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  • La Patrie, aux grands hommes reconnaissante

    Bernard Plouvier

    Certes, la grandissime Simone ne sera nullement la première femme à être panthéonisée, mais elle sera la première à y entrer avec la dépouille de son mari, pour complaire aux exigences familiales et personnelles (on est modeste ou on ne l’est pas). 

    Une panthéonisation n’est toutefois pas un gage de reconnaissance durable de la Nation. Le premier quidam défunt à avoir été admis, le 4 avril 1791, en l’église Sainte-Geneviève, non encore achevée à l’époque, le sieur Honoré Riquetti, ci-devant comte de Mirabeau (et superbe canaille incestueuse, en plus d’avoir été escroc, plagiaire, flambeur, écrivain pornographique, coureur de dot et pilier de bourdeaux – comme l’on disait à l’époque), en fut chassé ignominieusement le 21 septembre 1794… le jour même où l’on y amenait, en grande pompe patriotique, la dépouille de Jean-Paul Marat, que l’on chassera le 26 février 1796.

    Sur les sept premières panthéonisations de la période révolutionnaire, soit de 1791 à 1799, seule la dépouille de René Descartes (N°4) ne fut pas sortie, à la différence, outre les sieurs Mirabeau et Marat déjà envisagés, de messieurs Arouet-« Voltaire », Le Peletier de Saint-Fargeau, Jean-Jacques Rousseau et du général comte de Dampierre tué à l’ennemi… et les quatre autres admissions votées par les pitres sanguinaires de la Convention Nationale (variante, au choix : les héros des années 1792-95) ne furent jamais réalisées (il s’agissait de deux adolescents et deux hommes tués à l’ennemi : Nicolas Beaurepaire, Joseph Viala et Joseph Bara, enfin le député Claude Fabre, représentant de l’Hérault).

    Très intelligemment, en effet, après les bacchanales et les turlupinades de l’An II, les conventionnels de bon sens avaient fait voter, le 8 février 1795, un décret exigeant un délai de dix années après la mort d’un citoyen réputé « grand homme » avant d’admettre sa dépouille à l’honneur patriotique par excellence.

    Nul ne peut en effet prévoir l’évolution, si changeante, des us et coutumes politiques, ni celle des critères d’admission et d’exclusion. Napoléon Ier, toujours pressé, annula l’un des rares décrets sensés des conventionnels et fit entrer 43 hommes (dont 18 militaires) durant son règne.

    Notre nouveau Président, fortement sollicité par une communauté parfois réputée avide de distinctions, n’a pas eu la sagesse d’attendre avant de panthéoniser le couple Veil. Qui sait si, dans dix ou quinze ans, un gouvernement populiste ne chassera pas la dépouille de « Simone du déclin nataliste », la grande pourvoyeuse des morts fœtales par convenance maternelle ?

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  • Le nouveau numéro (n°72) de Terre et peuple magazine est paru

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  • Immigration, identité et islam: l’étrange mort de l’Europe, vue d’Angleterre (1/4)

    Voici une série d’articles reprenant une recension du livre de Douglas Murray sur « The strange death of Europe : immigtration, identity and islam », paru chez Bloomsbury Continuum, 2017, 352 p. Un essai qui connaît un grand succès en Grande Bretagne. Tout comme le livre de Thilo Sarazin « L’Allemagne disparaît » en avait connu un outre Rhin : https://www.polemia.com/lallemagne-disparait-de-thilo-sarrazin/.

    Le texte est paru dans son intégralité sur le blog de la démographe dissidente Michèle Tribalat http://www.micheletribalat.fr/435549315.
    Michèle Tribalat est une démographe française, chercheuse à l’Institut national d’études démographiques.

