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  • Immigration, identité et islam: l’étrange mort de l’Europe, vue d’Angleterre (3/4)

    3 -LES NOUVEAUX DISSIDENTS

    La démographe et essayiste Michèle Tribalat présente ici les thèses de Douglas Murray sur les « nouveaux dissidents, ceux qui refusent un climat intimidant,poussant au déni, aux mensonges et aux cachotteries. Polémia

    Qui aurait pensé, il y a 20 ou 30 ans que l’Europe serait à nouveau déchirée par des débats sur la place de la religion ?

    On a toléré des musulmans « offensés et en colère » beaucoup plus qu’on ne l’aurait fait pour d’autres. C’était déjà le cas en 1989, après la publication des versets sataniques de Salman Rushdie. Ainsi, Cat Stevens, « rebaptisé » Yusuf Islam après sa conversion, déclara lors d’une émission télévisée de la BBC que Salman Rushdie méritait la mort et qu’il regrettait que les portraits en flammes que l’on voyait lors des manifestations ne soient pas « la chose en vrai », autrement dit Salman Rushdie lui-même. Il ne fut pas poursuivi pour ses propos.

    Peu de gens ont compris, en 1989, avec l’affaire Rushdie, que nous avions changé d’ère.

    Partout en Europe, se trouvèrent des « idiots utiles » qui ont non seulement protégé et défendu l’indéfendable mais ont été des activistes de la cause. C’est ce qui causa l’assassinat de Pim Fortuyn par un Végan, défenseur de la cause animale, qui croyait ainsi venir en aide aux musulmans.  La radicalisation des propos à son égard de la part de ses opposants, qui franchirent rapidement le point Godwin, l’ont, en quelque sorte, désigné à la vindicte. « Dans un entretien télévisé, peu de temps avant sa mort,  Fortuyn parla des menaces de mort qu’il recevait et déclara que, si quoi que soit lui arrivait, ses opposants politiques, qui l’avaient tellement démonisé, auraient leur part de responsabilité. »

    Mais celle qui symbolise le mieux le malaise européen est sans doute Ayaan Hirsi Ali. Voilà une jeune femme qui incarne la résistance à l’extrémisme religieux, qui aurait dû être la coqueluche des intellectuels européens et qui a été lâchement abandonnée. Somalienne, réfugiée aux Pays-Bas, alors qu’elle fuyait un mariage forcé, Ayaan Hirsi Ali apprit la langue de son nouveau pays tout en travaillant et put ainsi entreprendre des études à l’Université de Leiden. Elle en sortit diplômée et devint chercheur. Sans parler de son engagement politique. Son parcours est d’autant plus remarquable qu’elle était, adolescente, favorable à l’exécution de Salman Rushdie. Le 11 septembre 2001 l’amena à remettre en cause ses convictions religieuses et à les abandonner. Le parcours exemplaire qu’elle avait construit depuis son arrivée en Hollande aurait dû en faire un modèle d’intégration. Menacée, Ayaan Hirsi Ali finit par se voir accorder une protection policière. Alors qu’elle représentait tout ce qu’un pays européen pouvait souhaiter de ses migrants, elle se vit retirer sa nationalité néerlandaise par la ministre de l’immigration et de l’intégration qui appartenait au même parti qu’elle, sous l’allégation de fausse déclaration. Décidément, la Hollande avait fait son choix. Elle refusait d’assurer la protection d’une femme qui défendait tout ce que les Européens avaient si précieusement acquis. Comme l’écrit Douglas Murray : « le pays qui avait laissé entrer des centaines de milliers de musulmans sans espérer d’eux qu’il s’intégrassent et qui abritait en son sein quelques spécimen des prêcheurs les plus radicaux en Europe, privait de sa citoyenneté l’un des seuls immigrants qui avait montré à quoi pourrait ressembler un immigrant pleinement intégré. » Ayaan Hirsi Ali, ne recevant finalement aucune protection en Europe, finit par s’installer aux Etats-Unis.

    Comme dans d’autres pays, c’est celui qui sonnait l’alarme qui fut considéré comme un gêneur. L’Europe semblait alors croire que le problème de l’extrémisme disparaîtrait avec ceux qui le dénonçaient, écrit Douglas Murray.

    UN CLIMAT INTIMIDANT

    La peur de se voir dénoncé comme raciste ou, pire, de risquer sa vie, conduit à faire silence sur des faits insoutenables.

    Les viols collectifs d’enfants à Rotterdam et au Oxfordshire ont été passés sous silence par la police par peur des accusations de racisme et par peur de nuire aux relations intercommunautaires. Ces situations de viols passés sous silence ou minimisés se sont multipliées en Europe dans la foulée de la vague migratoire de 2015. Un musulman du nord de l’Angleterre qui s’était insurgé contre  les viols collectifs de filles blanches par des membres de sa communauté a reçu des menaces de mort.

    Avoir un avis sur la question peut être dangereux et cela ne concerne pas seulement les politiciens. La violence des réactions conduit à la clôture des débats. Toute vie peut être ruinée par la reconnaissance de ce qui arrive, sans parler de propositions visant à en changer le cours. Il est plus profitable d’ignorer le problème et de mentir. Il y a ce que les gens pensent et ce qu’ils croient qu’ils sont autorisés à penser. Mais, comme le fait remarquer Douglas Murray, il est périlleux d’ignorer ce que ressent la majorité des gens ou d’aller répétant qu’il est impossible d’y remédier.

    Les opinions publiques ont bien compris que « ce qui se trouve en-dessous du terrorisme constitue un plus grand problème encore ». Cette prise de conscience effraie les élites pour lesquelles le pire ne peut appartenir qu’aux Européens. D’où la nécessité des les rééduquer. D’abord parce que c’est plus facile et que cela vous signale comme particulièrement vertueux. L’accusation de racisme si aisément dégainée et le parallèle avec le nazisme valorisent celui que s’y adonne et innocentent forcément la partie adverse. On ne peut qu’être innocent face à un nazi. Comme l’écrit Douglas Murray, « traiter quelqu’un de fasciste ou de raciste est un exercice sans risque qui ne peut apporter que des avantages politiques et personnels ».

