Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

tradition - Page 125

  • [Nantes] L’Action française présente lors de la « Grande Fête de Livre »

    L’Action française était de nouveau présente lors de la « Grande Fête de Livre » organisée par les Editions de Chiré.

    L’AF (AF de Loire-Atlantique et URBVM) est depuis longtemps partenaire avec Chiré via des actions conjointes avec la Librairie Dobrée sur Nantes, notamment pour l’organisation d’évènements (conférences) ou la tenue de stands où sont exposés nos journaux et diverses publications.

    Nous nous retrouvons logiquement sur des combats communs contre la déchristianisation de la France, contre le multiculturalisme idéologique, contre l’immigration qui menace notre identité et pour la défense des valeurs traditionnelles.

    La librairie Dobrée est bien connue des nantais et nous sommes heureux d’être à leurs côtés dans ce combat pour la renaissance de la France.

    Amaury De Perros

  • Tolkien et les idéaux du moyen âge (extraits)

    lesalut-tolkien_cov01.noreize-212x300.jpgTolkien a célébré comme personne la monarchie sacrée, les rois thaumaturges (Aragorn est guérisseur), les beaux liens féodaux, la libre paysannerie d’Angleterre (le monde hobbit), ainsi que le rapport à la nature, à la lumière, et au mal. Dans le cadre de la quête de ses récits, nourris par les combats eschatologiques, il a donné une image hiératique de la femme, héritière de nos saintes, de nos reines, de toutes nos dames initiatiques aussi. Tolkien nous fait aimer un autre monde recréé à partir de ce «moyen âge tel qu’il se rêvait » (Taine).

    Dans la Civilisation de l’Occident médiéval, voici ce que Jacques Le Goff écrivait, à propos de ses symboles si abondants (l’anneau, les silmarils, les arbres) dans l’œuvre de Tolkien :

    « Le symbole est signe de contrat. Il est la référence à une unité perdue, il rappelle et appelle une réalité supérieure et cachée. Or, dans la pensée médiévale, « chaque objet matériel était considéré comme la figuration de quelque chose qui lui correspondait sur un plan plus élevé et devenait ainsi son symbole ‘ » Le symbolisme était universel, et penser était une perpétuelle découverte de significations cachées, une constante « hiérophanie ». Car le monde caché était un monde sacré, et la pensée symbolique n’était que la forme élaborée, décantée, au niveau des doctes, de la pensée magique dans laquelle baignait la mentalité commune. »

    Ensuite Le Goff explique le rapport magique à la nature :

    « Le grand réservoir des symboles, c’est la nature. Les éléments des différents ordres naturels sont les arbres de cette forêt de symboles. Minéraux, végétaux, animaux sont tous symboliques, la tradition se contentant d’en privilégier certains : parmi les minéraux les pierres précieuses qui frappent la sensibilité à la couleur et évoquent les mythes de richesse, parmi les végétaux les plantes et les fleurs citées dans la Bible, parmi les animaux les bêtes exotiques, légendaires et monstrueuses qui flattent le goût médiéval pour l’extravagant. »

    Le Goff évoque ensuite le pouvoir guérisseur et purificateur des pierres et des fleurs :

    « Pierres et fleurs cumulent leur sens symbolique avec leurs vertus bienfaisantes ou néfastes. Les pierres jaunes ou vertes, par homéopathie colorée, guérissent la jaunisse et les maladies du foie ; les rouges les hémorragies et les flux de sang. La sardoine rouge signifie le Christ répandant son sang sur la Croix pour l’humanité, le béryl transparent traversé par le soleil figure le chrétien illuminé par le Christ. »

    On le rapprochera de ces lignes sublimes du Seigneur des Anneaux :

    « II est heureux que j’aie pu la trouver, car c’est une plante cicatrisante que les Hommes de l’Ouest ont apportée en  »erre du Milieu. Ils l’appelèrent Athelas, et elle croît à présent de façon très clairsemée et seulement près des endroits où ils résidèrent ou campèrent dans les temps anciens, et elle est inconnue dans le Nord, sauf de quelques-uns de ceux qui vagabondent dans les terres sauvages. Elle a de grandes vertus, mais, sur une blessure telle que celle-ci, ses pouvoirs de cicatrisation peuvent être maigres ».

