À l'heure où nous écrivons, depuis le Kosovo, Leonarda et sa famille crient à l'injustice, à propos de leur expulsion du territoire français, pendant que chaque homme politique hexagonal y va de son appréciation sur la question. Psychodrame ? Crise du régime ? Crise des certitudes de gauche ? Un peu tout cela sans doute...
Manuel Valls a donné des consignes pour faire appliquer les lois concernant l'expulsion des étrangers sans papier. Il a désigné les Roms parmi les personnes « incapables de s'intégrer » (cela au mépris d'une Tradition millénaire d'accueil des Romanichels). Voilà une famille qui ne peut prouver aucune recherche d'emplois, voilà un père qui bat régulièrement ses filles et vit de menus larcins, voilà une famille kosovare ou italienne (ou les deux...), qui est entrée sans papier ou en brûlant ses papiers italiens, comme ils le prétendent aujourd'hui... Il faut dire que le système social italien, pratiquement inexistant, n'offre pas les mêmes prestations que le système français ! L'expulsion de la famille de Leonarda apparaît d'une part comme parfaitement légale (elle a été décidée par un tribunal français) et elle est parfaitement cohérente, dans la perspective du discours que le ministre tient actuellement. Une enquête administrative est diligentée, histoire de faire porter le chapeau, au choix, au ministre ou au préfet. Les choses auraient pu et auraient dû en rester là.
J'accuse ?
En réalité, il n'en est rien. Leonarda pourrait être comme un nouveau Dreyfus. Ce qui est en cause, ce sont les circonstances de son expulsion. Il a suffi que la police débarque pendant une sortie scolaire, pour emmener la susdite, sans la moindre violence. Aussitôt, le paysage audiovisuel est en émoi. C'est une rafle, dit Esther Benbassa, comme aux jours les plus sombres, etc. Vincent Peillon déclare qu'il faut « sanctuariser l'école ». On ajoutera pour lui : et les sorties scolaires ! Mais surtout les lycéens se déchaînent à la veille des vacances de Toussaint : « Avec ou sans papiers, ils sont comme nous, ce sont des élèves. » On aurait pu dire : « Ce sont des hommes. » On comprend que la logique qui gouverne ces jeunes esprits est celle du cosmopolitisme intégral et de l'ouverture totale des frontières. Rien n'est plus irrationnel, rien n'est plus contraire à l'Etat de droit quand on y réfléchit deux minutes. Mais on ne réfléchit pas. On est sous l'emprise du sentiment, du compassionnel. Prime aux larmes ! Honte à qui ne pleurerait pas ! On peut dire qu'entre la compassion, qui est un sentiment typiquement chrétien, sentiment dont on peut dire qu'il est né au pied de la Croix et le compassionnel que l'on voit à l'œuvre aujourd'hui, il y a une immense différence : le compassionnel n'est ni actif ni efficace, il n'a pas besoin d'être réaliste, comme doit l'être la charité. Il se contente d'affirmer une bonne conscience sans limite - celle du citoyen de gauche.
Peut-on préciser ? Quelle bonne conscience ? Je la trouve parfaitement exprimée par Claude Bartolone, président de l'Assemblée nationale. Voici ce qu'il vient de twitter : « Il y a la loi. Mais il y a aussi des valeurs avec lesquelles la Gauche ne saurait transiger. Sous peine de perdre son âme. » Le vocabulaire religieux peut surprendre chez ce laïc pur jus, chez ce franc-maçon assumé. Il est pourtant de circonstance. Claude Bartolone est juriste. Il sait parfaitement qu'« il y a la loi », il le dit. Mais il existe quelque chose qui est plus grand que la loi et qui mérite que l'on fasse scandale, même si l'on doit mettre la loi en cause. Ce quelque chose, c'est ce que Bartolone désigne comme « des valeurs avec lesquelles la gauche ne peut transiger ».
Le cœur contre la loi
Il y a deux questions qui se posent à travers cette affaire : la première, faut-il appliquer la loi ? Et la deuxième : la Gauche, parce qu'elle est de gauche, a-t-elle le droit imprescriptible de ne pas appliquer la loi ? A-t-elle, à travers le monopole revendiqué du cœur le pouvoir de déclarer une loi ringarde ?
Nous verrons ce qu'il adviendra de « l'affaire Leonarda ». Mais je crois que la Gauche défendra avec la dernière énergie ce pouvoir qu'elle a d'agir et de faire agir au-dessus du droit, au nom du « Bien ». Claude Bartolone nous fait croire que son intérêt pour cette famille relève de l'humanisme. En réalité, il relève certainement du calcul électoral. La Gauche synonyme aujourd'hui pour l'électeur moyen de hausse incontrôlée de l'impôt et de précarité économique. Elle a donc perdu la France moyenne. Si, à travers des expulsions médiatisées, elle en vient à perdre aussi l'électorat issu de la Diversité, celui qui a fait gagner François Hollande, alors littéralement, elle n'a plus rien en main. Le calcul politique « sarkozyste » de Manuel Valls aurait pu fonctionner. Seulement voilà : le modèle de la Social démocratie est à bout de souffle (comme le montre l'ampleur de la dette et la terrible question pendante des retraites). Il ne reste donc plus à la gauche que l'idéologie. Laquelle ? Non pas le socialisme, cela fait longtemps qu’on l'a oublié celui-là, mais le mondialisme et le cosmopolitisme, l'idéologie mise en place dans années 1980 par François Mitterrand pour assoir sa légitimité, qui se trouve après tout en accord avec la Non-pensée officielle des instances bruxelloises. La surenchère idéologique des lycéens est aujourd'hui, au nom du compassionnel, la seule chance de la Gauche, comme très bien compris Jean-Luc Mélenchon, qui là-dessus a comme souvent un métro d'avance, gageons que malgré Pépère, cette Gauche va jouer son jeu à plein. On n'est pas à l'abri d'une montée à l'extrême.
