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  • Gabriele Adinolfie publie aux Bouquins de Synthèse nationale un livre sur l’Europe

    Gabriele Adinolfi nous expose dans ce petit livre de 80 pages, initialement édité en Italie, sa vision de l’Europe.

    Partant du constat que dans le monde globalisé actuel les nations européennes ne peuvent plus, seules, avoir la force nécessaire pour faire face aux blocs (USA, Chine, Inde, pays émergents…), celles-ci risquent d’être amenées à disparaître de la compétition internationale.

    GA

    Seule la création d’une Europe forte et unie, reposant sur la défense de ses identités nationales et régionales, peut inverser les choses. C’est ce à quoi Gabriele Adinolfi nous invite à réfléchir.

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    http://www.altermedia.info/france-belgique/uncategorized/gabriele-adinolfie-publie-aux-bouquins-de-synthese-nationale-un-livre-sur-leurope_132056.html#more-132056

  • Lois infantilisantes et abrutissement des masses

    L’infantilisation s’infiltre dans les moindres recoins de notre vie, instillée par un arsenal législatif qui n’en finit pas de s’étoffer et qui nous brinquebale dans une dichotomie permanente.

    Fumer, c’est pas bien. Une chance sur deux d’y laisser sa peau. L’alcool doit être consommé avec modération. Il faut manger cinq fruits et légumes par jour. Éviter les boissons sucrées et les graisses saturées. Boire au moins un litre d’eau par jour. Et, surtout, bouger ! Faire du sport. N’être ni trop gros, ni trop maigre. Attacher sa ceinture de sécurité, ne pas téléphoner en conduisant, ne pas rouler trop vite, ne pas oublier de passer son contrôle technique. Les antibiotiques, c’est pas automatique. En revanche, vous pouvez continuer à vous gaver d’antidépresseurs et à picorer des anxiolytiques comme des Smarties, du moment que ça vous maintient opérationnel pour turbiner et faire prospérer les labos.

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  • Areva ou les limites du colbertisme

    Ce billet a été publié dans l'Action française 2000 du 19 mars 2015 (n°2905 p.10) sous ce même titre. Il entre en archives RA avec des liens complémentaires en bas de note qui n'apparaissent pas dans la version papier faute de place et une notice plus développée sur Hans Hermann Hoppe*.

    Avec un chiffre d'affaires sensiblement constant, l'action Areva a perdu 88% en 7 ans. Ce n'est pas "la faute à pas de chance" car y fut concentré le meilleur des cerveaux français, et c'est sans doute en celà que les déboires de la filière d'excellence sont inquiétants. Le premier reproche que l'on puisse faire à l'ancienne patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, est le fiasco technique d'UraMin. Alors que beaucoup de grands dirigeants français ont suivi un cursus de sciences molles qui les autorise à méjuger les affaires industrielles (la liste est longue), Atomic Anne, agrégée de sciences physiques par Normale Sup, est issue du prestigieux Corps des Mines et s'est donc lourdement trompée dans son cœur de métier. Tout le reste en découle puisque la Justice examine l'alternative entre une erreur par incompétence et une mauvaise décision parfaitement documentée. Le résultat de l'instruction menée par la Brigade financière de Paris et par le juge Van Ruymbecke signalera si l'ingénieur Lauvergeon était sous-calibré pour exercer la dictature nucléaire française consentie par les pouvoirs publics en souvenir du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA), ou si elle a cherché dans ses multiples fonctions sa propre gloire. Cette affaire est la pierre de touche qui révélera la nature profonde des erreurs d'Areva : cafouillages typiques des entreprises d'État dont le propriétaire est un buste en plâtre qui trône dans les mairies. On n'ose parler d'escroquerie délibérée et pourtant, beaucoup de millions ont circulé !

