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  • 1914-2014 un centenaire de trop ! :

    1914-1918 l'épuration républicaine :

    Après le populicide de la révolution, ses horreurs, ses tanneries de peaux humaines et ses déportations, les massacres et les souffrances des ouvriers, le Camp de Conlie, la Commune, le désastre de 1870, arrive la guerre de 1914-1918. Ouvrons la ténébreuse page continuant l’épuration républicaine. En présence de la déformation historique à laquelle nous assistons quotidiennement, il est bon et utile de rappeler que la République en France est le régime le plus inhumain, le plus meurtrier, le plus sanglant de notre histoire. Il a été en même temps le plus ingrat, le plus inique et le plus odieux envers ses combattants et fidèles. Ce régime n'hésita pas à sacrifier inutilement les patriotes, allant même jusqu’à imaginer de brûler leur femmes dans les fours, durant la révolution par furie sanguinaire !!!

    Comme la république semble avoir oublié ses alliés dans les milliers de Serbes, venus mourir chez nous. Il n’y a pas si longtemps, c’est à force de bombardements que nous les avons remerciés. La Sainte Russie envoya des forces venues nous rejoindre aussi pour faire face aux prussiens. Le Tsar fut lamentablement abandonné parce que monarque sans doute, par une république agissant contre les trônes. L’Allemagne soutiendra d’ailleurs les révolutionnaires, cassant ainsi le conflit sur le front oriental et ramenant ses forces sur nous… Nous abandonnerons, dans les années qui suivront, nos alliés russes, dans une atroce guerre civile, dont les armées blanches, sauveront l’honneur. La république fit germer la révolution russe par ses idées qui, par l’attrait de fausse liberté d’abord, entraîne les peuples vers les catastrophes les plus sanguinaires. A croire que les peuples n’ont pas de mémoire, cette horreur laissera au monde l’image symbolique de l’innocence du Tsarévitch, comme jadis Louis XVII, et de ses sœurs massacrés, au nom d’une idéologie infernale, créant les pires régimes dictatoriaux, massacrant les peuples, aux ordres cachés de puissances d’argent…

    En 1912, nos dirigeants savaient qu'ils allaient engager la France dans une grande guerre. Mais, les élections approchant, ils s'efforçaient de tromper l'opinion publique. Sans entrer dans un quelconque débat idéologique, mais les évènements des Inventaires contre les catholiques, purgeant l’armée d’officiers écartés par religion, l’affaire des Fiches, l’Affaire Dreyfus affaiblissant nos services de renseignement et encore l’armée, permirent à l’Allemagne d’avoir la supériorité sur notre pauvre pays déjà bien affaibli. 1914 c’est la Mobilisation Générale. Dès les premiers jours de la guerre, la France paysanne fut atteinte de plein fouet par cet appel aux armes. Aussitôt la déclaration de guerre, 30 % de la population active masculine est retirée en quelques jours des usines et des champs. Sur les 5 200 000 actifs masculins c’est entre 1 500 000 et 2 millions qui quittent leurs fermes et cela dans les premiers jours du mois d’août, en pleine moisson. On se demande d’ailleurs pourquoi le gouvernement républicain procédait si soudainement à cette « levée en masse » puisque par ailleurs il croyait, comme la plupart des têtes pensantes de l’époque, que le conflit ne durerait que quelques mois. Il faut voir, dans l’improvisation et le désordre qui marquèrent les premiers jours de la Grande Guerre, à la fois l’impéritie et l’incapacité du personnel politique républicain, à l’instar des « grands ancêtres» faisant face 122 ans plus tôt dans la plus complète anarchie aux conflits qu’ils avaient eux-mêmes provoquée.

    D’autre part l’influence des idéologies contradictoires secrétées par l’esprit révolutionnaire et démocratique : entre le pseudo-patriotisme jacobin sacrifiant criminellement toute la jeunesse du pays au nom de la « Nation en armes» et un pacifisme humanitaire, vague et utopique, inspirant au gouvernement de la IIIe République l’ordre absurde du recul des armées françaises de 10 km en-deçà de la frontière afin de prouver au monde la volonté pacifique de la France ! N’oublions pas aussi que lors des premiers mois de la guerre, l’équipement du soldat français, était constitué entre-autre d’un simple képi et d’un pantalon rouge garance datant de la fin du XIXème siècle, cela maintenu par la volonté des députés républicains en souvenir des grandes heures de la Révolution… La cavalerie chargeait les lignes ennemis à cheval le sabre au clair, alors qu’en face les Allemands avaient déjà des tenues camouflées, un casque et des mitrailleuses, positionnées en premières lignes, alors que nous y mettions notre infanterie ? Voilà qui en dit long sur le déclin des élites militaires françaises depuis la fin de l’Ancien Régime et les épopées Napoléoniennes, qui d’ailleurs, avaient profités largement des avancées technologiques et de l’armée professionnelle de nos rois.

    Les allemands profitèrent, par leurs observateurs, des avancées modernes des conflits mondiaux comme la guerre de Sécession qui terrassa l’Amérique de 1861 à 1865. Nous n’aborderont pas ni les scandales incessants ni l’instabilité de l’Etat républicain, ni l’argent de l’Allemagne soudoyant les journaux français afin d’empêcher tout retour monarchique en France… « Partis pour Berlin la fleur au fusil » et dans le plus complet désordre, les paysans français furent rapidement victimes d’un des plus grands massacre du XXème siècle qui se révèlera particulièrement riche en la matière. En 1918, après quatre ans de furieuses batailles et d’atroces boucheries, 3 millions de paysans sont mobilisés, soit 60% du recensement de 1910 et, quand le 11 novembre 1918, survint l’armistice, il y avait un million et demi de morts, dont 20% de Bretons, désirait-on se débarrasser des fils de chouans ? et d’innombrables blessés et estropiés à vie. Comme l’écrivit Henri Servien dans sa Petite histoire de France : « On peut labourer les friches et reconstruire mais les pertes humaines sont irréparables. Toute une génération ardente et généreuse, une jeunesse d’élite était disparue. Elle ne fut pas remplacée et l’élan du pays fut brisé. »

