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  • Petite méditation philosophique

    Elle nous est proposée par l'Abbé de Tanouarn. Elle traite de l'athéisme et de la morale. Répondant à une critique de Christine Tasin, l'abbé pose une distinction particulièrement intéressante entre les athées "mystiques" et les "rationalistes athées".

    Concernant les premiers, extraits.

    "Pour Feuerbach, c'est l'homme qui est Dieu : "Toute conscience de soi est une conscience de soi de Dieu". On retrouve là quelque chose de l'élan sublime de Spinoza, l'athée qui parle de Dieu presque à chaque ligne de son Ethique, parce que pour lui l'exercice de la raison est un exercice absolu et donc divin. Spinoza est dans une forme de rationalisme, c'est vrai, mais alors un rationalisme sublime où la Raison n'est pas la petite comptable qui vient vous avertir que le jeu est fini et que, circulez il n'y a rien à voir, rien à savoir, rien à croire, mais où cette Raison est plutôt comme une image plausible du tout dans la moindre déduction, une image tellement belle qu'elle parvient à faire oublier l'existence concrète et toujours imprévisible. Ces athées là, auquel le Tout donne une sorte de vertige, peuvent être particulièrement accessibles à l'amour. Pourquoi ? Parce qu'ils ne calculent plus rien."

    Et les seconds.

    "Mais c'est dans Albert Camus, officiellement athée que je sache (ou alors on n'écrit pas l'Etranger), que j'ai trouvé la condamnation la plus forte du rationalisme : "Ceux qui prétendent tout savoir et tout régler finissent par tout tuer. Un jour vient où ils n'ont pas d'autre règle que le meurtre, d'autre science que la fausse scolastique qui de tout temps servit à justifier le meurtre" (Deuxième réponse à Emmanuel d'Astier). Ceux qui réduisent le jaillissement baroque du réel à leurs cases mentales, soumettant le réel au rationnel, ont forcément la posture du meurtrier en puissance. Du réel, ils n'aiment ni les démentis, ni les impuissances, ils n'aiment rien. Ils n'aiment pas, ils calculent."

    On peut constater que ce second développement est particulièrement opératoire pour le temps présent. La mise en oeuvre des idéologies, négatrices du réel, passe par la tentative de soumission de celui-ci à la raison déifiée, et aboutit invariablement aux "grands cimetières sous la lune": ceux des révolutions, hier chez nous, ailleurs toujours, et ceux des innocentes  victimes, par millions, de l'avortement.

    Paula Corbulon

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Au Front de gauche, nouvelle fissure entre communistes et mélenchonistes

    A la veille d'une riche année électorale, l'unité du Front de gauche semble plus entamée que jamais. Le secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Pierre Laurent, a utilisé mardi 24 décembre les colonnes de son blog pour dénoncer l'attitude « incompréhensible » du Parti de gauche (PG) de Jean-Luc Mélenchon sur la scène européenne.

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  • Vercingétorix : quand la Gaule défiait Rome

