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Archéologie de Haithabu, port viking
Haithabu, c'est un ancien port du Schleswig-Holstein qui fut un grand centre commercial à l'époque des Vikings. C'est aujourd'hui un site archéologique de première importance pour comprendre le fonctionnement global du commerce en Europe au cours du premier millénaire de notre ère. Haithabu, écrit Herbert Jankuhn, s'est constitué par le hasard de l'histoire, quand les relations commerciales en Europe du Nord et de l'Ouest se sont progressivement modifiées au contact d'un empire franc dont le poids venait de basculer vers l'Austrasie, autrement dit sa partie septentrionale largement germanisée.Avec les Mérovingiens et les Carolingiens, le poids politique de l'ensemble franc se focalise donc sur la côte septentrionale de la Méditerrannée et l'arrière-pays provençal et rhodanien en bénéficie. Les côtes de la Mer du Nord, avoisinant, en Zélande, le delta des fleuves (Rhin, Meuse, Escaut), acquièrent une importance stratégique et économique qu'elles ne perdront plus. Dès la fin du VIème siècle, ce glissement vers le Nord finit par englober la Scandinavie. La presqu'île "cimbrique", c'est-à-dire le Jutland et le Slesvig, bénéficiera de cette évolution, en marche depuis les Romains. Les découvertes archéologiques démontrent que les Germains des côtes frisonnes (néerlandaise et allemande) ainsi que leurs congénères de l'arrière-pays entretenaient des relations commerciales suivies avec l'Empire romain. Les voies de pénétration de ces échanges sont 1) la mer et 2) les grands fleuves (Rhin, Weser, Elbe, Oder, Vistule).En traversant l'isthme du Slesvig, le commerce germano-romain touche le bassin occidental de la Baltique. Par l'Oder et la Vistule, il accède au bassin oriental. Entre le cours inférieur de la Vistule et la côte septentrionale de la Mer Noire, les Germains commercent avec les établissements coloniaux grecs. Depuis la préhistoire et depuis les premiers mouvements des peuples indo-européens, ces axes fluviaux existent: avec l'Empire romain, le trafic s'y fait simplement plus intense. Les invasions hunniques, qui réduisent à néant le pouvoir conquis des Goths, établis entre la Baltique et la Mer Noire, éliminent toutes les possibilités d'échanges portées par cet axe fluvial oriental. Plus tard, l'axe central de l'Oder cessera, lui aussi, de fonctionner à cause des Huns. L'axe occidental, celui du cabotage le long des côtes de la Mer du Nord, sera le dernier à s'effondrer. A Vème siècle, le commerce avec la Scandinavie diminue pour connaître son intensité minimale à la fin du VIème siècle. Mais, à la même époque, avec Théodoric le Grand, Roi des Ostrogoths fixés en Italie, l'axe central reprend vigueur, tandis que la littérature épique germanique prend son envol.Les produits échangés le long de ces axes fluviaux et maritimes sont essentiellement l'ambre et les fourrures. L'irruption des Avars dans l'espace danubien, vers 565, ruine une seconde fois ce réseau d'échange italo-baltique. Après les Avars, les tribus slaves s'emparent de l'Europe centrale, isolant la zone baltique et coupant les voies d'échange qui, depuis des siècles, voire un ou deux millénaires, reliaient la Baltique à la Méditerranée. Ce blocage par les Avars et les Slaves redonne vigueur à la région flamande-frisone centrée autour du delta des grands fleuves: l'Ile de Walcheren en Zélande (avec le port de Domburg) et Dorestad, au sud-ouest d'Utrecht, prennent, à cette occasion, une dimension nouvelle.Ce va-et-vient continuel entre l'Est et l'Ouest, Herbert Jankuhn, auteur d'un ouvrage remarquable sur le site de Haithabu, révèle, finalement, l'importance des grands fleuves (Rhin, Meuse, Escaut) pour l'échange des marchandises entre le Nord scandinave et le Sud gaulois et méditerranéen.Et Haithabu, port ouest-baltique, comment acquiert-il son importance? Quand l'ère viking s'amorce officiellement avec le pillage, le 8 juin 793, du monastère anglais de Lindisfarne, la Scandinavie a déjà, pourtant, un passé pluriséculaire, marqué de mouvements migratoires vers le midi. Le territoire de la Scandinavie ne peut accepter une démographie trop dense. Les côtes norvégiennes, ouvertes sur l'Atlantique, ne sont guère propres à l'agriculture intensifiée. La Suède, à l'époque couverte d'épaisses forêts, permet certes une colonisation intérieure, mais clairsemée. Le Danemark possède des terres fertiles à l'Est mais chiches à l'Ouest, où la côte ne permet, de surcroît, la construction d'aucune installation portuaire digne de ce nom.Avant César, dès la tragique aventure des Cimbres et des Teutons, ce sont des raisons identiques, d'ordre géographique et démographique, qui ont poussé les Scandinaves à émigrer vers le Sud. Aux VIIème et VIIIème siècles, une nouvelle émigration massive commence: d'abord vers les îles de la Mer du Nord, les Shetlands, les Orkneys et les Hébrides. Elles porteront les Scandinaves partout en Grande-Bretagne, en Irlande, en Normandie, en Sicile et dans les plaines russes.C'est donc dans la foulée de ce mouvement migratoire, parfois violent, que Haithabu connaîtra son apogée. La localité est située au fond d'un "fjord" de plaine, sans falaises, situé sur la côte baltique du Slesvig. Le fond de cette baie, la Schlei, devenue navigable à partir du VIème siècle, constitue le prolongement le plus profond de la Baltique en direction de la Mer du Nord. D'Haithabu à celle-ci, la distance est la plus courte qui soit entre les deux mers nordiques sur l'ensemble