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tradition - Page 330

  • Nationalistes européens

    Nationalistes européens Au cœur même de cette Lutèce chère à l’empereur Julien, dans un monde qui n’avait su étancher sa soif d’absolu, il a vécu comme un Spartiate et est mort comme un Romain. On a tant écrit, depuis lors, sur le geste héroïque de Dominique Venner que je n’ose y ajouter. Juste un témoignage.

    En 1962, les jeunes gens de ma génération désespéraient de la France. Nous refusions désormais d’intégrer le peloton lors de nos services militaires dans une armée dont nous dénions aux officiers toute légitimité à nous commander. Nous montrions de la répugnance à saluer le drapeau français et à chanter la Marseillaise : deux symboles de l’abandon de notre Algérie par nos aînés. Il nous aura fallu vingt ans et la rencontre de Jean-Marie Le Pen pour de nouveau chanter l’hymne national. A ce dernier nous préférions à tout prendre entonner Les Lansquenets.

    À nous qui ne croyions plus en rien, qui n’espérions plus rien, qui désespérions de notre jeunesse, il nous a donné, à cette époque, Pour une critique positive, d’abord, puis la collection des Europe Action. Précieux viatiques ! Nous avons, depuis, aimé et apprécié ce qu’il a écrit : ses livres et ses revues. Mais ce que lui, et d’autres d’ailleurs, ont accompli à ce moment-là fut décisif. Ce que nous lisions dans ses écrits, dans Europe Action, dans Les Cahiers Universitaires, fit de nous des nationalistes européens, oxymore (le mot n’était pas alors à la mode) qui orienta tout notre engagement politique futur.

    Nous avions communié dans la défaite de Diên Biên Phu, écouté les récits de jungles et de rizières, nous avions rêvé du soleil algérien, des combats dans les djebels, et de Cette haine qui ressemble à l’amour… Certains mêmes rêvaient d’une autre Afrique, Au pays des lions fidèles. Il nous montra Sparte et Rome. Soudain, Lisbonne et Budapest étaient plus près de Paris que Saigon et Alger. Comme le disait un auteur que nous n’avions pas encore lu, nous pensions « en terme de continent ». L’empire n’était plus au sud mais au nord. Nous avions retrouvé un but, un espoir, un combat : celui de notre plus longue mémoire… Et nous n’allions pas nous arrêter en si bon chemin, Nietzsche et Evola devinrent nos compagnons de route. Ernst Jünger et beaucoup d’autres, aussi.
    Certes, beaucoup de ceux que nous étions alors ont empruntés des voies différentes. Il cessa le combat politique. Il nous léga l’amour de la grande Europe, l’Europe impériale de nos rêves.

    Et voilà, que le geste tragique qu’a accompli notre camarade va donner à une autre génération, le désir de croire, d’espérer, de combattre… Pour la France d’abord mais, nous l’espérons, demain, pour et avec l’Europe.

    Nous avions eu Drieu parmi nous, ils auront « Venner parmi nous »… Grâce à lui, ni eux ni nous, ne sommes désormais plus seuls « au milieu des ruines » !

    Jean-Marc Brissaud http://www.voxnr.com/

  • A Tours samedi 25 mai, “manifestons tous pour la famille !”

     

    A Tours samedi 25 mai, “manifestons tous pour la famille !”

    TOURS (NOVOpress) - Depuis des mois, les initiatives populaires de sensibilisation concernant les dangers qu’engendrent le mariage et l’adoption d’enfants par les « couples » de même sexe et leurs débouchés (GPA-PMA…), se multiplient.

     

     

    Manifestations, sit-in, Veilleurs, campings pour tous… Les idées ne manquent pas et la détermination des participants reste intacte à celle des premiers jours de mobilisation. Les sondages démontrent aujourd’hui que 79% des Français se prononcent contre la loi Taubira.

     

    Malgré ces multiples constats, le gouvernement Hollande a décidé de rester sourd aux appels du peuple. Par ce comportement irresponsable pour un chef d’État, notre pays est désormais plongé dans une tension extrême qui le scinde en deux parties. C’est pourquoi, les François révoltés du Printemps français  leur côté de la barricade et préférons la lutte à la lâcheté, l’honnêteté au mensonge et, pour ces raisons, ils ne lâcheront rien !

     

    C’est pourquoi le Printemps français – Région Centre appelle à rejoindre son rassemblement pour “défendre cette citadelle de la vie que nous n’abandonnerons pas aux apprentis sorciers du gouvernement!” Rendez-vous le samedi 25 mai à Tours – 15h00 – Rue de Constantine.


    La "manif pour tous" se mobilise à Tours par tvtours

    http://fr.novopress.info/

  • Jacques Bompard appelle à manifester dimanche

    jacques-bompard1-300x279.jpgJacques Bompard sera présent à Paris le 26 mai pour réclamer l’abrogation de la loi Taubira, récemment promulguée par le chef de l’Etat. Cette loi porte gravement atteinte aux droits des enfants, brise la filiation et dénature l’institution du mariage. Il appelle tous les Français à se mobiliser largement.

    Le député-maire d’Orange se joindra à la tête de la délégation du Vaucluse. C’est la neuvième manifestation à laquelle il participe dans le cadre de la manif pour tous.

    Jacques Bompard dénonce également le climat délétère entretenu par le gouvernement et les médias dominants qui le soutiennent. Les récentes émeutes de délinquants et criminels sur les Champs-Elysées et au Trocadéro, mollement réprimées par le ministre de l’Intérieur, mettent en lumière la brutalité de la répression gouvernementale contre les opposants au prétendu mariage unisexe.

