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  • La dérive sociétale sanctionnée par le vote musulman

    Les immigrés contre la gauche

    Le grand « remplacement électoral » n’aura pas lieu. C’était l’une des grandes espérances de la gauche. Garder la majorité notamment dans les grandes villes grâce au vote immigré. L’analyse des dernières municipales le prouve, les immigrés, notamment musulmans, de loin les plus nombreux, ne votent plus en majorité à gauche. La stratégie consistant à palier le vote populaire et ouvrier de souche par un apport de suffrages communautaristes a fait long feu.

    Comme annoncé ici, avant tout le monde, il y a bien eu dans les banlieues, vis-à-vis du pouvoir Ps, une «  quenelle municipale ». Cela est dû à l’échec des politiques de la ville mais surtout aux évolutions sociétales du Ps et de la gauche autour du sexe et des sexes. Les musulmans de France, comme les juifs d’ailleurs, rejoignent les catholiques et une partie de l’électorat attaché aux valeurs traditionnelles sur ces sujets. Les musulmans sont plus proches aujourd’hui de la droite et du Fn, que du Ps. Il faut bien sur être prudent. Ce renforcement des mobilisations pour les valeurs traditionnelles est initié tout de même par un rassemblement islamiste proche des frères musulmans. Le Fn le sait bien qui tente de ne pas tout mélanger.

    Le thème du 31ème rassemblement des musulmans de France est d’ailleurs  « L’Homme, la famille et le vivre-ensemble ». « Les thèmes collent toujours à l’actualité », explique Amar Lasfar, président de l’Union des organisations islamiques de France, à l’initiative de l’événement. « Le mariage pour tous, les ABCD de l’égalité…. Cela heurte notre religion et ça nous inquiète“, poursuit-il , en référence à la légalisation du mariage homosexuel et à la  polémique autour de la « théorie du genre » à l’école qui avait nourri des appels au boycott des classes en janvier.

    « Aux municipales, le Parti socialiste a été lâché par les musulmans justement à cause de ces questions relatives à la famille », complète le secrétaire général de l’UAM93 (Union des Associations musulmanes 93). « Si certains ont vu dans le mariage gay une sorte de permission, comme c’est le cas pour l’alcool ou le porc, d’autres ont été profondément choqués par ce débat. Ils se sont sentis menacés. Quant au plus grand traumatisme, il provient du débat autour de la théorie du genre qui a parfois été interprété comme une incitation à devenir homosexuel. »

    La nomination de Laurence Rossignol au poste de secrétaire d’Etat à la Famille n’a pas été vue d’un bon œil par ces musulmans, faute à sa phrase « les enfants n’appartiennent pas à leurs parents », petite phrase digne d’ailleurs des régimes totalitaires. La gauche s’est donc tiré une balle dans le pied et a réduit son électorat aux bobos citadins et aux «  gay friendly ». Elle avait perdu le vrai vote populaire, elle perd le vote  immigré avant celui des fonctionnaires.

    Comment garder le pouvoir électoralement quand on n’a plus d’électeurs

    Raoul Fougax, 20/04/2014

    Source : Metamag.fr

    http://www.polemia.com/la-derive-societale-sanctionnee-par-le-vote-musulman/

  • Le PS encourage le détournement de fonds

    Malgré ce qu'en dit la presse. Si 55% des Français sont favorables à la dénaturation du mariage, 48% sont favorables à l'adoption par deux personnes de même sexeLa loi Taubira concerne la dénaturation du mariage ET l'adoption.

    Michel Janva

  • Stéphane Blanchonnet : "La Corporation chez Julius Evola"

    Dans Le Fascisme vu de Droite – ouvrage disponible en français aux éditions Pardès – Julius Evola (1898-1974) propose une critique, au sens d’une analyse rigoureuse, méthodique et sans concession à l’égard de ses détracteurs comme de ses admirateurs, d’un régime et d’une idéologie dont il fut un compagnon de route atypique (Evola s’opposa notamment, dans un esprit contre-révolutionnaire, à l’importation du racisme biologique allemand, à l’abaissement du rôle de la monarchie, aux dérives étatistes et totalitaires). Ce livre publié en 1964 bénéficie à la fois de la proximité avec son sujet que donne à l’auteur sa qualité de témoin et d’acteur, ainsi que de la hauteur de vue que lui procurent la distance dans le temps et sa riche réflexion politique d’après-guerre, dont témoignent des œuvres comme Orientations (1950) ou Les hommes au milieu des ruines (1953). Deux chapitres du Fascisme vu de Droite retiendront particulièrement notre attention dans le cadre de cet article : le chapitre VIII consacré aux institutions fascistes en général et le chapitre IX consacré plus précisément au problème de la corporation et de l’organisation économique.

