’administration européenne et des médias.
    Les artisans du mémoricide
    Ces idéologues acharnés veulent commettre un véritable mémoricide. L'Europe doit nier, et mieux encore, oublier ce qui est le fondement de sa civilisation. Jetons donc le christianisme dans les poubelles de l'Histoire. La philosophie grecque suivra vite car elle a fécondé la pensée théologique chrétienne et découvert le droit naturel avant elle.
    Pour pousser cette logique jusqu'au bout, il conviendrait sans doute de brûler les partitions religieuses de Bach, de Monteverdi, de Mozart, de Vivaldi, de Verdi, de Berlioz, de Fauré, de Messiaen ou de Pärt ! Il faudrait honorer le dément qui avait voulu défigurer la pietà de Michel Ange et badigeonner les fresques de la chapelle Sixtine, sans omettre de brûler les vierges de Léonard, de Raphaël, de Van der Meulen et de Quentin Metsys, de Mignard et de Lebrun et de tant d'autres. Pour faire bon poids, il y aurait urgence à organiser un gigantesque autodafé où se consumeraient les œuvres de saint Augustin, de sainte Thérèse d'Avila, de Pascal, de Chateaubriand, de Chesterton, de Péguy, de Bernanos et de Mauriac...
    Quelle démesure, s'exclameront certains. Rappelez-vous pourtant du vandalisme révolutionnaire en France, en Russie, en Asie. Des centaines d'églises, de monastères rasés, des bibliothèques dispersées, des milliers d'œuvres d'art détruites tandis que l'on massacrait prêtres, religieuses et croyants. Aujourd'hui encore, 75 % des persécutions religieuses dans le monde visent les chrétiens.
    La stupidité et le déchaînement idéologique peuvent aisément entraîner une nation, voire un continent dans le chaos. L'Europe n'a d'autre définition que sa civilisation et non ses incertaines limites géographiques. Ainsi ces laïcistes forcenés sont les fossoyeurs de l'Union européenne. Celle-ci ne peut être fondée seulement sur l'économie, qui est compétition et concurrence et non pas facteur d'unité. Pas plus que sur des droits de l'Homme réduits à la sacralisation des désirs individuels et qui, par là même, ruinent toute idée de Bien commun.
    Proclamer la mort de Dieu entraîne la mort des hommes
    Les idéologues de la christianophobie qui veulent détruire la mémoire religieuse de l'Europe, détruisent du même coup les fondements de sa civilisation et de ses cultures.
    Ceux qui ont proclamé la mort de Dieu onttoujours entraîné la mort des hommes. Par millions. Souvenons-nous en. Et en cette période où l'on nous rappelle qu'il y a des siècles un prophète de Judée annonçait qu'une grande lumière se lèverait sur le peuple qui marche dans l'ombre, gardons l'espoir. Mieux l'Espérance. Car l'avenir nous appartient.
    Stéphane Buffetaut monde & vie 26 décembre 2012
    Ier vice président du CNIP Ancien député européen