    Car le problème était bien là ! A l’époque des Rois, il n’y avait pas de mobilisation générale. Au Moyen-Âge seul les nobles et les seigneurs avaient le droit de faire la Guerre. Plus tard c’est un système de recrutement dans les campagnes qui permit de grossir les rangs des régiments en fonction des besoins de l’armée. Le paysan avait le choix d’aller se battre ou non. Avec l’arrivé de la république, c’est la conscription qui règne, de 18 à 60 ans, on peut être envoyé à la mort, depuis la fameuse levée en masse des 300 000 hommes en 1793, contre lequel s’était insurgée la Vendée. Du reste, quand on a plus d’homme on mobilise les adolescents comme le fera Napoléon avec ses « Marie-Louise », qui seront décimé à Leipzig ! Anatole France dénonçait lui-même ce système en ces termes : « La honte des républiques et des empires, le crime des crimes sera toujours d’avoir tiré un paysan de la paix doré de ses champs et de sa charrue et de l’avoir enfermé entre les murs d’une caserne pour lui apprendre à tuer un homme »

    Ces guerres souvent plus idéologiques qu'utiles coûtèrent sept invasions de plus en plus ruineuses et déchirantes. Seule la période monarchique, qui va de 1815 à 1848, représentait une période de paix et de libération en supprimant le service militaire obligatoire. A part cette transition, la république n’apportait que guerres, luttes civiles et misère… C’est donc au nom de la Liberté et des Droits de l’Homme, que le français de 1914 avait perdu sa liberté d’aller ou de ne pas aller à la guerre ! Les républicains proclamèrent « l’union sacrée » afin d’exiger de la part des opposants politiques de ne plus attaquer la république durant la guerre et d’observer un comportement neutre face au gouvernement. Charles Maurras, leader du mouvement royaliste et nationaliste « l’Action française » acceptera cette union sacrée qu’il qualifiera de « compromis nationaliste ». Ce choix s’avèrera catastrophique car non seulement les royalistes se firent massacrer en première ligne, la république voyant avec satisfaction disparaitre l’élite insurrectionnel royaliste, mais le maintien d’une année de plus dans la guerre révèlera les buts cachés du conflit : la destruction de la monarchie Autrichienne. L’historien Pierre Bécat mit en évidence l’escroquerie de cette union sacrée en rappelant cet épisode : Le ministre Viviani s'écriait : «Tous les réactionnaires se font tuer», et Géraud Richard ami du futur ministre de l'Armement Albert Thomas répondait : « Pendant ce temps nous bourrons de copains toutes les administrations ».

    C’est en 1917, que le nouvel empereur, Charles d'Autriche, fit des offres de paix séparée à la France. Le Prince Sixte de Bourbon, qui avait servi d'intermédiaire, a publié, à ce sujet, tout un ouvrage : L'Offre de Paix séparée de l'Autriche, avec deux lettres autographes de l'Empereur et une du Comte Czernin. C'était une occasion inespérée d'arrêter la tuerie, de récupérer nos anciennes provinces, d'en finir avec la domination prussienne et d'en revenir à une ère de paix équilibrée, grâce à l'accord franco-autrichien. Mais l'Autriche était catholique. II fallait donc sauver un Etat protestant. Dans les salons de la Béchellerie, le vieux Rapport disait (v. livre cité) : «...L'Allemagne ne sera pas battue, elle ne peut pas l'être, sa défaite marquerait une régression de l'esprit humain. Songez, le pays de Kant, de Fichte, de Schopenhauer. » Si les poilus avaient su qu'ils faisaient la guerre pour cela !...

    Et ce fut dans ces conditions que la République fit massacrer un million d'hommes de plus, pour en arriver à perdre la paix et, par le Traité de Versailles, à jeter les bases d'une nouvelle guerre. Jacques Bainville en fit la prophétie… Tel était l’état d’esprit des dirigeants de la république.

    En 1917, il y eut des mutineries. De véritables héros, oui nous disons bien des héros, ont été fusillés, voici dans quelles conditions. On les envoyait à l'attaque, après leur avoir promis une permission. Ils en revenaient après avoir perdu leurs copains et la promesse était oubliée. Il fallait recommencer le lendemain, et puis encore les jours suivants, inlassablement envoyer les maris, les fils, les frères, les cousins et les oncles au carnage. Toujours nos fantassins face aux mitrailleuses allemandes, canons chargés à mitraille et gaz destructeurs qui se régalaient. Charger continuellement, inutilement sous le commandement quelquefois de généraux stupides, comme par une volonté de faire disparaitre le peuple de France dans un déluge de feu. Finalement, les malheureux survivants, voyant que miséricorde se perdait et qu'on se moquait d'eux, se mutinèrent. Clemenceau, dont Daudet disait qu’il était « Un calcul biliaire sculpté dans une tête de mort » et autres complices s'étaient fait la main jadis contre les ouvriers, à Villeneuve-Saint-Georges, à Draveil-Vigneux, on tire sur les ouvriers et la fusillade des viticulteurs à Narbonne en 1907. La république fut le plus antisocial des régimes que la France connut. Quelques poilus de plus ou de moins ne pesaient pas lourd à cette époque. « Je fais la guerre, je fais toujours la guerre », disait Clémenceau le 8 mars 1918 à la tribune de l’Assemblée, pour résumer son jusqu'au-boutisme. Pendant qu’il « faisait la guerre » les poilus eux se faisaient massacrer au front, à moitié enterrés dans l’humidité et la boue, dans la fureur des combats, sous un déluge de feu de sang en affrontant le froid.

    Depuis la plus haute antiquité, il n'y a pas de régime au monde qui ait fait massacrer autant d'hommes que les Républiques en France. Aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur. Lorsque les Spartiates en danger avaient fait appel aux Ilotes, ils ne se comportaient pas plus ignominieusement envers eux que l'on fait les Républiques avec les combattants de la grande guerre. Dans un numéro de cette remarquable publication qu'est «le Touring Club de France», Yvan Christ a décrit «Les Invalides», créées par Louis XIV pour des anciens combattants qui n'étaient, à cette époque-là, que des mercenaires, et que l'on traitait avec mille fois plus d'égards que les Anciens combattants d'aujourd'hui. L’humanité des rois de France était telle, que Louis XV, fut après Fontenoy plébiscité comme grand humaniste européen grâce au fait qu’il fit soigner avec grande attention tous les blessés ennemis, jusqu’à mettre à disposition son propre médecin…

    De 1914 à 1919, la république a traité les blessés comme s'ils étaient pis que des galériens. Des boiteux, des blessés de la face, du ventre, des trépanés étaient brutalement renvoyés au front et s'entendaient dire : « Quand vous y serez, vous vous ferez évacuer.» Il fallait des hommes ! Des prisonniers à leur tour passèrent en conseil de guerre, comme étant suspects de s'être rendus. De 1919 à 1940, et même ultérieurement, les blessés de guerre ont été traités comme du bétail. Nombreux sont ceux qui ont été dépouillés au passage de certificats d'origine de blessure ou d'autres pièces qu'ils n'ont pu récupérer. On leur marchande un pourcentage d'invalidité comme un morceau de sucre en temps de disette. De grands blessés, qui traînent leur misère durant plus de cinquante ans, n'ont même pas et n'auront jamais la Légion d'honneur réservée à des chanteurs, banquiers, comiques ou serviteurs du régime...

