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  • Départementales... mais nationales.

    L'actuelle campagne électorale pour les Départementales n'a rien de très local, au regard des déclarations politiques des uns et des autres, partis et médias : en fait, il n'est question que du Front National, de son possible score hexagonal, des réponses que les autres partis veulent lui apporter, mais aussi des intellectuels qui prépareraient le terrain à une présidence Marine Le Pen en 2017 ! En somme, c'est « pour ou contre le FN », et (presque) rien d'autre... Cela serait risible si ce n'était pas tristement révélateur de l'impasse démocratique d'une République qui, à force de se regarder dans un miroir qui lui répétait inlassablement « Tu es la plus belle », ne supporte pas l'idée qu'elle puisse être conquise par un parti qualifié de populiste et qui, pour être indéniablement républicain, n'en a pourtant pas tous les codes et toutes les habitudes.

    En tout cas, les débats sur la réforme territoriale, sur les pouvoirs et possibilités des départements, sur leurs rapports avec les régions nouvellement (et souvent scandaleusement) découpées ou, plutôt, regroupées, sur les projets départementaux et les perspectives de ceux-ci, tous ces débats qui ne sont pas inutiles sont pourtant négligés des médias et des forums : or, ce sont ceux-ci qui mériteraient d'être abordés, discutés, disputés ! Mais ils ne se tiendront pas, et il faudra se contenter de slogans et de diatribes jusqu'au terme de cette sorte de mascarade électorale qui verra triompher l'abstention et le dégoût de la politique telle qu'elle se présente et représente aujourd'hui...

    Je ne me réjouis pas de cette situation et je regrette que certains candidats, de droite comme de gauche (oui, de gauche aussi, car certains n'ont pas démérité en leur mandat de conseiller général), soient les victimes collatérales d'une situation dont ils ne sont pas vraiment responsables, mais que l'actuel locataire de Matignon a contribué à aggraver en véritable pyromane, tandis que, du coup, le président de la République apparaît comme un « modéré », comme un arbitre avant que d'apparaître, d'ici 2017, comme un recours, à la fois contre M. Valls (trop excité, et trop libéral...) et contre Marine Le Pen : en digne héritier du Florentin Mitterrand, M. Hollande a su jouer des forces et failles de ses adversaires et de ses partenaires, et il sait qu'il peut désormais envisager la prochaine élection présidentielle avec un certain optimisme, confirmant l'intuition de Michel Houellebecq qui, dans son dernier livre « Soumission », imagine (devine ?) un deuxième quinquennat hollandais, ce que personne ne lui a reproché ni n'a osé démentir d'un haussement d'épaules, preuve (s'il en fallait) que l'hypothèse est sérieuse et déjà intégrée dans les perspectives futures de la République pour de nombreux analystes, journalistes comme politiques.

    En fait, la réforme territoriale engagée l'an dernier par le gouvernement, du simple fait qu'elle reste, en ce mois de mars, inachevée et, d'une certaine manière, encore peu lisible, décrédibilise tout débat sérieux sur ces questions départementales et régionales, ce qui explique, en partie, la porosité de ces élections de la fin du mois à d'autres thèmes, beaucoup plus nationaux et généraux, sans véritable rapport avec les enjeux départementaux.

    Tout cela laisse dans les esprits une impression désastreuse et il n'est pas certain que, là encore, la République en sorte grandie malgré tous ses discours moralisateurs et annoncés « responsables » : décidément, il apparaît de plus en plus nécessaire de la remettre en cause pour mieux remettre le pays, à travers son organisation territoriale et son aménagement et par un nouveau statut de la magistrature suprême de l’État, en ordre...

    http://nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1204:departementales-mais-nationales&catid=49:2015&Itemid=60

  • État Islamique : L’apocalypse au nom d’Allah – 1e partie

    Nous publions ici l’article d’un journaliste américain, Graeme Wood de la revue The Atlantic, relatif aux objectifs et à la nature profonde du groupe l’État islamique. Comme il est de coutume sur le site, cette publication ne constitue pas l’expression de notre adhésion aux analyses et aux conclusions de l’auteur, mais son approche peu commune et plutôt originale dans le paysage médiatique français nous est apparue digne d’intérêt et propre à nourrir la réflexion sur une question qui demeure, quoiqu’il en soit, des plus complexes. Extrêmement (sic!) long et détaillé, il fera l’objet de 6 articles distincts. Fortune.