    Polémia le publie en quatre parties précédées d’une présentation générale :

    -Le culpabilisme occidental.
    -« Big other » : l’exaltation des autres.
    -Les nouveaux dissidents
    -Des sociétés modernes épuisées.
    Polémia

    Dans ce livre, Douglas Murray analyse la situation actuelle de l’Europe dont son attitude à l’égard des migrations n’est que l’un des symptômes d’une fatigue d’être et d’un refus de persévérer dans son être. Advienne que pourra ! « Le Monde arrive en Europe précisément au moment où l’Europe a perdu de vue ce qu’elle est ». Ce qui aurait pu réussir dans une Europe sûre et fière d’elle-même, ne le peut pas dans une Europe blasée et finissante. L’Europe exalte aujourd’hui le respect, la tolérance et la diversité. Toutes les cultures sont les bienvenues sauf la sienne. « C’est comme si certains des fondements les plus indiscutables de la civilisation occidentale devenaient négociables… comme si le passé était à prendre », nous dit Douglas Murray.

    Seuls semblent échapper à celle langueur morbide et masochiste les anciens pays de la sphère soviétique. Peut-être que l’expérience totalitaire si proche les a vaccinés contre l’oubli de soi. Ils ont retrouvé leur identité et ne sont pas prêts à y renoncer. Peut-être gardent-ils le sens d’une cohésion nationale qui leur a permis d’émerger de la tutelle soviétique, dont les Européens de l’Ouest n’ont gardé qu’un vague souvenir. Peut-être ont-ils échappé au complexe de culpabilité dont l’Europe de l’Ouest se délecte et sont-ils trop contents d’avoir survécu au soviétisme pour se voir voler leur destin. Cette attitude classée à droite par l’Europe occidentale est vue, à l’Est, comme une attitude de survie, y compris à gauche comme en témoigne Robert Fico, le Premier ministre de gauche slovaque : «  j’ai le sentiment que, nous, en Europe, sommes en train de commettre un suicide rituel… L’islam n’a pas sa place en Slovaquie. Les migrants changent l’identité de notre pays. Nous ne voulons pas que l’identité de notre pays change. » (2016)

    1-Le culpabilisme européen

    La démographe et essayiste Michèle Tribalat présente ici les thèses de Douglas Murray sur le culpabilisme européen. Polémia

    LA COMPLAISANCE DES EUROPÉENS DANS LA DÉTESTATION DE SOI

    Il y a un orgueil à se présenter comme les seuls vraiment méchants de la planète. Tout ce qui arrive, l’Europe en est responsable directement ou indirectement. Comme avant lui Pascal Bruckner, Douglas Murray brocarde l’auto-intoxication des Européens à la repentance. Les gens s’en imbibent, nous dit-il, parce qu’ils aiment ça. Ça leur procure élévation et exaltation. Ça leur donne de l’importance. Supportant tout le mal, la mission de rédemption de l’humanité leur revient.

    Ils s’autoproclament les représentants des vivants et des morts. Douglas Murray cite le cas d’Andrews Hawkins, un directeur de théâtre britannique qui, en 2006, au mi-temps de sa vie, se découvrit être le descendant d’un marchand d’esclaves du 16e siècle. Pour se laver de la faute de son aïeul, il participa, avec d’autres dans le même cas originaires de divers pays, à une manifestation organisée dans le stade de Banjul en Gambie. Les participants enchainés, qui portaient des tee-shirts sur lesquels était inscrit « So Sorry », pleurèrent à genoux, s’excusèrent, avant d’être libérés de leurs chaines par  le vice-président  gambien.

    « Happy end », mais cette manie occidentale de l’auto-flagellation, si elle procure un sentiment pervers d’accomplissement, inspire du mépris à ceux qui n’en souffrent pas et les incitent à en jouer et à se dédouaner de leurs mauvaises actions. Pourquoi disputer aux Occidentaux ce mauvais rôle. Douglas Murray raconte une blague de Yasser Arafat qui fit bien rire l’assistance, alors qu’on lui annonçait l’arrivée d’une délégation américaine. Un journaliste présent lui demanda ce que venaient faire les Américains. Arafat lui répondit que la délégation américaine passait par là à l’occasion d’une tournée d’excuses à propos des croisades !

    Cette attitude occidentale facilite le report sur les pays occidentaux de la responsabilité de crimes dont ils sont les victimes. Ce fut le cas avec le 11 septembre. Les thèses négationnistes fleurirent, alors qu’on se demandait aux États-Unis qu’est-ce qu’on avait bien pu faire pour mériter cela.

