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tradition - Page 88

  • Il était une fois la lecture

    Dans cette tribune du Journal de Montréal [3.02] Mathieu Bock-Côté exalte - avec quelque prudence pour ne pas « braquer » la sensibilité postmoderne - les vertus de la lecture. Vertus au service de la culture, naturellement, mais aussi, si l'on peut dire, vertus anthropologiques. Pour contrecarrer ce que Jean-François Mattéi appelait notre barbarie intérieure. Et pour édifier ou préserver la civilisation.    LFAR  

    1841033494.jpgLa lecture a longtemps disposé d’un statut particulier dans notre monde. Elle était associée à la culture, à la connaissance, à la méditation. L’homme savant lisait, et l’homme qui lisait était réputé un peu plus savant que les autres. On ne saurait dire que ce prestige est complètement éteint. La lecture conserve ce qu’on pourrait appeler un vieux charme. Mais c’est désormais, il faut bien en convenir, pour peu qu’on regarde autour de soi, une passion spécialisée. La lecture ne s’impose plus comme une activité absolument recommandable au-delà du petit cercle de ceux qui l’aiment vraiment. Et ceux qui ne lisent pas, ou lisent peu, ont moins mauvaise conscience qu’auparavant. Ils n’ont plus l’impression de manquer quelque chose d’essentiel. Je ne l’écris pas à la manière d’un reproche, ou du moins, pas d’abord comme tel, mais à la manière d’une observation sur nos contemporains. Comment se cultivent-ils, lorsqu’ils veulent se cultiver ? On nous répondra peut-être que telle n’est pas la question et qu’il faudrait maintenant parler du divertissement. C’est peut-être pour cela que ceux qui lisaient des romans se consacrent désormais aux séries télés, d’autant qu’il y en a d’excellentes, ce que personne ne contredira. Elles offrent désormais la matière de la culture commune. Elles sont néanmoins chronophages et en viennent à monopoliser au quotidien tout le temps disponible pour la culture.

    Même l’école n’accorde plus nécessairement un privilège à la lecture. Lors d’une entrevue que je menais il y a quelques mois à Radio VM avec le directeur d’une école privée qui se présente comme un laboratoire de l’innovation pédagogique, ce dernier m’expliquait qu’il y avait aujourd’hui plusieurs manières de s’informer et de se cultiver, et que la lecture ne devait pas avoir un statut privilégié. On peut y voir un symptôme de plus de la radicalisation de la logique égalitariste, qui nivèle tout et a la tentation d’abolir ce qui relève de l’ancienne hiérarchie de la connaissance. On peut y voir aussi le révélateur d’une pédagogie qui flatte la paresse naturelle de l’élève en l’enfermant dans une culture du son et de l’image – autrement dit, dans une culture de l’écran. Cela dit, lorsque l’école elle-même renonce à sacraliser la lecture, et pire encore, à sacraliser d’une manière ou d’une autre les classiques de la littérature, elle renonce à ce qu’on pourrait appeler une mission de civilisation. D’autant que le culte du silence qui accompagne celui de la lecture est une condition de la vie intérieure, et que c’est justement cette dernière qu’il nous faut redécouvrir et protéger, tout à la fois, si on veut résister à l’aliénation propre à une société massifiée qui nous conditionne à suivre les mouvements de foule tout en nous laissant croire à notre singularité.