    L’État Islamique est sans conteste un ramassis de psychopathes. Mais c’est aussi un groupe religieux avec des croyances très spécifiques, parmi lesquelles la certitude de l’imminente fin des temps. Une certitude qui imprègne fortement sa stratégie mais qui nous offre également des pistes pour la mettre en échec.

    Par Graeme Wood – Traduction libre réalisée par Fortune.

    D’où vient l’État islamique et quelles sont ses intentions ?

    La simplicité de ces questions peut être trompeuse, et il est probable que seuls quelques dirigeants occidentaux soient en mesure d’y répondre.

    Au mois de décembre, le New York Times publiait des propos confidentiels du général de division Michael K. Nagat, commandant des opérations spéciales américaines pour le Moyen-Orient :

    ” Nous n’avons pas vaincu l’idée… Nous ne l’avons même pas comprise“, illustrant ses difficultés à seulement pouvoir donner du sens à l’appel de l’État islamique.

    Au cours de l’année écoulée, le président Obama l’a, quant à lui, défini comme n’étant “pas islamique” ou encore l’a qualifié “d’équipe junior” d’al-Qaeda.

    Autant de déclarations qui reflètent la confusion régnant à propos de ce groupe, une confusion qui est sans doute à l’origine d’importantes erreurs stratégiques.

    En juin dernier, le groupe s’est emparé de Mosoul, en Irak, et contrôle depuis lors une zone plus étendue que le Royaume-Uni. Abu Bakr al-Baghdadi est à sa tête depuis mai 2010.

    Jusqu’à l’été dernier, sa plus récente image connue était celle d’une photo de mauvaise qualité, prise par l’identité judiciaire américaine au cours de sa captivité au camp de Bucca, durant l’occupation de l’Irak.

    En apparaissant le 5 juillet dernier à la mosquée al-Nuri de Mossoul pour y délivrer le sermon du Ramadan en tant que premier calife depuis des lustres, il a réalisé une mise à jour haute définition de cette image, en passant du statut de rebelle pourchassé à celui de commandeur de tous les musulmans.

    Depuis, on observe l’arrivée d’un flot continu et sans précédent de djihadistes venant du monde entier.

    Notre méconnaissance de l’État islamique est, par certains côtés, compréhensible: il s’agit d’un “Royaume Hermite” où peu de gens se sont rendus et d’où peu sont revenus. Baghdadi ne s’est exprimé qu’une seule fois devant une caméra. Mais les partisans du califat ont œuvré puissamment à la promotion de leur projet et son allocution ainsi que les encycliques et les autres innombrables vidéos de propagande de l’État islamique se trouvent en ligne.

    Leur étude nous permet d’en déduire que leur État rejette, par principe, la paix, qu’il est génocidaire, que ses opinions religieuses le rende par essence incapable d’évolution sur certains points, même si sa survie devait en dépendre, et qu’il se considère comme un élément précurseur, et même un acteur majeur, de l’imminente fin du monde.

    L’État islamique, également connu sous le nom d’État islamique en Irak et au Levant (EIIL), suit une version très particulière de l’Islam, où les croyances relatives au jour du jugement dernier influencent directement sa stratégie.

    Elles peuvent en cela aider l’Occident à mieux le connaître à anticiper ses actions.

    L’avènement de sa puissance s’apparente moins au succès des Frères Musulmans en Égypte (un groupe dont les dirigeants sont considérés comme des apostats par l’EI) qu’à la réalisation d’une réalité alternative dystopique où David Koresh ou encore Jim Jones auraient survécu et où ils exerceraient un pouvoir absolu, non sur quelques centaines de personnes, mais sur près de 8 millions.

    Nous nous sommes trompés sur la nature de l’État islamique sur au-moins deux points.

