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  • A Moscou, Kirchner scelle son rapprochement avec Poutine par des accords dans l’énergie

    La présidente argentine, Cristina Kirchner (photo à Fête de la Patrie), a signé jeudi à Moscou une série d’accords ouvrant la voie à la participation d’entreprises russes à des projets dans le nucléaire, l’hydroélectricité et le gaz en Argentine, au moment où la Russie, en froid avec l’Occident, cherche à renforcer ses liens avec d’autres états non‑alignés.

    La Russie tente de se rapprocher de l’Amérique latine et d’y augmenter son influence depuis qu’elle a mis en place un embargo sur la majorité des produits alimentaires provenant de l’Union européenne et des Etats‑Unis, qui avaient adopté une série de sanctions contre Moscou en raison de la crise ukrainienne.

    Cristina Kirchner, qui se bat de son côté contre la justice des Etats‑Unis dans son litige l’opposant à deux fonds spéculatifs, affiche une proximité de vues avec Moscou.

    Arrivée à Moscou mardi, elle a souligné mercredi la force des liens entre l’Argentine et la Russie, qui entretiennent des relations diplomatiques depuis 130 ans.

    « Nous sommes deux pays qui, au-delà d’une longue histoire d’amitié, ont des économies complémentaires », a‑t‑elle déclaré, lors d’une rencontre avec des hommes d’affaires russes et argentins.

    http://fr.novopress.info/

  • BIG BROTHER ET RÉSISTANCE

    Gustave THIBON disait : « C’est la vie même qui est en question et l’homme artificiel que nous prépare une civilisation de plus en plus minéralisée court le risque de traîner en lui un fantôme d’âme, insensible aux voix profondes de la nature comme aux appels de l’éternité et aussi incapable de vivre d’une vraie vie que de mourir d’une vraie mort ».

    Nous savons que se développe des maladies dégénératives liés à l’alimentation : obésité, cholestérols, diabète, comme celles nommées hypocritement « environnementales » ? Selon le professeur Pierre Marie Martin, l’alimentation pourrait accélérer ou ralentir un cancer sur deux ! De nombreuses études tendent à prouver que l’utilisation élevée de calmants, dont nous sommes le 4e consommateur mondial, rend les français drogués. L’accoutumance et l’habitude, voir le phénomène de mode, dans la prise régulière de certains traitements finit par transformer petit à petit, la population en un monde de « zombies ».

     

    C’est pourtant un problème de première importance pour un Etat responsable, mais qu’importe la santé publique pour la ripoublique ? Comme il lui importe peu, le taux de suicide des jeunes, des agriculteurs, des commerçantes et autres professions, le mal vivre de nos concitoyens n’intéresse pas ceux qui nous gouvernent, dirigés par les hommes d’affaire du mondialisme. Quant à l’élevage intensif, celui-ci est aujourd’hui traité aux antibiotiques à grosse doses. Rappelez-vous la « vache folle », la viande cuite en dessous de la température pour plus de bénéfices mais n’éliminant plus suffisamment les bactéries. De nombreuses exploitations animales sont à la limite du tolérable. L’entassement dans des hangars, la promiscuité, l’hygiène, voir la décence, bref de véritables camps d’extermination. Les animaux sont traités comme jamais nous n’aurions accepté que soit traité un être humain. Les conditions d’élevage doivent être revues et les animaux ont droit à un minimum de respect dans un développement de vie naturel, c’est une question d’éthique. Gilles Lartigot dans une interview sur le site Reiki déclare :  » Il faut savoir que la viande d’aujourd’hui est toxique car nos animaux sont nourris à base de grains et non de fourrage comme par le passé. Par ce fait, la viande contient des omégas 6 qui créés des inflammations et qui rendent notre corps acide. De plus les animaux reçoivent des quantités massives d’antibiotiques ce qui fait que nous résistons aux traitements antibiotiques. Ces médicaments les font grossir plus vite et les protège des conditions concentrationnaires dans lesquels ils grandissent… Il faut acheter local, si possible directement aux paysans. Que notre argent récompense leur dur labeur et non les actionnaires des supermarchés. »

    Inutile de sortir des grandes écoles pour savoir que ces produits se retrouvent dans nos assiettes et qu’ils sont ingérés pour être après retrouvés dans nos organismes. L’ingestion de ces viandes contenant de tels traitements rend les bactéries résistantes pour les patients humains obligeant ainsi la recherche médicale à de nouveaux médicaments plus puissants jusqu’à ce que l’organisme humain ne puisse plus supporter de telle chimie. Celles-ci rejetée dans l’environnement avec les excréments se retrouvent dans l’eau dans un cycle infernal. Comme je l’avais écrit pour les déchets nucléaires et la radioactivité retrouvé jusque dans le pôle Nord et dont nous connaissons la nuisance, nous retrouvons dans l’environnement des métaux lourds, des déchets chimiques et hydrocarbures, sans compter les autres déchets humains…

