Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 73

  • L’affaire Dieudonné : l’arbre qui cache la forêt de l’offensive contre Internet

    « Car, si personne ne bouge, c’est la pensée (…) qui sera étouffée ».

    Que Manuel Valls, qui aura passé toute la trêve des confiseurs à ostraciser Dieudonné, s’affirme, « par [s]a femme, lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël » et qu’il soit « fier de faire partie d’un gouvernement qui veut bâtir une amitié forte avec Israël », nul ne le contestera puisqu’il l’a maintes fois affirmé, par exemple le 22 juillet 2012 à Strasbourg. Qu’il espère supplanter Jean-Marc Ayrault à Matignon à la faveur de ses dernières gesticulations, très médiatiques mais dérisoires au regard de sa défaite contre la criminalité et de son triste bilan de la Saint-Sylvestre (trois personnes assassinées à l’arme blanche et 1067 véhicules incendiés malgré le déploiement de 53.000 gendarmes et policiers) est une évidence. Mais le ministre de l’Intérieur réussira-t-il, grâce à sa circulaire du 6 janvier, à faire interdire par les préfets les spectacles de celui qu’il qualifie de « petit entrepreneur de la haine », « raciste et antisémite », obsédé par la « haine du juif » jusqu’à faire « l’apologie de la Shoah » ?

    Pas impossible si les nervis de la Ligue de défense juive provoquaient des troubles à l’ordre public susceptibles de faire annuler la tournée de Dieudonné en province. Rappelons que la LDJ est une organisation interdite aux Etats-Unis et même en Israël pour son extrémisme mais qu’elle est protégée chez nous en haut lieu et par la gens Klarsfeld qui, à l’abri de ses Légions d’honneur (Madame est Grand-Croix et Monsieur Grand Officier), doit cornaquer ce mercredi à Nantes une manifestation hostile. (CG)

    Un prétexte à la « normalisation » du Web

    Encore qu’il s’agirait, si M. Valls parvenait à ses fins, d’une scandaleuse atteinte à la liberté d’expression doublée d’une atteinte encore plus monstrueuse à la liberté du travail – en application servile de la loi nationale-socialiste sur le Berufsverbot ou disqualification professionnelle, loi jugée scélérate à l’époque –, la question est peut-être secondaire et va bien au-delà du cas du seul Dieudonné M’Bala M’Bala – dont on peut penser ce qu’on veut, y compris du mal.

    C’est la liberté d’expression de millions d’internautes français qui est menacée.

    Le conflit s’était envenimé au fil des mois entre le journaliste Patrick Cohen, anchorman des matinales de France Inter qui avait dressé en mars une liste noire des individus nauséabonds, dont Dieudonné, à ne jamais inviter sur les antennes du service public, et l’humoriste ; ce dernier avait lancé en décembre, dans son théâtre parisien de La Main d’Or, une phrase provocatrice mais étrangement ambiguë : « Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. » Voulait-il dire par là « dommage que les chambres à gaz n’aient jamais existé » ou, au contraire – ce qui prouverait du moins que cet « antisémite » n’est nullement révisionniste, « dommage qu’elles n’existent plus » ?

    Peu importe. Dès lors, la machine s’emballa et d’autant plus que, simultanément, le footeux antillais Nicolas Anelka, dont les multiples incartades verbales et le refus obstiné de chanter La Marseillaise quand il jouait d’aventure en équipe de France ne gênaient personne, célébrait d’une « quenelle », posture prétendument néo-nazie, le but qu’il venait de marquer outre-Manche pour son nouveau club de West Bromwich Albion. La photo blasphématoire, dédiée à « [son] ami Dieudonné », ayant fait le tour du monde (et des cités ethniques), le prétexte était tout trouvé pour passer aux choses sérieuses.

    Soit, sovietico more, la « normalisation* » d’Internet, cet insupportable espace de liberté où peuvent s’étaler toutes les opinions et, plus grave, toutes les contestations des dogmes les mieux établis.

    Une répression « légitime »

    Car cette offensive couvait depuis plusieurs mois et, dès le 26 septembre dernier, sur le site Boulevard Voltaire, Jean-Yves Le Gallou avait accusé l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), « bras armé du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) », de revêtir « l’habit du censeur » en se plaçant « en tête des tentatives de censure d’Internet : poursuites de blogs, poursuites de commentateurs, poursuites de réseaux sociaux ».

