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tradition - Page 125

  • Hannah Arendt : Le concept d’histoire

    Suite d’articles sur La Crise de la culture, d’Hannah Arendt.

    Pour revenir à l’article précédent : la tradition et l’âge moderne.

    Fort logiquement, Hannah Ardent entame ce chapitre avec Hérodote, le « père de l’Histoire », pour qui la fonction de l’histoire est de « sauver les actions humaines de la futilité qui vient de l’oubli ». Il s’agit alors d’échapper à la mortalité, de ne plus « se mouvoir en ligne droite dans un univers ou tout, pour autant qu’il se meut, se meut dans un ordre cyclique ». Le thème des récits historiques devient donc des cas particuliers, des gestes singulières, qui perturbent le cycle : « la substance de l’histoire est constituée par ces interruptions autrement dit par l’extraordinaire ».  Pour les mortels, réussir à imprimer leurs actes, leurs œuvres, dans la trame de l’histoire est alors le moyen de pénétrer la mémoire humaine, Mnémosyne – la mère de toutes les muse -, et donc d’accéder à l’immortalité.

    Ceci ne retire pas nécessairement à l’étude de l’histoire son caractère potentiellement scientifique car le fait pour l’historien d’être certain de ne pas être en interaction avec son objet – contrairement au physicien – peut, d’une certaine manière, conférer à son domaine un caractère plus scientifique.

    L’émergence du christianisme va cependant bouleverser l’approche de l’étude de l’histoire. En effet, si chez les Grecs, « la grandeur était aisément reconnaissable comme ce qui de soi-même aspirait à l’immortalité – c’est-à-dire, négativement parlant, comme mépris héroïque pour tout ce qui vient et passe simplement, pour toute vie individuelle, la sienne propre incluse », une telle approche de la grandeur ne pouvait demeurer intacte dans l’ère chrétienne. Dans le christianisme, « c’est le monde qui doit passer ; les hommes vivront éternellement ».

    Descartes, avec son de omnibus dunitandum est[i], va introduire une nouvelle révolution : la vérité et le savoir ne peuvent se fier aux sens et à l’apparence, encore moins à la « vérité innée » de l’esprit, ni à la « lumière intérieure de la raison ». Contrairement à ce que l’on a tendance à croire trop rapidement, ce subjectivisme n’a pas jailli d’un affaiblissement de la religiosité, mais d’une perte de confiance, hautement justifiée, dans la capacité des sens à approcher la vérité[ii]. Ce doute se traduit, notamment, dans la remise en cause du géocentrisme, que l’observation simple justifiait pourtant amplement. Toutefois, cela ne remet pas fondamentalement en cause l’approche de l’histoire : si l’homme ne peut connaître le monde, il doit au moins savoir ce qu’il a fait lui-même. L’on peut avoir une approche similaire pour les mathématiques (approche issue de la pensée de Vico) : contrairement à la nature (que nous faisons que regarder ou essayer de copier), nous faisons les mathématiques nous-mêmes. Mais c’est aussi, peut-être, là que naît la science moderne : du déplacement de l’observation du quoi à la compréhension du comment[iii], de l’intérêt pour les choses à l’intérêt pour les processus. Cet intérêt pour le comment consiste aussi pour l’homme à désormais « faire la nature », comme dans le cas de la physique nucléaire par laquelle nous pouvons faire dans la nature ce que nous croyions précédemment ne pouvoir faire que dans l’histoire.

    L’industrialisation, en tant que mécanisation des processus, s’intègre ainsi dans cette approche qui fait qu’à présent nous vivons dans un monde davantage façonné par l’Homme que par la nature. Il ne s’agit pas pour autant  de réduire l’Homme à ce qu’il fabrique (la fabrication se distingue de l’action en ce sens qu’elle a un commencement et une fin, tandis que l’action s’inscrit dans une chaîne infinie d’évènements) car dans un monde dans lequel l’Homme a atteint un tel degré de maîtrise de ce qui l’environne, sa propre possibilité d’action devient effrayante.

