Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 6

  • Poutine, Hollande et les Mistral perdants

    Les présidents russe et français se sont rencontrés pendant une heure ce vendredi sans parvenir à débloquer le dossier des deux navires. L’écrivain russe et ancien diplomate Vladimir Fédorovski livre son analyse de la situation.

     

    La France et la Russie seraient en train de trouver un accord pour annuler le contrat portant sur la livraison de deux Mistral. Quelles pourraient être les conséquences économiques et diplomatiques de cette annulation ?

    Il y aura très certainement une entente sur le plan économique, qui sera acceptable pour les deux parties. Poutine a déclaré qu’ils chercheraient un arrangement à l’amiable et François Hollande est également allé dans ce sens-là.

    Ce contrat était éminemment politique. De nombreux chefs militaires russes s’y opposaient car ils considéraient qu’il était lié à l’engagement de la France dans l’OTAN. Sur le plan diplomatique, ce rebondissement est ainsi la confirmation d’une certaine tension qui existe entre la Russie et l’Occident -et tout particulièrement avec la France avec laquelle les rapports s’estompent.

    Celle-ci a pourtant eu pendant longtemps une sorte d’aura particulière en Russie. Celle-ci date du fameux discours de de Gaulle effectué lors de son voyage diplomatique en URSS en juin 1966 où il avait évoqué la « Grande Russie », de l’Atlantique à l’Oural, et non l’URSS -une façon de toucher le peuple de la « Russie éternelle » au-delà de l’idéologie communiste. Cette posture, qui tranchait de celle adoptée par les États-Unis, affirmait une certaine indépendance en matière de politique étrangère. Cette particularité française s’est aujourd’hui estompée. La position des États-Unis envers la Russie n’a, elle, pas changé comme l’illustre l’un des derniers discours d’Obama dans lequel il comparait le peuple russe à Ebola. [....]

    La suite sur Le Figarovox

    http://www.actionfrancaise.net/craf/?Poutine-Hollande-et-les-Mistral

  • Une guerre civile occultée en Libye

    De février à octobre 2011 a eu lieu ce qui a été couramment qualifié par les média du Système de « Guerre de Libye », c'est-à-dire la lutte entre l'armée officielle et les services de sécurité du régime du colonel Kadhafi, et divers groupes de rebelles armés. Ces derniers, très divisés et militairement peu professionnels, auraient été balayés dès le mois de mars sans le soutien aérien, logistique, et même au sol — via les forces spéciales — massive des pays de l’Otan, avec en pointe la France de Sarkozy et le Royaume-Uni et les Etats-Unis, ainsi que le Qatar. Les foyers de rébellion ont été principalement la Cyrénaïque, la grande province historique orientale de la Libye, opposée à l'occidentale, la Tripolitaine. Puis au sein même de la province occidentale, globalement fidèle à Kadhafi, ont basculé dans l'insurrection les tribus berbères de l'Ouest de la Tripolitaine, par opposition à l'arabisation forcée, ou encore la ville arabe de Misrata, probablement par islamisme radical.

    LE RENVERSEMENT CRIMINEL DE KADHAFI, IL Y A TROIS ANS

    Le colonel Kadhafi, au pouvoir depuis 1967, après le renversement de la monarchie sénoussite originaire de Cyrénaïque, d'où une rancune très durable des populations locales, avait donc gouverné la Libye, jusqu'en 2011. Il avait assuré, au prix d'une dictature certes pas particulièrement douce, la paix civile en Libye. Dans les années 2000, il avait su assurer une certaine prospérité, du fait d'une gestion plutôt avisée globalement des recettes des hydrocarbures, à opposer à la gabegie algérienne. Toutefois la République des Masses n'a pas tout à fait été exempte de quelques coûteuses fantaisies, ou négligences dans les infrastructures. Ainsi ont été gaspillées des nappes d'eau fossiles pour une agriculture dans le désert. De même a toujours manqué une voie ferrée côtière.

    Kadhafi avait inventé un socialisme et un islamisme très personnels mais indiscutables, unifiés symboliquement dans ses concepts de « Révolution Verte » et « d'Etat des Masses ». Ils ont été l'objet d'ailleurs de variations significatives dans le temps, dont des combinaisons avec le panarabisme puis le panafricanisme, ou le soutien à de multiples organisations terroristes d'extrême-gauche dans les années 1970-80, au nom de la solidarité socialiste. Il avait invité solennellement à d'innombrables reprises les peuples européens à se repentir des supposés "crimes" du colonialisme, et à se convertir à l'Islam. Ainsi, il n'inspirait strictement aucune sympathie au nationaliste français d'extrême-droite. Il reste difficile de ne pas voir en Kadhafi un ennemi constant de l'Occident blanc et chrétien. A quoi s'ajoutait un rôle durable de perturbateur de l'Afrique, par un soutien à de multiples rébellions dans les pays voisins, sans plan cohérent à long terme, en particulier le Tchad, le Niger, le Mali, et au-delà.