    Comment ne pas imaginer que nous ne puissions subir les conséquences de déchets comme le plomb ou le mercure alors qu’il est prouvé que nous retrouvons 90% des antibiotiques dans notre eau domestique ! Nous savons la grande force de la nature pour supporter et recycler naturellement bon nombre de nos extravagances mais jusqu’à quel point ? Même si la dose absorbée reste infime, peut-on réellement mesurer les dégâts biologiques pour l’avenir sur le plan environnemental dans le risque d’un enchaînement catastrophique de l’écosystème lorsqu’un composant de la chaîne alimentaire est irrémédiablement détruit. Il y aura obligatoirement un point de non-retour. Fautil attendre cette limite ? Évitons de déshériter l’avenir. La société de consommation produit des tonnes de déchets qui se retrouvent dans les mers, les forêts, les lacs. Dans les polluants que l’homme laisse dans la nature, il en est un qui petit à petit atteint la virilité et la fertilité même de l’homme. L’industrie pétrochimique est la grande responsable de ce drame par sa pollution oestrogénique. Les rejets polluants sont tels que nous arriverons forcément dans une phase de non-retour que nous préférons ignorer pour ne pas y penser…

    On a détecté plus de 200 polluants à dose toxique dans le cordon ombilical des nouveau-nés aux Etats-Unis !! Ce n’est pas tout malheureusement. Outre le nucléaire dont nous connaissons les nuisances, des problèmes terribles pointent à l’horizon sur les dangers liés à la consommation de l’eau contenant des résidus de pilules abortives. La présence d’hormones artificielles modifient la vie animale, on observe une forte dévirilisation, une augmentation des cancers, des androgynes chez les poissons, le même constat est fait sur les ours et d’autres avec des malformations sexuelles, mais dira-t-on, on ne savait pas ! Je vous laisse imaginer les conséquences chez l’homme et la femme enceinte dans le cycle biologique sur plusieurs générations. Selon les scientifiques : féminisation masculine et stérilisation, désordres neurologiques et défauts dans le développement du cerveau de l’enfant, dégénérescence et cancers. Sachant qu’au cours des cinquante dernières années, 80 000 produits chimiques ont été introduits dans l’environnement. La survie de l’humanité exige d’interdire toute forme de pollution qui peut atteindre l’homme et détruire son environnement afin de préserver l’écosystème pour les générations futures. Comme le dit Gilles Lartigot : « le boycott est notre arme car ceux qui nous empoissonnent veulent une seule chose, notre argent !… Il faut se diriger vers des aliments non transformés, non pollués par des produits chimiques, essentiellement des végétaux, éviter les produits industriels, les sodas, les sucreries ». Il faut aussi soumettre les différentes activités de l’homme à des contrôles sur des pollutions dramatiques éventuelles en évaluant tout risque sanitaire. Il faut améliorer le traitement des eaux, arrêter la production des produits nocifs, médicaux, chimiques et industriels visant à la destruction de l’homme et de son environnement… Notre sol, parcelle, terroirs et coteaux est riche, comme un immense jardin, travaillé et retravaillé avec la sueur et le sang des générations qui nous ont précédés. Nous devons renouer avec cette amitié sociale, comme disait Aristote, cette solidarité communautaire perdue, que nous avons remplacée par le « cadi » des supermarchés anonyme, bref par le matérialisme ! Le biologiste Konrad Lorenz disait : « La mode est la méthode la plus irrésistible et la plus efficace de manipuler de grandes collectivités humaines » Il nous faut retrouver ce qui fut oublié, ce qui fut dénoué. Ce chemin perdu de l’humanisme dont le matérialisme nous a détourné bref réenraciner l’homme dans ses communauté et son environnement…

    Ecoutons encore Gilles Lartigot : « …Nous avons découvert la puissance des lobbies de l’agro-alimentaire qui influencent les décisions que prennent les agences gouvernementales de santé publiques, les décisions que prennent nos hommes politiques au niveau national mais aussi au niveau local. Ces personnes ne sont pas là pour protéger notre santé mais l’intérêt des industriels. Nous sommes face à une intoxication à très grande échelle de nos enfants dès leur plus jeune âge par les perturbateurs endocriniens, la nourriture industrielle, les additifs alimentaires dans les produits transformés par les industriels. Nous sommes arrivés à un point critique que l’on se doit de dénoncer pour préserver le futur de nos enfants. Nous vivons dans un monde toxique, on nous ment, on nous manipule par la propagande des médias, on nous diverti pour mieux nous rendre esclave d’une société qui dégénère. Je veux dénoncer la matrice que l’on nous impose, je veux délivrer mon message pour éveiller des consciences car il n’est pas trop tard. La solution est en nous.Par nos choix quotidiens car nous avons le choix de notre alimentation… acte politique fort, c’est une forme de résistance contre ces structures de pouvoir hégémoniques… »

    L’autonomie des corps reconstitués, comme le domaine professionnel par exemple recréerait une dynamique économique qui manque tant à notre univers contemporain, bref faire comme le suggérait La Tour du Pin, les « Etats Généraux » du monde du travail, familial et provincial… La solution reste dans la recherche d’un équilibre perdu, d’un élan qu’une volonté révolutionnaire a détourné de son but original, parce que celle-ci avait promis le bonheur et finalement l’entraîne dans l’abime. Les vainqueurs du bouleversement historique sur l’Ancien Régime ne furent pas une émanation populaire mais des arrivistes financiers qui confisquèrent le pouvoir et le détiennent abusivement encore aujourd’hui. Il est temps de remettre un humanisme à la tête de nos destinée dont la pureté reste écologiquement le lys, Marcel Jullian disait symboliquement que nous ne sommes pas l’aile gauche, ni l’aile droite mais sommes l’oiseau ! Libérons-nous

    Regardons ces dernières images du film « Terrain miné », réalisé en 1994 et malheureusement toujours d’actualité…

    Frédéric Winkler

    http://www.actionroyaliste.com/

  • Djihadisme: une autre interpellation inquiétante à Marseille – Réseaux islamistes

    Alors que des éléments de plus en plus évidents montrent que le terroriste islamique, Sid Ahmed Gham, assassin d’Aurélie Châtelain,  était loin d’être un loup solitaire, la BAC de Marseille semble avoir mis la main sur un autre terroriste islamique à Marseille.