    On se demande ce que penserait Louis XIV qui avait créé les Invalides pour le respect de ses soldats. Et Napoléon pour qui la Légion d'honneur devait récompenser surtout les faits de guerre...

    C'est bien en véritables ilotes que la République a transformé ses combattants. Quant à ceux de la guerre de 1914, elle a attendu ce jour fatidique où ils ont tous disparu, pour entamer son hypocrite mascarade d’hommage au centenaire de la Grande Guerre, en cette année 2014.

    Mais arrêtons-nous un instant, pensons à la vie que fut celle de tous ceux qui survécurent, handicapés ou non, ne pouvant retrouver les fonctions d’avant le conflit et pensant chaque nuit à leur copains râlant dans les tranchées embouées ou mourant ignorés de tous, abandonnés. Demandez-vous, ce que fut la vie de ces femmes, mères ou épouses, sœurs ou fiancée devant l’attente interminable des portraits et photos. Elles devaient trouver le temps long devant les minutes et les heures interminables défilant avant un retour éventuel ou l’horrible nouvelle. Et toutes celles qui resteront seules à jamais, blessés jusqu’au plus profond d’elles-mêmes devant l’indifférence d’un système qui n’a rien d’humain, puisque bâti sur le sang… Et toutes celles qui attendront des nouvelles qui n’arriveront jamais car nombreux seront disparus tout simplement…

    Demain il y aura très certainement de futures guerres à mener car ainsi vont les hommes, et l’histoire de notre pays nous le prouve. Alors il ne tient qu’à nous de ne pas tomber dans le panneau. Ce jour-là, c’est la république qu’il faudra combattre et surtout ne plus commettre l’erreur de la confondre avec la France. Il n’y a pas de régime idéal mais seulement des gouvernements plus humains. Il ne tient qu’à vous de découvrir comment vivaient nos ancêtres afin de comprendre combien la révolution et la république vous a menti. Le règne de l’usure et de l’argent dirige la république aux ordres du nouvel ordre mondial, libérez-vous et brisez vos chaînes. Ouvrez les archives, textes, élections, guildes, contrats, droits corporatifs d’avant 1789 et vous comprendrez que seul un Roi peut être humain…

    Notre jour viendra

    Frédéric Winkler

    http://www.actionroyaliste.com/articles/regard-empirique/1306-1914-2014-un-centenaire-de-trop--

  • Prolégomènes : Réflexions introductives sur le concept de modernité au sein de l’antagonisme contemporain l’opposant à la tradition (2ème Partie)

    III – Du Dieu sacré (Religion) au dieu profane (Science)

    « Je propose d’appeler « religions séculières » les doctrines qui prennent dans les âmes de nos contemporains la place de la foi évanouie et situent ici-bas, dans le lointain de l’avenir, sous la forme d’un ordre social à créer, le salut de l’humanité. » (Raymond Aron)

    Dans les temps antiques, les vérités ont toujours été comprises comme étant essentiellement des vérités non humaines. Il en était de même dans la Tradition chrétienne, la Vérité étant le Christ, révélée en partie dans les Ecritures, partiellement compréhensible par l’étude, les révélations, mais pleinement dévoilée seulement à la fin des Temps. Les temps ont changé : on ne considère plus le supra-humain, le transcendant. Le monde moderne se caractérise principalement par la négation de la vérité traditionnelle et supra-humaine.

    Avec le déclin des religions « sacrées » et l’avancée des religions séculières, la Science, essentiellement technique et au service du profit matériel en vue de l’instauration d’une humanité éternelle ici-bas, ne sert plus l’aspiration à une vie éternelle après la mort.

    L’abandon progressif des vertus, courage, tempérance, etc., a dégradé nos comportements et mené une partie de la population mondiale à souffrir des maladies dites de « civilisation », bien qu’au contraire, nous pourrions trouver que se gaver de sucres et de graisses, de rechigner à tout effort physique et intellectuel, en se vautrant dans tous les plaisirs extérieurs, soit tout sauf civilisé.

    La civilisation occidentale moderne promet en effet un corps parfait, grâce à des pilules-miracles, absorbant graisses et sucres ; elle promet la disparition des rides, une libido constante quel que soit l’âge, la capacité de conserver sa mémoire, de se muscler sans effort grâce à de simples électrodes, de « perdre » des cuisses, du ventre, de partout à l’aide d’une simple crème…et demain ? De se greffer un nano-disque dur pour encore mieux éluder les efforts intellectuels. Déjà que l’on nous avait évité de réfléchir, de penser, de philosopher, pour ne faire qu’apprendre « bêtement » par cœur et rabâcher mécaniquement ses leçons. La généralisation de la méthode (Descartes) a rendu possible l’enseignement de l’algèbre à « tous », à développer la mémoire, mais a peut-être fait passer au second plan le questionnement, l’étonnement, la curiosité, la recherche du Vrai, la quête du plus grand Bien, en bref, l’intelligence et la philosophie, les vertus sapientielles. Mais voilà que même cet aspect de mémorisation basique, on s’apprête à le balayer. Ceci porte un nom : le transhumanisme, évidemment réservé à ceux qui pourront s’offrir ces implants. Améliorer « l’humain » soi-disant, mais certainement pas en le rendant plus juste, plus charitable, plus vertueux, alors même que nous savons depuis Platon que le vrai but de l’association politique devrait être le bonheur de ses membres par la vertu.

    Si, au regard de la technique, l’homme moderne est assurément un géant comparé à l’homme antique, qu’en est-il de sa sagesse ? Or, s’il n’est pas plus sage, il ne s’agit que d’un géant aveugle.