  • La liquidation des uniates

    Un des chapitres les moins connus, mais non les moins douloureux, du martyrologe des chrétiens sous le joug communiste est celui qui a trait à la liquidation de l’Église catholique orientale, laquelle groupait avant la guerre quelque cinq millions et demi d'uniates de Galicie, de Tchécoslovaquie et de Roumanie. Les uniates étaient autrefois des orthodoxes qui, au XVIe et au XVIIe siècles, avaient reconnu l'autorité du pape et qui appartiennent, depuis lors, à l’Église catholique, tout en ayant conservé leurs rites d'origine byzantine, leur langue liturgique, la communion sous les deux espèces et - en Transylvanie et dans le diocèse de Lemberg tout au moins - la tradition orthodoxe du mariage des prêtres.
    EN FINIR AVEC L'INFLUENCE DE ROME
    Au moment de leur libération par l'Armée rouge de l'occupation allemande, ces populations fort pieuses jouissaient de la pleine liberté du culte et de l'instruction religieuse. Il était évident que les dirigeants soviétiques ne pouvaient tolérer cet état de choses et cela pour deux raisons : d'abord parce que le communisme s'oppose intrinsèquement à toute religion quelle qu'elle soit et ensuite parce que les uniates étaient soumis à l'obédience romaine. La propagande antireligieuse et les mesures habituelles visant à déchristianiser des populations attachées à leur foi ne pouvaient suffire. Le gouvernement soviétique se résolut donc liquider purement et simplement les églises uniates dans les pays soumis à son contrôle et à rattacher ses membres, de gré s'il se pouvait, de force s'il le fallait, à l’Église orthodoxe russe, dont les chefs ont toujours été sous la coupe de Moscou. C'est cette élimination systématique de la confession uniate en Pologne galicienne, en Tchécoslovaquie et en Roumanie transylvaine que nous nous proposons de retracer ici, en nous inspirant de la documentation remarquable qu'avait réunie à ce propos le R.P. jésuite Wilhelm de Vries.
    Parmi les uniates, le groupe le plus nombreux, celui des Ukrainiens de Galicie, se rallia à Rome en 1595. Jusqu'en 1945, cette communauté confessionnelle, forte de trois millions six cent mille âmes, fut administrée par un métropolite résidant à Lemberg et assisté d'un délégué apostolique. Elle était divisée en deux provinces. Après l'entrée des troupes russes, les autorités soviétiques commencèrent par exercer diverses pressions sur le clergé afin de l'amener à "coopérer" avec elles. Leurs efforts n'ayant donné aucun résultat, Moscou déclencha l'opération de l'assimilation des uniates en faisant intervenir le patriarche russe - nous aurions le droit, hélas, d'écrire le patriarche soviétique ! - Alexei (devenu « patriarche de Moscou et de toute la Russie » par la grâce de Staline en février 1945, à la suite du décès du patriarche Serge) qui somma les Ukrainiens de renier la foi catholique et de « rentrer au bercail de notre mère l’Église russe orthodoxe ». Dans cet appel comminatoire, il attaqua violemment les dogmes romains et affirma que la grâce n'opérait point par l'intercession de l'Eglise latine. Il soutint que le pape Pie XII avait pris le parti d'Hitler. Cette philippique venimeuse fut suivie d'une action méthodique qui aboutit, comme nous allons le voir, à l'absorption des uniates ukrainiens par l’Église orthodoxe russe.
    Le 11 avril 1945, tous les évêques résidant dans la partie de l'Ukraine polonaise occupée par les Russes furent arrêtés, de même que le délégué apostolique Nicolas Tcharnecky et le métropolite Josef Slipiy. Ces prélats furent déportés en URSS et condamnés par la suite à une longue peine de travaux forcés (après vingt ans de goulag sibérien, Mgr Slipiy fut expulsé vers Rome où il fut créé cardinal et archevêque métropolite de Lvov par Paul VI ; il mourut en 1984). Les séminaires furent fermés et leurs élèves forcés d'accomplir un service militaire. Rien qu'à Lemberg, environ 500 prêtres furent emprisonnés et dans bien des cas, soit envoyés en URSS, soit même assassinés.
    Il se trouva cependant trois ecclésiastiques qui acceptèrent de fonder un « Comité pour la réunification des deux Églises » qui s'employa immédiatement à hâter cette intégration. Dans une adresse envoyée au Kremlin, ce Comité demanda aux Soviets de l'aider à la réaliser. La réponse ne tarda pas : un décret du gouvernement soviétique ordonna la dissolution de l’Église uniate de Galicie et chargea le patriarche moscovite de nommer un évêque orthodoxe à Lemberg. Les 8 et 9 mars 1946, un pseudo-synode de l’Église catholique grecque se réunit dans cette ville et proclama sa fusion dans l’Église orthodoxe. Aucun évêque uniate ne participa à cette comédie de synode, mais tout fut fait par les Russes pour qu'aux yeux des étrangers naïfs la "réintégration" des uniates ukrainiens apparût comme un acte de joyeux et de libre consentement. En réalité, d'après des estimations recoupées, 30 % seulement des membres du clergé uniate se sont ralliés par contrainte à l'Eglise soviétique, tandis que 50 % ont été arrêtés et que 20 % constituent ce qu'on a nommé avec raison l'Eglise du silence... Et qui explique largement l'extrême méfiance manifestée par les Ukrainiens de l'ouest à Moscou lors de la « révolution orange », récupérée et instrumentalisée par des lobbys guère plus favorables aux uniates.
    LA DÉCAPITATION DES EGLISES D'EUROPE DE L'EST
    Dans la pointe extrême-orientale de la Tchécoslovaquie, dans cette région qu'on appelle la Subcarpatie et que le gouvernement de Prague dut céder à l'URSS après la dernière guerre, vivaient, en 1939, quelque 500 000 uniates, dont les aïeux avaient fait leur soumission à Rome au milieu du XVIIe siècle. Cette région ne possédait qu'un diocèse, celui de Moukatchévo, mais huit monastères et environ 650 prêtres catholiques grecs. Au mois d'octobre 1947, l'évêque de Moukatchévo, Mgr Romsha, fut victime d'un accident d'auto intentionnellement provoqué par les communistes. Il échappa à la mort, mais fut empoisonné sur son lit de souffrances. Comme il n'avait pas voulu se plier aux injonctions des autorités soviétiques, celles-ci avaient jugé plus expéditif de le faire disparaître. Des mesures de coercition à l'égard des uniates subcarpatiques ne furent prises toutefois qu'au début de 1949, lorsqu'il s'avéra que ces chrétiens se refusaient à faire acte d'apostasie. Brusquement, toutes les églises furent enlevées au clergé catholique grec et remises à des officiants orthodoxes. Tous les ecclésiastiques, séculiers ou réguliers, furent chassés de leurs demeures et interdiction leur fut faite de se livrer à l'exercice du culte. L’Église uniate de l'Ukraine subcarpatique avait cessé d'exister.
    Ici encore, nous constatons la coopération - un reste de déférence nous retient de dire la complicité - du patriarche de Moscou à un acte de force qui s'est répété dans tous les pays où vivaient des catholiques grecs. En Subcarpatie comme ailleurs, les chefs de l’Église russe se sont faits les humbles exécutants de la politique impérialiste de Staline. C'est le patriarche Alexei qui nomma un certain Malarius évêque orthodoxe du diocèse de Moukatchévo, et c'est sous les auspices de ce dernier que fut proclamée le 15 août 1949, la séparation définitive de l’Église uniate de l'Eglise romaine et la résorption sous contrainte des catholiques grecs par cet instrument de la politique soviétique que l'on ose nommer l’Église orthodoxe russe.
    En Slovaquie, il existait, avant la dernière guerre, un diocèse, celui de Prechov, qui comptait 330 prêtres et un peu plus de 300 000 catholiques grecs. Le ralliement de cette population à Rome s'était fait également au milieu du XVIIe siècle. Au lieu de se voir annexée par l'Union soviétique après la défaite du Reich, comme le fut la Subcarpatie, cette région fut réintégrée à l’État tchécoslovaque. C'est du reste pourquoi la liquidation de l’Église uniate slovaque se fit avec quelque retard. Ce n'est qu'en avril 1950, en effet, que fut réuni à Prechov un simulacre de synode, à la suite d'un séjour dans cette ville du métropolite Nicolas de Krutizy (ce « vicaire du patriarche de Moscou » était en même temps haut fonctionnaire soviétique, plus précisément chef du département des Cultes étrangers, membre du Conseil mondial pour la paix et propagandiste remarquable du communisme) : cinq prêtres uniates et plusieurs laïcs prirent part à cette comédie, dont la mise en scène avait été naturellement réglée à Moscou, et votèrent la dissolution de leur Église. L'évêque régulier, Mgr Goïditch, disparut à tout jamais, ses prêtres furent ou déportés en Russie ou contraints, après un long internement à Ouchorod et sous la menace d'être expédiés en Sibérie, de répudier l'Eglise catholique et de se déclarer orthodoxes. En Slovaquie, également, il ne fallut aux communistes que quelques mois pour détruire toute la structure d'une Église qui s'était maintenue pendant trois cents ans.
    En Roumanie transylvaine, les persécutions contre les catholiques du rite grec commencèrent en 1948 avec la mise en application de la nouvelle constitution communiste. En 1939, ils étaient plus d'un million. Ce qui les distinguait de leurs coreligionnaires polonais ou slovaques, c'est que leur attachement à Rome, en 1700, avait été une réintégration et non un ralliement. La Roumanie, en effet, a été romaine jusqu'au milieu du IXe siècle et c'est pour des raisons politiques qu'elle passa ensuite sous l'influence de Byzance. Mais il va sans dire que les autorités communistes ne tinrent aucun compte de ce fait lorsqu'elles affirmèrent que le devoir des uniates roumains était de se libérer de l'autorité de « la belle-mère latine » et de « rentrer dans le sein maternel de l’Église orthodoxe ».
    Par des mesures de pression et de chantage propres à tous les régimes communistes, la police politique roumaine parvint à circonvenir un certain nombre de prêtre uniates et les amena à prendre part à un congrès devant prononcer la rupture avec Rome. Cette assemblée se tint à Cluj, le 1er octobre 1948, avec la participation de 38 ecclésiastiques transylvains (sur les 16 000 que comptait l’Église uniate) et de quelques fonctionnaires communistes chargés de diriger l'opération. La résolution d'abjuration fut adoptée malgré l'opposition téméraire de quelques congressistes. Le lendemain, les membres du congrès étaient dirigés sur Bucarest et conduits chez le patriarche Justinian, membre de longue date du parti communiste, pour le prier d'accueillir les uniates dans l'Eglise orthodoxe roumaine. Le patriarche marxiste daigna accéder à ce vœu et, accompagné des apostats transylvains, se mit à la tête d'une procession qui s'achemina vers l’Église St-Spiridon. Le 3 octobre, un synode présidé par le patriarche avalisa l'union de l'Eglise catholique grecque à l’Église orthodoxe roumaine et un Te Deum fut célébré dans la cathédrale pour remercier le Seigneur de cet heureux événement. Depuis, cette église s'appelle officiellement la cathédrale de la Réunification.
    La première partie du programme était accomplie, celle de la répudiation formelle de Rome par les uniates roumains et de leur « libre adhésion » à la confession orthodoxe. Il restait à réaliser pratiquement ce camouflage d'apostasie, car il va sans dire que l'immense majorité de la hiérarchie uniate et des fidèles de ce rite s'opposaient farouchement, héroïquement parfois, à l'acte de violence dont ils étaient l'objet. Leur refus eut pour première conséquence l'arrestation des six évêques, la réquisition de quatre cathédrales catholiques et la fermeture de presque toutes les églises. Le 2 décembre 1948, un décret gouvernemental sanctionnait la « dissolution volontaire » de l’Église des uniates roumains, en prenant acte de ce « qu'elle avait librement cessé d'exister ». Les diocèses, les paroisses, les ordres religieux, les congrégations, les cloîtres étaient supprimés ou enlevés aux catholiques grecs et remis aux autorités orthodoxes.
    Il n'est que trop vrai malheureusement, et cela doit être dit aussi, que la résistance du clergé uniate n'a pas toujours eu l'énergie obstinée que, peut-être, on était en droit d'attendre de lui. La raison de cette mollesse relative se trouve, sans doute, dans l'influence qu'ont exercée sur leurs maris les femmes uniates. En Transylvanie, par exemple, 90 % des membres du clergé séculier sont mariés et l'on ignore pas que beaucoup d'épouses ont conseillé à leurs maris de passer à une confession dont les rites sont fort semblables à ceux de l’Église catholique grecque. Pour beaucoup d'entre elles, une adhésion à l'orthodoxie n'était qu'une apostasie. D'autre part, il faut aussi tenir compte du fait que, pour les uniates, l’Église orthodoxe n'a jamais été aussi étrangère qu'elle l'est aux yeux des catholiques romains. La résignation des uniates a donc des causes très particulières qu'il serait injuste de méconnaître et qui interdisent de comparer leur attitude à celle des catholiques polonais ou hongrois, dont l'attachement à la foi romaine fait partie intégrante de leur religiosité.
    OBJECTIF : LA DÉCHRISTIANISATION
    Indépendamment de l'aspect théologique du ralliement des uniates à l'orthodoxie, celui-ci a aussi, a surtout peut-être, un côté politique et c'est ce dont les ralliés ne prirent conscience qu'après avoir été englobés dans une Église contrôlée et dirigée par la IIIe Rome communiste. Ils n'ont pas compris que Moscou voulait leur intégration, d'abord pour rompre leurs attaches avec Rome, de façon à les isoler du monde extérieur, et ensuite pour pouvoir procéder d'autant plus facilement à leur lente déchristianisation. Car il ne fait aucun doute que l'appareil hiérarchique de l’Église russe n'a été officiellement reconstitué par les Soviets que pour le mettre au service de leur politique. Les hauts dignitaires de l’Église russe, comme les chefs des Églises orthodoxes autocéphales des pays satellites, étaient en réalité des fonctionnaires soviétiques obéissant aveuglément aux instructions du Kremlin. Il est très pénible de devoir faire cette constatation, mais une étude un peu approfondie de la politique religieuse des Soviets et des agissements synchronisés de leurs propagandistes, revêtus des ornements sacerdotaux, ne permet plus de se faire aucune illusion à cet égard.
    Frédéric BARTEL. Écrits de Paris décembre 2008

