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  • « Shoah — La saga des réparations », de Anne Kling

     Depuis son arrivée aux affaires, le premier ministre grec de gauche Alexis Tsipras exige de Berlin le versement de substantielles réparations au titre de la Seconde Guerre mondiale. Cette revendication a été jusqu’ici rejetée par le vice-chancelier Sigmar Gabriel qui rappelle qu’un traité signé en 1990 par la RFA, la RDA et leurs quatre vainqueurs de 1945, et notamment approuvé par Athènes (qui avait d’ailleurs reçu dès 1960 quelque 115 millions de deutschmarks) avait mis fin à de telles réclamations. On peut comprendre l’insistance de l’équipe Tsipras, instruite par le précédent d’Israël, que l’historienne Anne Kling détaille dans son dernier livre intituléShoah / La saga des réparations et judicieusement illustré par un tableau du préraphaélite britannique J. W. Waterhouse représentant les Danaïdes et leur tonneau.

    Menaces, chantages, listes de victimes démesurément gonflées, escroqueries, arnaques et détournements de fonds en tout genre : la « Saga des réparations » telle que nous la relate Anne Kling est riche en rebondissements.(CG)

    Repentance ad aeternam

    En effet, depuis 1951 et de traités en accords toujours plus léonins, l’Etat hébreu et la diaspora, surtout américaine – donc assez peu frappée par ce qu’il est convenu d’appeler les crimes contre l’humanité – n’ont cessé de pressurer l’Allemagne qui, tout récemment encore, le 6 mars, a consenti par voie législative à verser près d’un demi-milliard de dollars de retraites à environ 40.000 survivants de l’Holocauste employés comme ouvriers (rétribués, fût-ce chichement) dans les ghettos des pays occupés. Cela alors que l’accord de 1975 avait théoriquement clôturé les réparations acceptées en châtiment des « crimes imprescriptibles ».

    Pendant les années qui suivirent la guerre, Israël avait repoussé avec horreur toute idée de négociations directes avec la République fédérale ayant succédé au IIIe Reich. C’est donc le Congrès juif mondial (CJM) qui s’y colla, sous l’impulsion de son président longtemps indéboulonnable (1948-1977) Nahum Goldmann le bien nommé puisque tout ce qu’il touchera se transformera en marks. Ce Judéo-Lituanien titulaire de sept passeports différents n’avait, de son propre aveu formulé dans son Autobiographie, subi de la part du régime hitlérien « que la perte de ses meubles et de sa bibliothèque ». Avertissant Konrad Adenauer que la résurrection industrielle et économique de l’Allemagne dépendait de sa repentance et de sa générosité, il obtint du vieux chancelier un discours solennel en forme de mea culpa et le versement à Tel Aviv de 1,5 milliard de dollars censés couvrir « les frais d’installation et de réintégration des 500.000 réfugiés juifs […] accueillis sur la terre promise ». En fait, l’addition ne cessera de monter au fil des décennies pour atteindre le total – officiel, mais sans doute dépassé – de 95 milliards de dollars.

    Pour atteindre ce sommet qualifié par Goldmann lui-même d’« astronomique », menaces et chantages avaient alterné, soutenus par les parlementaires états-uniens eux-mêmes aiguillonnés par le très puissant AIPAC, le lobby israélien au Capitole, comme Anne Kling en fournit moult exemples. Un nouvel élan fut donné avec la chute du Mur de Berlin et la disparition de la RDA. Si celle-ci s’était toujours refusée à toute réparation de même que les autres satellites soviétiques, la RFA réunifiée dut reprendre à son compte la dette, avec les intérêts y afférents.

    On ne change pas une méthode qui marche et celle utilisée à l’encontre de l’Allemagne allait être reprise à partir de 1995 avec le même succès contre la Confédération helvétique, accusée d’avoir abrité des comptes de nazis et une partie de l’or spolié par eux, mais, surtout, de n’avoir pas montré grande célérité à rechercher, après la guerre, les détenteurs juifs de comptes ou leurs ayants droit. En 1962, des recherches avaient pourtant été entreprises et l’origine de 10 millions de francs suisses identifiés. « Pour près de 7 millions, écrit l’auteur, les héritiers furent retrouvés et quant au reste, soit environ 3 millions, les deux tiers furent remis à la communauté juive suisse et le reliquat à des organisations caritatives ».

