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  • Ludovine de La Rochère soutient la Marche pour la vie

     

    Le Salon Beige a interrogé Ludovine de La Rochère, présidente de La Manif pour Tous.

     

    La Marche pour la Vie a lieu le 19 janvier prochain. Ludovine de La Rochère, quelle est votre position sur la Marche pour la Vie ?

     

    LJe considère, pour ma part, que marcher pour la vie, c’est magnifique ! Moi qui défend la famille, au cœur de laquelle est la vie, je considère naturellement qu’il faut la défendre la vie. Et cette année d’autant plus que, dans les jours prochains, le Parlement va débattre d’un projet de loi sur l’égalité homme/femme dans lequel a été inséré un amendement visant la suppression dans la loi Veil de la notion de « détresse de la femme », suppression qui en fait actera un « droit à l’IVG ».

     

    Nos gouvernants n’ont de cesse, décidément, d’aller toujours plus loin contre la vie alors même que bien d’autres pays, comme l’Espagne, ont pris conscience de toutes les souffrances qui en résultent pour la société, par les femmes, concernées au premier chef, par leurs proches, mais aussi par les nombreux soignants dont la vocation, rappelons-le, est de... soigner.

     

    Depuis des années, nous sommes confrontés en France à un tabou majeur, celui des conséquences psychologiques de l’IVG, même si, parfois, une fenêtre s’ouvre, comme avec la publication du livre du célèbre psychiatre Stéphane Clerget : « Quel âge aurait-il aujourd’hui ? »

     

    Je note, à ce sujet, que la récente campagne « J’ai avorté et je vais bien » montre à quel point, précisément, les femmes qui ont avorté en souffrent ! Mais cette réalité étant niée, la détresse des unes et des autres est d’autant plus grave. D’ailleurs les féministes, qui ne cessent de se plaindre de la difficulté à trouver des médecins qui pratiquent des IVG, devraient avoir l'honnêteté d'explorer les raisons profondes…

     

    Autre tabou majeur : l’échec que représentent les 200 000 IVG pratiquées chaque année en France. Comment expliquer un nombre aussi important ? Comment expliquer que ce chiffre n’ait jamais baissé depuis tant d’années ? Et pourquoi augmente-t-il chez les toutes jeunes filles ?...

     

    UVoilà des questions majeures que nos gouvernants et autorités de santé devraient assumer de se poser, au lieu de se cacher, depuis des années, suivant la politique de l’autruche.

     

    Oui, je souhaiterai que la France aide les femmes à accueillir leur enfant. Oui, c’est essentiel pour les familles. C’est pourquoi je considère que ce combat est complémentaire de celui de La Manif Pour Tous.

     

    Respect de la vie et respect de la famille : dans les deux cas, nous privilégions les droits des plus vulnérables avant les revendications des adultes.

     

    Continuons donc à nous impliquer généreusement dans nos engagements respectifs, sans les confondre, mais sans ignorer les valeurs communes qui les relient.

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les revenants de l'Allemagne de l'est relèvent la tête

    140107L’une des difficultés de l'exercice politique européen résulte du décalage des calendriers. Les différents États-Membres de l’Union à 28 sont convenus, tous, de professer la démocratie, tous, de prendre en commun un certain nombre de grandes décisions. Mais ils font voter les citoyens en pagaille. Pis encore : ils ne considèrent pas de la même manière l’échéance électorale qu'on nous présente pour centrale de la vie institutionnelle du Continent : la désignation des eurodéputés.

    Et cela change avec les années : ainsi les Français ont-ils élu en mai 2012 le président que le monde leur envie, cependant que les Allemands n’ont renouvelé leur Bundestag qu’en septembre 2013. De la sorte l’élection européenne de l’année 2014 donnera lieu en France à une sorte de vote de confiance, ou plutôt de défiance à l’égard du gouvernement et du chef de l’État. En même temps, on considérera l'épisode comme celui du vote défouloir. On ne se préoccupe guère, à Paris, d’une assemblée dont les débats restent ignorés de l’opinion. Cette élection servira de voiture-balai de la classe politique.