  • Que signifie vraiment « Capitale verte » pour la ville de Nantes ?

    NANTES (NOVOpress Breizh) – Nantes a obtenu pour 2013 le titre de « Capitale verte de l’Europe ». Ici, l’adjectif « verte » signifie en principe « amie de la nature ». Mais le maire socialiste de Nantes pourrait envisager de lui donner une toute autre coloration…

    Le prix « Capitale verte de l’Europe » fait partie des opérations promotionnelles – et budgétivores – lancées par la Commission européenne. Créé en 2008, il est décerné sur concours à une ville de plus de 200.000 habitants qui mène une politique exemplaire en faveur de l’environnement. Avant Nantes, Stockholm, Hambourg et Vitoria-Gasteiz ont porté le titre de « Capitale verte de l’Europe ».

    Ce n’est pas un titre qu’on s’arrache. Dix-sept villes seulement ont candidaté à l’un des titres de 2012 et 2013. Mais pourquoi Nantes a-t-elle été retenue ? Avant tout pour sa politique de transports en commun. Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes n’a pas été pris en considération car, malgré le militantisme de Jean-Marc Ayrault en sa faveur, c’est un projet d’État et non un projet nantais !

    Les élus verts/écologistes de Nantes Métropole assurent avoir joué un grand rôle dans l’obtention du titre et n’apprécient pas que les socialistes prétendent le récupérer au profit d’un discours pro-aéroport. La discorde entre les deux camps est telle qu’un divorce prochain paraît très envisageable. La bagarre entre anciens amants pourrait être féroce autour du titre de « Capitale verte ».

    Que signifie vraiment « Capitale verte » pour la ville de Nantes ?

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    Mais Nantes semble avoir décidé de couper l’herbe sous le pied des écologistes. « Happy Green Year! » (« Bonne année verte ! » en tout petit) proclament ses panneaux d’affichage signés par Patrick Rimbert, nouveau maire socialiste de Nantes. L’utilisation de la langue anglaise cache cependant un message subliminal : la jeune personne qui figure sur l’une des affiches est apparemment d’origine maghrébine et porte un vêtements aux motifs arabes traditionnels.