    On aurait tort, pourtant, de désespérer. Ou du moins, de désespérer intégralement. Car on constatera, par exemple, que la bibliothèque personnelle conserve quelque chose comme un pouvoir d’envoûtement. Celui qui entre dans une pièce remplie de livres, et encore mieux, de livres lus, est souvent intimidé. Comment ne pas s’en réjouir secrètement ? Car l’intimidé du moment avoue alors qu’il respecte là un univers auquel il reconnaît une valeur en soi, et qu’il se sent mal d’y participer insuffisamment. Le libraire Bruno Lalonde, une des figures essentielles de la culture du livre à Montréal, a défendu à de nombreuses reprises l’importance de se construire une bibliothèque personnelle. Habiter la sienne peut même devenir une nécessité physique et spirituelle. J’ai toujours eu grand plaisir à voir de jeunes hommes et de jeunes femmes dans le début de la vingtaine commencer à construire la leur, et s’enorgueillir d’avoir trouvé certains trésors. Ils découvrent là une passion qui illuminera leur vie. On peut rêver et espérer qu’un jour, pas demain mais après-demain, il redeviendra normal d’aménager dans nos maisons et nos appartements un coin réservé à la lecture. Les contraintes de la vie moderne n’y sont pas favorables, le bruit envahit tout, l’agitation est partout. Mais c’est justement pour cela qu’il faudrait réaménager un environnement physique favorable à la lecture, car si on peut lire n’importe où, et dans n’importe quelles circonstances, il existe néanmoins un art de la lecture qui pour s’exercer pleinement, a besoin d’un environnement favorable. La civilisation se construit une bibliothèque à la fois.    

    Mathieu Bock-Côté

    XVM1ee2f1d6-5507-11e7-a55a-1181ae6a8cf3-100x155.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Robert Steuckers à la Diffusion du Lore

    LORE-RClivre-steuckers.jpg

    Robert Steuckers,

    La révolution conservatrice allemande,

    28 euros.

    LORE-celtiques-couv.jpg

    Robert Steuckers,

    Pages celtiques,

    15 euros.

    LORE-Fascisme-français.jpg

    Armin Mohler / Robert Steuckers,

    Généalogie du fascisme français,

    12 euros.

    Ces trois titres sont disponibles auprès de la "Diffusion du Lore":

    www.ladiffusiondulore.fr

    http://euro-synergies.hautetfort.com/

  • L'Action française va intensifier sa présence en ligne

    6a00d83451619c69e201bb09f122c7970d-800wi.pngSuite à cessation de parution de L’Action Française 2000, Philippe Mesnard, dernier rédacteur en chef répond à Philippe Vilgier dans Présent :

    "[...] Les raisons financières sont les principales. La PRIEP, société éditrice du journal, dirigée par Marielle Pujo, dont le dévouement a été inlassable, est arrivée à la conclusion qu’investir à fonds perdus dans le journal n’avait plus tellement de sens à l’heure où la presse écrite connaît une crise mondiale et où les habitudes de lecture se modifient radicalement. Certes, des esprits chagrins ont pu regretter que le journal ne devienne pas un reliquaire maurrassien. D’autres ont apprécié que L’Action Française 2000 soit curieuse de tout, traite intelligemment d’écologie, d’espace, de nouvelles technologies, bref du futur tel qu’il se dessine : l’Action française explore, elle ne fait pas œuvre de miniaturiste nostalgique. Bien sûr, je regrette que tout le royalisme français n’ait pas réussi à se donner un seul organe de presse… et que ce soit le nôtre ! Mais l’essentiel est que la pensée royaliste soit vivace.

    L’Action française a toujours voulu être un mouvement politique et un journal. Privée de ce dernier, l’AF ne risque-t-elle pas de perdre une part importante de son influence intellectuelle ?

    Permettez-moi d’en douter quand on voit la manière dont l’AF et Maurras sont sur toutes les lèvres. L’Action française forme des militants et des intellectuels depuis plus d’un siècle, ses principes, qu’il s’agisse de nationalisme intégral ou d’empirisme organisateur, ont structuré des dizaines de mouvements, ont influencé les politiques de tous bords. Ce n’est pas cet ultime avatar de la disparition de L’Action Française 2000 qui va d’un coup effacer cette influence de l’esprit des nationalistes, des souverainistes, des intellectuels. Tous les bons esprits vont continuer à puiser dans Maurras et l’AF. [...]