    Parlons des animaux. Un des plus beaux personnages du Silmarillion est celui du chien de meute (hound en anglais : pas question de le comparer au dog) Huan. C’est le chef de meute de Valar qui l’ont donné à un elfe.

    Tolkien lui prête des traits humains, chevaleresques même :

    « Mais Huan, le chien de meute avait le cœur pur, il s’était pris d’amour pour Lúthien dès la première heure qu’il l’avait vue et souffrait de sa captivité. Il rabaissa son orgueil et permit à Lúthien de le monter comme s’il était un cheval, comme font parfois les Orcs avec les loups, et ils allèrent très vite, car Huan était un coureur rapide et infatigable. »

    Et voici comment Le Goff explique ce rapport d’un maître avec un animal :

    « Le symbolisme du chien est tiraillé entre deux directions, la tradition antique qui en fait une représentation de l’impureté, et la tendance de la société féodale à le réhabiliter comme animal noble, indispensable compagnon du seigneur à la chasse, symbole de la fidélité, la plus élevée des vertus féodales. Mais les animaux fabuleux sont tous sataniques, vraies images du Diable : aspic, basilic, dragon, griffon. »

    Passons au thème de la lumière, si essentiel dans le Silmarillion. Les Valar, les dames elfes comme Galadriel, une maia comme Melian produisent, irradient plutôt la lumière protectrice.

    « Au commencement Eru, l’Unique, que dans le langage des Elfes on appelle Ilúvatar, de son esprit, créa les Ainur, et devant lui ils firent une Grande Musique. Le Monde est issu de cette Musique, car Ilúvatar rendit visible le chant des Ainur et ils purent le voir comme une lumière dans les ténèbres. »

    Tolkien ajoute :

    « Sa beauté est trop forte pour être chantée par les mots des Humains ou des Elfes, car l’éclat d’Ilúvatar est encore sur son visage. Dans la lumière réside son pouvoir et sa joie. »

    Et Jacques Le Goff va nous expliquer ce rapport magique et spirituel à la lumière :

    « Derrière tout cela, il y a ce que l’on a appelé la « métaphysique médiévale de la lumière», disons plus généralement et plus modestement la quête de sécurité lumineuse. La beauté est lumière, elle rassure, elle est signe de noblesse. Le saint médiéval est à cet égard exemplaire : « Le saint est un être de lumière». »

    Dans les récits lumineux du début du Silmarillion, Tolkien décrit avec émotion :

    « À Valinor, il y avait ainsi deux fois par jour une heure paisible de lumière plus douce où l’éclat pâli des deux arbres mêlait les rayons d’or et d’argent. Telperion, l’aîné, fut le premier à grandir et à fleurir : la première heure qu’il répandit sa lumière, une blanche lueur d’aurore argentée, les Valar ne la comptèrent point dans la suite des heures mais l’appelèrent l’Heure Inaugurale».

    On a souvent souligné le caractère racial des récits de Tolkien. En réalité ils ont plutôt une touche médiévale. Tolkien oppose comme Chrétien le noble au vilain, le chevalier à l’homme des bois ! La blondeur a une connotation vite alchimique ou solaire. Or le moyen âge célèbre la beauté physique. Le Goff encore :

    « Le prestige de la beauté physique est tel que la beauté est un attribut obligatoire de la sainteté. Le Bon Dieu, c’est d’abord le Beau Dieu, et les sculpteurs gothiques réalisent l’idéal des hommes du Moyen Age. Les saints médiévaux possèdent non seulement les sept dons de l’âme (amitié, sagesse, concorde, honneur, puissance, sécurité et joie) mais aussi les sept dons du corps : beauté, agilité, force, liberté, santé, volupté, longévité… »