    Tout ceci n'empêche pas de constater la légèreté, l'inélégance et, disons-le, la sauvagerie avec lesquelles a été conduites son renversement Une guerre doit s'accomplir suivant un programme politique clair, constitue le prolongement d'une vision politique construite, en paraphrasant Clausewitz, impliquant un projet et des acteurs mobilisés, conscients, motivés. Or, après pourtant le désastre de l'expédition américaine en Irak de 2003 et ses suites, il n'en a rien été, avec un résultat semblable, sauf à considérer qu'a été délibérément mise en place en Irak comme en Libye une stratégie du chaos. En Libye aussi a succédé au dictateur un vide politique, que tentent de remplir sans y parvenir depuis trois ans de multiples acteurs antagonistes.

    UNE GUERRE CIVILE CONTINUE DEPUIS 2011

    La disparition de Kadhafi, assassiné quelques heures après sa capture en octobre 2011, a été suivie d'une accalmie provisoire des combats à l'hiver 2011-2012, accompagnée d'une tentative de gouvernement de coalition entre tous les vainqueurs, et d'élections à peu près libres. Ces dernières n'ont certes pas vu le triomphe des candidats islamistes les plus excités, de la mouvance salafiste, mais la victoire d'une mosaïque de candidats élus sur des critères tribaux, chaque tribu votant pour l'un des siens ; à l'exclusion des Berbères, et encore, tous participent d'un conservatisme islamique tel que le qualificatif d'islamiste ne serait pas malgré tout usurpé ; ces députés, pour une fois d'accord, ont d'ailleurs voté l'instauration de la charia, loi islamique en Libye en décembre 2013. Si la Libye est composée à 100 % ou quasiment de musulmans, son territoire est divisé entre ethnies rivales.

    Les Arabes sont de loin les plus nombreux, de l'ordre de 85 à 90 % de la population, présents sur toutes les côtes, et aussi une partie de l'immense désert intérieur. Mais s'opposent clairement entre eux Arabes de Tripolitaine, au dialecte arabe tunisien, et Arabes de Cyrénaïque, au dialecte arabe égyptien. Ils ont connu des histoires différentes entre la conquête arabe au VIIe siècle et la conquête turque-ottomane au XVIe siècle, les rattachant soit à Tunis, soit au Caire. Les Berbères de l'Ouest de la Tripolitaine, dans les montagnes, s'opposent aux Arabes de la plaine côtière. La troisième grande province historique de la Libye, purement désertique, ponctuée d'oasis, le Fezzan, voit s'affronter trois ethnies majeures, Arabes au Nord, Touaregs, des Berbères sahariens, au Sud-Ouest, Toubous, des Noirs soudanais, au Sud-Est. Les Toubous s'étendent aussi sur le tiers méridional désertique de la Cyrénaïque, et le Nord du Tchad. Depuis trois ans, les ethnies présentes en Libye s'affrontent durement, avec des massacres significatifs réguliers, de plusieurs milliers de morts au total, et il en résulte des mouvements significatifs de population, les minoritaires fuyant le territoire contrôlé par l'adversaire majoritaire, le plus souvent vainqueur.

    Cette guerre se complique par les rivalités sanglantes entre tribus, au sein de la même ethnie ou de la même région, suivant des rivalités ancestrales ravivées, ou des intérêts récents, comme le contrôle des puits de pétrole et des oléoducs, ou des voies de trafic transsahariens, de marchandises de contrebande, de drogue, d'armes, d'êtres humains, c'est-à-dire les clandestins qui s'échouent à Lampedusa, en attendant la France. A quoi s'ajoute encore la pression des islamistes les plus purs, djihadistes salafistes, équivalents de ceux du Califat Islamique en Irak et en Syrie, qui estiment ce chaos libyen lamentable — constat indéniable —, et l'expliquent par l'insuffisance de la piété islamique, laquelle permettrait de restaurer la concorde. Certains avouent plus ou moins pour modèle les Tribunaux Islamiques Somaliens des années 2000, ou les Talibans afghans des années 1990, qui avaient réussi à établir une forme de paix, au prix de la dictature de la charia dans toute sa dureté — amputations judiciaires, lapidations systématiques, etc. —. Les salafistes contrôlent actuellement Syrte, au cœur du territoire de la tribu de feu Kadhafi, en Tripolitaine, ainsi que Derna. Ils viennent de se rassembler dans la confédération de « Fajr Libya » ou « Aube Libyenne », avec comme élément d'élite les milices salafistes de Misrata. Ces salafistes ont pris en juillet 2014 Benghazi, et en août Tripoli, capitales de la Cyrénaïque et de la Tripolitaine. Ils développent un projet de réunification de la Libye autour d'une vision de la société wahhabite, avec le soutien financier du Qatar. Ils disposent de chances sérieuses de réussite.

    Les salafistes sont aussi présents de manière diffuse dans tout le territoire libyen, dont des repères difficilement accessibles du Fezzan. De là, ils soutiennent leurs frères d'arme en lutte contre le Niger voisin et le Mali proche, soit désormais aussi l'armée française, engagée là encore fort légèrement dans la longue durée, si loin des quelques semaines ou quelques mois tout au plus promis par François Hollande en janvier 2013. Des insurgés touaregs ont repris Kidal en mai 2014, chassant l'armée malienne ; les forces françaises essaient de négocier un compromis bancal plutôt que de lancer un assaut potentiellement très coûteux en vies humaines.