    Outre-Rhin, en revanche la formation de gouvernement de grande coalition déporte en partie le débat vers les forces marginales. Ceux de nos cousins germains qui se détournent des deux gros partis associés, plus ou moins aseptisés, opteront pour les forces les plus marquées, écartées du pouvoir. Les unes se situent à droite : or, elles n'accèdent pas au parlement du fait de la barre des 5 %. L'autre siège à gauche, point de vue d'où elle critique de façon radicale le gouvernement. Avec 63 députés il s'agit du troisième parti siégeant au Bundestag : Die Linke. Ce parti a été constitué à partir des survivants impunis du parti communiste est-allemand. Et au fil des ans s'y sont agrégés quelques mécontents de la social-démocratie.

    Un mot pour souligner que l’addition du parti libéral FDP et du parti souverainiste AfD représentait 9,3 % des voix en septembre. Or, cette force virtuelle ne cherche pas à s’unir. Leurs états-majors demeurent profondément divisés sur la question de la monnaie européenne. Les déclarations du nouveau chef du FDP Christian Lindner (1)⇓ ne laissent à ce sujet aucun doute. La défaite du 22 septembre est considérée comme accidentelle, liée à la fois aux personnalités dirigeantes du parti MM. Rössler et Westerwelle et à la poussée historique de l’allié CDU-CSU, tiré par la personnalité de la chancelière. La perspective de reconquête des 0,3 % qui ont manqué en 2013 ne paraît pas insurmontable. Idem chez les souverainistes de l’AfD. Ils pensent, eux aussi, profiter du vote défouloir. À ce détail près, que la crise de l’euro s’est, au moins provisoirement, calmée.

    C’est donc bien à l’autre bout du spectre politique allemand que se jouera la partie décisive.

    En mai 2012, alors au printemps de son ascension en Grèce, Alexis Tsipras faisait, entre deux baisemains à Michelle Obama, un déplacement à Paris chez son "ami" Mélenchon, et surtout à Berlin. Le 22 mai il développait son propre programme en 6 points dans la capitale allemande. Il était exhibé aux côtés du Néerlandais Tiny Kox, président du groupe de la "gauche unitaire européenne" et de Klaus Ernst ancien socialiste rallié à Die Linke pour s’être opposé aux programmes de réformes Agenda 2010 de Gerhard Schröder. Le processus était lancé sur toute l'Europe.

    Tsipras, rassembleur dans son pays de tous les groupes gauchistes, maoïstes, trotskistes, etc. va servir en mai 2014 de tête d'affiche. Et le drame serait qu'il dépasse en nombre de voix, à l'occasion de ce scrutin, la droite locale, rendant intenable la situation du gouvernement, créant une nouvelle crise, etc.

    Or, le personnage central du dispositif se révélait en la personne de Gregor Gysi.

    Gysi avait été désigné comme dernier président du parti est-allemand en décembre 1989. Il apparut ainsi au moment de l’effondrement du régime communiste, et à la suite de la démission d’Egon Krenz. Il prétendait alors construire une nouvelle forme de socialisme.

    Par la suite, plusieurs procédures, et notamment une commission d’enquête du Bundestag en 1998, établirent qu’il avait collaboré avec la Stasi sous le nom de code de Notar, ayant reçu à ce titre une rémunération, etc. Mais, pas plus que d’autres dirigeants de l’extrême gauche allemande, aucune de ces polémiques accablantes n’aboutirent à l’écarter de la vie politique ni même à le priver de son siège parlementaire.

     

    Il y 20 ans en dépit de quelques manifestations sur le thème "Berlin reste rouge" “Berlin bleibt rot” les premiers scores du parti semblaient présager d’une mort certaine : 2,4 % des voix aux premières élections de l'Allemagne unifiée.

    Au plan régional, les scores demeurent très contrastés. Ils restent inexistants dans des Länder tels que la Bavière, le Bade-Wurtemberg ou le Schleswig-Holstein, autour de 2 %. Les chiffres significatifs  se réalisent en Sarre (2)⇓ avec 16,1 % et, surtout dans les Länder de l’est: Brandebourg 27,2 % Saxe-Anhalt 23,7 % Saxe 20,6 % Thuringe Mecklembourg 18,4 % ; dans le Land réunifié de Berlin il atteint tout de même encore 11,6 % en 2011.

