La rédaction de Voxnr a jugé bon de faire savoir au lectorat ce qu'un journal conformiste avait retenu de l'année 2013. On remarquera par exemple l'absence de faits marquants concernant la diplomatie, aux dépens d'une actualité de type "people" ( mort de Stéphane Hessel ou de Clément Méric par exemple. ). Quid du conflit syrien et de la victoire écrasante de Poutine qui marquera l'avenir, y compris pour la France ?
De l'affaire Cahuzac au vote du mariage homosexuel, des « bonnets rouges » aux promesses brisées de François Hollande, retour sur les 13 évènements de 2013 en France.
La signature de l'accord sur la sécurisation de l'emploi
Conclu le 11 janvier avec la CFDT et FO, l'accord sur la sécurisation de l'emploi est une première victoire politique pour Hollande, au début de l'année 2013. On est loin de l'accord historique voulu par le chef de l'Etat – la CGT a notamment refusé de signer – mais la méthode Hollande, qui passe par la concertation et le dialogue, semble validée. Le texte sera ensuite voté à l'Assemblée nationale, non sans déclencher la colère d'une partie de l'aile gauche du PS, les amendements ayant été verrouillés par le gouvernement.
Lire : L'accord sur l'emploi, une bouffée d'oxygène pour Hollande
La mort de l'indigné Stéphane Hessel
Avec la mort de Stéphane Hessel, c'est l'un des derniers cadres de la Résistance qui s'éteint en 2013. L'ancien diplomate, devenu écrivain et militant politique est mort dans la nuit du 26 au 27 février à l'âge de 95 ans. Il aura connu un succès phénoménal avec son livre Indignez-vous !, paru en 2010 et publié dans le monde entier. Enthousiaste comme à 20 ans, il se réjouissait que son message recueille le soutien des jeunes en Espagne ou en Grèce, où beaucoup de protestataires brandissaient son ouvrage. Ce succès foudroyant « est encore un étonnement pour moi, mais cela s'explique par un moment historique. Les sociétés sont perdues, se demandent comment faire pour s'en sortir et cherchent un sens à l'aventure humaine », confiait-il en mars 2012, à l'AFP.
Le scandale de la viande de cheval
La direction de Spanghero estime que la responsabilité du scandale de la viande de cheval se situe "en amont" dans la chaîne d'approvisionnement.
Onze mois après la découverte de viande de cheval dans des lasagnes et la chute de l'entreprise Spanghero à Castelnaudary (Aude), les enquêteurs ont découvert qu'un véritable réseau avait été tissé pour fabriquer des faux dossiers, faire abattre des animaux théoriquement impropres à la consommation et les revendre dans des boucheries du sud de la France, d'Espagne et peut-être d'Italie. Vingt et une personnes ont été interpellées le 16 décembre dans le cadre d'une information judiciaire sur un trafic de viande en gros. Les animaux, achetés à bas prix, provenaient de centres équestres, de particuliers ou encore du laboratoire pharmaceutique Sanofi.
L'affaire Cahuzac
La nouvelle tombe comme une bombe le 2 avril. Après des mois de démentis face aux accusations de Mediapart, Jérôme Cahuzac finit par avouer dans une lettre aux juges, et dans un billet sur son blog, avoir été le détenteur d'un compte en Suisse pendant des années. L'ancien ministre du budget – il a démissionné le 19 mars – provoque une crise gouvernementale. L'opposition réclame des éclaircissements sur ce que savaient François Hollande et le gouvernement. L'exécutif nie avoir eu connaissance de l'existence de ce compte en banque et lance une réflexion sur la moralisation de la vie politique, qui aboutira à la publication du patrimoine de tous les ministres et trois projets de loi sur la transparence.