    Cette exclusivité dans le mal que les Occidentaux s’arrogent ruissèle jusques et y compris au niveau individuel. Après avoir été violé chez lui par un Somalien en avril 2016, un politicien norvégien, Karsten Nordal Hauken, exprima dans la presse la culpabilité qui était la sienne d’avoir privé ce pauvre Somalien, en le dénonçant, de sa vie en Norvège et renvoyé ainsi à un avenir incertain en Somalie. Comme l’explique Douglas Murray, si les masochistes ont toujours existé, célébrer une telle attitude comme une vertu est la recette pour fabriquer « une forte concentration de masochistes ». « Seuls les Européens sont contents de s’auto-dénigrer sur un marché international de sadiques ».

    Les dirigeants les moins fréquentables sont tellement habitués à notre autodénigrement qu’ils y voient un encouragement. En septembre 2015, le président Rouhani a eu le culot de faire la leçon aux Hongrois sur leur manque de générosité dans la crise des réfugiés. Que dire alors de la richissime Arabie saoudite qui a refusé de prêter les 100 000 tentes climatisées qui servent habituellement lors du pèlerinage et n’a accueilli aucun Syrien, alors qu’elle offrait de construire une mosquée en Allemagne ?

    La posture du salaud éternel, dans laquelle se complait l’Europe, la désarme complètement pour comprendre les assauts de violence dont elle fait l’objet et fonctionne comme une incitation.

    LA CULPABILILITÉ OCCIDENTALE

    Beaucoup d’Européens, ce fut le cas d’Angela Merkel, ont cru voir, dans la crise migratoire de 2015, une mise au défi de laver le passé : « Le monde voit dans l’Allemagne une terre d’espoir et d’opportunités. Et ce ne fut pas toujours le cas » (A. Merkel, 31 août 2015). N’était-ce pas là l’occasion d’une rédemption de l’Allemagne qu’il ne fallait pas manquer ?  Douglas Murray décrit ces comités d’accueils enthousiastes qui ressemblaient à ceux que l’on réservait jusque-là aux équipes de football victorieuses ou à des combattants rentrant de la guerre. Les analogies avec la période nazie fabriquent à peu de frais des héros. Lorsque la crise migratoire de 2015 survient il n’y a pas de frontière entre le Danemark et la Suède. Il suffisait donc de prendre le train pour passer d’un pays à l’autre. Pourtant, il s’est trouvé une jeune politicienne danoise de 24 ans – Annika Hom Nielsen – pour transporter à bord de son yacht (*), en écho à l’évacuation des juifs en 1943, des migrants qui préféraient la Suède au Danemark mais qui, pourtant, ne risquaient pas leur vie en restant au Danemark.

    Si beaucoup de pays expient l’expérience nazie, d’autres expient leur passé colonial. C’est ainsi que l’Australie a instauré le « National Sorry Day » en 1998. En 2008, les excuses du Premier ministre Kevin Rudd aux aborigènes furent suivies de celles du Premier ministre canadien aux peuples indigènes. Aux États-Unis, plusieurs villes américaines ont rebaptisé « Colombus Day » en « Indigenous People Day ». Comme l’écrit Douglas Murray, il n’y a rien de mal à faire des excuses, même si tous ceux à qui elles s’adressent sont morts. Mais, cette célébration de la culpabilité « transforme les sentiments patriotiques en honte ou à tout le moins, en sentiments profondément mitigés ».

    GÉNÉRALISATION ET ESSENTIALISATION : DES CRIMES TYPIQUEMENT EUROPÉENS

    Si l’Europe doit expier ses crimes passés, pourquoi ne pas exiger de même de la Turquie ? Si la diversité est si extraordinaire, pourquoi la réserver à l’Europe et ne pas l’imposer à, disons, l’Arabie saoudite ? Où sont les démonstrations de culpabilité des Mongols pour la cruauté de leurs ascendants ?

    « il y a peu de crimes intellectuels en Europe pires que la généralisation et l’essentialisation d’un autre groupe dans le monde».  Mais le contraire n’est pas vrai. Il n’y a rien de mal à généraliser les pathologies européennes, et les Européens ne s’en privent pas eux-mêmes.