    Comme pour donner raison au fondateur de Polémia, le CRIF publiait le 13 octobre contre la « Fachosphère du Net » une philippique de son spécialiste des médias Marc Knobel qui déplorait : « Certes, des associations antiracistes ont engagé des procédures afin de s’opposer à ces marchands de haine ; toutefois, pourquoi s’en remet-on en ce domaine au seul dévouement (sic) de ces associations ? La lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet n’incombe-t-elle pas AUSSI aux pouvoirs publics ? »

    Le 17 octobre, toujours sur le site du CRIF, le même exhortait donc le gouvernement à appliquer dans toute sa rigueur la législation muselant « l’Internet de la haine », car « les restrictions à la liberté d’expression peuvent être considérées comme légitimes pour lutter contre le racisme », y compris dans les « nouveaux médias ». « Si le droit à la liberté vaut pour Internet, les restrictions à celle-ci s’appliquent également. Internet n’étant qu’un instrument et non un but en soi, il ne peut être tenu pour affranchi des lois nationales et internationales », théorisait M. Knobel.

    Un président et un gouvernement aux ordres…

    Message reçu. Accueillant le 16 décembre à l’Elysée Roger Cukierman, président du CRIF, à l’occasion du septantième anniversaire de ce lobby, le chef de l’Etat lui déclarait notamment : « Quand vous avez des choses à dire, Monsieur le Président, vous les dites et vous les dites librement, franchement, sincèrement, bruyamment et nous vous écoutons**. »

    Rien d’étonnant, dans ces conditions, si, deux jours plus tard, les députés saisis d’une proposition de loi inspirée des préconisations de la pourtant très institutionnelle Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) sur la nécessité d’étendre aux blogueurs la protection dont bénéficient les sources des journalistes, rejetaient ce texte ; et si, dans la foulée, la « Dieudosphère », considérée à tort ou à raison comme le fer de lance de la « Fachosphère », se retrouvait sous la mitraille qui, prenons-en le pari, ne s’arrêtera pas à cette seule cible.

    « Haine sur Internet : la guerre est déclarée », triomphait donc le 3 janvier Daniel Makonnen, responsable de la communication de la LICRA, ravi de l’imminente mise au pas du Web.

    Car, si « la Toile » s’est aussitôt enflammée devant la menace d’asservissement et d’épuration, on n’a noté du côté des humanistes homologués ni réserves ni scrupules mais au contraire une acceptation béate de la machine de guerre gouvernementale, un lâche soulagement devant le « courage » de l’équipe Ayrault qui s’apprête à faire voter un projet de loi étendant les possibilités de capter les données numériques, véritable « Patriot Act » à la française instaurant une sourcilleuse censure et incitant à la délation.

    …et une Intelligentsia complice des éradicateurs

    Défenseur des démocrates ukrainiens en lutte contre le tyran Poutine comme il l’avait été des honorables républicains libyens contre l’immonde Kadhafi, Bernard-Henri Lévy tresse ainsi des lauriers au petit Jdanov de la Place Beauvau, initiateur de la nouvelle « ligne générale » :

    « Il y a un moment où […] il est du devoir de la parole publique de dire. Valls l’a fait, Valls a eu raison. Il n’y a rien de commun, rien, entre le travail d’un humoriste dont la liberté d’expression et donc de provocation est effectivement sacrée, et l’entreprise d’un agitateur néonazi qui fait ouvertement campagne sur des thèmes qui ne sont pas des opinions mais des délits. »

    Cette opinion est partagée par Bertrand Delanoë qui, abandonnant la mairie de Paris dans l’espoir d’un maroquin ministériel, doit donner des gages. Dieudonné étant pour lui « quelqu’un qui fait l’apologie de crimes contre l’Humanité et qui par ses propos porte atteinte à la dignité humaine, il doit être combattu avec toutes les rigueurs de la loi ». Et surtout avec la force injuste de la loi.

    Ce qui tombe bien puisque, tout aussi acharnée, Mme le Ministre délégué à l’Economie numérique Fleur Pellerin – Coréenne naguère adoptée par un couple français, cas également du camarade Jean-Vincent Placé, le gourou des Verts – s’est félicité de la possibilité « de faire condamner toute personne propageant des propos racistes sur les réseaux sociaux » : « Aujourd’hui, la Justice a les moyens techniques de faire appliquer les décisions et c’est ce qu’il faut faire, y compris dans le cas de Dieudonné », déclarait-elle le 31 décembre, sûre que sa collègue à la Justice Christiane Taubira, si indulgente aux FEMEN profanatrices de tant de nos églises et aux auteurs de crimes crapuleux, se montrera intransigeante à l’encontre des déviants idéologiques.