territorial de la presqu'île du Jutland-Slesvig. Danois, Frisons, Saxons et Wendes/Obotrites (tribus slaves) se juxtaposent dans la région.Stratégiquement, la région, depuis l'Eider, petite presqu'île s'élançant dans la Mer du Nord, en face d'Héligoland, en passant par le tracé de la rivière Treene, constituait, sans doute depuis, plusieurs siècles, la zone idéale pour transborder des marchandises et pour couper par voie terrestre, en évitant de contourner le Jutland sans port -ce qui constitue un risque majeur en cas de tempête- sur une mer qui, de surcroît, est dominée par de violents vents d'Ouest, provoquant énormément de nauvrages de voiliers.Haithabu doit donc son existence au commerce entre la Rhénanie et le Delta friso-flamand et le Gotland suédois. Les Suédois, entretemps, ont pris pied en Finlande, dans les Pays Baltes et dans plusieurs territoires slaves. Des Suédois se fixent au Sud du Lac Ladoga, fondent Novgorod, puis Kiev, et ouvrent les voies du Dnieper et de la Volga, restaurant l'axe gothique perdu lors de l'invasion des Huns et contournant le verrou avar qui bloquait l'espace danubien. Par la maîtrise de ces fleuves, les Scandinaves entrent en contact avec Byzance et l'Islam. Le commerce nord-occidental en direction de ces régions passera dès lors par Haithabu. Du Danemark à Bagdad, s'inaugure une voie commerciale, aussi importante géopolitiquement, sans nul doute, que celle que voulut recréer Guillaume II, Empereur d'Allemagne, en construisant le chemin de fer Berlin-Bagdad. Le souvenir de la gloire d'Haithabu doit nous laisser entrevoir les potentialités d'une connexion du port de Hambourg, héritier d'Haithabu, avec le nouveau Transsibérien soviétique (Cf. VOULOIR no. 31).Les sources arabes (Ibn Faldan) nous renseignent sur les modalités de transaction dans l'espace aujourd'hui russe, dominé jadis par les Varègues suédois. Les Scandinaves rencontrent les marchands arabes à Bolgar sur la Volga, capitale du Royaume des Bulgares, et leur fournissent notamment des fourrures qui seront ensuite transportées vers la Mésopotamie par les caravanes de chameaux organisées par les Khazars. A Bolgar aboutit également la route de la soie qui mène en Chine. Les pièces de soie retrouvées en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas et datant de cette époque, proviennent de Chine, via Haithabu et Bolgar. L'âge d'or, pour Haithabu, sera le Xème siècle, celui de la domination varègue en Russie qui permit un intense commerce avec le Sud-Est islamique.A partir de l'an 1000, où saute le verrou avar, le déclin commence pour Haithabu. La région perd son intérêt stratégique. De plus les tribus slaves du Holstein oriental s'emparent du site, le pillent et l'incendient. Puis, petit à petit, le nom d'Haithabu disparaît des chroniques. Le livre de Herbert Jankuhn retrace, avec minutie, cette évolution économique et politique, mais, bien sûr, cette relation captivante n'est pas le seul intérêt de son magnifique ouvrage. Il y décrit les fouilles en détail, y compris celles qui ont mis à jour les reliefs du "Danewerk", ce mur défensif érigé par le Roi des Danois entre Haithabu et le cours de la Treene, pour arrêter les poussées slaves. On acquiert, grâce au travail systématique de Jankuhn, une vue d'ensemble sur les types d'échanges commerciaux, le type d'habitation et d'entrepôts d'un port scandinave du Xème siècle, sur les monnaies, les habitants, etc.Herbert JANKUHN, Haithabu, Ein Handelsplatz der Wikingerzeit, Wachholtz Verlag, Neumünster, 1986, 260 S. (Format 21 x 25 cm), DM 48.(texte paru sous le pseudonyme de "Serge Herremans", Vouloir, 1986). http://robertsteuckers.blogspot.fr -
Un gouvernement bien pressé : les (mauvaises) réformes au pas de charge...
Il y a quelques semaines et même encore aujourd’hui, les opposants au mariage gay se plaignaient de la brusquerie du gouvernement dans ce débat, et cela sous les lazzis d’une Gauche qui, au contraire, trouvait que les choses avaient trop traîné, et qui prônait la rapidité « pour passer aux choses sérieuses », comme si ce qui touchait à la nature même de la société et, au-delà, de la civilisation n’était pas important : en soi, un bel aveu, pourrait-on dire, de la légèreté d’une Gauche qui a oubliée depuis longtemps le sens des mots et des valeurs, et qui rechigne à lire Sophocle et Orwell !
Mais, voilà : ceux qui hier vantaient la méthode gouvernementale par idéologie plus que par discernement et qui, pourtant, ne se reconnaissent pas forcément dans la politique de M. Hollande, se retrouvent à leur tour piégés par les mêmes procédés utilisés pour faire passer la réforme sociétale de Mme Taubira, et découvrent, tout à coup, qu’ils pourraient bien être les prochaines victimes d’un gouvernement qui se comporte en oligarchie sur les (mauvais) conseils de la Commission européenne et de la principale puissance du continent, l’Allemagne !
Avec Frau Merkel, ça ne rigole plus...
Ainsi, dans l’édition de « Marianne » du 18-24 mai 2013, Laurent Mauduit écrit-il ce qu’il aurait pu écrire aussi auparavant sur la question du mariage gay, et qu’il est tristement drôle de lire aujourd’hui sous sa plume encolérée : « Est-ce de la désinvolture ? Ou bien de la maladresse ? Voire du cynisme ? En tout cas, le fait est là, stupéfiant : le gouvernement a lancé la prochaine réforme du système des retraites de la plus mauvaise des façons. Comme s’il se moquait éperdument des réactions d’indignation que cela pourrait susciter dans l’opinion et notamment dans les milieux les plus modestes.