    LES INTERVENTIONS ÉTRANGÈRES INAVOUÉES, EXISTANTES OU ENVISAGÉES

    L'échec de l'Otan en 2011 s'avère donc total. Le gouvernement libyen théorique a fui Tripoli. Les recettes pétrolières s'effondrent du fait du chaos ambiant, d'où des conséquences économiques et sociales très douloureuses pour une économie surtout rentière. Le seul point positif pour les libyens est que les 1 à 2 millions d'immigrés noirs subsahariens importés par Kadhafi, dans sa dernière phase politique panafricaniste, sont majoritairement partis. Beaucoup sont rentrés chez eux, dans les pays noirs voisins, beaucoup sont aujourd'hui en Europe, ou sur le chemin via la Tunisie. Dans le relatif abandon populaire en 2011 du Guide, sa promotion de l'immigration-invasion de la Libye, très impopulaire, a joué un rôle essentiel.

    La seule des trois provinces historiques à ne pas avoir sombré pour l'instant dans le chaos total, est celle de Cyrénaïque, à l'Est Le gouvernement autonomiste local revendique de plus en plus nettement l'indépendance, ou quasiment, dans une confédération libyenne vidée de toute réalité, et avec un entier contrôle des ressources pétrolières. Or les principaux gisements libyens se situent en Cyrénaïque. Son indépendance constituerait un coup économique très dur pour la Tripolitaine. Toutefois, les sécessionnistes de Cyrénaïque ont été obligés d'évacuer Benghazi, leur capitale, devant la pression salafiste de l'Aube libyenne cet été. Curieusement le gouvernement central fantôme a trouvé refuge aussi dans la province orientale, à Tobrouk.

    La France interviendrait déjà actuellement en Libye. A partir de l'aéroport aux pistes refaites ces derniers mois à nos frais évidemment — de Niamey, capitale du Niger, sont menées des missions de reconnaissance aérienne du Fezzan, en complément de la reconnaissance satellitaire. Des débarquements en force américains en Cyrénaïque ou une intervention terrestre franco-tchadienne au Fezzan auraient été annulées cet été du fait de l'absence totale de soutien des opinions publiques, difficiles à manipuler à nouveau après l'échec total précédent, ou de toute perspective politique claire, prudence de bon aloi qui eût été fort salutaire il y a trois ans. L'armée française vient d'installer une base avancée, au Nord du Niger, à Madama, petite oasis au cœur du désert, surtout à seulement 200 kilomètres de la frontière libyenne. La seule utilité est d'organiser depuis ce point des raids des forces spéciales dans le Fezzan libyen, probablement à venir. Dans le cadre de "Barkhane", l'opération de long terme de stabilisation du Mali, qui échoue d'ailleurs comme l'illustre le cas de Kidal, des centaines seulement de soldats français sont dispersés sur des millions de kilomètres carrés de déserts, de l'Atlantique au Lac Tchad, ce qui multiplie les occasions d'embuscades catastrophiques, et ce qui reste un effectif trop faible pour sécuriser de telles immensités. La Mauritanie, le Mali, le Niger demeurent plus vulnérables que jamais face à des raids djihadistes salafistes sahariens, voire face à de franches invasions de milliers de guerriers coraniques déterminés.

    En Libye, il semble qu'une solution de rechange  soit  privilégiée, inavouable officiellement, celle d'un coup d'Etat militaire à Benghazi et Tripoli, avec des forces locales très aidées de l'extérieur : ainsi s'expliquerait l'action du général Khalifa Haftar, en cours depuis la mi-mai 2014, qui a échoué. Le général Khalifa Haftar avait été recruté par la CIA dès les années 1980, dans le cadre de projets terrestres d'invasion de la Libye de Kadhafi à partir du Tchad, à l'époque du président Reagan  (1981-1989). Il s'appuyait sur une armée libyenne "libre" fort réduite, d'où peut-être la non exécution de la manœuvre alors envisagée. Il pourrait servir aujourd'hui de dictateur militaire "présentable", un peu comme al-Sissi en Egypte, sur la Cyrénaïque à défaut de l'ensemble de la Libye. Mais ses partisans reculent nettement sur le terrain actuellement.

    Le Qatar, acteur essentiel trop oublié en Occident du renversement de Kadhafi, par son financement des rebelles et l'action de ses forces spéciales au sol, continue à intervenir massivement en Libye, à travers le soutien aux mouvements armés salafistes de l'Aube Libyenne. L'Arabie Séoudite, ancien soutien des salafistes, n'a plus de politique lisible aujourd'hui. Les sécessionnistes de Cyrénaïque, s'avèrent, dans leur projet sociétal, proches des Frères Musulmans égyptiens, à ne pas confondre avec leurs frères ennemis islamistes sunnites salafistes. Il en résulte la méfiance des autorités militaires égyptiennes actuelles.