    Selon La Provence qui révèle l’affaire,

    « Samy A., 30 ans, a été interpellé ce mardi vers 4 heures du matin sur l’avenue Mendès-France dans le 8e arrondissement de Marseille. Les fonctionnaires de la Bac ont procédé à son contrôle alors qu’il retirait de l’argent, une capuche sur la tête et des lunettes de soleil sur le nez. Rapidement, les policiers ont constaté que cet homme était recherché dans le cadre d’une enquête pour vols et usages de cartes bleues. En perquisition, l’affaire a pris une tout autre tournure quand les enquêteurs ont découvert une trentaine de cartes bleues, une vingtaine de téléphones portables mais aussi et surtout des ordinateurs ainsi que des ouvrages et documents relatifs au djihad et même au financement de potentiels départs en Syrie. » (Source)

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  • Face aux massacres anti‑chrétiens de l’Etat islamique, la France ne réagit toujours pas

    Cette semaine, l’organisation islamiste a diffusé une nouvelle vidéo de propagande. On y montre d’abord la vie de dhimmi, c’est‑à‑dire de chrétiens vivants dans un pays islamique jouissant d’une très relative liberté en l’échange d’une taxe annuelle. La vidéo s’achève sur des images d’une dizaine de chrétiens éthiopiens abattus par balles, tandis que 16 autres ont été égorgés, dans une mise en scène similaire à celle des coptes ayant subi le même sort en février dernier. A la fin, l’un des bourreaux, tenant à la main un couteau encore ensanglanté, s’adresse aux chrétiens du monde entier en déclarant « L’Etat islamique va s’étendre par la permission d’Allah, et celui qui refuse, il n’aura que le tranchant de l’épée ». Les chrétiens de Libye n’en finissent plus de payer le prix de l’intervention désastreuse de Nicolas Sarkozy…

    …Et leur sort n’est guère plus enviable en Syrie et en Irak

    Ils continuent d’être persécutés par les islamistes, à qui la France a fourni des armes, comme l’a rappelé cette semaine le président Bachar al‑Assad dans un entretien pour France 2. On se demande si la France finira par se souvenir de ses racines chrétiennes, et s’engager vraiment pour venir en aide aux chrétiens d’Orient comme elle l’a toujours fait par le passé. Cela pourrait lui redonner de la crédibilité sur le plan international, qu’elle semble avoir bien perdu actuellement, à force de suivre servilement le grand frère américain, du moins aux dires de Bachar al‑Assad et Vladimir Poutine.

    http://fr.novopress.info/

  • Francis Cabrel n’est pas un artiste limité comme il y en a

    Peut-être a-t-il inventé le désengagement militant...

    Francis Cabrel ne laisse pas indifférent.

    Sa personnalité, ce qu’il chante et ce qu’il dit permettent à tous ceux que la variété noble intéresse d’éprouver du plaisir ou de l’intérêt. Il prend des positions qui suscitent le débat, appellent la contradiction ou l’adhésion, notamment sur des faits de société.

    Ce n’est pas un artiste limité comme il y en a. C’est moins leur faute que celle des médias qui s’obstinent à les faire penser et s’exprimer quand leurs chansons nous suffiraient. Dans ce milieu, les Goldman, Julien Clerc ou Maxime Le Forestier ne pullulent pas.

    Le 27 avril sortira un nouvel album de Francis Cabrel : In extremis.

    À cette occasion, il s’est livré de manière assez libre pour l’être pudique et réservé que généralement il est. Comme chez beaucoup de créateurs, au petit ou au grand pied, les confidences sont plus dans les œuvres que dans la vie (Journal du Dimanche).

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  • Sarkozy demande aux Français "un effort" pour renoncer à des libertés

    "Je crois qu'il faut accepter cette idée simple que dans la période de véritable guerre vis à vis d'un certain nombre d'individus prêts à tout contre notre société et notre civilisation, il faut accepter que la sécurité prime sur un certains nombre d'autres règles" (comprendre libertés), a indiqué l'ancien chef de l'Etat en s'exprimant sur le projet de loi Renseignement, après l'annonce très appuyée de l'arrestation d'un jeune homme qui aurait projeté de commettre des attentats contre une ou deux églises en France. 

    "Il ne s'agit pas de renoncer à nos libertés", a-t-il ajouté alors que c'est précisément ce que demandent certains cadres de l'UMP. "Mais il y a un effort à faire. Chacun peut bien le comprendre". Un effort pour quoi, si ce n'est précisément pour renoncer à des libertés telle que la vie privée ? 

    "Fermeté, vigilance, mobilisation de tous les instants, tout doit être fait pour assurer la sécurité des Français. Chaque fois que le gouvernement ira dans ce sens, nous le soutiendrons". 

    Source

    http://www.oragesdacier.info/

     

  • Katyn le poids historique du mensonge et du crime

    Le film de Wajda évoqué hier (1) s'inscrit dans un certain contexte mémoriel et politique. Comme le déclare le cinéaste lui-même (2) "il ne pouvait être réalisé plus tôt, tant que la 'Pologne populaire' existait". Sous cette appellation, mensongère mais essentielle, à laquelle j'ajoute les guillemets et les italiques qui s'imposent, on a désigné pendant un demi-siècle le régime dictatorial communiste imposé par le [faux]-frère de l'Est.