    Tout d’abord, nous voyons le djihadisme comme un bloc monolithique et nous essayons d’appliquer, à une organisation qui a fermement éclipsé al-Qaeda, la même logique qu’à cette dernière. Les partisans de l’État islamique avec qui j’ai discutés évoquent encore Ousama ben laden sous le titre honorifique de“Sheikh Ousama”.

    Mais le djihadisme a évolué depuis les grandes heures d’al-Qaeda, entre 1998 et 2003, et de nombreux djihadistes dédaignent désormais les priorités du groupe ainsi que son actuel commandement.

    Ben Laden considérait le terrorisme comme le prologue d’un califat qu’il ne s’attendait pas à voir de son vivant. Son organisation était flexible, opérant comme un réseau de cellules autonomes, géographiquement dispersées.

    L’État islamique, au contraire, a besoin d’un territoire afin de demeurer légitime et d’une structure verticale pour l’administrer.

    (Son administration se divise en une branche civile et une branche militaire et le territoire est scindé en provinces.)

    Nous nous sommes également trompés lorsqu’au moyen d’une campagne bien intentionnée mais, malhonnête, nous avons nié la nature religieuse et médiévale de l’EI.

    Peter Bergen, qui a réalisé la première interview de Ben Laden en 1997 avait intitulé son premier livre “Guerre Sainte, Inc.” pour bien marquer que Ben Laben était une créature du monde séculier actuel. Ben Laden a transformé la terreur en entreprise et l’a franchisée. Il exigeait des concessions politiques telles que le retrait des forces américaines d’Arabie Saoudite. Ses fantassins étaient à l’aise dans le monde moderne. Mohammed Atta a ainsi consacré la dernière journée de son existence à faire du shopping chez Walmart et à dîner chez Pizza Hut.

    Il est tentant de conserver cette vision selon laquelle les djihadistes sont des gens modernes et séculiers, avec des préoccupations politiques actuelles, arborant seulement des déguisements religieux médiévaux pour faire en sorte que l’État islamique corresponde à cela.

    En fait, nombre des actes du groupe semblent absurdes, sauf à les considérer attentivement à la lumière de son engagement à ramener la civilisation dans son environnement légal du VIIème siècle, pour finalement provoquer l’apocalypse.

    Les plus parlants sur cette question sont encore les autorités et les militants de l’État islamique eux-mêmes. Leurs références aux “modernes” sont dérisoires. Pendant les conversations, ils insistent sur le fait qu’ils ne veulent pas – ne peuvent pas – s’écarter de préceptes de gouvernance intégrés dans l’Islam par le prophète Mohammed et ses premiers compagnons.

    Ils utilisent souvent des formules codifiées, aux sonorités étranges et surannées pour des non-musulmans, mais qui se rapportent à des textes et des usages spécifiques aux premiers temps de l’Islam.

    Pour prendre un exemple: au mois de septembre, Sheikh Abu Muhammad al-Adnani, le porte-parole en chef de l’EI, a appelé les musulmans des pays occidentaux, tels que la France et le Canada, à trouver un infidèle et à “frapper sa tête à coup de pierre“, à l’empoisonner, à lui rouler dessus avec une voiture, ou à “détruire ses récoltes”.

    Pour des oreilles occidentales, la juxtaposition de châtiments d’aspect biblique, telles que la lapidation ou la destruction de récoltes avec un appel au meurtre à l’aide d’une voiture résonne de manière étrange. (Adnani n’hésite pas non plus à employer de simples métaphores comme lorsqu’il évoque le secrétaire d’État John Kerry en le qualifiant de “vieillard incirconcis“).

    Mais les mots d’Adnani ne relevaient pas du simple dérapage verbal. Ses propos étaient parsemés de réflexions juridiques et théologiques et son exhortation à s’en prendre aux récoltesfaisaient directement écho aux commandements de Mohammed de ne toucher ni à l’eau, ni aux récoltes – à moins que les armées de l’islam ne soient plus sur la défensive, auquel cas, les musulmans se trouvant sur la terre du “kouffar” , ou infidèle, devaient être sans pitié et les empoisonner.