    Au plan national Die Linke avait atteint une pique de 11,9 % en 2009, au plus fort de la crise. Puis il a relativement reculé en 2013, passant à 8,6 % soit quatre fois son score initial. Le parti conserve 64 sièges sur les 630 du parlement.

    En janvier Gregor Gyzi infléchira encore la plateforme de Die Linke dans un sens plus néo-communiste encore, à l'échelle de l'Europe.

    Les élections européennes lui ont offert l'occasion d'une progression constante. En 1994 : 4,7 %, 1999 : 5,8 %, 2004 : 6,1 % 2009 : 7,5%.

    Les anciens de Berlin-est, correctement nettoyés, ripolinés, restaurés, se relèvent ainsi lentement, presque sûrement, effaçant les souvenirs compromettants, jouant sur la simple pusillanimité de leurs adversaires conformistes et sur la naïveté de leurs partenaires.

    Au printemps prochain, les revenants impunis de l'Allemagne de l'est entendent encore redresser la tête. Ils se serviront du gauchiste grec Tsipras comme tête d’affiche, avec Gregor Gysi comme tête pensante.

    JG Malliarakis http://www.insolent.fr/2014/01/les-revenants-de-lallemagne-de-lest-relevent-la-tete.html

    Apostilles
    1) publiées dans Die Welt le 4 janvier 2014.
    2) Le petit Land de Sarre était l'ancien fief d'Oskar Lafontaine qui se rallia au parti est-allemand pour constituer "Die Linke" selon la recette bien connue du pâté d'alouette composé désormais d'un cheval est-allemand et d'une alouette sarroise.

  • Les LGBT ne lâchent pas la PMA

    Depuis que le ministre de la Santé, Dominique Bertinotti a annoncé que la PMA ne figurerait pas dans le projet de loi « Familles », c’est la douche froide pour les associations LGBT qui attendaient plus du gouvernement de François Hollande après le vote du « mariage » gay et de l’adoption dans la même loi et surtout qu’il respecte sa promesse de campagne. C’est pourquoi le collectif Ouiouioui a appelé à un rassemblement aujourd’hui à 19h à Paris, 11 rue de Constantine. Parmi les soutiens du rassemblement, on retrouve EELV qui a d’ores et déjà annoncé dans son communiqué de presse que ces parlementaires déposeront des amendements pour y inclure la PMA, le Parti de la Gauche mais aussi les Femen, qui cette fois-ci seront dans le rassemblement et non là pour perturber.

    Si eux ne lâchent pas, les défenseurs de la famille non plus !

    http://medias-presse.info/les-lgbt-ne-lachent-pas-la-pma/4776

  • Les faux prophètes guidant le peuple

    Parmi les intellectuels critiques convoqués par les médias, révérés à l’université, considérés comme éminemment subversifs dans le monde militant, ne figurent aucun, ou très peu, de ceux qui le sont vraiment pour beaucoup des lecteurs de La Décroissance. Au mieux, comme c’est le cas pour certaines de ces stars de la contestation, leurs analyses se révèlent inopérantes, car incapables de saisir les spécificités de la phase actuelle du capitalisme. Au pire, et c’est le cas de la majorité d’entre eux, leurs théories participent pleinement du déploiement du capitalisme en favorisant les mutations sociales et culturelles exigées par le marché. 