Ce qu’il y a de plus stupéfiant, c’est d’abord la forme retenue par l’Elysée et Matignon pour promouvoir cette réforme. Nulle véritable concertation ! Nul débat approfondi pour tenter de trouver des pistes nouvelles ou originales –il en existe !- qui n’aggravent pas encore davantage la politique d’austérité. C’est à la hussarde que les dirigeants socialistes ont visiblement choisi d’agir. Après le défilé au pas de course, le 13 mai, de tous les dirigeants syndicaux et patronaux dans le bureau du Premier ministre, puis un nouvel et bref échange, les 20 et 21 juin, à l’occasion de la prochaine conférence sociale –qui aura de nombreux autres dossiers à son ordre du jour-, la consultation, si on peut appeler cela ainsi, sera bouclée. Et, en deux temps, trois mouvements, un projet de loi sera couché sur le papier pour être entériné à l’automne par le Parlement. » Changez le thème évoqué, et cela rappelle effectivement ce que le pays a connu avec la loi Taubira, cette même insouciance du gouvernement, qui confine au mépris, à l’égard des représentants des familles, des associations et des communautés religieuses (en particulier de l’Eglise catholique, traitée de façon indigne sous prétexte que la République était « laïque », en fait, plus sûrement, « laïciste », ce qui n’a pas le même sens…), des opposants qualifiés facilement et trop rapidement de « réactionnaires » et, nouvel élément de langage de cette « novlangue » républicaine contemporaine, d’ « homophobes ».
Mais pourquoi ce gouvernement de la République changerait-il de méthode, puisqu’il se pare d’une légitimité électorale acquise pour un double mandat, présidentiel et législatif, de cinq ans ? Encore quatre ans, donc, sur cette lancée, pourrait-on dire… Sous la Cinquième République, les règles sont claires et la Gauche, qui a tant critiqué le fondateur de cette République et sa création institutionnelle, s’en sert à son tour, sinon avec l’esprit gaullien, du moins avec la légalité démocratique attachée aux institutions… M. Hollande, nouveau Créon, ne cherche pas à incarner l’esprit de la Cinquième mais à se servir de ses instruments : les moyens sont au service d’une fin qui n’est pas exactement celle du général de Gaulle, si hostile à l’esprit de parti et à ses politiciens de carrière.
Après les élections : les horions...
Laurent Mauduit n’a pas tort, quoiqu’il en soit, de dénoncer une méthode gouvernementale qui, si elle n’est pas anti-démocratique dans sa pratique, n’est pas forcément très démocratique dans son esprit… Car tous les efforts du gouvernement semblent être d’éviter les débats contradictoires et les pressions populaires, de quelque bord qu’elles viennent et pour quelques (bonnes ou mauvaises, d’ailleurs) raisons qu’elles soient. Dans le même temps, l’équipe de M. Ayrault suit une ligne politique et économique visiblement décidée ailleurs (à Bruxelles ou/et à Berlin) ou motivée par quelques féodalités dont elle est l’obligée (féodalités communautaristes pour la question du mariage, financières pour celle des retraites) : cela n’est guère rassurant, en fait…
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Le 26 mai, les cœurs rebelles seront dans la rue
RENNES (NOVOpress Breizh) – En train, en car ou en voiture, les Bretons, comme tous les Français seront très nombreux à se rendre à Paris dimanche pour manifester contre les réformes sociétales voulues par François Hollande. Une mobilisation sans précédent qui inquiète – à juste titre – le gouvernement.
Les villes et les campagnes bretonnes s’activent pour organiser le déplacement à la grande manifestation qui aura lieu dimanche à Paris. De Brest à Nantes les opposants à la loi sur le mariage homosexuel, plus déterminés que jamais, ne lâchent rien.
Cette intense mobilisation ne plait guère à Manuel Valls. Le ministre de l’Intérieur s’est illustré depuis quelques mois par une violente répression à l’égard des opposants à la loi Taubira qui contraste avec son laxisme affiché dans l’affaire de l’émeute ethnique du Trocadéro. Aujourd’hui l’hôte de la place Beauvau ne cache pas son « inquiétude », n’hésitant pas à déclarer qu’il envisage la dissolution du «Printemps français».
«La France est actuellement soumise à des forces qui veulent l’asservir entièrement. La bataille ne fait que commencer. Elle se prolongera jusqu’à la victoire», affirme ce mouvement qui entend user, comme la Constitution le prévoit, du droit de manifester son opposition à des lois qu’il juge inacceptables.
L’ombre de Dominique Venner, cet historien qui a choisi de mettre fin à ses jours le 21 mai dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, planera sans nul doute dimanche sur la foule des manifestants. « Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation, écrivait-il dans sa dernière lettre. Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations. »
Le geste de Dominique Venner, « cet homme qui a choisi de mourir debout » (Alain de Benoist) n’aura pas manqué de susciter de très nombreuses réactions, dont certaines d’incompréhension. Un historien alsacien, fin connaisseur de l’histoire romaine, nous éclaire sur sa motivation : « Dominique Venner s’est donné la mort en “vieux romain” plus qu’en Socrate afin d’éveiller son peuple de la “dormition” dans laquelle il se trouve plongé. Cela évoque la devotio, ancien rituel de la Rome antique où le général en chef, le plus souvent un consul, après avoir prononcé une formule dédicatoire, se jetait sur l’armée ennemie pour y périr, donnant ainsi à ses troupes défaillantes le courage et l’énergie nécessaires pour remporter la victoire. C’est ainsi que Dominique Venner envisageait son sacrifice. Pas autrement. »
Le sacrifice de cet homme au cœur rebelle – selon le titre d’un de ses plus beaux livres – ne manquera pas d’inspirer la génération 2013, celle qui s’est levée – telle Antigone face à Créon – pour exprimer son refus de l’innommable. Le Printemps français a de beaux jours devant lui.