    DÉNI, MENSONGES ET CACHOTTERIES

    L’immigration massive, sans toujours avoir été planifiée, est devenue une préoccupation des opinions publiques européennes. Pourtant, au Royaume-Uni, du temps de Tony Blair, il y eut une politique délibérée, du côté du Labour, de transformer la société. On apprit, plus tard, que Tony Blair avait favorisé l’immigration pour forcer les conservateurs à regarder la diversité en face (déclaration d’Andrew Neather, ancien porte-parole du gouvernement, en 2009). Toute idée de restriction de l’immigration était qualifiée de raciste. Au lieu de tenir compte des inquiétudes de l’opinion publique, les politiques ont répliqué en proférant des accusations en direction des inquiets. À des moments différents selon les pays, un éloge de la diversité et du multiculturalisme devint monnaie courante.

    Le déni est le refuge de décideurs qui pensent qu’ils ne peuvent rien faire contre les arrivées massives de migrants. Ils cherchent donc à y accoutumer les opinions publiques et à présenter les choses sous un jour positif, tout en minimisant les inconvénients ou en les ignorant. Ce que ne peuvent faire les citoyens qui ont ce qu’ils ont sous les yeux.

    Les dirigeants, qui ont pratiqué la politique du fait accompli, ne manquent pas d’arguments pour vanter une situation qu’ils n’ont rien fait pour éviter.

    Les arguments bien connus en faveur du statu quo changent avec l’air du temps en fonction de la résistance qu’ils rencontrent. Et l’on passe sans mal d’un argument à l’autre : bénéfice économique, les emplois dont les natifs ne veulent pas, démographie… Et si tout cela ne marche pas vient l’argument de la diversité.

    Il faut s’y faire / Rien de nouveau / Nous n’y pouvons rien

    L’injonction « Adaptez-vous ! » peut très bien être teintée d’incitations à expier le passé : Tournez-la page, rien de nouveau, vous avez été horribles, maintenant vous n’êtes plus rien.

    En Angleterre, la publication des résultats du recensement de 2011, qui montraient que les « White British » étaient désormais minoritaires à Londres, fit les délices « des trois quarts des participants » aux débats de NewsNight sur la BBC. Le maire de Londres Boris Johnson déclara : « Nous devons cesser de nous lamenter sur la digue qui a sauté (dam-burst). C’est arrivé. Il n’y a rien que l’on puisse y faire sauf faire en sorte que l’absorption soit la plus digeste possible. »

    La diversité, c’est bon pour vous

    Les Européens s’enrichissent en découvrant les cultures du monde. S’il y a une partie de vrai dans ce raisonnement, reste à prouver que tout cela n’est pas une question de dosage. Les Européens voyagent de plus en plus. Ils peuvent aimer découvrir les autres modes de vie sans que ceux-ci finissent par devenir les leurs. Rarement sont évoqués les côtés déplaisants et, lorsqu’ils le sont, ceux qui le font se voient rapidement voués aux gémonies. Douglas Murray résume la situation ainsi : « Ce n’est pas une si mauvaise affaire : s’il y a un peu plus de décapitations en Europe que de coutume, au moins bénéficierons nous d’un plus grand nombre de cuisines ».

    L’Europe se dit heureuse de sa diversité et fière d’avoir des villes internationales. Mais qu’arrivera-t-il, se demande Douglas Murray, lorsque ce seront les pays qui seront internationaux ? De quoi le « nous » sera-t-il fait ?

    Diversions et illusions

    Si l’on intensifie l’aide au développement, on tarira à la source les flux migratoires nous dit-on. Qui peut être contre l’aide au développement ? Seulement, on sait aussi que lorsque le niveau de vie s’accroît les ressources pour partir aussi, favorisant ainsi les flux migratoires.

    Après la tuerie de Nice, les débats en France se sont enflammés sur le burkini. Pour Douglas Murray, c’était une manière de faire diversion, pour parler de la chose, sans toucher à l’essentiel du problème.

    On avait déjà fait la même chose en d’autres circonstances, avec la loi sur le voile à l’école par exemple. Au lieu de viser le voile, il aurait fallu viser les autres religions en même temps, alors que tout le monde savait de quoi il retournait. Si l’on ne peut porter le voile à l’école, on ne peut pas non plus porter une grande croix en bois, dont personne ne se rappelait en avoir jamais vue à l’école !

    Déni et camouflage des informations dérangeantes

    Lorsque des « innocents » se conduisent mal, comme cela a été le cas par exemple avec les viols collectifs en Suède, en Allemagne ou en Autriche, des politiques et même des policiers, sans parler des médias, cherchent généralement à enterrer l’affaire. L’auto-défiance est telle que l’on craint plus la réaction à la chose que la chose en elle-même. « En Allemagne en 2016, comme en Grande-Bretagne au début des années 2000, la crainte des conséquences que pourrait avoir l’identification des origines raciales des agresseurs l’emporta sur la détermination des policiers de faire leur travail. » On ne peut pas ici ne pas évoquer l’affaire Sarah Halimi battue à mort, torturée et défenestrée le 4 avril 2017. Il a fallu plus de deux mois pour que l’affaire sorte dans la presse… et encore timidement. Il ne fallait pas perturber la période électorale !

    La Suède est sans doute la championne du déni et de la politique anesthésiante.  Douglas Murray raconte la mésaventure d’Erik Mansson, rédacteur en chef de l’Expressen, en… 1993. Ce dernier rendit compte d’un sondage réalisé auprès des Suédois qui indiquait que 63 % des Suédois voulaient que les immigrants retournent chez eux. Erik Mansson écrivit que les Suédois avaient une opinion bien arrêtée sur la politique d’immigration et d’asile, différente de l’opinion de ceux qui les gouvernent et qu’il y avait là une bombe à retardement. Le principal résultat de cet article fut son licenciement par le journal.