    Selon Léo Strauss : « Progressivement on a basculé, des devoirs exigés envers les citoyens, devoirs vertueux, nous sommes passés aux droits, pour ne plus en garder qu’un seul, le droit à la vie.[1] » Hobbes, le théoricien du Léviathan, de l’Etat moderne, s’est proposé d’effacer la tempérance de la liste des vertus pour lui préférer l’humanisme (bonté et charité sans Dieu) et la bienfaisance. Or, la suppression de la tempérance s’accorde parfaitement avec la montée en puissance du capitalisme, allant de pair avec les révolutions industrielles et la production/consommation de masse : il faut consommer à profusion, tout consommer sans distinction, sans retenue surtout ; être intempérant est « bon » pour le consommateur, qui démontre ainsi ostensiblement son pouvoir, son statut, et surtout bénéfique pour les commerçants qu’ils enrichissent.

    En synchronie avec la perte de l’autorité, il devint peu à peu évident qu’il était plus aisé d’exiger des citoyens qu’ils défendent leur droit de vivre plutôt que des devoirs. Cette perte d’autorité de l’Etat, couplée au changement des mœurs et de la politique, a progressivement évolué du bien commun vers l’individualisme et d’une visée à moyen et long terme vers un profit tout utilitaire et matériel à court terme.

    Ce basculement, donc, se situant aux alentours du XVIIe siècle, progressivement se chargea d’évincer toutes les vertus tendant à rendre l’homme excellent (courage, générosité, tempérance, sagesse…) et s’attela à n’en conserver qu’une seule : la paix sociale. On peut se demander si, aujourd’hui, cette « paix » (toute relative) sociale ne nous a pas coûté bien cher, à tout point de vue, et ne nous coûtera pas encore plus cher demain.

    On pourrait qualifier la théorie de Hobbes d’hédonisme politique quand Epicure promouvrait, quant à lui, un hédonisme apolitique. Comme Epicure, Hobbes associe le bien à l’agréable, il juge donc les plaisirs des sens supérieurs à l’honneur et la gloire. Cela nous permet de mieux comprendre comment nous sommes parvenus à l’échelle des « valeurs » d’aujourd’hui : argent – consommation - gloire du vedettariat, bien qu’il soit même devenu hors de propos de parler de valeurs, encore moins d’établir une hiérarchie, prélude essentiel au relativisme régnant en maître, avant l’avènement du nihilisme absolu.

    Ce qu’on l’on appelle « progrès économique » a été obtenu par la transformation des humains en machines à produire et à consommer.

    Ainsi, « la diminution du temps de travail converge avec le déclin de l’utilité marginale des biens[2] » (J.K Galbraith). Dans ce contexte, il est logique que les premières personnes dont on se passe soient les jeunes, les vieux, les handicapés et toutes les personnes jugées les « plus faibles » en général. D’où le risque d’une possible « programmation » de la part d’une oligarchie souhaitant élargir son contrôle total, et donc d’évincer progressivement ceux qu’elle considère comme faibles ou inutiles.

    Depuis les années 1950, on remarque ce déclin de l’utilité marginale des biens, couplé à l’ « évolution destructrice » décrite par J. Schumpeter ainsi qu’à l’infâme dumping social (mondialisation). Tout cela  accélère le « changement civilisationnel » auquel nous assistons tous. Soit nous poursuivons dans cette voie, et tout ce que nous voyons se profiler comme mesures depuis un certain nombre d’années tendra à resserrer le contrôle de plus en plus totalitaire en général, et une réduction démographique draconienne en particulier ; soit nous devons repenser intégralement la question des valeurs que nous posons comme les plus importantes, à savoir, l’argent aujourd’hui, la volonté d’écraser l’autre, socialement, matériellement via la « consommation ostentatoire » (T.Veblen), la gloire, le pouvoir, au profit de la charité, du partage des ressources, d’un retour à la tempérance.

    Nous prônons un retour aux racines de nos « valeurs civilisationnelles occidentales classiques », la Bible et la philosophie grecque, Jérusalem et Athènes.

    Ce retournement permettrait de restaurer un dialogue avec les autres civilisations, orientales et extrêmes-orientales, de saisir leurs aspirations, leurs angoisses, d’une manière plus charnelle. Ce retournement du monde occidental pourrait devenir salutaire à l’humanité, en lui permettant de demeurer humaine, pleinement humaine, et non plus idéologique, fictionnelle, déshumanisante.

    Il est néanmoins probable qu’avec le degré de destruction technico-scientifique détenu aujourd’hui par de nombreux pays, et même, au-delà par de nombreux acteurs du système international (lequel se limite de moins en moins aux seuls Etats), il devienne nécessaire de tolérer ce qu’hier nombre d’Etats auraient jugé intolérable[3] et auraient par conséquent fait taire via la solution militaire.  Ce qui exigera d’accentuer les efforts de concertations interétatiques et transnationales de manière à converser le plus possible avec le large panel des acteurs des différentes sphères socioculturelles de la planète.

    La plus grande usurpation réside peut-être dans le fait de persuader les peuples qu’ils se gouvernent eux-mêmes et qu’ils sont libres. Car si tout (ou presque) leur est officiellement permis, officieusement, rien (ou presque) ne leur est possible (M. Clouscard).

    A ce propos, nous pouvons citer une nouvelle fois C. Castoriadis : « Dans l’Occident contemporain, l’individu libre, souverain, autarcique, substantiel n’est guère plus, dans la grande majorité des cas, qu’une marionnette accomplissant spasmodiquement les gestes que lui impose le champ social-historique : faire de l’argent, consommer et « jouir » (s’il y arrive…). Supposé « libre » de donner à sa vie le sens qu’il « veut », il ne lui « donne », dans l’écrasante majorité des cas, que le « sens » qui a cours, c’est-à-dire le non-sens de l’augmentation indéfinie de la consommation. Son « autonomie » redevient hétéronomie, son « authenticité » est le conformisme généralisé qui règne autour de nous. »

    IV – Hypothèses prospectives : vers un changement de paradigme

    Castoriadis, toujours, nous indiquait, il y a peu, pourquoi le capitalisme vivait ses dernières heures :

    « L’équilibre et la conservation de la société capitaliste moderne depuis les années 1950 s’obtiennent par le renvoi de chacun à sa sphère privée et son enfermement dans celle-ci (ce qui est rendu possible par l’aisance économique des pays riches, mais aussi par une série de transformations sociales, notamment en matière de consommation et de « loisirs ») parallèle et synchrone avec un immense mouvement « spontané » (et pour l’essentiel induit par toute l’histoire précédente) de retrait de la population, d’apathie et de cynisme à l’égard des affaires politiques. »

    Or, nous remarquons que l’aisance économique des pays riches est de moins en moins générale, mais réservée à une petite élite, et que le cynisme à l’égard des affaires politiques se meut en révolte de moins en moins silencieuse.