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La triade homérienne
Pour les Anciens, Homère était « le commencement, le milieu et la fin ». Une vision du monde et même une philosophie se déduisent implicitement de ses poèmes. Héraclite en a résumé le socle cosmique par une formulation bien à lui : « L’univers, le même pour tous les êtres, n’a été créé par aucun dieu ni par aucun homme ; mais il a toujours été, est et sera feu éternellement vivant… »
1. La nature comme socle
Chez Homère, la perception d’un cosmos incréé et ordonné s’accompagne d’une vision enchantée portée par les anciens mythes. Les mythes ne sont pas une croyance, mais la manifestation du divin dans le monde. Les forêts, les roches, les bêtes sauvages ont une âme que protège Artémis (Diane pour les Romains). La nature tout entière se confond avec le sacré, et les hommes n’en sont pas isolés. Mais elle n’est pas destinée à satisfaire leurs caprices. En elle, dans son immanence, ici et maintenant, ils trouvent en revanche des réponses à leurs angoisses :
« Comme naissent les feuilles, ainsi font les hommes. Les feuilles, tour à tour, c’est le vent qui les épand sur le sol et la forêt verdoyante qui les fait naître quand se lèvent les jours du printemps. Ainsi des hommes : une génération naît à l’instant où une autre s’efface » (Iliade, VI, 146). Tourne la roue des saisons et de la vie, chacun transmettant quelque chose de lui-même à ceux qui vont suivre, assuré ainsi d’être une parcelle d’éternité. Certitude affermie par la conscience du souvenir à laisser dans la mémoire du futur, ce que dit Hélène dans l’Iliade : « Zeus nous a fait un dur destin afin que nous soyons plus tard chantés par les hommes à venir » (VI, 357-358). Peut-être, mais la gloire d’un noble nom s’efface comme le reste. Ce qui ne passe pas est intérieur, face à soi-même, dans la vérité de la conscience : avoir vécu noblement, sans bassesse, avoir pu se maintenir en accord avec le modèle que l’on s’est fixé.
2. L’excellence comme but
A l’image des héros, les hommes véritables, nobles et accomplis (kalos agatos), cherchent dans le courage de l’action la mesure de leur excellence (arétê), comme les femmes cherchent dans l’amour ou le don de soi la lumière qui les fait exister. Aux uns et aux autres, importe seulement ce qui est beau et fort. « Etre toujours le meilleur, recommande Pelée à son fils Achille, l’emporter sur tous les autres » (Iliade, VI, 208). Quand Pénélope se tourmente à la pensée que son fils Télémaque pourrait être tué par les “prétendants” (usurpateurs), ce qu’elle redoute c’est qu’il meurt « sans gloire », avant d’avoir accompli ce qui ferait de lui un héros à l’égal de son père (Odyssée, IV, 728). Elle sait que les hommes ne doivent rien attendre des dieux et n’espérer d’autre ressource que d’eux-mêmes, ainsi que le dit Hector en rejetant un présage funeste : « Il n’est qu’un bon présage, c’est de combattre pour sa patrie » (Iliade, XII, 243). Lors du combat final de l’Iliade, comprenant qu’il est condamné par les dieux ou le destin, Hector s’arrache au désespoir par un sursaut d’héroïsme tragique : « Eh bien ! non, je n’entends pas mourir sans lutte ni sans gloire, ni sans quelque haut fait dont le récit parvienne aux hommes à venir » (XXII, 304-305).
3. La beauté comme horizon
L’Iliade commence par la colère d’Achille et se termine par son apaisement face à la douleur de Priam. Les héros d’Homère ne sont pas des modèles de perfection. Ils sont sujets à l’erreur et à la démesure en proportion même de leur vitalité. Pour cette raison, ils tombent sous le coup d’une loi immanente qui est le ressort des mythes grecs et de la tragédie. Toute faute comporte châtiment, celle d’Agamemnon comme celle d’Achille. Mais l’innocent peut lui aussi être soudain frappé par le sort, comme Hector et tant d’autres, car nul n’est à l’abri du tragique destin. Cette vision de la vie est étrangère à l’idée d’une justice transcendantale punissant le mal ou le péché. Chez Homère, ni le plaisir, ni le goût de la force, ni la sexualité ne sont jamais assimilés au mal. Hélène n’est pas coupable de la guerre voulue par les dieux (Iliade, III, 161-175). Seuls les dieux sont coupables des fatalités qui s’abattent sur les hommes. Les vertus chantées par Homère ne sont pas morales mais esthétiques. Il croit à l’unité de l’être humain que qualifient son style et ses actes. Les hommes se définissent donc au regard du beau et du laid, du noble et du vil, non du bien ou du mal. Ou, pour dire les choses autrement, l’effort vers la beauté est la condition du bien. Mais la beauté n’est rien sans loyauté ni vaillance. Ainsi Pâris ne peut être vraiment beau puisqu’il est couard. Ce n’est qu’un bellâtre que méprise son frère Hector et même Hellène qu’il a séduite par magie. En revanche, Nestor, en dépit de son âge, conserve la beauté de son courage. Une vie belle, but ultime du meilleur de la philosophie grecque, dont Homère fut l’expression primordiale, suppose le culte de la nature, le respect de la pudeur (Nausicaa ou Pénélope), la bienveillance du fort pour le faible (sauf dans les combats), le mépris pour la bassesse et la laideur, l’admiration pour le héros malheureux. Si l’observation de la nature apprend aux Grecs à mesurer leurs passions, à borner leurs désirs, l’idée qu’ils se font de la sagesse avant Platon est sans fadeur. Ils savent qu’elle est associée aux accords fondamentaux nés d’oppositions surmontées, masculin et féminin, violence et douceur, instinct et raison. Héraclite s’était mis à l’école d’Homère quand il a dit : « La nature aime les contraires : c’est avec elle qu’elle produit l’harmonie. »
Dominique Venner
Source: Du Haut des Cimes
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A vous, les veilleurs éveillant l’émerveillement !