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  • "Il est outrancier de soutenir que le FN présenterait un danger pour la république"

    D'Ivan Rioufol :

    "L'obsessionnelle détestation du FN, partagée par l'UMP et le PS,révèle chez eux un même refus de se confronter à leurs échecs. [...] Quand ce n'est pas Nicolas Sarkozy, qui jure de sanctionner le moindre accord avec le FN, c'est Manuel Valls qui «revendique la stigmatisation de Marine Le Pen». Non seulement les limites de la diabolisation n'ont pas été analysées par les états-majors, mais l'excommunication républicaine est réactivée de plus belle. La panique des faibles s'étale au grand jour.

    C'est un monde politique à la pensée pétrifiée et à la violence verbale débondée qui s'acharne en vain contre l'hydre fascistoïde. En réalité, le FN recentré est devenu un courant populaire raisonnable, qui s'inscrit dans la révolution démocratique partout en marche. [...] Néanmoins, il est outrancier de soutenir que ce parti présenterait un danger pour la république. La vacuité de l'argument, outre qu'il dévoile chez ceux qui le servent un complexe de supériorité mal venu, pourrait bien accélérer son arrivée au pouvoir.

    Il y a, oui, une forme de bêtise chez ceux qui privilégient le lynchage à la réflexion. Comment expliquer autrement l'état du débat, qui n'ose toujours pas aborder les questions sociétales sur lesquelles le FN prospère? Quand Michel Onfray qualifie, lundi, le premier ministre de «crétin» après avoir été accusé par ce dernier de «perdre ses repères», le philosophe pointe la gauche idéologue, sectaire, manichéenne, qui n'est pas la sienne. Christiane Taubira, qui bat l'air de phrases vides, illustre ce monde stérile, vaniteux et autoritaire. Mercredi, elle a annoncé vouloir activer les «actions de groupe» contre le racisme et la discrimination, sans définir ces mots fourre-tout dont abuse la police de la pensée. L'erreur de la droite est de se laisser, une fois de plus, entraîner à se solidariser avec cette caste finissante, qui tente de préserver par l'intimidation tyrannique son indéfendable magistère."