    En amont de la transformation hégélienne de la métaphysique en philosophie de l’histoire, Hobbes, Locke et Hume tentèrent de se débarrasser de la métaphysique au bénéficie d’une philosophie de la politique. L’on fait souvent remonter cette appropriation de l’histoire en tant que dialectique philosophique à Hegel, mais ce serait omettre que Kant adhérait également à une philosophie de l’histoire puisqu’il estimait que si on la considérait de son entier et non comme une accumulation d’évènements, tout prenait son sens, comme si existait une « intention de la nature », inconnue des acteurs mais compréhensibles de leurs suivants, comme si, en fait, les hommes étaient guidés par le « fil conducteur de la raison »[iv].

    Prochain article : qu’est-ce que l’autorité ? 


    [i] Tout peut faire l’objet du doute.

    [ii] Pour Hannah Arendt, la sortie de la religion commence au 17e siècle lorsque des théoriciens politiques commencent à établir que les commandements de la loi naturelle suffissent à faire fonctionner le corps politique indépendamment de Dieu (on retrouve ici la pensée de Jean Bodin). Or, ce recours à la loi naturelle (et non plus la loi divine) pour gouverner est issu de l’hétérogénéité religieuse issu de la Réforme. Quelque part, c’est donc l’ « excès » de religiosité des guerres de religions qui a initié la sortie de la religion.

    Dans cette conception, cette sortie (en fait toute relative) de la religion se fait donc bien davantage par la politique que par les sciences.

    [iii] L’on remarquera que l’explosion des nouvelles technologies tant à nous éloigne de la compréhension du comment pour nous ramener à l’observation du quoi ou du pourquoi. Par exemple, en utilisant les données saisies par les utilisateurs dans son moteur de recherche, Google est désormais plus performant que les instituts médicaux pour anticiper les épidémies de grippe (quoi), mais demeure complètement inutile pour les expliquer (comment).

    [iv] Mais cette espèce d’immanence spinozienne de la Raison n’est-elle pas une autre manière de nommer Dieu ? Si, dans la pratique, dès lors qu’une chose est inintelligible à la raison humaine, on la renomme « ruse de la Raison » pour se convaincre que rien n’échappe à la Raison, n’est-ce pas juste une autre manière de dire qu’il y a quelque Chose de supérieur à l’homme qui gouverne l’univers ? Et ce « quelque Chose », Kant l’appelle Raison, certains athées (Comte-Sponville, Onfray) l’appellent cosmos, les Chrétiens Dieu ? Dès lors, l’athéisme rationaliste n’est-il pas en train de se contenter de renommer Dieu (ou de remplacer une religion par une autre ?) ?

    http://loeildebrutus.over-blog.com/2016/10/hannah-arendt-le-concept-d-histoire.html

  • Organisez un départ en car pour la Marche pour la vie du 22 janvier

    Voici la carte des premiers bus en provenance de province

    Pour organiser un départ en car, c'est par ici.

    Michel Janva

  • De la nécessité de l’enracinement – conférence d’Alain Escada et Alain Soral.

    première partie

    Le 18 septembre 2016, E&R Lille recevait Alain Escada, président de Civitas, et Alain Soral, président d’Egalité & Réconciliation pour une conférence sur « la nécessité de l’enracinement ».
    Source: ER Lille
  • Les cadres de la Restauration Nationale se réuniront à Paris le 10 décembre

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    Le premier colloque du Cercle Vauban organisé par la Restauration Nationale, le 6 décembre 2014 (Reporté, cette année en raison de la période préélectorale)

    Samedi 10 décembre 2016 

    de 10 h à 17 h 

    RÉUNION ANNUELLE

    DES CADRES DE LA

    RESTAURATION NATIONALE 

    Cette réunion se tiendra comme les années précédentes
    Salle Rossini
    10, rue de l'Annonciation, 75016 Paris
    (Métro Passy - RER C Boulainvilliers)

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Un ancien médecin-avorteur : "Votre génération peut réellement inverser l'avortement"

    Très beau témoignage de conversion :

    "Le Dr. Vansen Wong, médecin athée pratiquant les avortements, avait l’habitude de penser que l’avortement aide les femmes et leur donne la possibilité de choisir la vie qu’elles désirent pour elles-mêmes. Il avait d’ailleurs choisi cette pratique de la médecine pour apporter un regard bienveillant et dépourvu de jugement aux femmes faisant le choix d’avorter.

