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tradition - Page 88

  • Il peut y avoir une légitime diversité d'opinion parmi les catholiques sur certains sujets mais pas sur l'avortement

    Alors que l'on apprend qu'un nombre important de dirigeants du MRJC avait soutenu la loi Taubira, et que son président actuel a visiblement soutenu Jean-Luc Mélenchon à la dernière présidentielle, Vivien Hoch rappelle sur Riposte catholique ce qu'est un principe non-négociable, c'est-à-dire non soumis aux circonstances ni à l'époque ni au lieu (l'avortement est toujours un meurtre / l'accueil de l'immigré doit être évalué en fonction du bien commun) :

    "[...] Ces principes non négociables ont vertu d’utilité. Ils servent comme critères sûrs et indiscutables qui facilitent un choix politique en conformité avec les enseignements de l’Église. Le chrétien peut très bien refaire le parcours intellectuel ascendant (philosophie) et descendant (théologie) qui aboutit à ces principes. Deuxièmement, force est de constater que ni en 2006 ni après, les principes non négociables de la doctrine de l’Église catholique n’incluent l’ « accueil des migrants ».

    Dans l’Église, certains critiquent le principe même de « principes non négociables ». Bruno Saintôt, Directeur du département de bioéthique du Centre Sèvres (faculté jésuite de Paris), remet en doute la clôture de la liste, et souhaite qu’elle s’étende, par exemple, à la « justice sociale » ou à la « libération des formes modernes d’esclavage ». Il conditionne le respect des principes non négociables de Benoit XVI, au respect d’autres critères, économiques et sociaux.

    Selon Benoit XVI, le sens de la non négociabilité des principes est tout autre. La défense de la vie, de la famille et de l’éducation des enfants sont des fondamentaux de la vie en communauté. De leur respect découlent les actions sociales et politiques justes. En cela, ils leur sont antérieurs et prioritaires. Si jamais un tel principe est soumis à la négociation, c’est toute la chaîne anthropologie-société-économie qui est impactée.

    Il ne faudrait pas que l’Église de France, par le truchement de ses porte-paroles, envoie des signaux de faiblesse sur ces principes non négociables. Ils sont la nécessaire porte d’entrée d’une société humaine."

    Dans une lettre du cardinal Ratzinger, alors Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, aux évêques des Etats Unis en juin 2004, il est précisé :

    "Tous les problèmes moraux n'ont pas le même poids que l'avortement ou l'euthanasie. Par exemple, si un catholique venait à être en opposition avec le Saint Père sur la peine capitale ou sur une décision de mener une guerre, il ne serait pas, pour cette raison, considéré comme indigne de se présenter à la Sainte Communion. Bien que l'Eglise exhorte les autorités civiles à rechercher la paix et non la guerre et d'user avec discrétion et pitié dans l'application de la peine capitale aux criminels, il reste néanmoins possible de prendre les armes pour repousser un agresseur et d'avoir recours à la peine capitale. Il peut y avoir une légitime diversité d'opinion parmi les catholique sur l'opportunité de mener une guerre ou de recourir à la peine capitale mais pas sur l'avortement et l'euthanasie.

    Michel Janva

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  • La repentance ? Basta. Soyons fiers d’être Européens !

    Par l’Institut Iliade 

    Le 7 avril prochain, l’Institut Iliade organise son colloque annuel, cette année sur le thème : « Fiers d’être Européens ! ». Une vidéo a récemment été diffusée sur les réseaux sociaux de l’Institut Iliade. Il s’agit d’une production esthétique appelant à ne plus se soumettre à la repentance en assumant la fierté d’être des Européens. Nous partageons à nos lecteurs l’intégralité du texte de cette vidéo.

    Aujourd’hui le continent européen, privé de sa puissance traditionnelle, est l’homme malade du monde. Parce que les Européens sont culpabilisés. Coupables, éternellement coupables ! De la colonisation, de l’esclavage, des crimes de la seconde guerre mondiale. Ça suffit ! Ça suffit !

    La colonisation, parlons-en ! Avant elle il y avait moins de 100 millions d’Africains. Aujourd’hui – pour le meilleur ou pour le pire – ils sont plus d’un milliard. Beaucoup de ceux qui dénoncent la colonisation n’auraient pas vu le jour sans ses bienfaits !

    L’esclavage ? Beaucoup de peuples l’ont pratiqué, notamment en Afrique, mais c’est la civilisation européenne qui l’a aboli.

