Par Michel Michel
Le communautarisme est quasi unanimement dénoncé en France, et cela dans tous les courants politiques. Alors qu’au contraire toute réflexion anthropologique montre le caractère fondamental des communautés dans la constitution de l’humanité et particulièrement dans le processus d’intégration des immigrés.
Déjà dans les années 1920, les sociologues de l’École de Chicago (W.I. Thomas et F. Znaniecki) avaient montré la fonction fondamentale du sentiment d’appartenance à une communauté ethnique dans le processus d’assimilation (c’est-à-dire une série de désorganisations/réorganisations) des immigrants polonais. Dans cette perspective, les communautés apparaissent comme des sas facilitant la difficile et souvent douloureuse acculturation avec le pays d’accueil. Les tentatives des travailleurs sociaux de couper les nouveaux arrivants de leurs racines se traduisaient, le plus souvent, par une augmentation significative des conduites de déviance (ivrognerie, violence, délinquance, suicides…).