    Enfin sur la grande peur et ce sentiment d’inquiétude perpétuelle, qui est la marque du monde de Tolkien, Le Goff ajoute :

    « Cette annonce de la fin des temps par les guerres, les épidémies, les famines, elle semble proche aux hommes du Haut Moyen Age : les massacres des invasions barbares, la grande peste du vie siècle, les terribles famines se répétant de loin en loin entretiennent l’attente angoissée : crainte et espoir mêlés, mais d’abord et de plus en plus peur, peur panique, peur collective. L’Occident médiéval c’est, dans l’attente d’un salut espéré, le monde de la peur certaine. »

    Le retour du roi ? Voici ce qu’en dit encore Jacques le Goff :

    « La plupart des légendes forgées autour d’un personnage historique relèvent du mythe de « l’empereur assoupi », écho du mythe oriental de « l’émir caché ». Barberousse, Baudouin, Frédéric II dorment dans une caverne ou vivent déguisés en mendiants, attendant le moment de se réveiller ou de se révéler et de conduire l’humanité au bonheur. »

    Un beau chapitre du Silmarillion est celui de la révolte des Noldor conduits par Feanor. Il a des connotations nettement millénaristes. Le Goff :

    « Ainsi le temps médiéval devient un temps de la crainte et de l’espoir. Temps de l’espoir ; car le mythe millénariste se précise et se charge de rêves révolutionnaires. On l’a vu, il anime des mouvements populaires plus ou moins éphémères. »

    Tolkien :

    « Le cœur de Fëanor brûla d’une flamme nouvelle, un désir de liberté, de grands espaces… Fëanor déjà parlait ouvertement de révolte contre les Valar, criant très haut qu’il quitterait Valinor pour le monde extérieur et délivrerait les Noldor de la servitude s’ils voulaient bien le suivre. »

    Le monde de Tolkien est aussi marqué par le déclin et la dégradation. L’historien Michel Baschet, disciple de le Goff, écrit de Constantinople :

    « Malgré des succès temporaires, en particulier sous les premiers empereurs de la dynastie des Comnènes, le territoire byzantin se réduit comme une peau de chagrin. »

    Le culte du passé, caractéristique du monde nostalgique de Tolkien ? Une tendance médiévale. Baschet encore :

    « C’est dans le passé, jugé meilleur que le présent, que le Moyen Âge cherche son idéal… c’est l’ensemble du passé qui semble préférable au présent… Le passé est en effet le temps de la tradition, supérieur aux nouveautés dangereuses qu’apporte le présent. »

    Le Salut par Tolkien
    Eschatologie Occidentale et Ressourcement Littéraire
    Auteur : Nicolas Bonnal
    Prix : 22,00€
    Editeur : AVATAR Editions
    Date : 15/10/2016
    Collection : Les Inactuels
    Pages : 258
    Dimensions (cm) : 14,85 x 21
    ISBN : 9781907847370
    Format : Livre Imprimé

    Cet ouvrage est disponible ici : cliquer

    http://www.voxnr.com/7032/tolkien-et-les-ideaux-du-moyen-age-extraits

  • PARIS : OLIVIER DARD AU CERCLE DE FLORE, DEMAIN VENDREDI 16 DECEMBRE

    1621304472.jpg

    2210956097.pngA Paris, demain, vendredi 16 décembre à 19h30, ne manquez pas le prochain Cercle de Flore.

    Le professeur Olivier Dard, historien français, agrégé, docteur en histoire contemporaine et professeur à l’université Paris-Sorbonne (Paris IV), parlera des dissidents de l’Action française à l’occasion de la réédition des « dissidents de l’Action française » de Paul Sérant.  