    Une nouvelle forme de représentation

    Le chapitre VIII reconnaît d’abord au fascisme le mérite d’avoir abattu le parlementarisme. Outre la restauration de l’Etat, cette opération permet d’envisager une nouvelle forme de représentation qui tranche avec celle procurée par les partis parlementaires, structures dont le moyen est le clientélisme le plus vulgaire et la fin, non le service de l’Etat mais celui de leurs idéologies respectives : « ils se présentent dans une sorte de concours ou de compétition pour la meilleure défense des intérêts de tel ou tel groupe d’électeurs, mais en réalité ils ont chacun une dimension politique, chacun une idéologie ; ils ne connaissent ni intérêts ni exigences les dépassant, ils agissent dans l’état vide et visent chacun à la conquête du pouvoir : d’où une situation on ne peut plus chaotique et inorganique » (p. 75-76 de l’édition Pardès).
    Evola voit immédiatement dans l’abolition de ce système l’occasion de rétablir une représentation qualitative et organique (des groupes, en fonction de leur rôle dans le corps social) et non plus quantitative (des individus selon le principe : un homme, une voix), sur le modèle des institutions de l’Europe d’avant 1789 : « parce que ce n’était pas la simple force numérique des groupes, des corps ou des unités partielles ayant au Parlement leurs propres représentants qui était considérée, mais leur fonction et leur dignité. » (p. 77).
    Idéalement pour Evola, le nouveau régime aurait dû promouvoir une forme de bicaméralisme ainsi conçu : une Chambre basse représentant la société sur un mode qualitatif, différencié et organique (représentants des corporations professionnelles, de l’armée, de la magistrature et des autres corps) et une Chambre haute, un « Sénat, avec des membres exclusivement désignés d’en haut, choisis surtout en fonction de leur qualité politique, qualité de représentants de la dimension transcendante de l’état, donc aussi de facteurs spirituels, méta-économiques et nationaux » (p. 79) ayant pour but de faire prévaloir le plan des fins sur celui des moyens et proche en cela de l’idée d’un Ordre, au sens supérieur, traditionnel et religieux du terme. Hélas ce programme ne sera pas mis en œuvre, en tout cas pas dans toute la pureté de sa conception.

    L’échec du fascisme

    Le chapitre IX s’intéresse plus précisément à l’un des composants de la Chambre basse : la corporation professionnelle. Evola y affirme d’abord la nécessité de « s’opposer à une fonction de la corporation soit comme instrument d’étatisation centralisatrice, soit comme instrument de conquête de l’état par l’économie. » (p. 82). En effet, il décèle deux premiers écueils dans le programme corporatiste : celui du dirigisme qui tue la libre initiative du chef d’entreprise, la corporation étant alors conçue comme une courroie de transmission au service d’un contrôle étatique de l’économie, et celui de "l’état corporatif", la corporation devenant alors l’instrument d’une dissolution du politique dans l’économie.
    A cela s’ajoute, le danger consistant à concevoir le corporatisme comme une superstructure nationale où les employeurs et les employés enverraient séparément et par branche leurs représentants, ce qui ne ferait qu’aggraver les antagonismes de classe. Sur ce dernier point, Evola constate l’échec du fascisme : « Le système institua […] sur le plan législatif le double front des employeurs et des travailleurs, dualité qui ne fut pas surmontée là où il aurait fallu, c’est-à-dire dans l’entreprise elle-même, au moyen d’une nouvelle structuration organique de celle-ci (donc dans sa structure interne), mais dans des superstructures étatiques générales affectées d’un lourd centralisme bureaucratique et, en pratique, souvent parasitaires et inefficaces. » (p. 85).
    L’auteur oppose à ce modèle bureaucratique, la « reconstruction organique infrastructurelle » (p. 90) des corporations, c’est-à-dire, l’idée d’une entreprise-communauté conçue de manière analogue à la nouvelle vision organique de la nation. C’est dans chaque entreprise donc qu’il conviendrait d’organiser la représentation de tous selon sa fonction : le chef d’entreprise, les cadres, les différents services et ateliers. Cette communauté de travail et son chef seraient alors responsables devant l’Etat.

    Nécessité d’une transcendance

    Ce dernier point, la responsabilité devant l’Etat, manifeste l’ultime difficulté envisagée par Evola : sans un esprit commun, sans une transcendance politique et spirituelle, la corporation est vouée à l’échec. D’où la nécessaire reconnaissance du « caractère non seulement économique mais aussi éthique de la corporation » (p. 86), de la responsabilité morale du chef d’entreprise devant l’Etat « comme contrepartie de la reconnaissance de sa libre initiative » (p 87), de la lutte nécessaire contre un capitalisme « parasitaire » (le chef d’entreprise devant être le « premier travailleur » de son entreprise par opposition au simple bénéficiaire de dividendes), de la participation des employés aux bénéfices mais aussi aux pertes de l’entreprise.
    L’argumentation d’Evola sur la question sociale dans Le Fascisme vu de Droite présente l’intérêt de confronter les principes contre-révolutionnaires en la matière avec l’histoire de l’une des tentatives, partielle et insatisfaisante, mais réelle, de leur mise en œuvre au XXe siècle. L’idée la plus forte que l’on en retiendra est que le projet de restauration d’un ordre vraiment traditionnel et hiérarchique ne peut se mener sur un seul terrain, qu’il soit politique ou social et économique, mais correspondre à un changement complet de direction dans tous les domaines et d’abord au plan spirituel. Tout constructivisme politico-économique qui ne tient pas compte de la dimension anthropologique du problème posé par la Modernité se condamne à l’échec.

    Stéphane Blanchonnet,

    Article paru dans L’Action Sociale Corporative numéro 5.

    SourceA Rebours

    http://la-dissidence.org/2014/04/24/stephane-blanchonnet-la-corporation-chez-julius-evola/

  • Russie-Ukraine : Le "complexe de l'encerclement"

    Moscou, depuis le temps des tsars et même lors de la grandeur de l'URSS, a toujours entretenu un "complexe de l'encerclement". Aussi étonnant que cela puisse paraître, l'offensive qui devait conduire l'Armée rouge aux côtes atlantiques de l'Europe était une manœuvre destinée à briser l'étau que faisaient peser les forces de l'OTAN sur l'URSS et ses alliés.