Puisqu'elle ne peut pas se targuer de ses résultats (qui sont calamiteux), elle va pratiquer la fuite en avant : tout faire pour exclure et marquer du sceau de l'infamie civique ses adversaires quels qu'ils soient.
Au nom du compassionnel, le cosmopolitisme antinational devient plus que jamais l’idéologie « moralement » obligatoire, comme était obligatoire le marxisme sous Staline.
Jean-Michel Hardy monde & vie 22 octobre 2013
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Nouvelle atteinte à la liberté hier soir à Paris
Témoignage d'une Sentinelle (1) concernant la soirée d'hier, 2 novembre :
"Nous étions hier soir une bonne vingtaine de Sentinelles devant le domicile présidentiel rue Cauchy (22h40), en réel mode "sentinelle" c'est-à-dire espacés les uns des autres, sans slogan ni trouble à l'ordre public. Nous sommes arrivées par vagues successives ; il y avait outre les deux policiers en civil, une fourgonnette de police déjà sur place.
Nous étions espacés, silencieux. Il est vrai que quatre d'entre nous avaient un bonnet rouge, et on devinait un sweat LMPT, mais ce ne sont que des vêtements (!) il n'y avait ni inscription écrite ni revendication exprimée.
Moins de dix minutes après notre arrivée un escadron de Gendarmerie Mobile et une Cie de CRS (environ 100 hommes au total) nous ont regroupés sur un seul trottoir, bien serrés et nous ont parqués 100 m plus loin. Refus d'explications, refus de contrôler nos identités. Attente... Un commissaire arrive. Je lui présente mes papiers. Il fait relever mon identité, me dit que je vais pouvoir partir, puis après un échange à la radio se ravise. Fait contrôler TOUTES les identités.
Veut un "volontaire pour se désigner responsable et être auditionné". Refus collectif. Alors nous serons tous auditionnés (!) Au commissariat, nouveau contrôle de TOUTES les ID plus d'une heure après interpellation. Il nous relâchent vers 1h00 du matin, sauf deux en GAV. Sommes en train de préparer plainte collective avec avocat".
Michel Janva
http://www.lesalonbeige.blogs.com/
1) https://www.facebook.com/photo.php?fbid=640690915977668&set=a.608244232555670.1073741835.603529186360508&type=1 -
Hier le Kosovo, demain la France ?
Voici le Libre Journal de Grégoire Boucher, diffusé en direct aujourd'hui à midi sur Radio Courtoisie, avec Nikola Mirkovic auteur de l'ouvrage "Le martyre du Kosovo". Au programme aussi, la contestation des Bonnets Rouges :
http://www.youtube.com/watch?v=cggUcat_KZU
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Bardèche et l’Europe
Subvertie par l’idéologie victorieuse de 1945, par son tropisme marchand, multiculturaliste, démocratique, l’Europe est devenue dystopique – elle est l’Aneurope.
Pour que l’Europe soit à nouveau dans l’Europe, Maurice Bardèche, à partir du Congrès de Malmö et de la création du Mouvement Social Européen en 1951, puis dès 1952 dans la revue Défense de l’Occident, propose tout un corpus, tant analytique que critique, dont Georges Feltin-Tracol synthétise ici les axes.
La promotion de l’État, qui seul permet une souveraineté politique, qui seul traduit l’âme d’un peuple – et dans le cadre national(iste) duquel les léthifères influences étrangères peuvent être systématiquement éliminées. L’État n’est toutefois nationaliste et politique que pour être mieux dépasser, que pour s’accomplir dans un bloc continental : soit une Europe supra-nationale permettant de lutter contre les enjeux de la modernité comme de défendre efficacement d’autres espaces nationaux. Il ne s’agit toutefois pas d’un cadre bureaucratique promulguant des lois rigides mais d’orientations données, éventuellement régaliennes, dans le respect des traditions européennes.
« L’Europe cuirassée », qui accordera le primat au militaire pour mieux affirmer son indépendance, pour mieux affirmer ensuite une économie de puissance : économie fermée, autarcique, tournée sur le seul marché européen, proscrivant produits et affairismes cosmopolites, rompant avec le paradigme libéral. Il s’agit d’une Europe sanctuaire, d’une mystique nouvelle (« fascisme rectifié »), dont le dessein est l’avènement d’une troisième civilisation – de cette fameuse Troisième Voie, où l’homme et la vie ne seront plus assujettis aux décrets démocratiques et (contexte de l’époque) communistes.