    Quant aux génocides ils traversent l’histoire et les textes sacrés- y compris la Bible– en sont le témoignage. Mais les Européens ont été les premiers à condamner les crimes de guerre. Ajoutons qu’il est monstrueux de prétendre transmettre à un ensemble de peuples, du détroit de Gibraltar au Golfe de Botnie et de génération en génération des crimes commis il y a près d’un siècle.

    Alors, les Européens n’ont pas de raison de cultiver la honte. Au contraire, ils doivent être fiers de leur héritage.

    C’est l’Europe qui a fait le monde. C’est le continent de la pensée scientifique, de ses applications techniques et des grandes découvertes. Plus que tous autres ce sont les Européens qui ont inventé et transformé le monde. Et qui ont mis au service des hommes la puissance de l’énergie et la mise en réseau de l’intelligence. Ce sont les Européens qui ont maitrisé les mers, l’air et l’espace et qui ont vaincu bien des maladies.

    Ce qui a rendu cela possible, c’est la libre confrontation des idées, la culture du débat, le goût du raisonnement et la démarche expérimentale. L’Europe, c’est la civilisation des libertés : libertés des cités grecques, libertas romaine, franchises et privilèges des métiers, des villes et des universités au Moyen Age, confrontation féconde de la foi et de la raison, esprit des Lumières.

    L’Europe, c’est la civilisation de l’incarnation : l’Europe, c’est le continent où le divin est présent partout dans la nature et l’architecture.

    L’Europe, c’est la civilisation qui honore la femme : déesse, mère, sainte ou combattante. L’Europe, c’est la civilisation de l’amour courtois.

    L’art européen c’est un art de la représentation de la nature, de la figure humaine et des images divines, à l’opposé de toute vision iconoclaste. Il est à nul autre pareil : la sculpture classique de Praxitèle à Rodin ; la peinture avec l’invention de la perspective et la maitrise du portrait ; le chant polyphonique et la musique symphonique, l’architecture monumentale sont inégalés. Bien sûr, d’autres civilisations ont leurs grandeurs et leurs beautés mais ce n’est qu’en Europe que l’art a connu un tel éclat et s’est développé à la fois dans toutes ses multiples expressions.

    Refusons le grand dérangement des esprits. Refusons le grand dénigrement de notre passé. Refusons le grand renoncement. Refusons le grand effacement de notre mémoire. Refusons le grand remplacement de nos peuples et de notre civilisation.

    Soyons fiers de notre héritage. Soyons fiers de nos ancêtres. Soyons fiers de ce qu’il nous reste encore à faire. Préparons-nous à notre grand ressourcement.

    Participez au cinquième colloque de l’Institut Iliade, samedi 7 avril, à Paris, sur le thème : Fiers d’être Européens.

    Source : Institut Iliade

    LE 7 AVRIL 2018 À PARIS, RENDEZ-VOUS AU 5E COLLOQUE DE L’INSTITUT ILIADE
  • Maurras et le petit poussin

    Devoir de mémoire…

    En modeste contribution à l’oeuvre de commémoration nationale, et à la façon toute particulière dont ceux qui s’en occupent ont attiré l’attention sur la naissance, il y aura 150 ans le 20 avril prochain, de Charles Maurras, nous vous proposons cet extrait de Mes idées politiques.

    Ce texte, aussi peu conformiste que clair, délicieux et profond est l’un de ses plus beaux écrits.

     Présent dans un recueil scolaire très usité, il a pu ainsi, au fil de nombreuses années, être présenté à l’ignorance étonnée des élèves par un professeur de philosophie facétieux …

     Ils ont pu, en retour, constater que l’auteur n’était pas qu’un vieux barbu barbant et pestiféré.

    « Le petit poussin brise sa coquille et se met à courir.

    Peu de choses lui manque pour crier : « Je suis libre … ». Mais le petit homme ?

    Au petit homme, il manque tout. Bien avant de courir, il a besoin d’être tiré de sa mère, lavé, couvert, nourri. Avant que d’être instruit des premiers pas, des premiers mots, il doit être gardé de risques mortels. Le peu qu’il a d’instinct est impuissant à lui procurer les soins nécessaires, il faut qu’il les reçoive, tout ordonnés, d’autrui.