    Vendredi 16 décembre 2016, à 19h30

    10 rue Croix des Petits Champs 75001 Paris, Escalier A, 2 ème étage

    M° Palais-Royal

    PAF : 3€ , gratuité pour les adhérents.

    cercle_du_flore_141216.png

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Avortement : Marion Maréchal Le Pen ne lâche rien

    Invitée d'Europe 1, Marion Maréchal-Le Pen est revenue sur la question du remboursement de l'avortement, qui provoque l'hystérie du système politico-médiatique et de Florian Philippot.

    "Je m’en tiens à la position qui était celle du Front national en 2012. Et à partir de là, c’est l’occasion pour Marine Le Pen de rappeler qu’elle ne souhaitait pas intégrer cette partie-là à son programme, voulant éviter, je pense, et probablement à juste titre, un sujet qui est malheureusement profondément tabou en France". "J’ai des convictions, je n’en changerai pas, même si elles ne sont pas forcément majoritaires en France". "Je ne pense pas que Marine Le Pen ait changé de position".


    Marion Maréchal-Le Pen : "Je ne pense pas que... par Europe1fr

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Edmund Burke : Retour d’un prophète contre-révolutionnaire

    Le visiteur de passage à Dublin ne manque jamais de pousser la porte de « Trinity Collège ». Si l'on s'y émerveille devant le Livre de Kells, la plupart des touristes oublient de saluer un autre monument irlandais : Edmund Burke, dont une belle statue de bronze garde l'entrée de l'université. Son maître ouvrage, Réflexions sur la Révolution en France (publié en 1790), fut un véritable best-seller, réédité onze fois en un an et écoulé à 30 000 exemplaires du vivant de l'auteur. Dans cette œuvre majeure, Burke, politique et homme de lettres, explique à un correspondant français son horreur des idées nouvelles. Pour lui, aucune analogie n'est possible entre la « Glorieuse » révolution anglaise de 1688 et les événements parisiens de 1789. Le livre est une bombe : Burke porte haut la torche de la contre-révolution, alertant ses compatriotes tentés par les sirènes parisiennes.

    Les Belles Lettres ont eu la bonne idée d'en rééditer cet automne la version française, accompagnée de six autres textes contre-révolutionnaires du même auteur. Une belle préface de P. Raynaud, originellement écrite pour le bicentenaire de la Révolution, fournit les clefs de lecture de ce fort volume (près de 800 pages !).

    Un Irlandais en croisade

    Edmund Burke est né à Dublin en 1729. Si, comme son père, il est protestant, sa mère et ses sœurs sont demeurées fidèles à Rome ; lui-même n'hésitera pas à batailler pour les droits des catholiques irlandais. Si Burke n'oublie jamais le sort de son île natale, c'est bien en Angleterre qu'il fait ses armes. Dans les lettres d'abord, puis en politique au sein du parti Whig - traditionnellement libéral. Burke s'oppose à la Compagnie des Indes et soutient les Insurgeants des colonies américaines. Mais Te combat de sa vie sera l'opposition aux idées révolutionnaires ; combat qui le verra croiser le fer avec certains de ses anciens amis. Disons-le tout net : les Réflexions sont avant tout un ouvrage de prévention contre-révolutionnaire.

    Une dénonciation prémonitoire

    Si ce dense ouvrage fourmille d'anecdotes, fil rouge est clair : définir l'essence de la Révolution, son plan, son projet, pour mieux combattre le phénomène. Ce plan, c'est la régénération, la tabula rasa, que Burke nomme également carte blanche (en français dans le texte original). L'auteur ne vise pas les seuls députés, mais aussi les philosophes et surtout Rousseau, « l'instituteur de la régénération ». Partisan de la sociabilité naturelle, Burke ne peut adhérer aux théories du contrat social. Si pour lui, la société est une association, c'est « non seulement entre les vivants, mais entre les vivants et les morts et tous ceux qui vont naître ». Alors qu'en 1790 la Révolution séduit outre-Manche, Burke, lui, en voit clairement la nature terroriste.

