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  • NI DROITE ... NI GAUCHE ? Pour ou contre le libéralisme

    Que les clivages droite / gauche aient eu historiquement un sens est indéniable. Mais il y a bien longtemps qu'ils ont perdu leur signification originelle. Aujourd'hui, il faut bien le reconnaître qu'est ce qui différencie la droite de la gauche, toutes deux s'étant ralliées au libéralisme et défendant alternativement les mêmes politiques et ce, depuis au moins 1983.

     

    En réalité, la distinction est (était) pour le moins schématique si on considère qu'il y a (ce qui n'est pas nouveau) des droites et des gauches. On le voit bien, du reste, sur la question européenne où le clivage traverse la droite et la gauche en leur sein. Pour notre part, et tout en partageant depuis longtemps l'idée développée par José Ortega Y Gasset selon laquelle être de gauche ou être de droite, c'est choisir une des innombrables manières qui s'offrent à l'homme d'être un imbécile : toutes deux, en effet, sont des formes d'hémiplégie morale. (La révolte des masses), nous pouvons nous sentir et de droite et de gauche selon les domaines.

    Nous ne partageons pas l'idée selon laquelle il y aurait la vraie gauche et la fausse gauche. Cela a été dit aussi de la droite, celle-ci étant accusée par certains de faire une politique de gauche. Ces notions trop galvaudées sont trompeuses et doivent être abandonnées. On ne manquera pas de nous objecter que le "Ni droite ni gauche" a un air de déjà vu et que cela rappellerait des thèmes en vogue dans les années 30. C'est évidemment très réducteur et occulte un peu facilement la diversité des courants représentés par ce qu'on appelé les non conformistes des années 30. On peut voir du fascisme partout à l'instar de Zeev Sternhell (Ni droite ni gauche L'idéologie fasciste en France) mais ce n'est pas très sérieux. Si être anti Système c'est être fasciste alors notre pays est majoritairement fasciste !! Le fascisme c'est FINI. Il est mort en 1945 et qu'on le laisse en paix. La réalité, c'est tout simplement que le peuple dans son infinie diversité ne se reconnaît plus dans ses élites et aspire (confusément sans doute) à un sursaut de salut public.

     

    La ligne de fracture doit être : Pour ou contre le libéralisme 

    Les élites (ou pseudo-élites), les intellectuels (ou prétendus tels), les média, les leaders d'opinion se sont tous ralliés au libéralisme, celui-ci pouvant recouvrer diverses appellations : gauche moderne, social-démocratie, centre, droite réformiste, ultralibéralisme, néolibéralisme (lequel n'est ni plus ni moins qu'un archéo libéralisme). Depuis plus de 30 ans, après plusieurs alternances, nous avons toujours plus de chômage, de désindustrialisation, de délocalisations, de privatisations.

    Les système communiste et fasciste ont échoué piteusement et ont disparu. A part quelques nostalgiques, qui songerait à les voir réapparaître ? Un seul système subsiste, Le LIBÉRALISME. Bien qu'ayant échoué partout, il est toujours là. Le personnel politique qui s'en réclame est totalement discrédité en raison de sa médiocrité (incapacité à imaginer autre chose que le Système qui le fait vivre, incapacité à régler les problèmes du moment), sa dépendance à l'égard des lobbies, des organismes internationaux voire des Etats étrangers et l'affairisme voire la corruption qui entoure le personnel politique et ses affidés. Cela n'empêche pas ces "gouvernants", loin s'en faut, de donner des leçons de morale au monde entier.

    Malgré (ou sans doute en raison de) la diversité de nos origines, nous n'avons RIEN à voir avec ce Système et tout ce qu'il représente. Système mortifère s'il en est, détruisant tout là où il passe, à commencer par des vies humaines.

    Aussi, faut-il ROMPRE avec le Système en place et créer les conditions d'une vraie ALTERNATIVE. Est il besoin de préciser que ledit Système n'a plus aucune légitimité. Largement minoritaire (cf. les résultats électoraux aux dernières élections européennes), il ne représente plus le peuple. Ce système à bout de souffle est arrivé au plus haut point de sa vulnérabilité.

