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  • Puissante et incontrôlée - La Troïka

    L’enquête « Puissante et incontrôlée : la troïka » du journaliste allemand Harald Shuman dissèque l’organisme le plus puissant en Europe, bien que constitué de hauts fonctionnaires non élus : la Troïka. Celle-ci a imposé des mesures d’austérité partout en Europe, jusqu’à provoquer de véritables catastrophes socio-économiques et sanitaires, comme en Grèce. Fruit d’un an d’investigation, le reportage dresse un bilan de ces politiques sur les peuples et mène une enquête sur les prises de décisions arbitraires et le fonctionnement anti-démocratique de la Troïka.

    A noter : Une interview de Yánis Varoufákis avant d'être premier ministre (2014)

     

     http://www.agoravox.tv/tribune-libre/article/puissante-et-incontrolee-la-troika-50521

  • La Mafia rouge : butin de guerre

    Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, un impressionnant butin de guerre est confisqué en Allemagne et rapporté en URSS. De la machinerie lourde aux tableaux de grands maîtres, les Soviétiques font main basse sur tout ce qu’ils peuvent trouver. Ces « réparations » de guerre deviennent une source illégale de revenus pour les hauts gradés soviétiques. Une rivalité émerge ainsi entre le haut commandement de l’Armée rouge et l’entourage de Staline.

     


    La mafia rouge : "Butins de guerre". [Docu***] par stranglerman

    http://fortune.fdesouche.com/

  • A lire ! ! Yanis Varoufakis sur l’Eurogroupe et sur sa démission

     

    Source : Mediapart
    Une passionnante interview-fleuve de l’ex-ministre des Finances Grec, qui donne un éclairage précieux car vraiment renseigné sur le fonctionnement dictatorial de l’eurogroupe et la volonté allemande de casser la Grèce. A lire, puis enchainer sur sa tribune expliquant pourquoi il a voté “non” à “l’accord” entre la Grèce et l’Eurogroupe et le même accord annoté par lui. 

    Interview de Yanis Varoufakis (traduit par MONICA M. pour Mediapart) accordée à la revue Newstatesman avant que Tsakalotos et Tsipras ne partent à Bruxelles négocier avec les créanciers de la Grèce.
    Cette interview est édifiante et instructive à plusieurs égards. Elle montre le fonctionnement proprement insupportable de l’UE et de la Zone Euro, et elle révèle que Varoufakis avait un autre plan que la majorité du gouvernement pour affronter l’Hydre, ce qui l’a conduit à démissionner après le référendum.

    Harry Lambert : Alors comment vous sentez-vous ?

    Yanis Varoufakis : Je me sens au dessus du monde – Je n’ai plus à vivre à travers un agenda de folie, qui est absolument inhumain, juste incroyable. J’ai dormi deux heures par jour pendant cinq mois. Je suis aussi soulagé de ne plus avoir à subir cette incroyable pression de devoir négocier pour une position que je trouve difficile à défendre, même si je me suis arrangé pour forcer l’autre partie à acquiescer, si vous voyez ce que je veux dire.

    HL : A quoi cela ressemblait-il ? Aimiez-vous quelque aspect de tout ça ?

    YV : Oh oui beaucoup de choses. Mais l’information qui arrive, qui confirme vos pires craintes…voilà qu’il est en votre “pouvoir” que cela vous soit dit directement, et que ce soit comme vous le redoutiez – la situation était pire que vous l’imaginiez ! Ainsi, ce fut bon après de n’être plus aux premières loges.

    HL : De quoi parlez-vous ?

    YV : L’absence complète de tous scrupules démocratiques, de la part des supposés défenseurs de la démocratie européenne. La très claire compréhension d’autre part que nous sommes sur la même course analytiquement – bien sûr cela n’arrivera plus à présent. Avoir ces vraies figures de pouvoir qui vous regardent dans les yeux et disent “Vous avez raison dans ce que vous dites, mais nous allons vous croquer de toute façon.”