    Michèle Tribalat  Juillet 2017

    (A suivre : 2/4, 3/4, 4/4)

    https://www.polemia.com/immigration-identite-et-islam-letrange-mort-de-leurope-vue-dangleterre-14/

  • Defend Europe – Entretien avec Clément Galant de Génération identitaire

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    Cet entretien avec Clément Galant, de Génération identitaire, est paru dans l’hebdomadaire Minute daté du 5 juillet dernier. Le navire de l’opération Defend Europe n’avait pas encore pris la mer. Nous le publions dans son intégralité, ainsi que la présentation qui en était faite par Minute :

    Chaque jour, des milliers d’Africains ou d’Orientaux s’entassent sur des embarcations de fortune pour traverser la Méditerranée. Chaque jour, des organisations dites « humanitaires » les aident à gagner l’Europe. Pas une fois le sujet n’a été abordé durant l’élection présidentielle française. Pas une fois il n’a été dit que les masses immenses d’une Afrique qui déborde étaient, elles aussi, en marche…

    Face aux flots montants des peuples du Sud, Génération identitaire a décidé d’agir. Concrètement. Sans financement public. Sans dons des grandes entreprises. Sans appui des grands partis de droite. A la mi-juillet, un navire quittera un port d’Europe [il est désormais en mer, Ndlr] avec à son bord un équipage composé de Français, d’Italiens, d’Allemands et d’Autrichiens. Cap au Sud, vers les côtes de Libye. Objectif : détruire les embarcations des passeurs et, le cas échéant, ramener les migrants à leur point de départ. Clément Galant, un des responsables de l’opération, nous en dit plus.

    « Minute » : Le 12 mai dernier, Génération identitaire intervenait dans le port sicilien de Catane pour bloquer l’accostage d’un navire chargé de migrants. C’était déjà une opération risquée. Mais votre projet de louer un navire et d’aller sur les côtes de Libye, est-ce que n’est pas tout simplement imprudent, pour ne pas dire fou ?

    Clément Galant : C’est notre époque qui est folle. Les événements s’accélèrent. Des millions de non-Européens sont déjà installés en Europe. Des millions d’autres sont en marche. Les Etats européens de l’Ouest ne font rien ou plutôt, sous couvert d’humanitarisme, prêtent la main à cette invasion. Alors que faire ? Un tract ? Une manif ? Écrire à son nouveau député ? Attendre 2022 ?

    Nous, à Génération Identitaire, sommes de ceux qui pensons que l’exemple peut devenir la règle, que les choses ne dépendent que de nous. Encore faut-il s’engager. Sommes-nous plus sots que les organisations de gauche comme SOS Méditerranée qui a un bateau pour récupérer les migrants ? Moins riches, moins appuyés par les grandes entreprises, certainement. Mais pas moins organisés, pas moins capables et sans aucun doute beaucoup plus déterminés.

    Alors c’est ce que nous nous sommes dits. Il faut aller là-bas, sur place. Il faut répliquer. A partir de là, quand on sait ce qu’on veut, quand on met en adéquation son idéal avec une solution, un objectif, tout devient simple.

    « Nous voulons que les flux s’inversent »

    Concrètement d’où sort ce bateau ? Et l’équipage ?

    Il y a des milliers de navires à louer. C’est ce que nous avons fait. L’extrême gauche allemande, qui est une force de police auxiliaire de madame Merkel, a tenté de faire pression sur son propriétaire pour faire capoter la transaction. Ils ont échoué. Nous disposons donc d’un chalutier d’une quarantaine de mètres. Il est loué avec son capitaine (voir photo).

    Mais nous embarquons également avec deux autres capitaines, appartenant eux au mouvement identitaire en Italie et en Autriche. L’équipage se compose donc de professionnels de la mer mais aussi de la communication ainsi que de militants sélectionnés venus de France et d’Allemagne.

    Quand partez-vous ?

    D’ici deux à trois semaines, d’un port dont nous tairons le nom pour des raisons de sécurité. Nous allons quadriller la zone de transit empruntée par les migrants et les ONG qui se situe entre la Libye et l’Italie. Nous irons également dans un port de Libye afin de prendre officiellement contact avec les gardes-côtes et étudier comment nous pouvons nous coordonner.

    La première mission durera environ un mois. Ensuite, tout dépendra du soutien financier que nous aurons reçu.