    Douglas Murray raconte sa rencontre avec un parlementaire allemand pour qui l’afflux des réfugiés se limite à une question de gestion bureaucratique. À part cela, accueillir 1 million de gens n’était pas un gros problème. D’ailleurs, d’après ce parlementaire, les réfugiés sont moins criminels que l’Allemand moyen. Lorsque Douglas Murray lui demanda pourquoi cette politique ne s’appliquait qu’aux Syriens et pas au reste du monde, le parlementaire lui dit que les flux avaient baissé et que, de toute façon, il refusait de répondre à une question purement théorique. Comme si ce flux s’était tari spontanément. Passer sous silence la fermeture des frontières et l’accord avec Erdogan permettait, écrit Douglas Murray, au parlementaire de ne pas s’écarter de sa rhétorique humanitaire.

    Les méfaits du déni

    Le déni creuse l’écart entre « les gens », comme dirait Jean-Luc Mélenchon, et les élites politiques et médiatiques. Les premiers savent que les élites leur mentent. Ils savent aussi ce qu’elles semblent ignorer : le nombre compte. Pour Douglas Murray, «  La radicalisation trouve ses origines dans une communauté particulière et tant que celle-ci s’accroît, la radicalisation fera de même ».« Les politiques européens ne peuvent admettre ce que chaque migrant traversant la méditerranée sait et que la plupart des Européens ont fini par comprendre : une fois en Europe, vous y restez. »

    Le déni, le mensonge venant d’en haut encouragent la radicalisation en bas. Il déresponsabilise aussi les migrants et les incite à plus d’audace. En octobre 2016, deux journaux allemands, Le Freitaget le Huffington Post Deutschland publiaient un article d’un jeune Syrien de 18 ans qui disait en avoir marre des Allemands en colère et des chômeurs racistes : « Nous, réfugiés, … ne voulons pas vivre dans le même pays que vous. Vous pouvez, et je pense que vous devriez, quitter l’Allemagne. L’Allemagne n’est pas faite pour vous. Pourquoi vivez-vous ici ?… Allez chercher une autre patrie. » Ce type d’arrogance est encouragé par des attitudes comme celles du président de district de Kassel qui, en octobre 2015, lors d’une réunion publique, déclara à ses concitoyens qui n’étaient pas d’accord avec l’accueil de 800 réfugiés, qu’ils étaient libres de quitter l’Allemagne. »

    RACE ET ANTIRACISME

    L’obsession de la race est partout, chez les politiques, dans le sport, à la télévision. Douglas Murray raconte ce qu’ont donné à Londres, les répercussions du mouvement américain « Black Lives Matter ». Les manifestants chantaient le slogan « Hands Up, Don’t Shoot » lors de manifestations encadrées par des policiers sans arme. On vit dans les rues de Londres un type armé d’une machette juché sur les épaules de trois autres. Dans Hyde Park, la manifestation se termina par un policier poignardé et quatre autres blessés.

    Douglas Murray s’inquiète du pouvoir pris par les associations antiracistes qui luttent contre les discriminations. Elles ont cherché à prendre de plus en plus d’influence et à gagner des sources de financement. Elles savaient bien que ce ne serait possible que si le problème n’était pas résolu. Ce qui a eu pour effet de faire croire que les discriminations s’étaient aggravées – et méritaient d’être plus vivement combattues – alors que les choses s’amélioraient.

    Michèle Tribalat Juillet 2017

    (A suivre : 4/4/)

    https://www.polemia.com/immigration-identite-et-islam-letrange-mort-de-leurope-vue-dangleterre-34/

  • ZOOM - Valérie Bugault / Jean Rémy : La démocratie à l'épreuve des faits

  • Budget de la défense : qui croyait qu'Emmanuel Macron respecterait sa promesse ?

    Tentative de synthèse d'un spécialiste des questions de défense :

    • tel que voté à l’automne 2016, [le budget de défense] était en hausse de 600 millions par rapport à celui de l’année précédente.
    • en début d’année, 2,7 milliards ont été « gelés » et non annulés.
    • aujourd’hui on annonce 850 millions en moins. Ces 850 millions ne font pas partie du budget initial de 2017, mais ils devaient venir financer les opérations extérieures et intérieures de l’année en cours, pour lesquels seuls 450 millions étaient inscrits au budget initial - sachant que les opex et opint devraient s’élever à 1,3 milliards cette année. Traditionnellement, cette complément provenait d’un financement interministériel (dont la défense prenait une part d’environ 18%) - cette année, il devrait donc être entièrement supporté par la Défense.
    • le ministère des Armées compte toujours sur les dégels des 2,7 milliards, desquels il faudra donc retirer ces 850 millions.
    • Résultat, en l’était actuel des choses : le budget 2017 ne devrait pas augmenter par rapport à celui 2016 et pourrait même légèrement baisser.

    Cela change de la campagne :

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    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Y a-t-il un vaccin contre l’immigration de masse ?

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    Minute-Vaccin-Immigration-252x350.jpgEn voilà une question qu’elle est bonne ! « Y’a-t-il un vaccin contre l’immigration de masse ? » titre en effet l’hebdomadaire Minute à la une de son numéro paru ce matin. Extrait.

    La petite phrase lancée au Sénat le 5 juillet par David Rachline, qui s’opposait au projet du ministre de la Santé, Agnès Buzyn, de presque quadrupler le nombre des vaccins obligatoires, a provoqué une polémique : « Vous êtes-vous demandé pourquoi les maladies disparues de notre sol depuis longtemps refaisaient surface ? Il faut avoir le courage de dire que l’immigration massive dans ce domaine est la meilleure piste de réponse », a dit le maire FN de Fréjus. Les profs de morale et les grandes consciences autoproclamées ont préféré nier l’évidence au nom des bons sentiments. « Contrairement à ce qu’affirme David Rachline, les experts attribuent la responsabilité du retour des maladies disparues, comme la rougeole (concernée par la réforme annoncée), à une couverture vaccinale insuffisante », dans un pays « champion du monde de la méfiance envers les vaccins », écrit par exemple un journaliste du site internet Huffington Post.

    Hasard : la Seine-Saint-Denis est la plus touchée…

    Or, les deux propositions ne s’excluent pas.