    Il condamne également les propos de Pierre Bergé, propriétaire immensément riche du journal Le Monde, qui a proposé de « soigner » les maires qui refuseront de marier des couples d’individus de même sexe. Ces paroles démontrent l’idéologie totalitaire d’un homme qui récuse l’objection de conscience et réclame le respect aveugle de la loi quand elle est conforme à ses idées alors qu’il a passé sa vie à la critiquer quand elle n’était pas conforme à son lubies.

    http://fr.altermedia.info

  • Il faut maintenant agir très vite

    On sait le suicide de Dominique Venner. Son acte se suffit à lui même. Cependant, ce serait lui faire offense que de ne pas exploiter, dans les délais les plus brefs, son sacrifice. Ce geste prémédité et volontairement obscène (1), a dynamité l'enceinte sirupeuse bâtie par les tenants du Système, media en tête. Puisque légalement, il ne pouvait plus, comme nous tous , dire depuis longtemps, Dominique Venner a décidé de faire. Et c'est tout le ciel rose que l'on nous impose au quotidien, villages à la Potemkine nous signifiant notre bonheur obligatoire, tapissés de mièvrerie imbécile, qui s'est hier déchiré.

    Dans une société où très rapidement une information chasse l'autre, où l'on s'efforce de prohiber la mémoire au motif d'une vie végétative vécue au jour le jour, l'acte, quand bien même exceptionnel, disparaît rapidement des souvenances et des écrans. Dominique Venner n'a rien, par son geste, terminé. Au contraire, il est nécessaire de bien comprendre que son souhait était d'écrire un préambule, prélude à une renaissance. Ne rentrons donc pas, de grâce, dans le monde du culte ou de la glorification: ce serait cette fois ci réellement le tuer et l'enterrer.

    Il a allumé la mèche, soyons la poudre !

    Philippe Delbauvre http://www.voxnr.com

    Notes :

    1 - Obscène: Étymologie et Histoire: 1534 «qui révolte la pudeur (paroles, livres)» (A. Milesius, Fantastiques batailles des grands rois Rodilardus et Croacus, l. I, chap.5, p.35). Pudeur: 1673 « retenue qui empêche de manifester ses sentiments, ses idées » (Boileau, Epîtres, III, 5 ds Œuvres, éd. F. Escal, p. 110: Si toûjours dans leur ame [des Protestants] une pudeur rebelle, Prests d'embrasser l'Eglise, au Presche les rappelle).

  • Remonter aux causes…

    Dans « L'homme révolté », Albert Camus avait clairement perçu que « ce n'est pas Capet qui meurt, mais Louis de droit divin, et avec lui, d'une certaine manière, la Chrétienté temporelle. » Ce qui a été commencé le 21 janvier 1793 se poursuit... Entendre le sermon de l'abbé Iborra...

    Ce à quoi nous assistons, avec la loi portant sur « le mariage dit pour tous », est dans le droit fil de ce qui a été perpétré Place de la Concorde...Il est urgent d'en avoir « conscience »...

    Eglise Saint-Eugène Sainte- Cécile

    Sermon de l’abbé Iborra à l’occasion des 220 ans de la mort de Louis XVI

    REQUIEM POUR LOUIS XVI, 21 JANVIER 2013

    J'imagine que vous étiez nombreux, il y a huit jours, à piétiner les pelouses du Champ-de-Mars. Nombreux aussi peut-être, il y a vingt ans, en un autre lieu emblématique de l'ancienne France, sur la place de la Concorde. Pour commémorer, avec émotion et recueillement, le bicentenaire de la mort du Roi, cette montée à l'échafaud que Jean Raspail nous avait rappelée, pas à pas, avec tout son talent de conteur, dans un article du Figaro-Magazine qui m'avait arraché des larmes. Et je me souviens, tandis que je déposai une fleur blanche – les lis étant devenus introuvables ce jour-là – du regard narquois de certains passants. Ce qui m'avait marqué à l'époque, c'était la division des Français. Les uns vivaient un deuil, un deuil qu'ils ressentaient comme national. Les autres s'en moquaient, et parfois avec la dernière des vulgarités.

    Ce sentiment de division que j'ai alors éprouvé, n'est pas, je crois, quelque chose d'accessoire, lié à un fait divers de l'histoire. C'est l'expression d'un événement fondateur. La mort du Roi fut le principe durable de la division des Français. D'une France qui ne s'en est, à vrai dire, jamais complètement remise comme en témoigne l'instabilité institutionnelle, sociale et politique qui depuis la caractérise. Une division, donc, qui marque non seulement ceux qui en déplorent la cause, mais aussi, volens nolens, tous ceux qui s'en réjouissent ou qui lui sont devenus indifférents. Une division qui nous touche tous parce que la mort du Roi fut un parricide, un parricide qui alimente la mauvaise conscience comme on le voit par l'acharnement des oligarchies au pouvoir à nier les valeurs de l'ancienne France en cherchant à leur substituer, par mode d'incantation, les prétendues « valeurs républicaines » et leur douteuse esthétique.

    Cette division opère à deux niveaux. D'abord au niveau politique, où elle a été pérennisée par les institutions. Vous le savez, depuis deux cents ans, les révolutionnaires n'ont eu de cesse d'abattre toute résurgence du principe monarchique sous quelque forme qu'il pût se présenter. Pour imposer un régime incapable, structurellement, de réconcilier les Français puisque fondé sur le principe majoritaire qui ostracise nécessairement la minorité. Comment un chef de parti peut-il soudain se déclarer président de tous les Français ? Par quelle magie peut-il incarner, lui, sorti du nombre, c'est-à-dire du même, quelque chose qui est au-dessus du nombre, qui relève de l'autre, de la transcendance ? Si d'aventure il s'essaie à vouloir tout embrasser, il mécontente les uns sans satisfaire les autres. Ce fut le sort pitoyable du précédent hôte de l'Elysée. Non, la division des Français ne peut se résorber en rendant un culte au Nombre, divinité capricieuse et funeste car, en évinçant la vérité, elle réduit tout l'ordre politique à ce qui est instantané, sans épaisseur, bref à ce qui est périssable et matériel, donc indigne de l'humanité de l'homme.