Texte reçu du père Daniel-Ange :
"Devant vos paisibles visages, éclairés du dedans par une clarté d’ailleurs, j’hallucine ! Me voilà complètement scotché ! Qui donc êtes vous ?
Je vais vous le dire : vous êtes les sur-vivants d’une guerre aseptisée, les rescapés d’un naufrage, les résistants qui refusez de laisser souiller la beauté de votre jeunesse et ternir la pureté de vos regards. Les prophètes de la Joie, les sentinelles du matin, les fils et filles de la Lumière: c’est vous ! Oui, chacun de vous ! En veillant au long des nuits, vous faites advenir l’aurore.
Vous débordez d’une toute neuve joie de vivre, car vous découvrez pour quoi vivre, selon le dernier mot d’une jeune américaine, Cassie Bernall : « Si tu ne sais pas pour qui vivre, ce n’est pas la peine de vivre. »
Vous êtes l’espérance de la France- oui, la France espérante - et au-delà, de tous les jeunes d’Europe qui, via Facebook et Ipod sont rivés, nuit après nuit, guettent le moment de faire de même chez eux. Vous allez en engendrer une multitude. Peut-être même dans le monde entier. Face à un raz-de-marée d’eau polluée, vous formez une lame de fond purifiant tout sur son passage.
Vous dénoncez le mensonge qui vide les mots de leur sens. Vous vous rebellez contre une idéologie virant au totalitarisme d’Etat. Vous vous révoltez contre les manipulations frisant la dictature.
Vous vous insurgez contre les aberrations qui – tels des monstres- se profilent à l’horizon.
Vous alliez la lucidité au courage. Lucidité de votre réflexion, courage de vos actions. Lucidité intellectuelle et courage « gestuel »l .
Vous refusez qu’on vous traite comme des imbéciles en vous forçant à penser qu’on peut « être mâle en étant féminin et femelle en étant masculin. » Non mais ça va pas la tête !
Devant une subversion anthropologique, vous êtes le fer de lance d’une insurrection civique. Devant une révolution contre-humanitaire, vous forgez la rébellion de lumière.
Devant l’invasion de théories subversives de notre civilisation, vous entrez en dissidence, avant d’être peut-être, acculés à une désobéissance civile.
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26 mai: pour en finir avec le désordre libéral et libertaire !
Aujourd’hui, nous ne nous battons pas seulement pour le retrait du projet de loi « mariage et adoption pour tous ». Nous nous battons pour que la réalité reprenne le pas sur l’idéologie, pour que l’individualisme maquillé sous les termes « liberté »ou « égalité » ne prime pas sur tout.Nous ne voulons plus de ces films et de ces émissions où tous les codes peuvent être brisés sauf ceux du politiquement correct. Nous ne voulons plus de cette élite qui entend éduquer le peuple français, de cette élite qui rougit du passé de la France. Nous aimons notre histoire de la Gaule à la Ve République, des grandeurs de la monarchie à celles de la république.Capables de discerner ce qu’il y a de bon et de moins bon dans chacune des époques, nous croyons aux enseignements du passé, de tout notre passé, pour construire notre avenir. Ceux qui veulent couper la France de ses racines chrétiennes, au nom d’un prétendu progressisme, la mènent à sa perte. Nous voulons qu’une génération se lève contre cette idéologie, dite soixante-huitarde, qui fait tant de mal à la France. Nous désirons réveiller la France de sa torpeur, la sortir du désordre libéral et libertaire où tout se vaut, où tout se vend.Enfants d’une génération de divorcés, enfants du divertissement de masse, nous avons assez payé les caprices des enfants gâtés de 68. Mais nous ne sommes pas une génération qui s’est construite dans un « anti-68 », nous avons nos propres valeurs et il s’avère qu’elles s’opposent à celles issues de Mai 68. Oui, nous ne voulons plus d’une société relativiste. La fidélité, l’engagement, l’effort, l’humilité, l’obéissance, l’honneur ont encore un sens.Nous voulons dire à nos compatriotes : « Levez-vous ! », « Réveillez-vous ! », « Pendant que vous dormez, les idéologues agissent ! » Nous devons combattre pacifiquement pour vaincre leurs idées. Puis, nous devons nous instruire pour l’emporter. Seules la culture et notre cohérence nous feront gagner. Si nous arrivons à vivre dans la vérité le mariage auquel nous croyons, alors nous changerons la société. Mai 68 ne devait être qu’une parenthèse printanière, nous en récoltons encore ses feuilles mortes. Battons-nous encore, ne faiblissons pas, et nous lèverons vraiment une génération.Peut-être que pour certains médias, où l’instant et le bruit sont rois, nous aurons perdu. Mais cette génération reviendra contre la GPA, la théorie du genre, l’euthanasie ou d’autres combats. Et surtout, plus exigeant que d’aller à des manifestations, elle devra se former à ce qui est beau, à ce qui est vrai. Sa partie la plus militante s’engagera dans des partis politiques. L’autre veillera, prête à se relever. Tout ceci n’aura pas été vain, car cette génération qui aura fait le choix de la culture et de « l’écologie humaine » reviendra rendre à la France, et surtout à son peuple, sa grandeur.¢
Article d’Édouard de Praron pour Boulevard Voltaire http://www.francepresseinfos.com/ -
Errances et perspectives de la Manif pour tous
Depuis la fin de l’année 2012 et l’annonce du projet de mariage pour les couples de même sexe, des millions de Français se sont mobilisés au sein d’un mouvement connu sous le nom de « La Manif pour tous » répondant à l’étiquette marketing de « mariage pour tous ». Alors que la loi a été promulguée au petit matin le samedi 16 mai par le présiflan de la ripoublique, une nouvelle manifestation va avoir lieu le 26 mai. Difficile d’affirmer aujourd’hui qu’elle sera l’ampleur de la mobilisation.