    Le mouvement d’Action française, qui vient de lancer sa maison d’édition (avec une réédition de Maurras), va par ailleurs intensifier sa présence en ligne, avec son site et ses réseaux sociaux, et des colloques sont programmés. J’anime un journal sur Radio Courtoise. Bref, le mouvement, qui est distinct du journal, va développer ses propres canaux et ne se prive sans doute pas de réfléchir à un support imprimé. Mais je ne voudrais pas préjuger ni de l’avenir de la PRIEP ni des décisions que prendra le Secrétaire général."

    Michel Janva

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  • Malgré la neige les Sentinelles veillent à Montpellier

    Malgré la neige et la bourrasque peu habituelles à Montpellier, des braves Sentinelles ont tenu à interpeller le gouvernement en marche et les passants le mardi 6 février soir devant la Préfecture afin de dénoncer les projets de la PMA Sans Père dans les cartons de la loi bioéthique soi disant débattue.

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    Il est des principes non négociables et garantir à un enfant le droit d'avoir un père et une mère tant au niveau de la conception que de l'éducation en fait partie. Ce type d'action digne et symbolique sera reconduit régulièrement. Ne Rien Lâcher reste plus que jamais d'actualité.

    Le Salon Beige

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  • CIVITAS déménage et renforce ses structures

    civitas-recouronner-dieu-et-france.jpg

    CIVITAS déménage et renforce ses structures
    Voici les nouvelles coordonnées de Civitas valables dès à présent :
    Pour téléphoner au secrétariat de Civitas : 07 67 09 67 59
    Pour tous les courriers adressés à Civitas :
    Chez M. Thierry Rousseau –  La Bossivière – 53290 Argenton Notre-Dame
    ou BP10100, 95103 Argenteuil Cedex
    Pour téléphoner au secrétariat spécifiquement dédié à la Fête du Pays Réel :
    06 65 40 20 35
    Pour tout courriel concernant la Fête du Pays Réel : paysreel@civitas-parti-catholique.com
    L’équipe nationale de Civitas :
    Président : M. Alain ESCADA
    Secrétaire général : M. Charles BOYER
    Secrétariat : Mme Bénédicte GUILLARD
    Direction du Conseil politique : M. François-Xavier PERON
    Trésorier national : M. Sean MAC KENNA
    Secrétaire national aux fédérations : M. Alexandre GABRIAC
    Secrétaire national aux élus : M. Jacques CHEVALIER
    Affaires internationales : Maître Olivier WYSSA
    France Jeunesse Civitas : M. Pierre STUDER
    Secrétaire national aux grandes manifestations : M. Ludovic FRANCOIS (secrétaire : Melle Claire VILLIE)
    Secrétaire national à la propagande : M. Thibault BARGES
    Secrétariat logistique : Mme Marie-Madeleine GUIOT
    Site Civitas : Joseph PERON
    Aumônerie : Pères Capucins
    Conseiller doctrinal : M. l’abbé Xavier BEAUVAIS
    Censeur doctrinal de la revue Civitas : M. l’abbé Gabriel BILLECOCQ
  • La libération sexuelle c'est l'aliénation de la femme

    6a00d83451619c69e201b7c94c8353970b-200wi.jpgNormalienne et agrégée de philosophie, Marianne Durano a publié un essai intitulé Mon corps ne vous appartient pas. Elle raconte que, comme les filles de son époque, elle reçu une éducation sexuelle lambda, on l’a emmenée voir un gynéco dès la puberté, elle a perdu sa virginité relativement tôt, a pris la pilule pendant huit ans, fait des dépistages du Sida, pris des pilules du lendemain... Puis elle s'est mariée et a eu des enfants. Elle est interrogée par Adélaïde Pouchol dans l'Homme Nouveau :

    "C’est seulement après mon accouchement que j’ai pu rationaliser, que j’ai relu toute ma grossesse, mon accouchement et tout mon parcours de contraception artificielle, mon parcours de jeune fille de notre temps, à l’aune de cette domination technique.