    Cette division opère ensuite au niveau anthropologique, où elle est sans cesse élargie par les coups répétés portés contre le socle de la loi naturelle que la civilisation chrétienne avait heureusement remise à l'honneur. Les auteurs de ce bouleversement ? Le cardinal Ratzinger les identifiait en 1985 dans son Entretien sur la foi : « une classe moyenne supérieure, la nouvelle bourgeoisie du tertiaire, avec son idéologie libéralo-radicale, de type individualiste, rationaliste, hédoniste ». Les causes de ce mouvement, où la France s'est malheureusement illustrée, sont à chercher, là aussi, sur la place de la Concorde. Car en frappant le Roi, on frappait avec lui la famille. La famille et le roi sont en effet indissolublement liés : le roi – à la différence de la république, pure abstraction – est un être de chair, sexué, situé dans une filiation, fruit d'un passé, ouvert sur une descendance. Il n'y a pas de roi s'il n'y a pas de famille royale. Et parce que le roi est à chercher au sein d'une famille, il est aussi le garant de ce dont toutes les familles témoignent : la continuité dans l'histoire et la relation tant horizontale au niveau conjugal que verticale au niveau filial, relation qui porte le beau nom d'amour. Mise un jour à la tête d'un peuple par les circonstances, la famille royale représente à chaque moment du temps la nation, avec cette hauteur de vue propre à l'institution qui par essence transcende l'instant. Elle représente le peuple, qui se comprend alors comme famille de familles, partageant le même enracinement – souvent par le sang versé – et tourné vers le même destin. La transcendance symbolique de la famille royale fait ressortir la transcendance de la nation, sa profonde unité, dans la diversité des individus et des communautés qui la constituent, dont la plus importante, la plus fondamentale, est la société familiale, matrice de tout l'ordre social par les valeurs propres qu'elles véhiculent et dont la première est la charité, société antérieure même à l'Etat qui se doit d'être au service de la communauté que forment toutes les familles d'une nation.

    En frappant le Roi, on a frappé la famille à sa tête, et depuis on s'acharne sur ses membres. L'indifférenciation sexuelle véhiculée par la théorie du genre en est le dernier avatar, avec ses conséquences monstrueuses que sont déjà la PMA et bientôt la GPA. Ce nouveau projet s'inscrit en effet dans un ensemble qui dure depuis des décennies, voire depuis le début pour certains de ses éléments : fragilisation de la famille par le divorce, par la diffusion de la contraception, par un féminisme idéologique ; agression contre ses membres par le culte de la drogue, par l'avortement, par l'eugénisme et par l'euthanasie. Chaque jour davantage – et nous constatons l'accélération du processus au cours de ce quinquennat – la dignité et l'indisponibilité de la personne se voient bafouées. La destruction de la famille et le renvoi de l'individu à ses instincts constituent-t-ils un progrès ? On peut en douter en voyant monter le mal-être de tant de nos concitoyens, profondément perturbés dans leur identité d'homme ou de femme, renvoyés à leur solitude et bientôt à leur précarité, tandis que les liens du corps social ne cessent de se distendre et de perdre en gratuité. Car en frappant la famille, on a frappé le principe de l'inconditionnalité de l'amour, du pardon, de la réconciliation, de la solidarité, du sacrifice. De tout ce qui, rayonnant du foyer qu'est la famille, fortifie la société et la rend prospère.

    Cette destruction programmée et progressive des institutions du droit naturel suscite des résistances. Bien vite chloroformées par l'intelligentsia au pouvoir qui pratique la manipulation des esprits et ce bientôt dès le berceau. Mainmise de l'Etat sur l'école par un ministère de l'Education nationale qui ressemble de plus en plus à celui de la Propagande et de la Formation du Peuple dirigé naguère chez nos voisins par le Dr Goebbels. Mais à la différence des régimes totalitaires d'autrefois, le nôtre ajoute sa note sournoise et hypocrite. En promouvant les instincts les plus élémentaires, en niant qu'ils puissent être normés pour être humanisés, il les rend vulgaires et destructeurs. Il en fait surtout le meilleur camp d'internement possible : celui où l'on ne s'aperçoit plus qu'on est surveillé d'un mirador et entouré de barbelés. « Flatter l'égocentrisme et laisser libre cours aux passions donne cette illusion de liberté sans responsabilité que l'Etat accorde d'autant plus volontiers qu'il acquiert un pouvoir illimité, tout en gratifiant chacun du sentiment de mener sa vie comme il l'entend et d'être le seul maître de lui-même » ai-je lu récemment (La Nef, janv. 2013, p. 14). Parfaite image du bobo dénoncée tout à l'heure par Benoît XVI, artisan en même temps que victime de ce qu'il faut bien appeler, avec Jean-Paul II, un nouveau totalitarisme. Dans son encyclique Veritatis splendor, le Pape qui avait béatifié l'Empereur Charles d'Autriche disait en effet : « Quand il n'existe aucune vérité ultime qui guide et oriente l'action politique, alors les idées et les convictions peuvent être facilement exploitées au profit du pouvoir. Une démocratie sans valeurs, sans vérité, se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois, comme le montre l'histoire ». Je parlais de division toujours accrue. C'est bien ce que nous constatons aujourd'hui : les vérités anthropologiques hier encore incontestées deviennent le lieu d'affrontements toujours plus violents, où la haine provient le plus souvent de ceux qui font profession de tolérance. Comme l'écrivait il y a peu le clergé anglais dans le Daily Telegraph, les catholiques, en s'opposant à ces multiples dénaturations, connaissent déjà aujourd'hui l'ostracisme et connaîtront demain peut-être la persécution. Et ils ne font ici que défendre des vérités universelles, accessibles de soi à la conscience de tout homme !