    Le maréchal-président Al-Sissi serait tenté d'intervenir, militairement, afin d'empêcher la constitution d'une base arrière pour les Frères Musulmans égyptiens en lutte contre son pouvoir et pour renforcer son prestige. En effet, comme l'armée égyptienne a perdu toutes ses guerres depuis 1&8-49, il pourrait devenir le premier conquérant depuis des temps anciens, et éventuellement annexer la Cyrénaïque, très vieille revendication territoriale égyptienne, et province riche en pétrole. En outre, une telle invasion égyptienne à l'Ouest formerait une diversion efficace face aux critiques populaires contre sa passivité à l'Est concernant la nouvelle invasion sioniste de Gaza de juillet-août 2014. Après le Kossovo, ou la Crimée, pourquoi pas la Cyrénaïque ? L'occasion paraît exceptionnelle historiquement car ni Moscou ni Washington ne s'opposeraient concrètement à une telle invasion, ou même à une annexion, à défaut de l'approuver officiellement

    DES PERSPECTIVES INQUIÉTANTES

    L'avenir de la Libye paraît donc plus sombre que jamais, suivant une logique d'affrontements permanents, qui pourrait conduire soit à l'éclatement du pays suivant les trois grandes provinces historiques du Fezzan, de Tripolitaine, de Cyrénaïque, soit à une réunification unitaire autour des salafistes de l'Aube Libyenne. Les élections de juillet 2014, surréalistes, ont abouti à une assemblée des plus douteuses, reconnues par personne ou presque. Voter ne résout pas tous les problèmes, évidemment. Chacun des deux scénarios pourrait entraîner des interventions régionales ou internationales, source peut-être de davantage de problèmes que de solutions encore. Et ce chaos libyen contamine les Etats voisins.

     

    S. de S. Rivarol du 6 novembre 2015

  • Le courage de nos frères chrétiens d'Orient nous engage

    L'Abbé Pierre-Hervé Grosjean est interrogé par Valeurs Actuelles :

    "Manuel Valls et Bernard Cazeneuve ont récemment évoqué pour la première fois les menaces qui pèsent sur les chrétiens en France, est-ce une bonne chose d’en parler ?

    C'est la même haine qui massacre nos frères chrétiens en Irak, en Égypte, au Kenya ou en Libye et qui veut aujourd'hui nous viser en France. Pourquoi faudrait-il le taire ? Il faut au contraire prendre conscience qu'à travers les chrétiens, c'est une certaine "vision de l'homme, une vision de la vie collective" qui est visée, comme le disait le Cardinal Vingt-Trois. Cette vision, les terroristes veulent la nier, répandant ici et ailleurs la violence, la division, la mort. Le message de Paix que porte l'Evangile leur est insupportable. Raison de plus pour le proclamer et continuer à le transmettre ! [...]

    Les chrétiens doivent-ils faire plus attention ?

    Ces barbares terroristes veulent nous faire vivre dans la peur... Ne leur donnons pas ce plaisir. La meilleure réponse à leur haine est d'être encore plus nombreux à prier dans nos églises ! S'ils provoquent malgré eux notre réveil, un regain de ferveur chez les chrétiens, et l'unité de tous les français dans ce combat contre leur haine et pour la paix, ils auront tout perdu, quels que soient les coups qu'ils pourraient nous porter. Vigilance, oui. Peur, non. Le courage de nos frères chrétiens d'Orient, bien plus touchés pour l'instant, nous engage !"

    Michel Janva

  • Que cachent le massacre de Charlie Hebdo et le grand rassemblement de Hollande ?

    Et si une fois de plus, on ne prenait les Français que pour des imbéciles en leur jouant la comédie de la liberté pour les empêcher de rompre leurs chaînes ? Submerger l’Opinion par l’émotion pour faire taire toute raison, toute intelligence, toute liberté d’expression publique, est le b,a, ba de la manipulation psychologique. Dès l’annonce du massacre de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, c’est bien à un lavage de cerveau médiatique en règle que les Français ont été soumis pour leur imposer la mystification d’un prétendu « 11septembre français 2 » et leur cacher la véritable grille de lecture stratégique globale qui leur permettrait de comprendre l’incroyable mise en scène planétaire accordée à deux criminels démesurément glorifiés par F. Hollande et mis au rang de surhommes méritant l’emphase ridicule de l’ancien président Sarkozy : « La guerre a été déclarée à la France, à ses institutions, à la république (…) par des barbares. » Rien que ça…

    MENSONGE D'ETAT

    Qui croirait sérieusement que c'est « la guerre » que ces deux exécutants ont déclarée à la France ? Et c'est une autre mystification de prétendre que leur cible était la « liberté d'expression » alors que c'était la vengeance de l'outrage au Prophète, acte symbolique s'inscrivant dans la ligne des combats visant à imposer les symboles islamiques et la visibilité de l'Islam dans le paysage (le voile, l'alimentation Halal, la multiplication des mosquées, etc.), en l'espèce, la Charia par son application spectaculaire à Charlie Hebdo. En prétendant que Charlie Hebdo était le symbole de la liberté d'expression, de la France et de ses valeurs, le Gouvernement a donc commis un mensonge d'Etat de plus. Il a outragé la France et l'idéal de l'écrivain, car Charlie Hebdo n'a jamais représenté la liberté d'expression de la France mais bien au contraire la destruction de ses valeurs d'excellence comme l'ont amplement montré l'obscénité, la bêtise et la lâcheté des "caricatures" diffusées en boucle par les média le 8 janvier 2015, à la gloire de l'infamie.