    Alors que l’imagerie d’Épinal nous présente « nos ancêtres les Gaulois » comme un peuple de barbares chevelus et moustachus, depuis quelques années, celtologues et historiens remettent « les pendules à l’heure ». Ce ne sont pas les Romains, généreux dispensateurs de civilisation, on le sait, qui ont fait des Gaulois un peuple cultivé et civilisé. Les peuples celtes avaient leur propre civilisation, hautement complexe, avec leur hiérarchie, leur religion, leurs médecins, leurs architectes et leurs héros…
    C’est de Marseille, comptoir gréco-celtique, que va partir toute la conquête romaine en Gaule. Pendant les guerres puniques, la cité phocéenne, craignant de voir sa force maritime supplantée par celle des Carthaginois, se fait l’alliée de Rome, alliance qui se renouvelle en 154 et en 126 avant J.-C., quand Marseille appelle les Romains à la protéger des tribus celtes environnantes. Ayant pris pied en Gaule, il ne fallut pas longtemps aux Romains pour annexer toute la côte de la Provincia. Et, au Ier siècle avant J.-C., profitant des perpétuelles divisions entre Gaulois, ils ont déjà annexé la Provence, le Languedoc-Roussillon et les rives du Rhône jusqu’à Lyon.
    C’est vers cette époque que, pour les Gaulois qui sont plus des agriculteurs que des guerriers, le danger germain se fait de plus en plus précis. Et, en 58 avant J.-C., les Éduens, installés dans le Nivernais et la Bourgogne et depuis longtemps alliés de Rome, font appel aux légions afin de repousser les hordes d’Arioviste le Germain. C’est donc César, alors proconsul de la Gaule romaine, qui prend la tête des armées romaines…
    Arioviste est effectivement repoussé hors des frontières gauloises mais pour le proconsul l’occasion est trop belle : à court d’argent et de gloire, César entame la conquête de la Gaule indépendante …
    Les premiers à se révolter sont les tribus belges, extrêmement importantes et puissantes mais, jouant sur leur division, César les soumet sans grande difficulté. Les Armoricains tenteront, eux aussi, de repousser les légions romaines, sans plus de succès et, en 52 avant J.-C., César semble bien avoir conquis toute la Gaule.
    C’est alors qu’un jeune chef arverne décide de « bouter » les Romains hors de Gaule… il s’appelle Vercingétorix !
    L’histoire a très peu de sources sur ce grand personnage qu’est Vercingétorix et, fait incroyable, c’est uniquement grâce aux Commentaires de son ennemi César que son nom n’est pas tombé dans l’oubli.
    Son père, Celtill, était à la tête des Arvernes, le plus grand peuple de Gaule, et avait, selon le général romain, obtenu le « principat de toute la Gaule ». Mais son ambition était trop grande et, parce qu’il avait voulu devenir roi, il fut envoyé au bûcher.
    Mais quel est donc ce « principat » alors que César certifie qu’il n’y avait aucune unité entre les différents peuples de Gaule ? Certains historiens avancent l’hypothèse qu’il ne pouvait s’agir que d’un « principat » religieux, le druidisme étant le seul lien commun à tous les Gaulois… Cette thèse est intéressante et expliquerait la facilité avec laquelle Vercingétorix fédérera toute la Gaule, ce qu’il n’aurait pu faire avec l’opposition des druides. Vercingétorix reprendra donc l’idée de son père pour qui la survie de la Gaule ne pouvait se faire que dans l’unité.
    « L’ami de Rome »
    Quand il prend la tête de la révolte arverne, en 52 avant J.-C., Vercingétorix est loin d’être un inconnu pour le proconsul Caïus Julius César…
    En effet, durant plusieurs années, le jeune chef arverne combat dans les armées de César en tant qu’auxiliaire. Il y acquiert l’art de la stratégie et la connaissance approfondie de la prodigieuse machine de guerre romaine.
    Désigné au titre « d’ami de Rome », selon Dion Cassius, il est surtout proche de César qui cherche à mettre sur les trônes gaulois des hommes qui lui sont totalement dévoués. Et Vercingétorix, César le sait, est un des plus importants chefs arvernes. Sa famille est riche, il a hérité des nombreux clients - au sens romain du terme - de son père et possède un formidable talent d’orateur qui peut lui rallier tous les autres chefs. C’est ce qu’il fera… contre César !
    Quand il prend la tête de la révolte, Vercingétorix a une vingtaine d’années. Il a une haute stature, un visage imberbe, comme en témoignent les pièces de monnaies qui le représentent, et possède, au plus haut point, l’art de la stratégie. Aussi attendra-t-il le départ de César à Rome pour lancer la révolte.
    Les intérêts politiques du proconsul le rappelaient à Rome, aussi César quitte-t-il la Gaule au début de l’année 52 av. J.-C., laissant ses légions dans leurs quartiers d’hiver, dans le Nord, pour surveiller les Belges, et dans la Provincia. C’est le signal de la révolte.
    Réunis dans la forêt des Carnutes, près de Chartres, les députés des nations gauloises font le serment de repousser l’envahisseur romain. À deux cents kilomètres de là, en Auvergne, le jeune Vercingétorix bat le rappel de tous les guerriers arvernes et, à Gergovie, sa capitale, se pose en chef de la révolte. Puis, il envoie des ambassades dans toutes les républiques gauloises afin de les rallier à sa cause.
    Tout va alors très vite : Lucter, du Quercy, lui gagne le Rouergue et occupe pour lui le Lot et le Gévaudan, aux frontières de la Gaule romaine, avant de pénétrer en Provence et en Languedoc ; pendant ce temps, Vercingétorix, profitant de la division des forces ennemies, marche sur les camps d’hiver des Romains, dans le Nord.
    Mais César, averti du danger, ne tarde pas à reparaître…
    La Gaule, terre brûlée