    Michel Janva

  • La commission européenne est forte avec les faibles et faible avec les forts

    Tu veux ou tu veux pas ? » : telle est la question qu'on aimerait parfois poser aux indécis de la Commission européenne. Qui risqueraient fort de nous répondre ceci : « p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non ». Car voilà un moment qu'ils tergiversent. Vont-ils sanctionner la France pour cause de déficit budgétaire excessif ? Pas encore semble-t-il. Aux termes d'atermoiements, Bruxelles a décidé la semaine dernière d'accorder un délai de deux ans à notre pays pour qu'il ramène son déficit sous la barre des 3 %.
    La France ne sera pas sanctionnée mais elle continue d'être suivie de près. Attention toutefois à ne pas se méprendre. Comme Pierre Moscivici l'a affirmé, « il ne s'agit absolument pas d'une surveillance ». Juste d'une attention appuyée. En outre, il ne s'agit pas non plus d'une punition car « l'Europe n'est pas faite pour punir, pour contraindre ». Non, le Commissaire à l'économie l'assure : il s'agit seulement d'amicales « incitations ».
    Comment se traduisent ces « incitations » ? Essentiellement par une injonction contradictoire, qui rend illusoire toute perspective de réussite. En effet, Paris se voit invitée à respecter dans le même temps des objectifs de déficit nominal et des objectifs de déficit structurel. Pour le déficit nominal, il est demandé qu'il soit ramené à 4% du PIB en 2015, puis à 3,4 % en 2016 et à 2,8 % en 2017. En termes structurels, Bruxelles déplore des efforts de réduction insuffisants et souhaite qu'ils soient d'au moins 0,5 points de PIB.
    Problème : ces objectifs simultanés entrent en conflit. Le ratio de 3 % de déficit public fait partie des célèbres « critères de convergence » de Maastricht. La notion de « déficit structurel », quant à elle, est plus récente. L'incapacité de nombreux pays à maîtriser leurs finances publiques a amené l'Europe à concéder ceci : l'environnement dégradé, conséquence de la crise de 2008-2010, rend le rétablissement des économies difficile. Il a donc été décidé de s'attacher au « déficit structurel », notion statistique un peu floue, mais qui a le mérite de tenir compte des effets de la conjoncture. En principe, on s'abstient de contraindre un État à davantage d'austérité s'il n'est pas responsable du non respect de ses objectifs, et si un environnement globalement défavorable l'a entravé dans ses efforts.
    C'est là que le bât blesse. Vouloir réduire les deux déficits à la fois, le structurel et le conjoncturel, contrevient à toute logique.C'est vouloir une chose et s'efforcer de la rendre impossible. C'est dire qu'il est à la fois important de prendre en compte la conjoncture, et urgent de l'ignorer. Un peu comme si on expliquait au pilote d'un véhicule que le meilleur moyen de tournerà droite, c'est de continuer tout droit. On s'assure ainsi qu'il va dans le mur...
    Outre cela, comme tous les autres pays, l'Hexagone a fait l'objet d'une analyse de ses « déséquilibres macroéconomiques », autre nouveauté introduite en 2011. Cette procédure conduit la Commission européenne à suivre non plus les seules dettes et déficits publics des États membres, mais un tableau de bord composé d’indicateurs divers, assortis de seuils. Si l'un des seuils est dépassé, on considère que le pays concerné risque de déstabiliser toute l'économie de l'Union. Parmi ces indicateurs figure - c'est une bonne nouvelle - le solde de la balance courante. Celui-ci ne doit pas dépasser 6 % du PIB pendant trois années consécutives. Pour le dire simplement, un État ne peut avoir un commerce extérieur trop florissant sans que cela ne pénalise toute l'UE. C'est la moindre des chose : en régime de monnaie unique, un pays qui engrange des excédents sans que l'appréciation de sa monnaie de vienne jouer de rôle correctif, le fait forcément au détriment de ses voisins. Dans la zone euro, les excédents des uns sont les déficits des autres.
    Pourtant, il se trouve qu'un État membre a depuis longtemps crevé le plafond, avec un excédent régulièrement supérieur à 7% de son PIB. Ce pays a le plus fort excédent courant au monde - devant la Chine - et son surplus commercial bat des records chaque année (217 milliards d'euros en 2014 soit 11 % de mieux qu'en 2013). L’Allemagne, car bien sûr il s'agit d'elle, est systématiquement hors des clous fixés par Bruxelles. Et pour cause : le pays n'investit pas. Ce faisant, il ne dépense rien, mais déstabilise toute l'euro zone et hypothèque son propre avenir.
    C'est pour cela que dès 2013, José Manuel Barroso avait envisagé de sanctionner la République fédérale. Bien sûr, l'idée a vite été remisée et la mise en œuvre du volet coercitif du dispositif sur les« déséquilibres macroéconomiques » n'est plus d'actualité. Ce n'est que du bout des lèvres que la Commission sollicite auprès de Berlin quelques corrections. Car il est bien plus facile d'incriminer la France pour son déficit...ou la Grèce pour sa dette. Quant à l'Allemagne, on ne saurait lui imposer quoique ce soit, et surtout pas des « réformes de structure». Après tout, comme le dit Pierre Moscovici,« l'Europe n'est pas faite pour punir, pour contraindre ».
    Si c'était tout, ce serait déjà beaucoup. Mais il y a une cerise sur ce gâteau. Au rang des ratios visant à mesurer les grands déséquilibres figure un indicateur relatif au chômage. En principe nul État ne doit avoir un chômage supérieur à 10 % en moyenne sur trois ans. En Grèce, le taux de chômage est de 26 %, en Espagne de 24 %, au Portugal de 13 %, en Italie de 11 %. La moyenne de la zone euro est elle-même supérieure à11 %. Et que fait-on ? On prescrit aux pays en crise des mesures d'austérité dont la particularité.... est d’accroître le chômage. Mais on ne va pas se plaindre car ça pourrait être pire. Ces pays pourraient en effet faire l'objet de sanctions pour de tels dérapages. On a finalement de la chance, car comme le dit Pierre Moscovici « l'Europe n'est pas faite pour punir, pour contraindre ». Et comme le disait George Orwell dans 1984, « l'Océania a toujours été en guerre contre l'Estasia ».