    Notons aussi que, si autrefois le « système » maintenait une situation aisée ou tolérable pour 80 à 85% de la population (plus ou moins dans la crainte du chômage) et laissait de côté 15 à 20% des individus les plus faibles, incapables de se muer en formation politique en mesure de défendre adroitement ses intérêts, mais seulement capables de casse, de marginalisation et de criminalité, ce qui permettait au « système » de se maintenir sans difficulté, depuis quelques années, les 15 à 20% tendent à augmenter et touchent de plus en plus des citoyens armés de moyens cognitifs et de réseaux suffisamment solides pour faire trembler les institutions officielles. 

    Pour conclure, pourquoi cette offensive contre la famille ? On note que les mœurs, ces lois non écrites issues de la tradition et propagées en partie par la famille, prévalent peut-être sur les lois, « car ce n’est pas par les décrets mais par les mœurs que les cités sont bien policées : les hommes qui ont reçu une mauvaise éducation ne craindront pas de transgresser les lois écrites les plus précises, tandis que ceux qui ont été bien élevés voudront rester soumis aux lois les plus simples » (Isocrate).

    Rappelons-nous du qualificatif de la « France bien élevée » pour décrire les manifestants déambulant par millions dans les rues françaises ou bien, depuis, avec le pacifisme des sentinelles et des Veilleurs ainsi que les autres militants pacifiques.

    Les mœurs sont en grande partie transmises par la « première des cités », la cellule familiale ; il est donc « logique » que cette dernière soit dûment attaquée de tous côtés et en voie d’atomisation.

    L’arsenal mis en place à cet effet est large : contraception, avortement, fierté d’être gay, ringardisation du mariage, multiples difficultés d’avoir une famille nombreuse, mariage unisexe, théorie du genre, qualité du sperme en baisse (hypofertilité allant de pair avec la généralisation de l’alimentation chimique/OGM).

    Cette ambition d’un contrôle total, sur la Nature, sur l’Histoire, sur les peuples, se porte irrémédiablement vers la problématique légitime, mais taboue, relative à la démographie, la liberté à tout un chacun de procréer.

    Au cœur d’une planète aux dimensions définies, aux ressources limitées, où les vertus de charité, d’altruisme, de partage et d’équité se sont évanouies, sur cette Terre des hommes où il y a 2000 ans, à travers la parabole de la multiplication des pains et des poissons, il nous a été indiqué qu’un partage équitable des ressources pourrait rassasier tout le monde au-delà de ses besoins, une oligarchie semble avoir mis les vertus et la foi de côté pour se faire elle-même son propre dieu et « corriger » les « imperfections » divines lui demeurant inintelligibles, selon ses critères rationnels et ses jugements tout humains.

    On a voulu se débarrasser du doute : cela était-il peut-être trop dur à supporter[4] ? Nous avons abandonné Dieu, sa promesse de vie éternelle, pour demeurer ici, éternellement livrés à nous-mêmes, nous fondant uniquement sur notre capacité à créer, concevoir et voyant le salut dans notre seule « raison ».

    Jonathan


    [1] Leo Strauss, Droit naturel et histoire, Flammarion, 2008 (1953)

    [2] Nous reprenons l’expression « d’utilité marginale des biens » pour signifier la surabondance de biens à la nécessité de moins en moins pressante, cf. L’ère de l’opulence, « On dit que nous avons été capables de réduire les heures de travail parce que l’on produit en moins de temps. On ne fait jamais remarquer que l’on pourrait produire davantage en plus de temps. [] La réduction de la semaine de travail est une réaction extrêmement normale à la décroissance de l’utilité marginale des produits ».

    [3] Cf. Bertrand Russell, The Impact of Science on Society, George Allen & Unwin, 1952.

    [4] cf. Kierkegaard, estimant que pour se débarrasser du sentiment désagréable du doute qui le tiraille, une partie des hommes fait le bond du doute vers la croyance, pendant que l’autre fait le bond du doute à l’incroyance.

    POUR ALLER PLUS LOIN :

    Arendt Hannah, La crise de la culture, Gallimard, 1972 (1954-68).

    Arendt Hannah, Condition de l’homme moderne, Pocket, 1992 (1961)

    Aristote, Ethique de Nicomaque, GF, 1965.

    Castoriadis Cornelius, La montée de l’insignifiance, Points, 2007 (1996).

    Castoriadis Cornelius, Le monde morcelé, Points, 2000 (1990).

    Galbraith J.K., L’ère de l’opulence, Calmann-Lévy, 1961 (1958).

    Guénon René, La crise du monde moderne, Folio essais, 1994 (1927).

    Guénon René, Autorité spirituelle et pouvoir temporel, Guy Tredaniel, 2013 (1929).

    Habermas Jürgen, La technique et la science comme « idéologie », Tel Gallimard, 2011 (1968).

    Kurzweil Ray, The Singularity Is Near: When Humans Transcend Biology, Penguins Books, 2006.

    Le Goff Jean-Pierre, La démocratie post-totalitaire, La Découverte, 2002.

    Marcuse Herbert, L’homme unidimensionel, Les Editions de Minuit, 1968 (1964).

    Morel Georges, Questions d’homme : conflits de la modernité, Aubier Montaigne, 1976.

    Morin Edgar, L’esprit du temps, Le Livre de Poche, 1983 (1962).

    Platon, La république, GF, 1986.

    Schmitt Carl, La notion politique. Théorie du partisan, Flammarion, 2009 (1963).

    Schumpeter Joseph A., Capitalisme socialisme et démocratie, Payot, 1963 (1942).

    Strauss Leo, La renaissance du rationalisme politique classique, Tel Gallimard, 2009 (1993).

    Taguieff Pierre-André, Les contre-réactionnaires. Le progressisme entre illusion et imposture, Denoël, 2007.

    Toynbee Arnold J., La civilisation à l’épreuve, Gallimard, 2008 (1948).