    Il est né. Sa volonté n’est pas née, ni son action proprement dite. Il n’a pas dit « Je » ni « Moi », et il en est fort loin, qu’un cercle de rapides actions prévenantes s’est dessiné autour de lui. Le petit homme presque inerte, qui périrait s’il affrontait la nature brute, est reçu dans l’enceinte d’une autre nature empressée, clémente et humaine : il ne vit que parce qu’il en est le petit citoyen.

    Son existence a commencé par cet afflux de services extérieurs gratuits. Son compte s’ouvre par des libéralités dont il a le profit sans avoir pu les mériter, ni même y aider par une prière, il n’en a rien pu demander ni désirer, ses besoins ne lui sont pas révélés encore. Des années passeront avant que la mémoire et la raison acquises viennent lui proposer aucun débit compensateur. Cependant, à la première minute du premier jour, quand toute vie personnelle est fort étrangère à son corps, qui ressemble à celui d’une petite bête, il attire et concentre les fatigues d’un groupe dont il dépend autant que de sa mère lorsqu’il était enfermé dans son sein.

    Cette activité sociale a donc pour premier caractère de ne comporter aucun degré de réciprocité. Elle est de sens unique, elle provient d’un même terme. Quand au terme que l’enfant figure, il est muet, infans, et dénué de liberté comme de pouvoir ; le groupe auquel il participe est parfaitement pur de toute égalité : aucun pacte possible, rien qui ressemble à un contrat. Ces accords moraux veulent que l’on soit deux. Le moral de l’un n’existe pas encore.

    On ne saurait prendre acte en termes trop formels, ni assez admirer ce spectacle d’autorité pure, ce paysage de hiérarchie absolument net.

    Ainsi, et non pas autrement, se configure au premier trait le rudiment de la société des hommes.

    La nature de ce début est si lumineusement définie qu’il en résulte tout de suite cette grave conséquence, irrésistible, que personne ne s’est trompé autant que la philosophie des « immortels principes », quand elle décrit les commencements de la société humaine comme le fruit de conventions entre des gaillards tout formés, pleins de vie consciente et libre, agissant sur le pied d’une espèce d’égalité, quasi pairs sinon pairs, et quasi contractants, pour conclure tel ou tel abandon d’une partie de leurs « droits » dans le dessein exprès de garantir le respect des autres.

    Les faits mettent en pièce et en poudre ces rêveries. La Liberté en est imaginaire, l’Egalité postiche. Les choses ne se passent pas ainsi, elles n’amorcent même rien qui y ressemble et, se présentant de toute autre manière, le type régulier de tout ce qui se développera par la suite est essentiellement contraire à ce type-là. Tout joue et va jouer, agit et agira, décide et décidera, procède et procédera par des actions d’autorité et d’inégalité, contredisant, à angle droit, la falote hypothèse libérale et démocratique.

    Supposons qu’il n’en soit pas ainsi et que l’hypothèse égalitaire ait la moindre apparence. Imaginons, par impossible, le petit homme d’une heure ou d’un jour, accueilli, comme le voudrait la Doctrine, par le choeur de ses pairs, formé d’enfants d’une heure ou d’un jour. Que feront-ils autour de lui ? Il faut, il faut absolument, si l’on veut qu’il survive, que ce pygmée sans force soit environné de géants, dont la force soit employée pour lui, sans contrôle de lui, selon leur goût, selon leur coeur, en tout arbitraire, à la seule fin de l’empêcher de périr : Inégalité sans mesure et Nécessité sans réserve, ce sont les deux lois tutélaires dont il doit subir le génie, la puissance, pour son salut.

    Ce n’est que moyennant cet Ordre (différencié comme tous les ordres) que le petit homme pourra réaliser ce type idéal du Progrès : la croissance de son corps et de son esprit.

    Il grandira par la vertu de ces inégalités nécessaires.

    Le mode d’arrivée du petit homme, les êtres qui l’attendent et l’accueil qu’ils lui font, situent l’avènement de la vie sociale fort en deçà de l’éclosion du moindre acte de volonté. Les racines du phénomène touchent des profondeurs de Physique mystérieuse.

    Seulement, et ce nouveau point importe plus peut-être que le premier, cette Physique archique et hiérarchique n’a rien de farouche. Bien au rebours ! Bénigne et douce, charitable et généreuse, elle n’atteste aucun esprit d’antagonisme entre ceux qu’elle met en rapport : s’il n’y a pas eu l’ombre d’un traité de paix, c’est d’abord qu’il n’y a pas eu trace de guerre, de lutte pour la vie, entre l’arrivant et les recevants : c’est une entraide pour la vie qu’offre la Nature au petit hôte nu, affamé, éploré, qui n’a même pas en bouche une obole qui lui paye sa bienvenue. La Nature ne s’occupe que de le secourir. Il est en larmes, elle le caresse et le berce, et elle s’efforce de le faire sourire.