    Non, les Français ne sauraient être Charlie ! Bien au contraire ils respectent ce qui est respectable ! Fort du dogme sectaire de Georges Wolinski — « Un humoriste qui croit en Dieu n'est pas un humoriste ! » —, pour Noël, Charlie Hebdo avait fait un dessin tellement obscène de la Nativité que des kiosques à journaux, dégoûtés, avaient même dû renvoyer le numéro sans l'exposer !

    Et, confondant « liberté d'expression » et « liberté d'excrétion », c'est ce genre de représentations dégradantes que le Gouvernement prétend être l'Idéal des Valeurs de la République, dans la droite ligne du Plug anal de la Place Vendôme et des sex toys de Jeff Koons à Versailles ! Charlie Hebdo est donc bien le symbole de la censure, de la destruction des valeurs de la France et de la Civilisation et F. Hollande outrage la France et se disqualifie moralement en prétendant l'identifier à "Charlie" aux yeux du monde entier !

    LE BUT DE LA MYSTIFICATION

    Alors quel est le but d'une telle mystification ? C'est la vieille ficelle des Régimes en faillite d'avoir besoin d'une « bonne guerre » pour en appeler à « l'Union sacrée » ! Aussi, dans le grand rassemblement du 11 janvier auquel Hollande invite les Français, en gonflant ses muscles pour jouer au chef de guerre, François Bayrou a aussitôt dénoncé « les partis qui voudraient se refaire une virginité », avec au premier rang le Parti socialiste réduit à néant Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, a même avoué y voir le moyen de « rétablir les valeurs de la République bien abaissées »... Mais, en s'étant coupée des forces vives chrétiennes,en 2013, par son « mariage »Taubira, en montrant sa froide indifférence au massacre des chrétiens d'Orient, aux viols des chrétiennes et à leur mise en esclavage, en cage à Mossoul, en refusant l’invitation du Front National (25 % des voix), en révélant ainsi sa mystification politicienne, le Gouvernement n'a-t-il pas déjà introduit la division conduisant son « Union sacrée » à l'échec ?

    Plus grave pour l'avenir des Français est la menace codée évoquée par F. Hollande — « La France n'en a pas terminé avec les menaces dont elle est la cible » — et par son ministre de l'intérieur, Bernard Cazeneuve, disant que « face à des risques inédits », de « nouvelles dispositions législatives » s'imposent qui impliqueront des « intrusions et des atteintes à la liberté » et un « degré d'acceptation » (sic) des Français. Il va falloir réfléchir... et pour ce faire, dit-il, « j'ai pris l'initiative de réunir les partenaires de l'Union et les Américains dimanche » (avec le secrétaire général de l'Otan !). Nous y voilà, c'est la perspective du massacre des libertés — au nom de la menace sur la liberté d'expression et la sécurité inhérent à l'attentat du « 11 septembre » ayant conduit au « Patriot Act » liberticide comme en témoignent d'une manière emblématique les détentions arbitraires et les tortures de Guantanamo !

    D'avance, en créant la DGSI sur le modèle du FBI, Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, n'a-t-il pas déjà projeté de faire une « loi cadre » sur le "Renseignement", notamment pour contrôler l'information d'Internet ? En voulant imposer le modèle d'un « 11 septembre français », n'est-ce pas la perspective de ce cauchemar d'asservissement et d'inféodation accrue aux Etats-Unis que F. Hollande souhaite voir appliquer pour tenter de sauver son Régime honni des Français et en cours de naufrage ? Sous couvert de la guerre déclarée à la France par les deux frères Kouachi, du devoir de "Vigilance", n'est-ce pas par la « force injuste de la Loi » qu'il souhaite maintenir les Français sous le coup de la censure glacée qui paralyse la France et la maintenir dans les fers ?

    LE RÉGIME CONDUIT ; LA FRANCE À SA PERTE

    Au moins, le Gouvernement peut-il réussir dans sa lutte contre le "terrorisme" intérieur ? Certainement pas, si l'on en croit le texte prophétique qu'André Malraux a écrit il y a soixante ans, en 1956, sous le titre « La nature d'une civilisation » et qui montre à quel point le Régime, volontairement sourd et aveugle aux avertissements (car trahissant aux ordres des Etats-Unis), conduit la France à sa perte : « La nature d'une civilisation, c'est ce qui s'agrège autour d'une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se décomposera. C'est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l'islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles. A l'origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir endiguer le courant par des solutions partielles. Ni le christianisme, ni les organisations patronales ou ouvrières n'ont trouvé la réponse. De même aujourd'hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l'islam.