         La French Theory, comme l’ont appelée les universitaires américains, regroupe beaucoup de ces intellectuels qui continuent d’être considérés comme le cœur de la pensée rebelle : Michel Foucault, Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Félix Guattari, Jean-François Lyotard... Présents dans les champs de la philosophie, des sciences sociales et de la théorie littéraire, leurs héritiers actuels sont désignés la plupart du temps par ces termes en post- qui ont tendance à proliférer depuis les années 1980 : postmodernes, poststructuralistes, postmarxistes, postféministes, etc. Il arrive aussi qu’ils appartiennent aux cultural studies, ces « antidisciplines » très en vogue dans les universités françaises après avoir suscité quelque méfiance, et qui ont proliféré en gender studies, subaltern studies, disability studies, etc. Aux yeux de beaucoup de commentateurs, mais aussi de personnes sincèrement révoltées par le monde qui nous entoure, tous ces courants incarnent les nouvelles pensées critiques susceptibles de fournir des armes aux luttes sociales. Le livre Hémisphère gauche, qui a rencontré un certain écho en 2010, en a fait la cartographie et permet ainsi d’en définir les contours. Sa quatrième de couverture annonce : « La bataille des idées fait rage [...]. Développée par des auteurs comme Tomi Negri, Slavoj Zizek, Alain Badiou, Judith Butler, Giorgio Agamben, Fredric Jameson, Gayatri Spivak ou Axel Honneth, la pensée radicale est de retour. » Le problème est que ces nouvelles pensées, quelle que soit l’appellation qu’on leur donne« théorie ‘queer’, marxisme et postmarxisme, théorie postcoloniale, théorie de la reconnaissance, poststructuralisme, néospinozisme, etc. »ne nous apparaissent pas du tout radicales, contrairement à celles développées par d’autres penseurs, pour la plupart moins connus, parfois oubliés, et surtout nettement moins à la mode : Günther Anders, Zygmunt Bauman, Cornelius Castoriadis, Bernard Charbonneau, Dany-Robert Dufour, Jacques Ellul, Ivan Illich, Christopher Lasch, Herbert Marcuse, Michela Marzano, Jean-Claude Michéa, Lewis Mumford, George Orwell, François Partant, Pier Paolo Pasolini, Moishe Postone, Richard Sennett, Lucien Sfez, Vandana Shiva, Simone Weil... 

    Toutes les dimensions 
    Radicales au sens littéral : qui veulent prendre les choses à la racine. Plus précisément : qui visent à agir sur les causes profondes des phénomènes et des structures que l’on veut modifier. Dans ce système, des causes, de différente nature, se succèdent, s’enchevêtrent, s’alimentent, se renforcent, parfois se télescopent. Pour en faciliter l’analyse, elles peuvent être classées en quatre dimensions : économique, technologique, culturelle et politique. 
         Sur le plan économique, le système social actuel est foncièrement capitaliste. Son optique est celle de l’accumulation infinie d’argent et d’objets, à travers une dynamique expansionniste qui s’observe aussi bien dans le culte de la croissance que dans la marchandisation de toutes les activités humaines. La suprématie du capitalisme se traduit aussi par une exploitation accrue des travailleurs. Qu’il s’agisse de la terre et des semences pour le paysan, ou des outils pour l’artisan et l’ouvrier, à chaque fois le capitalisme leur retire les moyens de vivre par eux-mêmes et les rend dépendants de sa machinerie économique, les obligeant à vendre leur force de travail sur le marché. Dans un monde où l’activité productive est privée de sens, on travaille désormais pour la paie, et non plus pour le sentiment d’accomplissement que l’on retire d’une œuvre achevée. 
         Le système social dans lequel nous sommes enfermés doit aussi être caractérisé sur le plan technologique en tant que société industrielle. Le primat donné dans la production à la quantité sur la qualité y a conduit à un appauvrissement général des objets ordinaires du point de vue de leur utilité réelle, de leur robustesse comme de leur aspect esthétique. Mais qu’importe puisque c’est l’innovation qui compte : là-dessus tous les gouvernants, de gauche comme de droite, élites économiques, décideurs politiques comme scientifiques de renom sont d’accord. Économie, science et technique forment maintenant un « bloc », un assemblage compact dont toutes les parties sont interdépendantes. Ce qui signifie que le mode de production et de consommation industriel, avec ses formes de pensée et son appareillage, est consubstantiel au capitalisme : il est apparu avec lui, et il ne pourra y avoir de sortie du capitalisme sans mise à bas de la société industrielle. 
         La réussite du capitalisme industriel n’aurait toutefois pas été possible s’il n’avait été capable de créer l’Homo oeconomicus, calculateur rationnel, toujours lancé à la poursuite de ses intérêts privés. On aurait d’ailleurs tort de limiter la portée de ce modèle en le restreignant à la figure du grand patron à la française ou du golden boy à l’américaine : au contraire, il est aujourd’hui reproduit en série sur toute la planète, qu’il s’agisse de l’adolescent en quête de reconnaissance gérant son capital de relations amicales sur les réseaux sociaux, ou de l’universitaire multipliant les articles dans des revues scientifiques afin de maximiser ses chances promotion
         Mais le système qui est à la racine des maux affectant nos sociétés possède une dernière facette, qui est de nature politique. Ou plutôt faudrait-il parler de dépérissement du politique, car elles dépendent de plus en plus de bureaucraties de toutes sortes, d’un entrelacs kafkaïen d’organismes d’évaluation, de décision, d’expertise, de communication... Le parti et le syndicat, de même que l’État moderne, s’était déjà vus gagnés au XXe siècle par cette loi d’expansion des logiques d’administration, au détriment des formes de délibération démocratique et de décision politique. Mais de ces monstres froids on est passé à des mastodontes tels que l’Union européenne, le Fonds monétaire international, l’Organisation mondiale de la santé, etc., qui, tout en étant aussi peu contrôlables par les populations, en sont venus à déterminer leurs conditions de vie dans les moindres détails – des normes fixant la taille des tomates standardisées jusqu’au droit du travail pratiqué dans les entreprises. Nulle conspiration derrière tout cela : simplement la domination ordinaire et anonyme de cohortes d’administrateurs, d’experts, de spécialistes, d’analystes, de managers, de communicants et autres, tous préoccupés d’assurer la bonne marche du système sans se poser la question des fins qui sont poursuivies. 