    Un modèle démocratique : la Chine populaire !

    Mais la palme de l’inconscience ou, si l’on préfère, du cynisme, revient sans doute à l’éthéré dandy qui sert de directeur à L’Express. Participant aux Grandes Gueules sur RMC le 3 janvier, Christophe Barbier proclamait ainsi : « Internet n’est pas un no man’s land. Internet est un champ d’impunité, mais ça se régule aussi, Internet. Entre nous, hein, les Chinois y arrivent bien. Si les dictatures y arrivent, il faut que les démocraties y arrivent aussi ! »

    Quatre-vingts ans après le pamphlet de Paul Nizan, Les Chiens de garde (de l’ordre établi), sortait en 2012 un documentaire politique, Les Nouveaux Chiens de garde inspiré du livre éponyme de Serge Halimi. Christophe Barbier y était durement étrillé pour sa défense de la « mondialisation heureuse » et de l’idéologie dominante. On aurait pu croire qu’après son ode, digne d’un Garde rouge, à la répression, le personnage serait durablement tricard des plateaux. Tout au contraire, il était deux jours plus tard l’invité d’honneur du 19/20 de France 3 où il exalta l’ardente obligation d’une « pédagogie mémorielle » car « on ne peut pas rire de tout », proclame celui qui se présente comme « un esprit libre ».

    Détail savoureux : M. Barbier, normalien controversé car, recalé au concours d’entrée rue d’Ulm, il n’en aurait suivi les cours qu’en auditeur libre et ne possède d’ailleurs qu’une maîtrise d’histoire, a tourné dans Doutes, un film de son épouse, Yamini Kumar-Cohen (elle-même directrice de la communication chez Hermès), censé fustiger le… « Politiquement Correct » ! Ce qui l’autorisait évidemment à réclamer, il y a deux ans déjà dans L’Express, « un droit mondial du Web ».

    Un tel droit, également exigé par Ariel Wizman, son confrère de Canal+, qui réclamait le 28 novembre la création d’une « police du Net », selon lui « égout de la pensée », mène, on le sait, à l’alignement déjà observé par les « médias en servitude » et heureux de l’être, mais furieux de voir leurs certitudes, leurs oukases et leur magistère battus en brèche par de simples citoyens.

    En 1984, la suspension de la nouvelle radio NRJ, dont la puissance d’émission brouillait toutes les antennes voisines, avait jeté dans la rue trois cent mille jeunes et forcé le pouvoir socialiste à reculer. L’enjeu est aujourd’hui bien plus important. Car, si personne ne bouge, c’est la pensée, dont a si peur M. Wizman, qui sera étouffée.

    Notes :

    (*) « Normalisation » : tel avait été l’euphémisme choisi en août 1968 par Michel Debré, alors ministre des Affaires étrangères de Charles De Gaulle, pour qualifier l’envoi des blindés soviétiques ayant pour mission de mater le « printemps de Prague ».
    (**) Souligné par nous

    POLEMIA

  • Les faux prophètes guidant le peuple (suite et fin)