    Mais ne nous y trompons pas : le combat que nous avons à mener est spirituel avant tout. Car la cause de cette dénaturation est profonde. Fondamentalement, elle est diabolique. Derrière Sanson, derrière Robespierre, se tenait Satan, comme il se tient aujourd'hui derrière les associations qui ont pris en otage des politiciens décervelés, avides de pouvoir, indifférents à la vérité et au bien. Satan l'Accusateur, qui à travers les Fouquier-Tinville, les Vychinski, les Freisner de l'histoire, s'acharne sur les justes. Satan le Diviseur, qui promeut l'amour de soi jusqu'au mépris des autres. Satan le Mensonger, qui fait de la liberté, de l'égalité et de la fraternité des sophismes dissimulant une entreprise d'asservissement, de discrimination et de haine. Satan l'Homicide, qui non content de tuer les corps cherche aussi à tuer les âmes en les recourbant sur elles-mêmes. Le 21 janvier 1793 ses séides ont décapité le Roi : ils ont séparé la tête du corps. Acte doublement symbolique : la tête de la nation du corps de son peuple, mais plus profondément : la tête (le Christ) de son corps mystique (l'Église). En découronnant le Roi, ils cherchaient à découronner le Christ. En tuant Louis, celui qui les manipulait visait Jésus. Jésus qui vivait en Louis, comme nous l'a rappelé si admirablement son Testament. Ces nains – et ceux qui prétendent nous gouverner après eux – n'étaient pas à la hauteur de ce géant. Avec Jésus, Louis pouvait leur dire : « Mon royaume n'est pas de ce monde ». Comme Jésus face à Pilate, Louis ne faisait pas nombre avec eux, il était au-dessus. C'est pourquoi nous sommes ici, ce soir, à honorer sa mémoire.

    Schola Sainte Cécile - Requiem de Luigi Cherubini pour Louis XVI
    http://www.youtube.com/watch?v=Z2dc6ZXc_Zw

    Photographies de la Messe

    http://www.schola-sainte-cecile.com/2013/01/23/photos-de-la-messe-solennelle-de-requiem-pour-louis-xvi-21-janvier-2013/

    Extrait de « L'homme révolté » d'Albert Camus
    http://www.les4verites.com/justice/le-supplice-de-louis-xvi-vu-par-camus

    http://www.lesmanantsduroi.com

  • La Manif pour Tous, ce sera tous les ans s'il le faut

    Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif pour Tous, déclare aux Nouvelles de France à propos de la grande manifestation du 26 mai :

    "Notre objectif est que le projet de loi Taubira soit retiré, nous sommes là pour ça. Dans un deuxième temps, c’est également une manière de montrer notre force et notre détermination. Enfin, nous luttons également contre les conséquences inévitables de cette loi, à savoir la PMA, la GPA ainsi que la banalisation de la théorie du genre. [...] Nous n’allons pas nous arrêter là. Nous envisageons ainsi d’organiser une université d’été dans la deuxième semaine du mois de septembre. Nous continuerons bien évidement. les Français sont impliqués, leurs initiatives le montre. Nous poursuivrons tous ensemble.

    Les manifestations et les actions de grande ampleur vont-elles se poursuive ? Par exemple dans un an ou avant l’élection présidentielle, envisagez-vous de pouvoir, à nouveau, appeler à manifester ?

    Oui, c’est tout à fait plausible, nous pourrons également manifester dans un an si nécessaire. La loi peut être retirée à tout moment, sans qu’elle soit rétroactive. Les personnes mariées ne pourront pas être démariées pour autant. La chose est d’autant plus envisageable si nous assistons à un changement de majorité d’ici quelques années. C’est une loi aberrante qui nie la complémentarité homme-femme, nécessaire au mariage et à la famille. Il faut donc la retirer.

    Nadine Morano vient de dire que le retrait de cette loi ne serait « pas une priorité » en 2017. Qu’en pensez-vous ?

    À nous de montrer que c’est une priorité, notamment pour les prochaines élections.

    On a vu certains députés UMP ou UDI prendre la parole au micro à l’occasion des manifestations. Pourquoi n’a-t-on pas entendu également les députés issus du Front national ?

    La Manif pour Tous n’est absolument pas partisane. Nous avons quelques élus UMP tels qu’Hervé Mariton ou Bruno Retailleau qui ont été très engagés dans la bataille parlementaire, ils ont donc pris la parole dans certains rassemblementS. Concernant le Front national, nous n’avons pas eu de demande de prise de parole et Marine Le Pen n’a pas appelé à se rendre aux manifestations que nous avons organisées. Le 26 mai en revanche, il n’y aura pas d’homme politique qui interviendra au micro. [...]"

    Michel Janva  http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les nouveaux visages de l’extrême droite

    En ces temps où règnent l’Internet à haut débit, le 2.0 et la 4G, nous sommes sans cesse confrontés a de promptes évolutions techniques qui rendent un outil à la pointe de la technologie il y a 6 mois encore, pour un dinosaure qu’il convient de remplacer au plus vite, sauf à passer pour ringard absolu devant ses potes lors d’un dîner festif dans votre Mac Do préféré.

    Il semblerait qu’une semblable évolution touche maintenant la sphère politique, au risque de grandement perturber notre entendement républicain et fraternellement égalitaire.