    Cela ne suffisait pas au successeur de Goldmann (qui s’était mis sa communauté à dos en tenant dans sesMémoires des propos peu politiquement corrects du style « La vie juive est composée de deux éléments : ramasser de l’argent et protester ») à la tête du CJM, le Canadien Edgar Bronfman, dont la famille avait fait fortune au temps de la Prohibition : patron du trust de spiritueux Seagram, le milliardaire exigea carrément 10 milliards de dollars. Epouvantée par les mesures de rétorsion brandies, Berne créa en 1997 un Fonds spécial pour les victimes de l’Holocauste doté de 298 millions de francs suisses et l’année suivante, menacées de devoir fermer tous leurs établissements outre-Atlantique, les banques helvétiques acceptèrent de verser « 1,25 milliard de dollars sur trois ans pour solde de tout compte »… En principe du moins.

    Avant la guerre, « la fortune juive s’élevait à 12,1 milliards de dollars de l’époque. Sur cette somme, souligne Anne Kling, 25% étaient susceptibles d’avoir été transférés ou placés dans un endroit sûr. Parmi ces endroits sûrs figurait la Suisse […] mais elle a surtout servi d’intermédiaire vers des destinations bien plus privilégiées comme les Etats-Unis […]. Mais le sujet est resté dans l’ombre et les organisations juives se sont bien gardées de l’approfondir. Voilà une question trop explosive qui se pose [aussi] à l’égard de l’Etat d’Israël, qui n’a jamais permis à une commission de procéder à ce type d’investigations. Pourtant, beaucoup de victimes juives avaient placé leurs avoirs dans l’Etat hébreu en vue d’une future immigration.»

    Machine à faire du fric

    Les besoins (militaires notamment) de Tel Aviv n’ayant cessé d’augmenter et les pressions des vigilants de la Mémoire s’exacerbant à mesure qu’avec Internet les révisionnistes marquaient des points, le CJM fut épaulé et relayé à partir de 1998 par l’ « International Commission on Holocaust Era Insurance Claims » – en français CIDIEC mais dite Claims – et ses myriades d’avocats. Le racket se poursuivit, le magazine juif américainMoment se félicitant par exemple en septembre-octobre 2012 d’un « règlement de 5 milliards de dollars conclu avec l’Allemagne à propos du travail forcé et d’autres questions, y compris les assurances ». La Claims elle-même admet d’ailleurs que « les compagnies participantes (y compris la française AXA, Paris ayant en outre versé 60 millions de dollars en compensation de la contribution de la SNCF à la déportation vers l’Est) ont contribué pour un total de 550 millions de dollars au remboursement de requêtes qui ne portaient pas de noms ou de requêtes humanitaires (?), en plus des requêtes bien identifiées qui relevaient de leur évidente responsabilité ».

    Dans tous les cas, le nombre réel des bénéficiaires se révélant, une fois la facture acquittée, très inférieur aux estimations, le « reliquat » de ces sommes colossales est affecté aux desservants de « la religion de la Shoah » épinglée par Anne Kling : Mémorial de Yad Vashem, musées de l’Holocauste, innombrables Fondations, etc. Ambassadeur chargé depuis 2001 du « suivi des actions engagées par la France pour l’indemnisation de la Shoah », mais oui, S. E. Francis Lott reconnaissait ainsi à Buenos Aires le 21 avril 2004 que « l’argent qui n’a pas pu être restitué [aux survivants ou à leurs descendants] sert à faire revivre et subsister la Mémoire de la Shoah : au total, une somme de 2,578 milliards de francs a été mise à la disposition d’une Fondation pour la Mémoire de la Shoah provenant de l’Etat (1,4 milliard), de la Caisse des dépôts (300 millions), de la Banque de France, de La Poste, des banques (655 millions), des assurances ». Les nombreux Français d’Algérie qui n’ont jamais été indemnisés pour les pertes et les deuils subis du fait du FLN, alors que l’administration et l’armée françaises étaient encore en place après les Accords d’Evian (19 mars 1962) apprécieront…

    Les chiffres que relève Mme Kling sont accablants, de même que ses récits des divers détournements de fonds (l’un, à la Claims, porta sur 50 millions de dollars) et escroqueries ayant jalonné cette « Saga », sans parler du train de vie et des émoluments extravagants des dirigeants des bidules organisant le racket. En Suisse, la Commission Bergier chargée d’enquêter sur les supposées spoliations coûta ainsi aux Helvètes 800 millions de francs suisses et Lawrence Eagleburger, ancien président de la Claims, palpait 396.000 dollars par an, plus frais de représentation.