    HL : Vous avez dit que les créanciers vous contestaient parce que vous avez parlé économie dans l’Eurogroupe, ce que personne ne fait. Qu’est-il arrivé lorsque vous l’avez fait ?

    YV : Ce n’est pas que ça n’allait pas – c’est qu’il y avait un refus total de s’engager dans des argumentations économiques. Refus total. … Vous avancez un argument sur lequel vous avez réellement travaillé – pour être sûr que c’est logiquement cohérent – et vous rencontrez des regards vides. C’est comme si vous n’aviez pas parlé. Ce que vous dites est indépendant de ce qu’ils disent. Vous auriez pu aussi bien chanter l’hymne national suédois – vous auriez eu la même réponse. Et c’est saisissant, pour quelqu’un qui est habitué aux débats académiques. … D’ordinaire l’autre partie participe toujours et là il n’ y avait aucune participation du tout… Ce n’était même pas de l’ennui, c’est comme si personne n’avait parlé.

    HL : Quand vous êtes arrivé, début février, il n’a pas pu y avoir une position commune ?

    YV : Il y avait des personnes qui étaient sympathiques à un niveau personnel – ainsi, vous savez, derrière les portes fermées, sur une base informelle, notamment avec le FMI [HL : "Aux plus hauts niveaux ?" YV : " Aux plus hauts niveaux, aux plus hauts niveaux "]. Mais ensuite dans l’Eurogroupe, quelques mots gentils et c’est tout, retour derrière le parapet de la version officielle.
    [Mais] Schäuble était d’une grande cohérence. Son option était “Je ne suis pas en train de discuter le programme – il a été accepté par le précédent gouvernement et nous ne pouvons pas permettre à une élection de changer quoi que ce soit. Parce que nous avons tout le temps des élections, nous sommes 19, si à chaque fois qu’il y a une élection quelque chose change, les contrats entre nous ne voudraient plus rien dire”.
    Aussi à ce point il ne me restait plus qu’à me lever et à dire : “Bon peut-être que nous ne devrions plus jamais organiser des élections dans les pays endettés”, et il n’y a pas eu de réponse. La seule interprétation que je puisse donner c’est “Oui, ce serait une bonne idée, mais elle serait difficile à mettre en application. Donc soit vous signez sur la ligne en pointillé, soit vous sortez.”

    HL : Et Merkel ?

    YV : Vous devez comprendre que je n’ai jamais rien eu à faire avec Merkel, les ministres des finances parlent aux ministres des finances, les premiers ministres parlent aux chanceliers. De ce que je comprends, elle était très différente. Elle tentait d’apaiser le Premier Ministre (Tsipras) – elle disait “Nous trouverons une solution, ne vous inquiétez pas, je ne veux pas qu’il arrive quelque chose de d’horrible, faites juste votre travail et travaillez avec les institutions, travaillez avec la Troïka ; il ne peut pas y avoir d’impasse ici.”

    Ce n’est pas ce que j’entendais de la part des mes interlocuteurs – à la fois de la tête de l’Eurogroupe et du Dr Schäuble, ils étaient très clairs. A un certain point il me fut signifié sans équivoque “C’est un cheval et soit vous l’enfourchez, soit il est mort”.

    HL : Quand était-ce ?

    YV : Au début, au tout début (ils se sont rencontrés la première fois début février)
    Source : Lire la suite sur Mediapart

    http://fr.novopress.info/

  • La minute d’Olivier Delamarche : Tsipras, un politique "sans testicules et sans cerveau" - 20/07

    Le 20 juillet, Olivier Delamarche s'est penché sur les actualités et les négociations autour de l'endettement grec dans Intégrale Placements, présenté par Cédric Decoeur et Guillaume Sommerer, sur BFM Business.

    http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/la-minute-d-olivier-delamarche-tsipras-un-politique-sans-testicule-et-sans-cerveau-2007-589793.html

    L’intégralité : 