    A la tête de ses légionnaires, le proconsul romain stope l’avance des Gaulois de Lucter, les repousse hors de Provence et décide d’éteindre la révolte dans l’œuf. Elle a commencé en Auvergne, c’est l’Auvergne qu’il attaquera ! Risquant le tout pour le tout, César franchit les Cévennes enneigées en plein hiver et fond comme un aigle sur le sud du pays.
    Mais, grâce à un excellent système de routes praticables, il ne faut que quelques jours au chef arverne, alors aux environs d’Avaricum (Bourges), pour rebrousser chemin. Voyant cette armée considérable marcher sur lui, César, à la tête de ses huit légions, quitte l’Auvergne et se réfugie précipitamment chez les Éduens, ses alliés de toujours, avant de s’emparer de toutes les grandes villes gauloises qu’il croise sur sa route.
    Vercingétorix, quant à lui, sait déjà qu’il ne pourra pas affronter les tacticiens romains en rase campagne : il préfère les harceler. Appliquant une politique de terre brûlée, il affame les Romains et les pousse à la faute.
    Le premier affrontement a lieu à Noviodunum (Nevers). César vient d’accroître son prestige en s’emparant d’Orléans quand les guerriers gaulois fondent sur ses légionnaires. La victoire semble acquise quand le Romain, désespéré, tire sa « dernière cartouche » : il envoie à l’assaut la terrible cavalerie des Germains… Les Gaulois plient et se retirent, dépités. Mais cela ne fait que confirmer la stratégie de Vercingétorix qu’il déploiera à Avaricum (Bourges).
    La capitale des Bituriges était, selon les dires de ses habitants, « la plus belle cité de Gaule » : aussi supplièrent-ils le chef arverne de l’épargner. Craignant, en anéantissant cette cité, de s’aliéner les grandes tribus gauloises, Vercingétorix cède de mauvais gré. Immédiatement après, César met le siège devant Avaricum…
    La cité des Bituriges est presque totalement entourée de marécages et seul le sud est dégagé, laissant un étroit passage pour l’atteindre. C’est là que César prend position et entame le siège… sous l’étroite surveillance de l’armée gauloise qui s’est établie sur des buttes, à quelques kilomètres au sud. Et d’assiégeant, César devient vite l’assiégé…
    Privés de vivres par les Gaulois, harcelés dans leurs fortifications, les Romains sont près de capituler quand Vercingétorix, qui peine de plus en plus à discipliner son armée, décide l’évacuation de la ville par le nord et la destruction de tous les vivres. Selon les dires de César lui-même, ce sont les cris des femmes et le grand tumulte qui accompagnait l’évacuation qui lui ouvrit les yeux. Comprenant le stratagème, il rassemble ses légionnaires et, dans un ultime effort, s’empare de la ville.
    Ce qui pourrait paraître comme le premier échec important de l’Arverne va se transformer en gloire pour Vercingétorix. N’avait-il pas conseillé de détruire la ville ? N’a-t-il pas prouvé la valeur de sa politique de terre brûlée ? Au lieu d’être hué, l’Arverne est littéralement acclamé et définitivement reconnu comme le chef suprême de la révolte. Avaricum est une victoire politique… Gergovie sera une victoire militaire !
    Le bouclier arverne
    Avaricum prise, César peut croire à la victoire. Il se sépare de quatre légions, qu’il place sous les ordres de son lieutenant, Labiénus, avec ordre de juguler la révolte des Parisiens, et se dirige vers la capitale arverne. À Gergovie, il espère porter un coup fatal à l’insurrection.
    Vercingétorix, qui ne démord pas de sa stratégie, tente d’épuiser son adversaire. Longeant la rive gauche de l’Allier, il coupe tous les ponts, obligeant les Romains à descendre toujours plus au sud pour trouver un gué. Le printemps est là et la montée des eaux semble un rempart idéal pour les Gaulois. Mais le rusé proconsul finit par prendre les Gaulois par surprise et, traversant la Limagne, se précipite vers Gergovie. Quand il arrive, Vercingétorix a organisé la défense de la ville et, comme à Avaricum, s’est établi avec Teutomate, chef des Nitiobriges d’Aquitaine et ancien « ami de Rome », sur les hauteurs environnant l’oppidum.
    Condamné à installer son campement au pied des Dômes, César fait une cible idéale pour les archers et les cavaliers gaulois qui ne manquent pas une occasion de persécuter ses soldats. Et seul le poste avancé installé sur le piton de la Roche-Blanche permet au Romain d’organiser des attaques et d’assurer une défense relativement efficace.
    Alors que César a quitté le camp pour regagner à sa cause les cavaliers éduens révoltés, une première attaque en force des Gaulois manque de débouter les Romains de toutes leurs positions. Une fois de plus, c’est la cavalerie germaine qui retourne la situation… Mais, chaque jour, la position des Romains est de plus en plus précaire, aussi César décide-t-il de faire une dernière tentative.
    L’une des portes de l’oppidum, qui donne sur un col en pente douce, a été repérée par César. Vercingétorix, devinant les projets du Romain, met hâtivement cette porte en état de défense maximale.
    Le jour de l’attaque, César, qui a suivi les mouvements des troupes gauloises, feint d’attaquer le col tout en envoyant le gros de ses troupes à l’assaut de l’oppidum, là où sont installés les guerriers de Teutomate…
    Pris de vitesse, l’Aquitain n’a que le temps d’avertir Vercingétorix qui revient à bride abattue sur l’oppidum. Quand il arrive, les premiers assaillants escaladaient déjà le mur d’enceinte. Emportés par une fureur destructrice, les Gaulois les massacrent et César doit se replier précipitamment derrière les tranchées de son camp. Peu après, il abandonne le siège…
    La nouvelle se propage alors comme une traînée de poudre. Dans toute la Gaule, le nom de Vercingétorix, vainqueur de César et libérateur du pays, est sur toutes les lèvres !
    Le combat des chefs
    Après ce « coup de pub » extraordinaire, les nations gauloises les plus hésitantes, y compris les Éduens, se joignent comme un seul homme derrière le vainqueur de Gergovie.