    Rupture avec le système 
    Etre radical signifie remettre en cause ce système en tenant ensemble ses quatre dimensions économique, technologique, culturelle et politique. Mais pour être radicale, la critique doit aussi envisager une remise en cause approfondie qui entraîne une véritable rupture avec ce système. C’est précisément ce que ne font pas les intellectuels contestataires à la mode actuellement. Selon eux, le capitalisme engendre des formes de vie plus riches et des rapports sociaux plus libres parce qu’il arrache les individus aux traditions à la morale ancienne et à la culture classique (censées être intrinsèquement et uniquement porteuses de tares : bourgeoises, masculines, occidentales, blanches, hétérosexuelles, etc.), et parce qu’il produit en outre les outils technologiques qui serviront les mouvements de résistance et d’émancipation, pourvu que les opprimés s’en emparent. 
         Il y a de ce point de vue une réelle continuité, de Gilles Deleuze et Félix Guattari proposant « d’aller encore plus loin dans le mouvement du marché, du décodage et de la déterritorialisation », jusqu’à Toni Negri et Michael Hardt donnant aux multitudes la tâche de faire advenir le cyborg, être posthumain artificiel construit « à la frontière ambiguë entre homme, animal et machine », « sur le terrain souple et modulable des nouvelles technologies biologiques, mécaniques et de communication ». S’inscrivent dans la même ligne les propos de Bernard Stiegler suggérant récemment de mettre le numérique et « l’augmentation de la valeur esprit au centre de l’économie libidinale » d’un « nouveau modèle industriel », ou ceux d’Alain Badiou, assénant avec l’assurance de la bêtise : « Tant d’aventures majeures piétinent, ou relèvent du ‘la vie est trop lente’, voyez l’exploration des planètes, l’énergie par fusion thermonucléaire, l’engin volant pour tous, les images en relief dans l’espace, etc. [...] Pas assez de technique, une technique encore très fruste, telle est la vraie situation : le règne du capital bride et simplifie la technique, dont les virtualités sont infinies. » 
         Il n’est finalement pas excessif de parler de « libéralisme libertaire » à propos de toutes ces pensées soi-disant critiques, qui « sont parvenues à faire admettre quasi unanimement leur méthode d’analyse à une très large partie de la gauche et de l’extrême gauche, sans que cette méthode renforce un système d’exploitation que jusqu’alors elle prétendait combattre ». Déjà l’apologie des réseaux qui faisaient fureur chez les penseurs postmodernes des années 1970, concordait assez bien sur le plan idéologique avec l’irruption simultanée du capitalisme connexionniste, tout en faisant le lien avec les thématiques du gauchisme soixante-huitard. 
    Sens de la limite 
    Mais si tous ces penseurs à la mode ne sont pas réellement radicaux, alors que sont-ils ? Jean-Claude Michéa a formulé sur ce point une remarque assez éclairante : « Il conviendrait, une fois pour toutes, de bien distinguer une position radicale d’une posture extrémiste (ou « extrême » - au sens où l’on parle, par exemple, d’un sport extrême). On appellera ainsi critique radicale toute critique qui s’avère capable d’identifier un mal à sa racine et qui est donc en mesure de proposer un traitement approprié. Une posture extrémiste, au contraire, renvoie essentiellement à cette configuration psychologique bien connue (et généralement d’origine oedipienne) qui oblige un sujet – afin de maintenir désespérément une image positive de lui-même – à dépasser sans cesse les limites existantes (la surenchère mimétique perpétuelle constituant, de ce fait, le rituel extrémiste par excellence). [...] Le fait d’appartenir à une gauche extrême ne garantit donc en rien que cette gauche soit radicale. » Cette remarque prend un sens particulier dans le contexte actuel, dans la mesure où la volonté d’en finir avec toute limite est au cœur du projet technolibéral contemporain. La plupart des penseurs actuellement à la mode sont en fait solidaires, qu’ils le veuillent ou non, d’un processus de modernisation qui sape concrètement et méthodiquement les bases possibles d’une vie digne d’être vécue, qui combinerait liberté individuelle, égalité des conditions matérielles, autonomie collective et relation apaisée aux milieux naturels. 
