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  • Banquet Camelot

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  • Yemen: L'alliance contre nature d'israel avec Ryad : L'échec de la guerre des drones US

    Alors que les négociations sur le nucléaire iranien sont en cours à Lausanne avec une date limite établie, John McCain, républicainet président du Comité des forces armées du Sénat des États-Unis, a déclaré le 24 Mars dernier qu’Israël devait bombarder l'Iran si elle voulait survivre aux 22 derniers mois de la présidence d'Obama. Quoi de plus normal en effet que d’appeler à la guerre, avant des négociations censées garantir la paix ?
    L'Arabie saoudite est en première ligne au Yémen. Nous avons déjà défini ce qui l'y avait poussé . On cherche à nous cacher le contraire. Jérusalem compte les points mais surtout l'erreur. Les Russes ne la commettront pas malgré les provocations de la coalition arabe qui semblent bien orchestrées.
    L'Iran se retient. Les armes se vendront, les populations civiles souffriront. Il n'est pas certain cette fois-ci que l'Arabie saoudite prenne sa raclée car depuis, elle s'est considérablement armée grâce aux ventes d'armes de la France mais l'Arabie saoudite joue gros et surtout risque l'enlisement ou la bavure sur place. Dans le même temps, on veut nous faire croire au réveil d'un conflit millénaire et Le Monde publie des cartes criminelles prêtes à activer le conflit de civilisation qu'on nous promet et tente de préparer depuis vingt ans. Mais l'Arabie Saoudite, protectrice des lieux saints de l'Islam et pouvoir apostat depuis les critiques d'Oussama Ben Laden tiendra-t-il longtemps ? Le vieux roi est mort, les jeunes princes semblent vouloir reprendre la main. Le Prince Bandar est jusqu'au boutiste. Ne reste-t-il plus à l'Arabie saoudite qu'une alliance de bric et de broc ou Israël dans l'ombre comme seul « allié » sur qui finalement, on peut compter ?
    Les Saoudiens croient faire le bon pari mais certains les soupçonnent de courir au suicide ? En réalité, l'Arabie saoudite joue sa survie tout en se croyant invincible, ce qui est toujours dangereux dans l'art de la guerre. Israël le sait et c'est pour cela qu'elle utilise l'Arabie saoudite au Yémen mais elle l'utilise depuis quelques mois aussi pour bien d'autres choses : pour obtenir plus de territoires en Cisjordanie, étendre les colonies de peuplement, judaïser Jérusalem et lutter contre la Syrie de Bachar el Assad. Les Saoudiens sont maintenant à la tête d'une coalition mais elle est fragile. Déjà le Pakistan a fait remarquer qu'il ne saurait aller jusqu'au bout : des Chiites sont aussi présents sur son territoire. L'Egypte sert de couverture aux Américains mais à l'intérieur, les Frères Musulmans veillent aussi à ne pas déchirer l'Islam. Pour eux, l'Arabie Saoudite demeure l'Etat apostat qui a souillé les lieux saints de l'Islam. Alors l'Arabie saoudite n'est-elle pas en roue libre ?
