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  • Un succès en trompe l'œil de la CGT

    Ce 9 avril la CGT organisait une journée théoriquement intersyndicale de grèves et de manifestations "contre l'austérité".

    Il est loin le temps où la CGT cherchait, ou feignait de chercher, à se rapprocher de la CFDT. Ni celle-ci, ni les trois autres syndicats réformistes, la CFTC, la CFE-CGC, et l'UNSA ne s'associent plus aux soi-disant démarches "unitaires" lancées par les cégétistes.

    Il ne semble donc pas inutile de considérer les alliés avec lesquels Martinez entend conduire la lutte politico-syndicale de son mouvement : aux côtés de la CGT, étroitement liée au parti communiste on trouve naturellement la FSU, scission communiste devenue majoritaire il y a 20 ans dans l'Éducation nationale, mais on trouve aussi le mouvement clairement gauchiste "Solidaires". Cette union interprofessionnelle revendique quelque 90 000 adhérents. Elle "entend mettre en œuvre un syndicalisme de contre-pouvoir qui lie défense quotidienne des salariés et transformation de la société. Un syndicalisme de lutte pour la construction de réels rapports de forces pour contrer les politiques libérales."

    Il convient d'évoquer dès lors la position de Force Ouvrière qui confirme de plus en plus, sous la direction de Jean-Claude Mailly, son virage trotskiste-lambertiste, plus discret à l'époque Blondel. Certes FO continue de recruter des militants qui critiquent encore, ou affectent de rejeter les liens de leur centrale d'origine avec le PCF. La scission de 1947 demeure l'acte fondateur de ce qui n'est plus qu'une bureaucratie. Mais l'objectif de "réunification du mouvement ouvrier", c'est-à-dire, en clair, de réconciliation des ex-trotskistes avec les ex-staliniens, reste sous-jacent à tous les actes de cette direction, en décalage total, faut-il le souligner, avec les vrais problèmes actuels de la France en général et des salariés français en particulier. Comment s'étonner dans de telles conditions, si le mot d'ordre de grève interprofessionnelle lancé par Mailly en février au congrès de Tours de sa centrale, n'a reçu aucun écho.

    La ligne de mobilisation définie par le nouveau chef cégétiste (1)⇓"contre l'austérité, pour les salaires, les services publics, l'emploi, la protection sociale" se révèle au bout du compte purement politique. Les références syndicalistes ne figurent que pour la forme. "Le mot d'ordre, a-t-il déclaré à l'AFP, c'est : contre l'austérité et pour des politiques alternatives à celle du gouvernement et du Medef, revalorisation des salaires, réduction du temps de travail, tout ce qui fait en sorte qu'on puisse développer l'emploi."

    Dès lors on ne s'étonnera pas non plus si, pour impressionner les foules et redonner le moral à des troupes sérieusement troublées par l'affaire Le Paon, Martinez a tout misé sur le rassemblement parisien, affrétant plus de 250 cars afin de faire converger vers la capitale 18 000 permanents et militants, soit probablement le tiers des manifestants, le reste étant alimenté, en grande partie, par les fonctionnaires et autres employés municipaux. Le secteur privé restait comme toujours infinitésimal, en dépit de l'affirmation, non démontrée, selon laquelle les personnels de "800 entreprises privées et publiques" participaient au défilé. Les calicots et les drapeaux rouges démontraient l'écrasante domination des cégétistes dans le cortège.

    Martinez revendique sans hésiter 120 000 manifestants, la réalité étant plus proche de la moitié. Il parle ainsi d'un "succès retentissant" et prépare ce qu'il appelle un "1er mai unitaire", ayant en vue la consolidation de sa direction qui devrait intervenir en avril 2016, dans le cadre du prochain congrès cégétiste qui se tiendra à Marseille.

    Contrepartie de la démonstration parisienne CGT les rassemblements en région se comptent en recul par rapport à la journée équivalente de 2014, déjà organisée conjointement avec FO, la FSU et Solidaires, passant de 140 le 18 mars 2014 à 86 ce 9 avril.

    Selon la police 7 000 personnes défilaient à Marseille, 4 000 à Toulouse, 4 700 à Bordeaux, 4 200 à Lyon.

    Quand la direction de la CGT parle de 300 000 manifestants dans toute la France elle se moque donc du monde.