    Pour ma part j'attendais une telle projection, également depuis 50 ans, à peu près depuis 1959, époque où je crus comprendre les méfaits de l'Utopie révolutionnaire (3).

    Or, début 1959, Khrouchtchev se situe dans la ligne du XXe congrès du parti communiste. Et il imagine un instant faire endosser, à la mémoire honnie du seulStaline, le crime de Katyn.

    Ceci aurait permis de consolider son propre mythe de la "déstalinisation", favorisant la"détente" avec l’Occident. L'objectif ne correspondait à aucune recherche de la vérité : on la connaissait. Il s'agissait seulement de faciliter la propagande soviétique en général. Et, ne particulier, le contrôle exercé sur la Pologne serait devenu un peu moins odieux à la conscience nationale d'un peuple dont on avait déplacé les frontières de manière inouïe en 1945.

    À l'époque, le KGB était dirigé par Chelepine (1918-1994) membre du comité central depuis 1952 et ancien chef du Komsomol de 1952 à 1958, date à laquelle il prend la direction des organes répressifs en charge du renseignement et de la désinformation. Plus tard, à l'époque brejnévienne, il dirigera les syndicats.

    Le 3 mars 1959, il adresse sa réponse bureaucratique au chef nominal du pouvoir. Ceci bloquera toute révélation sur le massacre par les exécuteurs des services soviétiques de quelque 25 000 officiers et résistants polonais que nous désignons emblématiquement du nom de "Katyn". Le toponyme de cette forêt de Biélorussie, d'où l'on exhuma plus de 4 000 cadavres d'officiers, liquidés d'une balle dans la nuque, recouvre pour l'éternité l'ensemble de ce crime rouge, motivé par la volonté d'éliminer l'élite d'une nation.

    Aujourd'hui encore 116 volumes et documents d'archives, classés "secrets d'État", demeurent inaccessibles par une décision de 2005 de la Cour suprême de Moscou. Et ceci demeure bien que Gorbatchev, en 1990, ait officiellement présenté au peuple polonais l'aveu de la culpabilité de l'URSS, et que Boris Eltsine, en 1992, ait fait transmettre à Varsovie les preuves matérielles irréfutables de l'origine soviétique du crime commis.

    L'ordre de ces assassinats émanait en effet du Politburo réuni le 5 mars 1940 (sont présents et signent : Staline, Molotov, Vorochilov, Beria ; absents, mais approuvent : Kaganovitch et Kalinine).

    Mais voilà ce que dit le rapport Chelepine du 3 mars 1959, apparemment toujours en vigueur :

    "Pour les organes soviétiques, toutes ces affaires ne présentent ni intérêt opérationnel, ni valeur historique... Au contraire, un retour sur cette affaire peut amener à déconspirer l’opération menée avec toutes les conséquences pour notre gouvernement. D’autant plus que, dans le cas des fusillés dans le bois de Katyn, il existe une version officielle confirmée, sur l’initiative des organes du gouvernement soviétique, par notre commission spéciale de 1944 concernant le crime des fascistes allemands contre les officiers polonais prisonniers de guerre... Les conclusions de notre commission sont fermement implantées dans l’opinion publique mondiale".

    En langue de bois cela veut dire que la propagande communiste ne pouvait pas revenir sur cet acquit de son travail de falsification de l'Histoire. Il fallait coûte que coûte s'accrocher à la légende, à laquelle aucun Polonais n'a jamais vraiment cru, mais dans laquelle ont barboté, pendant des années la plupart des historiens officiels en occident.

    Certes on peut dire, on peut prétendre que "les Occidentaux savaient".

    Indiscutablement la résistance polonaise a fait parvenir en Grande-Bretagne et aux États-Unis toutes les informations nécessaires. Le général Sikorski, chef du gouvernement polonais en exil à Londres, la Croix-Rouge etc. avaient pris une position sans ambiguïté.

    Le rapporteur américain nommé en 1944 par Roosevelt, le capitaine George Earle, conclut à l'évidence aux responsabilités soviétiques. On l'éloignera aux îles Samoa. Son homologue britannique l'ambassadeur O'Malley opinait de la même manière : on refusa d'en tenir compte.

    Toutes ces voix ont été étouffées, écartées, éliminées pendant un demi-siècle.

    Mais, une rumeur doit être démentie : non, le verdict de Nuremberg du 1er octobre 1946 ne met nullement le crime de Katyn sur le compte, suffisamment chargé, des nazis.

    Bien au contraire. En effet, l'accusation soviétique avait tenu à le faire figurer dans le réquisitoire introductif. On prit en compte le pseudo-rapport de la commission stalinienne Burdenko (URSS-54 conformément à l'article 21 des statuts du Tribunal) signé du président de l'Académie des sciences médicales de l'URSS. Or, tendant à accuser l'Allemagne de ce crime qu'elle n'avait pas perpétré, et l'ayant finalement écarté du jugement de Nuremberg, celui-ci prouve donc, en lui-même, par l'absurde, — les victimes ne s'étant pas suicidées — la culpabilité communiste.