    L’armée de César, renforcée par les quatre légions de Labiénus, met le cap sur l’Italie. Menacé de tous côtés, condamné à louvoyer, César dirige son armée sur la Saône quand il est intercepté par Vercingétorix, venu en droite ligne de Bibracte, où il a été reconnu par tous comme unique chef de la nouvelle unité gauloise lors d’une assemblée extraordinaire de tous les chefs gaulois.
    Gardant à ses côtés les hommes nécessaires au harcèlement des légions romaines, Vercingétorix disperse les autres avec pour mission de conquérir les provinces romaines de Gaule. Peu après, d’ailleurs, le Languedoc et le Vivarais sont occupés…
    C’est sur les bords de l’Ouche que se situe la rencontre des deux armées. Là, à la vue de l’armée en fuite, Vercingétorix enflamme le cœur de ses hommes :
    - Les Romains, leur dit-il, s’enfuient dans leur province et abandonnent la Gaule. C’est assez pour assurer la liberté du moment mais trop peu pour la paix et le repos de l’avenir ! Ils reviendront avec de plus grandes forces et la guerre sera sans fin !
    Frissonnant d’ardeur guerrière, les chefs de la nombreuse et superbe cavalerie gauloise, que Vercingétorix a désignés pour mener l’assaut, prêtent serment devant les dieux : ils ne regagneront leur toit et leur famille qu’après avoir traversé deux fois, de part en part, la colonne ennemie !
    Les Gaulois chargent l’arrière-garde romaine, donnant l’assaut sur trois flancs. Mais c’est alors qu’apparaissent… les redoutables cavaliers germains ! Le combat traîne en longueur, la résistance est farouche et César, à la tête d’une troupe de choc, porte tour à tour secours aux hommes les plus en difficulté. Lui-même manque de finir prisonnier ! Saisi à bras-le-corps par un solide géant gaulois, il ne doit la liberté qu’au manque de discernement du guerrier qui croyait ne tenir qu’un vulgaire officier. Seule l’épée du Romain restera sur le champ de bataille…
    Finalement, l’acharnement des auxiliaires germains fait tourner l’avantage. Attaquant, massacrant, ils forcent les Gaulois à la retraite. Alors, c’est la débandade !
    Atterré par cette cuisante défaite, Vercingétorix se replie précipitamment dans la forteresse d’Alésia, ancien lieu sacré de la Gaule. Mais les dieux semblent avoir abandonné le chef arverne… Poursuivant les fuyards, César entreprend d’affamer les assiégés.
    Un nouvel échec de la cavalerie gauloise face aux Germains convainc Vercingétorix de transformer ses cavaliers en estafettes : l’appel au secours du jeune chef résonne bientôt à travers toute la Gaule…
    Mais à peine les cavaliers ont-ils traversé les lignes romaines que César met en branle un formidable système de fortifications et de tranchées.
    Trois fossés de quinze pieds de large et de profondeur entourent l’oppidum, l’un rempli d’eau, l’autre hérissé de pieux. Derrière ces fossés, s’élèvent le terrassement et la palissade du campement, elle aussi protégée de pieux acérés. Enfin, d’autres fossés ou puits, tapissés de pieux aigus, de pointes de fer, recouverts de terre et de branchages, sont creusés sur environ huit rangs. Ceci achevé, César ordonne la même disposition de l’autre côté du camp, pour parer à une éventuelle attaque des troupes de secours.
    Alésia est verrouillée…
    L’ultime bataille
    En moins d’un mois, l’armée de secours, réunie sous le commandement de Comm « l’Artebate », ou « l’Artésien », rejoint Alésia à marche forcée.
    Quand ils arrivent enfin en vue de l’oppidum, les assiégés, qui n’ont plus de vivres, ont dû expulser les habitants de la ville, hommes, femmes et enfants. Perdus dans le no man’s land qui sépare les deux adversaires, les Mandubiens imploreront la grâce de César… en vain !
    À l’arrivée de Comm, les assiégés reprennent courage et, dans un dernier sursaut d’énergie, se lancent à l’attaque. Pris entre deux feux, les Romains résistent tant bien que mal aux ravages que font les archers gaulois dans leurs rangs, jusqu’à l’arrivée… des cavaliers germains ! « Massés en un seul point, en escadrons serrés, les cavaliers germains chargent l’ennemi et le refoulent » puis ils isolent les archers et les massacrent un à un…
    Une deuxième attaque a lieu de nuit : c’est un nouvel échec et, au lever du jour, César, satisfait, peut contempler les pièges et les chausse-trappes jonchés de corps empalés. César a prouvé son génie militaire mais il semble que les forces gauloises soient inépuisables et, le troisième jour, environ cinquante mille nouveaux guerriers surgissent du nord de la ville et lancent un ultime assaut.
    Les Gaulois se déploient sur tout le nord et l’ouest des fortifications, sachant pertinemment que le proconsul ne pourra résister à une attaque d’une telle ampleur à l’intérieur et à l’extérieur du siège. Pourtant, une fois de plus, les Romains sont sauvés par les Germains qui prennent l’armée de secours à revers et la mettent en pièces.
    Les lauriers de César
    Les vivres sont épuisés et le désespoir s’est emparé des assiégés après cette dernière défaite. Une seule chose pourra sauver les Gaulois révoltés : le sacrifice du chef.
    Alors que tous les chefs gaulois se rendent, désarmés et vaincus, à César, le proconsul voit se présenter celui qui lui a tenu tête neuf mois durant. Paré de ses plus beaux ornements, Vercingétorix, dans le silence le plus complet, jette ses armes aux pieds de son vainqueur…
    Six ans plus tard, lors du triomphe de César, les Romains peuvent contempler le fier guerrier, tout juste sorti de la prison Mamertine, enchaîné et amaigri. Le lendemain, il est exécuté…
    Ainsi finit le héros de nos siècles anciens, conclut Henri Martin ; ainsi tomba cette première France qu’on appelait la Gaule…
    Ecrit par Alix Ducret 28-10-2008 - http://www.historia-nostra.com/