    Que ferez-vous si vous croisez des embarcations de migrants ?

    Deux solutions. Soient celles-ci sont pleines et nous alerterons les gardes-côtes libyens afin qu’ils puissent les récupérer et les ramener à leur point de départ.

    Soit les embarcations ont déjà été abandonnées car leurs occupants ont été récupérés pour être transférés en Europe par les pseudo humanitaires ou par les militaires, alors nous coulerons ces embarcations afin qu’elles ne puissent plus servir. Il faut savoir, en effet, que les passeurs viennent les récupérer pour les réutiliser. Les couler est conforme aux lois maritimes.

    Nous nous sommes renseignés sur nos droits et sur nos devoirs une fois en mer.

    Nous mènerons notre mission dans un esprit pacifique mais ferme. Notre détermination est totale. Nous ne partons pas en croisière. Nous voulons que les flux s’inversent.

    Utopique avec un seul navire ? Il faut un début à tout.

    Criminels contre l’Europe et contre l’Afrique

    Les ONG qui récupèrent les migrants en mer disposent de bien plus gros moyens que vous. Le match est inégal, non ?

    Ces organisations sont les complices des passeurs de Libye. Elles sont aussi les sous-traitantes des Etats européens qui ensuite vont loger, soigner, vêtir, entretenir ces migrants. Pour certains, il faudra également les nourrir en prison. Les « humanitaires » n’ont jamais une seule seconde en tête que sur 1 000 migrants qu’ils embarquent, un, dix ou trente voleront, violeront, tueront.

    Ces gens portent une terrible responsabilité dans la mort ou les souffrances de milliers d’Africains. Nous ferons tout pour qu’un jour ces groupes soient interdits et leurs dirigeants jugés. Criminels contre l’Europe, criminels contre l’Afrique. La misère africaine leur permet d’assouvir leurs pulsions ethnomasochistes.

    Nous voulons, comme l’a fait l’Australie avec son programme « No Way » – « Pas d’issue » – fermer cette autoroute mortifère qu’est la Méditerranée. En protégeant l’Europe, nous sauvons des vies sur les deux rives de la Méditerranée. Les humanitaires ne peuvent en dire autant.

    propos recueillis par Philippe Martin

    Pour financer l’opération « Defend Europe », une seule adresse :
    http://www.defend-europe.org

    Entretien paru dans Minute n° 2829 du 5 juillet 2017

  • Notre meilleur ennemi

    par Louis-Joseph Delanglade

    C’est une tradition : la presse française vit au rythme des vacances scolaires et les grands médias changent de visage pendant la période estivale. Les grands et les moins grands puisque même le blog Lafautearousseau est concerné. Mais avant les vacances, le bilan. On nous a parfois fait le reproche de trop nous intéresser à un certain média, en privilégiant ses chroniques et analyses. Mais comment faire autrement ? France Inter (c’est de cette station qu’il s’agit) présente un double intérêt : radio du service public, financée par nos deniers à tous et dont on est donc en droit d’attendre un maximum d’objectivité et de (re)tenue ; radio très écoutée, notamment dans la tranche horaire 7h-9h, durant laquelle M. Cohen et sa bande auront sévi de 2010 à 2017, dans une matinale largement plébiscitée par près de quatre millions d’auditeurs (enquête Médiamétrie, fin 2016). Résultat qui s’explique certainement par la bonne facture de ces deux heures d’information, construites de façon cohérente, agrémentées d’analyses et de chroniques qui balaient le spectre de l’actualité, faisant place à des personnalités invitées auxquelles les auditeurs peuvent s’adresser en direct.