    On n’arrête pas la machine à faire du fric : en 2011, signale Anne Kling, des rescapés ont réclamé 21 milliards de dollars à l’Autriche (qui a déjà beaucoup payé) « en réparation des spoliations commises pendant la guerre ». Quant à Tsipras, il persiste à exiger son quintal de chair bien qu’en plein conflit mondial, malgré la guerre des partisans et le blocus exercé par les Britanniques, le IIIe Reich ait envoyé à la Grèce d’importantes quantités d’or pour y juguler une inflation catastrophique (stabilisant ainsi, non sans succès, la monnaie grecque), ainsi que des produits alimentaires pour y combattre la famine menaçante, alors même que le peuple allemand souffrait déjà de la pénurie.

    Camille Galic, 22/03/2015

    Anne Kling, Shoah / La Saga des réparations, éditions Mithra, février 2015, 256 pages.
    Voir sur Polémia du même auteur : Menteurs et affabulateurs de la Shoah

    http://www.polemia.com/shoah-la-saga-des-reparations-de-anne-kling/

  • Chroniques du mensonge ordinaire

    Madame Juliette Méadel, Secrétaire Nationale du PS, vient, à propos des élections départementales dont le premier tour a eu lieu le dimanche 22 mars de démontrer sa flagrante inculture économique[1]. Le problème n’est pas l’ignorance sur ce point de Madame Méadel. On a tous des choses que l’on ignore. Le problème est qu’elle est secrétaire nationale d’un parti aujourd’hui au pouvoir. Alors, même si les temps ne sont plus ceux où l’on pouvait s’attendre d’un Secrétaire National qu’il soit qualifié de Coryphée des Sciences, ou la personne ayant cette responsabilité se sentait tenue de montrer qu’elle maîtrisait à peu près les diverses sciences humaines à coup de livres ou d’articles de revue, le degré d’inculture dont Mme Méadel fait preuve est attristant et inquiétant.
    La sortie de l’Euro ou comment jouer sur les peurs.