         Ce faisant, ils relèvent aussi d’une autre distinction, qu’avait élaborée Dwight Macdonald dans l’après-guerre lorsqu’il avait clairement séparé les intellectuels progressistes des intellectuels radicaux. Les premiers sont convaincus que la fin du capitalisme, miné par sa surproductivité, signifiera nécessairement le passage à une société d’abondance communiste – ce qui est une autre manière d’accepter la métaphysique du progrès selon laquelle le bonheur viendra « des avancées de la science et de la maîtrise croissante des humains sur la nature ». Les seconds considèrent au contraire « qu’au cours de ces deux derniers siècles, le progrès technologique, l’organisation de la vie humaine par le haut (que Max Weber appelle la rationalisation), la confiance excessive en la méthode scientifique – tout ceci nous a menés, littéralement, dans l’impasse ». La modération est la vertu des radicaux, concluait Dwight Macdonald. « Intellectuellement, la meilleure façon d’aborder la question socialiste est peut-être, tout simplement, de ne jamais oublier que l’humain est mortel et imparfait [...] et donc qu’il ne faut pas aller trop loin. » 
         Il nous semble aujourd’hui les termes du débat sont plus clairs encore. Revendiquer la poursuite extrême de la déterritorialisation, de la désaffiliation et de la déconstruction ne peut que faire le jeu du système qui détruit le monde et nous détruit avec lui. La vraie radicalité, à l’heure où prospère l’artificialisation des êtres, doit consister à retrouver une limite sur laquelle le processus butera, et à partir de laquelle nous pourrons trouver les ressources pour renverser le rapport de forces. 
    De nouveaux horizons 
    Comme beaucoup nous nous sommes nourris des écrits des penseurs absents des bibliographies prédigérées destinées aux apprentis révolutionnaires et aux nouveaux activistes. Leurs noms circulaient par le bouche à oreille, étaient mentionnés dans un débat, précieusement notés en attendant de pouvoir se plonger dans leurs œuvres, ou encore cités dans un livre – une lecture en amenant une autre. Plusieurs d’entre eux se réfèrent d’ailleurs les uns aux autres et, sans pour autant constituer une véritable famille de pensée, dessinent ainsi un certain horizon politique. Tous ces auteurs, qui ont fait notre éducation et chez qui nous trouvons encore matière à penser, ne se caractérisent pas forcément, comme d’autres, par la virulence des propos, les déclarations excessives, les appels à la violence ou à l’insurrection. Contrairement à leurs adversaires, qui estiment que la morale est par essence réactionnaire et qu’on ne discute pas des goûts et des couleurs, ils n’hésitent pas à adopter une approche éthique et esthétique pour critiquer les traits les plus sinistres des sociétés contemporaines. Leur radicalité n’en est que plus consistante. 
         En les intégrant à notre réflexion, nous voulons défendre avant tout la nécessité d’une rupture intellectuelle visant à recomposer les termes de l’affrontement politique contemporain, et défricher de nouvelles voies pour les luttes sociales à venir. Plutôt que de continuer à fantasmer des oppositions en partie éculées et en tout cas de plus en plus inaptes à analyser les bouleversements en cours (progrès/réaction, réforme/révolution, etc.), il nous semble urgent de prendre conscience que beaucoup d’orientations prétendument subversives mènent en fait droit à l’abîme. La tâche pourrait donc être décrite de la manière suivante : redéfinir les conditions nécessaires à la formulation d’un autre futur sans tomber pour autant dans l’idéologie du progrès, creuser le sillon libertaire sans devenir libéral. Le premier pas en ce sens consiste à découvrir ou redécouvrir tous les penseurs qui posent de manière originale la question du devenir collectif, question devenue plus grave que jamais à l’heure de la vie liquide, précaire et numérisée – la vie sans qualités. 