    Coralie Delaume*

    *source : L'arêne nue, le blog de Coralie Delaume : http://l-arene-nue.blogspot.fr/2015/03/la-commission-europeenne-est-forte-avec.html

    Metamag :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dh_autres/EukyEyEkEAoiItOvqs.shtml

  • Par-delà Droite et Gauche

    Permanence et et évolution des idéaux et des valeurs non-conformistes

    [Ci-contre : Arnaud Imatz. Né à Bayonne en 1948, est docteur d’État en sciences politiques, diplômé en droit et sciences économiques. Hispaniste de vocation, il a publié plusieurs ouvrages et de nombreux articles dans une trentaine de revues européennes et américaines]

    Les éditions Godefroy de Bouillon viennent de publier un excellent livre d’Arnaud Imatz, intitulé Par-delà Droite et Gauche : Permanence et évolution des idéaux et des valeurs non-con­formistes, un livre qui éclaire la malhonnêteté des nouveaux censeurs. Dans son prologue, l’auteur écrit :

    « À l’heure de rendre compte de la ou, plutôt peut-être, des culture(s) politique(s) non­ conformiste(s), la tradition scientifique de rigueur, de probité et d’objectivité, constamment invoquée, est rarement respectée. Historiens, philosophes, politologues, sociologues et journalistes oscillent entre le silence prudent, qu’impose la peur d’être “gommé” professionnellement, et l’attitude belliqueuse, l’engagement polémique, sectaire, intolérant, qu’explique parfois la conviction, mais plus souvent l’opportunisme. Beaucoup renoncent à l’analyse lucide et pondérée des idées, des doctrines, des mentalités et des visions du monde de l’“Autre”, pour faire l’histoire de leurs altérations, distorsions, déformations ou contrefaçons. Ils interprètent comme apologie toute prise en compte d’un point de vue, de valeurs, de faits ou de documents qui contredisent leurs opinions. Sous couvert d’érudition, de préoccupation historique et de méthode scientifique, s’active un instinct, s’agite une psy­chologie de partisan, qui juge systématiquement les idées de l’adversaire à travers celles de leurs sous-produits, celles de l’a­mi n’étant considérées que dans leurs élaborations les plus achevées (…). Ces analyses tendanciellement manichéennes dé­rivent vers des interprétations fantasmatiques lorsqu’elles sont vulgarisées. Supportant mal le doute naturel et nécessaire chez le politologue, les esprits fébriles et sectaires sont soulagés dans un système clos, où l’absence d’objectivité dans le débat est compensée par la ferveur partisane. Il s’agit pour eux de diaboliser toute pensée “politiquement incorrecte” et de criminaliser ceux qui l’expriment. Bouffis d’orgueil et de prétention intellectuelle, en quête de succès de presse faciles, ces inquisiteurs ressassent interminablement, jusque dans les organes réputés les plus prestigieux, leurs assertions dogmatiques sur la “personnalité autoritaire”, leurs pétitions de principe et leurs exagérations de toute nature, qui nourrissent en fait des complexes phobiques de mythomanes conspirationnistes. Les analyses les plus nombreuses s’arrêtent sur des aspects de détail, sur l’apparence et non sur les idées. L’image qui s’en dégage est celle d'un iné­vitable stéréotype aussi absurde que contradictoire : le non-conformiste représente tout à la fois le violent, le haineux, le per­vers, le comploteur, le réactionnaire, l'immobiliste, le défenseur de l’ordre moral, l’incarnation du mal ! ».