    La Décroissance N°105

    http://www.oragesdacier.info/2014/01/les-faux-prophetes-guidant-le-peuple.html

  • Ne pas croire en l'alternance politique

    De Christophe Geffroy dans La Nef :

    "[...] Alors que nous sommes témoins depuis plusieurs mois de tant de magnifiques initiatives qui révèlent une large prise de conscience de l’impasse dans laquelle sont engagées nos sociétés occidentales, la tentation est grande d’espérer que le mouvement d’opposition qui se développe permettra de changer les choses à relativement brève échéance – à l’occasion d’élections, par exemple. [...]

    En effet, la grande majorité de la classe politique partage les idées qui sont la cause de nos maux, c’est pourquoi il est illusoire de croire qu’une simple alternance politique permettra un profond changement ! Sur deux aspects essentiels, l’UMP et l’UDI ne se distinguent guère du PS au pouvoir.

    Le premier est l’Union européenne (UE) et la question-clé de la nation comme cadre le mieux adapté à la démocratie. Lors d’un récent débat télévisé, Emmanuelle Cosse (EELV) a eu le mérite de la clarté en affirmant bien haut qu’elle était favorable à la fin des États-nations européens au bénéfice d’un grand État fédéral, pensée partagée par la plupart de nos politiques. C’est bien l’orientation qu’a prise la « construction » européenne, monstre bureaucratique qui a été imposé au fil des ans sans que les peuples aient leur mot à dire, pire sans tenir compte de leurs votes lorsqu’ils ont eu le rare privilège de s’exprimer par référendum, comme en France, aux Pays-Bas ou en Irlande, et qui nous entraîne inéluctablement vers un système de plus en plus éloigné des peuples et de la démocratie. Changer l’orientation européenne et transformer l’euro de monnaie unique en monnaie commune sont des préalables, des mesures nécessaires mais bien évidemment non suffisantes pour redonner une marge de manœuvre au politique et réaffirmer, conformément au principe de subsidiarité, que la nation est le cadre naturel de l’exercice d’une démocratie à refonder.
    Le second est plus fondamental et tient finalement à la croyance que toute vérité est inaccessible – d’où le refus d’une loi naturelle transcendante au profit du relativisme – et qu’il revient donc au politique – en l’occurrence à la majorité parlementaire – d’établir les normes morales. Cette situation inédite dans l’histoire des hommes donne, dans nos démocraties purement procédurales, un pouvoir sans limite à la majorité, c’est là que se situe la pente totalitaire de notre système.