    Valery Paul, Le Bilan de l’intelligence, Allia, 2012 (1935).

    http://www.printempsfrancais.fr/3750/prolegomenes-reflexions-introductives-sur-le-concept-de-modernite-au-sein-de-lantagonisme-contemporain-lopposant-a-la-tradition-2eme-partie/

  • Dieudonné: le député belge Laurent LOUIS répond à Manuel Valls

  • Femen: Valls et Hidalgo lâchent les sextrémistes après leur provocation dans une église parisienne

    Alors qu'il bénéficiait jusqu'alors d'une tolérance bienveillante de la part de la gauche, le groupe féministe radical Femen perd ses soutiens politiques les uns après les autres. Habituées aux actions d'éclat contre le machisme, la prostitution, l'homophobie ou les religions, les "sextrémistes" venues d'Ukraine avaient suscité une vague de colère dépassant la sphère catholique lors d'une nouvelle provocation perpétrée dans l'enceinte de l'église de la Madeleine, à la veille des fêtes de Noël. 
    Mimant un "avortement de Jésus" devant l'autel, une militante aux seins nus avait ainsi voulu protester contre la législation anti-avortement votée par la majorité conservatrice espagnole. L'opposition UMP et UDI s'étaient indignés du silence du ministre de l'Intérieur et des Cultes, Manuel Valls et de la candidate socialiste à la mairie de Paris, Anne Hidalgo. 
    Ce mercredi 8 janvier, un communiqué du ministère de l'Intérieur a tenu à dénoncer "une provocation inutile". "Toutes les dégradations commises contre les lieux de culte sont des offenses à nos valeurs républicaines de tolérance et de liberté de conscience. Les agissements récents, notamment à l’église de la Madeleine, ont constitué à cet égard une provocation inutile", tranche le ministre, alors que l'auteur de dégradations dans une autre église parisienne, qui n'a a priori rien à voir avec les Femen, a pu être interpellé aujourd'hui. Manuel Valls apporte ainsi "son soutien aux catholiques de France qui ont pu être offensés par ce geste extrêmement irrespectueux"
    Si aucune dégradation n'avait été constatée à la Madeleine, une plainte avait été déposée par le curé , Bruno Horaist. Selon Le Parisien, l'activiste Femen française Eloïse Bouton a été retenue en garde à vue pour 'exhibition sexuelle" et auditionnée pendant huit heures ce mardi par la police. L'avocat du collectif "compte bien contester le motif de cette garde à vue et le fait que la moindre infraction ait pu être commise"
    Hidalgo "condamne avec la plus grande fermeté" les méthodes des Femen 
    Alors que les Femen sont de plus en plus critiquées pour leurs méthodes à la limite de l'illégalité, celles-ci pourraient devenir un enjeu politique aux prochaines élections municipales parisiennes. Dès l'annonce de la provocation de la Madeleine, la candidate UMP Nathalie Kosciusko-Morizet avait condamné les actions du groupe féministe. 
    Si la candidate socialiste Anne Hidalgo avait préféré adresser un courrier de soutien au curé de la paroisse, elle n'avait pas condamné à haute voix le mouvement sextrémiste. C'est désormais chose faite. "Je réprouve les méthodes qui visent à agresser les lieux de culte. Et je condamne avec la plus grande fermeté les méthodes des Femen", a-t-elle déclaré ce mercredi lors d'un déjeuner avec la presse, malgré le soutien affiché par la leader Inna Shevchenko. 
    La dauphine de Bertrand Delanoë avait été très attaquée ce week-end sur les réseaux sociaux par l'extrême droite après la diffusion d'une émission sur Paris Première. Anne Hidalgo y jugeait les Femen "émouvantes". Mais comme l'avait relevé Le Lab d'Europe1, l'émission avait été enregistrée deux mois auparavant, bien avant la polémique autour de l'église de la Madeleine. "Je suis une féministe et une laïque convaincue. Ce qui veut dire que chacun doit pouvoir exercer sa foi dans la sérénité de la sphère privée", a confié la candidate socialiste qui dément tout soutien financier ou logistique aux Femen de la part de la mairie de Paris.

    Source

    http://www.oragesdacier.info/

  • Faire reculer l'avortement, c'est possible et c'est actuel

    ...comme le souligne cet article canadien à propos de la situation aux Etats-Unis :

    "Le Guttmacher Institute, centre d'études favorable au libre choix [C'est à dire pro-avortement, ndpc], décrit le phénomène comme un «assaut tous azimuts» pouvant, à terme, mener à une révision des principes énoncés par la Cour suprême il y a 40 ans dans le célèbre jugement Roe contre Wade.

    «C'est absolument inusité. Nous n'avons jamais observé un changement de paradigme d'une telle ampleur sur une aussi courte période de temps», note en entrevue à La Presse une analyste de l'organisation, Elizabeth Nash.

    L'année dernière, souligne-t-elle, 22 États américains ont adopté 70 mesures restreignant l'accès à l'avortement, ce qui porte à 205 le nombre de dispositions de ce type approuvées depuis 2011. Le total est supérieur, en trois ans, à celui observé pour l'ensemble de la décennie s'étalant de 2001 à 2010

    Au début du millénaire, 13 États étaient considérés comme «hostiles» à l'avortement par le Guttmacher Institute parce que leurs législateurs avaient adopté au moins quatre mesures restrictives majeures. Ils étaient deux fois plus nombreux à répondre à ce critère en 2013.

    Mme Nash estime que la multiplication des lois touchant le droit à l'avortement au cours des dernières années reflète l'entrée en fonction en 2010 d'élus locaux issus des rangs du Tea Party, la frange la plus conservatrice du Parti républicain. «Leur arrivée a eu pour effet de décaler dramatiquement vers la droite [sur le plan idéologique] les institutions législatives de plusieurs États», souligne l'analyste. La vision «socioconservatrice» de ces élus, ajoute-t-elle, s'est conjuguée aux campagnes de groupes pro-vie qui s'enthousiasment aujourd'hui de voir leur point de vue gagner du terrain dans plusieurs États (...)"

    Alors, allons tous à la Marche pour la Vie à paris le 19 janvier !