    Dans le dernier chapitre intitulé “Le renouveau de la culture poli­tique non conformiste”, nous lisons :

    « (…) la nouvelle droite, depuis un peu moins de dix ans, paraît épuisée, décline et ne subsiste plus qu’à l’état résiduel. Sa redéfinition comme centre d’agitation d’idées anti-libérales, au nom d’un anti-utilitarisme généralisé, son insistance à confondre amour libre et promiscuité sexuelle, lui permettent des rencontres passagères, des débats fugaces mais sans lendemain car ne s’inscrivant pas dans une véritable stratégie, avec les animateurs de petits groupes d’intellectuels de gauche. Le meilleur exemple est fourni par le MAUSS (mou­vement anti-utilitariste dans les sciences sociales), animé par Alain Caillé etSerge Latouche, et influencé aussi par les travaux de Michel Maffesoli. C’est dès lors en partie autour des revues Nationalisme & République (aujourd’hui défunte) de Michel Schneider, et surtout de Vouloiret Orientations de Robert Steuckers, qu’a tenté de se regrouper, pour trouver un second souffle, la tendance la plus politique, la plus radicale et la plus non conformiste de la nouvelle droite ».

    ♦ Arnaud Imatz, Par delà Droite et Gauche : Permanence et é­volution des idéaux et des valeurs non conformistes, édi­tions Godefroy de Bouillon, Paris, 1996, 272 p.

    ► Pierre Monthélie, Nouvelles de Synergies Européennes n°26, 1997.

    ♦ lire aussi : recension (Cartouches n°3, 1997) ; fiche de lecture (scriptoblog).

    http://www.archiveseroe.eu/recent/3

  • Le PS torsionne un peu plus la laïcité en voulant développer les écoles musulmanes privées

    5 semaines après avoir participé à un groupe de travail sur la “cohésion républicaine”, certains signataires du parti socialiste s’en désolidarisent. La cause est la dernière phrase du rapport qui en est ressorti : “Il faut développer les établissements scolaires privés sous contrat”. En l’occurrence musulmanes, pour que les choses soient claires.

    Cette réflexion de groupe qui était venue en réaction des attentats islamistes de janvier à Paris est pour le moins troublante par cette phrase de conclusion. Des participants (Emmanuel Maurel, Sandrine Mazetier, François Kalfon) prétendent cependant ne pas en avoir eu connaissance. Soit ! Après la loi Macron passée au 49.3, une nouvelle fronde apparait contre ce gouvernement qui a de moins en moins la côte y compris auprès de sa propre majorité.

    Bernard Cazeneuve, lui, ne s’en départit pas puisqu’il a repris lors du conseil des ministres du 25 février des propositions du texte, notamment sur les écoles privées :

    “Le gouvernement veillera à ce que l’enseignement privé confessionnel musulman puisse se développer dans le respect des principes républicains. Des instructions seront adressées aux préfets et aux recteurs afin qu’ils fassent pleinement usage de leurs prérogatives de contrôle”.

    Ces forcenés laïcards, voire ces forçats de la laïcité ont subitement décidé d’abandonner leur combat principal : la laïcité.
    À l’approche des cantonales, le sujet se fait discret et ne sera clarifié qu’après, aveu de son impopularité prévisible.

    “En renonçant à défendre l’école publique le parti socialiste trahit la République.” C’est en ces termes forts que le Parti radical de gauche (PRG) de Jean-Michel Baylet a combattu les propositions du PS sur la laïcité.
    “Ces propositions sont indignes de la tradition socialiste d’émancipation vis-à-vis des religions et sont une insulte à la mémoire d’Alain Savary qui a combattu avec force pour unifier l’enseignement secondaire”, dénoncent-ils encore, dans un communiqué publié lundi 11 mars 2015. Les radicaux de gauche demandent à Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du PS, de “rapidement clarifier la position du PS en matière de laïcité”.
    “Quand nous avons lu le document, nous avons pensé que c’était une contribution d’un courant socialiste. Nous avons été estomaqués de lire que le PS encourageait les écoles confessionnelles et les lieux de culte”, a expliqué Pascal-Eric Lalmy, secrétaire national à la laïcité au PRG.

    http://fr.novopress.info/

  • La campagne de Crimée, une opération informationnelle exemplaire

     
    Par Alice Lacoye Mateus
     
  • La Grande Mosquée d'Angers : "une chance" pour le maire UMP

    Avec un minaret de 21 mètres, tout de même.

    Michel Janva  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html