Avec la rigueur qu’on lui sait, Georges Feltin-Tracol montre dans Maurice Bardèche et l’Europe, combien l’auteur de Sparte et les sudistes est encore d’actualité, dont la géopolitique est des plus pertinentes pour lutter contre l’Europe atlantiste, autant que pour en purger l’aliénante décadence.
Pierre Pyrmont http://www.europemaxima.com/
• Georges Feltin-Tracol, Bardèche et l’Europe. Son combat pour une Europe « nationale, libérée et indépendante », Les Bouquins de Synthèse Nationale, 2013, 110 p., 18 €.
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L'armistice et le 18 juin, entre mythe et réalité
Entre réforme des retraites et coupe du monde de football, le 70e anniversaire du 18 juin a fait lui aussi les gros titres de la presse. Retour sur l'un des événements fondateurs de notre modernité.
Quoi de neuf ? La Deuxième Guerre mondiale. 70 ans après l'événement, la France continue d'en vivre : si la Révolution est - paraît-il - la période fondatrice de notre histoire, à la Libération correspond la refondation de la République, qui accouche de notre modernité. Et le 18 juin 1940 en est en quelque sorte la conception. Dans un pays qui aime autant les anniversaires, on conçoit qu'à chaque décennie, celui-là se célèbre avec faste.
Cette année, le président de la République a choisi de le fêter en Angleterre, sur le lieu même de cette conception. Nicolas Sarkozy a prononcé son discours encadré par les deux portraits géants de Winston Churchill et de Charles De Gaulle. « Alors que dans la France submergée par l'ennemi, profitant du malheur, les chefs trahissaient en demandant l'armistice au mépris de la parole donnée et en s'engageant dans une collaboration qui les conduira à couvrir les crimes les plus atroces, à Londres, le 18 juin, le général de Gaulle répondait à Winston Churchill qui avait juré le 4 juin « Nous ne nous rendrons jamais » : « La flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et elle ne s'éteindra pas. » » a proclamé Nicolas Sarkozy, fidèle à la légende dorée du gaullisme. Voilà 65 ans que cette légende, portant l'estampille officielle de la République française, prévaut sur l'histoire véritable, qui éclaire l'armistice et le discours du 18 juin d'une tout autre manière.
L'armistice serait en effet le péché originel de la France de Vichy, réputée par la même légende mensongère correspondre à la droite traditionnelle, tandis que la gauche incarnerait l'esprit de la Résistance... À l'opposé, le discours du 18 juin - le refus héroïque de « l'homme qui a dit non » - légitimerait à la fois l'action du général De Gaulle et la présence de la France à la table des vainqueurs en 1945, comme l'a encore dit Nicolas Sarkozy dans son discours londonien.
La première question à se poser concerne donc l'armistice : était-il évitable ? Le général Le Groignec a résumé, dans son livre Le maréchal et la France(1),la situation du pays à la date du 16 juin 1940, veille de la demande d'armistice adressée par le maréchal Pétain aux Allemands par l'intermédiaire de l'ambassadeur d'Espagne : « L'armée française est réduite à une quarantaine de divisions dont une vingtaine ne disposent que de 50 %, voire de 25 % de leurs effectifs qui fondent d'heure en heure. La progression de la Wehrmacht, forte de 130 divisions appuyées par une aviation maîtresse du ciel, se poursuit irrésistiblement vers le Sud, bousculant un flot de six à huit millions de réfugiés. »
Un pays qui se désentripaille
Ces chiffres ne donnent pourtant qu'une idée imparfaite de la réalité. Dans son livre Pilote de guerre(2), récit d'une mission de reconnaissance aérienne au-dessus d'Arras, Antoine de Saint-Exupéry a peint le tableau de cette France défaite, jetée sur les routes de l'exode : « Comment ravitailler les millions d'émigrants perdus le long des routes où l'on circule à l'allure de cinq à vingt kilomètres par jour ? Si le ravitaillement existait, il serait impossible de l'acheminer ! (...) Pas un mot sur la défaite. Cela est évident. Vous n'éprouvez pas le besoin de commenter ce qui constitue votre substance même. Ils "sont" la défaite. » Un mari cherche un médecin pour sa femme sur le point d'accoucher ; mais il n'y a plus de médecin... Une mère cherche du lait pour son bébé affamé ; mais il n'y a plus de lait... Un officier qui tente de mettre en batterie un canon avec une douzaine d'hommes est pris à partie par des mères : les Allemands en ripostant tuent leurs enfants. Le lieutenant renonce... « Il faut, certes, que les petits ne soient pas massacrés sur la route. Or chaque soldat qui tire doit tirer dans le dos d'un enfant », écrit Saint-Exupéry.