    Mais cette matinale a (forcément) ses défauts et ses dangers. Son grand défaut est sans doute l’intérêt douteux que représentent les interventions de deux ou trois personnes, très minoritaires, convenons-en, en temps d’antenne. Discrimination positive oblige, il s’agit de Mmes Salamé et Vanhoenacker. Mme Salamé procède à 7h50 à une sorte d’interrogatoire (c’est le terme qui convient) d’où ressortent le plus souvent sa propre inculture et une agressivité verbale qui confine au manque d’éducation. Lui succède l’humoriste-en-chef, Mme Vanhoenacker, sorte de péronnelle excitée et insupportable, dont la seule qualité est sans doute d’être belge ; à elle et aux autre prétendus humoristes (un par jour peu avant neuf heures pour « conclure » - mais oui ! -  l’émission) qui font surtout rire la coterie du studio, s’applique parfaitement le jugement de M. Grozdanovitch (Le génie de la bêtise) : « un rire malin - la plupart du temps fondé sur la transgression des règles de la simple courtoisie et sur une certaine méchanceté mondaine - au service d’une seule cause : renforcer la doxa en place. » 

    Car, et là est le danger, MM. Cohen, Legrand, Guetta et consorts sont au service de la doxa. Nulle voix discordante chez ces anciens militants politiques de gauche, aujourd’hui militants-journalistes : on croit en la république démocratique, on défend le multiculturalisme et l’immigrationnisme, on marche au pas vers l’oméga euro-mondialiste. Et surtout on est entre soi et on sait ce que l’on se doit. M. Onfray leur avait fait, en direct, le reproche d’avoir « privatisé » jusqu’à la chaîne elle-même. M. Orsenna vient de souligner (matinale du vendredi 8) avec humour, et cette fois c’en est, qu’y règne même l’esprit courtisan, dénoncé par La Fontaine et omniprésent dans le monde politique et médiatique. On y attend quelques changements à la rentrée, notamment le  remplacement de M. Cohen, parti faire sa pelote à Europe 1. On n’a aucune raison de penser que quoi que ce soit changera dans le fond. A quelque chose malheur est bon : nous garderons notre meilleur ennemi.

    http://lafautearousseau.hautetfort.com/

  • Va-t-on passer rapidement des émeutes urbaines à la guérilla urbaine ?

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    Voilà une liste non exhaustive d’attaques contre les forces de l’ordre dont s’est fait l’écho la presse régionale ces trois derniers mois :
    – Le Bien public, 22 mai, Dijon : « Il était 17 h 30 environ, après la parade « Métisse » qui, de l’aveu même de la police, s’était bien déroulée, lorsqu’un jeune homme a été repéré circulant sur un scooter, sans porter de casque. La brigade anticriminalité présente sur place a voulu contrôler le jeune habitant du quartier, mais celui-ci aurait refusé d’obtempérer et a accéléré, s’enfuyant sur l’avenue du Lac. Au moment où les policiers rattrapaient le contrevenant, ils étaient caillassés par un groupe de jeunes essayant de favoriser la fuite de l’adolescent à moto. »
    – France 3 Régions, le 28 mai, Grenoble : « Vers 18 heures, les policiers ont été appelés dans la quartier pour prêter main-forte aux services techniques de la ville. À leur arrivée rue Christophe-Turc, les agents des forces de l’ordre ont été caillassés par des jeunes du quartier. Ils ont répliqué à coups de flash-ball. Il n’y a pas eu de blessé ni d’interpellation. »
    – Le Parisien, 21 juin, Courcouronnes : « Vers 20 heures, juste devant l’ancien hôpital, une borne à incendie a été ouverte. Accompagnés des services techniques de la ville, seuls habilités à fermer cette bouche avec la Compagnie des eaux, les forces de l’ordre ont cherché à sécuriser la rue. Mais ceci n’était qu’un prétexte, au moment de l’intervention, un groupe d’individus armés de plusieurs dizaines de morceaux de macadam et de bouteilles en verre ont pris pour cible les fonctionnaires obligés de battre en retraite, le temps d’appeler les renforts. La route a été bloquée à la circulation pendant l’affrontement. Deux personnes ont été interpellées. »
    – Le Dauphiné libéré, 6 juin, Valence : « Nuit agitée dans la zone de sécurité priorité (ZSP) de Fontbarlettes. Tout a commencé vers 22 h 30, quand une patrouille de police a été la cible de jets de projectiles. Une vitre du véhicule a été brisée. Alors que des renforts ont été déployés pour sécuriser le secteur, les policiers ont, à nouveau, été caillassés. Une trentaine de poubelles ainsi qu’un véhicule ont été volontairement incendiés, notamment dans la rue Verdi. Le calme est revenu vers 3 heures du matin. »
    – Notre quotidien, 10 juin, Clermont-Ferrand : Il était minuit, dans la nuit de jeudi à vendredi, lorsque les sapeurs-pompiers ont été appelés pour éteindre un feu de poubelle rue de Flamina, dans le quartier de Champratel. Leur véhicule a été caillassé et l’un des agents, âgé de 41 ans, a été blessé d’une pierre reçue dans le genou. À son arrivée, l’équipe de secours a été accueillie par des jets de pierres, laissant penser que le feu avait été allumé intentionnellement afin de faire venir les sapeurs-pompiers sur les lieux. L’équipage de police qui est intervenu a subi le même sort. Aucune interpellation n’a été réalisée. »
    – Site « Police et Réalités », 10 juillet, Roubaix : « Des individus creusent des trous et placent des objets métalliques et tranchants puis, lors d’émeutes, incitent les policiers à les poursuivre pour qu’ils puissent tomber dans ces pièges. »
    Ce dernier fait est particulièrement grave car il est de même nature – même si la dangerosité est moindre – que les piégeages que l’on trouve en Irak ou en Syrie.