    L'audience du mot d'ordre grève lancé pour la même journée est demeurée strictement marginale. Elle s'est limitée à des corporations significatives, enseignants, contrôleurs aériens, Radio France, la Tour Eiffel et le musée du Louvre. Aucun préavis n'ayant été déposé à la RATP et à la SNCF, les transports en commun n'ont pas été perturbés. A La Poste, on a compté moins de 7 % de grévistes.

    Tout cela manifestait surtout une préoccupation politique. Il s'agit pour le PCF de fédérer ce qu'on appelle encore "la gauche de la gauche". On passe aux choses sérieuses, le dernier bastion du Val-de-Marne ayant été préservé, après le 29 mars, grâce au vote, le 2 avril, de l'intégralité des conseillers socialistes. (2)⇓

    Le but du jeu pour l'appareil stalinien consiste à montrer à ses sympathisants qu'il se désolidarise totalement de la politique gouvernementale.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1.  cf. à son sujet la Chronique des événements courants de l'Institut d'Histoire sociale du 4 février "Le stalinien Martinez à la tête de la CGT" 
    2.  cf. "PCF Val-de-Marne : qui trompe qui ?".

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  • Entente Boubakeur-Frères musulmans : le nouveau visage de « l’islam de France » ?

    Après-Charlie nous réserve décidément bien des surprises, et l'offensive politique n'est pas là où on aurait pu le croire ou l'espérer.

    Samedi dernier, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman, a estimé que les 2.200 mosquées que compterait actuellement notre pays n’étaient pas suffisantes pour les 7 millions de musulmans résidant en France. Il a ainsi réclamé le doublement du nombre de mosquées dans les deux années à venir ! C’est en tant qu’invité d’honneur de la Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF), organisée au Bourget par l’Union des organisations islamiques de France dont chacun connaît, ou devrait connaître, les liens directs avec les Frères musulmans islamistes, que Dalil Boubakeur s’exprimait.

    En 32 éditions, le recteur de la Grande Mosquée de Paris ne s’était rendu qu’à trois reprises à cette rencontre. Et sa présence, cette année, ne doit rien au hasard : depuis plusieurs mois, alors que leurs relations ont longtemps été tumultueuses, une entente s’est nouée entre l’UOIF et la Grande Mosquée de Paris. Les deux courant sont confrontés à la fois à la volonté gouvernementale de rénover la représentation des musulmans en France (chacun cherchant à maintenir sa position au sein du CFCM, obtenue lors de sa création par Nicolas Sarkozy) et à la mainmise grandissante du courant salafiste sur les jeunes musulmans.

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  • Elus parisiens logés en HLM : après le PS, l'UMP

    Après la révélation du Point sur 9 membres, anciens et actuels, du cabinet du maire PS du 13ème arrondissement de Paris logés dans le parc social, c'est au tour du Parisien de révéler des cas similaires concernant des élus UMP dans le 15ème :

    "Selon nos informations, neuf élus du XVe — des conseillers d’arrondissement, des conseillers de Paris mais aussi des adjoints du maire d’arrondissement — sont logés dans le parc social (...) Selon un militant UMP, « dans le XVe arrondissement, il y a un système de copinage qui perdure depuis Galy-Dejean (NDLR : ancien maire RPR de 1983 à 2008, dont Philippe Goujon a été le premier adjoint avant de lui succéder) (...)

    Le top au top ! Gérard Gayet, l’adjoint (UMP) au commerce du maire du XVe arrondissement, bénéficie d’un penthouse (appartement en toit-terrasse) de 110 m2, rue de la Fédération (XVe), avec terrasse de 70 m2. C’est dans ce même immeuble (...) que vivait Frigide Barjot avant de s’en faire expulser. L’ex-égérie de la Manif pour tous, non sans humour, le qualifiait d’« immeuble plutôt UMP » (...)

    On pourrait ranger dans la catégorie croquignolesque le cas Jean-Raymond Delmas. L’adjoint (UMP) du XVe chargé du tourisme, membre de la commission locale d’attribution des HLM, est locataire… de Paris Habitat, un des bailleurs sociaux de la Ville. Mais, à sa décharge, il était déjà dans les murs quand l’office a racheté son immeuble. Il paye un loyer 6 500 € pour 250 m2. Le bail comprend un appartement, mais aussi un local commercial abritant un restaurant, le Toucan et une salle en sous-sol. Pour l’anecdote, le restaurant, très prisé par l’UMP, dont le siège est presque en face, a été surnommé « la cantine du parti »."