         Washington, depuis l'effondrement de l'URSS, un jeu qui consiste à grignoter les marches de la Russie via l'OTAN. Dans ce cadre, l'initiative d'installer un bouclier antimissile, théoriquement destiné à contrer une menace balistique iranienne, a été très mal ressentie par Moscou. 

         Les initiatives de l'Occident, emmené par les États-Unis, qui ont conduit aux révolutions arabes (ou, selon les analyses, ont suivi les révolutions arabes) sont considérées par la Russie comme "hégémoniques". De plus, le camouflet imposé par l'interprétation des décisions de l'ONU vis-à-vis de la Libye(censées défendre la population, mais qui, dans les faits, visaient à renverser Kadhafi) est restée en travers de la gorge de Vladimir Poutine (et aussi de la Chine). Son idée, depuis : "plus jamais ça !"

         La révolution ukrainienne, appuyée par l'Occident en général et l'Europe en particulier, est ressentie comme une véritable agression des intérêts de la Russie, qui considère l'Ukraine comme faisant partie de son pré carré.

         Les installations navales russes en Crimée sont vitales pour Moscou, car c'est le seul accès aux mers chaudes, même s'il faut traverser le détroit du Bosphore. Il ne s'agit plus du "pré carré", mais du cœur de la puissance maritime russe.

         Au cas où certains l'auraient oublié, la Russie reste la deuxième puissance nucléaire de la planète. L'éventualité d'une "première frappe" n'est pas exclue si le Kremlin juge que ses intérêts sont en jeu. Dans ce domaine, heureusement que l'Ukraine a renoncé à son arsenal nucléaire. Si ce n'était pas le cas, la situation serait beaucoup plus "explosive".

         Les liens économiques Europe-Russie sont extrêmement imbriqués aujourd'hui. Les deux parties n'ont aucun intérêt à ce que la crise perdure. Tout retournement d'alliance (l'Europe vers les États-Unis et la Russie vers la Chine, avec toutes les difficultés politico-économiques que cela implique) ne peut se faire que sur le long terme. Les deux entités sont obligées de composer, du moins après une certaine période de brouille. A ce titre, l'Allemagne et la Pologne sont très dépendantes du gaz russe.

         La Russie n'est pas si isolée que veulent bien le dire les États-Unis. Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) restent sur une réserve prudente.

         L'Occident va devoir accepter que la Crimée, via un référendum "démocratique", soit rattachée d'une manière ou d'une autre, à la Russie. De son côté, la Russie va être obligée de laisser les provinces orientales ukrainiennes au nouveau régime en place à Kiev. Par contre, beaucoup de passeports russes vont être accordés aux Ukrainiens qui en feront la demande (les futurs "pieds-noirs" de la Russie).

    Alain Rodier pour RAIDS n°335

    http://www.oragesdacier.info/2014/04/russie-ukraine-le-complexe-de.html

  • La légende d'Ungern, le dernier général Blanc

    Wrangel (célèbre général de l'armée blanche, commandant en chef des armées du Sud), qui l'eut sous ses ordres durant la Guerre mondiale, a dit de lui : « Les hommes de sa trempe sont inappréciables en temps de guerre et impossibles en temps de paix ». Pour le baron Ungern, c'est toujours la guerre. Cadet du tsar, mercenaire en Mongolie, officier de cosaques en compagnie du futur ataman (chef des cosaques) Séménov en 1914, petit, malingre, il possède une santé de fer et une énergie farouche, mais son style n'est pas celui d'un officier traditionnel. « Débraillé, sale — dit Wrangel —, il dort sur le plancher parmi les cosaques, mange à la gamelle. Des contrastes singuliers se rencontraient en lui : un esprit original, perspicace, et, en même temps, un manque étonnant de culture, un horizon borné à l'extrême, une timidité sauvage, une furie sans frein, une prodigalité sans bornes et un manque de besoins exceptionnel ».

    Avec un tel tempérament, une belle carrière s'offrait à lui dans la première Armée rouge. Pourtant, quelque chose l'a retenu. Le hasard peut-être. À moins que ce ne soit son indépendance, rebelle à tout carcan. […] De surcroît, contrairement à un Toukhatchevski (bien qu'étant issu d'une famille noble, ce militaire a adhéré au parti bolchévique), Ungern n'est pas en révolte contre sa caste. Il est crasseux et débraillé, mais il tient à son titre de baron. C'est d'ailleurs ainsi que ses hommes l'appellent « le baron ». Ce marginal est une bête de guerre, ennemi des conventions, mais fidèle à lui-même et à son passé. Son biographe, Jean Mabire, place dans sa bouche ces paroles qui résument son choix : « Le désespoir est aussi menteur que l'espérance. Il n'y qu'une chose qui compte : devenir ce que l'on est et faire ce que l'on doit ».

    Cet homme porte au front le signe de la légende, Wrangel l'avait noté : « C'est un véritable héros de romans de Mayne-Reid ». Mais avant de devenir un héros de fictions et même de bandes dessinées (4), il avait inspiré plus d'une histoire folle que l'on colportait déjà sur lui, en Sibérie ou en Mandchourie, au temps de ses aventures.