    Philippe Carhon

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/01/faire-reculer-lavortement-cest-possible-et-cest-actuel.html

  • Veilleurs et Sentinelles ne lâchent rien à Angers

    Bon article du Courrier de l'Ouest de ce jour :


    A

  • L’affaire Dieudonné : l’arbre qui cache la forêt de l’offensive contre Internet

    « Car, si personne ne bouge, c’est la pensée (…) qui sera étouffée ».
    Que Manuel Valls, qui aura passé toute la trêve des confiseurs à ostraciser Dieudonné, s’affirme, « par [s]a femme, lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël » et qu’il soit « fier de faire partie d’un gouvernement qui veut bâtir une amitié forte avec Israël », nul ne le contestera puisqu’il l’a maintes fois affirmé, par exemple le 22 juillet 2012 à Strasbourg. Qu’il espère supplanter Jean-Marc Ayrault à Matignon à la faveur de ses dernières gesticulations, très médiatiques mais dérisoires au regard de sa défaite contre la criminalité et de son triste bilan de la Saint-Sylvestre (trois personnes assassinées à l’arme blanche et 1067 véhicules incendiés malgré le déploiement de 53.000 gendarmes et policiers) est une évidence. Mais le ministre de l’Intérieur réussira-t-il, grâce à sa circulaire du 6 janvier, à faire interdire par les préfets les spectacles de celui qu’il qualifie de « petit entrepreneur de la haine », « raciste et antisémite », obsédé par la  « haine du juif » jusqu’à faire « l’apologie de la Shoah» ? Pas impossible si les nervis de la Ligue de défense juive provoquaient des troubles à l’ordre public susceptibles de faire annuler la tournée de Dieudonné en province. Rappelons que la LDJ est une organisation interdite aux Etats-Unis et même en Israël pour son extrémisme mais qu’elle est protégée chez nous en haut lieu et par la gens Klarsfeld qui, à l’abri de ses Légions d’honneur (Madame est Grand-Croix et Monsieur Grand Officier), doit cornaquer ce mercredi à Nantes une manifestation hostile. (CG)
    Un prétexte à la « normalisation » du Web
    Encore qu’il s’agirait, si M. Valls parvenait à ses fins, d’une scandaleuse atteinte à la liberté d’expression doublée d’une atteinte encore plus monstrueuse à la liberté du travail – en application servile de la loi nationale-socialiste sur le Berufsverbot ou disqualification professionnelle, loi jugée scélérate à l’époque –, la question est peut-être secondaire et va bien au-delà du cas du seul Dieudonné M’Bala M’Bala – dont on peut penser ce qu’on veut, y compris du mal. C’est la liberté d’expression de millions d’internautes français qui est menacée.
    Le conflit s’était envenimé au fil des mois entre le journaliste Patrick Cohen, anchorman des matinales de France Inter qui avait dressé en mars une liste noire des individus nauséabonds, dont Dieudonné, à ne jamais inviter sur les antennes du service public, et l’humoriste ; ce dernier avait lancé en décembre, dans son théâtre parisien de La Main d’Or, une phrase provocatrice mais étrangement ambiguë : « Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. » Voulait-il dire par là « dommage que les chambres à gaz n’aient jamais existé » ou, au contraire – ce qui prouverait du moins que cet « antisémite » n’est nullement révisionniste, « dommage qu’elles n’existent plus » ?
    Peu importe. Dès lors, la machine s’emballa et d’autant plus que, simultanément, le footeux antillais Nicolas Anelka, dont les multiples incartades verbales et le refus obstiné de chanter La Marseillaise quand il jouait d’aventure en équipe de France ne gênaient personne, célébrait d’une « quenelle », posture prétendument néo-nazie, le but qu’il venait de marquer outre-Manche pour son nouveau club de West Bromwich Albion. La photo blasphématoire, dédiée à « [son] ami Dieudonné », ayant fait le tour du monde (et des cités ethniques), le prétexte était tout trouvé pour passer aux choses sérieuses. Soit, sovietico more, la « normalisation* » d’Internet, cet insupportable espace de liberté où peuvent s’étaler toutes les opinions et, plus grave, toutes les contestations des dogmes les mieux établis.
    Une répression « légitime »
    Car cette offensive couvait depuis plusieurs mois et, dès le 26 septembre dernier, sur le site Boulevard Voltaire, Jean-Yves Le Gallou avait accusé l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), « bras armé du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) », de revêtir « l’habit du censeur » en se plaçant « en tête des tentatives de censure d’Internet : poursuites de blogs, poursuites de commentateurs, poursuites de réseaux sociaux ».
    Comme pour donner raison au fondateur de Polémia, le CRIF publiait le 13 octobre contre la « Fachosphère  du Net » une philippique de son spécialiste des médias Marc Knobel qui déplorait : « Certes, des associations antiracistes ont engagé des procédures afin de s’opposer à ces marchands de haine ; toutefois, pourquoi s’en remet-on en ce domaine au seul dévouement (sic) de ces associations ? La lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet n’incombe-t-elle pas AUSSI aux pouvoirs publics ? »  Le 17 octobre, toujours sur le site du CRIF, le même exhortait donc le gouvernement à appliquer dans toute sa rigueur la législation muselant « l’Internet de la haine », car « les restrictions à la liberté d’expression peuvent être considérées comme légitimes pour lutter contre le racisme », y compris dans les « nouveaux médias ». « Si le droit à la liberté vaut pour Internet, les restrictions à celle-ci s’appliquent également. Internet n’étant qu’un instrument et non un but en soi, il ne peut être tenu pour affranchi des lois nationales et internationales », théorisait M. Knobel.
    Un président et un gouvernement aux ordres…
    Message reçu. Accueillant le 16 décembre à l’Elysée Roger Cukierman, président du CRIF, à l’occasion du septantième anniversaire de ce lobby, le chef de l’Etat lui déclarait notamment : « Quand vous avez des choses à dire, Monsieur le Président, vous les dites et vous les dites librement, franchement, sincèrement, bruyamment et nous vous écoutons**. »
    Rien d’étonnant, dans ces conditions, si, deux jours plus tard, les députés saisis d’une proposition de loi inspirée des préconisations de la pourtant très institutionnelle Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) sur la nécessité d’étendre aux blogueurs la protection dont bénéficient les sources des journalistes, rejetaient ce texte ; et si, dans la foulée, la « Dieudosphère », considérée à tort ou à raison comme le fer de lance de la « Fachosphère », se retrouvait sous la mitraille qui, prenons-en le pari, ne s’arrêtera pas à cette seule cible. « Haine sur Internet : la guerre est déclarée », triomphait donc le 3 janvier Daniel Makonnen, responsable de la communication de la LICRA, ravi de l’imminente mise au pas du Web.
