Dans la bataille des retraites qui empoisonne, du fait des grèves, la vie des Français, particulièrement en région parisienne, on ne doit pas perdre de vue la nocivité du projet gouvernemental. On prétend faire passer tous les citoyens sous la même toise. Il s'agit aussi de limiter les pertes globales d'un système de vieillesse. Comme celui-ci paye ses pensions à crédit, Bercy a imaginé de s'en tirer par l'effet d'une énorme étatisation, analogue à celle du plan Juppé de 1996-1997 pour l'assurance maladie.
Les effets catastrophiques de cette expérience, peuvent se mesurer au taux de disparition de la médecine de ville et d'apparition des déserts médicaux, de surcharge des urgences hospitalières, etc. Cela n'a pas servi de leçon à nos technocrates. Ils s'apprêtent ainsi à siphonner seulement, comme l'avaient fait leurs prédécesseurs de 1941[1] les réserves des quelques caisses excédentaires, comme celle du Barreau, à liquider les dernières spécificités des assurances complémentaires, et, au bout du compte, à faire reporter toutes les pertes des régimes spéciaux sur la caisse monopolistique unique.