    Docteur Wong était convaincu d’aider les femmes, en particulier les victimes de viols et celles dont la vie est menacée par leur grossesse. Il commença toutefois à revoir ses positions lorsqu’il comprit que de plus en plus de femmes avaient recours à des « avortements de confort ». Il raconte par exemple le cas d’une dame, qui avait avorté pour ne pas avoir à reporter son voyage en Europe.

    Fatigué de pratiquer des avortements, Vansen Wong commence à requestionner ses pratiques. Evoquant le tube transparent utilisé pour aspirer le foetus lors d’un avortement, il déclare aujourd’hui :

    « Il ressemble à un dispositif assez inoffensif… Il est flexible et de la taille d’une grande paille, mais il est responsable de la mort de millions d’enfants à naître. »

    Après avoir eu recours à cette technique durant 7 ans, le médecin a finalement été pris d’un violent sentiment de culpabilité et de misère, qui l’a conduit dans une église. Dans cette église, il a découvert le message de l’Evangile et reçu l’amour et le pardon de Dieu.

    « Chaque personne est créée à l’image de Dieu. »

    Vansen Wong a finalement abandonné son poste. Il est désormais directeur médical du Centre de grossesses Alternatives à Sacramento. Chaque fois qu’il le peut, Wong dit aux personnes qu’il rencontre que l’avortement est «barbare» et «intolérable» et qu’il «n’a pas sa place dans une société civilisée. » Il espère que les générations futures aideront à freiner la pratique de l’avortement.

    L'histoire un peu plus détaillée de sa conversion est ici.

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • TF1 réaffirme que Civitas était aussi visé par les terroristes du Bataclan, « ce qui n’a jamais fait trembler Civitas »

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    En ce matin du 13 novembre 2016, un an après les attentats de Paris, TF1 annonce que de nouveaux éléments de l’enquête confirment que CIVITAS était également une cible des terroristes de l’Etat Islamique.

    « Une information qui avait fuité en avril 2016, mais qui n’avait pas vraiment fait trembler la virulente association, connue pour sa dénonciation de ce qu’elle appelle « la christianophobie« . », commente le journaliste de TF1/LCI.

    ATTENTATS – L’enquête hors-norme qui a suivi les attentats du 13 novembre livre de nouveaux éléments. Parmi ces révélations : la confirmation qu’il n’y a eu qu’une seule équipe coordonnée, mais aussi le fait que le quartier de la Défense, ainsi que l’association catholique Civitas, étaient également visés. Des nouvelles photos ont également été révélées. 

    Lire la suite

  • JP Maugendre : "Les réalités nationales et religieuses que nous défendons ne sont ni outrées ni excessives"

    Tribune de Jean-Pierre Maugendre, président de Renaissance catholique, adressée au noyau dirigeant des évêques de France :

    "Le noyau dirigeant des évêques de France vient de mener, par trois publications quasiment simultanées, une offensive en règle contre ce qu’il appelle l’extrême droite. Le quotidien officieux de l’épiscopat, La Croix, a ainsi adressé à tous ses abonnés un dossier de 98 pages intitulé : Extrême-Droite : écouter, comprendre, agir. La conférence des évêques de France a de son côté publié un document de 4 pages : 2017, année électorale : quelques éléments de réflexion et une brochure de 94 pages : Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique.