    Olivier Delamarche VS Malik Haddouk (1/2) : La situation économique en Grèce va-t-elle finir par s’améliorer ? - 20/07

    http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/olivier-delamarche-vs-malik-haddouk-12-la-situation-economique-en-grece-va-t-elle-finir-par-s-ameliorer-2007-589824.html

    Olivier Delamarche VS Malik Haddouk (2/2) : "En macroéconomie, rien ne va ni en Europe ni en Asie" - 20/07

    http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/olivier-delamarche-vs-malik-haddouk-22-en-macroeconomie-rien-ne-va-ni-en-europe-ni-en-asie-2007-589832.html

    http://www.agoravox.tv/actualites/europe/article/la-minute-d-olivier-delamarche-50525

  • Avertissement des chrétiens d’Orient : « ouvrez les yeux avant qu’il ne soit trop tard dans votre pays ! »

    Frédéric Pons, rédacteur en chef Monde à Valeurs Actuelles, de retour d’Erbil (Irak), fait part de ce qu’il a vu et des échanges avec les chrétiens d’Orient qu’il a eus sur place.

    Pour les chrétiens d’Irak, la France est la cible directe de l’offensive de l’État Islamique (Daesh) et la situation ne peut que se détériorer. La comparaison avec ce qu’ils vivent montre que nous n’avons pas affaire qu’à des attentats isolés, mais que ceux-ci répondent à une vision d’ensemble.

    Ils ont déjà vécu notre futur et cela fait frémir.

    Nous mettons en regard cet avertissement avec la vidéo de l’ONG Save the Children, conçue pour attirer l’attention sur le sort des enfants en Syrie. Elle montre le destin d’une petite fille qui bascule peu à peu dans la guerre. Si elle nous rappelle le destin tragique des enfants en Syrie ou en Irak, elle illustre aussi à quel point une société paisible peut basculer facilement dans le chaos. À méditer…

    http://fr.novopress.info/

  • Qui a financé la campagne de François Hollande ?

    Lu dans L'Express :

    "En examinant les comptes de François Hollande pour l'élection présidentielle, les membres de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) sont restés pantois devant la faiblesse des informations fournies. Après l'élection de mai 2012, ils ont donc écrit - ils l'ont également fait pour d'autres candidats - au trésorier de la campagne, Jean-Jacques Augier, pour lui réclamer pas moins de 450 justificatifs(contrats, devis, factures) supplémentaires, concernant des frais de déplacements, de restauration, de matériel de propagande, de conseil en image. C'est ce qu'il ressort d'un échange de courriers jusqu'alors confidentiel - une décision du Conseil d'Etat vient de rendre ces documents consultables."

    APour rappel, Jean-Jacques Augier, trésorier de campagne du candidat Hollande :

    • n'est pas un élu du PS
    • est un homme d'affaires qui a investi aux Caïmans
    • est propriétaire du magazine "Têtu"

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Stop ou encore ?

    Marine Le Pen s’est élevée hier contre le projet de loi sur le droit des étrangers dont l’examen débutait le même jour devant l’assemblée nationale, simple transposition des très laxistes  directives européennes. En l’espèce le deuxième volet d’une « folle dérive immigrationniste », qui va inciter « les étrangers à rester durablement et à s’installer en France, notamment par une nouvelle carte de séjour pluriannuelle ». Quant à la question de l’immigration clandestine, « l’angélisme prévaut, qui aura pour conséquences d’un côté la multiplication des drames en Méditerranée et de l’autre, la saturation de notre système d’accueil et tous ses problèmes en matière de sécurité et de santé (…). Le Front National, lui, veut faire tendre vers zéro le nombre d’entrées légales chaque année en France, alors qu’il se maintient à 200.000 depuis les années Sarkozy ». Cela n’étonnera que les plus naïfs, il n’est pas étonnant dans ce contexte  qu’une majorité d’Européens, dont près de sept Français sur dix, soit favorable à la suppression des accords de Schengen. C’est ce qui ressort nettement d’un sondage exclusif Ifop-Le Figaro sur Les Européens et la gestion des flux migratoires publié le 8 juillet.