    En théorie, la solution paraît d'ailleurs extrêmement difficile... Peut-être serait-elle possible en pratique si, pour nous borner à l'aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un véritable homme d'Etat. Les données actuelles du problème portent à croire que des formes variées de dictature musulmane vont s'établir successivement à travers le monde arabe. Quand je dis "musulmane", je pense moins aux structures religieuses qu'aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet Peut-être des solutions partielles auraient-elles suffi à endiguer le courant de l'islam, si elles avaient été appliquées à temps. Actuellement, il est trop tard ! Nous avons d'eux une conception trop occidentale. Aux bienfaits que nous prétendons pouvoir leur apporter, ils préférerons l'avenir de leur race. L'Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce processus. »

    Pourquoi nul gouvernement n'a-t-il tenu compte de la prophétie d'André Malraux ? Chacun, au contraire, encourageant l'avortement et l'immigration de masse. C'est ici, pour répondre, qu'il faut invoquer le rôle des Etats-Unis, la guerre qu'ils font à la France, comme l'ont révélé deux présidents de la V République, De Gaulle et Mitterrand déclarant : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l'Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans morts. Apparemment [...] Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. Une guerre inconnue, une guerre permanente, sans morts apparemment, et pourtant, une guerre à mort...».

    LE RÔLE DÉTESTABLE DES ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE

    Et pour boucler la boucle expliquant le véritable piège dans lequel la France est prise à des années-lumière de la guerre imaginaire des deux frères Kouachi, il faut introduire la grille de lecture du livre d'Alexandre del Valle — Islamisme et Etats-Unis, une alliance contre l'Europe (Ed. L'Age d'Homme, 2000) — dans lequel l'auteur monte comment « les Etats-Unis soutiennent les Etats islamistes qui dessinent un vaste croissant à la périphérie sud-est du Vieux-Monde ». Depuis Laurence d'Arabie les services britanniques ne se sont-ils pas faits une spécialité de la manipulation des Sunnites ? Et les suites données au « 11 septembre 2001 » n'ont fait que multiplier les foyers de "terrorismes" en remplaçant les régimes laïques (Irak, Egypte, Libye, essai en Syrie, etc.) par des régimes sunnites puis islamistes créés ou soutenus notamment par l'armement occidental (Arabie Saoudite, Hamas, Frères musulmans, Qatar, Libye, Turquie sunnite, etc.). Que dire du rôle de la France en Libye faisant flamber le terrorisme ? Autrement dit la France est aujourd'hui prise en tenaille entre l'Islamisme à sa périphérie sud-est, les Etats-Unis, l'asphyxie économique, financière et politique, de l'Union Européenne, et le fossé fabriqué avec la Russie.

    Alors comment sortir du piège du « 11-Septembre français » ? Par sa mystification sut la prétendue « déclaration de guerre à la France » (par les deux frères Kouachi !) et sui leur objectif (venger l'outrage au Prophète au nom de la Charia et non l'atteinte à la Liberté d'expression), par son inféodation aux Etats-Unis qui nous font la guerre et nous prennent en tenaille par la multiplication des régimes islamistes, par son ignorance volontaire de la « poussée islamique » pourtant prophétisée par André Malraux il y a 50 ans ; par sa persistance à stigmatiser les forces vives de la France, à trahir ses intérêts vitaux et à censurer outrageusement sa liberté d'expression ; par son choix suicidaire du « II-Septembre français », par son instrumentalisation déshonorante d'un massacre de 17 personnes à des fins politiciennes et en vue de profiter de l'émotion pour imposer aux Français des mesures d'asservissement qu'ils n'auraient pas acceptés sans cette mise scène indigne, par toutes ces manœuvres, le Gouvernement a apporté la preuve de son déni de démocratie, de la haute trahison des Valeurs fondatrices de la France et de sa Civilisation.

    Il apparaît donc aujourd'hui en France plus que jamais que, selon la célèbre formule de Saint Just, « le peuple n'a qu'un véritable ennemi c'est son gouvernement ! », qu'il doit tout faire pour s'opposer au Terrorisme et à la Barbarie de ce « Patriot Act » français à la botte des Etats-Unis, dont rêve le gouvernement pour museler la liberté d'expression résiduelle des Français, notamment sur Internet, pour maintenir les Français dans l'aveuglement, dans les fers, et empêcher ainsi le puissant mouvement de délivrance engagé depuis 2013 afin de libérer enfin la France d'un Régime tyrannique et destructeur, totalement déconsidéré et à bout de souffle.

    ASSASSINER LA LIBERTÉ AU NOM DE LA LIBERTÉ

    Assassiner la Liberté au nom de la Liberté ! Telle est la vision d'horreur qui s'est imposée à la vue de toute la France mise au garde-à -vous, au nom de « Je suis Charlie ! » et au son des cloches de Notre-Dame réquisitionnées pour sonner le glas de cette imposture. Le combat de demain est celui de la Liberté de l'homme intérieur et de la Vérité publique à préserver pour écarter l'image insupportable de cette aliénation terrifiante, de cette guerre faite à la dignité humaine et à la Civilisation européenne dont la France est le modèle. Image d'horreur évoquant irrésistiblement cette douloureuse mise en garde de George Orwell : <c Si vous voulez une image de l'avenir, imaginez une botte écrasant le visage humain éternellement » !