    Ce Système a un guide : ce sont les Etats-Unis qui au nom de la démocratie, de la Liberté, des Droits de l'homme prétendent régenter le monde et donner des leçons de morale. Mais cette morale a un visage : ce sont des centaines de milliers de morts partout où les avions US viennent apporter la "liberté" (Yougoslavie- Afghanistan-Libye-Irak pour n'en citer que quelques uns. Ce visage de la première "démocratie" ce sont aussi quelques chiffres :

    - 48 % des Américains sont considérés comme ayant de "faibles revenus" ou vivant dans la pauvreté,

    - Selon Paul Osterman , environ 20 % des adultes travaillent pour une rémunération du seuil de pauvreté,

    - En 1980, moins de 30 % des emplois aux USA étaient à bas salaires. Aujourd'hui, plus de 40 % des emplois sont à bas salaires,

    etc ... etc ...

    La vérité c'est que les USA sont d'abord et surtout la première puissance militaire du globe. Il est bien clair par conséquent que la ligne de clivage exposée ci-dessus en recoupe inévitablement une autre, à savoir les partisans de l'INDÉPENDANCE de l'Europe contre les partisans de l'inféodation à l'Empire.

    Yannick Sauveur  responsable du blog Le blanc et le Noir

    source metamag

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EuEukVkyykuWkqbyHl.shtml

  • La Chine sera toujours la Chine

    Ce 20 octobre à Pékin, John Erling correspondant de Die Welt s'interrogeait gravement : "La Chine accomplit-elle le premier pas vers l'État de droit ?" Cette très bonne question mérite d’être posée en regard des événements de Hongkong. Et, à sa manière, au bout de trois jours de délibérations du comité central du parti communiste, le président Xi Jin-ping répondait solennellement le 23 octobre. Ce pays de parti unique, de direction centralisée de peuples beaucoup plus divers qu'on ne se l'imagine vu de Paris ou de Washington, ce pays au drapeau rouge de Mao Tsé-toung et du bain de sang qu'on ose encore appeler "révolution culturelle" vivra désormais sous le régime de "l'État socialiste de droit".

    Ce concept mérite d'être revisité, à la sauce dialectique.

    Quand on sait ce que "socialiste" veut dire dans le contexte, "socialisme de marché", cet oxymoron, cette contradiction dans les termes, cette synthèse dialectique pourrait faire sourire. Si tout appartient à l'État, par exemple, si tout dépend de l'impulsion de l'État, y compris le niveau de vie – extraordinairement inégal – des individus, y compris leur "droit" d'effectuer un service militaire c’est-à-dire le droit de porter les armes, privilège héréditaire des fils d'apparatchiks – que veut dire "État de droit" ?

    Si cet État propriétaire du corps de ses citoyens s'arroge le droit de pratiquer impunément, tranquillement, – quoique de manière hypocrite, jamais avouée mais parfaitement démontrée – le trafic d'organes, comme on fait commerce des pièces détachées – que veut dire "État de droit" ?

    Le virage de la Chine avait été conduit par Deng Xiao-ping de 1978 à 1992 sur la base, certes, dès la mort du Grand Timonnier d'une première défaite politique, des gauchistes : celle de la "Bande des Quatre". La liquidation, par Hua, des anciens partisans extrêmes de la Révolution culturelle, débarrassa le pays de l'hystérique et encombrante veuve du dictateur Jian Qing.

    Hua Guo-feng, successeur immédiat de Mao s'accrochait cependant encore à son héritage. Il dogmatisait ainsi en février 1977 : "quelles que soient les politiques soutenues par Mao, et quelles que soient les consignes données par Mao, elles devraient toujours être mises en application."

    Rappelons qu'aucun marxiste n'a jamais raisonné comme de la sorte. Au contraire la prétention de tous les régimes communistes, y compris les plus rigides, consistait à un renouvellement de ligne en fonction des époques.

    Même les régimes les plus tyranniques, qui ne changeaient pas de dirigeants proposaient régulièrement une nouvelle ligne, – comme Lénine avec sa NEP, comme Staline avec le premier plan quinquennal et la dékoulakisation de 1928 à 1932, ou son ordre opérationnel de 1937 lançant la Grande Terreur. Mao lui-même lancera des mots d'ordres successifs comme les Cent Fleurs en 1956, le Grand Bon en avant de 1958 à 1960, ou enfin son abominable Révolution culturelle décidée en 1966 contre l'équipe qui avait pris le contrôle du pouvoir.

    La fixité dogmatique d'un Hua Guo-feng ne pouvait pas se maintenir.