    Dans un monde où les multitudes dolentes élèvent à longs cris des revendications minima, que ceux qui les entendent ne manquent pas de qualifier de calamiteux maxima, – en ce monde où tout est supposé devoir surgir de la contradiction d’intérêts aveugles et la bataille d’égoïsmes irréductibles, – voici quelque chose de tout autre et qu’on ne peut considérer comme hasard d’une rencontre ni accident d’une aventure ; voici la constance, la règle et la loi générale du premier jour : cette pluie de bienfaits sur le nouveau-né. Au mépris de tout équilibre juridique, on le fait manger sans qu’il ait travaillé ! On le force, oui, on le force à accepter sans qu’il ait donné ! Si les mères répondent qu’il faut bien faire vivre ce qu’on a fait naître, leur sentiment n’est point à classer entre les durs axiomes du Juste, il procède du souple décret d’une Grâce. Ou, si l’on tient absolument à parler justice, celle-ci se confond certainement avec l’Amour. C’est ainsi ! Nulle vie humaine ne conduit son opération primordiale courante sans qu’on lui voit revêtir ces parures de la tendresse. Contrairement aux grandes plaintes du poète romantique, la lettre sociale, qui paraît sur l’épaule nue, n’est pas écrite avec le fer. On n’y voit que la marque des baisers et du lait : sa Fatalité se dévoile, il faut y reconnaître le visage d’une Faveur.

    … Mais le petit homme grandit : il continue dans la même voie royale du même bénéfice indû, littéralement indû ; il ne cesse de recevoir. Outre qu’on lui a inculqué une langue, parfois riche et savante, avec le grave héritage spirituel qu’elle apporte, une nouvelle moisson qu’il n’a point semée est récoltée de jour en jour : l’instruction, l’initiation et l’apprentissage. »

    Patrick Malvezin

    http://www.medias-presse.info/maurras-et-le-petit-poussin/86918/

  • Que la France soit chrétienne ne dépend pas de la conduite à géométrie variable de son peuple

    6a00d83451619c69e201bb09eccc71970d-250wi.jpgDans son dernier livre recensé par Denis Sureau, Patrice de Plunkett écrit :

    « Rien ne sert de dire que ''la France est chrétienne'' quand les Français ne le sont pas. »

    Faut-il que les Français soient chrétiens pour pouvoir dire que la France est chrétienne ? Et à partir de combien de Français pourrait-on dire que la France est chrétienne ? 50%+1 ? Comme pour le suffrage universel... ? A 100%, sinon elle ne serait pas totalement chrétienne ?

    Non, la France est intrinsèquement chrétienne et l'apostasie de la Fille aînée de l'Eglise n'y change rien. Une France qui ne serait pas chrétienne ne serait plus la France. Le pape Pie XII résumait cela ainsi : « Si le Christ ne règne pas par les bienfaits de sa présence, Il règne encore par les méfaits qu’entraîne son absence ! »."

    Dans L'Homme Nouveau, l'abbé Bonnet répond une question similaire :

    "Peut-on encore dire que la France est la Fille aînée de l’Église ?"

    Extrait de la réponse :

    "Je comprends d’autant mieux la pertinence de cette question, que je me la suis posée, bien avant de conclure qu’il était capital de remettre à l’honneur cette expression. Mes amis de l’époque la trouvaient tout à fait injustifiée, car la conduite de la Fille en question, c’est le moins que l’on puisse dire, ne semblait pas très catholique ! Et cela se passait avant mai 68 ! Jeune père de famille, méditant sur l’origine de l’expression, je me disais : « Même si ma fille faisait les quatre cents coups, ce serait toujours ma fille ! ». Mais comparaison n’est pas raison, et je sentais bien que ma réflexion était un peu courte ! Ce qui m’a mis sur la voie d’une réponse un peu plus construite, c’est le fait de constater que cette expression, devenue incompréhensible à la majorité de mes compatriotes, quand d’aventure ils l’avaient entendue, continuait à être régulièrement utilisée par les papes successifs. Or, lesdits souverains pontifes savaient très bien que la Fille aînée en question se prostituait, pour reprendre la formule biblique, avec toutes les idéologies les plus irréligieuses, les plus païennes, les plus amorales. Et malgré cela, ils s’obstinaient non seulement à lui garder ce nom prestigieux, mais encore à affirmer que ce rôle de Fille aînée était et resterait toujours le sien. Eh oui, malgré les turpitudes de la Fille en question !