    Les pouvoirs publics en sont aujourd’hui réduits à recourir à la vaccination pour contrer des maladies – la rougeole, la syphilis, la coqueluche, la tuberculose, les hépatites, le sida, la gale – qui ont bel et bien été réintroduites en Europe (ou y connaissent un nouvel essor) à la faveur des grandes vagues de migration, d’origine africaine en particulier.

    La tuberculose, par exemple, responsable de plus de 84 000 décès en France en 1913, a été combattue avec suffisamment de succès pour que le vaccin (BCG) ait cessé d’être obligatoire en juillet 2007. Environ 5 000 nouveaux cas sont néanmoins recensés chaque année. En 2013, l’Institut national de Veille sanitaire (InVS) avait observé que 36 % des malades déclarés habitaient l’Ile-de-France, plus particulièrement Paris et la Seine-Saint-Denis. Les personnes d’origines étrangères étaient surreprésentées, et, parmi ces dernières, 62 % étaient nées en Afrique. […]

    En dépit des protestations que ses propos ont suscité le 5 juillet parmi les sénateurs, David Rachline n’a donc pas tort et l’on peut en effet considérer que l’extension de l’obligation de se faire vacciner à onze vaccins au lieu de trois est une conséquence – une de plus ! – de l’ouverture sans mesure des frontières européennes à l’immigration de masse. Avant d’imposer aux citoyens français de nouvelles contraintes, il conviendrait donc de fermer ces frontières et de reconduire chez eux les immigrés clandestins.

    Extrait d’un article d’Henri Langeau
    paru dans Minute n° 2830 daté du 12 juillet 2017

    https://fr.novopress.info/

  • Fresnes : la prison de la honte ? - Journal du mercredi 12 juillet 2017

  • Après sa nouvelle condamnation à de la prison ferme, Boris Le Lay réagit [Interview]

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    08/07/2017 – 06h45 Quimper (Breizh-Info.com) – Il cumule aujourd’hui pas loin de 6 années de prison ferme, uniquement pour des écrits jugés haineux ou diffamatoires sur Internet sur son site, breizatao.com : Boris le Lay, exilé politique, a écopé d’une nouvelle peine de prison de 32 mois ferme ce jeudi par le tribunal correctionnel de Quimper.

    Jugé en son absence, il a été reconnu coupable de nombreux délits comme « provocation à la discrimination, à la haine raciale et à la violence », « injures publiques et raciales » ou « menaces de mort ».

    Les médias qui relatent son parcours ou ses jugements n’ayant jamais pris la peine de le contacter et recueillir ses impressions, c’est ce que nous avons fait dans un entretien qu’il nous a accordé.

    Breizh-info.com : Quelle est votre réaction après cette nouvelle condamnation ? Si vous rentrez en France, ce sont 6 années de prison ferme qui vous attendent au total.

    Boris Le Lay : Au plan politique, je suis satisfait. Ce type de procès de Moscou est toujours infiniment plus dommageable pour ses initiateurs que pour ceux qu’il cible.

    C’est également une décision logique de la part du système socialiste – à ne pas confondre avec le Parti socialiste stricto sensu – et de son front politico-idéologique. Ce système et l’État qui le sert font face à des contradictions insurmontables, à l’instar de ce qu’ont traversé, il y a vingt cinq ans, les démocraties populaires du Bloc de l’Est communiste. Ce dont il est question, c’est de la crise du socialisme occidental et de son effondrement.

    En France, le régime est à l’agonie. Faute d’autorité, il doit compenser la chute spectaculaire de la confiance publique par une répression toujours accrue afin de maintenir le peuple sous contrôle. Toute fuite en avant répressive traduit un affaiblissement systémique. C’est très positif.

    Breizh-info.com :  Justement, comptez vous vous rendre à la justice française ? Et si non, pour quelles raisons ?

    Boris Le Lay : Il n’y a pas de « justice française ». Ce que vous qualifiez ainsi n’est que l’excroissance administrative d’un gouvernement qui la charge de réprimer l’opposition politique. Ce que cette administration peut proclamer n’offre aucun intérêt en soi puisque l’autorité dont elle se prévaut ne suscite plus que le mépris dans le cœur des masses.

    Ce qui importe se situe ailleurs. Le devoir de tout rebelle face à un système aussi inique et nihiliste est de résister. Je réitère ici ma conviction profonde : ce système entend détruire le caractère européen et chrétien du peuple breton mais aussi des populations françaises et de l’Europe entière. N’est-ce pas le nouveau président français, Emmanuel Macron, qui veut imposer l’immigration afro-islamique aux Polonais, Hongrois ou Slovaques sous peine de sanctions économiques ? Cette politique d’éradication par l’arme biologique qu’est l’immigration allogène, nous la subissons déjà de plein fouet et c’est ce qu’a magnifiquement rappelé le président Donald Trump dans son discours de Varsovie à l’adresse des Européens. Puisque je suis Breton, je dois donc agir pour que l’étendard de l’islam ne flotte pas sur la Bretagne et que notre culture ne soit pas anéantie.

    Vous parlez de « se rendre », donc de reddition, c’est-à-dire de capitulation. Tant que la volonté de mener la guerre existe, la guerre se poursuit. Ce serait parfaitement irrationnel pour moi que d’aider le régime dans sa basse besogne. Au contraire, nous devons agir partout, tout le temps pour conjurer la menace dont j’ai parlé. D’ici à 2050, la France sera majoritairement islamique. Les camps sont définis.

    Breizh-info.com : Connaissez vous d’autres cas en France de peines aussi lourdes pour des écrits ? 

    Boris Le Lay : Tous les systèmes socialistes, communistes et islamiques : Cuba, le Vietnam, la Chine populaire, la Turquie, l’Iran et bien sûr, les états socialistes ouest-européens. Le Vietnam prononce des peines de prison contre les blogueurs dont le discours déplaît à l’État ou au parti. La Turquie embastille des dizaines de milliers d’opposants. Notez d’ailleurs que si Erdogan et les Frères Musulmans ont accédé au pouvoir en 1999, il a fallu près de quinze ans pour que la répression donne à fond. C’est un processus qui nécessite du temps, processus dans lequel est entré le régime hexagonal.