    Ces « différends » répétitifs nous incitent à nous poser la question majeure : n’est-on pas en train de basculer de l’émeute urbaine à la guérilla urbaine ? Car il ne faudra pas attendre longtemps pour que ces délinquants qui maîtrisent parfaitement l’embuscade passent des pierres, des bouteilles et des morceaux de macadam au cocktail Molotov et à la kalachnikov.

    http://www.bvoltaire.fr/va-t-on-passer-rapidement-emeutes-urbaines-a-guerilla-urbaine/

  • Les Français attendent de leurs responsables politiques qu’ils prennent l'islam au sérieux

    L'association Clarifier avait lancé une enquête pour mieux comprendre la vision que les Français ont de l’Islam, pour pouvoir travailler plus efficacement à réunir les conditions du dialogue en vérité qui seul permettra de résoudre les difficultés causées aujourd’hui par le choc des cultures, mais aussi pour aider les politique et notamment nos députés – à prendre conscience des interrogations des Français sur le sujet. En à peine trois semaines, cette enquête a reçu plus de 6500 réponses (6602 exactement). Extrait des retours :

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    Capture d’écran 2017-07-11 à 18.29.52

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Les hommes politiques classés à droite sont moins «à droite» que leur base électorale

    Le groupe de réflexion « A droite » plaide dans Le Figaro pour une reconstruction décomplexée et conforme aux idées portées par les électeurs :

    "Voici trop longtemps que la droite est trahie par certains de ses cadres, lesquels, depuis au moins le mi-temps du quinquennat Sarkozy, semblent honteux d'être «à droite». Voici trop longtemps que les cadres de la droite prônent une «droite ouverte, pas sectaire» (Alain Juppé), brocardent la «droitisation» (Nathalie-Kosciuzko-Morizet) et la «radicalisation» (Alain Juppé) de leur électorat, fustigent les «dérives droitières» (Jean-Christophe Lagarde) de leurs collègues et ne se revendiquent désormais de «droite» que pour ajouter qu'ils sont «constructifs» (Thierry Solère), préparant ainsi la victoire puis l'hégémonie politique et intellectuelle du mouvement d'Emmanuel Macron.

    «Tant pis si la droite n'est pas une alternative incontournable au macronisme» déclarait il y a quelques jours Franck Riestersur les antennes d'Europe 1: cette assertion en forme de reddition ne semble pas présente dans les seules têtes des «constructifs, UDI et indépendants» mais hante l'ensemble de la droite politique, à commencer par les 75 députés LR qui se sont abstenus lors du vote de confiance au gouvernement Philippe. Disons-le clairement: les cadres de la droite ne semblent plus percevoir ce qui les distingue de la majorité présidentielle, au point que la droite politique semble tout proche de passer l'arme à gauche.