    De la sorte, on pourrait même envisager, en pure théorie, de poursuivre au titre de la Loi Gayssot toute diffusion des mensonges, qui, ne prêtant qu'aux riches, imputent à Hitler ce forfait de Staline. La lettre stricte de cette loi mémorielle étrange n'y encourage pas. Mais une interprétation honnête pourrait, éventuellement, y conduire.

    LoubiankaOr, dans la pratique, cela ne fonctionne pas ainsi.

    Le rapport Chelepine défendait son ancêtre, le NKVD. Devenus aujourd'hui le FSB, sans délocalisation de leur siège social, à l'adresse inchangée place Loubianka, ni licenciement sec des personnels, les "organes" s'accrochent à cette même version, qu'on retrouve dans l'article révélateur, signé par Poutine, imprimé par "Le Figaro" le 7 mai 2005 qui osait encore évoquer le "village martyr de Katyn".

    Le jeu consiste toujours à discréditer, en les amalgamant aux nostalgiques du IIIe Reich, tous ceux qui souhaitent rétablir la vérité sur Katyn.

    Le critique cinématographique du quotidien "Le Monde", M. Jean-Luc Douin s'est ainsi comporté comme s'il était un bon petit soldat des anciens bureaux soviétiques, dont il n'a peut-être même jamais entendu parler. Il a éventuellement, sans s'en rendre compte, été sincèrement programmé, formaté, par des décennies de désinformation continuée.

    Mais on ne peut passer par profits et pertes ce qu'il cherche encore à faire croire aux lecteurs de son journal. Il voudrait faire avaler l'idée que parler de Katyn sans évoquer la Shoah s'amalgame à la propagande rétrospective de l'occupant.

    Celle-ci avait, en effet, cherché à instrumentaliser le crime à son profit. Le film le montre. Elle l'a historiquement fait en plusieurs temps. Or, toutes ces tentatives ont largement échoué. À partir du fameux numéro de "Signal" de l'été 1941, jusqu'aux découvertes d'avril 1943, quand ayant effectivement échoué à obtenir des Slaves, des Balkaniques et des Latins qu'ils consentent docilement à devenir des esclaves, les théoriciens de la race des Seigneurs se découvrirent, bien tardivement et maladroitement, une vocation "européenne".

    Le film de Wajda montre précisément que cela n'a jamais marché avec les Polonais du Gouvernement général pas plus d'ailleurs qu'avec deux ou trois peuples de l'Europe occupée, pour s'en tenir à ceux que Churchill citait : "la Grèce, la Yougoslavie et la Haute-Savoie". Que faut-il de plus aux adversaires de ce testament cinématographique ? Conviendrait-il, dans la version diffusée chez nous, d'en retrancher les prières catholiques, et les chants de Noël au nom de la laïcité ?

    En France, hélas, tout semble, aujourd'hui encore tourner autour de la justification de l'épuration de 1944. Oui, Robert Brasillach rédacteur en chef de "Je suis partout" s'était rendu sur les lieux du crime. Il sera finalement fusillé en février 1945, au moment de Yalta, suivi du bombardement de Dresde, au moment précis où l'on arrête Soljenitsyne officier russe sur le front.

    Aucun rapport entre ces faits, diront les logiciens stricts, et pourtant ces événements se trouvent étrangement contemporains.

    Notes

    1. cf. notre bulletin du 8.03.09 Katyn un film magnifique de Wajda
    2. cf. l'entretien publié par Politique Magazine N° 73 daté d'avril 2009
    3. Je le dois en très grande partie aux Possédés de Dostoïevski mis à la scène par Albert Camus : ceux qui ne s'intéressent qu'à l'écume de la politique me pardonneront donc, j'espère, d'attacher plus d'importance au cinéma, au théâtre et à l'opéra, voire à la peinture. S'ils ne me pardonnent pas, tant pis. Je persiste et je signe.

    http://www.insolent.fr/2009/04/katyn-le-poids-historique-du-mensonge-et-du-crime.html

  • Institut Iliade : « Discerner les continuités qui donnent au monde européen son identité »

    Philippe Conrad, président de l’Institut Iliade, historien et directeur de La Nouvelle Revue d’histoire, répond aux questions de Le Rouge et le Noir.

    « La “vieille Europe ”, celle d’avant le « sombre XXe siècle », nous a laissé en ce domaine un héritage exceptionnel dont nous souhaitons que les générations nouvelles d’aujourd’hui, désemparées par les escroqueries du prétendu “art contemporain”, puissent le redécouvrir ».

    R&N : Philippe Conrad, pouvez-vous présenter l’Institut Iliade ?

    Philippe Conrad : L’institut Iliade a été créé en juin 2014, un an après la mort de Dominique Venner qui avait formulé le souhait de voir une structure de ce type poursuivre l’action qu’il avait engagée en vue de réveiller la conscience française et européenne, endormie dans les temps de chaos que nous connaissons depuis plusieurs décennies. L’Institut a vocation à développer des actions de formation intellectuelle au profit des jeunes générations qui accèdent aujourd’hui aux responsabilités. Il a également pour but l’organisation de manifestations culturelles telles que conférences, colloques ou voyages. Il dispose d’un site qui doit faire connaître ses activités et fournir les munitions intellectuelles nécessaires à tous ceux qui cherchent à comprendre le monde d’aujourd’hui et à agir sur lui.

    R&N : Vous introduirez le colloque de l’Iliade le 25 avril prochain sur l’univers esthétique. Quel est le but du colloque ?