    Le vert est la couleur de l’islam. Et dans certains pays arabes comme la Syrie, pour se souhaiter une bonne année, on se souhaite une « année verte ». Les socialistes nantais multiplient depuis des années les égards à l’attention des communautés musulmanes et favorisent la construction d’impressionnantes mosquées. De là à imaginer qu’ils comptent donner au titre de « Capitale verte de l’Europe » un sens que ses promoteurs n’avaient pas prévu…

    http://fr.novopress.info

  • L'affaire Frijide Barjot : une régression civilisationnelle

    L'affaire Frijide Barjot : une régression civilisationnelle
    Le Diable réside dans les détails. Plusieurs révèlent à quel point notre société dégénère intellectuellement et culturellement, sinon politiquement, rabattant tout problème au niveau qu'on appellera libido-moraliste.
    Oublions les Pussy Riot, qui constituent pourtant un emblème en ce sens.
    Le cas Frijide Barjot, l'égérie du combat contre le mariage pour tous, est tout aussi symbolique.
    On a pensé peut-être la mettre dans l'embarras parce qu'elle semble se contredire. N'a-t-elle pas, le 13 juillet 2007, célébré, au club de l'Etoile, un mariage virtuel entre Jean-Luc Romero et son compagnon. N'a-t-elle pas milité pour le Pacs en 1999 ?
    De Civitas, pour qui il en faut moins pour finir au bûcher, jusqu'aux médias alignés sur le dogme politiquement correct du mariage gay, voilà qui devrait suffire à discréditer sa lutte. Elle renierait un engagement qui devait être définitif, et trébuche sur ses contradictions.
    Ces accusations sont bien caractéristiques d'un temps qui n'a ni l'imagination, ni l'intelligence de concevoir la complexité de l'homme et du monde.
    Pourquoi d'abord, dans l'absolu, priver tout être d'un droit à la contradiction, laquelle, entre autre, présente l'inestimable avantage de l'éloigner de la condition robotique ? Sans revenir au tao, au zen ou au scepticisme antique, on conviendra qu'il n'est pas de vie, fût-elle intellectuelle, sans elle, qui est le prix de l'engagement et de la complexité de l'existence.
    Dans le même ordre d'idée, toujours dans le but d'interdire toute véritable recherche, comme un point Godwin, un débat avec un bobo s'achève immanquablement par l'argument qui tue : ceux qui s'opposent sont "intolérants". Tarte à la crème du lobotomisé contemporain, tractopelle de la non pensée, conclusion sans rémission de l'intolérant moderne au sourire de Mickey.
    On remarquera, en outre, que cette apparente palinodie enregistre l'évolution d'un personnage soumis aux projecteurs rasants des médias. Sans entrer dans la vie intime de Fride Barjot, Virginie Tellenne dans le civil, il semblerait que les cinq années qui nous séparent de 2007 aient connu, de sa part, une conversion. Le passé doit-il juger le présent ? Possède-t-on le droit de changer ? Des prises de position anciennes doivent-elle essentialiser une personne, et la fixer, comme le cadavre d'un papillon sur un panneau taxinomique, dans une catégorie éternelle ?
    Beaucoup plus grave : la « pensée » contemporaine semble considérer que l'on ne puisse percevoir le monde que sur un seul plan. Un choix doit tout niveler sur cette option, qui aspire tout l'être. Nous en revenons à cette incapacité, dénoncée tout à l'heure, à accepter la contradiction. Mais il ne s 'agit pas tout à fait de cela ici. Il est question du fait de mélanger tous les niveaux d'être. Ainsi, la condition d'homosexuelle entraînerait ipso facto l'adhésion au mariage gay, ce qui n'est nullement le cas dans le milieu. Cette injonction ressemble fort à une forme de terrorisme moral.
    On voit aussi que les enjeux dérivent de plus en plus de choix de vies, et, particulièrement, de préférence sexuelle. Certaines puissances idéologiques tendent à faire porter, mêlant freudisme vulgaire et permissivité néolibérale, tout le poids de la société sur la « libération » libidinale. La dimension de l'homme est réduite à cette aune. La relation physique est devenue le paradigme à partir duquel on juge de la morale et des vertus civiques.
    Un autre détail a retenu aussi l'attention, bien qu'une telle banalité maintenant rende la chose invisible, parce que banale.
    Le « club de l'Etoile » doit être, indubitablement, une boîte sélecte, vu le nom. Je ne m'engagerais pas sur ce terrain, n'ayant jamais fréquenté les discothèques, sauf une fois, pour voir et entendre.
    J'y ai découvert pas mal de grotesque, de vulgarité, et beaucoup de bruit, un vacarme assourdissant (nonobstant la souffrance que peut éprouver, en l'occurrence, un mélomane). Il y est rigoureusement impossible de parler, de dialoguer au-delà de quelques éructions vocales.
    Or, il semblerait que ce fût dans ces endroits extravagants que des relations se nouent entre politiques, « artistes », journalistes, hommes et femmes d'influence (je ne parle pas des comités et clubs occultes, qui sont plus regardants au choix des happy few).
    De Henri IV à la troisième république, les salons ont été des lieux idoines pour permettre à des personnages dotés de savoir, de talent, de pouvoir ou d'esprit, de commercer entre eux. Ces cercles élitistes étaient souvent dirigés par des femmes, des aristocrates ou des bourgeoises, qui, par leur grâce, leur finesse, leur culture et leur civilité, produisaient ce miracle de mettre en présence des personnages que, parfois, tout opposait. On y approfondissait des thèmes, des problèmes, sans forcément les résoudre, on brillait par le génie ou l'intelligence, les imbéciles étaient bannis, il fallait faire ses preuves, savoir parler avec clarté, perspicacité, et tolérance. Ces salons ont fait plus pour la vie culturelle et politique que l'Académie, les journaux et la Chambre des députés.
    Puis vinrent les partis, avec leur encartage, leur foin idéologique et leur enrégimentement policier.
    Les partis ont l'air de s'être étiolés, comme évanouis dans la société marchande, indifférente et apolitique. Demeurent ces lieux imbéciles que sont les discothèques, qui incarnent une société en mal de civilisation.
    Claude Bourrinet http://www.voxnr.com

  • Centrafrique : pays chrétien en 2012, islamique en 2013 ?

    L'actuel président Bozizé et ses partisans
    Ce qu'il se passe en ce moment en République Centrafricaine est effarant. Ce pays de 4,5 millions d’âmes, a obtenu son indépendance de la France en 1960, gardant une forte imprégnation de notre culture, gardant le français comme langue officielle, à côté du sango, langue véhiculaire.
    Sur le plan religieux, 80% des centrafricains se disent chrétiens, 10% animistes et 10%... musulmans.
    Pourtant, ce qui est en train de se passer dans ce pays dépasse en vitesse tous les processus d'islamisation forcée qu'ont connu dans le passé les 57 pays maintenant 100% musulmans.
    Profitant de l'élan des « révolutions » arabes, une « rébellion », sous la forme de bandes armées musulmanes locales soutenues par des puissances islamiques étrangères, comme le Tchad, le Soudan, la Libye, infiltre le pays désarmé afin de semer le chaos... et la charia (loi islamique).
     
    LE DILEMME
     
    Face à la dégradation de la situation (attaque de l’ambassade de France, menaces éventuelles sur un millier de ressortissants européens, dont des binationaux), Paris a décidé de renforcer son dispositif militaire, qui est aujourd’hui de 600 hommes.
    Pour quoi faire ? C’est tout le problème. Car, en Centrafrique, la France n’a le choix qu’entre deux mauvaises solutions.
    Sauver le régime Bozizé, largement discrédité, en « tapant » sur les rebelles du mouvement Seleka ou laisser les choses suivre leur cours sans intervenir. La seconde hypothèse semble avoir la préférence de l’Élysée.