     Comme le notait au même moment Le Bulletin d’André Noël, à l’heure ou  des dizaines de milliers  clandestins «débarquent sur les côtes italiennes, la  solution  trouvée par l’Union européenne ne consiste pas à les en empêcher mais à les répartir dans les différents Etats, acceptant donc le fait accompli, ce qui ne peut que susciter de nouveaux flux d’immigrés clandestins. Répartition illusoire puisque, selon les accords de Schengen, tous ceux qui se trouvent dans son espace peuvent circuler et s’installer librement là où ils le veulent ».

     Et de relever encore que « selon les prévisions de l’ONU – qui a pourtant l’habitude de minimiser ces phénomènes pour ne pas susciter de réactions  xénophobes  – on prévoit qu’en 2015, 500.000 autres pourraient débarquer ! (…). Une des raisons de cette invasion c’est que le verrou libyen a sauté avec le renversement de Kadhafi à cause de l’intervention des occidentaux. L’accord signé par l’Union européenne avec le dictateur libyen en 2009 assurait le contrôle des flux migratoires vers le Vieux-Continent ».

     « Un certain nombre de pays étaient prêts à exclure la Grèce de l’union européenne» poursuit l’article. Ils ne voyaient pas plus loin que leur plan comptable. Or la Grèce est en première ligne de l’espace Schengen, elle doit protéger ses frontières qui sont un lieu stratégique pour contenir l’invasion. Elle est à un carrefour entre les clandestins venant des Balkans et ceux arrivant de Syrie, en face de la Grèce. Elle le fait avec efficacité, grâce à une armée importante qui vaut mieux que le gouvernement Tsipras ; elle accomplit son devoir pour le pays et pour l’Union. Mais si, demain, elle était exclue de l’Union européenne, elle ne serait plus liée par les accords de Schengen et son gouvernement serait trop content de laisser le libre passage à ces immigrés pour éviter qu’ils ne s’installent sur son propre territoire ! ».

     L’exclusion de la Grèce de la zone euro n’est pas, n’est plus d’actualité pour le moment, depuis l’accord signé la semaine dernière, avec un nouveau plan d’aide à la clé validé en France par les députés RPS et dénoncé comme , « inutile », « contreproductif » et « tyrannique » par le Front National qui y voit  «la volonté des peuples écrasée ». Une aide, évaluée à 85 milliards d’euros sur trois ans, qui ne permettra pas de sauver une monnaie unique « condamnée » et qui représente « une charge financière colossale sur les épaules des contribuables français ».

     Hier, rapportait Le Monde, «avec finalement trois semaines de retard, Athènes est parvenu à s’acquitter de ses arriérés de paiement auprès du Fonds monétaire international (FMI). La Grèce a désormais de nouveau accès aux financements et prêts du Fonds, qui participe aux côtés de la Commission européenne et de la Banque centrale européenne au renflouement du pays. Le pays a aussi remboursé les 4,2 milliards d’euros dus à la Banque centrale européenne ce lundi ».

     « Mais grâce à un nouveau plan d’aide européen – le troisième depuis 2010 – Athènes a reçu un prêt d’urgence de 7,16 milliards d’euros. Ce prêt a été englouti immédiatement par deux remboursements : les 4,2 milliards d’euros dus à la Banque centrale européenne ce lundi, ainsi que le règlement au FMI. Il n’en restait donc plus grand-chose lundi soir, car la Grèce a aussi remboursé dans la journée un prêt de 500 millions d’euros à la Banque de Grèce, arrivé à échéance fin juin ».