    Yellow Cake

    L'affaire est digne d'un roman de Gérard de Villiers. En quelques lignes, la voici : en quête de mines d'uranium à agréger au patrimoine de la COGEMA devenue Areva, la direction du groupe repère la mine centrafricaine de Bakouma qui avait été découverte par le CEA en 1958 et jugée inexploitable alors, site à moitié noyé, minerai enfermé dans une gangue d'apatite quasiment infractable, logistique ruineuse. La hausse du prix de l'uranium changeait-elle aujourd'hui le compte d'exploitation ? Aucun personnel de terrain ne le crut, mais tout l'état-major voulait acheter sans voir, ni même consulter les copieuses archives de la COGEMA. Les patrons se sont laissé rouler dans la farine par les vendeurs, une holding minière canadienne qui fit fortune dans la transaction, quasiment en faillite dans l'exploitation ! Le monde de l'uranium est un boudoir, chacun savait les permis d'UraMin sans valeur. Sauf Areva ?
    Les déboires d'Areva sont typiques de la gestion étatique des entreprises publiques, la morgue passant trop souvent la raison. Que ce soit l'enthousiasme potache à la rédaction du contrat finlandais d'un EPR™ qui n'en finit plus de s'achever dans les pénalités de retard ; les présomptions arrogantes d'ouverture du marché chinois à des réacteurs de 3è génération, qui pourrait bien se limiter pour nous aux quatre unités de Taïshan, le reste du programme national étant sinisé sous licence Westinghouse à tout motif même déloyal comme la standardisation des filières pour optimiser la maintenance ; que ce soit l'agonie du réacteur EDF de Flamanville ; et bien pire, le désastre d'Abou Dhabi où pour une fois la composante politique du projet avait bien manœuvré mais que la suffisance ou l'inconstance des contractants a ruiné au bénéfice d'une technologie coréenne, tout simplement bien présentée ; nous avons touché du doigt dans chacun de ces dossiers le "détachement" d'élites techniques imbues d'elles-mêmes que rien ni personne ne pourrait critiquer. Jusqu'à ce que les alarmes hurlent ! La Cour des Comptes a signalé les ravages d'une technocratie irresponsable par nature, puisqu'elle travaille sur fonds publics, avec l'argent de tous et de personne, contrairement aux groupements anglo-saxons qui engagent sur ces créneaux des compagnies propriétaires de leurs actifs et de leur avenir, dont l'excitation à conclure tranche avec l'impassibilité narquoise des fonctionnaires français.

    Réacteur EPR™ de Flamanville

    Quels que soient ses diplômes, ses talents personnels et l'expérience acquise en butinant le domaine industriel de l'État, Anne Lauvergeon qui accumule partout les jetons d'administrateurs, reste incapable de mettre aujourd'hui son chéquier sur le tapis vert pour signer un milliard de dollars à la fin du tour de table. On trouve ces entrepreneurs à leur compte outre-atlantique et en Asie. Ils ne vivent pas dans l'entreprise, c'est l'entreprise qui leur sert de cœur et de poumons. Cette véritable "incarnation" de l'entreprise est invincible. Et le concept n'est pas réservé aux Américains. Quand Monsieur Deng débonda l'énergie créatrice de la Chine épuisée par le communisme, il fit confiance à l'impatience des individus à s'établir socialement et à s'enrichir, et pas du tout à la réforme des grands combinats étatiques. La France de Monsieur Hollande n'a pas encore franchi ce seuil d'intelligence, et pour protéger le "triomphe" du secteur public, Areva sera peut-être réprimandée mais pas condamnée. Comme le dit Hans Hermann Hoppe :"l'efficacité est liée à la propriété privée pour que chacun soit incité à faire des efforts" et le même de conclure à la privatisation gagnante de l'État en ramenant un roi propriétaire puisque la monarchie est la forme la plus comptable de l'avenir du pays, pays qui n'est que le sien. En attendant, Areva a récupéré Philippe Varin, le loser de chez Peugeot qu'il a bien fallu poser quelque part puisque les Chinois n'en voulaient pas ! Il préside aujourd'hui le conseil d'administration depuis la mort de Luc Oursel il y a huit jours, éphémère successeur d'Anne Lauvergeon. 

    Pour ceux qui veulent creuser la mine sur ce blogue :
    Résultats du groupe
    Uramin et Areva - mine de rien
    Uramin, la synthèse d'un scandale
    Uramin, omerta chez Areva
    l'ingénieur Balkany dans le schmilblick minier africain
    Areva chez Bellaciao