    Les centrafricains appellent la France au secours. Mais la France n'entend rien. La France, comme ces dernières années, prend le parti de l'islamisation d'un pays, par son inaction, voire par sa participation active comme ce fut le cas en Libye, en Côte d'Ivoire lorsqu'elle a renversé le président chrétien pour placer un président musulman (rappelez-vous : pour Sarkozy, « soutenir un musulman » au pouvoir est un « signe d'ouverture »).
    L'alliance rebelle Séléka, constituée de quelques nationaux mais aussi de beaucoup de Toro Boro, rebelles soudanais du Darfour, est clairement inspirée par le wahhabisme, l'islam « originel » venu d'Arabie saoudite.
    Le ministre de l'Administration territoriale Josué Binoua signale que « M. Dhaffane et M. Nourredine, qui sont les deux principaux responsables de cette rébellion, ont étudié en Arabie Saoudite et au Qatar. Ils prônent le wahhabisme à qui veut l'entendre. Ils le prêchent. » On apprend également que M. Nourredine, « fils d'un imam » d'un quartier de Bangui, est un « ancien étudiant de l'Université islamique de Médine ».
    Un pasteur de 42 ans, témoigne : « La France doit intervenir ne serait-ce que pour protéger les institutions du pays ! […] Nous vivons dans l’angoisse. Nous vivons la conquête de l’islam en Centrafrique !».
    La RCA est la preuve que l'islamisation d'un pays peut être un processus foudroyant, éclair, et non sournois comme ce fut le cas au Liban, où il a fallu atteindre un seuil critique de 40% de musulmans pour que tout bascule.
    Les médias français sont muets sur cet aspect, pourtant crucial, de cette « rébellion ».
    Sources :

  • Ungern à Bâmiyân

    Ungern à Bâmiyân
    C’est en assistant, comme toute ma génération presque en temps réel, à la destruction des bouddhas monumentaux de Bâmiyân que j’ai compris – au moment même où la grande majorité de mes contemporains occidentaux décidaient d’en faire définitivement le symbole vivant de l’« obscurantisme » et de la « réaction » – à quel point les talibans sont modernes.
    Balayons d’entrée quelques malentendus :

    Premier malentendu : le moment dont je parle n’est chargé pour moi d’aucune sentimentalité factice. Je ne partage absolument pas l’enthousiasme occidental suspect – unissant bobos « agnostiques » et « zids » « judéo-chrétiens » – pour le bouddhisme, dans lequel je vois, philosophiquement, une variante élégante de l’athéisme, et que je soupçonne fort, en tant que forme culturelle, de valoir bien plus par ce qu’il conserve en lui de tradition indienne ancienne que par l’essence même de son message. En règle générale, j’ai appris de Guénon et de la paysannerie transylvaine que les plus hautes civilisations humaines, si tant est qu’elles prennent seulement la peine d’élever des édifices au dessus du sol nourricier, construisent en bois, en glaise, en paille etc. – bien plus souvent qu’en pierre de taille, l’idée même du monument étant, fondamentalement, moderne. On pouvait donc tout au plus s’attendre de ma part à l’agacement bourgeois par lequel je suis conditionné à réagir à tout vandalisme, même à celui qui s’en prend à des trésors que je n’aurais jamais la curiosité d’aller explorer par moi-même. On ne gâche pas, un point c’est tout : idée chrétienne, pas des plus sublimes, mais effectivement chrétienne.

    Deuxième malentendu : l’origine de ma surprise n’était pas le moins du monde le manque de respect de ces fous d’Allah pour les « chefs-d’œuvre d’une autre culture », signe de santé ontologique qu’on retrouve dans la quasi-totalité des civilisations conquérantes et bâtisseuses. Les constructeurs des premières églises, comme plus tard ceux des premières mosquées, n’ont eu aucun scrupule à prélever leurs matériaux sur les ruines des temples de l’Antiquité païenne, voire sur ces temples mêmes, et s’en cachaient si peu que personne n’a jamais pris la peine d’en effacer les motifs, encore visibles de nos jours là où aucune érosion naturelle n’a gommé les traces du « larcin ». Après leurs pillages de monastères, vikings, huns et scythes en tous genres fondaient allègrement l’or des croix et des reliquaires pour forger des bijoux reflétant leur propre mythologie. Le chrétien peut s’en affliger, en raison du sens métaphysique de ces objets. Esthétiquement, on ne perdait pas toujours au change.

    Non. Le détail qui tue, l’emprunte digitale de la modernité dans ce happening taliban en mondovision, c’était le fait même que ces guerriers, qui ne manquent pourtant pas d’ennemis internes et externes, gâchent de la munition pour le seul plaisir de détruire spectaculairement des symboles païens. L’homme de la tradition, s’il n’est pas directement attaqué, attendra au bord du fleuve que le courant charrie à sa hauteur le cadavre de son ennemi, car il est l’homme de la rareté, de la parcimonie, l’homme de ce que le bon peuple de France savait encore désigner sans ambages sous le nom « d’économie », avant que le vandalisme conceptuel du monétarisme, du keynésianisme et autres théories de la « destruction créative » n’en fasse un équivalent approximatif de « machin » et de « truc ».

    J’ai alors acquis la preuve culturelle de ce que je soupçonnais depuis quelques temps : derrière la masse des analphabètes manipulés, les cerveaux du mouvement taliban sont à coup sûr des afghans à peu près aussi traditionnels que Ben Laden, Andreas Baader ou les young leaders du gouvernement Hollande. On peut parier sans risque qu’à l’époque du régime laïc, ils ont porté des jeans, vu des films hollywoodiens (dont, probablement, quelques pornos), écouté du rock et mâché du chewing-gum. Exactement comme les young leaders français expriment leur haine de l’humanité sous la forme d’un anticatholicisme rabique en l’absence de tout catholicisme vivace dans l’hexagone déchristianisé, ces gauchistes d’Allah s’acharnaient festivement sur le cadavre d’une religion qui ne compte plus guère d’adhérents dans leur pays, prouvant par la même leur irrévocable appartenance au monde moderne.

    En effet, l’idée d’une guerre symétrique de la modernité versus tradition est elle-même une légende de la modernité, réservée à ceux qui ignorent l’essence de la tradition. En réalité, la modernité ignore la tradition, aussi complètement que le cancer ignore l’organisme qu’il nécrose. Elle est pure négativité. Seule la tradition est – être dont l’ultime dégradation porte, dans la nomenclature clinique de l’analyse, le nom de modernité. Meurtrière des derniers représentants de la tradition, qu’elle écrase littéralement comme des chiens au bord de la route qui la mène, le plus souvent, vers des matières premières, la modernité n’a cependant pas d’intention homicide à leur égard : elle ne les voit pas. Sa frénésie d’annihilation est avant tout suicidaire, auto-contemptrice et masochiste. Pour qui ressent un tant soit peu intuitivement l’esprit traditionnel, la simple idée de progrès (et donc de progressisme) suffit à trahir cette profonde insatisfaction ontologique de la modernité, son caractère intimement malheureux.