    La France, en guerre contre un Gouvernement ennemi de ses Valeurs patrimoniales, est aujourd'hui contrainte de retrouver sa valeur fondamentale de Civilisation, (et vite !) ou de se décomposer et de disparaître ! Nous appelons les Français à refuser de tomber dans le piège du Grand rassemblement qui leur est tendu et à se lever contre le terrorisme d'Etat qui s'oppose au Salut public, à la Liberté d'expression de la Vérité et à la Renaissance de la France qui en dépend. « N'écoutez-pas ce qu'ils disent, regardez ce qu’ils font ! »

    Arnaud-Aaron UPINSKY, Président de l'Union Nationale des Ecrivains de France.

     

    Rivarol du 15 janvier 2015

  • Charles Martel et la bataille de Poitiers : mythe ou réalité ?

    Laurent Wetzel, haut fonctionnaire de l’Education nationale à la retraite, ancien élève de l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, agrégé d’histoire, auteur de Ils ont tué l’histoire-géo (éd. François Bourin, 2012).

    ♦ J’ai été saisi d’étonnement en découvrant, le 19 avril, sur le site Les Inrocks, l’article d’un certain Jean-Marie Durand, spécialiste des « idées », intitulé « Tu parles, Charles Martel ! La déconstruction d’un mythe identitaire », consacré à l’essai, paraît-il « éclairant », de deux « historiens », William Blanc et Christophe Naudin, Charles Martel et la bataille de Poitiers. De l’histoire au mythe identitaire.

    « La plus puissante des familles franques, dans le pays de Metz,devint célèbre au temps qu’elle avait pour chef Charles, surnomméMartel parce qu’il a écrasé, comme avec un marteau, les Arabes qui avaient envahi la Gaule ».

    A en croire cet idéologue et ces deux « historiens », bien décidés à terrasser les « historiens islamophobes », « la bataille de Poitiers est un événement mineur de notre histoire, qui « ne doit sa survie mémorielle qu’à l’utilisation qui en a été faite, depuis les années 1880, par l’extrême droite et le courant nationaliste » » ; « elle n’est pas historiquement le choc que beaucoup d’autres ont imaginé » ; « les grandes figures de l’enseignement sous la IIIe République – Jules Michelet et Ernest Lavisse – ne lui ont consacré que peu d’attention, Jules Michelet minimisant la bataille et le manuel Lavisse ne lui consacrant pas une ligne ».

    On reste interdit devant tant de contre-vérités.

    Jules Michelet, qui a publié son Histoire de France des origines à la mort de Louis XI, entre 1833 et 1844, sous la Monarchie de Juillet et non sous la IIIe République, soulignait au contraire dans cet ouvrage l’importance de ladite bataille :

    « Les Sarrasins, maîtres de l’Espagne, s’étaient emparés du Languedoc. De la ville de Narbonne, leur innombrable cavalerie se lançait audacieusement vers le nord, jusqu’en Poitou, jusqu’en Bourgogne, confiante dans sa légèreté et dans la vigueur infatigable de ses chevaux africains. La célérité prodigieuse de ces brigands, qui voltigeaient partout, semblait les multiplier ; ils commençaient à passer en plus grand nombre : on craignait que, selon leur usage, après avoir fait un désert d’une partie des contrées du Midi, ils ne finissent par s’y établir. Une rencontre eut lieu près de Poitiers entre les rapides cavaliers de l’Afrique et les lourds bataillons des Francs (732) […]. Charles Martel poussa jusqu’en Languedoc, entra dans Nîmes et essaya de brûler les Arènes qu’on avait changées en forteresse. »

    Ernest Lavisse, en 1913, dans son manuel pour le cours moyen, 1re et 2e année, a consacré en réalité trente lignes à Charles Martel, à l’invasion arabe et à la bataille de Poitiers. J’en extrais celles-ci :

    « La plus puissante des familles franques, dans le pays de Metz, devint célèbre au temps qu’elle avait pour chef Charles, surnommé Martel parce qu’il a écrasé, comme avec un marteau, les Arabes qui avaient envahi la Gaule. En l’année 732, ils étaient arrivés près de Poitiers, quand ils rencontrèrent Charles Martel qui venait au devant d’eux avec une armée. Les Arabes, montés sur de petits chevaux rapides, et habillés de longs manteaux blancs, coururent vers la cavalerie franque. Les Francs, montés sur de grands chevaux du nord, les laissèrent venir et se défendirent avec leurs haches et leurs épées si bien que les Arabes reculèrent. Alors les Francs se mirent en marche. C’était comme une muraille de fer qui s’avançait. Les Arabes se retirèrent dans leur camp, et, pendant la nuit, ils s’enfuirent. Ainsi, Charles Martel a empêché les Arabes de conquérir notre pays. »

    Dans son Abrégé de l’histoire du Moyen Age pour le cours de seconde, Victor Duruy parlait déjà, en 1857, de « la grande victoire de Charles Martel sur les infidèles, qui arrêta, entre Tours et Poitiers, le mouvement de l’invasion de l’islamisme vers l’Occident ».

    En 1904, dans son manuel pour la classe de 5e, l’historien Charles Seignobos, républicain et protestant, insistait, avant de raconter la bataille de Poitiers, sur « les guerres qu’avait dû faire Charles Martel toute sa vie de tous les côtés, surtout dans le Midi contre les musulmans ».