  • Hollande va quémander en Arabie Saoudite

    Ce dimanche, François Hollande commence une visite officielle en Arabie Saoudite. La délégation se compose de quatre ministres, Laurent Fabius, Arnaud Montebourg, Nicole Bricq et Jean-Yves Le Drian, ainsi que d’une trentaine de dirigeants d’entreprises, dont ceux d’EDF, d’Areva, d’Alstom et de Thales. On comprend bien donc l’importance économique de cette visite. Les échanges entre les deux pays ont dépassé les 8 milliards d’euros. Il s’agit d’élargir le partenariat…

    On parle bien de quémander car nous sommes plutôt redevables à l’Arabie Saoudite pour les exportations de pétrole. Il semblerait d’ailleurs que pour une fois le président de la République ait fait taire son aversion pour les pays qui ne respectent pas les droits de l’Homme. Récemment, on a appris qu’un blogueur pouvait être condamné à mort pour blasphème. La police religieuse est là pour surveiller que tous les habitants obéissent aux préceptes de l’islam. L’homosexualité est répréhensible. Mais sans doute, François Hollande ignore tout cela, lui qui va boycotter l’ouverture des Jeux Olympiques d’Hiver à Sotchi. Les belles convictions disparaissent devant l’argent…

    http://medias-presse.info/hollande-va-quemander-en-arabie-saoudite/4456

  • S’arranger avec la liberté.

    Dernière idée du gouvernement : interdire Dieudonné de se produire. La bêtise du gouvernement est sans limite. Ce n’est pas que Dieudonné fasse parti de nos amuseurs favoris, nous ne goûtons absolument pas à son genre d’« humour ».

    Utiliser l’antisémitisme pour faire applaudir une salle n’a rien de louable.

    Toutefois, il est une chose qui pourrait nous faire bien rire, si elle n’était poussée à un tel degré, c’est l’indignation à géométrie variable de nos élites bien pensantes. Elle est maintes et maintes fois dénoncée ici ou là. Vous trouverez dans cet article une petite anthologie (largement non exhaustive !) des appels à la liberté d’expression de cette belle gauche, notamment à l’occasion de l’affaire Castellucci. Il ne s’agit pas de louer les débordements parfois violents qui ont eu lieu, seulement montrer que la liberté d’expression n’est pas accordé à tous de la même manière.

    Dans Libé pour commencer :

    « Le ministère de la Culture a condamné samedi les perturbations qui, selon Frédéric Mitterrand, « portent atteinte au principe fondamental de liberté d’expression, protégé par le droit français », rappelant que la justice a débouté l’association Agrif, proche du FN, qui exigeait l’annulation de la pièce. » [1] [...]

    Mathieu Colin - La suite sur Nouvel Arbitre

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?S-arranger-avec-la-liberte

  • La morale au crible des religions

    C'est le dernier "conseil de lecture", de l'Abbé de Tanouarn. Il fait référence à la la collection Studia arabica publiée par les Editions de Paris, et nous propose un extrait de la contribution de Marie-Thérèse Urvoy, sur l'Islam.

