
Pas sûr que l’opinion publique l’accepte.
Le Figaro, dans son édition du 15 septembre, rend compte du rapport rendu par l’inspecteur des finances Laurent Vachey, qui avait été chargé par le gouvernement de réfléchir sur le financement de la dépendance, problème récurrent qui traîne depuis vingt ans et que les pouvoirs successifs évitent de résoudre, vu qu’ils n’ont le choix qu’entre de mauvaises solutions et qu’ils veulent éviter de heurter les Français.
Le rapport de M. Vachey est tout bonnement explosif ! Il s’agit de récolter un milliard d’euros en 2021 et de 4 à 5 milliards en 2024. On réaffectera, dans un premier, temps les sommes déjà collectées dans ce domaine. M. Vachey propose, ensuite, de créer une deuxième journée de solidarité, à l’instar de celle mise en place par M. Raffarin, qui avait retiré le lundi de la Pentecôte de la liste des jours fériés. Cette mesure est ambiguë, car il s’agit en réalité d’un prélèvement sur les entreprises. À ces dernières de répercuter ou non cette nouvelle taxe sur leurs salariés : elles peuvent leur faire cadeau de cette obligation (ce qui handicape leur compétitivité), soit les obliger à travailler gratuitement sept heures, voire supprimer un jour de RTT. L’alternative à cette mesure proposée par M. Vachey serait d’aligner la CSG des retraités sur celle des salariés et donc de rogner une nouvelle fois les pensions. Les seniors seraient une nouvelle fois tondus, ce qui serait politiquement insoutenable. L’une ou l’autre de ces mesures devrait rapporter 780 millions d’euros.


S’il y a un titre auquel la France ne semble pas prête à renoncer, c’est bien celui de championne du monde de la fiscalité, tous impôts et taxes confondus. Le dernier rapport de, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), s’appuyant sur les données 2018, les dernières disponibles sur le sujet, épingle en effet la France qui, avec un taux de recettes fiscales de 46,1% de la richesse produite cette année-là, conserve le peu glorieux titre de pays le plus spoliateur des 37 nations de l’OCDE. Même si elle se trouve talonnée par les Belgique et le Danemark, autres enfers fiscaux dépouillant à égalité leur population à hauteur de 44,9% de leur PIB respectif, c’est-à-dire un peu plus de dix points au-dessus d’une moyenne évaluée à 34,3%, moyenne elle-même évidemment plombée par ces trois ténors du fiscalisme.