    Ce terme de domination fait écho à celui d’aliénation qui revient souvent dans votre livre. Pourquoi ce terme – très marqué politiquement – et quel sens lui donnez-vous ?

    Une domination, par définition, est vécue comme telle et implique que nous connaissions l’ennemi. L’aliénation, en revanche, décrit un processus qui peut être impersonnel (on peut être aliéné par une personne autant que par un système) et dont nous ne sommes pas conscients. Le mot vient d’alienus, d’où l’idée que nous devenons comme étranger à nous-même. Dans le rapport au médecin la femme se sent étrangère à elle-même, au corps qui la constitue mais qu’elle regarde comme un objet. J’emploie aussi ce mot car, lorsque je parle par exemple d’aliénation médicale, je ne veux pas dire que les femmes sont aliénées par les médecins en tant que personnes. Il ne s’agit pas d’un rapport d’individu à individu mais bien d’un système qui est aliénant, où chacun est à la fois coupable et aliéné. Car le médecin l’est lui aussi dans la mesure où le système lui impose de prendre en charge de plus en plus de demandes sociétales. [...]"

    Mais 68, c'est fini.

    Michel Janva

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  • Il peut y avoir une légitime diversité d'opinion parmi les catholiques sur certains sujets mais pas sur l'avortement

    Alors que l'on apprend qu'un nombre important de dirigeants du MRJC avait soutenu la loi Taubira, et que son président actuel a visiblement soutenu Jean-Luc Mélenchon à la dernière présidentielle, Vivien Hoch rappelle sur Riposte catholique ce qu'est un principe non-négociable, c'est-à-dire non soumis aux circonstances ni à l'époque ni au lieu (l'avortement est toujours un meurtre / l'accueil de l'immigré doit être évalué en fonction du bien commun) :

    "[...] Ces principes non négociables ont vertu d’utilité. Ils servent comme critères sûrs et indiscutables qui facilitent un choix politique en conformité avec les enseignements de l’Église. Le chrétien peut très bien refaire le parcours intellectuel ascendant (philosophie) et descendant (théologie) qui aboutit à ces principes. Deuxièmement, force est de constater que ni en 2006 ni après, les principes non négociables de la doctrine de l’Église catholique n’incluent l’ « accueil des migrants ».

    Dans l’Église, certains critiquent le principe même de « principes non négociables ». Bruno Saintôt, Directeur du département de bioéthique du Centre Sèvres (faculté jésuite de Paris), remet en doute la clôture de la liste, et souhaite qu’elle s’étende, par exemple, à la « justice sociale » ou à la « libération des formes modernes d’esclavage ». Il conditionne le respect des principes non négociables de Benoit XVI, au respect d’autres critères, économiques et sociaux.

    Selon Benoit XVI, le sens de la non négociabilité des principes est tout autre. La défense de la vie, de la famille et de l’éducation des enfants sont des fondamentaux de la vie en communauté. De leur respect découlent les actions sociales et politiques justes. En cela, ils leur sont antérieurs et prioritaires. Si jamais un tel principe est soumis à la négociation, c’est toute la chaîne anthropologie-société-économie qui est impactée.

    Il ne faudrait pas que l’Église de France, par le truchement de ses porte-paroles, envoie des signaux de faiblesse sur ces principes non négociables. Ils sont la nécessaire porte d’entrée d’une société humaine."

    Dans une lettre du cardinal Ratzinger, alors Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, aux évêques des Etats Unis en juin 2004, il est précisé :

    "Tous les problèmes moraux n'ont pas le même poids que l'avortement ou l'euthanasie. Par exemple, si un catholique venait à être en opposition avec le Saint Père sur la peine capitale ou sur une décision de mener une guerre, il ne serait pas, pour cette raison, considéré comme indigne de se présenter à la Sainte Communion. Bien que l'Eglise exhorte les autorités civiles à rechercher la paix et non la guerre et d'user avec discrétion et pitié dans l'application de la peine capitale aux criminels, il reste néanmoins possible de prendre les armes pour repousser un agresseur et d'avoir recours à la peine capitale. Il peut y avoir une légitime diversité d'opinion parmi les catholique sur l'opportunité de mener une guerre ou de recourir à la peine capitale mais pas sur l'avortement et l'euthanasie.