    Cette régénération passe aussi par la Déclaration des droits de l'homme, ces droits abstraits que Burke oppose sans cesse aux « droits des Anglais », libertés concrètes issues de l'histoire. Les Français ont « découvert » des droits métaphysiques ; il ne peut se résoudre à un tel « manuel ou digeste d'anarchie ». Mais au-delà des Droits de l'homme, c'est toute la logique révolutionnaire que combat Burke : toute-puissance de l'Assemblée, prééminence écrasante de la ville de Paris, création ex nihilo d'une Constitution, disparition des anciennes provinces. Plein d'humour, il ironise sur la création toute géométrique des départements : « On ne connaîtra plus, nous dit-on, ni Gascons ni Picards, ni Bretons ni Normands, mais seulement des Français [...] mais il est beaucoup plus vraisemblable que votre pays sera habité non par des Français mais par des hommes sans patrie. [...] Personne ne se fera jamais gloire d'être originaire du carré 71. »

    La table rase n'épargne pas la religion. Quelques mois après la promulgation de la Constitution civile du clergé, Burke discerne dans l'agenda révolutionnaire la volonté de « déconsidérer l'Eglise pour détruire le christianisme ». Il écrit ces lignes plus de deux ans avant que la Terreur ne soit officiellement à l'ordre du jour... Il y a du prophétisme chez Burke.

    Hommage à l'Ancienne France

    L'Irlandais, fin observateur, distingue le sens caché des événements. Ainsi de la journée du 6 octobre 1789, qui voit une foule haineuse attaquer les appartements versaillais de la reine. « J'aurais cru que dix mille épées bondiraient hors de leurs fourreaux pour la venger ne fut-ce que d'un regard qui aurait pu l'insulter. Mais l'âge de la chevalerie est passé. Celui des sophistes, des économistes et des calculateurs lui a succédé ; et la gloire de l'Europe est éteinte à jamais. » Voilà, de la part d'un étranger, un bel hommage posthume à l'Ancienne France. Contre le nouveau régime, Burke préconise une guerre sans merci. « La guerre des partisans de l'antique ordre civil, moral et politique de l'Europe contre une secte d'athées fanatiques et ambitieux qui en ont juré la ruine », écrit-il en 1796. Il faut contenir la contagion, car « c'est contre une doctrine armée que nous luttons. Cette doctrine par sa nature a, dans tous les pays, une faction qui lui est dévouée par opinion, par intérêt, par enthousiasme ».

    Un ouvrage fondateur

    Les Réflexions sont immédiatement au cœur des débats politiques anglais. Elles dépassent largement les frontières de l’Île, en formant non seulement une aile originale de la contre-révolution européenne mais aussi en constituant le socle du conservatisme anglo-saxon. Les maîtres mots de la pensée burkienne ? Tradition, histoire, prescription, coutume, ordre, prudence. Aux Etats-Unis, la figure d'Edmund Burke est révérée par certains libéraux classiques (Hayek) mais surtout par les paléoconservateurs et les traditionalistes depuis que Russel Kirk, dans les années 50, a dépoussiéré cette pensée authentiquement conservatrice, coutumière et antitotalitaire. Une pensée étonnamment d'actualité, 220 ans après la mort de Burke.

    Tugdual Fréhel Présent du 3 décembre 2016

    Edmund Burke, Réflexions sur la Révolution en France, Les Belles Lettres, 798 p.

  • Fondation Polémia : 2e Forum de la dissidence. Compte rendu. Troisième partie

     2e table ronde

    Animée par Karim Ouchikh

    La dissidence face à l’islamisme

    Et

    3e table ronde

    Animée par Romain Lecap

    La répartition des clandestins en France

    Deuxième table ronde

    La 2e table ronde a été dirigée par Karim Ouchikh (SIEL). Elle réunissait Alain Wagner (Union de défense des citoyens et contribuables), Maurice Vidal (Riposte laïque), Alain de Peretti (Vigilance Halal).