    Les actions de la France, matrice historique du virus révolutionnaire, divergent par leur degré, non par leur nature. Les conditions objectives obligeront le régime à amplifier la répression. C’est une mécanique qui le dépasse.

    Breizh-info.com :  Vous considérez vous comme un exilé politique ?

    Boris Le Lay : C’est un constat factuel : je suis condamné pour des motifs exclusivement politiques et vis à l’étranger pour cette raison. Je ne suis pas le seul. Récemment, l’ancien policier Sébastien Jallamion a gagné la Suisse pour échapper à un sort identique pour avoir exprimé ses idées sur l’islamisme. Plutôt que d’être jeté dans une geôle républicaine, il a préféré s’exiler. Et je devrais encore évoquer le cas de ces centaines de milliers de Bretons ou de Français qui fuient leur pays face au chaos économique rampant, à l’islamisme, à la tiers-mondisation. Cette jeunesse autochtone sacrifiée par la génération criminelle de l’après-guerre : celle du Baby-Boom qui laissera un champ de ruines immense derrière elle.

    Vous n’en entendrez pas parler dans les colonnes de la presse d’Etat car ces opposants-là et ces exilés dérangent le gouvernement français et les laquais stipendiés qui lui servent de journalistes.

    Breizh-info.com : Comment expliquez vous cet acharnement judiciaire à votre égard ? Ne faite vous pas trop de provocation ?

    Boris Le Lay :  Quiconque agit avec un peu trop d’efficacité et d’audace contre lui doit être détruit. Comme tous les systèmes identiques avant lui, il commet l’erreur de présumer de ses forces. Il en devient arrogant. Il prend des risques de plus en plus inconsidérés en présumant de l’avenir. Ne parvenant plus à anéantir ses opposants, il perd de vue son objectif premier, qui est leur neutralisation, pour un objectif secondaire, la défense de son prestige. Il tend à adopter des réactions de plus en plus passionnelles et spectaculaires mais, en réalité, inefficaces.

    Par mon action et la réaction qu’elle engendre, je démontre que ce système n’est qu’une coquille vide gouverné par une bourgeoisie fossilisée faite d’idiots et de traîtres. Car à travers moi et d’autres, le système condamne symboliquement des millions de gens à une peine par procuration de la même ampleur. Ces gens en tirent les conclusions nécessaires, même s’ils n’en font pas état en place publique.

    L’actuel « consensus » est le même que celui qui prévalait dans les états communistes d’Europe de l’Est. En public, chacun tient le discours qui est attendu de lui : la régime républicain est célébré, les slogans creux du parti, à l’instar du « vivre ensemble », repris mollement. En privé, entouré de gens de confiance, tout le monde se moque du discours lénifiant d’un régime qui tente de maintenir sa légitimité par l’usage permanent du mensonge. Plus l’écart entre la réalité vécue au quotidien et les proclamations officielles se creuse, plus les responsables politiques sont moqués par les masses. C’est l’écroulement de la confiance publique qui, partout, s’insinue inexorablement. Un tel système s’écroule généralement du jour au lendemain, car tous ses fondements sont pourris depuis bien longtemps.

    Quand ce système se sera effondré dans l’opprobre et la honte, vous serez surpris du nombre de gens qui n’auront pas de mots assez durs à son endroit. Ceux-là même qui, aujourd’hui, font mine de le soutenir.

    Quant à la notion de provocation, je trouve qu’elle sied parfaitement aux tenants de ce système : a-t-on jamais vu une provocation aussi colossale que celle consistant à implanter, dans un pays ravagé par le chômage, le djihadisme et la criminalité ethnique, des millions de migrants clandestins jusque dans les plus petits villages ? N’est-ce pas une formidable provocation de la part de l’intelligentsia socialo-marxiste au pouvoir que de traquer les crèches dans les mairies puis de célébrer, du même mouvement et jusqu’à la présidence française, la fête islamique du « ramadan » ?

    Et puisque nous en sommes aux provocations, celle-ci : alors que je suis condamné avec une férocité toujours plus grande par des magistrats quimpérois ou brestois, comment se fait-il que le prédicateur salafiste de Brest puisse continuer d’opérer depuis sa mosquée le plus tranquillement du monde, avec l’appui du ministère de l’Intérieur français ?

    Nous sommes, nous autochtones de Bretagne, de France ou d’Europe, provoqués en permanence par des gouvernants, tenants de l’alliance avec l’islam. Je dis donc : combien de temps allons-nous accepter d’être provoqués de la sorte ?

    Propos recueillis par Yann Vallerie

    Crédit photo :  DR
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    http://www.breizh-info.com/2017/07/08/73568/boris-le-lay-prison-ferme-repression-dissidence

  • L’hypothèse Wauquiez, mais en même temps…

    Sonné par la l’élimination de François Fillon  dès le premier tour de la présidentielle,  par un fort recul du nombre de ses députés aux législatives,  miné par la scission entre  les constructifs clairement macronistes et les partisans d’une opposition plus clairement affichée, divisé par de profondes (irrémédiables?) divergences de ligne, de stratégie, d’idées, voire de valeurs, le parti Les Républicains entend lui aussi se rénover. En attendant, le  bureau politique de LR délibérait  aujourd’hui sur le sort de six de ses membres qui ont rallié Emmanuel Macron que ce soit en participant au gouvernement ( Gérald Darmanin,  Sébastien Lecornu , Bruno Le Maire, Edouard Philippe ) où en le soutenant  à l’assemblée ( Thierry Solère, Franck Riester…). Pour la petite histoire, sur les neuf membres de la commission de recours de LR que M.  Solère menaçait  de saisir en cas d’exclusion, trois sont des LR macronistes: Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu et le juppéiste Gilles Boyer, aujourd’hui conseiller politique du Premier ministre… Courage fuyons, les coucous macronistes n’ont finalement pas été exclus… voilà qui a le mérite de la clarté (?).  Des « ateliers de la refondation » ont été lancés le 5 juillet par l’actuel  président de LR,  Bernard Accoyer, poste provisoire qu’il entend abandonner au plus vite. Un congrès prochain (dont la date reste à fixer)  devrait désigner  le  futur patron de LR, et le moins que l’on puisse dire c’est que si le nom de Laurent Wauquiez, actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes,  est souvent évoqué, il ne fait pas l’unanimité  au sein des instances de ce parti. Les progressistes Xavier Bertrand (président des Hauts-de-France) et  Valérie Pécresse  (présidente de la région Ile-de-France) ayant renoncé à concourir par crainte d’une sévère déculottée, M. Wauquiez, qui vient de rencontrer successivement Nicolas Sarkozy et François Fillon,  espère l’emporter fort du soutien d’un courant droitier (Eric Ciotti, Brice Hortefeux, Thierry Mariani…) plutôt  en phase avec les aspirations de la base