    "On observe que les commentaires coraniques soulignent chacun de son angle de vue le caractère purement extrinsèque de la préférence divine. La liberté d'agir et de choisir n'engendre pas véritablement l'acte, car Dieu seul est le créateur des actes humains selon la plupart des doctrines islamiques (excepté les Mu'tazillites). De fait la vertu dans la morale coranique est ramenée à une dénomination extrinsèque qui n'est que la répercussion sur l'homme de la préférence (tafdil) divine. L'homme ne s'enrichit pas de vertu par ses actes, mais au contraire, ce sont les actes que Dieu fait perdurer pour leur accorder une récompense qui est sans proportion avec eux : devenus sujets de la préférence divine, ils constituent la véritable vertu de l'homme presque au-delà de lui-même. La vertu islamique n'est pas une parure intérieure de l'âme, elle est l'état d'une âme dépouillée d'elle-même dans ses actes d'obéissance, toute abandonnée à Dieu, exhaussée au dessus d'elle-même par son identification au don gratuit et disproportionné des récompenses que Dieu avait promis par un acte pur de la volonté et qu'il accorde généreusement au seul croyant fidèle. Dans ce sens la morale coranique débouche sur la mystique. L'affirmation qu'il n'y a pas de morale en islam, en ce qu'elle a d'abrupt, n'est pas un paradoxe".

    On trouve des enresgitrements de cette spécialiste éminente, sur le site de Lumière 101.

    Paula Corbulon

  • 4 000 à 5 000 « Européens » combattraient chez les islamistes en Syrie

    D’après une source des services belges de sécurité, à l’heure actuelle, « Al-Qaïda a sous la main quatre à cinq mille combattants djihadistes déployés en Syrie et détenteurs de passeports d’un pays de l’espace Schengen ».

    Si la menace concerne en premier lieu l’Irak et la Syrie, une autre source belge, policière, évoque la volonté des animateurs de filières syriennes d’exporter, à terme, la capacité de combat aujourd’hui réunie en Syrie vers le Maroc et la Tunisie.

    En Belgique, les services de renseignement et de police reconnaissent être « noyés » par l’importance des filières syriennes. On estime qu’environ 200 « Belges » (vraiment belges ou immigrés) sont ou ont été combattants en Syrie, dont 120 à 140 sont actuellement sur place et une vingtaine sont décédés.

    D’autres filières terroristes alourdissent également la charge. Ainsi, par exemple, la Somalie continue à attirer des combattants belges.

    Source

    http://www.contre-info.com/

  • Ahmadinejad tourmenté, l’Iran sur une nouvelle voie

    Alors que l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad – passé à la postérité pour sa résistance au duo USA-Israël et son soutien à la liberté de recherche historique – connait des déboires judiciaires (ce qui montre que la page est vraiment tournée en Iran et que ce pays est beaucoup plus «démocratique» que la France par exemple), nous vous livrons ci-dessous une analyse de l’évolution géopolitique de l’Iran avec son nouveau président.
    Signée de Thierry Meyssan (et parue sur son site), spécialiste de cette région, elle est pessimiste mais nous a paru digne d’intérêt.

    « L’abdication de l’Iran

    La signature de l’accord sur le nucléaire iranien, le 24 novembre à Genève, a été, à l’exception d’Israël, unanimement saluée comme la fin d’un quiproquo. Toutes les parties signataires ont essayé de nous persuader que cette entente aurait été trouvée beaucoup plus tôt s’il n’y avait eu les manières excessives de l’ancien président Mahmoud Ahmadinejad.

    Ainsi donc, on aurait brisé le commerce international de l’Iran et frôlé la guerre mondiale par inadvertance.

    La réalité est évidemment très différente : les Occidentaux n’ont rien concédé de leurs exigences, mais l’Iran a abdiqué de toutes les siennes.
    Même si le texte signé n’est que transitoire, il renonce à la construction de la centrale d’Arak, à son uranium enrichi à 20% et à sa technique d’enrichissement [1].

    En 2005, l’élection du président Ahmadinejad allait donner un second souffle à la Révolution khomeiniste. Contrairement à ses deux prédécesseurs, les présidents Rafsandjani (1989-1997) et Khatami (1997-2005), Ahmadinejad n’était pas simplement favorable à une politique d’indépendance nationale, mais il était anti-impérialiste, dans la lignée du penseur de la Révolution, Ali Shariati. En quelques années, il fit de l’Iran un grand pays scientifique et industriel. Il développa la recherche nucléaire pour mettre au point un type de centrale qui puisse être reproduit dans le Tiers-monde et apporter à l’Humanité son indépendance énergétique, sans le charbon, le pétrole et le gaz.

    On ne soulignera jamais assez l’opposition entre les partis iraniens. Rafsandjani et Katami sont des clercs, tandis qu’Ahmadinejad est un Gardien de la Révolution. Durant l’agression irakienne, ce sont les Gardiens qui sauvèrent le pays au péril de leurs vies, tandis que le clergé utilisait ses passe-droits pour ne pas envoyer ses fils au front. Le clergé gère des biens immenses, Rafsandjani est lui-même l’homme le plus riche du pays, tandis que les Gardiens sont des gens du peuple au mode de vie spartiate. Durant 8 ans, l’Occident ne s’y est pas trompé qui a considéré Ahmadinejad comme un adversaire, mais c’est bien à tort qu’il a qualifié ce leader, à la fois mystique et anti-clérical, d’« homme des mollahs ».