    Philippe Carhon

  • Désintégrations, histoire d’un échec français

    Ancien éducateur sportif en banlieue, reporter de guerre et spécialiste des questions sociales et politiques, Jean-Paul Ney revient 20 ans après sur ses premiers pas d’éducateur, quand l’intégration paraissait agir, quand la diversité n’était pas imposée et fonctionnait d’elle-même.

    En 2005 les “jeunes” des banlieues y mettaient le feu, en 2015 leurs petits frères partent faire le djihad ou attaquent la France.

    A travers des dizaines de rencontres, à travers des archives et une enquête socio-politique, Jean-Paul Ney montre l’échec de l’intégration en France.

    Jean-Paul Ney a également lancé un appel pour aider au “financement participatif” de ce documentaire.

    Si vous voulez SOUTENIR un documentaire indépendant c'est le moment ! NOUS AVONS BESOIN DE VOUS !#désintégrationshttp://t.co/LWaINRLqbj

    — Jean-Paul Ney (@jpney)6 Avril 2015

    http://fr.novopress.info/

  • "L'esprit du 11 janvier", feu de paille à géométrie variable, est mort à Garissa

    A lire dans le Nouvel Obs (photo : première liste des victimes) : 

    "C’est un mot d’ordre comme il en naît chaque jour des milliers sur les réseaux sociaux : #147notjustanumber. Dix-huit caractères en forme de bilan pour dénoncer la barbarie qui vient de frapper le Kenya. Dix-huit caractères pour rappeler que, au-delà du nombre, il y avait des vies, celles de jeunes hommes et de jeunes femmes. Dix-huit caractères, enfin, pour s’étonner de la faible mobilisation, pour ne pas dire la relative indifférence, avec laquelle cette tragédie a été commentée dans les chancelleries comme dans les médias.

    Lancé au lendemain du massacre qui a frappé les étudiants de l’université de Garissa la semaine dernière, ce mot d’ordre nous interpelle autant qu’il nous ébranle. Le monde aurait-il à ce point manqué de compassion et de solidarité ? Serions-nous coupables d’indignation sélective ? D’une émotion à géométrie variable en fonction des kilomètres qui nous séparent du massacre ou, pire, de la nationalité des victimes ?

    Ce jour-là, sur le campus de l’université de Garissa, les terroristes sont arrivés à l’aube. Ils ont encerclé les dortoirs, réveillé les étudiants à coups de crosses et de cris, avant de procéder à un tri aussi méthodique que macabre. D’un côté les musulmans, de l’autre les chrétiens. Aux premiers la vie sauve, aux seconds une balle. Et pour toute une population, le choc et l’effroi (...)

    Les valeurs que ces terroristes ont prises pour cible sont universelles. Au-delà des considérations géopolitiques locales, c’est donc un avertissement à la planète tout entière qu’ont voulu lancer les shebabs sur le campus de Garissa. Et pourtant. Il n’y a pas eu de marche ni de veillée spectaculaires pour célébrer la mémoire des victimes. Les télévisions et les sites d’information, toujours prompts à lancer des éditions spéciales, ont tardé à réagir, c’est vrai. Quant aux réactions officielles, elles ont été aussi formelles que lapidaires. Qu’il paraît loin, l’incroyable sursaut des opinions occidentales qui avait suivi les attentats de "Charlie Hebdo". On savait l’esprit du 11 janvier fragile. Il s’est évanoui en deux mois. Oubliant derrière le nombre, les ombres de Garissa".

    Lahire

  • Gollnisch répond aux questions de Jean-Jacques Bourdin

    Interrogé par téléphone Bruno Gollnisch a délivré ce jeudi matin  ses quatre vérités à Jean-jacques Bourdin… en toute sérénité.

     

     

    Audio Player

     

  • Des prêtres déportés à Dachau

    Une émission de Franck Ferrand sur Europe 1 à écouter sur une vérité bien souvent tue.

     

    "Franck Ferrand nous propose aujourd’hui d’aborder la question des déportés sous l’angle des prêtres du camp de Dachau. Guillaume Zeller, auteur de La baraque des prêtres (Tallandier) est son invité.
    Dans son récit, Franck Ferrand nous invite à nous plonger dans la vie quotidienne des prisonniers et déportés du premier camp de concentration mis en place par le régime nazi".