    L'alliance contre-nature et quasi secrète entre Israël et Ryad s'est construite sur des intérêts communs : ceux de contrer le rapprochement prévisible entre l'Iran et les Américains, d'interdire la bombe aux Iraniens, de lutter contre le Hezbollah libanais et de renverser l'Etat syrien. On aura noté que dès la chute de Abd Rabo Mansour Hadi, les Etats-Unis se sont retirés. Ils ne veulent pas d'un deuxième Afghanistan et surtout, les Américains ne sont plus tout à fait les mêmes. Ils ont la tentation de partir, de se détacher des doubles jeux mortels du Proche-Orient même s'ils y seront, quoiqu'il arrive, engagés à fond. Comment frapper maintenant les protégés djihadistes de l'Arabie Saoudite en Syrie et en Irak tout en ne lâchant pas Ryad ? Comment aussi vanter et réaliser l'accord avec l'Iran sans mettre au premier plan la Chine et la Russie qui en seront sans doute les plus grands vainqueurs?
    Israël avait cru, il y a deux ans, à l'alliance avec Bandar et elle a immédiatement saisi l'opportunité historique d'une alliance avec Ryad dès que ce fut possible. Les ''ennemis communs'', les intérêts économiques et les services secrets ont fait le reste mais chacun doit bien garder en mémoire les « condamnations » hypocrites des abominations de l’Etat islamique par les responsables qatari ou encore saoudiens. Des « condamnations » dont personne n’aura été dupe. Les Occidentaux ont donc choisi de fermer les yeux sur le soutien apporté par les deux tyrannies wahhabites, Arabie Saoudite et Qatar au terrorisme musulman et indirectement à Daesh pour ne penser qu’aux juteux contrats qu’ils pourront signer avec elles. 
    Voilà des années que Qatar et Arabie saoudite se livrent à un véritable concours de financement des groupes djihadistes partout dans le monde pour renforcer leurs influences respectives mais aussi encourager la propagation du salafisme dans le Dar al-Harb, Al-Qaïda, Aqmi, Ansar, Dine, Mujao, Frères musulmans, Hamas, Front Al-Nosra, Daesh… Chacun de ces groupes a reçu ou reçoit, de l’un ou de l’autre, voire des deux en même temps, des fonds considérables pour mener à bien leurs actions criminelles. Selon l’historien britannique Charles Allen, les autorités saoudiennes, tout en se présentant comme des « alliées fidèles » des Etats-Unis et de l’Occident, auraient ainsi dépensé à elles seules quelque 70 milliards de dollars depuis 1979 pour répandre le wahhabisme parmi les communautés musulmanes européennes.
    Soutien dans la formation d'une coalition arabe contre les chiites, financement et armement des pires islamo-terroristes en Irak, les Occidentaux, et notamment la France, sont aujourd'hui dans de beaux draps au Proche-Orient. On notera que sur le Yémen, la France s'est abstenu cette fois-ci de déclarations trop tonitruantes mais quelle marge de manœuvre dispose-t-elle vraiment ? 
    Mais il y a plus fondamental. Le Yémen a été depuis des années le terrain privilégié d'une guerre nouvelle, d'une guerre dite chirurgicale et hypermoderne, propre mais dévastatrice en particulier sur les civils, la « guerre des drones ». Le retrait américain, l'intervention pour ne pas dire l'invasion saoudienne marque aussi l'échec d'une stratégie de guerre moderne contre la terreur qui était depuis quelques années pourtant la marque de fabrique américaine, son ultime fierté. Finalement, le Yémen est peut-être une énième tragédie pour les Etats-Unis, celle de ne pas avoir su ou voulu confronter la réalité au virtuel, une tragédie bien plus grave qu'on ne saurait le dire. C'est l'échec de la guerre hypermoderne, la guerre des ingénieurs avec ses victoires spectaculaires qui, au bout du compte, n'existait peut-être que dans la tête de ceux qui la concevaient à Washington ou la mettaient en scène au cinéma !

