Avec le taux de syndicalisation le plus bas d'Europe, le syndicalisme français ne se porte pas bien. S'il ne se réforme pas, lui reste-t-il un avenir ?
Lors d'une conversation au cours de laquelle nous évoquions la propension des syndicats français à bloquer toute réforme, Jacques Marseille, professeur d'histoire économique récemment disparu, expliquait que loin de montrer la puissance des syndicats français, ces blocages répétés accusaient paradoxalement leur faiblesse. Partout ailleurs en Europe, en effet, des syndicats réellement forts avaient participé activement à la mise en œuvre des réformes indispensables, dans l'intérêt bien compris des salariés. Pour vérifier la justesse de ces propos, il n’est que de consulter les taux de syndicalisation dans le monde à la fin du XXe siècle, publiés dans un livre qui vient de paraître, Les forces syndicales françaises(1). En 1995, le taux de syndicalisation atteignait 28,9 % en Allemagne, 32,9 % au Royaume-Uni, 41,2 % en Autriche, 60 % en Hongrie, 80,1 % au Danemark, 91,1 % en Suède.
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