    Pour Karim Ouchikh, la dissidence exprime une volonté de résister à l’oppression du politiquement correct. Il observe que la question de la place de l’islam dans notre pays relève d’un considérable tabou. L’islam constitue un réel problème pour la société française. Dans sa théologie, l’islam paraît incompatible avec la République. Face à ce défi, beaucoup de partis politiques montrent une grande frilosité. S’il faut reconnaître à quelques personnalités une perspicacité dans l’approche de la question, en revanche elles ne proposent aucune solution. Il ne peut y avoir aucun accommodement confessionnel avec l’islam : il est inconciliable avec notre civilisation et notre modèle politique et juridique.

    Dans la situation présente, l’islam tend à jalonner notre société de marqueurs identitaires : le vêtement exotique, le halal, les mosquées. A l’encontre de cette emprise progressive, le modèle français de civilisation doit être défini sans détours : soit il s’agit d’un modèle de société républicaine fait de principes abstraits et, en définitive, insipides ; soit ce modèle trouve son fondement dans la civilisation chrétienne. C’est bien dans ce second sens que réside l’identité française. Alors les musulmans qui souhaitent demeurer sur le territoire doivent admettre cette identité et se plier aux règles qu’elle implique. S’ils s’y refusent, en ce cas, ils doivent faire le choix de terres en accord avec les préceptes qui guident leur existence.

    Alain Wagner a pour approche de parler des faits. En premier lieu il s’appuie sur un document publié par l’ISESCO (Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture), intitulé Stratégie de l’action islamique culturelle à l’extérieur du monde islamique. Cette stratégie a été arrêtée à la neuvième session de l’Organisation de la conférence islamique réunie à Doha en 2000. Dénommée aujourd’hui Organisation de la coopération islamique, elle associe 57 pays. Elle a notamment pour but de consolider les relations dans les domaines du commerce, de l’éducation et de la culture. Pour l’Europe, il s’agit de conjurer toute intégration des musulmans au mode de vie des sociétés d’accueil. Des communautés islamiques doivent s’implanter dont le fonctionnement répondrait aux règles de la charia. Parallèlement, l’objectif est de conquérir des postes dans les domaines politique, économique et de la communication médiatique. Pour s’assurer de cette authenticité islamique et sa perpétuation, il est essentiel de faire obstacle à toute acquisition par les enfants des valeurs de nos sociétés occidentales. Cette visée passe par le développement de centres culturels islamiques guidés dans leur action par la charia, avec la construction de mosquées, l’implantation de centres culturels proprement dits et l’ouverture d’écoles islamiques. L’apprentissage de l’arabe, langue de l’islam, fait, bien sûr, partie des lignes éducatives. Il faut observer que parmi les ministres deux sont binationaux et le ministre de l’Education nationale a décidé de développer l’enseignement de la langue arabe.

    Concernant l’édification de mosquées, il faut souligner qu’elle est favorisée par le gouvernement et que leur financement repose sur de l’argent public à hauteur de 30% des montants.

    Parmi les actions à entreprendre, il est nécessaire d’engager des procédures pour l’annulation des permis de construire de ces mosquées. Un exemple emblématique est le projet de Grande Mosquée de Bordeaux pour lequel Alain Juppé a donné son accord en 2008. A ce propos, il faut remarquer les liens entretenus par le maire de Bordeaux avec l’imam Tarek Oubrou qui fut proche de l’UOIF.

    Maurice Vidal (Riposte laïque) est un professeur de philosophie qui a été confronté dans son enseignement à l’attitude d’élèves musulmans.