    Michel Lhomme Metamag :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EuklkkuFVpBRmvGrAn.shtml

  • Russie : Et si la mort de Christophe de Margerie, PDG de Total, n’était pas un accident… (Màj vidéo)

    Addendum du 05/04/2015 : Le mari d’une hôtesse de l’air ne croit pas à l’accident

    Rencontre avec le mari d’une hôtesse de l’air qui a péri dans le crash de l’avion dans lequel se trouvait Christophe de Margerie, PDG de Total. Lui s’interroge, et pointe des zones d’ombres, alors qu’une enquête est actuellement en cours en France et en Russie.

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    Addendum du 24/10/2014 : Interpellations et démissions en Russie 
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  • Qu’est ce que la Révolution Conservatrice ?

    Les décès au début des années 2000 du germaniste français Louis Dupeux et de l’historien suisse Armin Mohler[1] nous donne l’occasion de revenir sur la « Révolution Conservatrice » allemande dont ils s’étaient faits les spécialistes et qui reste mal connue. Pourtant, Louis Dupeux anima à ce sujet durant une vingtaine d’années, au sein de l’université de Strasbourg, le Groupe d’étude de la « Révolution Conservatrice » allemande dont les travaux furent publiés dans la Revue d’Allemagne. Le précurseur de ces études fut Edmond Vermeil qui, en 1938, publia les Doctrinaires de la révolution allemande 1918-1938[2]. En France, la « Révolution Conservatrice » fut surtout étudiée, à partir de la fin des années 1960 par les milieux nationalistes-révolutionnaires[3] et puis dans les années 1980 par la Nouvelle Droite et, en particulier, par Alain de Benoist[4].
    En effet, les membres de celle-ci ont publié un grand nombre de monographies, articles, études, etc. sur ce sujet. La Nouvelle Droite découvre (ou redécouvre) à cette époque la « Révolution Conservatrice », qui deviendra l’une de ses références importantes. Cette filiation est d’ailleurs ouvertement revendiquée à travers le recours à Ernst Jünger, Oswald Spengler, Carl Schmitt.
    Les origines de la Révolution Conservatrice
    La « Révolution Conservatrice » est un courant de pensée, avant tout culturel, qui s’est développé en Allemagne après 1918 en opposition à la République de Weimar et qui se caractérisait par un refus de la démocratie et du parlementarisme. Leur Weltanschauung, leur « vision du monde », révolutionnaire-conservatrice se réclamait de l’idéalisme, du spiritualisme voire du vitalisme, et se proposait de reconstituer une société sur la base de communautés naturelles structurées et hiérarchisées, menées par une nouvelle aristocratie du mérite et de l’action.
    Les auteurs de ce courant de pensée ont médité sur les grandes questions qui agitaient leur temps : la technique, l’État, la ville, l’identité, la guerre, la crise religieuse, le marxisme et le libéralisme, la justice sociale, la question nationale et l’édification européenne, etc. Mouvement intellectuel, la Révolution Conservatrice renvoyait l’image d’une « droite » n’étant ni libérale, ni nazie et très modérément chrétienne. En effet, la Révolution Conservatrice fut aussi une expérience existentielle d’une grande richesse avec ses mouvements de jeunesse, ses organisations paysannes, ses “sociétés d’hommes” et ses cercles religieux.
    Les racines de la Révolution Conservatrice plongent dans le romantisme, en réaction contre le processus de « modernisation » déclenché par les Lumières et la révolution industrielle. Le romantisme politique qui en découle se caractérisait, sommairement, à la fin du XIXe siècle, par le refus du rationalisme, de l’industrialisation, de l’urbanisation, du libéralisme ainsi que des valeurs conservatrices traditionnelles, dont le christianisme, au profit d’une vision mythifiée d’une société organique.
    Leur Weltanschauung se fondait sur une vision pessimiste et cyclique de l’Histoire, influencé par la philosophie de Nietzsche. Elle se caractérisait aussi par un pessimisme culturel (le Kulturpessimismus). Le plus connu des précurseurs de ce pessimisme culturel fut Paul de Lagarde (Paul Anton Bötticher 1827-1891) qui contribua à « créer l’idéalisme de l’anti-modernité »[5]. Pour Lagarde, la modernité était le facteur de la décadence de l’Allemagne. Les idéaux de Paul de Lagarde furent vulgarisés par la revue Hammer publiée depuis 1902 par le vieux théoricien raciste Theodor Fritsch (1852-1933)[6], grand admirateur du premier[7].

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  • Doubler rapidement le nombre de mosquées en France

    C'est le message de Dalil Boubakeur prononcé samedi au Bourget à l'occasion du rassemblement annuel des musulmans de France afin de permettre aux "7 millions" de musulmans présents en France d'e disposer d'un lieu de culte :

    "Nous avons 2 200 mosquées. Il en faut le double d'ici deux ans (...) Il y a beaucoup de salles de prières, de mosquées inachevées, et il y a beaucoup de mosquées qui ne sont pas construites, je pense qu'il faut le double de mosquées"

    Le président de l'UOIF, Amar Lasfar, présent à ce rassemblement, a déclaré :

    "Il faut que le nombre de mosquées reflète le nombre de musulmans (...)Nous avons le droit de construire des mosquées, (le droit) que les maires ne s'y opposent pas. Il y a de moins en moins de maires qui s'opposent systématiquement à la construction de mosquées"

    De son côté, le FN a immédiatement réagi et marqué son opposition :

    " (...) Cette annonce, aux allures de provocation, apparaît comme particulièrement irresponsable. Qui est Monsieur Boubakeur pour faire une proposition aussi saugrenue et dangereuse ?