    Michel Janva

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  • La repentance ? Basta. Soyons fiers d’être Européens !

    Par l’Institut Iliade 

    Le 7 avril prochain, l’Institut Iliade organise son colloque annuel, cette année sur le thème : « Fiers d’être Européens ! ». Une vidéo a récemment été diffusée sur les réseaux sociaux de l’Institut Iliade. Il s’agit d’une production esthétique appelant à ne plus se soumettre à la repentance en assumant la fierté d’être des Européens. Nous partageons à nos lecteurs l’intégralité du texte de cette vidéo.

    Aujourd’hui le continent européen, privé de sa puissance traditionnelle, est l’homme malade du monde. Parce que les Européens sont culpabilisés. Coupables, éternellement coupables ! De la colonisation, de l’esclavage, des crimes de la seconde guerre mondiale. Ça suffit ! Ça suffit !

    La colonisation, parlons-en ! Avant elle il y avait moins de 100 millions d’Africains. Aujourd’hui – pour le meilleur ou pour le pire – ils sont plus d’un milliard. Beaucoup de ceux qui dénoncent la colonisation n’auraient pas vu le jour sans ses bienfaits !

    L’esclavage ? Beaucoup de peuples l’ont pratiqué, notamment en Afrique, mais c’est la civilisation européenne qui l’a aboli.

    Quant aux génocides ils traversent l’histoire et les textes sacrés- y compris la Bible– en sont le témoignage. Mais les Européens ont été les premiers à condamner les crimes de guerre. Ajoutons qu’il est monstrueux de prétendre transmettre à un ensemble de peuples, du détroit de Gibraltar au Golfe de Botnie et de génération en génération des crimes commis il y a près d’un siècle.

    Alors, les Européens n’ont pas de raison de cultiver la honte. Au contraire, ils doivent être fiers de leur héritage.

    C’est l’Europe qui a fait le monde. C’est le continent de la pensée scientifique, de ses applications techniques et des grandes découvertes. Plus que tous autres ce sont les Européens qui ont inventé et transformé le monde. Et qui ont mis au service des hommes la puissance de l’énergie et la mise en réseau de l’intelligence. Ce sont les Européens qui ont maitrisé les mers, l’air et l’espace et qui ont vaincu bien des maladies.

    Ce qui a rendu cela possible, c’est la libre confrontation des idées, la culture du débat, le goût du raisonnement et la démarche expérimentale. L’Europe, c’est la civilisation des libertés : libertés des cités grecques, libertas romaine, franchises et privilèges des métiers, des villes et des universités au Moyen Age, confrontation féconde de la foi et de la raison, esprit des Lumières.

    L’Europe, c’est la civilisation de l’incarnation : l’Europe, c’est le continent où le divin est présent partout dans la nature et l’architecture.

    L’Europe, c’est la civilisation qui honore la femme : déesse, mère, sainte ou combattante. L’Europe, c’est la civilisation de l’amour courtois.

    L’art européen c’est un art de la représentation de la nature, de la figure humaine et des images divines, à l’opposé de toute vision iconoclaste. Il est à nul autre pareil : la sculpture classique de Praxitèle à Rodin ; la peinture avec l’invention de la perspective et la maitrise du portrait ; le chant polyphonique et la musique symphonique, l’architecture monumentale sont inégalés. Bien sûr, d’autres civilisations ont leurs grandeurs et leurs beautés mais ce n’est qu’en Europe que l’art a connu un tel éclat et s’est développé à la fois dans toutes ses multiples expressions.