    En réponse aux prétentions révolutionnaires d’Ahmadinejad, les Occidentaux jetèrent le doute sur le programme nucléaire iranien [2] et utilisèrent l’Onu pour lui interdire d’enrichir lui-même son uranium, dont il dispose de réserves gigantesques [3]. De la sorte, ils l’empêchaient d’utiliser ses propres ressources et l’obligeaient à vendre son précieux métal à bas prix. Ils établirent, que ce soit au Conseil de sécurité ou de manière unilatérale, une série de sanctions sans précédent historique pour étrangler le pays. En outre, ils menèrent une campagne de propagande pour faire passer Ahmadinejad pour un dangereux illuminé. Enfin, ils organisèrent, avec l’aide de Rafsandjani et de Khatami, une tentative de révolution colorée, en 2009 [4].

    Chacun se souvient de la fausse traduction d’un de ses discours pour faire accroire qu’il voulait anéantir les Israéliens (Reuters lui imputa mensongèrement d’avoir déclaré qu’il voulait rayer Israël de la carte) [5]. Ou encore de la falsification du Congrès sur l’holocauste, qui visait à montrer comment les Occidentaux ont détruit toute spiritualité dans leurs sociétés et ont créé une nouvelle religion autour de ce fait historique, pour laisser à penser que, malgré la présence de rabbins à ce congrès, il célébrait le négationnisme. Sans compter l’affirmation qu’il discriminerait les juifs [6].

    L’équipe de cheikh Rohani représente à la fois les intérêts du clergé et de la bourgeoisie de Téhéran et d’Ispahan. Elle ambitionne la prospérité économique et ne se sent pas concernée par la lutte anti-impérialiste. La levée progressive des sanctions lui permet d’obtenir un vaste soutien populaire, les Iraniens percevant —pour le moment— l’accord comme une victoire qui va augmenter leur niveau de vie.

    Les Occidentaux, quant à eux, poursuivent toujours le même but. Le plan d’attaque du président George W. Bush prévoyait qu’ils détruiraient l’Afghanistan, puis l’Irak, puis simultanément la Libye et la Syrie (via le Liban), et encore simultanément le Soudan et la Somalie, et qu’enfin ils termineraient par l’Iran. De leur point de vue, les sanctions contre Téhéran étaient, sous un prétexte douteux, un moyen simple de l’affaiblir. Pour eux, la reddition de cheikh Rohani est comparable à celle de Mouammar Kadhafi, abandonnant son programme nucléaire et se soumettant à toutes les exigences de Washington pour éviter la guerre. Mais comme pour Kadhafi, les concessions de cheikh Rohani seront utilisées plus tard contre son pays.

    C’est en effet à tort que Mouammar el-Kadhafi a cru que le bellicisme états-unien à son encontre était basé sur ses convictions politiques. L’unique mobile qui emporta la décision de George W. Bush était géopolitique. En 2001, la Libye était devenue l’alliée de Washington dans la « guerre mondiale au terrorisme » et avait ouvert son marché intérieur aux multinationales US. Cela ne l’empêcha pas d’être traitée de « dictature » et d’être détruite sous les bombes. De la même manière, devenir un allié des États-Unis ne protégera pas l’Iran de la guerre.

    Durant les quatre années à venir, l’Iran abandonnera à l’Histoire le rêve de Shariati et de Khomeiny pour se recentrer sur ses intérêts étatiques. Il va se désengager du monde arabe et se tourner vers les États membres de l’Organisation de coopération économique (la Turquie, l’Iran et toute l’Asie centrale) pour faire du business. Il va progressivement diminuer son soutien militaire et financier à la Syrie, au Hezbollah et aux Palestiniens. Lorsque Téhéran aura lui-même dissout sa ligne de défense extérieure, Washington entrera à nouveau en conflit avec lui.

    Thierry Meyssan

    [1] “Nuclear deal between Iran and six world powers (full text)”, Voltaire Network, 24 November 2013.

    [2] « Propagande : CNN, pris sur le fait, s’excuse auprès de l’Iran », par Ossama Lotfy, Réseau Voltaire, 17 janvier 2006.

    [3] « Qui a peur du nucléaire civil iranien ? », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 30 juin 2010.

    [4] « La CIA et le laboratoire iranien », « Pourquoi devrais-je mépriser le choix des Iraniens ? », « La « révolution colorée » échoue en Iran », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 17, 21 et 24 juin 2009 ; « Iran : le bobard de l’ »élection volée » », par James Petras, Traduction Marcel Charbonnier, Réseau Voltaire, 19 juin 2009 ; « Rafsandjani acclamé au cri de « Mort à la Russie ! Mort à la Chine ! » », Réseau Voltaire, 19 juillet 2009.