    On ne remerciera jamais assez Jean-Christophe Cambadélis (député de Paris) pour nous avoir alertés sur la brusque, profonde, pour ne pas dire invraisemblable mutation qui s’est opérée chez des militants que l’on qualifie d’extrémistes de droite au sein de la droite républicaine, de fâchistes chez la gauche morale et de nazis à la senestre de Mélenchon.

    Cette « révélation » fait suite à la tentative de putsch de milices en uniforme au Trocadéro lundi dernier, quand des factieux se sont sournoisement incrustés dans une fête de quartier en l’honneur d’un club local de balle au pied (entrisme, quand tu nous tiens). Je cite la parole de notre nouveau Prophète, visionnaire illuminé par le Verbe Divin Républicain, à la suite de ces gais débordements que n’auront qu’assez peu apprécié les riverains du Palais de Chaillot :

    « On n'a pas anticipé la connexion entre ce que l'on avait vu lors des manifestations contre le mariage pour tous et les hooligans qui gravitent autour du PSG. Là, il y a eu la conjonction des deux et évidemment ils s'en sont donné à cœur joie » (Jean-Christophe Cambadélis)

    Pour expliciter la pensée de l’extatique ex-Strauss-Kahnien, J2C affirme que ici que les fachos qui ont osé défier par de pacifiques manifestations en mars dernier un gouvernement voulant instituer de force le mariage homo, appartiennent à la même mouvance que les barbares qui ont saccagé les vitrines et les magasins des Champs-Elysées. Puissant et prodigieusement imparable. Mais pas évident à constater au premier coup d’œil.

    Cette métamorphose sociologique, voire morphologique, pourrait en surprendre plus d’un, à droite comme à gauche. Mais notre habitué des tribunaux de la république (oh, pour des broutilles : prison avec sursis pour recel d'abus de biens sociaux dans l'affaire Agos, idem dans le cadre du scandale de la NMEF), notre repris de justice est donc soutenu dans cette idée novatrice par une pointure, un cador, un ponte de la connaissance de la mouvance fâchiste, Roger Bruno-Petit, spécialiste on ne peut plus pointilleux et surtout totalement neutre sur le sujet « Ordre Noir ». Si vous l’avez raté, Soudarded vous conseille de visionner l’émission « Le match des éditorialistes » sur I-Télé du 14 mai, c’est à mourir de rire ou à s’étrangler de rage comme failli le faire Philippe Tesson. BRP y manie l’allusion perfide à la mode gauchiasse, soutenant qu’en gros, les militants anti-mariage homo sont venus s’échauffer avant la grande manif du 26 mai prochain (http://www.itele.fr/chroniques/le-match-des-editorialiste... ). Et ce turlupin est diplômé de l’IEP…

     La preuve par l’image. Si, si, puisqu’on vous le dit…

    Comme vous allez pouvoir le constater plus bas, il va falloir faire un petit effort pour casser vos repères habituels sur le sujet « extrême droite », si tant est que vous pensiez connaître le sujet. Pour suivre J2C, un peu de pédagogie par l’image s’impose donc.

    Malgré un œil aiguisé, Soudarded à sa grande honte n’avait pourtant pas réalisé que les fafs version 2013 n’avaient plus grand-chose à voir avec les gudards d’Assas, ces gravures de modes cravatées de l’Œuvre Française ou les Malliarakisistes de Troisième Voie (ndlr : certains se revendiquant Malliarakiniens, ont fait scission pour fonder un nouveau groupuscule mouvement : Troisième Voie 2.0). Tout va si vite de nos jours…

    Voilà donc selon J2C,  à quoi ressemblent de nos jours, les nervis de l’ordre brun, les fachos en uniforme et autres nostalgiques d’un IIIème Reich que l’on disait millénaire :

    Art 145 - Visages de l'extrême droite 1.jpg

    L’extrême droite avant Cambadélis, défilait comme ça (à noter : sobriété vestimentaire, très propres sur eux et marchant en bon ordre) :

    Art 145 - Visages de l'extrême droite 2.jpg

    Maintenant, ce serait plutôt comme ça (moins sobres côté frusques et largement moins disciplinés) :

    Art 145 - Visages de l'extrême droite 3.jpg

    A noter également, la profonde évolution de la symbolique fâchiste. Elle semble délaisser les croix celtiques traditionnelles et autres runes germaniques, pour des graphismes plus hauts en couleur et surtout beaucoup moins connotés « Europe ». Un vent de fraicheur (jasmin, musc, santal, chichons, beuh) soufflerait-il enfin sur la fachosphère ?

    Art 145 - Visages de l'extrême droite 4.JPG

    Même l’encadrement fait des efforts conséquents pour permettre à leur message nauséabond de passer sur des médias habituellement hors de portée des fachos d’hier :

    Art 145 - Visages de l'extrême droite 5.jpg

    Un monde en perte de repères

    De quoi être quelque peu déstabilisé par ce bouleversement sociologique et anthropologique, que jamais un Goebbels ou un Rosenberg n’auraient pu imaginer. Le choc est rude et nous allons devoir revoir tous nos codes habituels (encore qu’un certain antisionisme semble avéré chez ces nouveaux extrémistes de « droite »…). Le sweat à capuche, les breloques bling-bling, la lippe pendantes et une démarche chaloupée seront, entre autres, des signes qui ne trompent pas sur leurs penchants idéologiques. Si vous croisez nuitamment ces fafounets new age, vous les blancs, les blonds aux cheveux courts, ne tentez pas de scander des « Oï, oï ! » ou autres « France Jeunesse Révolution ! », la méprise peut être fatale.