    C'est donc très logiquement que Deng Xiao-ping, marxiste de toujours, dès juillet 1977 et dans le cadre d'une session plénière du dixième Congrès du Comité central du Parti communiste reviendra au pouvoir pour proposer et incarner une nouvelle ligne qui se présentera, dès lors, comme "le socialisme de marché". Socialisme veut dire, dans ce vocabulaire, ce que nous appelons "communisme". Nous employons ce terme à tort sans doute puisque le "communisme" ne devait intervenir que dans une société d'abondance, autant dire jamais. On ne doit jamais l'oublier

    L'ascension de Deng ne s'arrête pas en si bon chemin. Dès août 1977, il est vice-président du Comité central chargé du développement économique. En 1981 il devient président de la Commission militaire. Et en 1982 il formule, dans le cadre du XIIe congrès du parti, sa thèse : "Combiner la vérité universelle du marxisme avec la pratique de notre pays, suivre notre propre voie et édifier un socialisme à la chinoise".

    Le parti communiste est toujours demeuré le parti unique, redistribuant autoritairement les fruits d'un développement économique. Celui-ci est assuré par l'ouverture au capital privé, y compris japonais ou chinois de l'extérieur, et il s'est accéléré par une sous-traitance gigantesque des besoins occidentaux ainsi que par la contrefaçon : "peu importe qu'un chat soit blanc ou gris pourvu qu'il attrape les souris".

    Militant communiste depuis sa jeunesse, membre du gouvernement central dès la conquête du pouvoir et la fondation de la Chine communiste de 1949, Deng n'a jamais changé sur le fond, seulement sur la forme. La lecture de ses discours, une fois surmontés leurs effets soporifiques, ne laisse aucun doute. Ils comprennent aussi, sous le masque de l'ancien sentiment d'humiliation, une pointe d'annonce d'un "chauvinisme de grande puissance" qu'on ne devrait jamais sous-estimer. Les Russes auraient tort de ne pas y prendre garde.

    Pour le moment Xi Jin-ping ne fait que renouveler la même réalité Celle-ci, 35 ans après la "nouvelle ligne" de Deng, n'a pas bougé d'un pouce. Les bases totalitaires du système communiste chinois restent inchangées. Peut-être dans l'avenir les méthodes policières évolueront-elles un peu, peut-être les arrestations et détentions arbitraires seront-elles mieux réglementées.

    Ce n'est pas cela l'état de droit, au sens occidental du terme.

    Les principes chinois demeurent. On doit les savoir antérieurs au communisme. La question essentielle pour un Chinois relève du code pénal et des "cinq châtiments cruels". Le droit de propriété, la liberté des contrats, etc. cela l'intéresse beaucoup moins.

    Ne nous trompons pas non plus quand, en Chine, comme dans tous les régimes socialistes d'ailleurs, on parle de "lutte contre la corruption". Sous ce qui ne doit être reçu que comme un slogan, on peut aboutir à des choses très contradictoires, dont certaines attentent tout simplement aux libertés.

    Pour le moment nous nous trouvons à nouveau devant la même machine. Elle vise, comme par le passé, à détruire encore plus la famille, la culture, les traditions et l'âme même de ce pays.

    De ce point de vue, le véritable ancêtre de la dialectique marxiste et post-maoïste, reste le Philosophe qui écrivit : "la seule chose qui ne change pas c'est le changement".

    JG Malliarakis

    http://www.insolent.fr/

  • Capitalisme (4/6) : Et si Marx avait raison ?

    Et si Marx avait raison, après tout ? Avec l’effondrement de l’Union soviétique et la chute du Mur, le communisme a été jeté à la poubelle de l’histoire, et lui avec. Mais après la crise de 2008, on peut se demander si nous avons bien compris Marx.

    Son analyse du capitalisme du XIXe serait-elle plus pertinente aujourd’hui ? Cet épisode décrypte la pensée de l’auteur du Capital, depuis sa jeunesse d’étudiant romantique ami d’Engels jusqu’à son accession au statut de leader théorique de la révolution mondiale.

    Au-delà de l’idéologie communiste, le film s’attache à sa lecture du capitalisme comme “immense accumulation de marchandises” jusqu’à sa critique des concentrations financières et du capitalisme d’État, démontrant que ses prévisions s’avèrent aujourd’hui très pertinentes. S’il a reconnu que le système produisait des merveilles, il fut aussi l’un de ses critiques les plus impitoyables, notamment à travers son analyse de l’inéluctabilité des crises.