    En effet, comme ne cesse de le dénoncer le Front National, le plus grand flou plane aujourd’hui sur l’origine et le financement des projets de mosquées en France. L’aide financière apportée par certains Etats étrangers, tels que l’Arabie-Saoudite ou le Qatar, qui entretiennent des liens avec les pires mouvements djihadistes du monde, constitue une menace certaine pour la sécurité nationale.

    En outre, le développement particulièrement inquiétant des filières djihadistes en France, utilisant les mosquées comme points de recrutements, et la faiblesse des moyens de l’Etat pour les contrôler, obligent à repenser totalement les projets de nouvelles mosquées dans notre pays.

    Pour toutes ces raisons, et parce que l’explosion du communautarisme multiplie les zones de tension sur le territoire, le Front National rappelle sa proposition de gel de tous les projets de mosquées actuellement en cours, dans l’attente d’une enquête nationale sur leur financement.

    Il en va d’une question de sécurité nationale mais aussi de la survie de notre pacte républicain, que l’islamisme et le communautarisme menacent plus que jamais."

    Philippe Carhon http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • François Huguenin : « La droite doit devenir force de proposition »

    François Huguenin a publié A l’école de l’Action française (J-C. Lattès, 1998) et Le Conservatisme Impossible (La Table ronde,2006). Il répond à l’enquête sur la droite de Monde et vie.

    Monde et Vie : François Huguenin, pour vous, les notions de droite et de gauche ont-elles encore un sens ?

    François Huguenin : La différence entre la droite et la gauche s’est estompée pour deux raisons essentielles : d’une part, la gauche s’est massivement ralliée - c’est l’analyse de Michéa - à un libéralisme triomphant dans tous les domaines, économique, philosophique ou moral ; d’autre part, sur la question très importante de l’Europe et de la nation, le clivage passe à travers la droite et à travers la gauche. La différence subsiste pourtant, mais elle s’est déplacée, comme le montre les réformes sociétales, présentées par la gauche comme des avancées sociales, ce qui est typique de sa démarche. En effet, la gauche, en France, c’est le camp du « progrès » et de la révolution. Quand elle n’arrive plus à faire la révolution politique, elle s’emploie à réaliser la révolution sociale, et quand elle ne peut plus faire la révolution sociale, faute de moyens pour l’entreprendre, elle passe à la révolution sociale. Elle se situe ainsi dans une perspective de révolution permanente, que la droite cherche à freiner, sans bien y parvenir car elle adhère elle aussi au libéralisme des mœurs et répugne à se prononcer contre ces mesures sociétales. Néanmoins, le fait qu’un mouvement comme la Manif pour tous ait rassemblé un public globalement situé droite, manifestant contre un gouvernement de gauche, montre que le clivage perdure.

    En se cantonnant à un rôle de frein, la droite ne se condamne-t-elle pas à perdre? Cette stratégie évoque le tir à la corde : entre ceux qui cherchent à rester sur une position et ceux qui veulent les en faire bouger, ce sont les seconds qui gagnent.