    Philippe Conrad : Après avoir évoqué l’an dernier la figure de Dominique Venner, nous nous attachons cette année à la représentation de la beauté qui a été, dans la longue durée, celle des Européens. Chaque espace de civilisation définit des normes particulières quant à la conception de l’homme ou de la société, et c’est tout autant vrai en matière artistique. Or la « vieille Europe », celle d’avant le « sombre XXe siècle », nous a laissé en ce domaine un héritage exceptionnel dont nous souhaitons que les générations nouvelles d’aujourd’hui, désemparées par les escroqueries du prétendu « art contemporain », puissent le redécouvrir.

    R&N : Qu’est-ce qu’un « univers esthétique » ? Ce qui encadre l’art ? Un ensemble de valeurs ?

    Philippe Conrad : Un « univers esthétique » correspond à une certaine appréhension du monde, à un ensemble de règles et de représentations dans le cadre desquelles peuvent évoluer les artistes et les créateurs qui vont exprimer, au fil du temps, des valeurs ou des sensibilités qui, au-delà des transformations formelles ou des inspirations successives, témoignent de permanences supérieures.

    R&N : De quelle Europe parle-t-on ? Quelles limites chronologiques et géographiques ?

    Philippe Conrad : Notre Europe se constitue déjà, à beaucoup d’égards, avec les sociétés aristocratiques qui se mettent en place à partir de l’Age du Bronze. Elle s’affirme ensuite en Grèce avec les récits fondateurs que nous a laissés Homère, puis à Rome, mais aussi dans les contrées « barbares » des mondes celtique et germanique. L’aventure se poursuit à Byzance et dans le monde slave tout autant que dans l’Occident latin profondément imprégné par le christianisme à partir du IVesiècle. C’est sur cette petite péninsule du continent asiatique qu’évoquait Valéry que s’est développé un espace civilisationnel tout à fait original qui va engager, à partir des XVe-XVIe siècles, le décloisonnement du monde et imposer à la planète une domination remise en cause par l’immense tragédie que fut la guerre civile européenne de 1914-1945.

    R&N : Y a-t-il des univers pré-chrétiens, chrétiens et post-chrétiens ? Quelle continuité entre les univers esthétiques, ancien puis chrétien et enfin moderne ? Quel est l’apport de l’Europe chrétienne selon vous ?

    Philippe Conrad : Il est aisé de discerner les continuités qui, dans la longue durée, donnent au monde européen son identité, de l’Antiquité antérieure au christianisme puis à la modernité qui s’en est progressivement éloignée. L’héritage du christianisme demeure, dans tous les cas, essentiel dans la construction de notre civilisation, quels que soient les dénis de réalité auxquels nous avons été confrontés quand les inspirateurs de la calamiteuse Europe de Bruxelles ont refusé haut et fort de reconnaître les racines chrétiennes pourtant indiscutables de notre civilisation. Le christianisme est devenu, à partir de la fin de l’Antiquité, et pour les quinze siècles qui ont suivi, la religion de l’Europe et a largement déterminé les différents aspects sociaux, politiques, culturels de sa civilisation.

    R&N : Quel est le rôle de la France dans cet univers esthétique européen ?

    Philippe Conrad : Ce rôle est évidemment majeur du fait de l’histoire qui a été celle de notre pays au cœur du continent. Il suffit d’évoquer notre patrimoine médiéval, l’importance de la place occupée par la langue française à partir du XVIIe siècle ou le rôle de premier plan joué par les artistes ou les penseurs français au cours des derniers siècles pour le constater. En cela, la France s’inscrit dans la magnifique symphonie d’une Europe où plusieurs pays ont successivement occupé le premier rang dans le contexte des rivalités de puissance du passé mais où, aujourd’hui, les facteurs d’unité apparaissent, sur le plan culturel, de plus en plus évidents, dans un monde dominé par un matérialisme et un utilitarisme devenus puissamment mortifères.

    Philippe Conrad, 20/04/2015

    « L’univers esthétique des Européens », colloque annuel de l’Institut Iliade, samedi 25 avril de 14h à 18h30 la Maison de la Chimie, 28 rue Saint Dominique, 75007 Paris. Avec les interventions d’Alain de Benoist (« L’art européen, un art de la représentation »), Slobodan Despot (« L’art européen et le sentiment de la Nature »), Christopher Gérard (« La beauté et le sacré »), Jean-François Gautier (« La polyphonie du monde »), Javier Portella (« La dissidence par la beauté ») et des présentations de hauts lieux européens (Duarte Branquinho, Adiano Scianca, Philip Stein, Marie Monvoisin).

    Renseignements et Inscriptions :  http://institut-iliade.com/   (formulaire d’inscription en bas de page)

    Source : Le rouge et le Noir.org

  • Valls veut de l’improvisation à l’école, l’opposition en voudrait moins au gouvernement

    Manuel Valls propose d’intégrer des fours d’improvisation, façon Jamel Debbouze, à l’école. NKM appuie la proposition, l’opposition monte au créneau. est-ce vraiment la priorité ?