Au gouvernement, Paul Reynaud, De Gaulle, se prononcent contre l'armistice(3), Pétain, Weygand - qui a remplacé, trop tard hélas, l'incapable Gamelin au commandement en chef -, sachant la situation perdue, l'appellent de leurs vœux pour sauver ce qui peut l'être. Sur le terrain, Saint-Exupéry a une autre vue de la situation : « Que peuvent-ils, ceux qui nous gouvernent, connaître de la guerre ? Il nous faudrait à nous, dès à présent, huit jours. tant les liaisons sont impossibles, pour déclencher une mission de bombardement sur une division blindée trouvée par nous. Quel bruit un gouvernant peut-il recevoir de ce pays qui se désentripaille ? »
L'autre réalité de la défaite, c'est celle d'une armée qui, à l'inverse de ce que prétend la légende, se bat, à l'image du groupe de reconnaissance aérienne auquel appartient Saint-Exupéry et qui a perdu, en trois semaines, dix-sept équipages sur vingt-trois. Au cours des six semaines de la bataille de France, 125 000 soldats français sont tués : « six semaines plus sanglantes que toute période équivalente des combats acharnés pour Verdun », remarque le général Le Groignec ; Churchill saluera d'ailleurs cette « résistance héroïque » qui allait donner le temps aux Britanniques de replier en Angleterre 80 % de leurs forces.
Outre ces 125 000 morts, l'armée française a perdu 1 800 000 prisonniers.
Faut-il quitter le sol français ?
Reynaud et De Gaulle évoquent la possibilité de se retrancher dans le « réduit breton », en attendant peut-être une évacuation vers la Grande-Bretagne. Mais il n'existe aucun moyen de mettre en œuvre cette solution utopique. Rejoindre l'Empire pour y continuer la lutte n'apparaît pas plus réaliste : le général Noguès, commandant en chef en Afrique du Nord, a fait savoir à Weygand qu'il n'a pas les moyens de défendre le territoire en cas d'attaque italo-allemande : il manque à la fois d'hommes, d'approvisionnement et de matériel. Par ailleurs, comment y convoyer des troupes, depuis la métropole, quand l'armée est complètement désorganisée et que les Allemands sont déjà dans la vallée du Rhône ?
Un ordre de De Gaulle montre que l'homme du 18 juin n'a pas pris, ou ne veut pas prendre, la mesure de la situation : le 12 juin, en pleine débâcle, il ordonne en effet à la marine d'étudier un plan de transport de 900 000 hommes et de 100 000 tonnes de matériel à effectuer vers l'Afrique du nord dans un délai de 45 jours ! « L'armistice n'eût pas été signé que les Allemands eussent été à Bordeaux le 25 juin ». observe le colonel Argoud dans son livre La Décadence, l'imposture, la tragédie(4).
En fin de compte, deux attitudes s'opposent : d'une part, celle de Pétain, pour lequel il n'est pas question de quitter le sol français, comme il le déclare le 13 juin en Conseil des ministres : « Le devoir du Gouvernement est, quoi qu'il arrive, de rester dans le pays sous peine de n'être plus reconnu pour tel. Priver la France de ses défenseurs naturels dans une période de désarroi général, c'est la livrer à l'ennemi. C'est tuer l'âme de la France, c'est par conséquent rendre impossible sa renaissance. (...) Ainsi la question qui se pose en ce moment n'est pas de savoir si le Gouvernement demande l'armistice, mais s'il accepte de quitter le sol métropolitain. »
À cette question, De Gaulle, au contraire de Pétain, répond par l'affirmative : « Cette guerre est une guerre mondiale », dit-il. Elle doit donc être poursuivie, s'il le faut, depuis un sol étranger. Avec Pétain et avec De Gaulle, la France a deux cordes à son arc. C'est la thèse du glaive et du bouclier, que le second expliquera lui-même, plus tard, au colonel Rémy, résistant de la première heure. Malheureusement, dès juin 1940, le glaive commence à frapper le bouclier. Le 26, De Gaulle déclare depuis Londres : « Cet armistice est déshonorant. Les deux tiers du territoire livrés à l'occupation de l'ennemi, et de quel ennemi ! Notre armée tout entière démobilisée. Nos officiers et nos soldats prisonniers, maintenus en captivité. Notre flotte, nos avions, nos chars, nos armes, à livrer intacts, pour que l'adversaire puisse s'en servir contre nos propres alliés. La Patrie, le gouvernement, vous-même, réduits à la servitude. »
Une interprétation manichéenne
Ces reproches ne sont pas fondés : l'aviation et la flotte ne seront pas livrées, ce qui respecte le vœu de Churchill(5) ; une armée de 100 000 hommes est maintenue en métropole ; l'Empire n'est pas occupé, et Weygand reconstituera en AFN, sous l'autorité de Pétain, l'armée d'Afrique, qui fournira plus tard le gros des forces de la France libre ; la France conservera une zone libre jusqu'en 1942 et sera administrée par un gouvernement qui fera tampon entre les Français et l'envahisseur, au lieu d'être administrée par un gauleiter.