    (*) Hans-Hermann HOPPE est professeur au Département d'Economie de l'Université du Nevada à Las Vegas, Senior Fellow du Ludwig von Mises Institute et rédacteur en chef adjoint de la Review of Austrian Economics. Il est né le 2 septembre 1949 à Peine, en Allemagne de l'Ouest. Il a fréquenté l'Universität des Saarlandes à Sarrebruck, la Göthe Universität de Francfort s/Main et l'University of Michigan à Ann Arbor pour des études de philosophie, sociologie, histoire et économie. Il a reçu en 1974 son doctorat en philosophie et son diplôme post-doctoral (sociologie et économie) de la Göthe Universität à Francfort. Il a enseigné dans plusieurs universités en Allemagne, de même qu'à Bologne, au Bologna Center for Advanced International Studies de la Johns Hopkins University. 
    Outre de nombreux articles et brochures, il a publié Handeln und Erkennen (Berne, 1976), Kritik der kausalwissenschaftlichen Sozialforschung (Opladen, 1983), Eigentum, Anarchie und Staat (Opladen, 1987), A Theory of Socialism and Capitalism (Dordrecht, 1990) et The Economics and Ethics of Private Property (Auburn, 1993). 
    C'est le dernier venu et le meilleur supporter de la monarchie** parmi les grands esprits parce qu'il fonde sa démonstration sur du concret, un peu à la manière de Maurras. Il présente ses idées sur un site web personnel (clic) et sur les sites des instituts que nous avons cités.

    (**) Royal-Artillerie : De la supériorité économique de la monarchie

    http://royalartillerie.blogspot.fr/

  • La fête à claques

    J'ai eu la perception très nette que l'escroquerie démocratique (clic) était à son comble dans ces élections départementales. Il y a six mois, la strate politique qui doit se gérer maintenant était en voie d'éradication par les mêmes qui en ont fait pendant quinze jours l'apocalypse de la République. Le pouvoir en place, minoritaire comme aucun avant lui ne le fut, a appelé sur ses sectionnaires les voix de tous les républicains afin de sauver les structures partisanes départementalisées qui sont apparus comme autant de briques élémentaires dans la construction d'une "dictature" du modèle courant. Ne voyait-on rien de tout ça il y a six mois ? Cette géométrie départementale est essentielle à la République française et les forces médiatiques déployées sur ces élections le confirment, même si les attributions spécifiques aux départements restent encore dans le vague et si le risque est grand de les voir écrasés entre les régions et les métropoles secondaires. On a fait voter les gens dans un cadre de compétences qui n'existe pas encore. Personne n'avait osé jusqu'alors. 
    Laissant courir les chiens fous d'une réforme institutionnelle qui amuse les désoeuvrés - ce qui est sérieux est ailleurs - l'ancien président du Conseil général de Corrèze a rappelé la meute au pied quand fut remontée de la base la certitude que les départements étaient le substrat politique élémentaire pour se hisser au niveau national, ce que comptait bien faire le Front national. Pas question de laisser revenir les HLPSDNH. Cette incongruité européenne que sont les départements français avait donc son utilité ou son danger ; aussi la mobilisation des états-majors et des fédérations n'en fut que plus complète quand les instituts annoncèrent une Bérézina historique pour les partis en cour.
    Ceux des penseurs honnêtes qui avaient travaillé à la suppression des départements ont pu mesurer le niveau de mépris dans laquelle le Château les a tenus pour donner à la fin de leurs travaux la priorité à ce qu'ils étaient chargés d'anéantir. Mais, répétons-le, le gouvernement du pays lui a échappé et ces jeux démocratiques de proximité ressemblent de plus en plus à un théâtre convenu, un rite gratuit, du cirque à défaut de pain. 
    Qu'a donné ce "Combat de Titans" ? 
    Rien !
    C'est l'échec du Front national et l'allocution extravagante du premier ministre qui m'ont encouragé à écrire ce billet. L'allocution de Manuel Valls hier soir est proprement incroyable, qui, à l'inverse du président droit dans ses bottines, dit avoir entendu le cri des Français et promet pour demain matin l'embellie produite par les mesures gouvernementales courageuses prises depuis trois ans... on rêve ! Le redressement de l'Europe, et de l'Eurozone spécialement, tient à l'effondrement du prix du baril de pétrole, à celui des taux d'intérêts sur les bons d'Etat et à la chute de l'euro en dollar. Ces gens n'y sont pour rien ! Pour rien du tout ! Ce pouvoir est bien celui de Foutriquet.
    M. Valls a été sélectionné par François Normal pour sa gueule et son petit score aux primaires socialistes. Peu dangereux pour l'apparatchik parvenu en douce, c'est un costaud de sous-préfecture qui n'a pas le calibre de la fonction, ce qui multiplie son acrimonie naturelle. On pourrait faire cent lignes qui démontrerait sa "dépersonnalité" en suivant sa quête inlassable de mentors depuis qu'il a choisi ce métier qui n'en est pas un. En plus de nerfs fragiles, il n'a que la colonne vertébrale d'autrui et ça commence terriblement à se voir.
    Personnellement impliqué depuis qu'il a pris en main la campagne électorale au quotidien, en laissant de côté sa fonction de chef du gouvernement, il devrait démissionner après avoir perdu la moitié des départements que tenait son parti. Partout ailleurs en Europe, un pareil désaveu entraînerait la démission du chef de file, sans railleries ni quolibets d'ailleurs. Logique démocratique. Mais ici, non ! Les éditocrates de la presse subventionnée lui trouvent mille excuses.
    Le Front national pour sa part a perdu. Marine Le Pen rate le fameux ancrage. Aucun département n'est conquis et peut-être 50* cantons sur 2000. On peut retourner la question en tout sens, malgré un raz-de-marée en voix, le Front ne perce pas globalement dans une élection concrète. Il reste un parti du mécontentement sans risque, bon pour les européennes.