    La question, bien évidemment porte sur les conséquences d’une sortie de l’Euro. Qu’écrit donc Mme Méadel ?
    « Aux yeux du monde et de ses créanciers, l’économie française inspirerait fatalement de la défiance et le doute dans sa capacité à rembourser sa dette. Il en résulterait une augmentation vertigineuse des taux d’intérêts d’emprunt : la France, qui se finance quotidiennement à des taux très faibles, verrait donc la charge de sa dette exploser. »
    Premier point : en quoi est-ce qu’une « sortie de l’Euro » inspirerait « de la défiance et le doute dans sa capacité à rembourser sa dette ». Si la France sort de l’Euro, et laisse sa monnaie se déprécier par rapport au Dollar, mais aussi au Deutsche Mark, c’est pour retrouver des marges importantes de croissance. On peut discuter des possibles taux de croissance après une telle sortie, de 2% à 5% suivant les calculs et estimations, mais personne ne doute qu’il y a aurait une croissance bien plus forte que celle que nous connaissons aujourd’hui. Dans ces conditions, d’où viendrait la « défiance » ? A moins que Madame Méadel ne nous explique en quoi une économie allant mieux peut susciter la « défiance », on avoue avoir un peu de mal à comprendre. Madame Méadel indique alors « le doute dans sa capacité à rembourser sa dette ». Ici de deux choses l’une. Soit elle croit encore à cette fable inventée par Nicolas Sarkozy comme quoi la partie de notre dette détenue par des non-résidents augmenterait en proportion de la dévaluation. Mais, c’est une fable. La lex monetae stipule bien qu’une dette est payée dans la monnaie du pays émetteur si elle est rédigée dans des contrats de ce pays. Ce principe est bien connu de tous les économistes, et de tous les financiers qui travaillent sur les marchés des obligations d’Etat. On sait que 97% de la dette française est émis « en droit français ». Elle est donc remboursable dans ce qui sera la monnaie de la France, soit aujourd’hui l’Euro et demain, si nous sortons de l’Euro, le Franc. Les montants seront traduits de l’Euro en Franc au taux de 1 pour 1. Mais il faut croire que Mme Méadel est sujette à des terreurs nocturnes.
    Deuxième point : « Il en résulterait une augmentation vertigineuse des taux d’intérêts d’emprunt ». Ici encore, on s’interroge sur ce que sait (ou plus exactement ne sait pas) Mme Méadel. Admettons que l’agence France-Trésor place des obligations d’Etat sur le marché. Le taux d’intérêts incorporera une prime de risque, mais on sait par expérience que cette prime, portant sur un Etat solvable, et dont la balance courante, aujourd’hui déficitaire, montrerait des signes rapides d’amélioration, serait loin d’être excessive. L’écart traditionnel était de 150 points de base avec les taux allemands, soit 1,5%. Admettons même que cet écart soit momentanément porté à 200 points de base, cela signifierait 2%. Or, les taux allemands sont aujourd’hui pratiquement à 0%. Il n’y a aucune raison de penser que les taux français dépasseraient 2,5%. Ce n’est donc pas une « augmentation vertigineuse » ou les mots n’ont plus de sens.
    Troisième point : en fait, l’agence France-Trésor n’aurait sans doute pas besoin de placer des obligations. En rétablissant le mécanisme des « planchers obligatoires d’effets publics » pour les banques françaises et les établissements étrangers opérant en France, le gouvernement créerait une demande pour des obligations d’Etat qui assurerait que le financement de la dette puisse se faire à des taux très bas. Là, Mme Méadel montre que non seulement elle ne maîtrise pas la macroéconomie, mais qu’elle ignore tout des techniques financières. Mais ce n’est pas tout, hélas…
    Quand elle écrit : « le montant des taux d’intérêt de la dette s’élève à 45 milliards d’euros ; une sortie de la zone euro et son corolaire, la hausse des taux d’intérêt, multiplierait par 2 ou 3 la charge de la dette, ce qui représente trois fois le budget de l’éducation nationale » elle prouve aussi qu’elle est très fâchée avec le calcul (niveau classe de 4ème). En effet, si la charge des intérêts aujourd’hui est de 45 milliards, la part de ces intérêts où les taux sont très faibles ne représente pas plus d’un tiers des dettes. Une grande partie des obligations d’Etat ont été émises avant la période de faibles taux d’intérêts (depuis 2 ans approximativement) et ne concerne que les obligations à court terme (3 mois à 5 ans). On voit immédiatement que si les taux remontaient à 2,5% (pour le taux à 10 ans) l’impact serait faible sur le montant TOTAL des intérêts. On conseillera à Mme Méadel de prendre un livre de mathématiques pour classes de collèges dans lequel on explique ces simples règles de calcul.