    C’est le problème de la vie politique depuis la révolution, où le camp du « progrès » s’oppose toujours à celui pas toujours aisément définissable, du conservatisme ou de la réaction, qui se trouve en effet en position d’infériorité dialectique. En France, lors des débats télévisés, par exemple, l’intervenant de gauche part avec une cote de sympathie par rapport à l’intervenant de droite, qui a d’ailleurs souvent du mal à se présenter comme tel. Il n’en va pas de même dans les grandes démocraties comme l’Angleterre, l’Allemagne ou les Etats-Unis. Chez nous s’est développé un mythe du progrès, lié à notre histoire : c’est par la violence révolutionnaire que nous sommes entrés dans la modernité et la démocratie. C’est pourquoi la droite, pour parvenir à rétablir l’équilibre dans le jeu de tir à la corde politique que vous évoquiez, ne doit pas camper sur des positions strictement défensives, mais devenir force de proposition, en particulier sur le champs social que la gauche a aujourd’hui déserté. Il lui revient de s’en emparer en conjuguant un pragmatisme économique et un volontarisme social. Elle pourrait être porteuse d’un projet et de valeurs fortes sur l’éducation, l’école, la famille, en les présentant comme des avancées et pas seulement comme des mesures protectrices et défensives.

    Dans votre livre Le conservatisme impossible, vous expliquez l’impossibilité de résister au progressisme par le divorce entre la pensée libérale et la pensée réactionnaire. S’agit-il aussi d’une exception française ?

    Il me semble qu’en effet la France est le seul pays, parmi les grandes démocraties occidentales, dans lequel il n’existe pas à droite de force capable de faire pendant à la gauche et d’être source de propositions, comparable au républicains, aux conservateurs anglais ou à la CDU allemande. La Révolution française a représenté une telle violence qu’il a été ensuite très difficile de trouver un consensus entre les libéraux qui surfent sur la vague de la libération politique apportée par la Révolution - et à laquelle les autres pays sont parvenus moins brutalement - et es conservateurs ou réactionnaires. Les uns ont essayé de prendre ce qu’il y avait de bon dans cet immense mouvement en essayant de ne pas être emporté par la vague- mais ils n’étaient pas assez fort pour y résister ; les autres, ayant compris qu’ils ne résisteraient pas à la vague, ont tout refusé. Ils ne se sont pas fait emporter comme les premiers, mais se sont mis hors-jeu. L’histoire politique française est catastrophique, au sens propre du mot : on se demande s’il était possible de résister à l’onde de choc révolutionnaire. Peut-être arrivera-t-on à repenser une autre configuration des forces politiques en France le jour où cette onde choc aura fini de produire ses effets. A l’inverse de François Furet, que j’admire beaucoup, je ne pense pas que la Révolution française soit encore terminée, et les lois sociétales que la gauche élabore aujourd’hui le prouvent : il s’agit encore d’une illusion révolutionnaires.

    Selon vous, les notions de liberté et de bien commun se concilient-elles ou s’opposent-elles ?

    Le pape François a dit récemment que les libertés, politique, religieuse ou d’expression, sont obligations. On ne peut d’ailleurs parvenir que librement à la Vérité ultime, qui pour un chrétien est le Christ- et qui nous rend libres. La liberté est donc une valeur fondamentale de notre société, mais elle n’est pas le dernier mot de toute chose : comme le demandait Léo Strauss, « la liberté, pour quoi faire ? » Or, certains ont voulu l’absolutiser, en la coupant des autres valeurs fondamentales comme le bien, ou la vérité. Pour moi qui suis profondément chrétien, se pose la question de la conversion personnelle de chacun - au Christ, mais aussi à une éthique personnelle fondamentale, qui conduit à savoir pourquoi l’on fait de la politique, pourquoi l’on s’engage, à quoi l’on fait servir sa liberté. Ce sont les hommes qui font l’histoire et l’on attend qu’ils aient cette conscience du bien commun.

     

    propos recueillis par Eric Letty monde&vie février 2015

  • [Tribune] Y a-t-il un pilote dans l’avion ? Par Vincent Revel

    Depuis 2003, la France se félicite de posséder ses premiers établissements scolaires musulmans. Le lycée Averroès, à Lille, celui d’Al-Kindi, à Décines, ont été les pionniers en la matière. Aujourd’hui, grâce à l’appui de nombreux élus, il existe plus de 50 collèges, lycées ou projets en fin de réalisation de confession musulmane en France. Dans les années 2000, le recteur Alain Morvan, qui s’occupait du dossier du lycée Al-Kindi, perdit son poste à l’académie de Lyon pour avoir tenté d’empêcher l’ouverture de cet établissement. Il qualifiait « d’intégristes » les porteurs du projet. A cet instant, avec l’accord tacite de l’administration et de nos gouvernants, ces écoles islamiques réussirent à répondre avec clarté à l’interdiction du voile en milieu scolaire.