Avec le recul, l'armistice apparaît comme une énorme erreur commise par Hitler, erreur qui ne s'explique que par la conviction du chancelier allemand que l'Angleterre déposerait les armes. La conclusion appartient à Raymond Aron : « L'interprétation manichéenne de l'armistice, affirmée dès les premiers jours et maintenue contre vents et marées, relève de la légende ou de la chanson de geste. Ni les magistrats, à la Libération, ni la masse des Français n'ont souscrit à cette vision épique. L'appel du 18 juin conserve sa signification morale et politique, mais les discours qui suivirent immédiatement l'appel relevaient déjà d'un chef de parti, et non d'un porte-parole du pays bâillonné. »(6)
Jean-Pierre Nomen monde et vie. 26 juin 2010
1. Général Le Groignec, Le Maréchal et la France, nouvelles éditions latines, 1994.
2. Antoine de Saint-Exupéry, Pilote de guerre, Gallimard, 1942.
3. Paul Reynaud sera cependant le premier à prononcer le mot d'armistice ...
4. Cité in Antoine Argoud, La Décadence, l'imposture et la tragédie, Fayard, 1974.
5. « On se souviendra que nous avons déclaré au Gouvernement français que nous ne lui adresserions aucun reproche, s'il venait à négocier une paix séparée dans les tristes circonstances de juin 1940, à condition qu'il mette sa flotte hors d'atteinte des Allemands. » (discours aux Communes, 28 septembre 1944). En dépit de l'agression de Mers-el-Kébir, les Français respecteront cette condition en sabordant la flotte à Toulon en 1942.
6. Raymond Aron, Mémoires, cité in Jacques Le Groignec, Le Maréchal et la France. -
Le retour de l'UDF
Jean-Louis Borloo, patron de l'UDI, et François Bayrou, président du Modem, viennent d'annoncer (1) une conférence de presse, mardi 5 novembre à partir de 17h15. Ce rassemblement sera l'occasion d'acter l'union des deux formations et de présenter leur charte.
Jean-Christophe Fromantin, député maire de Neuilly-sur-Seine, n'est pas favorable à cette alliance.
"Les arrangements, les deals, les accords sont hors du temps et des préoccupations des Français. (...) un quiproquo, une confusion entre une vision géographique du centre et une vision politique du centre.
Concernant la charte d'union, le député Fromantin est sévère :
"Elles ne sont qu'un cache-misère qui trahit une manoeuvre politicienne plutôt qu'un véritable projet d'alternance."
Sur son blog (2), il ajoute :
"Le sujet des valeurs amène à s’interroger sur ce qui fonde le « centre » dans le champ politique. Force est de constater qu’il y a deux manières de le considérer : soit on parle d’un « centre géographique » à mi-chemin entre la droite et la gauche dans l’utopie d’une union nationale ou d’un opportunisme politique digne de la IVème République ; soit on évoque le « centre-droit » comme une force politique singulière, attachée à la liberté d’entreprendre, à la subsidiarité et à une action de l’Etat concentrée sur ses missions régaliennes. Le « centre » vu par le MODEM n’est pas le « centre » qui a rassemblé les fondateurs de l’UDI ; les hésitations et les positions prises par le Président du MODEM en 2007 et 2012 en sont la preuve très concrète. Bâtir cette alliance sur un quiproquo aura des conséquences qui risquent fort d’affaiblir nos idées et notre projet et, par voie de conséquence, de nous éloigner des partenaires naturels avec lesquels nous sommes amenés à préparer l’avenir. Cette alliance UDI-MODEM me paraît ainsi totalement inopportune. Contrairement à ce qu’indique le projet de charte, ce n’est pas un tel attelage qui aura la capacité de régénérer notre pays autour d’une vision et d’un projet d’avenir. Or je continue à croire que l’UDI doit refuser les tactiques d’appareil et qu’elle pourrait, si elle prenait le soin de clarifier ses valeurs et de mobiliser de nouvelles compétences, proposer un vrai projet à la France et aux Français. C’est le sens de ma participation à l’UDI."
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/11/le-retour-de-ludf.html
1) http://lelab.europe1.fr/t/borloo-et-bayrou-annonce-leur-mariage-par-un-double-tweet-11698
2) http://www.fromantin.com/2013/11/udi-modem-lalliance-improbable/ -
Entretien avec Romain Lechant, conseiller fédéral de Génération identitaire
Entretien avec Romain Lechant, conseiller fédéral de Génération identitaire
PARIS (NOVOpress) – Un an après leur coup d’éclat sur le toit d’un chantier de mosquée à Poitiers qui leur a valu une couverture médiatique sans précédent pour un mouvement de jeunesse “dissident”, Novopress a souhaité faire le point avec Génération identitaire à l’occasion de la conférence de presse qu’ils ont tenue samedi 2 novembre à Paris.
Un an après l’opération à la mosquée de Poitiers, où en êtes-vous ?
Comme à notre habitude, nous avons consacré beaucoup de temps à la formation, notamment à travers l’Université d’été identitaire, qui s’est tenue cette année dans le Dauphiné et à la structuration du mouvement. Autant le secrétariat, la logistique de notre boutique que la trésorerie ont du être développés pour suivre une croissance continue. Il y avait des moments où nous avions vraiment de la peine à suivre la demande. Après quelques travaux et séances de travail, nous disposons maintenant des outils nécessaires et nous sommes prêts à relever tous les défis !
D’un point de vue militant, nous avons mené la campagne Génération Solidaire pour venir en aide à nos sdf de souche lors de l’hiver passé. Campagne qui va être reconduite cet hiver. Nous avons bien sûr occupé le siège du Parti socialiste le 26 mai à l’occasion de la grande manifestation contre le mariage homosexuel. Depuis la rentrée, nos militants ont été tracter devant des dizaines de lycées et de facultés en attendant le démarrage de notre nouvelle campagne “Génération anti-racailles” que nous avons lancée le 2 novembre, axée sur la prévention et l’autodéfense.