Le vote du mariage pour tous
L'épilogue du débat sur le mariage pour tous intervient le 29 mai quand est célébrée, à Montpellier, la première union homosexuelle en France. Auparavant, le gouvernement aura dû batailler ferme à l'Assemblée où plus de 5 000 amendements ont été déposés par l'opposition. Mais surtout, la majorité aura dû faire face à une énorme mobilisation dans la rue des antis mariage pour tous. Réunis dans le collectif de La Manif pour tous, ils défilent à plusieurs reprises et mobilisent plusieurs centaines de milliers de personnes. Une partie du mouvement se radicalise et se regroupe sous l'appellation du « Printemps français ». Mais le gouvernement tient le cap et l'Assemblée nationale vote le texte au mois de mai.
Clément Méric, l'antifa tué lors d'une altercation
Clément Méric, jeune militant antifasciste, trouve la mort le 6 juin au cours d'une rixe avec une bande de skinheads. Esteban Morillo, membre des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, un groupuscule d'extrême droite, est mis en examen pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le décès de Clément Méric provoque des manifestations pour dénoncer le climat de radicalisation d'une partie de l'opinion. Le ministre de l'intérieur prend la décision de dissoudre plusieurs groupuscules d'extrême droite.
Le déraillement mortel d'un train à Brétigny
Parti de Paris pour rejoindre Limoges, un train a déraillé en entrant en gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne), vendredi 12 juillet, faisant au moins sept morts et "plusieurs dizaines de blessés". En cause, une éclisse, pièce d'acier d'environ 10 kg, retrouvée coincée dans un aiguillage, deux jours après le déraillement du train.
Le 12 juillet, le train Teoz Intercités Paris-Limoges n°3657 percute le quai de la gare de Brétigny-sur-Orge (Essonne) à 137 km/h. Sept personnes sont tuées et plusieurs dizaines de personnes sont blessées dans cet accident d'une violence terrible. En cause, une éclisse, petite pièce de métal qui relie deux rails entre eux, qui aurait basculé et fait dérailler le train. Douze jours après le drame, une information judiciaire pour homicides et blessures involontaires est ouverte par le parquet d'Evry. Plusieurs mois après, et ce malgré la publication d'un rapport et des fuites sur l'enquête en cours, les raisons du basculement de cette éclisse et du déraillement du train demeurent obscures.
A Trappes, un contrôle policier vire à l'émeute
Un rassemblement a été organisé devant le commissariat, vendredi soir à Trappes, pour protester contre l'arrestation d'un homme dont l'épouse avait été contrôlée par la police parce qu'elle portait un niqab.
Au cœur du mois de juillet, un contrôle policier visant une femme portant un niqab dégénère, à Trappes dans les Yvelines, en violences urbaines. Deux nuits durant, des affrontemements opposent les jeunes et la police. C'est un premier accroc pour Manuel Valls qui, accusé de manquer de fermeté, fait le déplacement à Trappes et se fait interpeller par des habitants. Au centre de la polémique, la loi interdisant le port du voile intégral dans l'espace public, jugée stigmatisante par certains habitants. Mickaël Khiri, le mari de la femme à l'origine de l'altercation, a écopé de trois mois de prison avec sursis. La décision concernant sa compagne a été reportée à début janvier 2014. Un des émeutiers a été condamné à huit mois de prison ferme.
Rythmes scolaires : la rentrée agitée de Vincent Peillon
C'est une promesse du candidat François Hollande en 2012 que le ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, a mise en place dès 2013. Un décret, publié le 26 janvier, modifie l'organisation de la semaine de classe pour les élèves des écoles maternelles et élémentaires, dès 2013 ou en 2014. Précipitée pour certains, la mise en place de la réforme des rythmes scolaires, et le passage à la semaine de quatre jours et demi, a provoqué des remous au sein de l'école et dans certaines mairies. En cause, le coût de sa mise en place pour les communes et les modalités de son application, notamment pour ce qui concerne les activités périscolaires.
Le gouvernement empêtré dans l'affaire Leonarda
Léonarda Dibrani, une Rom sans papiers de 15 ans, ici, le 20 octobre à Mitrovica, à été expulsée au Kososvo, après avoir été interpellée lors d'une sortie scolaire. L'affaire à provoqué des manifestations lycéennes et une certaine indignation d'une partie de la gauche.