    L’un des derniers soutiens de François Hollande n’est autre que Jamel Debbouze, cela vaut bien un petit renvoi d’ascenseur. C’est Manuel Valls qui s’y est collé il y a deux jours dans une interview accordée au magazine culturel L’Œil. Le chef du gouvernement y affirmait en effet qu’il se verrait bien « intégrer, dans nos écoles, l’art de l’improvisation que porte Jamel Debbouze ».
    Bonne élève, la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem a appuyé l’idée de son patron et renchéri de compliments sur le comédien : « C’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’admiration [...] L’improvisation qu’il a beaucoup portée [...] est une façon d’apprendre à vivre ensemble. »

    Alors que les « fondamentaux » (lecture, écriture, calcul…) ne sont plus maîtrisés,que l’école devient un lieu du « grand effacement » de l’histoire française et européenne et que les racines de notre culture sont extirpées des programmes (notamment le grec et le latin), la proposition de Manuel Valls fait réagir l’opposition.

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  • Racines jacobines des crimes turcs


    Traditionnellement, et même désormais légalement en France, la journée du 24 avril commémore le massacre génocidaire des Arméniens en 1915. Mais on pourrait commencer par évoquer le centenaire d'un événement dont découla ce crime de masse. 

    Ce que les historiens considèrent comme la seconde étape de la révolution jeune-turque se déroula, en effet, le 24 avril 1909. Et elle fut accompagnée d'un début d'extermination oubliée, visant les chrétiens de Cilicie et qui fit 30 000 victimes. Les événements troubles de cet épisode virent d'abord une tentative du dernier [véritable] sultan de ressaisir le pouvoir qui lui avait été ôté l'année précédente. 

    L'année 1876, 30 ans auparavant, avait été marquée par une crise dynastique. Le sultan Abdül-Aziz avait été destitué (30 mai) puis assassiné (4 juin). Un intermède donna le pouvoir au malheureux réformateur Mourad V. Il sera destitué comme dément le 31 août, au profit de son frère Abdül-Hamid II. Solennellement enfin le 13 décembre, la Constitution avait été adoptée. Elle était préparée depuis 1847 par une concertation entre représentant des chrétiens et des musulmans des différentes provinces. Aboutissant au programme de l'ottomanisme, elle accordait l'égalité politique aux sujets de l'Empire des différentes religions. Leur égalité avait instituée au plan civil par le rescrit impérial de 1856. règne ne fonctionna que deux ans. En 1877 le vizir libéral Midhat pacha était chassé par le sultan. En 1878 la constitution était suspendue.

    En août 1908, le fameux "renard rouge" Abdül-Hamid II avait fait mine d'accepter le retour à un gouvernement constitutionnel et à des élections libres. Or, celles-ci avaient donné au parti jeune-turc une majorité dont il allait abuser. 

    La petite organisation militaire, elle aussi opposée à l'ottomanisme qui prit le pouvoir en 1908-1909 était dirigée par 3 hommes, Enver Pacha, Talaat Pacha et Djemal Pacha (1). Elle avait été fondée à Paris le 14 juillet 1889 en l'honneur du centenaire de la Révolution française. Elle avait été organisée sous le nom de comité Union et Progrès, mais, comme le grand orient de France sous la forme et l'apparence rituelle d'une loge maçonnique (2). Elle ne comptait guère, 20 ans plus tard, en 1908 que 300 membres. Mais par comparaison avec les autres "partis" concurrents, ceux-ci ne faisaient figure que de petites coteries surtout actives à Constantinople.

    Or le malheur des Turcs, et de leurs victimes, aura été, il y a exactement un siècle, après une dernière année de règne ambigu d'Abdül-Hamid II, la victoire de ces habiles révolutionnaires. Ils admiraient la révolution jacobine française. Leur chef Enver pacha devint alors ce 24 avril 1909 le maître véritable du pouvoir. Un nouveau sultan, le fantoche Rechad Effendi allait régner nominalement sous le nom de Mehmed V jusqu'à sa mort en juillet 1918. Le grand vizir, et le parti de l'Union libérale, en même temps que les alliés de l'Ancien régime furent peu à peu éliminés, au fur et à mesure des désastres rencontrés lors des deux guerres italo-turque de 1911-1912 puis balkaniques de 1912-1913 qui avaient pratiquement mis un terme à la présence turque en Europe.

    En France, on se gargarise de la francophilie du parti Union et Progrès "Ittihad". En fait ils admiraient les germes du futur totalitarisme moderniste, et laïciste, dont, à l'époque, Paris symbolisait, annonçait le modèle. Et, sous les gouvernements radicaux-socialistes, la bienveillante Ville Lumière offrait aussi un foyer pour toutes sortes de révolutionnaires. Rappelons-nous qu'en 1917, quand Lénine revient d'exil, à la gare de Petrograd on l'accueille au chant de La Marseillaise, alors qu'il se propose de trahir l'alliance franco-russe. Ce que ces gens considèrent de la France ne tient aucun compte de l'identité, ni même de la culture de celle-ci, mais de sa référence idéologique. On doit cependant noter que les socialistes allemands, les "socialistes du Kaiser" avaient pris fort honorablement le relais. À partir de 1913, ayant définitivement éliminé les libéraux constitutionnalistes représentés par le grand vizir, ils se rapprocheront des Empires centraux dont ils deviendront les alliés pendant la première guerre mondiale. Leur défaite militaire de 1918 conduira au traité de Sèvres de 1920.