    La destruction des bouddhas était, certes, un acte d’intolérance – condamnable pour moi, non en tant que tel, mais en tant que l’intolérance active est un symptôme univoque de modernité. La tradition est tolérante par mépris, parce qu’elle ne se sent pas plus menacée par l’altérité culturelle que le poisson carnassier par l’apparition d’une nouvelle espèce de prédateur terrestre. Elle ne défend aucune valeur, parce que la valeur, concept éminemment moderne, apparaît sur les ruines de l’être. Etrangère à l’idée de prosélytisme, elle mésinterprète systématiquement la propagande des modernes, dans laquelle elle s’obstine longtemps à ne voir qu’une forme de commerce, de potlatch mythologique, et offre des fétiches et autres amulettes en échange des livres saints que lui distribuent les missionnaires. C’est pourquoi la modernité ne l’emporte jamais pacifiquement, mais toujours et uniquement en massacrant, en affamant, en empoisonnant à l’alcool, en décapitant les peuples pour finalement en acculturer les débris étourdis et vérolés, privés de leur dignité guerrière et territoriale, de leurs élites sacerdotales et de leur sol nourricier. Car la modernité est besoin de reconnaissance, elle est essentiellement, constamment hors d’elle – sujet de l’hétéronomie et de la furie.

    En tant que héros de la modernité, les talibans avaient donc littéralement besoin des bouddhas monumentaux de Bâmiyân, de même que les young leaders – en l’absence, à court terme tout du moins (mais ce court terme est l’horizon absolu de la mascarade démocratique) de tout enjeu concret lié à leur projet/blasphème de « mariage pour tous » – ont besoin de l’association Civitas et autres hologrammes du zombie de feu le catholicisme français pour exister. La modernité est une dialectique, une combustion qui s’autoalimente et ne survit qu’à condition de consumer tout ce qui entre en contact avec elle.

    C’est pourquoi la modernité, devenue consciente d’elle-même en tant que postmodernité hégémoniquement incarnée par l’élite mondialiste/sataniste, n’a pas de pire ennemi que les réconciliateurs – que ces figures de l’apaisement, de la stabilisation, du refroidissement des machines, que sont, par exemple, dans leurs contextes respectifs, V. Poutine et M. Ahmadinejad. Il n’y a donc rien de paradoxal dans sa complaisance plus ou moins secrète – et allant bien souvent au-delà de simples ententes tactiques – pour des mouvements et des figures (les talibans et le wahabo-salafisme, Limonov, Breivik) violemment opposés aux symboles de la modernité occidentale, ou du moins, rien de plus paradoxal que l’attirance qu’éprouve le masochiste pour le sadique.

    Autant, en Occident, le grand public lobotomisé tend à dramatiquement méconnaître le degré de cynisme opérationnel des organisateurs de la mondialisation libérale, autant le dissident occidental moyen, souverainiste, socialiste national etc. est porté à sous-estimer – dans un tout autre sens néanmoins – leur degré de sincérité principielle, c’est-à-dire d’adhésion intime au programme de la modernité. Bien sûr que, face à la faiblesse des autocraties arabes pro-sionistes et des partis libéraux de Russie, l’Empire a été amené à considérer d’une part les salafistes, d’autre part les Nasbol de Limonov et autres formes de l’extrême-droite russe comme une alliance de revers contre, respectivement, Assad, Ghaddafi & Co. et Poutine. Mais c’est profondément méconnaître la postmodernité que de s’imaginer les élites satanistes armant et finançant ces alliés de fortune avec une grimace de dégoût, en se pinçant le nez. Bien au contraire : avant même de devenir stratégiquement exploitables sur un plus vaste échiquier, ces guérillas idéologiques étaient leurs alliés ontologiques : des créatures déracinées/déracinantes, malheureuses et narcissiques, d’autant mieux polarisées qu’elles sont vides, enfantées par la dialectique de la modernité et l’enfantant en retour ; des être brûlants.
    Pour qui sait identifier la modernité dans ses détails les plus quotidiens et les moins « philosophiques », ce résultat analytique n’a rien d’une surprise : comme en général l’extrême-droite européenne, les Nasbols crient leur foi sur les rythmes sataniques du hard rock, en pensant sincèrement – c’est l’un de ces aspects vaguement pathétiques de la modernité périphérique, décalée, mimétique – que l’insertion dans ses textes hurlés d’allusions à des fétiches langagiers nationalistes suffit à en modifier le sens (lequel est en réalité tout entier dans l’inhumanité du rythme et de l’instrumentation, c’est-à-dire précisément dans ce que l’esthétique moderne, sous le nom de « style », considère comme une caractéristique formelle), tandis que les « djihadistes » syriens – représentants dans le monde islamique des mêmes catégories sociologiques d’âge, de conditions, de formation etc. – consomment des drogues dures au front – un type de stupéfiant non seulement proscrit in abstracto par l’islam, mais surtout historiquement absent de toutes les cultures alimentaires, islamiques ou non, de leur région (et d’ailleurs de la plupart des grandes aires anthropologiques traditionnelles).

    Quel que soit par ailleurs leur sens analytique et leurs origines culturelles, des expressions comme « National-Bolchévisme » ou « Djihad » sont donc, dans un tel contexte, l’équivalent fonctionnel exact de « Death Metal », « Hell Angels », « Sepultura » et autres éléments similaires du folklore linguistique du Woodstock global ininterrompu, dans lequel, des cheiks rivaux des bandes libyennes ou syriennes jusqu’aux menus gourous de l’extrême-droite blanche groupusculaire, tous les leaders (je choisis cet anglicisme fonctionnaliste à dessein, par opposition à l’organicité connotée par « chef ») reproduisent le paradigme Mike Jager de l’individualité prédatrice, de l’intouchable devenu roi sans ascendance ni descendance d’un royaume sans aristocratie, du gourou New Age et mâle alpha de la partouze. De ce point de vue, l’exemple du dandy bisexuel Edouard Limonov est particulièrement précieux, dans la mesure où son exceptionnelle intelligence et le nietzschéisme de bazar dont, face à des interlocuteurs généralement trop mal équipés conceptuellement pour en rire, il couvre ses contradictions lui permettent, par exception, d’exprimer, y compris sous forme d’œuvre littéraire, l’identité culturelle foncière, ici pointée du doigt, du leader terroriste et de la rock-star (tirer sur Sarajevo et sucer des bites de dealers) – beaucoup plus clairement, en tout cas, que ne pourraient par exemple le faire les officiers de l’ASL syrienne, superficiellement empêtrés dans la dogmatique, dont il ne comprennent pas un traître mot, d’une religion momifiée.