    (*)= estimations du 29.3.15 à 23h

    Le grand gagnant est Nicolas Sarkozy qui ramasse 70* départements, mais puis-je ajouter qu'à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, on me dit qu'il le sait. Le programme concret du gouvernement des réformes n'est toujours pas élaboré. On ratisse large ! La victoire d'aujourd'hui n'anticipe pas celle de demain, les enjeux sont chaque fois différents et les adversaires ne sont pas figés, chacun adaptant sa défense ou son attaque à l'autre au moment. La mise en scène de la pièce est donc à chaque fois différente même si les règles de l'art sont immuables : faire prendre au couillon des vessies pour des lanternes.

  • Libertés N°30 - A nos frères d'Alliance

  • Banquet Camelot

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  • Yemen: L'alliance contre nature d'israel avec Ryad : L'échec de la guerre des drones US

    Alors que les négociations sur le nucléaire iranien sont en cours à Lausanne avec une date limite établie, John McCain, républicainet président du Comité des forces armées du Sénat des États-Unis, a déclaré le 24 Mars dernier qu’Israël devait bombarder l'Iran si elle voulait survivre aux 22 derniers mois de la présidence d'Obama. Quoi de plus normal en effet que d’appeler à la guerre, avant des négociations censées garantir la paix ?
    L'Arabie saoudite est en première ligne au Yémen. Nous avons déjà défini ce qui l'y avait poussé . On cherche à nous cacher le contraire. Jérusalem compte les points mais surtout l'erreur. Les Russes ne la commettront pas malgré les provocations de la coalition arabe qui semblent bien orchestrées.
    L'Iran se retient. Les armes se vendront, les populations civiles souffriront. Il n'est pas certain cette fois-ci que l'Arabie saoudite prenne sa raclée car depuis, elle s'est considérablement armée grâce aux ventes d'armes de la France mais l'Arabie saoudite joue gros et surtout risque l'enlisement ou la bavure sur place. Dans le même temps, on veut nous faire croire au réveil d'un conflit millénaire et Le Monde publie des cartes criminelles prêtes à activer le conflit de civilisation qu'on nous promet et tente de préparer depuis vingt ans. Mais l'Arabie Saoudite, protectrice des lieux saints de l'Islam et pouvoir apostat depuis les critiques d'Oussama Ben Laden tiendra-t-il longtemps ? Le vieux roi est mort, les jeunes princes semblent vouloir reprendre la main. Le Prince Bandar est jusqu'au boutiste. Ne reste-t-il plus à l'Arabie saoudite qu'une alliance de bric et de broc ou Israël dans l'ombre comme seul « allié » sur qui finalement, on peut compter ?
    Les Saoudiens croient faire le bon pari mais certains les soupçonnent de courir au suicide ? En réalité, l'Arabie saoudite joue sa survie tout en se croyant invincible, ce qui est toujours dangereux dans l'art de la guerre. Israël le sait et c'est pour cela qu'elle utilise l'Arabie saoudite au Yémen mais elle l'utilise depuis quelques mois aussi pour bien d'autres choses : pour obtenir plus de territoires en Cisjordanie, étendre les colonies de peuplement, judaïser Jérusalem et lutter contre la Syrie de Bachar el Assad. Les Saoudiens sont maintenant à la tête d'une coalition mais elle est fragile. Déjà le Pakistan a fait remarquer qu'il ne saurait aller jusqu'au bout : des Chiites sont aussi présents sur son territoire. L'Egypte sert de couverture aux Américains mais à l'intérieur, les Frères Musulmans veillent aussi à ne pas déchirer l'Islam. Pour eux, l'Arabie Saoudite demeure l'Etat apostat qui a souillé les lieux saints de l'Islam. Alors l'Arabie saoudite n'est-elle pas en roue libre ?