    Au moment des débats, d'ailleurs difficiles, sur la reconnaissance, et le statut, du génocide arménien on a curieusement peu évoqué le procès qui avait effectivement condamné à Constantinople en 1919 les dirigeants jeunes-turcs. Ainsi cette appellation est supposée aujourd'hui encore "sympathique", et même "politiquement correcte". De la sorte, dans le vocabulaire courant, elle est passée en français, quoique moins à la mode, pour désigner un gentil réformateur de bon aloi. Jacques Fauvet dans son "Histoire de la Quatrième république" parle ainsi des "jeunes-turcs du radicalisme". Et les exemples abondent, sans qu'on semble se rendre compte qu'un "jeune-turc", c'est très proche d'un "nazi", terme [légèrement] plus péjoratif. On se reportera, ou on revisitera au besoin, les talentueux écrits de Benoist-Méchin à la gloire de Kemal. Ils ont intoxiqué, et désinformé, le public français pendant des années. Et cela permet de comprendre l'évolution de cette turcophilie française. Elle est parfois présentée pour "traditionnelle depuis François Ier." L'auteur de ces lignes reconnaît lui-même s'être longtemps contenté de telles sources et références illusoires.

    On doit comprendre également qu'il n'existe guère de différence entre l'appareil et l'idéologie du régime jeune-turc et le système kémaliste. À plus de 90 % on a pu établir qu'il s'agit exactement des mêmes cadres.

    Le jacobinisme jeune-turc s'oppose aux constitutionnels libéraux et autres "jeunes ottomans" sur le droit des minorités. Ce point décisif conduira au génocide arménien de 1915-1917, et plus généralement à la destruction de la plus ancienne des chrétientés, celle d'Asie mineure. Les chrétiens représentaient 30 % des habitants de l'Anatolie au début du XXe siècle, ils ne comptent plus aujourd'hui que pour 1 %.

    Ce que nous tenons anachroniquement pour des nationalités se trouve représenté dans le système ottoman par divers "millet". Ceux-ci sont exclusivement déterminés par les juridictions religieuses. Celui des Romains, en turc "rum", ne désigne pas les Grecs au sens ethnique du terme. En turc Grec se dit "yunan", "Ionien". Le Rum millet-i englobe tous les ressortissants du patriarcat œcuménique de Constantinople. À un moment donné, pour soustraire les Bulgares à la tutelle jugée pesante de la hiérarchie de langue grecque on organise un petit schisme etc. Les Arméniens, ressortissant du catholicos de cette très ancienne nation chrétienne, séparée de l'orthodoxie byzantine depuis le Ve siècle, ont été longtemps considérés comme le "millet fidèle" (millet-i sadika). Leur ont été rattachés dès le XVe siècle des communautés chrétiennes avec lesquelles ils forment la même communion comme les Syriaques et les Coptes, et même les catholiques, jusqu'en 1829. Mais à mesure de la poussée russe on les soupçonne d'entretenir des relations avec l'ennemi moscovite, lui-même allié des Bulgares, comme on suspecte tels autres d'agir sous l'influence des petits États balkaniques apparus au cours du XIXe siècle et de leurs protecteurs, réels ou imaginaires.

    Ces inquiétudes obsidionales créeront le mécanisme cynique de l'enfermement géopolitique totalitaire. Cela conduira au décret de Talaat du 24 avril 1915, qui organise le massacre abominable, le plus connu, le plus massif, mais hélas ni le premier, ni le dernier : celui des Arméniens.

    Teinté des saveurs et des couleurs de l'orient, on retrouve les logiques du génocide vendéen, celles aussi des famines organisées en Ukraine ou de la répression des koulaks, car ne l'oublions pas tous les Arméniens sont supposés riches même le plus modeste des tailleurs, des boutiquiers, des cordonniers. Relisons les discours de Robespierre et de Saint-Just, préfigurant Hitler et Staline, Pol Pot et Mao Tsé-toung. La racine jacobine semble indiscutable comme paraît oublié, le tout petit massacre génocidaire des pauvres chrétiens de Cilicie en avril 1909, hors d'œuvre jeune-turc des gros bains de sang du XXe siècle.

    JG Malliarakis

    Apostilles

    1. L'actuelle graphie "Cemal" ne restitue pas en français la prononciation approchée, du "dj" et de plus elle introduit une fâcheuse confusion avec Mustapha Kémal qui apparaîtra quelques années plus tard.
    2. Faut-il rappeler ici que cette organisation athée n'applique plus les fameuses Constitutions d'Anderson remontant au XVIIIe siècle et d'inspiration déiste. Elle se veut elle aussi obédience maçonnique mais elle avait rompu depuis 1877 tout lien avec la Grande Loge Unie d'Angleterre, et n'en entretient aucune avec la franc-maçonnerie américaine, etc.
    3. Les "amis de la Turquie" citent ainsi : "Si les chiffres donnés par Marcel Léart dans son célèbre ouvrage sur la question arménienne sont exacts, l’Anatolie comptait vers le milieu du XIXe siècle, sur un total de 166 importateurs, 141 Arméniens, 12 appartenant à diverses autres communautés et seulement 13 Turcs. De même, sur 9 800 boutiquiers et artisans, 6 800 étaient arméniens et 2 550 turcs. Les Arméniens prédominaient aussi dans les secteurs de l’exportation (où ils étaient au nombre de 127, contre 23 Turcs), de l’industrie (sur un total de 153 industriels, il y en avait 130 d’origine arménienne) et de la banque (32 sur un total de 37). Dans la région désignée par certains sous le nom d’Arménie turque, les Arméniens disposaient de 803 écoles, fréquentées par 81 226 élèves et comptant au total 2 088 enseignants." Cf. le site des Amis de la Turquie http://www.tetedeturc.com/home/spip.php?article28