    C’est à l’aulne de ces quelques réflexions qu’on pourra à présent mesurer toute l’ambiguïté d’un phénomène comme la récente commémoration internationale, sous l’impulsion de milieux eurasianistes, de la figure du baron Ungern von Sternberg. Dans une perspective moderne, c'est-à-dire en considérant Ungern comme une individualité engagée, portant témoignage en faveur de telle ou telle idéologie opposable à telle autre en vertu de leur interchangeabilité foncière, cette commémoration ne sera jamais qu’un nouveau rite d’extrême-droite, dans la longue série des ritualisations plus ou moins réussies de l’anticommunisme, finalement soluble dans l’antitotalitarisme de la mondialisation libérale. Des indices stylistiques (comme l’usage fréquent du rock dans les fonds sonores) me laissent craindre que beaucoup des acteurs de ces commémorations ne soient pas culturellement en mesure de dépasser cet horizon de perception.

    Sous l’attribut (pour le dire dans un dialecte spinozien) de la tradition, en revanche, la courte et brillante trajectoire terrestre du baron Ungern von Sternberg n’a pratiquement rien en commun avec la dialectique typiquement moderne entourant la querelle, finalement marginale et datée, du bolchévisme. Indépendamment de l’identité, et plus encore de l’idéologie de ses adversaires, ce qui rend unique et anachroniquement stupéfiant le phénomène Ungern, c’est son style – à savoir, pour le dire vite : l’apparition, en plein milieu d’une guerre moderne, c’est-à-dire soldatesque et – en dépit d’une relative arriération technologique par rapport à l’Europe de l’Ouest – technique, d’un chef de guerre capable de conduire, même de façon peu durable – des guerriers (les uns asiates et plus ou moins « vernaculaires », les autres blancs, comme lui transfuges du militarisme moderne) à la victoire, et donc – à la faveur, certes, d’un contexte géographique bien particulier, qui n’est autre que la quintessence de la spécificité eurasienne – d’inverser le temps, de retourner le sablier apparemment inamovible du progrès, et ce, non du fait d’une résistance de la matière inerte, le temps d’une panne périodique du moteur de la modernité (comme en produisent, par exemple, les crises cycliques du capitalisme), mais d’une façon qu’on peut supposer consciente, plaçant ainsi le phénomène Ungern dans le cas rarissime du dépassement autre que post-moderne de la dialectique de la modernité, germe de possibilité d’une autre mondialisation, à savoir grosso modo de ce qu’A. Douguine appelle – par opposition à la mondialisation thalassocratique – la « Géopolitique de la Terre Sèche ».

  • Benoît XVI : « L’approbation des idées les plus répandues n’est pas un critère auquel nous nous soumettons »

    Hier, à l’occasion de la fête de l’Épiphanie au cours de laquelle il a ordonné quatre nouveaux archevêques, Benoît XVI a condamné l’agnosticisme actuel, qui domine dans de nombreux pays, et ses attaques envers l’Église et la Foi. Il a souligné que « l’agnosticisme qui règne aujourd’hui a ses propres dogmes et est extrêmement intolérant vis-à-vis de tout ce qui pourrait le remettre en question, ainsi que des critères qu’il emploie« .

    Le Pape a rappelé alors que le chrétien ne devait pas plier devant l’idéologie dominante : « Celui qui vit et proclame la foi de l’Église est par de nombreux aspects en décalage avec la pensée dominante. L’approbation des idées les plus répandues n’est pas un critère auquel nous nous soumettons« , a-t-il déclaré. Rappelant ainsi les évêques à leur charge pastorale « En conséquence, il est particulièrement urgent pour un évêque aujourd’hui d’avoir le courage de contredire l’état d’esprit dominant. Il doit être courageux« , a-t-il conclu.

    N’est-il pas nécessaire en effet que Rome rappelle à ceux qui ont juridiction sur les âmes que le chrétien, qui est dans le monde mais qui n’est pas du monde, doit se soucier davantage sur la terre du regard de Dieu que de celui des hommes, fussent-ils les grands de ce monde ? Car la Foi, dont l’Église est dépositaire, ne se négocie pas et ne peut faire l’objet d’aucune tergiversation : elle se transmet sans altération.

    http://www.contre-info.com/

  • Que fait le Secours catholique aujourd'hui ?

    Worou-Kenou est un vétéran de l'action humanitaire. Tourné davantage aujourd'hui vers le domaine africain, il a accepté de nous parler du Secours catholique dont il est un ancien membre.

    Que pensez-vous de l'histoire de Cécile Duflot, ministre du Logement, qui prétend exercer son droit de réquisition sur des bâtiments religieux inoccupés pour loger les SDF pendant l'hiver ?
    Je crois que l’Église n'a aucune leçon à recevoir dans le domaine de la charité collective. L’Église de Paris, depuis plusieurs années, sans aucune aide de l’État, a lancé l'opération Hiver solidaire, dans des salles paroissiales ouvertes pour la mauvaise saison, et cela d'ailleurs en partenariat avec des bénévoles du Secours catholique et de l'Ordre de Malte. On peut citer, mais ce n'est pas exhaustif, des églises comme Saint-Léon ou Notre Dame de l'Assomption, qui pratiquent l'accueil des sans-logis. C'est un véritable mouvement de fond dans le diocèse. Je ne compte pas les nombreux vestiaires, les associations paroissiales et les initiatives chrétiennes qui fleurissent un peu partout.

    Que fait le Secours catholique pour l'hébergement des sans-logis ?
    Le Secours catholique ne gère pas d'hébergement. Il s'en est remis pour cela à une filiale, l'association des Cités, son antenne professionnelle. J'insiste sur le fait que l'association des Cités est purement laïque, elle n'a plus aucun lien avec l'Église de France. C'est ainsi qu'elle peut soutenir des opérations du Planning familial ou distribuer des préservatifs. Le Secours, lui, a des bénévoles qui font de l'accueil de jour, en proposant des permanences juridiques (utilisées par les « sans-papiers » mais pas seulement) et surtout une atmosphère de convivialité avec les personnes en détresse, que l'on cherche à accompagner pour les aider à s'en sortir. Typiquement chrétien en cela, le Secours entend proposer autre chose que la logique de l'assistanat et de la « co-construction de la réinsertion ». Il cherche à accueillir la personne, à voir son projet, à la responsabiliser et à développer son potentiel. Par exemple, cette année, à ce que je sais, c'est un SDF, cuisinier, qui s'occupe d'un repas de Noël comportant 130 personnes. Le SDF prend tout en charge, des commandes à l'assiette. Et il y a ainsi dans Paris cinq accueils de jour pour les SDF, recevant de 20 à 100 personnes chaque jour : ils sont animés uniquement par des bénévoles (les professionnels sont en amont dans l'organisation générale).