    « Il arrivait au baron Unger-Stenberg de faire boire ses officiers et d'abattre ceux qui, ne pouvant supporter la même dose d'alcool que lui, tombaient ivres », rapporte le Dr Georges Montandon, à l'époque sympathisant bolchévique et délégué de la Croix-Rouge française en Sibérie. Fable qui valut au médecin-mémorialiste une cinglante réplique d'un correspondant de guerre français, présent en Sibérie à la même époque :

    « À moins que M. Montandon, per impossibile, ne nous donne des preuves irréfutables de ce qu'il avance, je matiens qu'il a enregistré ici, comme d'ailleurs si souvent dans son livre, une des ridicules inventions qu'on colportait en Sibérie. Quiconque a fréquenté les milieux des officiers gardes blanches en Sibérie en conviendra. Ceux-ci se conduisent souvent envers les civils avec un scandaleux manque de scrupules, mais leurs relations mutuelles étaient généralement empreintes de camaraderie et même d'honneur. Ce trait leur est d'ailleurs commun avec les pires bandes blanches de brigands. Quand, en décembre 1919, Séménov fit éxécuter, pour la première fois, quelques officiers pour indiscipline, la surprise et la fureur furent générales. Plusieurs Séménovsty me dirent "que l’ataman devait prendre garde, et qu'on pourrait bien lui préférer un chef plus important et qui, en toutes circonstances, protégeait ses subordonnés". Ce fut von Ungern-Sternberg, officier d'ancien régime, brave, dur, mais équitable envers ses troupes. Et c'est de ce général, vivant parmis ses officiers, partageant avec eux les mœurs et habitudes héritées de l'ancien régime, que M. Montandon veut nous faire croire qu'il a pu impunément tuer des camarades pour la seule raison d'avoir succombé à l'ivresse, c'est-à-dire pour une faiblesse que tous ces officiers étaient habitués à considérer plutôt comme la conclusion naturelle d'une orgie, que comme une inconvenance ? »

    Un tempérament frugal et aventureux

    Roman Feodorovitch von Ungern-Sternberg est né, pense-t-on, à Reval, en Estonie, le 29 décembre 1885, dans l'une des 4 familles baltes que l'on appelait les « Quatre de la Main réunie », les Ungern, les Uxkull, les Tisenhausen et les Rosen. Le nom des Ungern remonte au moins au XIIIe siècle quand les chevaliers teutoniques viennent se fixer en Courlande. Un des généraux de la Grande Catherine était un Ungern-Sternberg. Beaucoup d'autres hommes de guerre ont illustré cette lignée.

    Accepté au corps des Cadets de Saint-Pétersbourg en 1903, le jeune Roman veut s'engager quand éclate l'année suivante la guerre de Mandchourie (nom d'un vaste territoire au nord-est de l'Asie, dont la plus vaste extension couvre le nord-est de la Chine et l'est de la Russie sur l'océan Pacifique) au Japon. Le règlement des Cadets l'interdit, mais il se fait exclure et peut ainsi se joindre au 91e Régiment d'infanterie. Il découvre l'excitation d'une guerre qui n'est pourtant ni fraîche ni joyeuse. Il découvre aussi les sortilèges de l'Asie. Il ne cessera plus d'en rêver. Admis à l'École d'officiers d'infanterie Paul Ier, il en sort en 1909 avec son brevet en poche. Il s'ennuie en garnison, part en Sibérie avec un régiment de cosaques, se querelle après avoir bu avec un autre officier, ce qui lui vaut un coup de sabre sur la tête. Les mauvaises langues disent qu'il ne s'en est jamais tout à fait remis.

    Voulant retourner en Russie, il se décide à faire le trajet Vladivostock-Kharbine à cheval. Il plaque son régiment, se met en selle, siffle son chien et part, un fusil de chasse pour tout bagage. Se nourrissant du produit de la chasse, couchant à la belle étoile, il met une année entière pour parvenir à Kharbine. Autant dire qu'il a pris le chemin des écoliers aventureux. Sur place, il apprend qu'une guerre a éclaté entre les Chinois et les Mongols. Il remonte à cheval, pénètre en Mongolie et offre ses services. « Et le voilà chef de toute la cavalerie mongole ». C'est du moins ce qu'assure Wrangel dans son portrait coloré du baron, ce qui semble fort douteux.

    En 1913, Ungern est bien en Mongolie, mais pas en qualité de chef de la cavalerie. Il loue ses services à un ethnologue russe, Burdukov, qui parle de lui dans ses souvenirs : « Il avait le regard glacé d'un maniaque ». Peut-être, mais quel talent pour se retrouver dans les dangers de la steppe ! Partant d'Ourga (auj. Oulan-Bator), ils ont voyagé à cheval toute la nuit. Leur guide les égare. Ungern commence par le roser à coups de fouet, puis il prend la tête de la colonne pour traverser le marais. Avec une adresse incroyable, il repère dans l'obscurité un passage permettant aux chevaux d'avancer. Ayant atteint l'autre rive, Ungern hume l'air à la manière d'un chien de chasse. Un peu plus tard, humant toujours, il parvient à un campement de nomades qui leur donnent l'hospitalité.

