Pour essayer de mieux comprendre ces « Français oubliés », nous avons souhaité donner la parole à des maires et des élus locaux leurs difficultés reflètent celles de la population qu’ils administrent. La resocialisation des communes passe forcément par eux.
J’ai longuement rencontré chez lui Charles-Henri Jamin, conseiller municipal et communautaire de la ville de Saumur. Philosophe de formation, vieux routier de la politique locale, il est par ailleurs un membre actif du Parti chrétien démocrate et le conseiller politique de Jean-Frédéric Poisson. Il est particulièrement bien placé, en tant qu'ancien maire de la commune associée de Saint-Hilaire-Saint-Florent pour entretenir le lecteur de Monde&Vie des difficultés du métier de ce médiateur naturel qu'est le maire : « En six ans, j'ai rencontré le quart des habitants de ma commune en allant les voir chez eux. » Même son de cloche, même passion authentique du vivre ensemble chez les maires de La Suze et de Montrésor. Et cet idéal du service de chacun n'est pas le propre des maires ruraux. La maire du huitième arrondissement de Paris m'explique qu'elle ressent exactement la même impression d'être au service de tous, quelles que soient leurs opinions politiques. Il y a dans le mandat de maire une dimension d'aide aux personnes que l'on ne trouve pas dans les mandats de député ou de sénateur. Le maire est la vraie personne, la personne en chair et en os, qui s'occupe des problèmes des gens.