    En 1925, dans son manuel pour la classe de 4e, Arthur Huby, plus tard doyen de l’Inspection générale d’histoire-géographie, insistait aussi sur cet « événement exceptionnel » : « Sa victoire sur les Arabes tira Charles Martel hors de pair. La victoire de Poitiers (octobre 732), qui marqua l’arrêt de l’offensive arabe contre l’Europe, eut un immense retentissement. Charles Martel apparut comme le sauveur du monde chrétien tout entier. »

    Sans oublier Jules Isaac (futur militant du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes) qui écrivait à la même époque, dans le fameux Malet-Isaac : « Charles Martel eut la gloire d’arrêter à Poitiers, en 732, une terrible invasion arabe. »

    En 1935 enfin, dans leur petit manuel pour le cours élémentaire, 1re année, Mon Premier Livre d’Histoire de France, Léon Brossolette et Marianne Ozouf, père et sœur du héros de la Résistance, ont illustré une page entière d’une image en couleurs sous-titrée « Charles-Martel à Poitiers – Les rois francs, qu’on appelle les rois fainéants, ne savent plus commander leurs armées. Le duc Charles-Martel les commande à leur place. Il bat à Poitiers les rapides cavaliers arabes qui attaquent la Gaule ».

    On observera cependant que ne figurent nulle part, dans les actuels programmes d’histoire du primaire et du collège, ni Charles Martel, ni la bataille de Poitiers, tous programmes signés, en 2008, par Xavier Darcos, avec la bénédiction de Nicolas Sarkozy et François Fillon, trois phares de ce qu’on appelle la « droite républicaine ».

    Ce qui n’empêche pas Philippe Nemo, dans son excellent manuel d’histoire pour les CE2-CM1-CM2, de préciser pour nos écoliers : « Les Arabes avaient conquis un immense empire qui s’étendait jusqu’en Europe. Ils s’étaient emparés de l’Espagne, et maintenant ils voulaient aussi envahir la France. Charles Martel gagna contre eux la bataille de Poitiers en 732 après J.-C. et il les força à se replier en Espagne. Le prestige acquis par Charles Martel à cette occasion fut très grand. » (La Librairie des Ecoles, 2012, p. 52).

    Laurent Wetzel, 22/04/2015

    http://www.polemia.com/charles-martel-et-la-bataille-de-poitiers-mythe-ou-realite/

  • Vers un duel Marion-Marine pour le nouveau FN ?

    Il était facile de sortir le vieux père pour ses jeux de mots qui agacent la maréchaussée médiatique, mais il est clair aussi que le nouveau FN ne plaît pas à tout le monde.

    Le Grand Remplacement idéologique des années 2000 aura frappé le FN plus vite que la France : voyez ce que sont devenues les droites et les gauches dans notre Europe inféodée, et vous comprendrez… Le parti de la pensée sauvage, comme disait Baudrillard, est devenu celui de la pensée BCBG des nouveaux louveteaux de la petite bourgeoisie fonctionnarisée. Les bonnes âmes et les jeunes dans le vent se félicitent de l’expulsion du vieil homme indigne, mais il n’en demeure pas moins que ce fâcheux précédent annonce d’autres règlements de comptes dans l’explosive auberge espagnole qu’est devenu le Front national.

    Comparaison est ici raison : le Front national est devenu avec Marine le Pen une auberge espagnole ; on n’a plus besoin d’y être patriote, judéo-chrétien, acculturé à droite, entrepreneurial affolé par les temps nouveaux, ou tenant d’une certaine idée de la France. On peut y être gay, musulman actif, ouvert sur le monde postmoderne, hyper-laïc, libertaire, anticapitaliste, partisan des impôts nouveaux et nombreux, bavard lascif (voyez Philippot toujours fourré sur les plateaux télé), petit rocker, soixante-huitard en fait.

    Lire la suite

  • La manif pour tous devient un parti politique

    LCe matin, le Journal Officielannonçait cette décision de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques en date du 13 avril 2015 :

    "l'association de financement du groupement politique La manif pour tous, dont le siège social est situé 115, rue de l'Abbé-Groult, 75015 Paris, est agréée en qualité d'association de financement du parti politique « La manif pour tous » pour exercer ses activités sur l'ensemble du territoire national (métropole et outre-mer)"

    L'association explique que le but n'est pas de présenter des candidats mais de faciliter le financement du mouvement comme le souligne Albéric Dumont, vice-président de la Manif pour tous :

    "Nous restons une association loi 1901 mais avec la qualité de parti politique". "Nous ne faisons pas ça pour présenter des candidats, ça ne changera rien à nos actions". "Nous intervenons de plus en plus sur le champ politique et donc nous faisons évoluer nos statuts, pour être transparent vis-à-vis de nos adhérents et de l'administration".

    Ludovine de La Rochère ajoute :

    "C'est une décision technique, une mise en cohérence de notre statut juridique avec notre activité militante et rien d'autre". "On aurait dû le faire depuis longtemps".

    Par conséquent, les donateurs de la Manif pour Tous pourront bénéficier d'une déduction fiscale.

    Michel Janva

    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/web.html