    Cette droite politique se méfie de la «droite des idées» comme de son ombre, au point de reprendre contre cette dernière le vocabulaire polémique de la gauche. Il semble en effet entendu dans l'esprit d'un bon nombre d'élus de droite que la gauche et le centre revêtent une supériorité intellectuelle et morale, comme si la droite était un poison politique, inévitable à faible dose, mais dont il faut prévenir une trop forte concentration dans le corps social. La suspicion à l'égard de toute tentative de décomplexer la droite en témoigne: elle ne serait admissible dans le débat public que dans une version affadie, inhibée. Cette suspicion à l'égard de la droite se redouble d'une méfiance à l'égard du peuple et de ses opinions droitières: le préjugé est tenace selon lequel la droite flatterait les mauvais penchants du peuple, susciterait chez lui de mauvais sentiments, à l'inverse de la gauche, qui ferait naître chez lui ce qu'il y a de meilleur, en l'obligeant à la générosité et à l'ouverture.

    Pourtant, depuis quelques années, la «droite des idées» avait su imposer dans les médias des thèmes mobilisateurs pour l'électorat: affirmation de l'identité nationale, défense de la liberté personnelle et de son corollaire, l'éthique de responsabilité, affirmation des limites qui doivent circonscrire l'action politique (frontières nationales, écologie humaine), lutte contre l'insécurité physique, sociale et culturelle, réarmement moral face au terrorisme islamiste. Le dernier sondage Ipsos sur les «Fractures françaises» ne fait que confirmer la prégnance de plusieurs de ces thèmes dans l'esprit des Français. Las, la droite politique a préféré faire campagne sur des thèmes plus nobles à son sens: réduction du déficit public, maîtrise de la dette, suppression de l'ISF, promotion de la high-tech, rétrécissant ainsi le débat politique aux seules perspectives économiques, sans apporter de réponse au défi de civilisation, passant sous silence les attentes de son électorat.

    Pour les élites politiques et médiatiques, le conservatisme des gens ordinaires - cette volonté de conserver ce qu'ils ont reçu en héritage moral et ce qu'ils ont gagné par leur travail - est une aberration intellectuelle. Dans leurs esprits nourris d'abstraites idéologies, leur rôle est de guider le peuple, de modérer ses instincts, d'être son avant-garde. Eh quoi! les gens n'auraient donc pas pour ambition de «changer la vie»? Ne seraient-ils pas réceptifs aux progrès des droits des minorités, à la déconstruction de leur roman national, à l'édification d'une «société plurielle» et sans frontières? Ne sont-ils pas sensibles aux utopies sociales? Pourquoi ne souhaitent-ils pas construire une société différente? L'idéalisme progressiste issu de la pensée révolutionnaire constitue l'arrière-pensée de la plupart de nos élites et de nos élus: c'est d'ailleurs en cela qu'Emmanuel Macron a raison de revendiquer à la fois une inspiration de gauche, un certain libéralisme et une aspiration à la «révolution», titre de son ouvrage programmatique. Il s'agit d'ériger le changement en moteur de l'Histoire selon une logique de la table rase au service de l'émancipation qui structure toute conception révolutionnaire. Au contraire, la persistance d'un attachement naturel à la continuité historique, aux racines et à la tradition, le refus d'une vision intempérante du progrès, constituent le fonds constant de la droite qui oppose à l'idéalisme du progrès (le «progressisme») un réalisme de la préservation.

    Les hommes politiques classés à droite, par le double effet de leur position d'avant-garde et de la mécanique «sinistrogyre» (Albert Thibaudet) qui régit la vie politique française, sont quasi-inéluctablement moins «à droite» que leur base électorale, ce qui ne manque pas de créer un sinistre décalage.Ce décalage semble aujourd'hui avoir atteint son paroxysme, au point que la droite politique n'a plus le choix: ou elle se réarme intellectuellement, ou elle passe l'arme à gauche. Si la droite des idées campe ferme sur ses positions, que la droite politique retrouve une doctrine, une identité et une vision, au lieu de se soumettre aux ordres moraux des élites politiques et médiatiques, elle pourra en revanche être le foyer de l'alternative. À la veille d'une recomposition politique et idéologique d'ampleur, la droite ne sortirait du clivage qu'à son détriment, pour se fondre dans un consensus social-démocrate, mondialiste et libertaire qui assécherait le débat public sans répondre aux attentes de ses électeurs, notamment dans la France périphérique. [...]"

    Michel Janva

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