    Lahire  http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html

  • Sortie du nouveau livre de Roger Holeindre (et dédicace)

    Roger Holeindre, vieux militant national, ancien combattant des dernières guerres, ancien grand reporter, signe un nouveau livre.

    Il y passe « en revue, avec pertinence et lucidité, tous les aspects malheureux de la vie politique française depuis quatre-vingt ans. »

    600 p., Editions d’Heligoland, 25 €. Disponible ici.

    On pourra se le faire dédicacer et discuter avec l’auteur à Paris :

    dedicaceholeindre

    http://www.contre-info.com/

  • Comment le "ni droite ni gauche" nuit au FN

    Les résultats du 2nd tour des départementales sont venus doucher les espoirs des militants FN, qui croyaient encore que l'UMP était exsangue, prête à exploser. Certes, le FN compte 62 élus, un record, mais l'espoir entretenu depuis 2012 de voir l'UMP se diviser s'efface. Il faut dire qu'à l'UMP ce qui rassemble (le financement électoral, les places d'élus...) est plus fort que ce qui divise (les idées).

    Et la grande majorité des électeurs de droite, pourtant proches de bon nombre d'idées défendues par le FN (sur l'Europe, l'immigration, la sécurité...), a préféré continuer à voter pour le parti de Sarkozy. Pourquoi ? Simple frilosité due à la diabolisation du FN ? Auquel cas, il faut comprendre la polémique actuelle autour de Jean-Marie Le Pen comme une aubaine pour terminer la dédiabolisation du parti.

    Au FN, où le débat d'idées est quasiment interdit (et c'est désormais Jean-Marie Le Pen qui en fait les frais), l'heure n'est toujours pas à la remise en question. La politique du ni-ni, tant moquée à l'égard de Sarkozy, profite plus à l'UMP que le ni-ni, ni droite ni gauche, du FN.

    Dans Valeurs Actuelles, Julien Rochedy, ancien patron du FNJ, a pourtant décidé de briser le consensus obligatoire du FN en signant une tribune, dans laquelle il écrit :

    "[...] Le constat est sans appel : en l’état, le FN n’a finalement pas beaucoup “mordu” sur l’électorat UMP, ou du moins pas autant qu’on aurait pu l’attendre. L’UMP, par conséquent et miraculeusement, reste en vie.

    Comment l’expliquer ? Ce que les observateurs n’attendaient pas,c’est que le FN dédaigne à ce point d’envoyer ne serait-ce que des “signaux” à cet électorat. Fort de son programme antimondialiste cohérent à défaut d’être parfaitement audible, le FN a dogmatisé ses positions en comptant sur une recomposition radicale des desiderata électoraux. Il a tout misé sur le clivage patriote-mondialiste en sous-estimant la constante droite-gauche du pays. Qu’importe qu’il ait raison ou non dans le fond, car en politique — et je tiens cette maxime de Marine Le Pen elle-même — « n’existe que ce qui paraît exister ». Lorsqu’on fait si peu de clins d’oeil à un électorat, il n’est pas étonnant qu’il ne s’amourache pas.

    Or, cette absence de messages est patente : en économie d’abord, domaine dans lequel le FN s’est évertué à prodiguer un discours macro économique (euro, protectionnisme, État stratège) de manière quasi exclusive, là où, justement, l’électorat dit petit-bourgeois (artisans, commerçants, entrepreneurs, etc.) ne comprend bien souvent qu’un discours microéconomique (fiscalité, économies, droit du travail, etc.), celui-ci touchant précisément à la vie de tous les jours. Pour un mouvement qui se gargarise d’être celui « de la vie des Français », proche de la « réalité », c’est assez étonnant. Alors certes, la macro détermine la micro (du cadre économique général dépend le fonctionnement des entreprises), mais tout de même : l’absence de toute communication sur le sujet, pour ne privilégier que les grandes solutions “macromiraculeuses”, limite sérieusement les percées du FN dans la sociologie du monde du travail indépendant.

    De même, en parlant toujours de « l’État stratège », tout en se gardant bien d’expliquer que celui-ci serait l’inverse de l’État socialiste, bureaucratique et omnipotent, le FN a prêté le flanc à l’accusation d’être, au moins économiquement, d’extrême gauche. [...]"

     

    Michel Janva