Quels sont les objectifs à moyen et long terme ?
Nous voulons développer des groupes militants dans toutes les régions de France et cet objectif est prêt d’être rempli puisque nous recevons de nombreuses demandes et comptons des adhérents dans tous les départements. A plus long terme, nous voulons former des militants qui seront capables de prendre des responsabilités dans le mouvement identitaire, mais aussi en dehors afin d’étendre notre influence, d’agrandir notre réseau et d’être le point de ralliement et le bastion de ceux qui refusent le Grand Remplacement et qui sont prêts à engager la reconquête.
Des membres de Génération identitaire participent-ils aux futures élections municipales ?
Bien entendu, nous voulons être présents partout y compris sur le terrain électoral. Les compétences et l’activité débordante dont font preuve les militants identitaires sont convoitées par de nombreuses listes à travers la France. Ceux d’entre eux qui disposent du temps nécessaire à une campagne électorale municipale sont encouragés à y participer que ce soit au RBM ou ailleurs.
Avez-vous noué depuis l’opération de Poitiers, il y a un an, des partenariats avec d’autres structures à l’échelon national ou européen ?
Des groupes ont vu le jour dans toute l’Europe et particulièrement en Autriche et en Allemagne, inspirés par Génération Identitaire grâce notamment à la vidéo de la déclaration de guerre, qui a été traduite dans près d’un vingtaine de langues européennes. Nous sommes également en contact avec des militants de Flandre, des Pays-Bas, de Scandinavie, d’Angleterre, d’Italie, de Tchéquie, de Slovaquie, d’Espagne et du Portugal. Tous ensembles, nous démontrerons qu’une autre Europe que celle des technocrates de Bruxelles existe et combat.
Entretien réalisé le 2 novembre 2013 à Paris – Novopress
http://fr.novopress.info/143660/entretien-avec-romain-lechant-conseiller-federal-de-generation-identitaire/#more-143660 -
La liste des 50 villes - chiffre minimal - où le FN vise la tête selon l'Ifop.
La liste des 50 villes - chiffre minimal - où le FN vise la tête selon l'Ifop.
Amnéville Moselle 57
Anzin Nord 59
Auchel Pas-de-Calais 62
Baucaire Gard 30
Berre-l’Etang Bouches-du-Rhône 13
Bollène Vaucluse 84
Brignoles Var 83
Bruay-sur-l’Escaut Nord 59
Buchy-les-Mines Pas-de-Calais 62
Carpentras Vaucluse 84
Cavaillon Vaucluse 84
Chateauneuf-les-Martigues Bouches-du-Rhône 13
Châteaurenard Bouches-du-Rhône 13
Courrières Pas-de-Calais 62
Dombasle-sur-Meurthe Meurthe et Moselle 54
Douchy-les-Mines Nord 59
Fos-sur-Mer Bouches-du-Rhône 13
Freyming-Merlebach Moselle 57
Frontignan Hérault 34
Gignac-la-Nerthe Bouches-du-Rhône 13
Hames Pas-de-Calais 62
Hénin-Baumont Pas-de-Calais 62
La Trinité Alpes Maritimes 06
Le Pontet Vaucluse 84
Les Pennes-Mirabeau Bouches-du-Rhône 13
Liévin Pas-de-Calais 62
Marignane Bouches-du-Rhône 13
Méricourt Pas-de-Calais 62
Mèze Hérault 34
Miramas Bouches-du-Rhône 13
Monteux Vaucluse 84
Orange Vaucluse 84
Pemmes-les-Fontaines Vaucluse 84
Pierrelatte Drome 26
Plan-de-Cuques Bouches-du-Rhône 13
Pont-Saint-Esprit Gard 30
Rognac Bouches-du-Rhône 13
Saint Gilles Gard 30
Saint-Laurent-de-la-Salanque Pyrénées-Orientales 66
Sallaumines Pas-de-Calais 62
Septèmes-les-Vallons Bouches-du-Rhône 13
Sorgues Vaucluse 84
Stiring-Wendel Moselle 57
Tarascon Bouches-du-Rhône 13
Vauvert Gard 30
Vedène Vaucluse 84
Vidauban Var 83
Vieux-Condé Nord 59
Wittelsheim Haut-Rhin 68
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« Jean Lartéguy : le dernier centurion » de Hubert Le Roux
« Incontournable pour ceux qui souhaitent une bonne introduction à la vie et à l’œuvre du dernier centurion, ce livre plaira et peut-être même régalera les connaisseurs les plus exigeants »
Dans son livre « Jean Lartéguy/ Le dernier Centurion » Hubert Le Roux présente Jean Lartéguy comme un historien, un romancier – deux personnages qui souvent s’opposent – un sociologue, un peintre et un philosophe. Jean Lartéguy aura été un grand spécialiste de « l’aventure militaire » et, surtout, il aura œuvré tout au long d’une période unique en son genre où l’ensemble de l’armée française a mené le combat au feu, qu’il s’agisse des professionnels ou d’appelés du contingent, dans ce qu’on a appelé vulgairement les guerres coloniales.