    Réalisé par Ilan Ziv (France – 2014)


    http://fortune.fdesouche.com/

  • Sarkozy ne sait pas où il habite

    Selon Zemmour :

    "Il ne sait pas où il habite, Sarkozy. Soit il vient au centre, à la place de Juppé mais les gens préfèreront l’original à la copie, c’est-à-dire le vrai fils de Chirac au fils rebelle, soit il revient, c’est ce qu’il a fait à Nice cette semaine, sur un discours un peu dur sur l’immigration et, dans ce cas-là, il rappelle aux électeurs de gauche qu’il n’est pas centro-compatible mais est-ce qu’il va récupérer les électeurs populaires de Marine Le Pen ? Moi, je pense que c’est fini. Je pense qu’il ne les récupérera pas. Je pense que les gens ont compris que ce qu’il a raté entre 2007 et 2012 jusqu’à l’entre-deux tours de 2012 où il n’a pas osé annoncer un référendum sur l’immigration, pour ne pas faire de la peine à Nicolas Domenach… Il ne retrouvera jamais les suffrages populaires qui ne lui font plus confiance donc il est en apesanteur, c’est ça le problème !"

    Michel Janva

  • Antichristianisme : Il existe une «guerre mondiale faite aux chrétiens», confirme le Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde

    livre-noir-condition-chrétiens

    Un Livre noir de la condition des chrétiens dans le monde, vient d’être publié. Cet ouvrage collectif sous la direction de Mgr di Falco, du Frère Timothy Radcliffe, ancien supérieur mondial des Dominicains, et du Professeur Andréa Riccardi, confirme la terrible réalité des persécutions subies par les chrétiens de par le monde.

    «150 à 200 millions de chrétiens» subissent la persécution pour le seul fait de croire au Christ.  John Allen, l’un des rédacteurs de cet ouvrage, dénonce «la guerre mondiale faite aux chrétiens».

    Hélas, cet ouvrage s’avère incapable de tirer les bonnes conclusions en raison de la volonté qui anime son trio de tête de persévérer à tout prix dans le  «dialogue entre les religions» et oblige à ne pointer aucun responsable de cette persécution.

    Cet aveuglement est d’autant plus coupable que ceux qui signent cet ouvrage ont pleinement conscience de la gravité des faits.

  • Manuel Valls et la « gauche passéiste »

    Manuel Valls redevient très courageux. Il rejoint, enfin, le candidat de la primaire socialiste qui n’avait pas sa langue dans sa poche et n’était soucieux que de faire valoir un point de vue, sans naïveté mais avec la volupté de se sentir à la fois minoritaire et en avance. En quelque sorte, le seul progressiste.

    Comme le pouvoir est au fond du trou, le Premier ministre n’a plus la moindre précaution à prendre. Il cogne et bouscule de tous côtés. On le sent libéré. Quand il n’y a plus d’espoir dans le présent mais que l’avenir dans quelques années pourrait lui sourire, les prudences ne sont plus de mise et François Hollande, avec sa social-démocratie à l’efficacité quasi nulle, n’est pas loin d’être superfétatoire.

    Manuel Valls jette des pierres dans plusieurs jardins : ceux des frondeurs, de l’extrême gauche, des écologistes, de Martine Aubry, des nostalgiques du marxisme, de ceux qui n’ont rien appris et tout oublié. Il n’est pas faux de souligner qu’à ce rythme, il pourrait devenir le meilleur candidat centriste !

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  • À l'UMP, l'immigration au cœur du débat

    Nicolas Sarkozy a développé ses propositions en la matière cette semaine, avant que François Fillon propose les siennes tandis qu'Alain Juppé durcit le ton.

    «L'Immigration ne doit pas être un sujet tabou, mais un sujet majeur, car elle menace notre façon de vivre.»Lors de son déplacement à Nice mardi, Nicolas Sarkozy a planté le décor: en campagne pour la présidence de l'UMP, l'ancien président de la République a longuement fait état de son analyse et de ses préconisations concernant la régulation des flux migratoires. Pour faire la différence avec ses concurrents Bruno Le Maire et Hervé Mariton dans le scrutin interne du 29 novembre? En partie, car le public réuni à l'Acropolis l'attendait sur ces questions et que le thème peut mobiliser en sa faveur.