     « L’humiliation pour les Grecs dure depuis plus de cinq ans » a rappelé de son côté  L’Express, « depuis que, incapables de financer seuls leur dette, privés de tout accès aux marchés, ils doivent se soumettre aux purges décrétées par l’Union européenne, sa banque centrale, ou le FMI. A ce régime depuis des années, ont aurait pu croire les Grecs habitués. Mais en votant majoritairement pour le parti Syriza en janvier dernier, ils ont déjà crié leur ras-le-bol de l’austérité ».

     « Six mois plus tard, la croissance grecque est de nouveau en berne et la dette est repartie à la hausse (…). Non contents d’avoir voté pour rien le 5 juillet dernier, les Grecs ont vu leur gouvernement parapher un accord stipulant que toute réforme doit être soumise à Bruxelles avant même d’être discutée à Athènes au Parlement. En outre, la liste longue comme le bras de mesures exigées pour discuter d’un nouveau plan d’aide, constitue un arsenal intrusif jamais vu, que même le FMI n’aurait pas osé imposer à un Etat souverain, résumait, la semaine dernière, Charles Wyplosz ».

     « Pour l’économiste François Cabau (…) l’ensemble des mesures prévues par l’accord grec coûtera bien plus cher à l’économie du bonnet d’âne de la zone euro. (La consommation) des ménages était déjà faible avant le plan. La Grèce est le seul pays d’Europe où les ventes au détail ont baissé au premier trimestre 2015, malgré le recul des cours du pétrole. Les mesures du plan – (principalement les hausses de TVA et les diminutions de certaines pensions de retraite) ne peuvent qu’aggraver les choses. Sa conclusion est sans appel: La chute de la croissance, entamée fin 2014, devrait donc s’accélérer. L’économiste de chez Barclays parie même sur un recul de l’activité de 6 % à 8 % en rythme annuel ».

     Or, et c’est cette fois Bertrand Riasse qui le soulignait dans Minute (numéro en  date du 8 juillet), « depuis le début de la crise, le chômage a augmenté de 160% en Grèce, prés de 3,5 millions d’employés travaillent pour soutenir 4,7 millions de chômeurs et d’inactifs. Seulement 15% du 1,4 million de chômeurs reçoivent des prestations. Les transferts sociaux devraient être réduits de 18% cette année. Le budget de la santé a été réduit de 11,1 % entre 2009 et 2011. Aucun pays de l’OCDE n’a réalisé une coupe aussi importante sur ce budget. La pension moyenne de base se monte à moins de 700 euros, et depuis 2010, elle a été réduite d’un quart. Il est prévu que ce montant soit encore réduit de moitié  sur les prochaines années. Pour 48,6 % des ménages, la pension est la principale source de revenus »

     « Selon une étude de l’Université d’Athènes, 12,3% des Grecs souffrent de dépression clinique ; ils n’étaient que 3,3% en 2008. Environ 800 000 personnes vivent sans accès aux soins de santé (…). On note aussi une augmentation de 21% du nombre d’enfants mort-nés, attribuée aux restrictions d’accès aux soins prénatals. La mortalité infantile a augmenté de 43% entre 2008 et 2010.»

     Alors stop ou encore ? Si l’avenir des 11 millions de Grecs restent toujours suspendus au bon vouloir de ses créanciers, c’est bien ce Système eurobruxellois sous influence qui a été dénoncé plus largement par « Yanis Varoufakis, l’ancien ministre des Finances grec, remercié par Alexis Tsipras au lendemain de la victoire du non au référendum ». Sur le site de Marianne le 14 juillet, Bruno Rieth a publié un article évoquant l’entretien accordé dernièrement au magazine britannique New Statesman par M. Varoufakis. Dans celui-ci,   il fustige  « l’absence totale de scrupules démocratiques de la part des défenseurs supposés de la démocratie en Europe ».