Pour les différentes structures nationalistes, identitaires ou solidaristes ou pour tous ceux qui, non politisés, sont révoltés par ce projet et plus largement par l’attitude du gouvernement, La Manif pour tous présente peut-être quelques limites…
Un « leadership » douteux
Je ne tiens pas à m’attarder sur la question du « leadership » de LMPT, car il paraît évident que Mme Tellenne (Frigide Barjot) a une grande part de responsabilité dans la réussite du mouvement. En revanche, sa volonté affichée de « plaire », son ostracisme vis à vis des structures dissidentes et révolutionnaires et sa complaisance avec le système (dénonciations, collusion évidente avec l’UMP, …) ne paraissent plus faire d’elle la représente légitime de ce mouvement.
D’autres personnalités ont émergé comme Béatrice Bourges ou Tugdual Derville. La première a été exclue du fait de sa volonté d’initier un « Printemps Français » (nous y reviendrons), le second appartient à la frange militante « pro-vie » des milieux catholiques et vient de lancer un mouvement « Ecologie humaine » qui vise à replacer l’homme au centre de la société. Je n’ai pas vraiment l’impression que l’Homme soit à l’écart de la société… C’est pour satisfaire les besoins humains qu’on pollue les océans, les mers, les fleuves, les rivières ou les nappes phréatiques, c’est pour les besoins humains que des entreprises déforestent au Brésil, en Côte-d’Ivoire ou en Indonésie, c’est aussi pour les besoins humains qu’on pollue l’atmosphère, qu’on enfouit nos déchets radioactifs et qu’on parque des animaux dans des conditions indignes … On a du mal à voir ce que signifie donc « écologie humaine ». En allant sur le site, on constate que la rubrique « Nature » est assortit de « humain », la nature ne serait-elle comprise que comme cadre d’expression des activités humaines ? C’est ici une véritable question philosophique qui se pose.
Une droite festiviste et pacifiste
Au-delà du cas des militants « pro-vies » qui, souvent de droite, n’ont pas forcément d’engagement politique, c’est bien une majeure partie du « peuple de droite » qui s’oppose au mariage homosexuel. J’entends par « droite » les droites identifiées par René Rémond (orléaniste, légitimiste et bonapartiste) et donc n’inclus pas forcément dans « droite » des critères comme "économie libérale" ou "bourgeoisie". Electoralement, si on exclut la « droite bonapartiste » qui correspondrait plutôt au FN et draîne les classes populaires, les autres droites concernent plutôt les classes moyennes et les classes supérieures. Et, autant le dire, ça se sent.
Totalement castrée et américanisée, cette droite festiviste, comme l’aurait probablement affublée Philippe Muray, défile depuis des mois avec des drapeaux aux couleurs horribles, fait des « happening » sur la mode du Tea Party, scande « la police avec nous » et se réunit dans le mouvement des Veilleurs pour lire des poèmes de Gandhi et inscrire les mots paix et liberté avec des bougies. Récemment un militant catholique n’hésitait pas à faire référence à Solidarnosc (le syndicat polonais de Lech Walesa qui contribua, dit-on, à faire chuter le communisme en Europe de l’Est). J’entends bien cette volonté d’œuvrer sur le long terme, dans la paix, c’est précisément ce que nous même faisons depuis longtemps pour certains. Je comprends que pour cette jeunesse de droite catholique qui fréquente les JMJ, le personnage de Jean-Paul II puisse avoir une certaine importance, mais j’ai plus de mal à comprendre ce côté à la fois mou et festif, qui n’est pas en mesure de menacer le Système et qui me paraît même indécent. Personnellement la GPA ça me donne pas envie de danser sur de la techno de supermarché.
Plus d’un million de personnes, pourquoi faire ?
Du coup, cette question : Plus d’un million de personnes, pourquoi faire ? Car autant le dire tout de suite, François Zéro ne reviendra JAMAIS sur sa loi. Je n’ai pas non plus saisi, malgré mon extrême capacité de compréhension, comment nous pouvions être 1.4 million (certains chiffres vont jusqu’à 1.7 million) le 24 mars dans la journée pour se retrouver à une poignée sur les Champs-Elysées (quelques milliers tout au plus) le soir même. Je n’avais pas perçu ce mouvement comme une simple promenade dans Paris, mais bien comme une démonstration de force, et le seul moyen de faire plier le gouvernement aurait été de bloquer Paris. Comment aurait fait le gouvernement si plusieurs centaines de milliers de personne étaient restées dans Paris ? Pour le coup cela aurait sérieusement fait réfléchir le gouvernement, car si on peut déloger à coup de matraque une poignée de jeunes gens, on ne peut pas déloger des centaines de milliers de Français, déterminés à rater des journées de travail pour faire entendre leur voix et par la même à considérablement perturber l’économie (services publics, entreprises privées, etc…) puisque dans le monde moderne le véritable pouvoir est économique. Sans compter les rues et avenues qui auraient été bloquées. Mais on ne refait pas l’histoire…
Tel était le projet du « Printemps Français ». Mais une question s’est tout de suite posée. Pourquoi Béatrice Bourges, ancienne candidate Divers Droite et qui a soutenu Nicolas Sarközy à la dernière présidentielle appelle-t-elle à une « radicalisation » ? La principale crainte pour nous autres est d’être utilisés pour servir la droite conservatrice, l’union des droites ou tout autre forme de projet de cet acabit. Dernièrement, Mme Bourges a appelé à la « désobéissance civile », reprenant probablement la lecture de Henry David Thoreau des Veilleurs parisiens. Il sera intéressant de voir ce que cela signifie…
Cependant nous pouvons mettre au crédit de Mme Bourges, du Printemps Français et même de certains militants de LMPT d’avoir cherché à élargir le débat vers les questions sociales : « Aulnay, pas le mariage gay », « On veut du boulot, pas du mariage homo », etc… Voire vers une fronde en règle contre le gouvernement et le présiflan (« Hollande démission » et la poursuite des membres du gouvernement). Et d'oser manifester devant le Grand Orient de France.