Cette période est unique car ces guerres furent menées à la fois par des opérations strictement militaires comme on l’avait connu précédemment mais aussi par des actions psychologiques engagées auprès des populations et pas seulement contre l’armée ennemie, ce que Lyautey avait « rêvé » et réussi au Maroc.
Ce livre de Hubert Le Roux devrait être lu par les toutes nouvelles générations, celles d’après 1962. Il leur apprendrait ce qu’était une armée décidée à défendre les intérêts de sa patrie sans tomber dans le grandiloquent d’un président Hollande qui, le 26 mars, dans un stade de Bamako annonçait : « Nous avons gagné cette guerre, nous avons chassé les terroristes, nous avons sécurisé le Nord… », alors que nous avons toujours trois mille hommes sur place et qu’aujourd’hui même on annonce l’exécution de deux journalistes de Radio France internationale en reportage dans le nord-est du Mali, après avoir été enlevés par des hommes armés.
Polémia
Jean Lartéguy, de son vrai nom Lucien Pierre Jean Osty (1920-2011), est sans doute l’un des écrivains français qui ont le plus marqué le grand public de l’après deuxième guerre mondiale. Les Mercenaires, Les Prétoriens, Le Mal jaune, et tant d’autres romans captivants de ce célèbre et fascinant correspondant de guerre, restent inscrits à jamais dans la mémoire d’au moins deux générations. Les histoires qu’il raconte sont fort proches de celles des films de son ami Pierre Schoendoerffer. A partir de 1954 et pendant plus de quarante ans, le succès de Lartéguy ne s’est jamais démenti. Les Centurions, son livre le plus connu, a même atteint le chiffre record de 2 millions d’exemplaires vendus. En 1966, le réalisateur canadien, Mark Robson, en a fait une libre adaptation cinématographique avec pour interprètes Anthony Quinn (dans le rôle du lieutenant-colonel Raspéguy inspiré de Marcel Bigeard), Alain Delon, Michèle Morgan, Claudia Cardinale et Maurice Ronet.
L’œuvre de Lartéguy est avant tout une réflexion sur la guerre et la paix, une méditation sur la légende de Caïn et Abel, l’un des grands mythes fondateurs de l’humanité. Lartéguy, c’est le récit de l’aventure militaire, l’histoire de ces jeunes soldats victimes de la duplicité de la classe politique, sacrifiés sur l’autel de l’ordre bourgeois. Lartéguy, c’est la célébration de l’engagement, de l’honneur, du devoir et de la fidélité. C’est la défense du meilleur de la colonisation, le rêve du maréchal Lyautey, celui de la rencontre respectueuse et désintéressée entre civilisations complémentaires. C’est l’analyse et la description de la guerre psychologique, de la guerre subversive, révolutionnaire, « ne pas tuer mais conquérir la population », le combat contre l’ennemi avec ses propres armes théorisé en 1961 par le colonel parachutiste Roger Trinquier : une forme de lutte découverte par les officiers français en Indochine lors de l’affrontement avec les nationalistes-marxistes du Viet Minh.
Lartéguy, c’est le peintre sans concession de la léthargie française, le messager du déclin de l’Europe, l’annonciateur de la fin des empires et de la civilisation occidentale dont la décolonisation ne représente qu’un des aspects les plus perceptibles. De la France des années 1950 il écrit avec amertume : « [Elle] redoute tout ce qui pourrait la tirer de son sommeil ». « [Elle capitule] par égoïsme, par paresse, pour qu’elle puisse s’endormir dans une douillette décadence ». Des Français il fait un constat implacable : « [Ils] ne pensent plus qu’à s’enfermer dans leur petit pays, leurs petites villes, leurs petites maisons et, comme des vieillards, ils ne regardent plus le monde qu’à travers leurs fenêtres, en écartant un peu les rideaux […]. Ils veulent leur retraite, toucher des pensions et qu’on les laisse épousseter leurs vieilles gloires ». Et encore : « Les Français sont devenus trop matérialistes, trop sceptiques, trop désabusés. Ils vivent dans les décombres moisis de leur vieille Révolution de 1789 ».
Hubert Le Roux, biographe récent de Lartéguy, ne s’est pas laissé piéger par les habituelles semi-vérités et approximations de l’historiographie officielle. Son livre, très documenté, nous présente un personnage subtil et nuancé. Anticommuniste, réputé « machiste », Lartéguy a été marié, pendant plusieurs années, avec une marxiste-castriste, une véritable pasionaria féministe dont il divorça avant de connaître la véritable compagne de sa vie, Thérèse Lauriol. Antigaulliste notoire, Lartéguy critique avec véhémence et férocité les socialistes au pouvoir (dont le chef du gouvernement, Guy Mollet, et son garde des Sceaux, François Mitterrand). Ne sont-ils pas responsables de la décision d’envoyer le contingent et d’avoir donné les pleins pouvoirs à l’armée dans la lutte contre le terrorisme des nationalistes algériens ? Favorable au maintien de la présence française en Algérie, Lartéguy voit son appartement parisien plastiqué par l’OAS pour avoir refusé sans ambages les solutions maximalistes. Rebelle, individualiste et antiautoritaire, il se révèle avant tout attaché à la tradition, au terroir, aux rites, aux enseignements transmis de génération en génération. En 1968, il fustige les contestataires ce « troupeau d’enfants perdus, fumeurs de hasch, et gratteurs de guitare entre deux épouillages ».