    Vient la guerre mondiale. Il rejoint le régiment Nertchinsk des cosaques de l'Oussouri, que commandera Wrangel en 1916. Il y fait la connaissance de Séménov, un peu plus jeune que lui. Plusieurs fois blessé, décoré de la croix de Saint-Georges, il est, à la fin de 1914, capitaine en premier et commande un escadron.

    En 1917, le régiment se trouve en Transbaïkalie (région montagneuse à l'est du lac Baïkal). Il y est surpris par la révolution d'Octobre. Séménov prend le maquis en Mandchourie avec une partie de ses cosaques. Ungern le suit comme chef d'état-major. La grande aventure commence. Raids sur Mandchouria d'où sont chassés les bolchéviks, coup de main sur Karinskaïa, création du « gouvernement provisoire de Transbaïkalie » à Tchita. Soutien discret mais très efficace des Japonais, nous avons déjà raconté cela.

    Division de cavalerie asiatique et Grande Mongolie

    Le 28 février 1919, Ungern participe à une conférence entre les atamans cosaques, les Japonais, des autonomistes bouriates et des nationalistes mongols. Dans les fumées de la vodka, l'idée est lancée de créer une Grande Mongolie, du lac Baïkal au Tibet. S'intéressant à cette idée qui pouvait permettre de contrer l'influence chinoise, les Japonais vont lui apporter leur soutien. Un illustre bouddha de Mongolie inférieure est mis à la tête de l'État en création et Ungern est nommé chef de la « Division de cavalerie asiatique ».

    Le gouvernement de Pékin et celui de l'amiral Koltchak (chef suprême des armées blanches de novembre 1918 à sa mort en 1920, qui instaura un gouvernement militaire en Sibérie) sont hostiles à cette initiative et font pression sur le bogd (prince royal) d'Ourga qui finit par se récuser. En novembre 1919, un seigneur de la guerre chinois, le général Hsü, arrivé à Ourga avec 10.000 hommes comme « pacificateur de la Mongolie ». Il abolit l'autonomie mongole et signifie aux indigènes qu'ils sont désormais soumis à l'autorité de Pékin. Ce coup de force déchaîne par réaction un grand mouvement de nationalisme mongol. Quelques jeunes gens dirigés par un certain Soukhé Bator, qui ont constitué une société secrète, prennent contact avec les bolchéviks qui les assurent de leur appui.

    Entre-temps, la Sibérie blanche de l'amiral Koltchak s'est effondrée sous les coups de l'armée rouge et de ses propres contradictions. Ignominieusement abandonné par les Alliés (principalement les Français et les Britanniques), l'amiral est fusillé le 7 février 1920. Les rescapés de son armée se sont dispersés en Mandchourie. Certains rejoindront Vladivostok et l'Europe, d'autres resteront en Mandchourie et iront même en Chine. Quelques-uns se joindront aux bandes de Séménov.

    Placée sous l'attention vigilante des Japonais, la Transbaïkalie échappe en partie à l'autorité de Moscou qui accepte en avril 1920 la création d'un « État-tampon », la République d'extrême-Orient. Les Japonais tentent de mettre Séménov à sa tête. Mais les partisans rouges qui forment des bandes puissantes passent à l'offensive. L’ataman est contraint de fuir Tchita vers la Mandchourie à l'automne 1920.

    C'est à ce moment qu'Ungern, prévoyant que son camarade ne pourra tenir face aux Rouges, a pris le parti de s'enfoncer en direction de la Mongolie à la tête de ses troupes personnelles, cette « Division de cavalerie asiatique » initialement créée avec l'appui des Japonais. On lui impute d'avoir exterminé en cours de route la population de plusieurs villages réputés "rouges". Mais les confins de la Sibérie, à cette époque, ne sont pas à un massacre près. En mars 1920, par exemple, la garnison japonaise de Nikolaevsk, à l'embouchure de l'Amour, et une bonne partie des civils ont été massacrés par les partisans rouges. Il y eut 700 morts parmi les Japonais et plus de 6.000 hommes, femmes et enfants parmi les civils, abattus sur ordre de Triapitsyne, le chef des partisans.

    « L'un de ses ordres prescrivait de tuer tout les enfants de plus de cinq ans, qui, autrement, pourraient garder des souvenirs et nourrir des idées de vengeance. Le chef d'état-major de Triapitsyne, qui était aussi sa maîtresse, Nina Lebedeva, une communiste de 25 ans, était censée veiller à ce que les partisans de Nikolaevsk agissent conformément à la politique soviétique ; caracolant sur son cheval, armée jusqu'aux dents et généralement habillée de cuir rouge, c'était un personnage de mélodrame. Quand une expédition punitive japonaise apparut sur les lieux, Triapitsyne rasa Nikolaevsk et se retira à l'intérieur du pays, où ses partisans, écœurés, bien qu'un peu tard, par ses cruautés, l'arrêtèrent. Lui, Nina et quelques-uns de ses acolytes les plus vils furent exécutés, après un jugement sommaire ».

    Dès qu'ils apprennent qu'Ungern est entré en Mongolie, les bolchéviks accentuent leur soutien aux jeunes révolutionnaires mongols de Soukhé Bator (le « petit Staline ») qui reçoivent une instruction politique et militaire à Irkoutsk. Ils seront bientôt envoyés à la frontière mongole avec des armes et des conseillers soviétiques.