    Le site du magazine Marianne fait état des manœuvres en cours d’un ex patron de l‘UMP qui n’a pas laissé de bons souvenirs, Jean-François Copé, pour bloquer l’ascension annoncée de Laurent Wauquiez qui, horresco referens, prendrait ses conseils depuis quelques années auprès du sulfureux Patrick Buisson. « J’ai en tête un mode d’organisation qui nous permettrait d’éviter l’éclatement. Nous pourrions avoir un directoire, avec un secrétaire général chargé de gérer le parti, expliquait (M. Copé, NDLR) pendant la campagne des législatives.  Sinon, Wauquiez fera son machin tout seul. Il montera un Tea Party avec Marion Maréchal-Le Pen, Sens commun et tous ces gens sympathiques » persiflait-il.

    M. Copé fait ici allusion bien sûr à l’entretien accordé en mai dernier par Marion à Valeurs actuelles: « Un profil comme Laurent Wauquiez change la donne. Mais il faut voir ce qu’il fera de ce pouvoir ! Si c’est pour avoir un nouveau Sarkozy, ce n’est pas utile. (…) Ce qui est sûr, c’est que, dans le paysage politique actuel à droite, il fait partie de ceux dont les déclarations laissent penser qu’on aurait des choses à se dire et à faire ensemble ».

    Partisan autoproclamé d’une droite décomplexée lors des primaires de la droite, Jean-François Copé  était en concurrence avec Laurent Wauquiez pour en être le héraut quand ce dernier a à son tour opéré un virage droitier, le nez sur les enquêtes d’opinion. Quelques années auparavant, en avril 2014, le maire de Meaux avait notamment éreinté le livre de M. Wauquiez « Europe : il faut tout changer » dans lequel ce dernier se prononçait  contre une  construction bruxelloise qui  « ne marche plus », plaidait pour un «protectionnisme» européen, un retour à une Europe des six, la sortie de l’espace Schengen

    « Laurent Wauquiez a des positionnements individuels parce que populistes », «il n’y aura pas de proposition démagogique à l’UMP »  (sic) affirmait alors M. Copé, expliquant que  les eurosceptiques de l’UMP, dont Henri Guaino et Laurent Wauquiez, étaient  «très minoritaires»….

    Minoritaires, ils le sont  nettement moins au sein de l’électorat traditionnel de la droite ce que refusent de voir avec une obstination assez confondante beaucoup de pontes de LR. Le site d‘ Europe 1 relayait hier les propos de  Arnaud Robinet, le maire de Reims, qui  criait au loup:  « On est en train de laisser la voie royale à la ligne dure Wauquiez-CiottiIls vont faire mourir le parti si Wauquiez devient président. Soit on a un candidat qui défend les valeurs libérales et humanistes et on combat face à Wauquiez, soit, il faudra avoir le courage de créer une nouvelle force politique de droite, libérale et humaniste ».

    Le site de l’Obs s’est d’ailleurs amusé à compiler tous les propos récents  des grandes consciences républicaines pointant le danger Wauquiez: « un retour à la ligne Buisson, celle qui nous a fait perdre en 2012. Celle qui résume la question sociale à l’unique question identitaire (…)  la tentation d’un rapprochement avec l’extrême droite. (Un départ de LR est possible)  si on ne s’y sent pas chez nous» (V. Pécresse); « Il court après l’extrême droite. Il le dit lui-même et même Marion Maréchal Le Pen se dit prête à travailler avec lui ! Je rappelle que l’UMP a été fondée en 2002, au lendemain de l’élection de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen. C’est dans notre pacte fondateur, dans notre ADN, l’opposition au FN » (X. Bertrand); « Sur un sujet aussi stratégique que cette élection présidentielle, (…) quelqu’un qui a proposé, alors qu’il pourrait être candidat à un avenir politique, le vote blanc, pour moi, il ne peut pas être notre leader. De deux choses l’une : ou on trouvera une autre solution, ou on ne sera pas dans le même parti » (J-P. Raffarin);  « Une tentation de se rapprocher de l’extrême droite » (Frank Riester); « La ligne identitaire de Laurent Wauquiez est mortifère. S’il faut que quelqu’un le dise, je serai celui-là » (G. Darmanin)…

    Comme souvent, le maire de Nice Christian Estrosi a apporté sa précieuse et intelligente contribution au débat:  «Je ne veux pas que l’on soit flou. Sans ça, ça veut dire que le pacte fondateur voulu par Jacques Chirac de l’UMP en 2002 pour pouvoir faire barrage en toutes circonstances au Front National et qu’il n’y ait pas la moindre porosité avec le Front National, va exploser purement et simplement et je ne veux pas que ce pacte explose.» C’est ce même Estrosi  opposé aujourd’hui  à l’exclusion des membres de LR qui soutiennent le nouveau gouvernement,  qui en mars  1998,  plaidait pour une alliance entre le RPR et le FN en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le même qui en juillet 2013  était attaqué par le député et  porte-parole du PS, Eduardo Rihan Cypel qui l’accusait  «(d’appeler)  carrément à des pogroms» pour avoir déclaré son intention de «  mater les Roms »… sacré Christian!