Le Roux rappelle que Lartéguy dédia Les Centurions à son ami, le célèbre commandant Jean Pouget, un ancien résistant qui avait sauté volontairement en parachute sur l’enfer de Dien Bien Phu. Il souligne aussi qu’il plaça opportunément en exergue de ce livre la lettre de Marcus Flavinius, centurion de la 2e cohorte de la légion Augusta, à son cousin Tertullius à Rome, une pièce d’anthologie qui mérite d’être citée dans son intégralité tant son contenu fut prémonitoire :
« On nous avait dit, lorsque nous avons quitté le sol natal, que nous partions défendre des droits sacrés que nous confèrent tant de citoyens installés là-bas, tant d’années de présence, tant de bienfaits apportés à des populations qui ont besoin de notre aide et de notre civilisation. Nous avons pu vérifier que tout cela était vrai, et, parce que c’était vrai, nous n’avons pas hésité à verser l’impôt du sang, à sacrifier notre jeunesse, nos espoirs. Nous ne regrettons rien, mais alors qu’ici cet état d’esprit nous anime, on me dit que dans Rome se succèdent cabales et complots, que fleurit la trahison et que beaucoup, hésitants, troublés, prêtent des oreilles complaisantes aux pires tentations de l’abandon et vilipendent notre action. Je ne puis croire que tout cela soit vrai et pourtant des guerres récentes ont montré à quel point pouvait être pernicieux un tel état d’âme et où il pouvait mener. Je t’en prie, rassure-moi au plus vite et dis-moi que nos concitoyens nous comprennent, nous soutiennent, nous protègent comme nous protégeons nous-mêmes la grandeur de l’Empire. S’il devait en être autrement, si nous devions laisser en vain nos os blanchis sur les pistes du désert, alors, que l’on prenne garde à la colère des légions ! »
On comprend que cette lettre ait pu stupéfier à l’époque des centaines de milliers de lecteurs. Elle avait été remise à Lartéguy par Jean Pouget qui la tenait pour un document historique authentique. Mais en fait, explique Hubert Le Roux, il s’agissait d’un faux, qu’un proche de Jacques Soustelle, Roger Frey, avait forgé de toutes pièces, en mai 1958, pour réveiller l’ardeur de l’armée contre l’impuissance du gouvernement de Paris. Frey évoluera par la suite et deviendra l’un des principaux barons du gaullisme. Il occupera divers portefeuilles ministériels, pendant treize ans, dont ceux de l’information et de l’intérieur, avant d’être président du conseil constitutionnel durant près de dix ans.
Selon Hubert Le Roux, Lartéguy envisageait de publier un ultime roman, une sorte de testament. Ce manuscrit inachevé devait avoir pour titre Le Prince des années mortes. On peut y lire des propos désabusés : « Les civilisations sont comme des reptiles qui abandonnent leur peau quand ils muent. De la nôtre il ne restera bientôt plus qu’une peau morte accrochée aux épines du chemin. Libre à toi de croire que le serpent a survécu à sa dernière mue et qu’il en connaîtra d’autres. Libre à moi d’en douter. »
Réaliste et volontariste, Dominique Venner disait, lui aussi, que l’Europe pouvait sombrer définitivement dans la dormitio ou sortir de sa léthargie et se régénérer. Mais lui croyait en l’Europe éternelle, en sa capacité de se réveiller et de se reproduire semblable à elle-même. On imagine sans peine le fructueux débat que le « dernier centurion » et le « dernier samouraï » auraient pu avoir : un débat qui nous hante tous et dont nous savons désormais avec certitude qu’il ne tardera plus longtemps à être tranché.
Réjouissons-nous donc de la publication de cette première biographie de Jean Lartéguy. Incontournable pour ceux qui souhaitent une bonne introduction à la vie et à l’œuvre du « dernier centurion », ce livre plaira et peut-être même régalera les connaisseurs les plus exigeants malgré les carences ou imperfections qu’ils pourraient y trouver. Quant aux autres, les amateurs de discours formatés, invitons-les à passer leur chemin.
Arnaud Imatz, 25/10/2013
Hubert Le Roux, Jean Lartéguy, le dernier centurion, Tallandier, 2013, 347 pages.
http://www.polemia.com/jean-larteguy-le-dernier-centurion-de-hubert-le-roux/ -
Nicolas Sarkozy préfère la gauche à la droite
En vacances au Maroc, Nicolas Sarkozy a évoqué le tiercé de de ses responsables politiques de droite préférés : Nathalie Kosciusko-Morizet, François Baroin et Alain Juppé. "Son "tiercé gagnant"? François Baroin (son futur Premier ministre) ; Alain Juppé (celui qu'il soutiendra si lui-même ne se représente pas) et sa protégée, Nathalie Kosciusko-Morizet, qu'il ira aider à Paris." Le tiercé perdant de la droite la plus bête du monde. Michel Janva http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/11/nicolas-sarkozy-pr%C3%A9f%C3%A8re-la-gauche-%C3%A0-la-droite.html