    Ungern lui-même est accueilli en libérateur. De nombreux princes mongols voient en lui celui qui peut libérer le pays de l'occupation chinoise. L'un d'eux, Tsevenn devient même le commandant en chef des troupes mongoles d'Ungern. Celui-ci semble être partout. On signale sa présence simultanément en plusieurs points éloignés du territoire.

    À la fin du mois d'octobre 1920, il lance une première offensive sur Ourga pour en chasser les Chinois. Il dispose alors, semble-t-il, de 2.000 hommes de toutes origines, dont 800 cosaques. Les forces chinoises sont cinq fois plus nombreuses et l'attaque est repoussée. Mettant l'hiver à profit pour renforcer ses troupes, il s'empare aussi de la personne du bogd, par un coup d'audace, et l'emmène sous bonne escorte au monastère de la Montagne Sacrée.

    La deuxième offensive d'Ungern, en janvier 1921, prend les Chinois par surprise. Après quelques jours de combat, Ourga est prise le 2 février dans une orgie de sang. Tout ceux qui sont soupçonnés de sympathie bolchéviques sont exécutés. Le baron rétablit le bogd sur son trône, et se fait accorder les pleins pouvoirs. D'autorité, il recrute les Russes antibolchéviques réfugiés à Ourga dans son armée. Un peu inquiet des débordements de son protecteur, le bogd finira par demander à Pékin d'être libéré du « baron fou ».

    Mort du dernier général Blanc

    De leur côté, les bolchéviks tentent d'obtenir une intervention chinoise contre Ungern. Un rapport du capitaine japonais Sassaki explique l'inquiétude des bolchéviks :

    « Bien que les troupes d'Ungern soient insuffisantes pour renverser la République d'extrême-Orient, leur présence obligerait cette dernière à déployer constamment toute son armée le long de la frontière mongole. Par ailleurs, si un important mouvement antibolchévique venait à naître en Extrême-Orient, Ungern, avec ses troupes, pourrait créer la secousse initiale qui préluderait à l'écroulement de la République et à l'ébranlement des fondations de la Russie soviétique ».

    C'est bien ce que craignent Lénine et les dirigeants bolchéviques qui décident d'intervenir en force. Au printemps 1921, les partisans de Soukhé Bator sont moins de 500. C'est suffisant pour s'emparer de Khiagt, une bourgade où ils fondent aussitôt un « gouvernement populaire provisoire de Mongolie ». Suivant un schéma déjà utilisé plusieurs fois en Ukraine et dans les Pays Baltes, ce "gouvernement" fait appel au grand frère soviétique qui expédie ses forces armées sous une apparence légale.

    Le 21 mai, Ungern quitte Ourga à la tête de son armée. Son intention est de passer à l'offensive vers le nord en direction de la Transbaïkalie. Il escompte un soulèvement antibolchévique dans l'Oussouri. On signale en effet plusieurs guérillas antibolchéviques dans les provinces maritimes. L'armée réunie par Ungern compte semble-t-il 10.000 hommes. Se lancer à l'assaut de la Sibérie rouge avec une telle force relève pour le moins de la témérité.

    Le 12 juin, Ungern attaque Troitskosavsk que défendent des troupes soviétiques beaucoup plus nombreuses. À la suite d'une journée indécise, le baron se replie en Mongolie, ayant essuyé de lourdes pertes. Les troupes soviétiques pénètrent en Mongolie pour lui faire la chasse. L'armée rouge d'Extrême-Orient compte 78.000 hommes. Les troupes d'intervention sont commandées par Rokossovski, un excellent chef militaire. Ungern disperse ses troupes en petits détachements et fait le vide devant l'envahisseur, ne cherchant pas à défendre Ourga qui occupée par l'armée rouge le 11 juillet. Par un vaste mouvement tournant, il vient attaquer les arrières des Rouges. Le 24 juillet, il pénètre en territoire soviétique. Ayant subi un nouveau revers en aôut, il se retire vers le sud, échappant par miracle à l'encerclement, pendant que ses poursuivants s'entretuent…

    Il reste insaisissable, toujours bouillonnant d'idées. Mais son escorte est fourbue. Ses hommes sont démoralisés. Une nuit, ses propres cosaques attaquent sa tente. Profitant de l'obscurité, il saute sur un cheval et parvient à fuir. Cette fois, il est seul, ce qui ne l'effraie pas. Il en a vu d'autres. D'ailleurs les Rouges ont perdu sa trace.

    Un prince mongol, Sundui, qui lui est resté apparemment fidèle, le rejoint. Le baron est toujours sur ses gardes, la main sur le révolver. Un jour, profitant d'un instant de distraction, les hommes de Sundui le jettent à bas de son cheval et parviennent à le ligoter. Peu après, Sundui le livrera à Rokossovski (1).

    Sous bonne garde, Ungern est conduit à Novonikolaïevsk (future Novossibirsk). Condamné d'avance (1), il est fusillé le 17 septembre 1921. Ainsi disparaît le dernier général blanc, ce « baron fou » qui croyait à un axe entre l'Extrême-Orient et l'Extrême-Occident. Ce qui montre que, dans sa "folie", l'audacieux baron était en avance sur son temps.

    Dominique Venner, extrait de : Les Blancs et les Rouges : histoire de la guerre civile russe, 1917-1921, Pygmalion, 1997, p. 314-320.