    L'alliance contre-nature et quasi secrète entre Israël et Ryad s'est construite sur des intérêts communs : ceux de contrer le rapprochement prévisible entre l'Iran et les Américains, d'interdire la bombe aux Iraniens, de lutter contre le Hezbollah libanais et de renverser l'Etat syrien. On aura noté que dès la chute de Abd Rabo Mansour Hadi, les Etats-Unis se sont retirés. Ils ne veulent pas d'un deuxième Afghanistan et surtout, les Américains ne sont plus tout à fait les mêmes. Ils ont la tentation de partir, de se détacher des doubles jeux mortels du Proche-Orient même s'ils y seront, quoiqu'il arrive, engagés à fond. Comment frapper maintenant les protégés djihadistes de l'Arabie Saoudite en Syrie et en Irak tout en ne lâchant pas Ryad ? Comment aussi vanter et réaliser l'accord avec l'Iran sans mettre au premier plan la Chine et la Russie qui en seront sans doute les plus grands vainqueurs?
    Israël avait cru, il y a deux ans, à l'alliance avec Bandar et elle a immédiatement saisi l'opportunité historique d'une alliance avec Ryad dès que ce fut possible. Les ''ennemis communs'', les intérêts économiques et les services secrets ont fait le reste mais chacun doit bien garder en mémoire les « condamnations » hypocrites des abominations de l’Etat islamique par les responsables qatari ou encore saoudiens. Des « condamnations » dont personne n’aura été dupe. Les Occidentaux ont donc choisi de fermer les yeux sur le soutien apporté par les deux tyrannies wahhabites, Arabie Saoudite et Qatar au terrorisme musulman et indirectement à Daesh pour ne penser qu’aux juteux contrats qu’ils pourront signer avec elles. 
    Voilà des années que Qatar et Arabie saoudite se livrent à un véritable concours de financement des groupes djihadistes partout dans le monde pour renforcer leurs influences respectives mais aussi encourager la propagation du salafisme dans le Dar al-Harb, Al-Qaïda, Aqmi, Ansar, Dine, Mujao, Frères musulmans, Hamas, Front Al-Nosra, Daesh… Chacun de ces groupes a reçu ou reçoit, de l’un ou de l’autre, voire des deux en même temps, des fonds considérables pour mener à bien leurs actions criminelles. Selon l’historien britannique Charles Allen, les autorités saoudiennes, tout en se présentant comme des « alliées fidèles » des Etats-Unis et de l’Occident, auraient ainsi dépensé à elles seules quelque 70 milliards de dollars depuis 1979 pour répandre le wahhabisme parmi les communautés musulmanes européennes.
    Soutien dans la formation d'une coalition arabe contre les chiites, financement et armement des pires islamo-terroristes en Irak, les Occidentaux, et notamment la France, sont aujourd'hui dans de beaux draps au Proche-Orient. On notera que sur le Yémen, la France s'est abstenu cette fois-ci de déclarations trop tonitruantes mais quelle marge de manœuvre dispose-t-elle vraiment ? 
    Mais il y a plus fondamental. Le Yémen a été depuis des années le terrain privilégié d'une guerre nouvelle, d'une guerre dite chirurgicale et hypermoderne, propre mais dévastatrice en particulier sur les civils, la « guerre des drones ». Le retrait américain, l'intervention pour ne pas dire l'invasion saoudienne marque aussi l'échec d'une stratégie de guerre moderne contre la terreur qui était depuis quelques années pourtant la marque de fabrique américaine, son ultime fierté. Finalement, le Yémen est peut-être une énième tragédie pour les Etats-Unis, celle de ne pas avoir su ou voulu confronter la réalité au virtuel, une tragédie bien plus grave qu'on ne saurait le dire. C'est l'échec de la guerre hypermoderne, la guerre des ingénieurs avec ses victoires spectaculaires qui, au bout du compte, n'existait peut-être que dans la tête de ceux qui la concevaient à Washington ou la mettaient en scène au cinéma !