    Refusons le grand dérangement des esprits. Refusons le grand dénigrement de notre passé. Refusons le grand renoncement. Refusons le grand effacement de notre mémoire. Refusons le grand remplacement de nos peuples et de notre civilisation.

    Soyons fiers de notre héritage. Soyons fiers de nos ancêtres. Soyons fiers de ce qu’il nous reste encore à faire. Préparons-nous à notre grand ressourcement.

    Participez au cinquième colloque de l’Institut Iliade, samedi 7 avril, à Paris, sur le thème : Fiers d’être Européens.

    Source : Institut Iliade

    LE 7 AVRIL 2018 À PARIS, RENDEZ-VOUS AU 5E COLLOQUE DE L’INSTITUT ILIADE
  • Maurras et le petit poussin

    Devoir de mémoire…

    En modeste contribution à l’oeuvre de commémoration nationale, et à la façon toute particulière dont ceux qui s’en occupent ont attiré l’attention sur la naissance, il y aura 150 ans le 20 avril prochain, de Charles Maurras, nous vous proposons cet extrait de Mes idées politiques.

    Ce texte, aussi peu conformiste que clair, délicieux et profond est l’un de ses plus beaux écrits.

     Présent dans un recueil scolaire très usité, il a pu ainsi, au fil de nombreuses années, être présenté à l’ignorance étonnée des élèves par un professeur de philosophie facétieux …

     Ils ont pu, en retour, constater que l’auteur n’était pas qu’un vieux barbu barbant et pestiféré.

    « Le petit poussin brise sa coquille et se met à courir.

    Peu de choses lui manque pour crier : « Je suis libre … ». Mais le petit homme ?

    Au petit homme, il manque tout. Bien avant de courir, il a besoin d’être tiré de sa mère, lavé, couvert, nourri. Avant que d’être instruit des premiers pas, des premiers mots, il doit être gardé de risques mortels. Le peu qu’il a d’instinct est impuissant à lui procurer les soins nécessaires, il faut qu’il les reçoive, tout ordonnés, d’autrui.

    Il est né. Sa volonté n’est pas née, ni son action proprement dite. Il n’a pas dit « Je » ni « Moi », et il en est fort loin, qu’un cercle de rapides actions prévenantes s’est dessiné autour de lui. Le petit homme presque inerte, qui périrait s’il affrontait la nature brute, est reçu dans l’enceinte d’une autre nature empressée, clémente et humaine : il ne vit que parce qu’il en est le petit citoyen.

    Son existence a commencé par cet afflux de services extérieurs gratuits. Son compte s’ouvre par des libéralités dont il a le profit sans avoir pu les mériter, ni même y aider par une prière, il n’en a rien pu demander ni désirer, ses besoins ne lui sont pas révélés encore. Des années passeront avant que la mémoire et la raison acquises viennent lui proposer aucun débit compensateur. Cependant, à la première minute du premier jour, quand toute vie personnelle est fort étrangère à son corps, qui ressemble à celui d’une petite bête, il attire et concentre les fatigues d’un groupe dont il dépend autant que de sa mère lorsqu’il était enfermé dans son sein.

    Cette activité sociale a donc pour premier caractère de ne comporter aucun degré de réciprocité. Elle est de sens unique, elle provient d’un même terme. Quand au terme que l’enfant figure, il est muet, infans, et dénué de liberté comme de pouvoir ; le groupe auquel il participe est parfaitement pur de toute égalité : aucun pacte possible, rien qui ressemble à un contrat. Ces accords moraux veulent que l’on soit deux. Le moral de l’un n’existe pas encore.

    On ne saurait prendre acte en termes trop formels, ni assez admirer ce spectacle d’autorité pure, ce paysage de hiérarchie absolument net.

    Ainsi, et non pas autrement, se configure au premier trait le rudiment de la société des hommes.