    Dès lors, il devenait clair au jeune homme que j’étais à l’époque, que ce titre n’avait pas été attribué à notre Patrie en raison de sa conduite (à géométrie variable !), mais en raison d’une vocation ce qui me semblait assez mystérieux ! [...]"

    Michel Janva

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  • EUROPA - Volume I, II & III

    I : VALEURS ET RACINES PROFONDES DE L'EUROPE
    Les valeurs qui nous déterminent ou devraient encore et toujours nous déterminer sont nées aux périodes axiales de l’histoire, nous expliquait Karl Jaspers. Pour l’Europe et pour les peuples de souche européenne, Jaspers situait cette émergence de valeurs dans l’antiquité, aux époques de Zoroastre ou de Socrate.
    Pour la Grèce, nous situerions cette émergence à l’ère homérique. D’autres filons philosophiques voient la naissance de valeurs fondatrices en Europe à d’autres époques, portée par d’autres figures individuelles ou collectives : Marc-Aurèle, Maître Eckhart, Sohrawârdî, Nietzsche…
    Il s’agit désormais, à une époque de nihilisme profond, de vide, de ressusciter ces valeurs fondamentales et traditionnelles par un combat métapolitique permanent et vigilant, créant tout à la fois une rétivité sociale, politique et militante, dirigée contre les vecteurs du nihilisme délétère, et, chez chacun des combattants politiques ou métapolitiques, du plus humble au plus prestigieux, une force intérieure tranquille, inaccessible aux séductions perverses de la modernité dévoyée.


    II : DE L'EURASIE AUX PÉRIPHÉRIES, UNE GÉOPOLITIQUE CONTINENTALE

    Les deux guerres mondiales du XXème siècle nous ont appris que seuls comptaient sur l’échiquier planétaire les grands espaces, théorisés par les écoles géopolitiques et par le juriste Carl Schmitt.
    Pour l’Europe, il s’agit de s’insérer dans un espace eurasien qui englobe la Sibérie russe, comme au temps de l’alliance tacite entre Louis XVI, Marie-Thérèse et Catherine II ou comme au temps, trop bref, de la Sainte-Alliance post-napoléonienne.
    Cette convergence eurasienne implique un regard bienveillant sur les espaces perse, indien ou chinois (confucéen), de façon à créer un monde multipolaire où le politique repose sur des assises éthiques traditionnelles et solides, sur les longues mémoires, sur la plus grande profondeur temporelle possible.

    III : L'EUROPE, UN BALCON SUR LE MONDE

    L’Europe, c’est d’abord une identité anthropologique. Mais c’est aussi une réalité géographique : une presqu’île à l’ouest d’une masse continentale eurasienne, perpétuellement assiégée, depuis les Huns, les Avars ou les Ottomans jusqu’aux faux réfugiés économiques arrivant aujourd’hui à Lampedusa ou à Lesbos.
    Une Europe réveillée doit connaître son passé tragique, son passé de sous-continent et d’humanité assiégée, doit se remémorer la volonté de combattre de ses générations antérieures et les ressorts religieux et idéologiques de ses voisins, amis ou ennemis. Il n’y a pas de politique cohérente possible, pas d’avenir stable, sans longue mémoire.
    Ce livre entend surtout, et de manière didactique, fournir les éléments de cette mémoire qu’il faudra impérativement, impérialement, retrouver, sous peine de mort, de disparition dans la honte et la misère.

    Editions BIOS
    Directeur: Laurent Hocq
    Retrouvez nous sur :
    +33 7 70 27 00 46
    laurent.hocq@editionsbios.fr
    Janvier 2018
    Trois volumes d'un total de 996 pages
    ISBN : 979-10-94233-01-6
    75.00 €
  • Grand Texte XXXVIII • Charles Maurras : : « Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons ... »

    4111902136.pngLe texte de Maurras que nous publions aujourd'hui date de la fin de sa vie. Il est extrait d'un livre - Votre bel aujourd’hui - publié après sa mort. L'époque à laquelle il l'écrit est la France de Vincent Auriol, de la IVe République, des lendemains de la Libération. C'est aussi le temps de son ultime captivité, où il songe à l'avenir de la France et des idées qui ont été la matière de toute sa vie.