    Outre l’apprentissage des différentes matières nécessaires à la formation des élèves, l’Education nationale a pour rôle de leur enseigner les valeurs associées à la nation. Aujourd’hui ces élèves face auxquels s’est trouvé Maurice Vidal se moquent de ces valeurs et ils le disent à leurs maîtres. Le délitement de l’institution est tel qu’un élève qui menace de frapper son professeur n’encourt aucune sanction. Faire part de la situation qui prévaut dans les établissements est considéré comme faire le jeu du Front national.

    La carrière de Maurice Vidal est ainsi émaillée d’incidents :

    • le dessin d’une main avec un doigt coupé affiché sur la porte de la classe ;
    • une agression avec un extincteur par deux élèves d’origine maghrébine ; quelque temps plus tard un autre élève signale au professeur que ses agresseurs sont venus de la mosquée de Lunel où l’imam a jugé que ses cours n’étaient pas conformes au Coran ;
    • lors d’un cours de philosophie dans lequel Maurice Vidal évoque les grandes notions de la condition humaine et les religions, il est interrompu par un élève qui affirme que la seule religion c’est le Coran;
    • professant sur la philosophie du soupçon en citant Nietzsche, Marx et Freud, il est, là aussi, pris à partie pour s’être référé à des auteurs pour lesquels Dieu n’existe pas ;
    • de même, son enseignement a été perturbé lors d’un cours sur la vérité par un lycéen qui a déclaré de manière péremptoire que la vérité c’est le Coran;
    • un dernier exemple concerne le choix du livre que les élèves auraient à présenter à l’oral du baccalauréat ; le professeur avait retenu l’Existentialisme est un humanisme de Jean-Paul Sartre ; cette sélection a été rejetée par des élèves musulmans.

    Ces diverses péripéties illustrent ce que représente le Coran : une parole et une récitation. Il s’agit de l’apprendre par cœur et de le réciter à la lettre. L’islam apparaît comme une soumission face à laquelle il n’y a pas de compromis possible.

    Maurice Vidal conclut en proclamant qu’il faut avoir le courage d’être debout.

    Alain de Peretti (président de Vigilance Halal), praticien vétérinaire exerçant dans le secteur libéral, a débuté son intervention par ce constat : dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es. Il souligne que prendre ensemble un repas est la première activité de sociabilité de l’homme.

    L’abattage halal est licite du point de vue de la charia. Mais cette méthode d’exécution de l’animal lui cause une souffrance ; elle comporte un risque sanitaire ; elle constitue une pompe à finances. Elle permet de maintenir le musulman dans un état d’apartheid volontaire. Le halal est le Cheval de Troie de l’islamisation et il permet de montrer un aspect de l’islam.

    Il faut observer que dans nos sociétés les animaux ont toujours été assommés avant d’être saignés.

    Par rapport au phénomène du halal, qui est une voie d’emprise de l’islamisme, quelles formes doit prendre la dissidence ?

    La dissidence implique un engagement personnel. Le dissident soviétique ne disposait que du papier. Pour nous, les moyens sont plus larges. En créant un mouvement Les vigilants et en observant ce qui se passe autour de soi, il est possible, par exemple, d’intervenir auprès de la cantine scolaire des enfants dans le cas d’une entorse aux principes qui fondent notre vie commune. La démarche, si elle n’aboutit pas, peut être poursuivie auprès du département, de la mairie et du fournisseur.

    Nous sommes aussi des consommateurs et nous pouvons être amenés comme tels à réagir face à l’arrivée du halal. Ainsi, il était inscrit sur une boîte de somnifères vendue par un laboratoire connu que l’enveloppe du produit était fabriquée au moyen de gélatine de bœuf halal. Aux interrogations qui furent adressées au laboratoire celui-ci a répondu qu’il ne pouvait pas prendre en compte les opinions de tous les clients. Une campagne a alors été engagée avec des photos de la boîte incriminée et l’envoi de courriels destinés à saturer la messagerie de l’entreprise. Il s’agit d’exercer une pression constante permise notamment par le développement des réseaux sociaux : Facebook, Twitter…

    Il existe d’autres formes de recours :

    • pour le moment, les procédures judiciaires n’ont donné aucun résultat et une action en carence est entreprise devant la juridiction européenne ;
    • une association a adressé des propositions au ministère de l’Agriculture qui a jugé les mesures préconisées comme acceptables mais inapplicables ;
    • une pression exercée auprès des bouchers.