    La nature de ce début est si lumineusement définie qu’il en résulte tout de suite cette grave conséquence, irrésistible, que personne ne s’est trompé autant que la philosophie des « immortels principes », quand elle décrit les commencements de la société humaine comme le fruit de conventions entre des gaillards tout formés, pleins de vie consciente et libre, agissant sur le pied d’une espèce d’égalité, quasi pairs sinon pairs, et quasi contractants, pour conclure tel ou tel abandon d’une partie de leurs « droits » dans le dessein exprès de garantir le respect des autres.

    Les faits mettent en pièce et en poudre ces rêveries. La Liberté en est imaginaire, l’Egalité postiche. Les choses ne se passent pas ainsi, elles n’amorcent même rien qui y ressemble et, se présentant de toute autre manière, le type régulier de tout ce qui se développera par la suite est essentiellement contraire à ce type-là. Tout joue et va jouer, agit et agira, décide et décidera, procède et procédera par des actions d’autorité et d’inégalité, contredisant, à angle droit, la falote hypothèse libérale et démocratique.

    Supposons qu’il n’en soit pas ainsi et que l’hypothèse égalitaire ait la moindre apparence. Imaginons, par impossible, le petit homme d’une heure ou d’un jour, accueilli, comme le voudrait la Doctrine, par le choeur de ses pairs, formé d’enfants d’une heure ou d’un jour. Que feront-ils autour de lui ? Il faut, il faut absolument, si l’on veut qu’il survive, que ce pygmée sans force soit environné de géants, dont la force soit employée pour lui, sans contrôle de lui, selon leur goût, selon leur coeur, en tout arbitraire, à la seule fin de l’empêcher de périr : Inégalité sans mesure et Nécessité sans réserve, ce sont les deux lois tutélaires dont il doit subir le génie, la puissance, pour son salut.

    Ce n’est que moyennant cet Ordre (différencié comme tous les ordres) que le petit homme pourra réaliser ce type idéal du Progrès : la croissance de son corps et de son esprit.

    Il grandira par la vertu de ces inégalités nécessaires.

    Le mode d’arrivée du petit homme, les êtres qui l’attendent et l’accueil qu’ils lui font, situent l’avènement de la vie sociale fort en deçà de l’éclosion du moindre acte de volonté. Les racines du phénomène touchent des profondeurs de Physique mystérieuse.

    Seulement, et ce nouveau point importe plus peut-être que le premier, cette Physique archique et hiérarchique n’a rien de farouche. Bien au rebours ! Bénigne et douce, charitable et généreuse, elle n’atteste aucun esprit d’antagonisme entre ceux qu’elle met en rapport : s’il n’y a pas eu l’ombre d’un traité de paix, c’est d’abord qu’il n’y a pas eu trace de guerre, de lutte pour la vie, entre l’arrivant et les recevants : c’est une entraide pour la vie qu’offre la Nature au petit hôte nu, affamé, éploré, qui n’a même pas en bouche une obole qui lui paye sa bienvenue. La Nature ne s’occupe que de le secourir. Il est en larmes, elle le caresse et le berce, et elle s’efforce de le faire sourire.

    Dans un monde où les multitudes dolentes élèvent à longs cris des revendications minima, que ceux qui les entendent ne manquent pas de qualifier de calamiteux maxima, – en ce monde où tout est supposé devoir surgir de la contradiction d’intérêts aveugles et la bataille d’égoïsmes irréductibles, – voici quelque chose de tout autre et qu’on ne peut considérer comme hasard d’une rencontre ni accident d’une aventure ; voici la constance, la règle et la loi générale du premier jour : cette pluie de bienfaits sur le nouveau-né. Au mépris de tout équilibre juridique, on le fait manger sans qu’il ait travaillé ! On le force, oui, on le force à accepter sans qu’il ait donné ! Si les mères répondent qu’il faut bien faire vivre ce qu’on a fait naître, leur sentiment n’est point à classer entre les durs axiomes du Juste, il procède du souple décret d’une Grâce. Ou, si l’on tient absolument à parler justice, celle-ci se confond certainement avec l’Amour. C’est ainsi ! Nulle vie humaine ne conduit son opération primordiale courante sans qu’on lui voit revêtir ces parures de la tendresse. Contrairement aux grandes plaintes du poète romantique, la lettre sociale, qui paraît sur l’épaule nue, n’est pas écrite avec le fer. On n’y voit que la marque des baisers et du lait : sa Fatalité se dévoile, il faut y reconnaître le visage d’une Faveur.