    Qu’est-il en fait reproché au Young Leader et membre  de la French American Foundation Laurent Wauquiez lui qui,  conscient de la séduction croissante exercée par l’opposition nationale  sur l’électorat de la droite, avait réclamé et obtenu de Jean-François Copé en 2013  la constitution d’un groupe de travail à l’UMP sur le FN »? En 2011, alors ministre des Affaires européennes, il appelait les « pro-européens (à repartir )  à l’offensive. Le fait de se laisser enfoncer par les bobards des eurosceptiques comme Mme (Marine) Le Pen et M. (Jean-Luc) Mélenchon, ça suffit !» . Mais en même temps  comme dirait M. Macron, il défendait  «  l’identité européenne (…). L’Europe, ce n’est pas une coquille creuse, c’est une communauté de valeurs, de grands personnages de l’Histoire, de grandes dates. Assumons cette identité». « On a honte de notre identité chrétienne? On a honte que l’Europe des clochers a été constitutive de notre identité européenne? ».

    En mars 2011, accueillant Nicolas Sarkozy au Puy-en Velay dont il était maire,  Laurent Wauquiez se félicitait du discours de ce dernier (concocté par Patrick Buisson):  la France doit « assumer son identité, son histoire et ses racines chrétiennes.» Mais en  même temps, il prenait bien soin de déclarer  sa volonté de lutter  contre les discriminations, affirmait   avoir « beaucoup œuvré pour (…)  accompagner la construction (de deux mosquées) », se disait  «très attentif au respect de la diversité religieuse», mettant  sur un même plan la religion autochtone de notre pays et l’islam.

    En janvier 2015, il était  secrétaire général de l’UMP, Laurent Wauquiez avait approuvé  que son parti condamne le refus de la majorité présidentielle et des forces de gauche d’accueillir le FN au nombre des formations qui avaient défilé à Paris  après l’attentat contre Charlie hebdo.  Mais en même temps,lors des cantonales de 2011, comme lors des législatives de 2012, il était de ceux qui comme Jean-Louis Borloo, Hervé Morin, Dominique de Villepin, François Bayrou,  François Fillon, Alain Juppé, Roselyne Bachelot,  Chantal Jouano,  Nathalie Kosciusko-Morizet ou  Valérie Pécresse  contestaient la stratégie de «droite décomplexée »,  la doctrine du «ni ni », prônée officiellement par Sarkozy, au profit d’un appel à voter clairement en faveur de la gauche contre les candidats nationaux. 

    Mais en même temps, pratiquement le seul au sein de LR,  il a refusé d’appeler à voter Macron au second tour de la présidentielle,  et depuis qu’il est élu à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes, il a multiplié les signaux en direction de l’électorat national, patriote, souverainiste. Notre ami Christophe Boudot constatant la reprise de plusieurs propositions frontistes par M. Wauquiez et s’adressant à lui dans l’hémicycle régional le 29 juin l’a dit sans ambages, mais non sans une pointe d’ironie: « Vous faites du FN sans le savoir».  « Votre action à la tête de la région valide avec pertinence le combat du Front National !  ».

    Mais en même temps, Laurent Wauquiez affirmait sur l’antenne de BFMTV le 21 juin son refus de s’émanciper des mots d’ordre de la gauche et de la droite cosmopolites,  des interdits, des tabous fixés par le Système:  « Jamais, jamais d’alliance avec les Le Pen, ni de compromis avec le Front National  (…) Je réponds avec une limpidité totale: il n’y a pas d’alliance avec madame Le Pen. Ni plus, ni moins. Je ne peux pas être plus clair.»

    Certains pourraient penser qu’il n’est pas nécessaire de s’allier avec Le Pen pour faire du lepénisme, ou avec le FN pour appliquer une politique frontiste. Que la  diabolisation persistante et qui aurait toujours une certaine efficacité sur toute une frange de l’électorat des noms FN et Le Pen pourrait légitimement conduire à contourner l’obstacle tout en en reprenant les idées (qui après tout appartiennent à tous). M. Wauquiez comme d’autres acteurs attentifs des évolutions de la société, sait parfaitement que les fondamentaux défendus par l’opposition nationale sont  souvent majoritaires dans l’opinion que ce soit sur l’immigration, l’insécurité, la défense des valeurs traditionnelles, de la famille, de la culture française, la lutte contre le fiscalisme… Au-delà même de l’étiquette et du contenant, l’important n’est-il pas de porter les idées nationales, le contenu au pouvoir?

     Pour autant, il ne faut pas se bercer d’illusions affirme Bruno Gollnisch. Il est légitime, petite parenthèse, de réfléchir à l’opportunité, aux avantages (ou non) d’un changement du nom du FN. Mais il faut bien comprendre que la cause véritable de la  diabolisation par la Caste du FN ou des Le Pen prend justement sa source dans les valeurs, le programme dont ils sont les promoteurs, les défenseurs et qu’ils sont, right or wrong, identifiés comme tels par les Français.

    Un nouveau parti, une nouvelle  personnalité qui défendrait demain l’identité et  la souveraineté nationales , le refus du  mondialisme, de l’idéologie sans-frontiériste, marchande et hors-sol subirait elle aussi le même tir de barrage, les mêmes procès en sorcellerie de la part des élites dominantes. Et il faut les épaules pour ramer à contre-flots, résister au pilonnage, ne pas plier sous  la pression;  ce courage là n’est pas donné à tout le monde…

    Rappelons nous aussi  du soutien médiatique dont  bénéficiait en Europe  il y a sept ans le Hongrois  Viktor Orban, décrit comme un parfait modéré et son parti de droite conservatrice tout à fait classique, le Fidesz. Ils étaient célébrés  alors comme les meilleurs remparts démocratiques contre les affreux du parti Jobbik. Aujourd’hui,  le Premier ministre de la Hongrie est désigné  à la vindicte,  accusé de tous les maux, de toutes les tares fascistoïdes   par les bruxellois,  les officines mondialistes, pour  son refus de se plier notamment  aux avancées sociétales libérales-libertaires et aux oukases immigrationnistes. Comparaison n’est pas (toujours) raison, mais les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

    https://gollnisch.com/2017/07/11/lhypothese-wauquiez-meme-temps/

  • Immigration, identité et islam: l’étrange mort de l’Europe, vue d’Angleterre (2/4)

    2 « BIG OTHER » : L’EXALTATION DES AUTRES

    La démographe et essayiste Michèle Tribalat présente ici les thèses de Douglas Murray sur l’exaltation des autres. Une thèse a déjà remarquablement été présentée sous forme littéraire par Jean Raspail dans sa préface à la réédition du Camp des Saints. Polémia

    Le pendant à l’autodénigrement et à la culpabilité européenne est l’exaltation de l’Autre, même dans les circonstances les plus invraisemblables. Le multiculturalisme, qui fait une place particulière aux cultures apportées par les migrants, s’il est vu comme LA seule solution au problème posé par l’immigration massive, a l’avantage de tenir à distance les prétentions hégémoniques des cultures européennes, dont il faut toujours se méfier.