    La Décroissance N°105

    http://www.oragesdacier.info/2014/01/les-faux-prophetes-guidant-le-peuple_8.html

  • [AF Provence] Christianophobie : Le moment du test est arrivé

    Saint-Nicolas-du-Chardonnet avait été vandalisée en novembre. Une femme dépoitraillée avait singé un avortement dans le choeur de l’église de la Madeleine en décembre. Maintenant, c’est l’église Sainte-Odile à Paris qui a été vandalisée. Cierges et statues renversés et brisés, autel et baptistère saccagés, objets de culte détruits…

    D’autres photos sont visibles en cliquant ICI.

    Ces faits qui se sont passés à Paris, ajoutés à de multiples et continuels actes anti-catholiques un peu partout en France, montrent un climat de plus en plus étouffant qui rappelent de sombres périodes de notre Histoire, comme les violentes lois anticléricales de 1905. Mais l’ampleur est grande et plus violente.

    L’archevêque de Paris, le cardinal VINGT-TROIS a publié un tweet exprimant son exaspération. [...]

    La suite sur AF Provence

  • "Les policiers grecs rejoignent le peuple"

    Le principal syndicat de policiers en Grèce menace de réclamer des mandats d’arrêt contre les émissaires de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) imposant la mise en oeuvre de mesures d’austérité fortement impopulaires.
    Dans une lettre dont Reuters a eu connaissance vendredi, la Fédération de la police grecque accuse ces représentants des bailleurs de fonds internationaux de la Grèce de "chantage, tentatives de subrepticement abolir ou ronger la démocratie et la souveraineté nationale".
    Cette lettre précise que l’une des personnalités visées est Poul Thomsen, le principal représentant du FMI en Grèce. La missive a aussi été adressée à Klaus Masuch, chef de la délégation de la Banque centrale européenne (BCE), et à Servaas Deroos, ancien inspecteur en chef de la Commission européenne en Grèce.
    Cette menace est essentiellement symbolique puisque, soulignent des experts des questions juridiques, un mandat d’arrêt doit d’abord être émis par un juge. Cette initiative illustre cependant l’ampleur de la colère de la population grecque face aux baisses de salaires et aux coupes claires dans les budgets de l’Etat exigées par les créanciers internationaux de la Grèce. 
    "Comme vous poursuivez cette politique destructrice, nous vous prévenons que vous ne pouvez nous contraindre à nous battre contre nos frères. Nous refusons de nous élever face à nos parents, nos frères, nos enfants ou tout citoyen manifestant ou exigeant un changement de politique", souligne le syndicat, qui représente plus de deux tiers des effectifs policiers de la Grèce.
    "Nous vous prévenons que, en tant que représentants légaux des policiers grecs, nous allons émettre des mandats d’arrêts pour une série d’infractions légales (...) telles que chantage, tentatives de subrepticement abolir ou ronger la démocratie et la souveraineté nationale."
    Un responsable syndical a cependant souligné que cette lettre constituait une manifestation symbolique de solidarité avec la population et que les policiers continueraient de lutter contre les débordements lors des manifestations.
    Les policiers sont directement confrontés à la colère populaire qui se manifeste régulièrement à l’occasion de rassemblements devant le parlement à Athènes. Le slogan "Policiers, porcs, assassins" est régulièrement scandé ou inscrit sauvagement sur les murs.
    Plusieurs milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées vendredi à Athènes pour manifester contre de nouvelles mesures d’austérité entérinées par le gouvernement sous la pression des créanciers internationaux.

    Source

    http://www.oragesdacier.info/2014/01/les-policiers-grecs-rejoignent-le-peuple.html

  • Le mois de janvier 2014 sera un mois de luttes !

    Communiqué de Renaissance Catholique :

    "Rendez-vous les 19 et 26 janvier prochains nombreux, calmes et déterminés.

    Le défunt président de la République, François Mitterrand, avait, en son temps, fustigé les institutions de la Ve République en dénonçant Le coup d'État permanent. Et pourtant il n'avait pas connu la concomitance des élections présidentielles et législatives qui donne, dans les faits, les pleins pouvoirs au gouvernement et au Président de la République pendant cinq années. Plus sage que ses successeurs, il avait tenu compte, en 1984, de la formidable mobilisation populaire contre son projet de nationalisation de l'enseignement privé.

    Le gouvernement de François Hollande mène quant à lui, depuis presque deux années, une politique systématique de destruction de tous les corps intermédiaires qui protègent l'individu contre l'omnipotence de l'État. La famille, l'Église catholique, les petites entreprises, le peuple de France attaché à son terroir et son clocher… sont ouvertement méprisés par le gouvernement qui multiplie à leur encontre les vexations et les mesures d'extorsion fiscale (augmentation de la TVA, baisse du quotient familial, facilitation des procédures de divorce, impunité des Femen...). La loi civile n'est plus une règle au service du bien commun mais la reconnaissance sociale de tous les comportements promus par des lobbys qui semblent d'autant plus puissants qu'ils sont plus minoritaires. La démocratie moderne dont certains avaient craint qu'elle ne débouche sur la dictature de la majorité s'avère être, en réalité, la dictature de certaines minorités.

    Dans une société où s'est imposé le culte de l'individu-roi ne reconnaissant comme seule loi impérative que la satisfaction immédiate de ses envies et désirs, il est logique que les personnes les plus menacées soient les plus faibles : enfants à naître, malades en fin de vie, personnes âgées, handicapés… Ce sont eux, en effet, qui pèsent sur le budget de la Sécurité Sociale, empêchent de partir en vacances, contraignent à des visites régulières, etc.

    Dès le 20 janvier 2014, un projet de loi proposera à l'Assemblée nationale de franchir une nouvelle étape dans la banalisation de l'avortement. En effet, il s'agira d'étendre le délit d'entrave à l'avortement à toute information dissuasive sur l'IVG. En clair, sera punissable par la loi (2 ans d'emprisonnement et 30 000 € d'amende) toute information qui alerterait sur les conséquences psychologiques ou physiques de l'avortement.