    … Mais le petit homme grandit : il continue dans la même voie royale du même bénéfice indû, littéralement indû ; il ne cesse de recevoir. Outre qu’on lui a inculqué une langue, parfois riche et savante, avec le grave héritage spirituel qu’elle apporte, une nouvelle moisson qu’il n’a point semée est récoltée de jour en jour : l’instruction, l’initiation et l’apprentissage. »

    Patrick Malvezin

    http://www.medias-presse.info/maurras-et-le-petit-poussin/86918/

  • Que la France soit chrétienne ne dépend pas de la conduite à géométrie variable de son peuple

    6a00d83451619c69e201bb09eccc71970d-250wi.jpgDans son dernier livre recensé par Denis Sureau, Patrice de Plunkett écrit :

    « Rien ne sert de dire que ''la France est chrétienne'' quand les Français ne le sont pas. »

    Faut-il que les Français soient chrétiens pour pouvoir dire que la France est chrétienne ? Et à partir de combien de Français pourrait-on dire que la France est chrétienne ? 50%+1 ? Comme pour le suffrage universel... ? A 100%, sinon elle ne serait pas totalement chrétienne ?

    Non, la France est intrinsèquement chrétienne et l'apostasie de la Fille aînée de l'Eglise n'y change rien. Une France qui ne serait pas chrétienne ne serait plus la France. Le pape Pie XII résumait cela ainsi : « Si le Christ ne règne pas par les bienfaits de sa présence, Il règne encore par les méfaits qu’entraîne son absence ! »."

    Dans L'Homme Nouveau, l'abbé Bonnet répond une question similaire :

    "Peut-on encore dire que la France est la Fille aînée de l’Église ?"

    Extrait de la réponse :

    "Je comprends d’autant mieux la pertinence de cette question, que je me la suis posée, bien avant de conclure qu’il était capital de remettre à l’honneur cette expression. Mes amis de l’époque la trouvaient tout à fait injustifiée, car la conduite de la Fille en question, c’est le moins que l’on puisse dire, ne semblait pas très catholique ! Et cela se passait avant mai 68 ! Jeune père de famille, méditant sur l’origine de l’expression, je me disais : « Même si ma fille faisait les quatre cents coups, ce serait toujours ma fille ! ». Mais comparaison n’est pas raison, et je sentais bien que ma réflexion était un peu courte ! Ce qui m’a mis sur la voie d’une réponse un peu plus construite, c’est le fait de constater que cette expression, devenue incompréhensible à la majorité de mes compatriotes, quand d’aventure ils l’avaient entendue, continuait à être régulièrement utilisée par les papes successifs. Or, lesdits souverains pontifes savaient très bien que la Fille aînée en question se prostituait, pour reprendre la formule biblique, avec toutes les idéologies les plus irréligieuses, les plus païennes, les plus amorales. Et malgré cela, ils s’obstinaient non seulement à lui garder ce nom prestigieux, mais encore à affirmer que ce rôle de Fille aînée était et resterait toujours le sien. Eh oui, malgré les turpitudes de la Fille en question !

    Dès lors, il devenait clair au jeune homme que j’étais à l’époque, que ce titre n’avait pas été attribué à notre Patrie en raison de sa conduite (à géométrie variable !), mais en raison d’une vocation ce qui me semblait assez mystérieux ! [...]"

    Michel Janva

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