    Justement, le texte qui suit nous parle ; il tombe, si l'on peut dire, à point nommé, au moment précis où toutes les composantes du Système s'emploient à nous prêcher, à nous seriner même, en tout cas à nous imposer, les dogmes mondialistes, européistes, immigrationnistes, consuméristes ... Pour construire une France hors sol, une société liquide, multiculturelle et diversitaire, noyée dans le grand marché mondial.

    Maurras oppose à cette « politique » une conception radicalement autre. Il leur oppose la France réelle, fait d'histoire, fait de naissance et, avant tout, dit-il, phénomène de l'hérédité. Ici, nous sommes au cœur du débat d'aujourd'hui. Ce débat est maintenant largement ouvert. En Europe même, les patries ne s'effacent pas, nombre de nations resurgissent, s'opposent au nivellement. Comme sur les autres continents. En ce sens, c'est le triomphe de  Maurras.  Lafautearousseau          

    Charles Maurras, Votre bel aujourd’hui, Paris, Librairie Arthème Fayard, 1953

    « Une patrie, ce sont des champs, des murs, des tours et des maisons ; ce sont des autels et des tombeaux ; ce sont des hommes vivants, père, mère et frères, des enfants qui jouent au jardin, des paysans qui font du blé, des jardiniers qui font des roses, des marchands, des artisans, des ouvriers, des soldats, il n’y a rien au monde de plus concret.

    Le patriotisme n’est pas seulement un devoir. C’est un plaisir. « Pour ma part, disait Ulysse aux bons Phéniciens, je ne sais rien de plus agréable à l’homme que sa patrie. » Il le disait d’un pauvre rocher sur la mer. Comment parlerons-nous de la nôtre ? En est-il de plus belle, plus digne d’être défendue ? Qui, un jour se penchant dans l’embrasure d’une haute colline ou vers quelque vallon ouvrant sur le fleuve et la mer, ne s’est pas arrêté, suspendu, presque sidéré par un chœur imprévu de couleurs et de formes demi-divines ?…

    La patrie est une société naturelle ou, ce qui revient absolument au même, historique. Son caractère décisif est la naissance. On ne choisit pas plus sa patrie – la terre de ses pères – que l’on ne choisit son père et sa mère. On naît Français par le hasard de la naissance. C’est avant tout un phénomène d’hérédité.

    Les Français nous sont amis parce qu’ils sont Français ; ils ne sont pas Français parce que nous les avons élus pour nos amis. Ces amis sont reçus de nous ; ils nous sont donnés par la nature… Rien ne serait plus précieux que d’avoir des Français unis par des liens d’amitié. Mais, pour les avoir tels, il faut en prendre le moyen et ne pas se borner à des déclarations et à des inscriptions sur les murs.

    Certes, il faut que la patrie se conduise justement. Mais ce n’est pas le problème de sa conduite, de son mouvement, de son action qui se pose quand il s’agit d’envisager ou de pratiquer le patriotisme ; c’est la question de son être même, c’est le problème de sa vie ou de sa mort… Vous remercierez et vous honorerez vos père et mère parce qu’ils sont vos père et mère, indépendamment de leur titre personnel à votre sympathie. Vous respecterez et vous honorerez la patrie parce qu’elle est elle, et que vous êtes vous, indépendamment des satisfactions qu’elle peut donner à votre esprit de justice ou à votre amour de la gloire. Votre père peut être envoyé au bagne : vous l’honorerez. Votre patrie peut commettre de grandes fautes : vous commencerez par la défendre, par la tenir en sécurité et en liberté.

    Le patriotisme n’a pas besoin d’un idéal, socialiste ou royaliste, pour s’enflammer ; car il naît de lui-même, du sang et du sol paternels. Ce qu’il faut saluer, c’est le suprême sacrifice de la vie fait sur le sol qu’il s’est agi de défendre. Ce sol sacré serait moins grand, moins cher, moins glorieux, moins noble et moins beau si les Français de toute origine et de toute obédience n’y payaient pas en toute occasion nécessaire la juste dette de leur sang. Plus haut que l’armée et que le drapeau, plus haut que la plus fière conscience de la patrie, vit la patrie même, avec les saintes lois du salut public. Ce sont elles qui font consentir à de durs sacrifices pour défendre l’intégrité du reste et préserver son avenir. Qu’elle vive d’abord ! »  

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Et moi, et moi et moi – Concert à la Marche Pour La Vie 2018.

