Il peut paraître paradoxal de présenter dans un même ouvrage deux doctrines, politiquement opposées et exposées à quelque soixante ans de distance. Alexis de Tocqueville est surtout connu pour son livre De la démocratie en Amérique et l’Action Française comme le plus actif des mouvements royalistes du début du XX° siècle.
Entre 1903 et 1942, Charles Maurras et Léon de Montesquiou, ont publié plusieurs articles dans lesquels ils reprochent à Tocqueville de louer le régime démocratique américain et d’affirmer que la mise en place d’une démocratie, en France, était inévitable. Au contraire, les Maîtres de l’Action Française considéraient que le régime américain était une « ploutocratie » et que les élections s’y faisaient « à coup de chèques ». Tocqueville, toutefois avait perçu en Amérique les défauts de la démocratie mais pensait qu’il suffirait de mettre en place un certain nombre de « gardes-fous »pour en protéger le pays. Maurras, à l’opposé, disait qu’il était indispensable de continuer à lutter pour rétablir la Monarchie en France. Si les deux discours étaient politiquement inconciliables en revanche, socialement, ils avaient de nombreux points communs. Tocqueville était né dans une famille royaliste légitimiste qui avait beaucoup souffert de la Révolution et son père, Préfet sous la Restauration, avait été fait Pair de France par Louis XVIII. Lui-même, bien qu’ayant été Ministre de la II° République, était resté un monarchiste légitimiste convaincu. Dans cet ouvrage, l’auteur a voulu montrer que bien souvent la pensée de Tocqueville rejoignait celle de Maurras et que tous deux n’avaient qu’un but : le bonheur des Français.
A propos de l’auteur :
Pierre Gouirand, dont le grand-père était "félibre", companion de Frédéric Mistral, dont le père a pour un temps dirigé la revue provençale "Le Feu", après des études au lycée Mignet d’Aix en Provence et à l’Ecole Hôtelière de Nice a fait sa carrière dans l’hôtellerie. Ce métier lui a permis de beaucoup voyager : Angleterre, Etats-Unis d’Amérique, Amérique du Sud (Brésil, Argentine, Venezuela, Chili, Mexique, etc.) Maroc avant d’être nommé Directeur Général de l’Hôtel Westminster à Nice. À ce moment-là, il repris ses études et obtenu un doctorat de troisième cycle de philosophie sur Tocqueville et doctorat d’Etat ès-lettres d’histoire. Il a été chargé de cours à l’Université de Nice Sophia-Antipolis, en gestion des aménagements touristiques et hôteliers et en sociologie, tout en continuant à diriger l’Hôtel Westminster. Le présent ouvrage est le fruit de recherches approfondies sur la philosophie politique de la fin du XIX° siècle et les débuts du XX°. Pierre Gouirand est maintenant à la retraite et continue à travailler sur Tocqueville et son histoire.