    Notes :

    Au cours de la séance du Politburo du 27 août 1921, Lénine fit une proposition aussitôt acceptée : « Mener un procès public à une vitesse maximum et le fusiller aussitôt ».

    http://www.archiveseroe.eu/histoire-c18369981/4

  • Antichristianisme, gouvernement sous emprise maçonnique, tabou juif, manipulation médiatique,… Alain Escada face à Robert Namias

    Hier à 13h30, Alain Escada, président de Civitas, était opposé à Robert Namias dans la cadre de l’émission « le grand face à face » diffusée en direct par Europe 1.

    Pour bien situer les intervenants, il convient de présenter Robert Namias à nos lecteurs.

    Le journal Libération (20 décembre 1996), dans un portrait consacré à ce journaliste, précise qu’il est petit-fils d’un marchand de tissus, juif apatride de Salonique, arrivé en France en 1914. Robert Namias n’a pas voulu reprendre le magasin familial.

    Né en 1944, il entre chez Europe 1 dès 1969. D’abord chroniqueur, il devient vite présentateur de journaux puis rédacteur en chef. En 1984, il passe à FR3 pour s’occuper de l’émission politique Face à la 3. En 1986, il devient journaliste pour TF1. De 1991 à 1996, il y sera le rédacteur en chef du journal télévisé de 20 heures. En juin 1996, il est nommé directeur de l’information, puis, en 2005, directeur général adjoint chargé de l’information, fonction qu’il quitte en juin 2008 pour devenir quelques mois plus tard conseiller chez Publicis qu’il quitte en décembre 2010. Depuis septembre 2009, il a rejoint l’équipe des grandes voix d’Europe 1.

    Sa seconde épouse est Anne Barrère, productrice de télévision.

    Son fils Fabien Namias, né d’un premier mariage, est ancien rédacteur en chef des services politique et économie de la rédaction de France 2 et, aujourd’hui il est… directeur de l’information d’Europe 1.

    Il est utile de savoir tout ceci pour goûter tout le sel des propos d’Alain Escada durant le débat d’hier. L’antichristianisme ambiant, le gouvernement sous influence maçonnique, le tabou juif, le rôle émérite de Robert Namias dans la désinformation des Français, l’affaire Dieudonné et l’attitude de Manuel Valls, tout y passe !

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  • La NSA ou la plus grande et la plus puissante organisation de surveillance au monde

    A une quinzaine de kilomètres au nord de Washington se trouve la plus grande et la plus puissante organisation de surveillance au monde. Ouverte en novembre 1952, descendante directe des cryptologues de la Seconde Guerre mondiale et de l’équipe de Bletchley, la NSA (National Security Agency/Agence de sécurité nationale) a, dans son hall d’entrée, des armoiries qui résument parfaitement son rôle : un aigle tenant une clé entre ses serres – symbole de son emprise mondiale sur le renseignement d’origine électromagnétique et des secrets qu’elle découvre grâce à une technologie avec laquelle aucune organisation ne peut, même de loin, rivaliser. 

        Sur les centaines d’hectares de Fort George Meade, son bâtiment anonyme s’élève au-dessus de la campagne du Maryland et, bien que ses activités soient aujourd’hui reconnues, on l’appelle toujours la No Such Agency (l’agence qui n’existe pas) dans certains milieux de Washington. Ceux qui y travaillent préfèrent dire Sigint city ; ce qui leur rappelle qu’ils sont à la pointe des codes et des cryptages, au sein de l’agence la plus hermétique de la communauté du renseignement américaine. 

         Il s’agit du plus récent regroupement de superordinateurs du monde, tous fabriqués spécifiquement d’après les plans de la NSA. Les machines sont manipulées par le plus grand nombre de mathématiciens jamais réunis en une seule organisation, ainsi que par des milliers de cryptologues et d’analystes. Pendant les cinq premières années, pour accomplir leur tâche, ils ont consommé pour quarante millions de dollars d’électricité par an. (En 2007, on évaluait cette dépense annuelle à soixante millions de dollars.) Le budget annuel de la NSA reste un espace blanc sur les études financières que publient les journaux sérieux sur le coût de revient des services secrets américains. On estime qu’il s’élève, au minimum, à trente milliards de dollars. Un seul satellite peut coûter un milliard de dollars ; la NSA en possédait vingt-quatre en 2007. Les milliers d’ordinateurs de l’agence sont tous spécialement conçus pour elle. Ils sont le produit final d’un long travail de recherche et développement – souvent plusieurs années – dont l’objectif est de pouvoir traiter un nombre sans cesse croissant de communications. Les ordinateurs sont reliés à des systèmes de stockage contenant chacun un pétaoctet de données ; ce qui représente huit fois le nombre de mots de l’ensemble des ouvrages de la bibliothèque du Congrès ou de la British Library. Une partie du budget sert à financer le centre interne de recherches sur les superordinateurs, spécialisé dans l’informatique appliquée à la cryptologie et l’élaboration de techniques de traitement plus rapides. 

         La vitesse est l’élément le plus vital de l’analyse d’informations et la force motrice de toutes les activités de la NSA. La rapidité des ordinateurs est passée de milliards de données à la seconde à un quatrillon – la vitesse pétaflop (soit un million de milliards), que seul le plus rapide des microordinateurs ultrarapides peut atteindre. 