  • Retrouvez les discours tenus lors de la Marche pour la vie

    Voici les vidéos des interventions à la Marche pour la vie. D'abord au départ :

    Victoire de Gubernatis, porte parole : « Nous voulons défendre la vie humaine. »

    Marek Jurek, député polonais : « La résistance contre la culture de la mort est toujours actuelle. »

    Tugdual Derville : La majorité des Français souhaite éviter l’avortement

    Jérôme Triomphe : « La vie est un combat de civilisation, c’est notre combat ! »

    Cécile Edel : La loi Veil suscite toujours autant de contestation.

    Frédéric Espieux lance la Marche pour la vie 2018 :

    Puis à l'arrivée :

    Témoignage d’une infirmière en bloc obstétrical sur les conditions des avortements :

    Appel pour courir au semi-marathon de Paris 2018 pour la fondation Jérôme Lejeune

    Jean-Marie Le Méné : Les dangers de la loi sur la bioéthique

    Nicolas Sevillia : La Marche pour la vie c’est la défense de la vérité.

    Frédéric Espieux : « Notre combat est un combat de civilisation ! »

    Michel Janva

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  • LE MERCENARIAT CHEZ LES CELTES

    A part la conquête de nouveaux territoires, les Celtes exerçaient leurs talents militaires pour le service mercenaire. Son développement rapide à partir du IVè siècle av. J.-C. constitue un phénomène important pour l’histoire et la civilisation du monde laténien.

    L’existence des mercenaires celtiques fait apparition dans les sources anciennes peu après la prise de Rome par les Sénons. On peut parler pour le IVè s. d’une alliance entre les Gaulois et Denys l’Ancien de Syracuse. Les visées adriatiques de ce tyran sont bien connues. Il faut donc supposer que le recrutement des Celtes était lié à Ancône qui a été fondé par Syracuse au début du IVè s. L’installation des Sénons dans les Marches d’une part les mettait en contact direct avec la Grande Grèce et la Sicile et d’autre part, ce nouveau territoire celtique devenait un pôle d’attraction pour les éléments aventureux transalpins. Les textes évoquent la présence gauloise en Apulie et parlent aussi de troupes celtiques à la solde de Denys l’Ancien qui participent aux conflits de Sparte et de Thèbes. Notamment, en 396/8 av. j.-c., 2 000 mercenaires gaulois et hispaniques envoyés par le tyran de Syracuse aident les Spartiates dans l’isth

    Denys le Jeune et plus tard Agathoclès ont employé des mercenaires celtes qui ont aussi été enrôlés par les Carthaginois, jouant ainsi un rôle varié dans les guerres gréco-puniques du IVè s. av. J.-C. en Sicile.

    Le service mercenaire a donc bien élargi la périphérie des déplacements celtiques. Il faut noter qu’en 307 av. J.-C. Agathoclès a amené ses troupes celtiques en Afrique, en terre carthaginoise.

    Le mercenariat celtique prend à partir de la mort d’Alexandre le Grand une ampleur extraordinaire : les Celtes combattant dans les armées diverses du monde hellénistique se comptent par milliers. Cette nouvelle phase est donc étroitement liée aux offensives contre les Macédoniens et les Grecs qui débutent par les invasions des années 280-270 av. J.-C. L’événement décisif date cependant de la fin de 278 ou début de 277, quand Antigonos Gonatas, revenu d’Asie Mineure en Europe, détruit par la ruse une armée celtique en Thrace, près de Lysimacheia. La victoire doit être considérée comme le coup de grâce porté à la tentative d’invasion celtique contre le monde méditerranéen. Elle ouvre cependant en même temps la porte des armées hellénistiques à ces guerriers redoutables, réputés partout. Antigonos, le vainqueur, ne tarde pas à prendre le reste de l’armée celtique battue à sa solde. Sous le commandement de Kidérios, elle l’aide à s’emparer de la Macédoine. Ainsi se prolonge la présence des Celtes en terre grecque : Antigonos Gonatas envoie ses Gaulois contre Pyrrhos qui en avait également à son service. Le roi d’Epire les a laissé violer les tombes royales macédoniennes à Aigai (très probablement identique à Vergina actuelle où les fouilles grecques ont constaté le pillage du tumulus présumé de Philippe II), puis ils l’accompagnèrent dans le Péloponnèse et étaient auprès de lui, à Argos, lorsqu’il périt.