L'expulsion de la famille Dibrani, installée à Pontarlier (Doubs), et l'arrestation de leur fille Leonarda, une collégienne de 15 ans, lors d'une sortie scolaire, a provoqué à la mi-octobre des manifestations lycéennes et des polémiques au sein de la gauche et jusqu'au plus haut niveau de l'Etat. François Hollande a tenté d'éteindre lui-même l'incendie politique opposant les tenants de la fermeté et les partisans de l'humanisme scandalisés par le « manque de discernement » qu'avait pointé un rapport de l'inspection générale de l'administration (IGA). Lors d'une intervention télévisée, le 19 octobre, le président de la République a tenté de répondre à toutes les critiques en faisant un rappel à la loi et à la « fermeté », en promettant une circulaire pour « sanctuariser » les temps scolaires, et en faisant un « geste » à l'égard de Leonarda : il propose à la collégienne de revenir en France sans sa famille, ce qu'elle a refusé.
Les « bonnets rouges » font tomber l'écotaxe
Dans la foulée des « pigeons », plusieurs mouvements ont émergé en 2013 pour protester contre des mesures fiscales. Celui des « bonnnets rouges » est apparu en Bretagne en octobre lors du démontage d'un portique écotaxe. Il a obtenu du gouvernement la suspension de cette taxe sur les poids lourds et, après deux manifestations organisées par le collectif « Vivre, décider et travailler en Bretagne », – rassemblant chacune plusieurs dizaines de millers de personnes –, un plan d'aide pour la Bretagne (le « pacte d'avenir »), mobilisant 2 milliards d'euros d'aides pour la région et des engagements en faveur d'un approfondissement de la décentralisation. Ce mouvement hétéroclite, qui rassemble notamment des patrons hostiles à l'écotaxe et aux « carcans administratifs », et des salariés touchés par la crise du modèle agroalimentaire breton, tente de trouver un second souffle. Alors que des divisions apparaissent régulièrement entre ses membres, des comités locaux sont constitués dans le but de préparer des Etats généraux de la Bretagne début 2014.
La traque du tireur de Paris
Image d'Abdelhakim Dekhar prise en 1994, diffusée par l'émission "Faites entrer l'accusé".
La traque aura duré deux jours. Abdelhakim Dekhar a été mis en examen fin novembre pour tentatives d'assassinat, enlèvement et séquestration. Il est soupçonné d'avoir pénétré dans les locaux de BFM TV, le 15 novembre, armé d'un fusil à pompe, et d'avoir blessé grièvement un assistant photographe à Libération le 18 novembre avant de tirer des coups de feu devant la Société Générale à La Défense. Il est également soupçonné d'avoir brièvement pris en otage un automobiliste jusqu'à Paris. L'homme de 48 ans avait déjà été condamné à quatre ans de prison pour « association de malfaiteurs » en 1998 au procès de l'équipée sanglante de Florence Rey et d'Audry Maupin.
Chômage, la promesse non tenue de Hollande
Après l'annonce des chiffres du chômage, jeudi 26 décembre, le service après-vente de l'exécutif s'avère malaisé à assurer.
Pour Hollande, l'année 2013 se termine sur un pari perdu. Celui de l'inversion de la courbe du chômage. La promesse, formulée pour la première fois à l'automne 2012, ne sera pas tenue. Après un répit fin novembre, les chiffres publiés fin décembre confirment une progression du nombre de chômeurs. Malgré une politique de l'emploi volontariste, avec les contrats de génération et les emplois d'avenir, la France est toujours dans une situation critique. Mais, et ce malgré des prévisions de croissance encore trop faibles, le chef de l'Etat veut encore croire que la situation va s'améliorer dans les mois à venir, et continue d'affirmer que l'inversion est bel et bien là.
Article du journal "Le Monde"