Elargir le débat : une nécessité
En effet c’est aujourd’hui une nécessité d’élargir le débat. Nous ne pouvons pas rester éternellement sur le « retrait de la loi Taubira » qui demeure tout de même une menace secondaire. Les attaques sur les valeurs ont débuté voila bien longtemps et il semble que au-delà du « mariage homo » c’est plutôt l’adoption, les droits de l’enfant, la PMA et la GPA qui sont véritablement en jeu. Les hétérosexuels ayant eux-mêmes dévoyés le mariage en mariage d’amour (d’où le nombre impressionnant de divorces), il ne faut pas s’étonner que toute forme d’amour, à commencer par l’amour homosexuel, demande son « droit au mariage ». Il s‘agit donc aujourd’hui de repenser, comme l’avait fait Napoléon Ier en son temps, à ce que le mariage demeure une institution qui ne concerne pas simplement deux individus, mais le rapport de ses deux personnes avec la société toute entière, au même titre que le mariage religieux engage les mariés vis-à-vis de Dieu. Ce qui nécessite donc de refonder la société et de restaurer l’idée de nation.
Au-delà de ça, il faut impérativement que les zélateurs anti-mariage-homo comprennent que l’offensive libérale-libertaire ne se fait pas que sur ce sujet, mais sur tous les autres et il convient de prendre conscience que le coup porté au CDI par exemple, n’est pas un épiphénomène. Il concerne plusieurs millions de travailleurs et aura un impact sur de nombreuses familles, surement beaucoup plus que le mariage homo… Défendre la famille, c’est défendre le droit à la propriété du logement, à une scolarité de qualité, à un travail digne, à des femmes respectées dans leur singularité et des enfants inclus dans un projet de civilisation qui soit en continuité avec nos valeurs européennes. Au-delà du « mariage homo », c'est sur un projet de société fondée sur l’après-libéralisme qu’il faut s‘interroger.
Un changement de civilisation, et l’immigration ?
Un projet de société est en effet, et le gouvernement l’a bien compris, un projet de civilisation. Car la société implique nécessairement le rapport des individus entre-eux et la civilisation est ce corps culturel qui émane de la société. Une société produit une culture et le rayonnement de cette culture conduit à une civilisation.
J’entends depuis des mois que le mariage-homo est un changement de civilisation. Certes, c’est indéniable, mais les millions d’allogènes qui affluent en Europe depuis des décennies, c’est surement un changement de civilisation encore plus important. D’ailleurs le système ne s’y trompe pas, alors qu’il a imposé le gender à l’école (par la droite, ne jamais l’oublier), il vient de supprimer le mot « race » de la constitution. Processus totalitaire qui consiste à éradiquer des mots pour éradiquer des réalités pourtant bien réelles. Et il va proposer le « droit de vote pour tous » détruisant encore un peu la notion de citoyenneté française qui n’avait déjà plus tellement de sens.
Dépossédés de tout, les Français ont raison de se réveiller et de se lever, le mariage pour tous était l’étincelle qui a allumé la mèche, il ne tient qu’au peuple Français d’écrire une nouvelle page glorieuse et épique de son histoire.
Jean http://cerclenonconforme.hautetfort.com/
NB: Le présent texte a été écrit le samedi 18 mai et devait être publié le mercredi 22 mai. En raison du décès de Dominique Venner, nous avons choisi mardi soir d'honorer prioritairement la mémoire de ce grand Européen et de décaler la publication à jeudi. Les quelques lignes de ce texte prolongent modestement ses dernières pensées.Note du C.N.C.: Toute reproduction éventuelle de ce contenu doit mentionner la source.
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Casapound couvre les murs d’Italie d’hommages à Dominique Venner
ROME (NOVOpress) – La nuit dernière, dans plusieurs dizaines de villes d’Italie, les murs se sont couverts d’ultimes hommages à l’écrivain et historien Dominique Venner collés par les militants du mouvement Casapound Italia.
« Honneur à Dominique Venner, samouraï d’Occident », c’est la phrase que l’on peut lire sur les bannières affichées dans cinquante villes du nord au sud du pays. Par cette action nationale, Casapound Italia a voulu honorer l’historien français qui s’est donné volontairement la mort le 21 mai à Notre-Dame « pour éveiller les consciences endormies » et « briser le léthargie qui nous accable », selon les mots de Dominique Venner dans sa lettre-testament.
« Qu’est-ce que l’acte de Venner ?, souligne Casapound dans un communiqué, « c’est un acte aussi extrême que lucide et conscient, qui n’a rien à voir avec les gestes maladifs, hystériques et fous auxquels nous a habitué cette époque ; cela n’a rien à voir avec le fanatisme religieux de ceux qui utilisent la hache pour semer une terreur vide de sens, rien à voir avec la colère féroce et destructrice de ceux qui tuent dans la rue avec une pioche ou encore avec le désespoir aveugle de ceux qui, victimes du système injuste et pervers dans lequel ils vivent, décident de prendre la vie de leurs propres enfants, les privant de la seule chose que personne ne pouvait toucher, la capacité d’être. ‘Alors que beaucoup d’hommes sont esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté’, a écrit Venner, montrant que son geste était un choix existentiel à regarder avec le plus grand respect, et qui le place parmi les quelques hommes encore libres de notre temps ».
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Le peuple en ses colères
Naguère, ne disait-on pas cette passion "mauvaise conseillère"? Et on la condamnait, par principe, y compris parfois avec son objet, même légitime. Cet héritage de la sagesse des nations s'est généralement montré pertinent. L'expérience de la vie ne le confirme que trop.
Aujourd'hui tout a changé, semble-t-il, dans la nature humaine. On le doit sans doute à ces votes parlementaires qui entérinent les décisions des bureaux et des officines du prêt-à-penser.