    Car, si « la Toile » s’est aussitôt enflammée devant la menace d’asservissement et d’épuration, on n’a noté du côté des humanistes homologués ni réserves ni scrupules mais au contraire une acceptation béate de la machine de guerre gouvernementale, un lâche soulagement devant le « courage » de l’équipe Ayrault qui s’apprête à faire voter un projet de loi étendant les possibilités de capter les données numériques, véritable « Patriot Act » à la française instaurant une sourcilleuse censure et incitant à la délation. 
    …et une Intelligentsia complice des éradicateurs
    Défenseur des démocrates ukrainiens en lutte contre le tyran Poutine comme il l’avait été des honorables républicains libyens contre l’immonde Kadhafi, Bernard-Henri Lévy tresse ainsi des lauriers au petit Jdanov de la Place Beauvau, initiateur de la nouvelle « ligne générale » :
        « Il y a un moment où […] il est du devoir de la parole publique de dire. Valls l’a fait, Valls a eu raison. Il n’y a rien de commun, rien, entre le travail d’un humoriste dont la liberté d’expression et donc de provocation est effectivement sacrée, et l’entreprise d’un agitateur néonazi qui fait ouvertement campagne sur des thèmes qui ne sont pas des opinions mais des délits. »
    Cette opinion est partagée par Bertrand Delanoë qui, abandonnant la mairie de Paris dans l’espoir d’un maroquin ministériel, doit donner des gages. Dieudonné étant pour lui « quelqu’un qui fait l’apologie de crimes contre l’Humanité et qui par ses propos porte atteinte à la dignité humaine, il doit être combattu avec toutes les rigueurs de la loi ». Et surtout avec la force injuste de la loi.
    Ce qui tombe bien puisque, tout aussi acharnée, Mme le Ministre délégué à l’Economie numérique Fleur Pellerin – Coréenne naguère adoptée par un couple français, cas également du camarade Jean-Vincent Placé, le gourou des Verts – s’est félicité de la possibilité « de faire condamner toute personne propageant des propos racistes sur les réseaux sociaux » : « Aujourd’hui, la Justice a les moyens techniques de faire appliquer les décisions et c’est ce qu’il faut faire, y compris dans le cas de Dieudonné », déclarait-elle le 31 décembre, sûre que sa collègue à la Justice Christiane Taubira, si indulgente aux FEMEN profanatrices de tant de nos églises et aux auteurs de crimes crapuleux, se montrera intransigeante à l’encontre des déviants idéologiques.
    Un modèle démocratique : la Chine populaire !
    Mais la palme de l’inconscience ou, si l’on préfère, du cynisme, revient sans doute à l’éthéré dandy qui sert de directeur à L’Express. Participant aux Grandes Gueules sur RMC le 3 janvier, Christophe Barbier proclamait ainsi : « Internet n’est pas un no man’s land. Internet est un champ d’impunité, mais ça se régule aussi, Internet. Entre nous, hein, les Chinois y arrivent bien. Si les dictatures y arrivent, il faut que les démocraties y arrivent aussi ! »
    Quatre-vingts ans après le pamphlet de Paul Nizan, Les Chiens de garde (de l’ordre établi), sortait en 2012 un documentaire politique, Les Nouveaux Chiens de garde inspiré du livre éponyme de Serge Halimi. Christophe Barbier y était durement étrillé pour sa défense de la « mondialisation heureuse » et de l’idéologie dominante. On aurait pu croire qu’après son ode, digne d’un Garde rouge, à la répression, le personnage serait durablement tricard des plateaux. Tout au contraire, il était deux jours plus tard l’invité d’honneur du 19/20 de France 3 où il exalta l’ardente obligation d’une « pédagogie mémorielle » car « on ne peut pas rire de tout », proclame celui qui se présente comme « un esprit libre ». Détail savoureux : M. Barbier, normalien controversé car, recalé au concours d’entrée rue d’Ulm, il n’en aurait suivi les cours qu’en auditeur libre et ne possède d’ailleurs qu’une maîtrise d’histoire, a tourné dans Doutes, un film de son épouse, Yamini Kumar-Cohen (elle-même directrice de la communication chez Hermès), censé fustiger le… « Politiquement Correct » !  Ce qui l’autorisait évidemment à réclamer, il y a deux ans déjà dans L’Express, « un droit mondial du Web  ».
    Un tel droit, également exigé par Ariel Wizman, son confrère de Canal+, qui réclamait le 28 novembre la création d’une « police du Net », selon lui « égout de la pensée », mène, on le sait, à l’alignement déjà observé par les « médias en servitude » et heureux de l’être, mais furieux de voir leurs certitudes, leurs oukases et leur magistère battus en brèche par de simples citoyens.
    En 1984, la suspension de la nouvelle radio NRJ, dont la puissance d’émission brouillait toutes les antennes voisines, avait jeté dans la rue trois cent mille jeunes et forcé le pouvoir socialiste à reculer. L’enjeu est aujourd’hui bien plus important. Car, si personne ne bouge, c’est la pensée, dont a si peur M. Wizman, qui sera étouffée.
     Camille Galic, 6/01/2014
    Notes:
    (*) « Normalisation » : tel avait été l’euphémisme choisi en août 1968 par Michel Debré, alors ministre des Affaires étrangères de Charles De Gaulle, pour qualifier l’envoi des blindés soviétiques ayant pour mission de mater le « printemps de Prague ».
    (**) Souligné par nous.
    http://www.polemia.com/laffaire-dieudonne-larbre-qui-cache-la-foret-de-loffensive-contre-internet/

  • Où est la logique ?

    On apprenait cette semaine la dernière idée de Christiane Taubira : faire traiter les divorces par consentement mutuel par un greffier. Dans une interview sur BFMTV Dominique Bertinotti annonce qu’elle est favorable à cette proposition.

    Mais elle dit autre chose d’intéressant : « On peut en penser ce que l’on veut, un couple sur deux divorce. » Elle continue en expliquant que ce n’est pas en complexifiant le divorce que quoique ce soit changera. En revanche, « désengorger les tribunaux », ce qui est bien simplifier le divorce, est bon. Là on peut commencer à s’interroger sur la valeur du raisonnement. Il y a beaucoup (trop) de divorce DONC on simplifie la procédure ?

    Malheureusement, cela ne vous aura pas échapper, ce n’est pas la première fois que la gauche a quelques difficultés avec les liens logiques entre les assertions. Il y a de plus en plus de consommateurs de cannabis DONC il faut le légaliser. La consommation de drogue pose des problèmes sanitaires DONC on va ouvrir des salles de shoot. [...]

    Mathieu Colin - La suite sur Nouvel Arbitre

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Ou-est-la-logique