    De même les anciens hymnes et chants qui égayaient les veillées autour de feux de camps auraient été remplacés par d’autres mélodies, rythmées certes, mais faisant assez peu référence aux exploits des lansquenets d’antan (« ce monde vétuste et sans joie, faïlala… »).

    En vous baladant dans certains quartiers parisiens (Belleville, Barbès, Bâb el Oued) ou dans les banlieues de nos grandes métropoles (Bobigny, Montreuil, les Tarterêts…), vous constaterez par vous-même que cette mouvance « extrême droite 2.0 » a de bâti de solides bases arrières et que l’hydre brune (très brune) semble prête à fondre sur nos richesses, comme les raids de la semaine dernière semblent l’attester. Mais traîner dans ces repaires reste assez peu prudent pour des réacs « old school » n’ayant pas anticipé ce glissement ethnologique.

    Remercions donc comme il se doit, les Lumières citoyennes qui guident gaillardement notre pays vers l’abîme le bonheur pour tous et qui nous éclairent sur cette nouvelle version du paysage politique français.

    Il ne reste plus qu’à refonder l’ensemble du paysage politique français à l’aune de cette révélation (appelée aussi « révolution cambadéliscienne » en référence à la révolution copernicienne), car nos références passées doivent être oubliées. Après tout, le modèle héliocentrique ne succéda t-il pas au modèle géocentrique, il y a cinq cents ans de cela.


    L'extrême droite pour les nuls (version 2013)

    Histoire de se détendre, voici un petit quiz destiné à se remettre les idées à l’endroit au vu de ce nouveau contexte (évidement, il y a des pièges) :

    • Le sigle CRAN signifie :
      • Carrément Rigolo et Anti-Neurasthénique
      • Centre Réellement Apathique et Neutre
      • Conseil Représentatif des Associations Noires (il n’y a plus d’espoir…)
      • Centre de Recherche en Automatique de Nancy
    •  Petit brun et moustachu, avec un accent germanique, je suis :
      • National-socialiste, donc de droite ?
      • Socialiste-national, donc de gauche ?
      • Adenoid Hynkel ?
    •  L’OAS était :
      • Un gang de fâchistes assassins et exploiteurs ?
      • Des résistants ?
      • Une ONG ?
    •  Qui a écrit : « Parmi tous les mouvements politiques connus jusqu'à présent, le fascisme est peut-être celui qui a tendu, qui s'est attaché le plus sciemment à produire des impressions sensibles, sensorielles, laissant en tous cas un immense matériel photographique »
      • Jules César (Rome)
      • Ernst Nolte (Berlin)
      • Boubacar Mbiwa Touré (hall 3, bat. Les glycines, av. Maurice Thorez, Aubervilliers)
    •  Chez les centristes :
      • Borloo est-il encore à droite de Bayrou ?
      • Bayrou est-il à gauche de Fillon, plus à droite que Morin, mais plus centro-fâchiste que Jean Christophe Lagarde (hein ? qui ça ?) ?
      • Baroin a-t-il terminé sa mue ?
      • Pour eux, rien ne change fondamentalement…
    •  Quel fâchiste a chanté (attention, un repenti s'est glissé dans cette liste) :

    « Tu as tué l’enfant d’un amour

    Je veux ta mort

    Je suis pour »

      • Henri Dès
      • Michel Sardou
      • Sexion d’Assaut
    •  Je porte des bottes, un couvre-chef et je marche au pas sur de la musique. Je suis :
      • Le Maréchal Ludwig Von Apfelstrudel ?
      • Un membre des Jeunesses Socialistes en 1935 ?
      • Une danseuse du Crazy-Horse ?

    http://soudarded.hautetfort.com

  • Le maire de Thorigné d’Anjou (Maine-et-Loire) refuse d’appliquer la loi Taubira

    Le maire de Thorigné d’Anjou (Maine-et-Loire) refuse d’appliquer la loi Taubira

    Thorigné d’Anjou, dont le maire refuse d’appliquer le mariage dit pour tous. Crédit photo : Aelys via Wikipédia (domaine public).

    THORIGNE D’ANJOU (NOVOPress) - Il est des maires courageux qui ne lâchent rien contre le mariage homo. Ce ne sont pas de « grands élus » des grandes villes boboïsés, liés aux états majors parisiens des partis du système mais de petits élus ruraux, issus du pays réel, de cette France rurale oubliée des médias, des grandes consciences morales et des hommes politiques.

    Michel Villedey, maire sans étiquette de Thorigné d’Anjou – petit village de 1200 âmes au coeur du bocage du Haut Anjou -, est de ceux là et s’est subitement retrouvé sous les projecteurs des médias le week-end dernier. Interrogé par France Inter, il déclare sans ambages à propos du mariage homosexuel que c’est « un viol de la société et de la pensée d’une bonne partie de la France ». A une question du journaliste qui lui demande s’il sera célébré dans sa commune, le maire répond : « Chez moi, non. C’est illégal, on me mettra en prison mais je n’ai pas peur du qu’en dira-t-on. Je ne suis pas un petit bonhomme avec, au centre, un président de la République qui décide n’importe quoi. » il prévient : « Il a intérêt à chercher d’autres mairies. Il y a plein d’autres mairies, il y en a 36.000 en France… »

    Interrogé par le quotidien local Le Courrier de l’Ouest, il persiste et signe : « Cette affaire de mariage pour tous n’est pas une question politique, elle est une question de civilisation », ajoutant : « Je respecte les lois… sauf si elles m’imposent des comportements contraires à ma conscience. » Il n’en fallait pas plus pour que les médias locaux et nationaux braquent les projecteurs sur lui. Le maire de Thorigné d’Anjou devient LE maire qui refusera de célébrer des mariages homosexuels.

