
Depuis mardi, le massif des Corbières (Aude et Pyrénées-Orientales) est ravagé par le plus gros incendie qu’ait connu la France depuis près de vingt ans : plus de 17.000 hectares de végétation et de pinède partis en fumée, une habitante tuée, treize blessés, dont plusieurs pompiers, et des centaines de sinistrés. Le vent marin a remplacé la tramontane, offrant un répit relatif, mais les soldats du feu restent mobilisés pour fixer les lisières et éviter un retour des flammes. Dans ce paysage calciné, une zone a pourtant résisté : un couloir de garrigue entretenu par… des chèvres. Jean, chevrier à Roquefort-des-Corbières, raconte : « Un commandant des Bouches-du-Rhône m’a dit : vous nous avez bien aidés. Le feu n’a pas traversé la route là où passent vos bêtes. » En broutant, le troupeau nettoie la végétation basse et crée un coupe-feu naturel.