    La Thrace devient à cette époque-là un réservoir important de mercenaires : Antigonos Gonatas envoie en 277/6 av. J.-C. 4 000 Gaulois à Ptolémée II Philadelphie qui était en guerre avec son frère Magas. La victoire est suivie d’une révolte des Celtes qui périrent enfermés dans une île du Nil.

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  • Le respect (schonen) de la nation

    Heidegger explique dans son extraordinaire livre Essais et conférences ou Recueillement, ce qu'est le respect du quadriparti.
         Le quadriparti est constitué de la terre, du ciel, de la divinité et des hommes. Ménager le quadriparti consiste à "sauver la terre", à sauver les racines au lieu de les exploiter jusqu'à l'épuisement. Ménager le quadriparti, c'est accueillir le ciel comme ciel, donc respecter le déroulement du temps, le mûrissement des choses, ne pas faire de révolution. Ménager le quadriparti, c'est attendre le Divin comme tel et ne pas tomber dans l'adoration des idoles, dans la superstition. Enfin, ménager le quadriparti, c'est conduire les mortels en dehors de la futilité et de la dispersion afin qu'ils existent conformément à leur être propre. Ce quadruple ménagement est ce que Heidegger appelle pratiquer l'habitation. Ménager la nation correspond surtout au premier volet de ce programme, à savoir sauver la terre et les racines d'une exploitation dévastatrice. 
         Ménager la nation, la respecter, est un moyen de lutter contre l'uniformisation et la déshumanisation du monde : cela suppose comme on l'a vu, de conserver le caractère sacré de la famille procréatrice et de l'armée, les deux institutions indispensables à la survie nationale car gérant la naissance et la mort. 
         Cela suppose aussi d'inverser les priorités du Gestell qui règnent aujourd'hui :
         - mettre l'homme avant le sol ;
         - mettre le sens du Sacré avant le droit positif. Car la liberté ne donne de bons fruits que si le sacré est respecté, par exemple, le caractère sacré de la vie humaine. La liberté sans aucun sens du Sacré mène vite au crime ;
         - mettre l'identité (qui rassemble) avant l'égalité (qui disperse) comme le montre Heidegger dans Essais et Conférences : "l'homme habite en poète" : "L'identité écarte tout empressement à résoudre les différences dans l'égal ; l'identité rassemble le différent dans une union originelle. L'égal au contraire disperse dans l'unité fade de l'un simplement uniforme" ;
         - mettre l'histoire avant l'instant. Exister au sein d'une nation suppose la connaissance de son histoire et sa prise en charge affective.
        Il convient donc de réfléchir sur la notion de l'identité nationale et de voir quelles mesures pourraient la conforter.
         La France est soumise au défi de l'intégration de très nombreux immigrés à une période où le sentiment national semble s'être affaissé. On pourrait même avec un peu d'esprit de paradoxe défendre l'idée que l'intégration à la nation n'est pas une exigence qui concerne les seuls immigrés mais aussi les jeunes générations de Français de souche.
         En effet, la France moderne, pour prendre la terminologie du sociologue Tönnies, est plus une société (Gesellschaft) qu'une communauté (Gemeinschaft). La société est fonctionnelle et se compose d'individus reliés par contrats. La communauté est affective et se compose de personnes partageant une communauté de valeurs. 
         C'est cette perte de sens communautaire dans la nation française qui entraîne le "communautarisme" : de nombreux individus déçus par la froideur de la société fonctionnelle se tournent vers la chaleur de leur communauté ethnique ou religieuse. 
         La société moderne dérive vers ce que le philosophe Martin Heidegger a appelé le "Gestell", dispositif où les hommes sont arraisonnés en fonction de leur seule utilité. Les hommes sont alors gérés comme la plus précieuse des matières premières. Dans une telle forme de société, les valeurs dominantes sont les suivantes : la technique, l'argent, l'ego individuel et la masse à imiter. Ce système de valeurs touche notamment les "jeunes de banlieue" mais il s'étend en fait à l'ensemble des jeunes générations, voire à toute la société. Dans ce système, la conscience d'appartenir à une même nation est fortement érodée. 
    Yvan Blot, L'oligarchie au pouvoir