    Mais, en réalité, Mme Méadel n’est certainement pas ignorante. Elle ment en pleine connaissance de cause. En fait, elle joue sur les peurs les plus primaires et cherche à effrayer son lecteur. Ce qui est alors intéressant, c’est que ce sont exactement les méthodes qui sont reprochées au Front National. On ne cesse d’entendre que ce dernier jouerait sur les peurs des français. Mais, que fait Mme Méadel, Secrétaire Nationale du Parti « socialiste » ? Et l’on voudrait alors nous faire croire en une différence de nature entre les partis ? Avec ce genre de méthode, c’est tout le discours sur « nous sommes des républicain, eux ne le sont pas » qui s’effondre immédiatement. Je ne sais si Mme Méadel se rend compte de ce qu’elle dit, mais je suis convaincu de l’effet extrêmement négatif qu’il y a à jouer ainsi sur les peurs de l’électorat. Quand on veut donner des leçons aux autres, il convient de commencer à se les appliquer.
    La question du protectionnisme.
    Madame Méadel continue sur le protectionnisme où, là aussi, elle étale son ignorance et son discours idéologique. Elle dit : « Pourtant, le protectionnisme économique est d’autant plus aberrant que les Etats et les peuples n’ont jamais été aussi interdépendants, liés, connectés, informés depuis Adam Smith. Plus que jamais, les peuples ont besoin d’échange commercial régulé pour vivre et se développer mieux». Tout d’abord, en quoi le protectionnisme s’oppose-t-il à l’interdépendance ? Cela revient confondre protectionnisme et autarcie. Je ne crois pas que si sa copie devait passer devant les yeux d’un professeur de Sciences Economiques et Sociales, Mme Méadel obtiendrait une très bonne note. Ensuite, si le protectionnisme n’est pas LE moyen de régulation des échanges, on ne voit pas ce qu’il est. Ici, il y a un problème de logique. Soit elle pense que l’interdépendance oblige au libre-échange et elle ne peut pas employer le mot « régulé » à propos des échanges commerciaux, soit elle est pour la régulation, et dans ce cas elle doit admettre le protectionnisme. Enfin, Madame Méadel devrait se renseigner. Le nombre de pays instituant des barrières, qu’il s’agisse de tarifs douaniers ou de mesures réglementaires, sur le commerce est très élevé (des Etats-Unis à la Corée du Sud). En fait, c’est l’Union européenne qui, à cet égard, est une aberration en proclamant une ouverture complète des frontières et en négociant (en secret faut-il le rappeler) un accord de libre-échange avec les Etats-Unis dont les effets seront dévastateurs, le TAFTA ou TTIP.
    Mais, Madame Méadel ne s’arrête pas là (hélas). La phrase suivante et un condensé de toutes les sottises que l’on peut entendre sur ce sujet du protectionnisme : « En 2012, le commerce extérieur représente 25% de la croissance française, il faut donc poursuivre, avec nos partenaires commerciaux, la régulation des échanges au service de la prospérité et de la justice, et non pas l’interdire unilatéralement. Le protectionnisme est obsolète et impossible à mettre en œuvre alors que les Français réalisent de plus en plus de transactions électroniques ».
    Décortiquons un peu ce paragraphe. Oui, le commerce extérieur représente, environ, 25% de la croissance si on le calcule à l’export. Mais nous importons aussi des biens. La substitution de la production nationale aux produits importés peut être une forte source de croissance. Donc, il est clair que si nous sortons de l’Euro, déprécions d’environ 20% notre monnaie, le gain en croissance sera important. Mais si c’est vrai, comment alors expliquer la « défiance » dont elle parlait au début de son article ? Madame Méadel n’est même pas capable d’être cohérente sur une page…
    Ensuite, les mesures de régulation des échanges doivent parfois être unilatérales. Ce fut le cas, par exemple, lors de la dramatique épidémie dite « de la vache folle ». La prospérité et la justice, qu’il est noble d’employer des termes aussi grands, impliquent parfois des mesures unilatérales.
    Mais, nous n’avions pas tout lu. Véritable cerise sur la gâteau elle ajoute : «Le protectionnisme est obsolète et impossible à mettre en œuvre alors que les Français réalisent de plus en plus de transactions électroniques ». Les bras nous en tombent comme dirait la Victoire de Samothrace. Le fait que les transactions se fassent (en partie) électroniquement renforce au contraire les moyens de contrôle et les moyens de perception d’une taxe. En réalité, toutes les transactions électroniques sont beaucoup plus (et beaucoup mieux) contrôlables que des transactions manuelles. Cette phrase de Madame Méadel n’est cependant pas que d’une stupidité sans nom. Elle témoigne dans l’imaginaire de la Secrétaire Nationale du PS la permanence de cette idée comme quoi des innovations techniques changent radicalement la nature des processus. C’est d’une bêtise consternante. Les innovations changent les formes de ces processus (par exemple avec des systèmes experts pour mettre en place un contrôle des transactions automatisées) mais nullement la nature ni le sens de ces processus.
    Ici encore, il faut s’interroger. Je ne crois pas que Madame Méadel soit aussi bête qu’elle paraisse à la lire. Je crois que c’est une personne très intelligente. Mais c’est une personne qui ment sciemment à ses lecteurs. Et c’est bien la tout le problème.