    Il n'y a pas de crise pour vous ?
    Détrompez-vous ! Je crois que l'on commence à voir une crise du bénévolat, qui est un écho de la crise qui secoue l'Église. La génération 68, là comme ailleurs, n'a pas transmis et les effectifs vieillissent. Certes, il y a une nouvelle génération. Mais elle est souvent beaucoup plus exigeante au niveau de l'engagement spirituel et crée d'autres mouvements.
    Je pense à l'APA (Amitié Partage Appartements) de Martin Choutet, ou à Aux Captifs la libération, une association, c'est vrai, qui a du mal à vivre sa professionnalisation : quand on reçoit des subventions de l'État, on est obligé d'être beaucoup plus neutre ! Mais au départ, elle s'était fondée sur un dynamisme spirituel très important. De cette jeune génération de bénévoles, qui travaillent avec L'Emmanuel ou l'APA, on peut dire qu'ils n'ont pas peur d'être catholiques, ils mettent le Saint-Sacrement au cœur de leur engagement et en même temps, ils se sont affranchis de tout ce qui est sclérosant chez les catholiques « de gauche » et de ce qu'il y a de communautariste chez les catholiques « de droite ».

    Comment le Secours a-t-il vécu l'élection de François Hollande ?
    Pour le Secours catholique, cela a été un grand soulagement, comme la réponse à une longue attente.
    Très critique vis-à-vis de Nicolas Sarkozy, et aussi de Christine Boutin, auxquels il reprochait une « stigmatisation des pauvres » et une politique inégalitaire, le Secours est aujourd'hui très constructif avec le nouveau gouvernement, dont on cherche toujours à excuser les carences avec des formules comme : « Malgré une évidente bonne volonté... »
    Au siège du Secours, j'ai moi-même pu voir de petites affiches anti-UMP. L'actuel président du Secours catholique, François Soulage, rocardien de toujours, vient d'ailleurs de publier avec Guy Aurenche, président du CCFD, un ouvrage qui s'intitule Le pari de la Fraternité, dans lequel il exhorte l’Église à « sortir de l'ornière du conservatisme ».
    Quand vous pensez que le président du Secours est statutairement nommé par les évêques de France, vous comprenez que l'engagement politique des laïcs reste un problème dans notre Église.

    Que penser du Motu proprio signé le 1er décembre dernier par Benoît XVI sur Le service de la charité ?
    C'est le reflet d'une politique de reprise en main des organisations internationales par le pape. Je pense à Caritas internationale, dirigé par le cardinal Maradiaga et dont la secrétaire générale Lesley-Anne Knight a été éconduite par le Vatican, en 1991, au motif que, malgré ses grandes compétences techniques, elle ne mettait pas en valeur l'aspect évangélique de Caritas. Ces nouvelles mesures romaines suscitent une profonde incompréhension de la part d'un François Soulage. Pourtant, le Secours catholique est l’antenne française de Caritas internationale.

    Quel est l'enjeu de cette reprise en main ?
    Je citerai un Africain, le président du Conseil pontifical Cor unum, le cardinal Robert Sara, déclarant récemment sans prendre de gants « L'homme ne vit pas seulement de pain. La charité n'est pas que de la philanthropie mais un authentique don de soi ». Les catholiques blanc de gauche, qui n'arrêtent pas de parler de l’Autre, ne comprennent plus ce langage si foncièrement chrétien de l'ancien archevêque de Conakry…
    Propos recueilli par Alain Hasso monde & vie 26 décembre 2012

  • La Mairie de Paris serait-elle christianophobe ?

    par Karim Ouchikh *

    Un vent de christianophobie soufflerait-il ces dernières années sur Paris ? Des signes alarmants abondent en ce sens qui attestent pareillement du rejet diffus des signes extérieurs de la religion chrétienne. Cette réalité préoccupante est désormais solidement installée dans la capitale.

    A bien à y regarder, l’épicentre de ce phénomène se niche dans les murs mêmes de l’Hôtel de ville, d’où se propagent, à intervalles réguliers, les symptômes d’une hostilité rampante envers une confession qui demeure pourtant infiniment présente dans l’inconscient collectif français.

    Le débat ne porte plus guère cette année sur les réticences de la Mairie de Paris à l’installation d’une crèche dans les allées du marché de Noël des Champs-Elysées, qui fut à l’origine d’une polémique mémorable en 2011. Ces dernières semaines la controverse s’est déplacée sur un terrain moins anecdotique mais tout aussi symbolique : forte du soutien sans faille d’Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, l’équipe de Bertrand Delanoë vient de retoquer le projet de construction de l’église orthodoxe russe qui doit être édifiée devant le Pont de l’Alma, à proximité de la tour Eiffel. Motif de l’ire socialiste : la démesure de l’ouvrage, voulu en 2007 par Nicolas Sarkozy et Vladimir Poutine, qui ne s’inscrirait que peu dans le paysage architectural des berges de la Seine. C’est au nom sans doute de cette singulière conception des élégances esthétiques, - dont n’aura guère souffert l’Institut des cultures d’islam de la rue Stephenson (XVIIIème), réalisé pourtant selon une plastique des plus discutables - que la Ville de Paris refuse depuis trois ans l’érection sur le perron de l’église polonaise Notre-Dame de l’Assomption, place Maurice Barrès (Ier), d’une statue de bronze à l’effigie de Jean-Paul II : là encore, suivant la doxa artistique parisienne, bien peu convaincante, la conception de la sculpture façonnée et offerte par le directeur des Beaux-Arts de Moscou à la Mission catholique polonaise de France, ne serait en rien compatible avec le style architectural de l’édifice religieux…

    Cette volonté insidieuse de bannir de l’espace public parisien toute manifestation extérieure de la religion chrétienne s’exprime tous azimuts, y compris dans la toponymie de la capitale. Alors que le parvis de Notre-Dame de Paris fut rebaptisé en 2006, non sans peine, du nom de l’ancien pape Jean-Paul-II, n’a-t-on pas vu la station RER Eole-Evangile, - dénommée de la sorte en raison de sa proximité géographique avec la rue de l’Evangile (XVIIIème) - être subitement débaptisée en 2011 afin de lui attribuer, sans la moindre concertation, le nom de Rosa Parks, en hommage à la figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis, sans doute plus conforme au politiquement correct du moment ! Au fait, la croix que les parisiens aperçoivent encore en bordure de cette même rue, - dont beaucoup ignore qu’il s’agit du dernier calvaire subsistant à Paris - survivra-t-elle au chantier de construction de la future gare Rosa Parks qui doit s’achever en 2015 ? [...]

    Lire la suite dans L’AF 2854  http://www.actionfrancaise.net

    * Karim Ouchikh est Président exécutif du SIEL (Souveraineté, Indépendance Et Libertés), Administrateur du Rassemblement Bleu Marine