Quand les radioteurs parlent de "colère" le mot prend désormais une connotation positive. Il fonctionne plus ou moins comme un synonyme de ce qu'un certain discours gaucho-maoïste invite à considérer comme une "juste lutte".
Une effervescence certaine se manifeste, par exemple, depuis la promulgation plus ou moins précipitée de la Loi Taubira, autour, ou pour parler précisément : aux marges, de la Manif pour tous prévue le 26 mai.
Voici pour n'en citer qu'un, parmi tant d'autres courriels transférés massivement, le post que l'on pouvait lire sur le portail "libéral-conservateur" Nouvelles de France en date du 23 mai :
"Quand vous regardez les une de Valeurs Actuelles et du Figaro Magazine de ce WE, on peut bien sentir que ces 25 et 26 mai, le peuple de droite n’ira pas à la pêche comme on dit.
Le collectif Printemps Français ouvre le bal de ce WE de mobilisation avec un rassemblement d’avocats, de juristes, de spécialistes et de citoyens devant le siège des francs-maçons vendredi soir, à 19 heures. Puis les Veilleurs prendront le relais et le lendemain, à Montmartre, le fameux rassemblement des Français en Révolte rendez-vous samedi à partir de 21 heures à Montmartre). Et puis le dimanche... et là, personne [ne] parle… car personne [ne] sait comment cela va se dérouler… le peuple est très remonté et l’esprit 'ballade de santé' ne semble pas être à l’ordre du jour… Depuis quelques jours, on peut voir sur nos murs des milliers d’affiches, de tracts et d’autocollants et la toile s’enflamme car il se passe quelque chose.
À l’évidence, ce WE sera historique, restera dans l’Histoire et il y aura des inconnus car de nombreuses actions sont prévues…"
Personne ne peut dire à l'avance, bien évidemment si ce pronostic se vérifiera.
Mais on imagine difficilement que l'annonce d'une dissolution "envisagée" par le gouvernement de l'une des composantes, à vrai dire informelle, de cette protestation puisse faire vraiment baisser la tension.
Envisageons en regard un dossier en apparence plus serein : celui de la concurrence fiscale et sociale qui conduit un nombre grandissant d'opérateurs, grands ou petits, à opter en faveur de ce qu'on appelle l'optimisation fiscale.
Pouah ! le gros mot.
En effet.
L'éditorial du Monde daté de ce 23 mai s'intitulait "Nécessaire lutte contre l'évasion fiscale". "Les Échos" le matin même publiaient un articulet se voulant, lui aussi, moralisateur sur le thème "optimisation fiscale : les États responsables". Haro, une fois de plus sur ceux qui cherchent légalement, car le mot "évasion" comme celui "d'optimisation" doit être soigneusement distingué de celui de "fraude" à supporter une moindre prédation de la part du spoliateur étatique et démagogique.
Tout le monde semble donc trouver vertueuse cette hypocrite pudibonderie. À peine notera-t-on une petite pointe d'excès dans l'Humanité qui la veille, 21 mai, osait écrire : "La relance de la dépense et des services publics, ça, c’est moderne !". Avec des avant-garde comme celle-là, le pouvoir ne doit guère ressentir le besoin d'une arrière-garde.
Colère, là aussi, par conséquent.
Mais colère de qui ?
S'agit-il de l'exaspération des contribuables qui payent en France leurs très lourds impôts et rédigent sagement ces jours-ci leurs déclarations de revenus ?
Envisage-t-on l'épuisement des petites entreprises matraquées par les charges et les taxes, avec les dégâts collatéraux subséquents sur leur capacité d'embauche ?
Pense-t-on plutôt à l'irritation des gens du fisc et des hauts fonctionnaires de Bercy ?
Qui représente dès lors "le peuple" dans une telle affaire ?
Prend-on conscience de ce que cette vague de fausses indignations relaye des préoccupations caractéristiques de la pensée unique ?
Assigner une date de naissance précise à la pensée unique relève, certes, d'un exercice évidemment arbitraire. Selon le point de vue d'où on l'observe ce mélange entre symboles culturels de gauche et concessions aux gros intérêts financiers choque les convictions les plus contradictoires en apparence. L'ensemble se caractérise surtout par l'alignement de la classe politique sur des positions conventionnelles. Toute divergence est stigmatisée comme un "dérapage". Toute remise en cause du conformisme ambiant s'entend impunément qualifiée de "populisme", comme elle se voit arbitrairement soupçonner de faire le jeu des extrêmes.
Une autre dimension de ces convergences forcées consiste à les placer sur le terrain faussement international: on peut à juste titre parler ici de "mondialisme" quand les États forcent tous les peuples à gober les mêmes couleuvres sans aucune justification.
À cet égard on remarquera dès lors que les oligarchies parisiennes se montrent souvent parmi les plus enthousiastes à adopter les modes mondialisées les plus aberrantes : et par ailleurs ce sont elles qui désormais font mine de résister à la mondialisation. Incapables de défendre le pays, ces soi-disant "élites" se posent en protecteurs.
Aucune colère inutile, aucun geste de désespoir, dans l'ordre des moyens, ne doit être encouragé. Seule une volonté lucide de vivre et de lutter, le moins sottement possible, doit nous guider. Nous n'accepterons plus de nous laisser aveugler par les mensonges des pleutres qui nous gouvernent. Voilà ce que les défenseurs des libertés françaises doivent manifester aujourd'hui.
JG Malliarakis http://www.insolent.fr/
Vient de paraître
Le Tome IV et dernier de "L'Histoire de la Vendée militaire" de Jacques Crétineau-Joly "La Cause des Blancs" 1801-1832.
Rappel des quatre tomes précédents :
Tome Ier "La Grande Guerre de 1793" 432 pages 29 euros ;
Tome II "De la Terreur au Concordat" 1794-1799 502 pages 29 euros ;
et Tome III "Les Chouans" 1793-1799 484 pages 29 euros . -
À faire circuler : plan de bataille pour le 26 mai
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