    Mais ce n'est pas le seul objectif que vise Sarkozy. Dans la course pour la candidature à la présidentielle, il entend également s'imposer comme le meilleur dans cette partie face à Alain Juppé, François Fillon ou Xavier Bertrand. «Son idée est d'être là où se trouvent les préoccupations des Français et les attentes sur les questions liées à l'immigration sont plus fortes que jamais, plus fortes encore qu'en 2007 ou en 2012», explique Brice Hortefeux. L'ancien ministre de l'Intérieur constate qu'à l'UMP «le constat est partagé et les préconisations communes, même s'il y a certaines nuances d'approches».

    Des «nuances»? Les sarkozystes ne se lassent pas de souligner que dans Les Douze Travaux de l'opposition, ouvrage collectif confié aux leaders de l'UMP*, les questions d'immigration ont été confiées à Alain Juppé et que l'ancien premier ministre les traite au détour d'un chapitre intitulé «L'identité heureuse». «C'est un concept d'il y a vingt ans, trente ans même, ironise un sarkozyste. Pas vraiment à la hauteur des défis du moment.»

    Schengen et l'aide médicale d'État en question

    Les proches du maire de Bordeaux défendent à l'inverse que l'immigration n'est «pas un sujet isolé de tout contexte» et que le thème «mérite mieux que des effets d'estrade». Quant aux fillonistes, ils jugent «le discours de Nice assez convenu, pas très précis» ; «or ce n'est pas sur les slogans que les Français trancheront mais sur le réalisme des propositions et la crédibilité de celui qui les défend».

    Dans le détail de leurs propositions connues, les concurrents à l'investiture pour 2017 ne diffèrent pourtant pas vraiment. L'ancien président évoque «un nouveau Schengen»? Juppé veut le «changer» parce qu'il «ne marche pas». Fillon souhaite, lui, un «Schengen II». Le maire de Bordeaux préconise que «le Parlement vote chaque année des quotas» pour l'immigration légale? Fillon avait défendu la mesure pendant la dernière campagne présidentielle et encore cet hiver quand la Suisse a adopté une limitation équivalente. Quant à Sarkozy, il avait relancé en 2011, à l'Élysée, cette proposition qu'il défendait déjà en 1991, quand Charles Pasqua en avait fait l'un de ses chevaux de bataille.

    Et l'aide médicale d'État, accordée aux étrangers en situation irrégulière sous condition de résidence et de ressources? S'opposant à sa suppression préconisée par Jean-François Copé, Nicolas Sarkozy l'avait défendue en 2012 estimant qu'il s'agissait de «l'honneur» de la France. Deux ans et demi plus tard, il juge maintenant qu'il s'agit d'un «luxe» que «nous ne pouvons plus nous offrir». Alain Juppé propose lui de l'encadrer avec «un agrément préalable pour les soins coûteux programmés» et François Fillon de la restreindre en en faisant un «dispositif d'exception». Malgré la similitude des positions, le débat est loin d'être épuisé à droite. «J'espère que Nicolas Sarkozy reviendra régulièrement sur ces sujets», explique Brice Hortefeux dans un vœu qui ressemble fort à une prédiction.

    Réforme du droit d'asile

    François Fillon prépare de son côté, avec le député Éric Ciotti, l'ancien préfet Patrick Stefanini et plusieurs hauts fonctionnaires ou spécialistes, le corpus de ses mesures sur l'immigration. Début novembre, l'ancien premier ministre devrait exposer «très concrètement» ses préconisations en matière de quotas, de modulation des prestations sociales ou de modifications des conditions d'acquisition de la nationalité. Des annonces qui devancent un déplacement dans les Alpes-Maritimes, vraisemblablement à Menton, «où plus de 20 000 interpellations d'immigrés clandestins ont été enregistrées depuis mars», expliquent ses proches.

    Alain Juppé, lui, continue de muscler son discours depuis sa contribution sur «l'identité heureuse». Début octobre, lors de sa prestation à «Des paroles et des actes», il avait suggéré un encadrement plus strict du regroupement familial et une réforme du droit d'asile. Mais avant de se prononcer plus précisément, il entend laisser la parole aux Français qui sont invités à apporter leurs idées sur sa «plateforme d'initiatives citoyennes» lancée jeudi.

    Jean-Baptiste Garat

    Notes : * «Les Douze Travaux de l'opposition», Flammarion, 240 p., 15 euros.

    source : Le Figaro :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/politique/EuEukkyVFuAMdQufyQ.shtml