    Dieu soit loué : Ce n’est pas aux gens d’Église qu’a été confié l’honneur français. Bernanos (Nous autres Français). Il s’agit clairement, pour l’épiscopat français, de générer des « antidotes au Front national ». Au-delà de ce parti politique sont ainsi stigmatisés tous les patriotes qui s’inquiètent de l’enjeu de civilisation que représente, pour une société de culture chrétienne, l’arrivée de millions de musulmans désireux de conserver, sur notre territoire, leurs croyances et leurs modes de vie. On ne peut également qu’être atterré par la conception contractualiste de la vie sociale manifestée dans ces documents. Notre propos n’est pas de mener ici une analyse de ces textes mais simplement de rappeler les faits suivants.

    Nous récusons cette étiquette d’extrémiste qui nous vise. Nous ne l’acceptons pas fût-ce par indifférence ou par bravade. Il importe de la rejeter : non point pour nos personnes, qui s’en moquent, mais pour les réalités que nous défendons, pour les solutions que nous proposons, pour le combat spirituel et politique que nous menons. Extrémiste cela veut dire : excessif, immodéré, démesuré, outrancier, brutal, violent, dangereux. Les réalités nationales et religieuses que nous défendons ne sont ni outrées ni excessives.

    Nous sommes d’abord des amoureux de la France charnelle, de ses terroirs et de ses clochers. Pour nous la France n’est ni une idée ni une idéologie, a fortiori universaliste. Nous nous reconnaissons héritiers et nous voulons transmetteurs.

    Nous observons avec une infinie reconnaissance le rôle majeur de l’Église catholique dans la constitution et la naissance de la France. Elle a porté notre pays sur les fonts baptismaux de Reims et en a façonné les paysages et les mœurs, marquant son âme et son apparence d’un sceau indélébile qu’aucune force depuis plus de 1 500 ans, et tout particulièrement depuis 200 ans, n’est parvenue à effacer.

    Nous récusons l’étiquette assassine d’extrême droite dont le seul objectif est d’assimiler les héritiers, indignes, de Clovis et de saint Louis, de Corneille et de Péguy, de Rivarol et de Barrés, de sainte Jeanne d’Arc et de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus au régime sanglant de l’Allemagne nationale- socialiste et à la bouffonnerie grandiloquente du fascisme italien mise en œuvre par le militant socialiste Benito Mussolini.

    Nous sommes des manants attachés à leurs terres et à leurs traditions, aux tombeaux de leurs pères et à la langue de leurs anciens.

    Notre catholicisme n’est point un catholicisme libéral ou de capitulation. Il est le catholicisme de la tradition et de l’espérance, celui qui est chez lui en France parce que c’est lui qui a fait la France. Nous sommes forts de cet héritage passé. Nous le confions à nos enfants, charge à eux de lui rester fidèle, de l’enrichir et de le transmettre.

    Nous croyons à l’existence d’un ordre naturel des choses contre les utopies contractualistes comme fondements de la vie en société. « La doctrine sociale catholique considère que tant la famille que la nation sont des sociétés naturelles et ne sont pas le fruit d’une simple convention » écrivait Jean-Paul II dans Mémoire et Identité.

    Nous ne croyons pas que la loi civile doive obligatoirement s’adapter à l’évolution des mœurs (...) Nous croyons à la force de la vérité et de l’intelligence contre les mensonges et les utopies. Nous œuvrons dans l’amitié française et l’espérance chrétienne.

    Nous savons bien, au fond, que cette étiquette assassine d’extrémisme nous est attribuée, avec une évidente volonté de nuire, par la ténébreuse alliance des libéraux et des libertaires unis dans la même vision matérialiste et hédoniste de l’homme. Leur objectif est d’essayer de faire oublier que nous sommes, en fait, au centre- non pas au centre dérisoire de l’hémicycle parlementaire- mais au centre, car au cœur, de la tradition française sans laquelle il n’est pas d’avenir français."

    Philippe Carhon