    N’y a-t-il donc rien à faire contre cela ? Si, bien sûr, mais il serait bon que le mouvement qui s’est levé en France contre « le mariage pour tous » prenne conscience de l’ampleur du défi, et ainsi contribue à former les consciences pour qu’une force suffisamment éclairée et influente puisse, un jour prochain, convaincre une majorité de nos concitoyens du bien-fondé de cette analyse. C’est un changement au niveau des idées qui est nécessaire, et cela s’opère bien en amont du combat électoral. [...]"

    http://www.lesalonbeige.blogs.com/

  • Les traditions chrétiennes de la France toujours plus contestées

    BOISSETTES (NOVOpress via le Bulletin de réinformation) - La Cour administrative d’appel de Paris a récemment enjoint à la commune de Boissettes, près de Melun, de faire taire ses cloches. Les requérants avaient acheté en 2004 une maison en face de l’église (ci-dessus) de ce paisible village de 400 âmes et n’ont après coup pas supporté son carillon. La commune eut beau présenter une pétition signée par la moitié du village, ainsi que le témoignage du vieil instituteur indiquant que les cloches marquaient les heures déjà avant la Seconde Guerre mondiale, rien n’y fit. Les juges considérèrent que le maire n’avait pu justifier d’un usage local antérieur à… 1905 !

    http://fr.novopress.info/

  • Vendredi 10 janvier, conférence de Pierre-Louis Mériguet : “L’engagement par l’enracinement”

    Vendredi 10 janvier, conférence de Pierre-Louis Mériguet : "L'engagement par l'enracinement"

    PARIS (NOVOpress) - Vendredi 10 janvier, Dextra recevra Pierre-Louis Mériguet, responsable de Vox Populi, qui parlera de L’engagement par l’enracinement. Rendez-vous à partir de 19h30 au bar El Siete, 283 rue Saint-Jacques, Paris (5ème). RER : Port-Royal.

  • SOUS LE SIGNE DE LA BANALITÉ, OU QUAND « CAUSEUR » CAUSE À TORT ET À TRAVERS....

    C’est donc Marc Cohen qui s’y est collé ! Dame Lévy, dans son ego transcendantal, n’a pas condescendu à répondre elle-même. Elle aurait pu effectuer un simple démenti, puisque le malentendu n’avait rien d’outrageant. Elle aurait même pu se contenter d’évoquer un malentendu puisque malentendu il y a eu.

    Non, il lui a fallu un billet officiel et se voulant humoristique du rédacteur en chef de Causeur, adressé aux Inrocks, qui avaient eu le malheur de relayer la rumeur infamante. Malheureusement, comme il n’est pas très finaud, le rédac’ chef en a profité pour répandre sur les royalistes les vannes les plus éculées, que même un pigiste de TF1 n’ose plus faire, ce qui donne un billet un peu lourdeau et surtout ringard, car tout est ringard, chez notre homo festivus, ex-pilier du Groupe d’Intervention Culturelle Jalons, ex-rédacteur en chef de L’Idiot International, jusqu’à cette « surboum » que l’AF organiserait le 18 janvier prochain, " terme vieilli " (dixit Le Robert) qui sent son pré-ado des années 1970, voire 1960...

    Car, sous prétexte de faire la leçon aux Inrocks, tout y est.. sauf le fond : allusion à la « peste brune », à une « collusion nauséabonde », aux « Bourbons hors d’âge », Dame Lévy « enrôlé[e] dans les galères de Sa Majesté », « la camelote du Roy » — « Roy » avec un y, bien sûr, Marc Cohen prenant sa propre ringardise pour l’actualité du royalisme français. Quelle finesse ! Au fond, le naturel revient au galop, car ce que traduit cette prose désespérante, c’est ce ringard mépris républicain de la France millénaire dont on pensait Causeur indemne, qu’on croyait réservé à ces autres ringards que sont Jean-Luc Mélenchon ou Manuel Valls, pour lesquels c’est la gauche qui a inventé la nation ou ce sont les événements du 10 août 1792 qui ont porté la France sur les fonts baptismaux. D’ailleurs, de la part du rédacteur en chef d’un magazine qui a l’honneur de compter parmi ses collaborateurs un nombre certain de royalistes assumés et ...passés à un moment ou à une autre par l’école d’Action française, c’est décidément peu finaud...