    3e table ronde 

    Animée par Romain Lecap

    La répartition des clandestins en France

    Romain Lecap était entouré par Nicolas Faure (porte-parole du LIEN), Thibault Audra (« Pas de migrants en Ile-de-France »), Aurélien Verhassel (Collectif « Les Hauts de France sans migrants »).

    L’association dont Nicolas Faure est le porte-parole (LiEn) a été créée à l’annonce de la dispersion dans toute la France des immigrés clandestins jusque-là au camp de Calais. Elle met à la disposition un modèle de procédures pour l’engagement de toute action mais aussi des formules de pétition ou de tract.

    Le site de l’association (www.libertes-entraide.fr) présente six argumentaires pour contrer l’accueil de migrants en Ile-de-France. En effet, pour offrir toute leur portée aux arguments énoncés, il est nécessaire d’être factuel : alors, dans la dialectique qui s’engage, les éléments avancés étant fondés et précis, la victoire est certaine.

    Thibault Audra, responsable du collectif « Pas de migrants en Ile-de-France », s’est investi contre l’arrivée à Louveciennes-Rocquencourt des migrants venus de Calais. Les populations des communes concernées sont plutôt aisées et leurs préoccupations sont d’abord orientées vers leurs carrières professionnelles qu’ils privilégient par rapport aux questions politiques. L’action a commencé par l’ouverture d’une page Facebook. Il était indiqué notamment les coordonnées de la mairie de Rocquencourt et celles de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique qui se propose d’accueillir des migrants dans ses locaux.

    Aurélien Verhassel, reponsable du collectif « Les Hauts de France sans migrants », observe qu’il n’a pas rencontré de personnes disposées à accueillir à leur domicile des migrants. A l’échelon communal, certaines villes ont réussi à s’opposer à l’accueil de ces immigrés clandestins. A l’inverse, d’autres, du fait de l’attitude de leurs élus, n’ont pas pu y faire obstacle. Ainsi à Croisilles (Pas-de-Calais), malgré des manifestations de la population auxquelles le Collectif avait notamment appelé, le conseil municipal a voté à une large majorité en faveur de l’implantation d’un Centre d’accueil et d’orientation (CAO). Ces immigrés, en majorité soudanais, étaient pour certains d’entre eux les membres de la troupe théâtrale du camp de Calais. Ils ont reçu la visite de Manuel Valls, tout rassemblement d’opposition étant interdit. Quant à ceux qui applaudirent leur arrivée, ils appartenaient à des associations de défense des immigrés extérieures à la ville.

    Face à l’action autoritaire et impérative de l’Etat, les intervenants ont souligné que la riposte devait être globale. Lorsqu’une commune s’oppose à une implantation, le gouvernement se tourne vers une autre. Il joue sur la parcellisation des réactions et sur des réponses favorables quoique minoritaires pour parvenir à son objectif de dissémination des immigrés clandestins sur l’ensemble du territoire. Il est relayé localement par les manifestations d’associations de défense de ces clandestins dont les membres sont extérieurs aux communes concernées. Le relais est aussi national par le discours et les images diffusés par les médias qui présentent les migrants sous le jour le plus favorable de malheureuses victimes fuyant les persécutions sans jamais s’interroger sur les motifs réels et les conséquences.

    http://www.polemia.com/fondation-polemia-2e-forum-de-la-dissidence-compte-rendu-troisieme-partie/