    [1] Méadel J., « Sortie de l’euro, protectionnisme : les chimères de Marine Le Pen » in L’Obs, 16 mars 2015, http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1340014-sortie-de-l-euro-protectionnisme-les-chimeres-de-marine-le-pen.html?xtor=RSS-24

    http://russeurope.hypotheses.org/3667

  • Nicolas Sarkozy refuse de débattre avec Marine Le Pen !

    Le 27 novembre dernier, à Nîmes, il déclarait : "Un homme politique digne de ce nom, ça n’a pas peur de la contradiction, ça n’a pas peur du débat." Que doivent en conclure les électeurs ?

    Nicolas Sarkozy se pose depuis son retour comme le meilleur rempart possible contre le Front national, étant entendu que toute la classe politique a décidé que c’était l’ennemi numéro un, loin devant le chômage, la menace terroriste, la hausse de la délinquance ou l’appauvrissement grandissant des Français… Meilleur rempart, donc, mais qui refuse cependant de débattre avec la présidente du parti concerné, à savoir Marine Le Pen.

    Lundi dernier, Jean-Jacques Bourdin proposait un débat à cette dernière, qui répondait : « Mais bien entendu, bien entendu. Avec grand plaisir. » Quelques heures plus tard, le journaliste tweetait : « Nicolas Sarkozy refuse notre proposition : un débat face à Marine Le Pen. »

    L’ancien président de la République n’en est pas à son coup d’essai, il avait déjà refusé une proposition de duel faite par Jean-Christophe Cambadélis, patron du PS. Selon son entourage, Nicolas Sarkozy avait refusé le débat parce qu’il n’était pas du niveau d’un ancien président de la République.

    Lire la suite

  • Le PS ne fait pas le ménage dans ses rangs

    Lu ici :

    "L'ex numéro un du PS en Gironde a été condamné mercredi à un an de prison avec sursis pour harcèlement à l'encontre d'un jeune directeur de cabinet qu'il avait assailli de centaines de courriels amoureux ou sexuels, jusqu'à ce que le collaborateur, à bout, démissionne (...) Le tribunal correctionnel de Bordeaux est allé au-delà du ministère public, qui avait requis six mois de prison avec sursis contre Ludovic Freygefond, 43 ans, maire de 2001 à 2014 du Taillan-Médoc, dans la grande agglomération bordelaise. Il a également été condamné à deux ans d'interdiction des droits civiques.

    Ludovic Freygefond, qui est aussi élu au Conseil régional d'Aquitaine, a démissionné fin 2014 du poste de 1er secrétaire fédéral du PS de Gironde,après sa condamnation à 18 mois avec sursis et cinq ans d'inéligibilité pour une affaire distincte de «prise illégale d'intérêt» et de «corruption passive», en lien avec une opération immobilière."

    Malgré tout cela, Ludovic Freygefond est toujours conseiller régional PS d'Aquitaine où il est membre de la Commission 8 (Coopération interrégionale - Actions européennes et internationales).

    Philippe Carhon

  • Des enfants élevés par des homosexuels remercient Dolce et Gabbana pour leur défense de la famille

    Une initiative qui répond à l’appel au boycott lancé par des activistes de la cause homosexuelle emmenés par le chanteur Elton John, après que Dolce et Gabbana ont déclaré que « la famille n’est pas une mode passagère, c’est un sens de l’appartenance. (…) La seule famille c’est la famille traditionnelle ». Ils avaient également osé dénoncer la procréation artificielle, en précisant que la procréation devait « être un acte d’amour ».

    Dans une lettre, six Américains élevés par des paires homosexuelles les remercient pour leur courage, et leur demande de continuer…

    « […] Nous aimerions vous remercier d’avoir donné de la voix sur quelque chose que nous avons appris par expérience : chaque être humain a un papa et une maman et, éliminer l’un des deux de la vie d’un enfant, signifie le priver de dignité, d’humanité et d’égalité.

    […] Nous savons que vous serez soumis à une pression terrible, surtout maintenant, qu’en Italie et aux Etats Unis le fait de vouloir défendre nos droits, à savoir le droit d’avoir un père et une mère, commence à être censuré pour satisfaire le puissant lobby gay.