    Les radicaux musulmans possèdent la faculté de s’adapter et de contourner les obstacles sans aucune difficulté. Le malaise identitaire, qui touche les jeunes musulmans issus de l’immigration, permet aux islamistes de véhiculer aisément leur propagande. Un sondage Ipsos, commandé par le Figaro en 2003, révélait que 64% des Français musulmans de moins de 25 ans souhaitaient la défaite des troupes occidentales en Irak. Il y a déjà dix ans de ça, nos « jeunes » des cités préféraient, suite à la débâcle rapide des forces de Saddam Hussein, remplacées par des groupes islamistes, motivés par le combat contre l’Occident envahisseur, donner leur soutien à des terroristes en lien avec des mouvements déjà capables de décapiter des prisonniers devant des caméras, comme ce fut le cas pour le journaliste américain Daniel Pearl au Pakistan en 2002, mais aussi prêts à prendre en otages une population toute entière dans le seul but de tuer et détruire pour la gloire de Mahomet, plutôt que d’espérer l’essor d’une démocratie. Ce choix, exprimé librement, sans aucune influence, aurait dû nous alarmer, même si nous sommes nombreux à penser que l’intervention américaine en Irak ne fut pas la meilleure idée de la présidence Bush. Nous savons tous que la démocratie, malheureusement, ne s’exporte pas de cette façon. Cette réalité est d’autant plus valable pour un pays à majorité musulmane.

     

    Comment donc croire en la bonne volonté des dirigeants musulmans du CFCM (Conseil Français du Culte Musulman ), lorsque Lhaj Thami Breze, ancien président de l’UOIF et actuel dirigeant d’Al Waqf al islami, association permettant le financement « pour l’épanouissement de l’islam en France », déclare que « le Coran est notre constitution ». Pour le docteur en sciences Ghaleb Bencheikh, les cadres musulmans devraient faire preuve de plus de sérieux et dénonce que dans les cours de récréation les enfants qui ne suivent pas le jeûne du ramadan subissent l’opprobre des jeunes pratiquants, victimes « des zélateurs de bazar donnant dans la crétinisation des esprits. »

    Pour ne pas voir ces problèmes, nous sommes en droit de nous poser la question suivante, à savoir si nos hommes politiques sont assez compétents pour diriger la France en cette période délicate de notre Histoire ? Suffit-il de faire de la communication avec des pains au chocolat, comme nous l’avons vu avec Jean-François Copé, ou faut-il faire, pour une fois, preuve de courage, en nommant explicitement les risques que nous encourons ? Pouvons-nous compter sur le général Hollande, le soldat Valls et ses apparatchiks seulement préoccupés à chasser le Front National ? L’UMP, du soi-disant nouveau Sarkozy, est-elle mieux armée pour s’attaquer à ce problème ? Nous sommes de plus en plus nombreux à penser que non. Sans mauvais jeu de mot ayant un quelconque rapport avec la triste actualité, nous pouvons légitimement nous demander s’il y a encore un pilote dans l’avion France ? A la suite de Gérald Pichon, auteur de l’ouvrage Sale blanc !, je reconnais que « la tâche est immense, notre marge de manœuvre bien mince et les Européens en quasi-mort clinique. » Il est plus qu’urgent que nous sortions de cet état de « dormition » dans lequel nous sommes plongés. Comme le dit Dominique Venner, dans Le Cœur rebelle« les lieux de bonheur et de paix ne peuvent éclore et durer si ne se dresse en eux la détermination virile de les défendre. »

    Vincent Revel.

    http://fr.novopress.info/185223/tribune-y-t-il-pilote-lavion-vincent-revel/#more-185223

  • L'ombre des taliban


     
    A lire:
    Ahmed RASHID : L'ombre des taliban, Editions Autrement, Paris, 2001, 19,95 Euro, ISBN 2-7467-0173-1.