         Une autre partie du budget est consacrée au développement de logiciels de destruction des bases de données étrangères. Selon l’ancien directeur de la CIA, William Colby, tout ce qui passe à la NSA « donne l’impression que les éclairs sont lents. Une fois, j’ai vu un programme qui pouvait traduire sept langues au rythme de cinq cents mots à la minute. Un mois plus tard, quand j’ai vérifié, il avait doublé sa capacité et, donc, réduit de moitié son temps de traduction. » 

         A Sigint City, on clamait depuis longtemps que les ordinateurs pouvaient, si on le leur demandait, capter les premiers cris d’un bébé et le suivre toute sa vie jusqu’à la mort, où qu’il aille sur terre. Que cela soit vrai ou non, cela faisait partie de l’idéologie volontariste des employés de Sigint City pour qui rien n’était impossible. De jour comme de nuit, selon leurs factions, ils quittaient régulièrement leurs maisons – toutes dotées de leur petit carré de gazon à l’avant et de leur barbecue à l’arrière, dans l’un ou l’autre des lotissements réservés aux employés qui entouraient Fort George Meade – et empruntaient la sortie de la route Baltimore-Washington qui menait aux grilles gardées d’un monde si secret, si opaque, qu’aucun d’entre eux ne savait tout ce qu’il s’y passait. 

         Les informations recueillies étaient réparties en plus de trente catégories : elles étaient toutes secrètes, certaines plus que d’autres, et d’autres encore l’étaient tellement que les employés ignoraient d’où elles provenaient. Ils savaient seulement qu’une fois analysées, elles étaient envoyées à des organisations du renseignement américain telles que la CIA, le NIC (National Intelligence Council/Conseil national du renseignement) et le WSSIC (Weapons and Space Systems Intelligence Committee/Comité sur les armes et les systèmes de renseignement spatial). Il y avait plus d’une douzaine de services et chacun d’entre eux avait ses propres priorités. Ensemble, ils formaient le Système, le nom générique donné à tout ce que faisait la NSA pour intercepter les conversations des gouvernements étrangers et celles de leurs organisations diplomatiques et militaires. Aucun code ne pouvait résister aux cryptologues. Cela pouvait prendre des jours – voire, des semaines – mais, au bout du compte, leurs compétences finissaient toujours par triompher. 

         Dès que des mots étaient prononcés au téléphone, ou envoyés par fax ou par e-mail cryptés, à travers l’immensité de l’espace, ils étaient secrètement interceptés grâce aux moyens technologiques de la NSA, à Fort Meade ou dans l’un des vingt-cinq postes d’écoute dont elle disposait aux quatre coins du monde : depuis le Waihopai, en Nouvelle-Zélande, et Kojarena, dans l’ouest de l’Australie, jusqu’à la frontière nord de la Finlande, le Système recueillait des informations. Un million de mots par seconde. Soixante-dix milliards par jour. Chaque jour. Chaque semaine. Chaque mois. Personne ne connaissait l’envergure du « butin ». Comme presque tout à la NSA, ces chiffres étaient gardés secrets. 

         Ceux qui travaillaient dans ce monde compartimenté baignaient dans les abréviations : du Comint (Communications Intelligence/Renseignement des transmissions) au Telint (Telemetry Intelligence/Renseignement télémétrique), c’est-à-dire les données transmises par les missiles, il y avait un « int » pour chacune des tâches qui constituaient leur complexe univers. Un petit groupe avait pour unique mission de revoir, changer et créer de nouveaux noms pour réduire les risques de fuites. 

         La superficie couverte par la NSA sur la planète était en perpétuelle extension : on lançait de nouveaux satellites ; on ajoutait de nouveaux systèmes télémétriques ; on sélectionnait de nouvelles pistes pour les orbites circumpolaires ; on ouvrait de nouvelles stations. 

    Gordon Thomas, Histoire des services secrets britanniques

    http://www.oragesdacier.info/2014/04/la-nsa-ou-la-plus-grande-et-la-plus.html

  • Agression du métro de Lille : l’abjection

    « J’avais peur. Il m’a dit que j’étais une pute, qu’il allait appeler son cousin, qu’ils allaient me violer à plusieurs. »   

    « J’avais peur. Il m’a dit que j’étais une pute, qu’il allait appeler son cousin, qu’ils allaient me violer à plusieurs. » C’est ainsi que s’exprimait, sur RTL et sous le choc, la jeune femme victime d’une agression dans le métro de Lille. Le mercredi 23 avril 2014, à 22 h 30, l’innommable se produit. Plus de 30 minutes d’agression, sans aucune aide extérieure : un film d’horreur.

    Cette femme, mère de quatre enfants, est entrée dans une station de métro, située au sud de Lille, afin de rentrer à son domicile de Tourcoing. Les menaces ont immédiatement commencé. Monsieur Abdelnour B., Marocain de 19 ans, est saoul, lubrique, bien décidé à faire vivre un enfer à sa victime. Dans son esprit – désinhibé par l’alcool et probablement un mode de vie dans lequel les mâles sont tout puissants –, les femmes n’appartiennent même plus au genre humain, elles sont destinées à satisfaire les envies sexuelles les plus basses et les plus immédiates, ni plus ni moins que des bouts de viande. Il se sent fort, il est un dominant, personne n’osera s’opposer à lui ; d’ailleurs, les autres passagers empruntent volontairement l’autre rame, laissant la jeune femme à son sort. Son témoignage est édifiant et révélateur : « Les gens sont partis dans l’autre rame tout au fond. Ils m’ont laissée toute seule et ils me regardaient me faire agresser ! »

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