    Un peu plus, Cohen accusait les Inrocks de complicité active avec l’Action française dans la divulgation de cette rumeur : Dame Lévy participant à une journée de réflexion sur la nation et l’Europe organisée par l’AF. Malheureusement, Marc Cohen ne dit pas le profit qu’aurait retiré l’AF à lancer ce bobard ni les Inrocks à le relayer : pensait-elle que l’intéressée ne démentirait pas ? Ou Marc Cohen feint-il de penser que l’AF voyait en Dame Lévy son invitée la plus prestigieuse dont le seul nom lui ferait refuser du monde ? Qu’il y ait eu malentendu sur la participation de la dame, c’est certain. Que Son Ego transcendantal délègue Marc Cohen pour accuser l’AF d’un bobard gratuit afin de nier jusqu’à la possibilité de tout contact, c’est pitoyable.

    Oui, nous avons bien invité Elisabeth Lévy, oui nous avons été fondés à penser qu’elle avait accepté cette invitation, oui, il y a bien eu malentendu. D’où notre annonce, relayée par les Inrocks, d’où notre rectification dès que nous avons su que la dame ne viendrait pas. Mais pourquoi accuser les Inrocks d’avoir failli à leur mission d’information ? Au fond, cette annonce faisait honneur à l’intéressée, elle qui cherche à passer pour une femme libre : n’était-ce pas la meilleure preuve de son refus de toute tyrannie de la bien-pensance, n’était-ce pas pour elle l’occasion, indépendamment de toute « collusion nauséabonde », de faire un vrai pied-de-nez aux tenants de l’Empire du Bien ? Les Inrocks, comme nous, croyaient à la vérité du personnage Elisabeth Lévy. Doit-on les en accuser ? Devons-nous nous en repentir ?

    Car notre erreur, au fond, comme la leur, a peut-être été de croire qu’Elisabeth Lévy existait. Ou plutôt que ses incessantes citations de Philippe Muray avaient fini par la faire exister, que l’auteur des Maîtres Censeurs qui, en leur temps, avaient réjoui toutes les intelligences libres, ne pratiquerait pas l’autocensure, que ses insolences médiatiques étaient tout sauf ...médiatiques, mais l’expression d’un caractère trempé et indépendant. Et c’est à ce titre que nous l’avions invitée. C’est à ce titre que nous avons cru, benoîtement, qu’elle avait accepté, et que nous avons annoncé, à tort mais en toute bonne foi, sa venue, au milieu des autres invités.

    Philippe Muray, Monsieur Cohen, car c’est à lui qu’il faut revenir, n’avait pas pour notre tradition politique le mépris des nigauds. En septembre 2005, sans penser déroger à son honneur ni à une réputation médiatique dont il se foutait, lui, il nous avait fait l’amitié d’accorder un entretien aux Epées, une revue clairement royaliste et maurrassienne, qui portait fièrement en écharpe cette sentence de Pierre Boutang : « Le droit du prince naît du besoin du peuple ». L’entretien portait sur Festivus Festivus, publié en collaboration avec une certaine ...Elisabeth Lévy. ll nous y confiait des propos dont votre billet fait ressortir toute l’actualité : « La société n’est plus agitée que par ce mouvement ininterrompu de responsabilité-irresponsabilité qui lui donne une apparence de vie. Elle en tire des séries d’émotions primaires qui sont comme des électrochocs dans lesquels chacun croit assouvir des illusions d’autonomie et d’individualité ».

    Marc Cohen, je vous rassure, le site de l’AF, pour sa part, a bien rétabli « la banale réalité  ». Car, pour le coup, l’expression est exacte : oui, nous avons rétabli « la banale réalité », la vôtre et celle d’Elisabeth Lévy.

    François Marcilhac, directeur éditorial de L’AF 2000

    PS : Cela dit, que ce léger ...malentendu ne nous interdise pas de dire tout le bien que nous pensons du dossier de Causeur de janvier 2014 : «  L’Europe, c’est fini, et si on essayait la France ? », en vente ici.

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?SOUS-LE-SIGNE-DE-LA-BANALITE-OU

  • La laïcité n’est pas une idée républicaine mais une invention chrétienne

    De Jean-François Chemain dans La Nef :

    N"La tradition romaine est celle d’une religion civique, au service des intérêts de la Cité. Parce que le christianisme fut la première religion à refuser d’être instrumentalisée par le politique, et de le sacraliser, lui, et lui seul, fut persécuté. Quand l’Empire romain devint chrétien, à partir de la conversion de Constantin, au IVe siècle, le christianisme se mua en religion impériale, seule autorisée à partir de 392. L’empereur se mêle des affaires de la religion chrétienne, n’hésitant pas, par exemple, à intervenir dans les conciles. [...]