    Ahmed Rashid est un journaliste pakistanais, correspondant de la BBC et de CNN. Il n'empêche que son ouvrage nous révèle des aspects intéressants du phénomène taliban. D'abord, Rashid croque une histoire de ce mou­ve­ment dans l'Afghanistan en proie à des dissensions civiles graves, consécutives de l'évacuation du pays par les troupes soviétiques. 
    Cette histoire commence en 1994 et se termine à la suite de l'intervention américaine en oc­­­tobre 2001. Pour Rashid, le mouvement taliban est un défi à l'islam, car il interdit absolument toute forme de compromissions avec des idéologies musulmanes moins rigides ou, a fortiori, avec l'Occident. Mais ce mou­ve­­ment a été "dopé" à l'héroïne, sans le trafic de cette substance, jamais il n'aurait tenu le coup. Rashid nous ex­­plique d'un point de vue pakistanais quels sont les nouveaux éléments dans le "Grand Jeu", montre que l'af­fai­re des oléoducs trans-afghans a été déterminante dans l'évolution des rapports entre les Etats-Unis et les Ta­li­­bans. 
    Dans un chapitre 15, Ahmed Rashid analyse un conflit au sein de l'Islam, entre Chiites et Sunnites, soit en­­­tre deux puissances antagonistes, l'Iran et l'Arabie Saoudite, cette dernière, plus fondamentaliste et plus ri­go­­riste, étant un allié privilégié des Etats-Unis. L'intérêt de cet ouvrage est de montrer que drogues et pétrole sont les enjeux majeurs du conflit en cours, que les unes et l'autre vont servir à asseoir la puissance financière des Etats-Unis (comme les guerres de l'opium contre la Chine avaient permis de remplir les caisses de certaines ban­ques londoniennes au 19ième siècle) et leur donner la maîtrise du commerce des hydrocarbures, au dé­tri­ment des puissances énergétiquement faibles et pauvres, en dépit de leurs immenses potentialités industrielles et commerciales: l'Europe et le Japon.

    http://robertsteuckers.blogspot.fr/

  • Anelka, Naceri et JoeyStarr, nos chers hérauts du remplacement

    Pour ma part, je ne parlerais que de "remplacement", en écartant le "Grand" grandiloquent, et qui sent son plan préétabli.

    Que la France a de la chance ! Pensez donc… Qu’un penseur de la classe du Martiniquo-Algérois Nicolas Anelka prenne le temps de se confier sur les valeurs du vivre ensemble apprises à l’école des caïds, et sur l’islam qui illumine sa vie de petite frappe du football.

    Que Didier Morville, alias Joey Starr pour les intimes, le successeur d’Aimé Césaire, couronné par nos académies et adoré par son public d’illettrés, daigne descendre de son Olympe pour se rendre à la table du Président, et s’y torcher si bien que les dindes rassemblées en furent tout émoustillées.

    Que notre nouveau Marlon Brando, avec son regard bleu acier et ses airs de mauvais garçon – j’ai nommé Samy Naceri – vienne faire sa promo sur les plateaux télé, entre deux castings et deux castagnes, avec sa belle et puissante virilité venue du sud de la Méditerranée.

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  • La piste du corporatisme.

    Dans le cadre d'un prochain entretien sur le corporatisme organisé par le Cercle Henri Lagrange(du nom de ce jeune militant royaliste d'Action Française, devenu « le prince du Quartier Latin » avant d'aller mourir sur le front en 1915), je me suis plongé dans les archives de la presse royaliste « sociale » et dans la documentation, au-delà du petit monde monarchiste, sur ce qu'ont été les corporations et les idées corporatistes dans l'histoire, en France comme chez certains pays voisins : c'est à la fois passionnant et très instructif, même s'il reste encore beaucoup à étudier et à dire sur ces sujets-là, en fait peu connus du grand public mais aussi des militants monarchistes eux-mêmes.