     «  Pis, se souvient-il, dans les discussions avec les partenaires européens, il explique qu’« il y avait un refus pur et simple de livrer des arguments économiques. (…) Vous mettez en avant un argument que vous avez vraiment travaillé — pour vous assurer qu’il est logique et cohérent — et vous êtes juste face à des regards vides. »

     « Dans notre cas, il est clair que notre Parlement grec a été traité comme de simples ordures. Surtout, Varoufakis est frappé par la place prédominante de Wolfgang Schaüble, l’austère — dans tous les sens du terme — ministre des Finances allemand. « (L’Eurogroupe) est comme un orchestre très bien réglé et (Schaüble) est le directeur. (…) Il y aura des moments où l’orchestre est désaccordé, mais il l’organise alors et le remet dans la ligne. »

    « Dès le début, ces pays ont bien précisé qu’ils étaient les ennemis les plus énergiques de notre gouvernement. Car leur plus grand cauchemar était notre succès : notre réussite à négocier un meilleur accord pour la Grèce, aurait évidemment anéanti leur politique (d’austérité), ils auraient eu alors à justifier devant leur peuple pourquoi ils n’avaient pas négocié comme nous l’avions fait.  Une analyse politique qui éclaire d’un jour nouveau tous les reportages, que certains médias se sont empressés de réaliser, sur l’absence de soutien de la Grèce par les pays les plus pauvres de la zone euro… ».

     « Et la France dans tout ça ? François Hollande, lors de son intervention du 14 juillet, a déclaré que la France avait  joué pleinement son rôle . Reste à savoir lequel. Car si Michel Sapin, selon Varoufakis,  a fait des bruits qui étaient différents de la ligne allemande, ces bruits étaient  très subtiles  :  On sentait bien qu’il utilisait un langage très judicieux, pour ne pas être vu comme s’opposant. Car en dernière analyse, quand Doc Schäuble répondait efficacement et déterminait la ligne officielle, le ministre des Finances français, à la fin, pliait et acceptait toujours. »

     Et bien c’est à cette soumission là que le FN veut mettre fin, comme plus généralement à tous les diktats d’une Europe de Bruxelles décidemment bien étrangère au véritable esprit et génie européens affirme Bruno Gollnisch.