    Même si l'ensemble de la classe politico-médiatique, du crypto-robespierriste Mélenchon (Front de Gauche) au national-républicain Philippot (Front National), est acquise au droit à l'avortement, notre résistance, à l'heure où l'Espagne s'apprête à voter une loi de progrès au service de la vie, n'est pas un baroud d'honneur mais un geste prophétique car, un jour ou l'autre, la vérité éclate et Dieu réaffirme ses droits. Dans la démocratie confisquée qui est la nôtre, la rue est le dernier espace de liberté où peuvent s'exprimer les voix dissonantes de la défense de la vie humaine innocente, de la conception à la mort naturelle. C'est à un enjeu de civilisation que nous sommes conviés par le collectif En marche pour la vie ! le dimanche 19 janvier à 14 h 30 place Denfert-Rochereau. 

    Dans ce combat eschatologique la prière de réparation et de demande ne saurait être oubliée. Elle se concrétisera dans la Veillée pour la Vie, le samedi 18 janvier, en l'église Saint-François-Xavier, de 20 h 30 à 21 h 45, et le chapelet médité en fin de cortège le dimanche 19 janvier avec SOS-Tout-Petits. Nous y serons !

    Le Jour de colère du dimanche 26 janvier rassemblera, quant à lui, au cri de Hollande démission, tous les Français qui se sentent menacés dans leur identité, leurs libertés, leurs convictions, leur niveau de vie, leurs responsabilités éducatives… par la dictature internationale-socialiste, caricature de la démocratie totalitaire annoncée par George Orwell dans son roman 1984. Nous serons, bien sûr, parmi les « catholiques en colère » au rendez-vous Place de la Bastille à 14 h.

    Si le travail de fond qui doit permettre de passer des conséquences déplorées aux causes analysées est une nécessité absolue, tout ce qui peut contribuer au réveil de notre pays et freiner sa descente aux enfers doit être soutenu. Rendez-vous les 19 et 26 janvier prochains nombreux, calmes et déterminés."

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/01/le-mois-de-janvier-2014-sera-un-mois-de-luttes.html

  • Virginie Raoult-Mercier : Si nous laissons faire ce gouvernement, «la Marche pour la Vie de cette année pourrait être la dernière !»

    Nouvelles de France a rencontré Virginie Raoult-Mercier, porte-parole de la Marche pour la Vie qui a lieu le 19 janvier prochain. Elle nous alerte sur les projets liberticides et mortifères du Gouvernement.

    Quel est le thème de cette 9e Marche pour la Vie ? Pourquoi ?

    Durant l’année 2013, l’embryon a continué de faire l’objet d’atteintes gouvernementales de plus en plus grandes justifiant à elles seules la mobilisation annuelle des défenseurs du respect de la vie (instauration du site gouvernemental de promotion de l’avortement pour contrer les sites pro-vie, rapport du Haut conseil à l’égalité hommes/femmes limitant le délai de réflexion pré-IVG et étendant les centres d’IVG). Mais l’actualité de ces dernières semaines a contraint la Marche pour la Vie à changer de tonalité. [...]

    La suite sur NdF

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Virginie-Raoult-Mercier-Si-nous

  • Le triste sort des chrétiens dans le monde

    PARIS (NOVOpress via Bulletin de réinformation) - En ce début d’année 2014, le bilan de l’année 2013 est assez triste pour les chrétiens dans le monde. S’il faut saluer l’excellent travail réalisé par l’équipe de l’Observatoire de la christianophobie, c’est par quelques chiffres affligeants que nous commençons cette nouvelle année. En 2013, ce ne sont pas moins de vingt deux opérateurs pastoraux, dont dix neuf prêtres et deux religieuses qui ont été tués, soit près de deux fois plus qu’en 2012. L’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Inde, le Proche Orient, les Philippines et l’Italie sont concernés par ces meurtres.

    Le triste sort des chrétiens dans le mondeEn dehors des opérateurs pastoraux, la situation s’est considérablement détériorée pour les chrétiens en 2013

    En Syrie, en Irak (photo ci-contre), en Egypte (photo en Une) et plus généralement dans le monde musulman, les populations chrétiennes pâtissent de l’influence grandissante des organisations islamistes et de la barbarie des conflits locaux.