    Michel Lhomme Metamag :: lien

    http://www.voxnr.com/cc/dt_autres/EuklkkuFVpBRmvGrAn.shtml

  • Russie : Et si la mort de Christophe de Margerie, PDG de Total, n’était pas un accident… (Màj vidéo)

    Addendum du 05/04/2015 : Le mari d’une hôtesse de l’air ne croit pas à l’accident

    Rencontre avec le mari d’une hôtesse de l’air qui a péri dans le crash de l’avion dans lequel se trouvait Christophe de Margerie, PDG de Total. Lui s’interroge, et pointe des zones d’ombres, alors qu’une enquête est actuellement en cours en France et en Russie.

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    Addendum du 24/10/2014 : Interpellations et démissions en Russie 
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  • Qu’est ce que la Révolution Conservatrice ?

    Les décès au début des années 2000 du germaniste français Louis Dupeux et de l’historien suisse Armin Mohler[1] nous donne l’occasion de revenir sur la « Révolution Conservatrice » allemande dont ils s’étaient faits les spécialistes et qui reste mal connue. Pourtant, Louis Dupeux anima à ce sujet durant une vingtaine d’années, au sein de l’université de Strasbourg, le Groupe d’étude de la « Révolution Conservatrice » allemande dont les travaux furent publiés dans la Revue d’Allemagne. Le précurseur de ces études fut Edmond Vermeil qui, en 1938, publia les Doctrinaires de la révolution allemande 1918-1938[2]. En France, la « Révolution Conservatrice » fut surtout étudiée, à partir de la fin des années 1960 par les milieux nationalistes-révolutionnaires[3] et puis dans les années 1980 par la Nouvelle Droite et, en particulier, par Alain de Benoist[4].
    En effet, les membres de celle-ci ont publié un grand nombre de monographies, articles, études, etc. sur ce sujet. La Nouvelle Droite découvre (ou redécouvre) à cette époque la « Révolution Conservatrice », qui deviendra l’une de ses références importantes. Cette filiation est d’ailleurs ouvertement revendiquée à travers le recours à Ernst Jünger, Oswald Spengler, Carl Schmitt.
    Les origines de la Révolution Conservatrice
    La « Révolution Conservatrice » est un courant de pensée, avant tout culturel, qui s’est développé en Allemagne après 1918 en opposition à la République de Weimar et qui se caractérisait par un refus de la démocratie et du parlementarisme. Leur Weltanschauung, leur « vision du monde », révolutionnaire-conservatrice se réclamait de l’idéalisme, du spiritualisme voire du vitalisme, et se proposait de reconstituer une société sur la base de communautés naturelles structurées et hiérarchisées, menées par une nouvelle aristocratie du mérite et de l’action.
    Les auteurs de ce courant de pensée ont médité sur les grandes questions qui agitaient leur temps : la technique, l’État, la ville, l’identité, la guerre, la crise religieuse, le marxisme et le libéralisme, la justice sociale, la question nationale et l’édification européenne, etc. Mouvement intellectuel, la Révolution Conservatrice renvoyait l’image d’une « droite » n’étant ni libérale, ni nazie et très modérément chrétienne. En effet, la Révolution Conservatrice fut aussi une expérience existentielle d’une grande richesse avec ses mouvements de jeunesse, ses organisations paysannes, ses “sociétés d’hommes” et ses cercles religieux.
    Les racines de la Révolution Conservatrice plongent dans le romantisme, en réaction contre le processus de « modernisation » déclenché par les Lumières et la révolution industrielle. Le romantisme politique qui en découle se caractérisait, sommairement, à la fin du XIXe siècle, par le refus du rationalisme, de l’industrialisation, de l’urbanisation, du libéralisme ainsi que des valeurs conservatrices traditionnelles, dont le christianisme, au profit d’une vision mythifiée d’une société organique.
    Leur Weltanschauung se fondait sur une vision pessimiste et cyclique de l’Histoire, influencé par la philosophie de Nietzsche. Elle se caractérisait aussi par un pessimisme culturel (le Kulturpessimismus). Le plus connu des précurseurs de ce pessimisme culturel fut Paul de Lagarde (Paul Anton Bötticher 1827-1891) qui contribua à « créer l’idéalisme de l’anti-modernité »[5]. Pour Lagarde, la modernité était le facteur de la décadence de l’Allemagne. Les idéaux de Paul de Lagarde furent vulgarisés par la revue Hammer publiée depuis 1902 par le vieux théoricien raciste Theodor Fritsch (1852-1933)[6], grand admirateur du premier[7].

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