    http://gollnisch.com/2015/07/21/stop-ou-encore-5/

  • Une étrange défaite

    Quiconque a vécu les jours de décembre 2008 à Athènes sait ce que signifie, dans une métropole occidentale, le mot « insurrection ». Les banques étaient en pièces, les commissariats assiégés, la ville aux assaillants. Dans les commerces de luxe, on avait renoncé à faire réparer les vitrines : il aurait fallu le faire chaque matin. Rien de ce qui incarnait le règne policier de la normalité ne sortit indemne de cette onde de feu et de pierre dont les porteurs étaient partout et les représentants nulle part – on incendia jusqu’à l’arbre de Noël de Syntagma. A un certain point, les forces de l’ordre se retirèrent : elles étaient à court de grenades lacrymogènes. Impossible de dire qui, alors, prit la rue. On dit que c’était la « génération 600 euros », les « lycéens », les « anarchistes », la « racaille » issue de l’immigration albanaise, on dit tout et n’importe quoi. La presse incriminait, comme toujours, les « koukoulophoroi », les « encagoulés ». Les anarchistes, en vérité, étaient dépassés par cette vague de rage sans visage. Le monopole de l’action sauvage et masquée, du tag inspiré et même du cocktail Molotov leur avait été ravi sans façon. Le soulèvement général dont ils n’osaient plus rêver était là, mais il ne ressemblait pas à l’idée qu’ils s’en étaient faite. Une entité inconnue, un égrégore était né, et qui ne s’apaisa que lorsque fut réduit en cendres tout ce qui devait l’être. Le temps brûlait, on fracturait le présent pour prix de tout le futur qui nous nous avait été ravi. 
         Les années qui suivirent en Grèce nous enseignèrent ce que signifie, dans un pays occidental, le mot « contre-insurrection ». La vague passée, les centaines de bandes qui s’étaient formées jusque dans les moindres villages du pays tentèrent de rester fidèles à la percée que le mois de décembre avait ouverte. Ici, on dévalisait les caisses d’un supermarché et l’on se filmait en train d’en brûler le butin. Là, on attaquait une ambassade en plein jour en solidarité avec tel ou tel ami tracassé par la police de son pays. Certains résolurent, comme dans l’Italie des années 1970, de porter l’attaque à un niveau supérieur et ciblèrent, à la bombe ou à l’arme à feu, la Bourse d’Athènes, des flics, des ministères ou encore le siège de Microsoft. Comme dans les années 1970, la gauche promulgua de nouvelles lois « antiterroristes ». Les raids, les arrestations, les procès se multiplièrent. On en fut réduit, un temps, à lutter contre « la répression ». L’Union européenne, la Banque mondiale, le FMI, en accord avec le gouvernement socialiste, entreprirent de faire payer la Grèce pour cette révolte impardonnable. Il ne faut jamais sous-estimer le ressentiment des riches envers l’insolence des pauvres. On décida de mettre au pas le pays entier par un train de mesures « économiques » d’une violence à peu près égale, quoique étalée dans le temps, à celle de la révolte. 
         A cela répondirent des dizaines de grèves générales à l’appel des syndicats. Les travailleurs occupèrent des ministères, les habitants prirent possession des mairies, des départements d’universités et des hôpitaux « sacrifiés » décidèrent de s’auto-organiser. Et il y eut le « mouvement des places ». Le 5 mai 2010, nous étions 500 000 à arpenter le centre d’Athènes. On tenta plusieurs fois de brûler le Parlement. Le 12 février 2012, une énième grève générale vient s’opposer désespérément à l’énième plan de rigueur. Ce dimanche, c’est toute la Grèce, ses retraités, ses anarchistes, ses fonctionnaires, ses ouvriers et ses clochards, qui bat le pavé, en état de quasi-soulèvement. Alors que le centre-ville d’Athènes est à nouveau en flammes, c’est, ce soir-là, un paroxysme de jubilation et de lassitude : le mouvement perçoit toute sa puissance, mais réalise aussi qu’il ne sait pas à quoi l’employer. Au fil des ans, malgré des milliers d’actions directes, des centaines d’occupations, des millions de Grecs dans la rue, l’ivresse de la révolte s’est éteinte dans l’assommoir de la « crise ». Les braises continuent évidemment de couver sous la cendre ; le mouvement a trouvé d’autres formes, s’est doté de coopératives, de centres sociaux, de « réseaux d’échange sans intermédiaires » et même d’usines et de centres de soin autogérés ; il est devenu, en un sens, plus « constructif ». Il n’empêche que nous avons été défaits, que l’une des plus vastes offensives de notre parti au cours des dernières décennies a été repoussée, à coups de dettes, de peines de prison démesurées et de faillite généralisée. Ce ne sont pas les friperies gratuites qui feront oublier aux Grecs la détermination de la contre-insurrection à les plonger jusqu’au cou dans le besoin. Le pouvoir a pu chanceler et donner le sentiment, un instant, de s’être volatilisé ; il a su déplacer le terrain de l’affrontement et prendre le mouvement à contre-pied.On mit les Grecs devant ce chantage « le gouvernement ou le chaos » ; ils eurent le gouvernement et le chaos. Et la misère en prime. 
         Avec son mouvement anarchiste plus fort que partout ailleurs, avec son peuple largement rétif au fait même d’être gouverné, avec son Etat toujours-déjà failli, la Grèce vaut comme cas d’école de nos insurrections défaites. Cartonner la police, défoncer les banques et mettre temporairement en déroute un gouvernement, ce n’est pas encore le destituer. Ce que le cas grec nous enseigne, c’est que sans idée substantielle de ce que serait une victoire, nous ne pouvons qu’être vaincus. La seule détermination insurrectionnelle ne suffit pas ; notre confusion est encore trop épaisse. Que l’étude de nos défaites nous serve au moins à la dissiper quelque peu. 
    Comité invisible, A nos amis