    C’est aussi le cas en Corée du Nord. Globalement, l’épiscopat estime à plus de 170.000 le nombre de personnes tuées en 2013 car chrétiennes ou assimilées. Pire encore, les fêtes de Noël ont à nouveau été l’occasion pour des terroristes hindouistes de brûler une église et des habitations de chrétiens au Népal, et pour les milices nigérienne, syrienne ou soudanaise d’assassiner des chrétiens.

    Ce terrible bilan épargne-t-il l’Europe ?

    Pour l’instant il est exact que le nombre d’assassinats de chrétiens est heureusement faible en Europe. Cependant, la violence se déchaîne de plus en plus contre la religion catholique, avec l’émergence de mouvements largement subventionnés comme les Femen, complaisamment décrites par les médias de l’oligarchie. De même, les profanations d’églises sont toujours plus fréquentes et rarement condamnées comme dernièrement à Malaga en Espagne, mais aussi à Paris où l’église de la Madeleine a été souillée en toute impunité. Des crèches ont aussi été saccagées en Hongrie et en Belgique.

    http://fr.novopress.info/151585/triste-sort-chretiens-monde/#more-151585

  • 26 janvier Jour de Colère – L’Association Catholique des Infirmières et Médecins y sera avec Civitas

    Entretien exclusif avec le Docteur Jean-Pierre Dickès, président de l’Association Catholique des Infirmières et Médecins (Acim), directeur d’émission à Radio Courtoisie et… fidèle rédacteur chez Médias-Presse.Info.

    MPI : L’ACIM, l ‘Association Catholique des Infirmières et Médecins, est restée très discrète ces temps-ci, pourquoi ? Est-ce par mépris de la chose publique ?

    JPD : Notre travail de base consiste à réfléchir sur les questions de bioéthique par les Cahiers Saint Raphaël, la seule publication en Europe faisant un tel travail. Cette dernière rassemble une mouvance de gens déterminés pouvant tout à fait être en dehors des professions médicales. Ces gens sont discrets mais marchent au canon. Beaucoup de ces personnes ont soutenu les manifestations organisées par Civitas comme par exemple contre la pièce de Castellucci. C’est avec plaisir que je les y retrouvais. Nous faisons bien sûr corps avec toutes les initiatives qui vont dans le sens de l’opposition à la culture de mort. Mais il n’y a pas de jour où je ne reçois des demandes de conseil sur le plan médical quand ceux-ci ont un rapport avec la bioéthique. Nous sommes bien sûr en rapport avec de nombreuses organisations et moyens de communication. Je cite simplement Radio Courtoisie où j’ai une émission toutes les quatre semaines ; mais aussi le quotidien Présent qui ne m’a jamais rien refusé et grâce auquel j’ai eu l’idée de faire le livre L’Ultime Transgression qui aborde sa troisième édition.

    Lire la suite....

  • Le tournant social-libéral : une aggravation du capitalisme de connivence

    Lu dans Les 4 Vérités :

    "Selon la majorité des journalistes, François Hollande a décidé d’entamer un tournant social-libéral. Cela me semble hautement douteux. [...] Par ailleurs, 2014 et 2015 seront des années électorales, très peu propices à des annonces d’austérité. Et 2016 sera l’année des primaires pour la présidentielle. Le quinquennat est d’ores et déjà terminé. Il est très improbable que des réformes d’envergure – autres que les désastres annoncés dans le programme du candidat Hollande – soient lancées d’ici 2017. Bref, je n’y crois absolument pas.

    Mais il reste encore une « solution »: le « tournant social-libéral » peut fort bien être une aggravation du capitalisme de connivence. Et, là, je ne doute pas que François Hollande et ses camarades ne soient très forts à ce petit jeu. Je les vois très bien alourdir encore nos impôts pour mieux arroser leurs clientèles, que ce soit par l’assistanat ou le soutien aux grands patrons déracinés et boboïsés, dont Messier reste le plus beau prototype – qui ne risquent pas leur propre capital et sont aussi irresponsables que les technocrates. Car le président socialiste excelle à utiliser l’impôt pour soutenir son clientélisme. À défaut de « tournant sociallibéral », il y a tout lieu de craindre un « tournant de l’austérité », au cours duquel les contribuables seront toujours plus tondus… et les copains toujours mieux traités !"

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2014/01/le-tournant-social-lib%C3%A9ral-une-aggravation-du-capitalisme-de-connivence.html