    La sphère intello-médiatique s’empare du phénomène, Stéphane Bern commente, ce dimanche, les propos de Michel Villedey dans un tweet : « Le maire de Thorigné-d’Anjou refuse d’appliquer le mariage pour tous. Nous citoyens devrons-nous respecter seules les lois qui nous plaisent ? ». L’inénarable Pierre Bergé interrogé sur BFM TV le 20 mai au soir; alors qu’on lui demande ce qu’il faudrait faire à l’encontre des maires invoquant la liberté de conscience, dérape une nouvelle fois en répondant qu’il faut « les faire soigner », sans doute nostalgique des goulags et hôpitaux psychiatriques pour opposants. Signalons cependant que ce même Pierre Bergé demandait en février 2004 « aux maires de France d’enfreindre la loi pour célébrer des unions entre personnes de même sexe ».

    La position du maire de Thorigné d’Anjou n’est pourtant pas isolée. Dans ce même département du Maine-et-Loire, une enquête réalisée en janvier avait indiqué qu’une soixantaine de maires refuseraient de célébrer des mariages homos. Le Collectif des maires pour l’enfance assure d’ailleurs sur son site Internet que « 14.900 maires refuseront de célébrer des mariages entre personnes de même sexe » et que « dans 2.500 communes, maires et adjoints sont tous opposés au mariage pour tous ».

    La « désobéissance civile » prônée par Béatrice Bourges du Printemps Français est-elle en marche, marquant une nouvelle étape pour une résistance qui ne veut rien lâcher…

    http://fr.novopress.info/

  • Dominique Venner : entretien accordé à L’AF en novembre 2011 : "La tradition chemine en nous à notre insu."

    Venner l’Eveilleur

    Historien, directeur de La Nouvelle Revue d’Histoire, Dominique Venner publie un passionnant recueil d’entretiens, Le Choc de l’Histoire (Editions Via Romana) dans lequel il fait le point sur son itinéraire et sa pensée.

    - Vous vous définissez, cher Dominique Venner, comme un « historien méditatif ». Qu’entendez-vous précisément par cette formule ?

    Dominique Venner : Ce qui m’étonne toujours c’est à quel point on s’étonne peu. Surtout en matière historique. Et pourtant l’étonnement est la condition première de la pensée. Dans l’interprétation conventionnelle de l’Histoire, on décrit la succession des événements comme nécessaire ou évidente. Mais c’est faux. Il n’y a jamais rien de nécessaire ni d’évident. Tout est toujours suspendu à l’imprévu. Ni Richelieu ni Mazarin, par exemple, ni César ou Octave, ni l’empereur chinois Shi Huangdi, le grand fondateur, n’étaient nécessaires ou programmés par la Providence. Les uns et les autres auraient pu ne pas exister ou disparaître avant l’œuvre accomplie. Devant les faits et les imprévus historiques, je me pose les questions que l’histoire paresseuse ne pose pas, je médite. Exemple : Louis XIV était appelé le Roi Très Chrétien. En dépit de quoi, il fit bâtir Versailles et son parc comme un hymne aux divinités du paganisme antique. Surprenant, non ? Et source de réflexions nouvelles sur les représentations du Roi et sur la religion de son temps, sans rapport avec une histoire pieuse inventée au XIXe siècle. Restons un instant sur le Grand Roi, témoin de la révolution anglaise et de l’exécution de Charles Ier en janvier 1649. Etonnante révolution ! Au siècle suivant, Edmund Burke a pu opposer la Glorious Revolution de 1688 à la Révolution française de 1789. Pourquoi en Angleterre une « révolution conservatrice » et pourquoi en France une révolution destructrice ? Bonne question et cent réponses. Voilà de quoi méditer. Comme, par surcroît, je suis né dans une époque inquiétante pour un Français et un Européen, une époque qui a vu l’effondrement de notre ancienne puissance et la ruine de certitudes réputées éternelles, je médite en étudiant l’Histoire hors de toute convention. À l’exemple d’Ulysse, je crois que la pensée est un préalable à l’action. Je crois même qu’elle est action.

    -  L’Europe – non, évidemment, au sens technocratique – est aujourd’hui « en dormition », écrivez-vous joliment. Pour quelles raisons ?

    Quand je pense Europe, je ne pense pas à des structures politiques ou technocratiques, je pense à notre civilisation multimillénaire, à notre identité, une certaine façon « européenne » de penser, de sentir et de vivre qui traverse le temps. Oui, l’Europe est entrée « en dormition » historique. Quand ? Dans la seconde moitié du XXe siècle, après les catastrophes que furent pour elle les deux guerres qui ont commencé en 1914 et se sont terminées en 1945. Quand s’ouvrit l’Exposition universelle de Paris, en 1900, l’Europe était le centre intellectuel et spirituel du monde. Elle dominait tout presque partout. Les Etats-Unis n’étaient encore qu’une puissance marginale. Cinquante ans après, quel retournement ! Après Yalta, l’Europe exsangue était divisée entre les deux nouvelles puissances surgies du Siècle de 1914, les Etats-Unis et l’URSS. Deux puissances messianiques qui voulaient imposer leurs modèles : américanisme et communisme. J’ajoute que l’Europe n’a pas seulement perdu sa puissance et ses colonies, elle a plus encore perdu foi en elle-même, rongée par une crise morale et une culpabilisation dont il n’y a pas d’exemple. Elle est entrée « en dormition ».

    -  Vous vous montrez cependant optimiste quant à son réveil identitaire. Quelles sont donc, cette fois, les raisons d’espérer ?