    [5] « Comment Reuters a participé à une campagne de propagande contre l’Iran », Réseau Voltaire, 14 novembre 2005.

    [6] « Iran : les gouvernements anglo-saxons fabriquent de fausses nouvelles », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 24 mai 2006. »

    http://www.contre-info.com/ahmadinejad-tourmente-liran-sur-une-nouvelle-voie#more-30747

  • CÉSAR FACE À ARIOVISTE

    La première confrontation gallo-germanique

    Entré en Gaule en 58 avant J.-c. au titre d'une simple opération de police contre les Helvètes, César n'en repartira pas avant de l'avoir entièrement soumise.

    L'EXODE DES HELVÈTES

    Avec ses six légions, César se dirige vers le mont Beuvray, en territoire éduen, les fidèles alliés des Romains. C'est à proximité de Bibracte qu'il livre la terrible bataille que nos lecteurs connaissent bien. Déployés en tortue, à l'imitation des légions, les Helvètes sont dispersés par un flux continu de longs javelots qui les clouent sur place. Dès lors, ils choisissent de combattre à découvert, jetant leurs boucliers. Ils sont alors massacrés, ainsi qu'une bonne partie des femmes et des enfants qui les accompagnent. Quant aux survivants, plusieurs dizaines de milliers, ils sont renvoyés en Helvétie ou autorisés à s'installer en Gaule, en des endroits que César leur impose.

    LA MENACE D'ARIOVISTE

    Le roi germain Arioviste, le chef des Suèves est un remarquable meneur d'hommes. Il s'est implanté vers 75 avant J.-C. entre les vallées de l'Elbe et celle du Main. Il profite d'un conflit entre Éduens et Séquanes (un peuple gaulois installé entre Seine et Jura, avec pour capitale Vesontio, l'actuelle Besançon) pour venir au secours de ces derniers. Arioviste franchit donc le Rhin et bat les Éduens. Puis, rêvant de la constitution d'un empire gallo-germanique, il menace les Gaulois qui s'unissent contre lui. Mais en -61, il les bat à Magetobriga. Puis, il occupe le tiers du territoire des Séquanes, se faisant livrer des otages, et menaçant d'annexer l'ensemble des terres de ses anciens alliés gaulois.

    Avec habileté, en -59, il se fait reconnaître le titre d'ami du peuple romain par le Sénat. Cependant, l'assemblée des Gaules demande à Rome de protéger la Gaule des ambitions du Suève. Alors, César, saisissant cette opportunité exceptionnelle, vient leur porter secours :

    NÉGOCIATIONS AVEC ARIOVISTE

    César tente d'abord de négocier avec Arioviste. Prudent, il fait converger ses légions vers Vesontio, lesquelles ne sont guère rassurées par l'exceptionnelle réputation de chef de guerre du Germain. Ce dernier, fait alors porter son effort militaire dans la plaine d'Alsace, entre Cernay et Aspach. César accompagné de plusieurs légions vient à sa rencontre, propose des pourparlers. Après bien des tergiversations, en particulier liées à des problèmes de préséance, César et Arioviste parviennent à se rencontrer. Avec hauteur, le chef germain affirme qu'il n'occupe une portion de la Gaule qu'en raison de la demande Séquane et refuse les propositions de César qui a bien caché ses intentions futures, assurant n'être venu en Gaule que pour protéger ses frontières nord et est des Helvètes et des Suèves.

    LA BATAILLE DE LA PLAINE D' ALSACE

    Devant l'impasse diplomatique, la bataille ne tarde guère à s'engager. Les Germains subissent alors une sévère défaite et les voilà contraints de repasser le Rhin. Arioviste ne s'en tire que d'extrême justesse : il trouvera la mort l'année suivante, semble-t-il. Alors, son empire se disloque. Aussitôt, César répète à l'envi qu'il a sauvé la Gaule d'une invasion germanique. Ce qui n'est guère exact, car il n'existe aucune concentration réelle des peuples germains. L'autoritaire Arioviste n'est parvenu qu'à fédérer des peuples disparates, alors que nombre de hordes germaniques sont demeurées en dehors de sa coalition, préservant jalousement leur indépendance. On peut citer, en particulier, les Hermondures et les Marcomans qui sont pourtant des Suèves, par leurs origines. Paradoxe, on trouve de nombreux Gaulois dans les troupes d'Arioviste : des Némètes de Spire et des Triboques de Strasbourg …

    Comme on le voit, la bataille de la plaine d'Alsace est loin d'être une grande confrontation entre Gaulois et Germains, contrairement à ce que l'Histoire nous a enseigné. En vérité, des légions romaines y repoussent un assemblage de tribus gallo-germaniques! Il s'agit bien de la confrontation de deux ambitions personnelles opposées: celle de César venu soumettre la Gaule à Rome et celle d'Arioviste, décidé à constituer un puissant empire gallo-germanique.

    Philippe Valode : Dossier d'actualité d'histoire