    Au IVe siècle, l’Empire est devenu chrétien, mais sa partie occidentale n’a pas tardé à s’effondrer. C’est alors que l’Église a pu conquérir une relative liberté et s’affirmer comme autorité spirituelle, mais aussi politique, puisqu’elle s’est trouvée, à partir de 752, à la tête d’un État. Commence une longue période où les héritiers de l’Empire romain, les Byzantins, les Carolingiens, le Saint Empire, ont tenté de la remettre sous leur tutelle. Elle a résisté, ce qui a conduit au Schisme d’Orient, l’empereur byzantin n’admettant pas que « son » Église obéisse à l’évêque de Rome. En Occident, la querelle a porté plusieurs noms : « querelle des Investitures » à la charnière des XIe et XIIe siècles, « lutte du Sacerdoce et de l’Empire » à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe... Les empereurs prétendaient nommer les papes et les évêques. Après la mort de l’empereur Frédéric II, en 1250, l’Empire était très affaibli, mais l’Église a alors vu naître d’autres concurrents : les États nationaux, dont les souverains, à leur tour, rêvent de contrôler « leur » religion. Cela a conduit à des schismes, comme en Angleterre, ou dans les pays protestants, où les considérations politiques n’ont jamais été étrangères à la rupture. En France, avec le gallicanisme, on n’en est pas arrivé là, mais au prix de l’octroi au roi de prérogatives religieuses, comme de nommer les évêques.

    La Révolution française a été marquée par un interventionnisme forcené de l’État dans les affaires de l’Église : confiscation de ses biens, interdiction des vœux monastiques, obligation pour le clergé de prêter serment à sa Constitution civile, puis fonctionnarisation du clergé, avec le Concordat de 1801, dans un climat de vexation et de contrainte contre ceux qui refusaient une telle ingérence. Pendant un siècle, en France, l’Église a vécu dans une soumission à l’État du fait de la rémunération du clergé – contrepartie de la renonciation à ses biens confisqués : un prêtre dont les propos déplaisaient au préfet était privé de son traitement, et les écrits du pape ne pouvaient être publiés en France qu’après validation par le Conseil d’État ! Pourtant, dès 1880, la IIIe République commence une guerre sans merci contre l’Église, dans le but avoué de l’éradiquer comme incompatible avec la démocratie. C’est ainsi que le vote de la loi de 1901 sur la liberté d’association a conduit à l’expulsion des congrégations, seules exclues de ce droit. La loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État, qui suspend la rémunération du clergé et nationalise les biens qui appartenaient encore à l’Église, n’était qu’une étape... Seule l’Union sacrée, au cours de la Première Guerre mondiale, a pu mettre fin à cet acharnement, et l’on a pu vivre un XXe siècle apaisé, même si les vieux démons anti-chrétiens ressortent régulièrement, notamment à gauche. [...]

    La conception religieuse des Lumières oscille entre l’athéisme au nom de la « raison », et un déisme niant toute révélation, avec un dieu théorique et lointain, « Être Suprême », « Grand Architecte », le tout dans un contexte où l’État, seule autorité rationnelle, serait un rempart contre le fanatisme des religions « positives ». On a là en germe tous les errements, depuis la Révolution française jusqu’à M. Peillon. L’État devrait non seulement contrôler la religion, mais même la produire, si ce n’est être objet de religion. C’est l’essence du totalitarisme.

    Combattre ou nier le christianisme, c’est affaiblir la laïcité, écrivez-vous ; pourriez-vous nous expliquer cela ?

    La laïcité est une exigence de l’Église, qui refuse de n’être qu’un instrument des États. Ils ne le lui pardonnent pas. On a glissé de la distinction entre les deux ordres, coopération féconde, à leur séparation, dans un contexte d’anticatholicisme d’État. Mais puisque l’Église est la racine de la laïcité, lutter contre elle revient à tuer l’arbre qui, bientôt, ne donnera plus de fruits. [...]"

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