    Ces raisons tiennent d’abord au « choc de l’Histoire » que nous vivons sans le savoir. Ce « choc » annonce une rupture d’époque. Il a commencé avec l’implosion de l’URSS et du communisme en 1989. Simultanément, d’anciennes puissances et d’anciennes civilisations que l’on croyait mortes connaissaient une renaissance spectaculaire, la Chine, l’Inde, l’Islam (malgré ses divisions), l’Amérique du Sud, pour ne parler que de grandes entités. Au monde unipolaire voulu par la puissance du dollar, succède un monde multipolaire qui redonnera ses chances à l’Europe. Pourtant celle-ci est confrontée à un péril historique inédit et géant, l’immigration massive de populations portant en elles une autre civilisation. L’immigration de masse produit sur le sol européen un choc de civilisation qui pourrait être mortel. Mais, par un formidable imprévu historique, il pourrait aussi se révéler salvateur. De l’altérité représentée par les populations immigrées et leurs mœurs, leur traitement de la femme qui nous choque au plus profond, on voit naître une conscience nouvelle de l’identité que les Européens eurent rarement dans le passé. J’ajoute qu’en dépit de tous les périls, je crois aussi à la survie des qualités fondamentales d’énergie et d’innovation des Européens. Pour le moment, elles ne s’exercent pas en politique, c’est pourquoi on ne les voit pas.

    - En quoi les leçons de ces grands maîtres matinaux que furent Hésiode et Homère peuvent-elles être salutaires ?

    Homère nous a légué à l’état pur les modèles d’une morphologie mentale spécifique, la nôtre, avant les corruptions d’influences contraires. Nous avons besoin de nous en imprégner pour renaître spirituellement, préalable aux autres formes de renaissance. Les conséquences du Siècle de 1914 ont jeté les Français et les Européens dans un trouble immense. Rien n’y échappe. Ce trouble atteint aussi bien les Eglises que les laïcs. C’est si vrai que l’on assiste à des tentatives de rapprochement apparemment stupéfiantes entre le sommet de l’Eglise et l’Islam immigré. Ces tentatives choquent à juste titre beaucoup de catholiques. Elles ne relèvent pas seulement du « devoir d’accueil » qu’invoque une pastorale de soumission, mais aussi d’une sorte de solidarité entre « croyants » monothéistes face à l’indifférence religieuse croissante de la société. C’est le sens explicite de rencontres comme celles d’Assise. Bref, quand le trouble est général, il faut en revenir au tout à fait pur, aux sources fondamentales de notre civilisation qui sont antérieures au christianisme, ainsi que l’a rappelé Benoît XVI à Ratisbonne. Il faut donc en revenir à Homère et aux fondements granitiques des poèmes fondateurs, la nature comme socle, l’excellence comme principe et la beauté comme horizon. C’est une vérité qu’avait fortement perçue Charles Maurras dès sa jeunesse.

    - Vous évoquez, non sans admiration, le « caractère intraitable » de Maurras. Le Martégal vous a-t-il influencé sur un plan intellectuel ?

    Je n’ai jamais caché mon admiration pour le courage de Maurras face aux épreuves. Mais j’ai également été un lecteur attentif des ses écrits de jeunesse et un observateur de son évolution. J’ai lu encore récemment la Correspondance entre Charles Maurras et l’abbé Penon (1883-1928), publiée chez Privat en 2008. Il s’agit d’un document de première main. On sait que l’abbé Penon, futur évêque de Moulins, avait été le précepteur puis le directeur de conscience du jeune Maurras. Il vit sa tâche compromise par l’évolution de son élève et l’autonomie inflexible de son esprit. L’abbé avait introduit le garçon à la connaissance des Lettres antiques, ce qui le détourna peu à peu du christianisme. Le séjour du jeune Maurras à Athènes pour les premiers Jeux olympiques de 1898, acheva cette évolution. Tout est résumé dans sa lettre du 28 juin 1896 que je peux vous citer : « Je reviens d’Athènes plus éloigné, plus ennemi du christianisme qu’auparavant. Croyez-moi, c’est là-bas qu’on vécu les hommes parfaits… » Après avoir évoqué Sophocle, Homère et Platon, le jeune Maurras conclut : « Je reviens d’Athènes en polythéiste tout pur. Ce qui était à l’état vague et confus dans ma pensée s’est précisé avec éclat... » Jusqu’à sa mort en 1928, l’abbé Penon tentera de faire revenir Maurras sur cette conversion. Il n’obtiendra que des concessions de pure forme mais aussi l’argument par lequel Maurras dira qu’à ses yeux l’Eglise catholique avait jadis corrigé par son principe d’ordre ce qu’il y avait de pernicieux dans le christianisme originel.

    - Vous êtes un adepte jüngerien du « recours aux forêts ». Y avez-vous trouvé la paix et/ou les moyens de préparer les guerres à venir ?

    Avant de beaucoup écrire, Ernst Jünger avait commencé par vivre dans les tranchées de la Première Guerre mondiale certaines idées qu’il a émises par la suite. Jünger était authentifié par sa vie. Ce qui m’a fait prendre au sérieux ses écrits. J’ajoute que l’image du « recours aux forêts » éveille en moi un écho très fort. Je n’y vois pas une incitation à prendre le maquis, mais à découvrir la haute spiritualité portée par les arbres et la nature, ainsi que le disait Bernard de Clairvaux : « Tu trouveras plus dans les forêts que dans les livres. Les arbres t’enseigneront des choses qu’aucun maître ne te dira ». Preuve que vivait encore en lui, la spiritualité de ses ancêtres francs et gaulois. C’est ce que j’appelle la tradition. Elle chemine en nous à notre insu.

    Entretien réalisé par Louis Montarnal L’AF n° 2827 - Novembre 2011