     

    Pourquoi ce manque d'intérêt sur le corporatisme, alors même qu'il peut apparaître, mieux qu'une « troisième voie », comme une juste voie sociale, conciliant production de richesses et protection des producteurs, en particulier des ouvriers et des paysans mais aussi des chefs d'entreprise, harmonisant le souci environnemental avec la qualité du travail et de ses fruits matériels, et évitant les pièges d'un libéralisme sans frein et ceux d'un étatisme stérilisateur ? Bien sûr, il y a l'histoire propre de la France et le sentiment que les corporations appartiennent trop à l'Ancien Régime pour pouvoir fournir une réponse aux problèmes économiques et sociaux contemporains. Mais il y a aussi, comme le fait remarquer l'économiste Alain Cotta, cette fâcheuse récupération du terme par les régimes totalitaires en Italie comme en Allemagne : pourtant, ces corporatismes d’État n'ont rien à voir avec la nature même des corporations telles qu'elles existaient en France avant 1791 et du corporatisme tel que le prônait et le définissait La Tour du Pin, véritable théoricien du monarchisme social et corporatiste au XIXème siècle, monarchisme qu'il défendit jusqu'à sa mort en 1924 sans toujours être compris de ses lecteurs comme de ses contempteurs... Pourtant, il eut quelques héritiers : il se dit parfois que le général de Gaulle lui-même y trouva quelque inspiration, désireux de ne rien céder ni au capitalisme débridé (qu'il méprisait) ni au socialisme étatique, et que son idée de la Participation n'aurait pas déplu à La Tour du Pin, associant les salariés aux bénéfices de la production des biens et des richesses.

    Le Groupe d'Action Royaliste, héritier de La Tour du Pin et d'Albert de Mun.

     

     Il faut rappeler que, aujourd'hui, le terme de corporatisme est utilisé comme un repoussoir sur le plan social comme les termes de nationalisme, protectionnisme, et, dans une certaine mesure, de socialisme auquel la Gauche de gouvernement préfère la formule de social-démocratie, voire de social-libéralisme pour les plus « progressistes ». L'actuel ministre de l'économie, M. Macron, n'a pas hésité à pourfendre, en octobre dernier, « les trois maladies de la France » qui seraient, selon lui, « la défiance, la complexité et le corporatisme » : ce à quoi le dirigeant du syndicat Force Ouvrière, Jean-Claude Mailly, a répondu, après une évocation critique du fascisme italien (d'ailleurs fort réductrice, y compris sur le plan historique), que « Quand le gouvernement veut déréglementer on cite toujours le mot de corporatisme, comme on cite le populisme, ça fait partie de la com », ce qui n'est pas faux ! Le corporatisme est souvent employé comme un « élément de langage » par les libéraux pour dénoncer les résistances, dont toutes ne sont pas illégitimes, de certaines professions ou catégories socio-professionnelles, qu'il s'agisse des notaires, des chauffeurs de taxis ou des fonctionnaires. M. Macron, nouveau Le Chapelier, veut en finir avec tout ce qui constitue un obstacle au libre marché et à la « liberté du travail », celle qui, selon le mot célèbre, se définit en une formule simple : « le renard libre dans le poulailler libre »... Maurras, quant à lui, parlait de « liberté de mourir de faim », rappelant que la liberté du travail était d'abord et avant tout celle du détenteur de capitaux avant que d'être « imposée » aux travailleurs qui n'avaient guère les moyens de la refuser, n'ayant alors aucune (ou si peu...) de protection sociale réelle depuis le décret d'Allarde de mars et la loi Le Chapelier de juin 1791.

     

    Au moment où les Français se sentent désarmés, pour nombre d'entre eux, face à une « économie sauvage » et une mondialisation peu favorables aux droits des travailleurs et des producteurs de base, repenser le nécessaire équilibre entre les libertés économiques et les droits légitimes du monde du travail s'avère indispensable. En passer par un « corporatisme associatif » tel que le souhaitait La Tour du Pin (mais aussi Schumpeter au sortir de la guerre) ne serait sans doute ni scandaleux ni inutile, n'en déplaise à MM. Macron, Attali et autres « libéralistes » sans scrupules...

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