    Afin de devenir vraiment multiculturels, les pays européens ont insisté sur leurs mauvais côtés, exaltant par ailleurs les apports extérieurs : « Changer le passé pour qu’il s’adapte aux réalités présentes ».

    C’est particulièrement vrai avec l’islam. Plus la réalité faisait douter de la « religion de paix et de tolérance », plus on vanta les mérites passés des civilisations islamiques, notamment du temps de l’occupation du sud de l’Espagne présentée comme l’exemple même d’une société multiculturelle harmonieuse et heureuse !  Embellir le passé pour se donner des raisons d’espérer.

    En 2010, une exposition londonienne, « 1001 Islamic Inventions », faisait l’inventaire de tout ce que le monde islamique avait apporté à l’Occident, c’est-à-dire à peu près tout.

    Quelle chance pour les musulmans d’avoir une civilisation pareille ! Tout plutôt que la civilisation européenne. La Suède, à ce petit jeu, gagne le pompon.

    Douglas Murray raconte que la ministre suédoise de l’intégration, Mona Sahlin, déclara en 2004, dans une mosquée kurde, que beaucoup de Suédois étaient jaloux des Kurdes parce qu’ils possèdent une culture riche et unificatrice quand les Suédois n’ont que des choses ridicules telles que le fête de la Nuit de la Saint-Jean.

    Quand il fut demandé à Lise Bergh, la secrétaire d’État spécialisée sur les droits de l’homme, l’inclusion…, si cela valait le coup de préserver la culture suédoise, elle répondit : « Bon, qu’est-ce que la culture suédoise ? Et avec ça je pense que j’ai répondu à votre question. » Mais, nous dit Douglas Murray, généralement, ce type de question est soigneusement évité en Europe, en raison des difficultés sous-jacentes : « Quelles parts de leur culture les Européens devraient-ils abandonner volontairement ? Qu’est-ce qu’ils y gagneraient et à quelle échéance ? »

    En 2015, Ingrid Lomfors, la patronne de l’équivalent suédois du Mémorial de la Shoah, déclarait lors d’une conférence en faveur de la politique du gouvernement « Sweden together », en présence du roi et de la reine, que l’immigration en Suède n’avait rien de neuf, que tout le monde était un migrant et que la culture suédoise n’existait pas. Le soir du 24 décembre 2014, le tout juste ex-Premier ministre de Suède, Fredrik Reinfeldt, déclarait à la télévision que les Suédois étaient sans intérêt et que les frontières étaient des constructions fictives.

    Mais l’Allemagne pratique aussi, à l’excès, ce souci de l’Autre. Après l’attaque du train en Allemagne en juillet 2016, il s’est trouvé une parlementaire allemande du Parti vert pour demander pourquoi la police avait tué l’attaquant au lieu de le blesser.

    LA CRISE MIGRATOIRE DE 2015

    Douglas Murray, qui s’est rendu dans de nombreux points chauds, revient longuement sur cette crise migratoire. Sans entrer dans le détail, relevons un fait qui m’a frappé moi aussi : le rapport de masculinité élevé. On a su très vite qu’il s’agissait dans une grande majorité de jeunes hommes, y compris parmi les mineurs. Outre que cette arrivée de jeunes hommes et adolescents a modifié de façon visible le sex-ratio en Suède, on aurait pu se demander quel péril guettait les filles restées au pays. Pourquoi les familles étaient-elles si pressées de sauver leurs garçons et pas leurs filles ?

    Les mesures prises pour sauver les étrangers en mer, au plus près des côtes libyennes ont été vite connues et intégrées par les passeurs, pour accélérer leur business et empiler toujours plus de migrants dans des embarcations dangereuses. L’information circule à grande vitesse, comme ce fut le cas avec les déclarations d’Angela Merkel ne fixant aucune limite au nombre d’étrangers qu’elle était prête à accueillir.

    Le racisme dont les Européens s’enorgueillissent d’être les vrais coupables, n’épargne pas les frêles embarcations sur lesquelles sont entassés les migrants. Ce sont les Subsahariens qui sont mis aux endroits les plus périlleux et sont les premiers à se noyer. Des chrétiens ont été battus et jetés à la mer lorsque les autres passagers ont su qu’ils étaient chrétiens.

    La traite est impitoyable. Les passeurs n’hésitent pas à envoyer des vidéos mettant en scène les abus et les tortures de migrants, via leurs Smartphones, à destination des familles pour recueillir plus d’argent. L’identification des migrants est très difficile et le rythme des arrivées ne permet pas une vérification approfondie. Beaucoup arrivent sans papiers. Ceux qui débarquaient à Lesbos connaissaient le prix du taxi pour Moria. Et, à Malmö, c’est dans les poubelles en ville que l’on retrouvait nombre de papiers d’identité abandonnés.

    L’exaltation suscitée par la crise migratoire de 2015 chez certains gouvernants, et tout particulièrement Mme Merkel, a conduit à certains retournements. En 2010, elle déclarait que le multikluti ne fonctionnait pas, mais en 2015, elle insistait sur le fait que tout allait bien se passer et que ce qui avait échoué par le passé avec des flux moins volumineux, allait réussir cette fois !

    Michèle Tribalat juillet 2017

    (A suivre : 3/4, 4/4)

    https://www.polemia.com/immigration-identite-et-islam-letrange-mort-de-leurope-vue-dangleterre-24/