     

    Personne ne reçoit des attaques aussi féroces du lobby que, justement, ceux qui viennent de la communauté gay et qui remettent en question sa politique : les enfants des couples gays et les hommes gays qui les défendent (comme vous deux).

    […] Mais nous vous implorons aussi de ne pas abandonner quand les réactions contre vos positions vont croître. Si vous faites marche arrière et que vous vous excusez pour ce que vous avez déclaré, les enfants qui vivent dans les maisons gays deviendront encore plus vulnérables et déconsidérés.

    Pour notre bien comme pour le bien de tous les enfants italiens, il est important que vous ne vous excusiez pas ni que vous abandonniez.

    Continuez d’affirmer que tous les enfants ont besoin de grandir auprès de leur propre mère et de leur propre père. C’est un droit humain. […] »

    Source

    http://www.contre-info.com/des-enfants-eleves-par-des-homosexuels-remercient-dolce-et-gabbana-pour-leur-defense-de-la-famille#more-37305

  • Départementales - Pascal Perrineau : "Nous vivons un nouveau chapitre de notre histoire politique"

    Pour le politologue, professeur à Sciences Po Paris et auteur de "La France au front " (Fayard, 2014), l'enracinement du FN permettra des victoires nationales.
    Pascal Perrineau considère que les bons résultats du Front national dans les scrutins locaux vont permettre leur ancrage territorial et favoriser le développement du parti de Marine Le Pen. Interview.
    Le Point : Le premier tour des départementales démontre-t-il indéniablement l'enracinement du Front national ?
    Pascal Perrineau : Bien sûr. Jusqu'à maintenant, le Front national avait peu d'élus, sauf dans les régions où la proportionnelle le lui permettait. Tout change depuis un an. À la faveur des municipales, puis de ces départementales, le FN est en train de se constituer un vivier d'élus locaux. Pour les prochaines échéances électorales, il bénéficiera de candidats implantés localement, qui disposeront de réseaux et de relais sur leur territoire. Ce qui va permettre à cette formation politique de dépasser le cadre de son électorat naturel. Le FN était cantonné à l'est d'une ligne Le Havre-Perpignan, il est maintenant capable de s'implanter sur des zones qui étaient naguère des terres de mission : à l'est, mais aussi au centre ou encore au sud-ouest.
    Indice parmi d'autres, son succès inattendu en Charente-Maritime par exemple...
    Oui, ce résultat notamment démontre la nationalisation de son électorat. Celui-ci s'étend désormais au-delà des bastions traditionnels du FN, des régions anciennes où la droite s'est radicalisée (Paca), des territoires en souffrance de reconversion industrielle (Nord-Pas-de-Calais). Au premier tour des départementales, le FN a percé dans la Sarthe, l'Indre-et-Loire, la Vendée, le Cher... Il est désormais présent partout en France. Il devient un vrai parti national.
    Cet enracinement, de votre point de vue, est durable ?
    C'est un processus d'enracinement profond. Le FN est massivement présent au second tour. Il aura la clé des élus. Il guigne même des départements.
    Est-il en mesure d'en gagner ?
    Ce n'est pas impossible. Au second tour, il faudra suivre attentivement ce qui se passera dans l'Aisne, le Gard, le Vaucluse.
    Vivons-nous un nouveau chapitre de notre histoire politique ?

    Toutes nos institutions, nos modes de scrutin s'étaient jusqu'à présent adaptés à la bipolarisation politique. La réalité entre de moins en moins dans ce cadre. Que va-t-il se passer maintenant ? Comment ce jeu à trois forces va-t-il pouvoir s'adapter à des règles définies pour un affrontement bipolaire ? Le diagnostic est facile à dresser, la réponse est plus difficile à donner. La crise de représentation politique risque de s'accentuer, puisqu'un électeur sur quatre peut estimer que le parti pour lequel il vote n'est pas représenté dans les institutions à son juste poids. Nous vivons un nouveau chapitre de notre histoire politique, puisque nous avons aujourd'hui trois forces aussi implantées localement. Et, très souvent, les victoires locales précèdent les victoires nationales.

    Jérôme Cordelier

    Le Point :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/d_france/EukZkZyFVywwjppLey.shtml