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  • Des personnes âgées miséreuses privées de nourriture à cause des migrants

    Selon Charlie Hebdo :

    VNtD2YS

    Michel Janva

  • Plus que jamais, faire front

    En plein concert de fulminations  hypocrites suite aux révélations de wikileaks sur les écoutes de dirigeants français opérées par la NSA–voir notre article publié mercredi- Marion Maréchal-Le Pen et Gilbert Collard  sont au nombre des 106 députés (LR-Verts-UDI-MoDem) qui ont décidé  de saisir le conseil constitutionnel sur la loi sur le renseignement. Celle-ci a été adoptée définitivement avant-hier soir  par le Parlement.  Comme l’a affirmé Laure de La Raudière (LR)  qui s’est chargée de rassembler les signatures « on ne peut pas d’un côté s’indigner de ce que font les Etats-Unis et voter ce qui est un peu l’équivalent du Patriot Act américain dans la loi française »; « un texte attentatoire à nos libertés » a précisé Me Collard. Cette mise en lumière des pratiques de l’Oncle Sam à l’égard de son ami et allié  français a déclenché quelques mâles réactions comme celle de l’avocat (socialiste) du site Mediapart et très proche  de François Hollande, Jean-Pierre Mignard. Invité hier matin de Thomas Sotto  sur Europe 1, Me Mignard a repris à son compte le vœu  formulé voici plus de deux  ans par Bruno Gollnisch dans l’hémicycle du parlement européen, par  Marine et même d’ailleurs par Jean-Luc Mélenchon, d’accorder l’asile politique au fondateur de Wikileaks  Julian Assange (réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres),  et à celui qui a révélé lesdistes écoutes massives,  Edward Snowden (réfugié en Russie).

    « La loi française autorise la République à donner asile à tout étranger persécuté en raison de son action en faveur de la liberté » a rappelé  Jean-Pierre Mignard pour appuyer son souhait.  Avec une naïveté ( ?)  toute aussi touchante  quand on connaît la réalité de la  soumission de nos « élites » européistes  à l’imperium yankee,  il a même été plus loin :  « Pourquoi est-ce que l’Europe ne demanderait pas l’insertion dans (le traité (le traité transatlantique, TAFTA, NDLR) d’une clause disant notamment que l’espionnage n’est pas autorisé ? C’est à l’Europe de taper du poing sur la table et peut-être à la France de prendre la direction du mouvement. »  Pour cela il faudrait à la tête de notre pays une figure d’une épaisseur, d’un courage et  d’un patriotisme dont ne peuvent se prévaloir, au vu de leur bilan,  un Hollande, un Juppé, un Valls ou un Sarkozy.

    Et puisque l’on parle de liberté et de souveraineté, soulignons que  le procureur de la République, Anne Coquet,  a requis mercredi  5000 euros d’amende contre  Eric Zemmour -et 3000 euros avec sursis contre le directeur de la rédaction de RTL. Il  comparaissait  devant tribunal correctionnel de Paris, jugé pour incitation à la haine raciale. L’essayiste était poursuivi, suite à l’action intentée par les habituelles  officines dites antiracistes  après sa chronique du 6 mai 2014 sur  RTL. Il  y expliquait que « les grandes invasions d’après la chute de Rome sont désormais remplacées par des bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d’Africains qui dévalisent, violentent ou dépouillent ».

    Mme Coquet, rappelant que M. Zemmour avait été condamné il y a quatre ans  pour les mêmes chefs,  a dénoncé les propos «sans nuances» qui seraient ceux du chroniqueur de RTL,  «stigmatisant ces populations immigrées ou issues de l’immigration». L’auteur du suicide français a fait valoir qu’il appuyait ses observations  sur «les documents que lui transmettent les services de police et de gendarmerie», ses «lectures», les témoignages «d’agriculteurs dépouillés par des bandes de roms» ou de «touristes chinois dévalisés à Paris.»  «Je ne dis pas que tous les Roms ou tous les Maghrébins qui habitent en France sont des délinquants. Mais ils se regroupent selon les critères ethniques».  Il a eu beau jeu d’en appeler à  la liberté d’expression, et de fustiger un  «procès profondément politique» dont l’intention première était de le «faire taire».

    D’immigration il était encore question cette nuit  avec la réunion, dans une ambiance tendue,  des  Etats membres de l’Union européenne qui,  relate  une dépêche de l’agence Reuters,  ont «décidé d’organiser la répartition de l’accueil des réfugiés arrivés en Grèce et en Italie sur la base du volontariat, la Commission n’ayant pas réussi à imposer une logique de quotas obligatoires (…)». «Le chef du gouvernement italien (Mattéo Renzi)  a tancé ses collègues sur leur peu d’entrain à soutenir un plan censé répondre à l’urgence de la tragédie des migrants en Méditerranée (…)». C’était un débat très intense, a déclaré Angela Merkel à la presse, qualifiant la crise des migrants de plus grand défi que j’ai connu dans les affaires européennes en tant que chancelière (…). La question d’instaurer des clés de répartition obligatoire pour faire face à l’afflux des demandeurs d’asile, fuyant la guerre en Syrie ou la dictature en Erythrée, a déclenché une forte opposition, notamment de la part de la Slovaquie, la Hongrie, la République tchèque ou encore la Pologne.»

    «Afin d’aider (l’Italie et la Grèce)   à faire face à cette crise, les dirigeants de l’UE ont décidé de leur accorder des moyens financiers pour mettre en œuvre des centres pour distinguer les réfugiés politiques des réfugiés économiques et rapatrier ces derniers vers leur pays d’origine» précise encore Reuters. Une Grèce qui,  au-delà de la question de l’afflux de clandestins à laquelle elle doit faire face, est aujourd’hui l’otage  de la troïka BCE-Commission européennee-FMI. Un  trio  qui  doit «cesser d’entretenir un psychodrame» et «d’imposer l‘eurostérité» affirme Bernard Monot, député européen du FN et membre de la commission ECON (Affaires économiques et monétaires) au parlement européen, dont les propos sont  rapportés sur le site du  Figaro. 

    Le stratégiste économique du FN  souligne que «la sortie de la Grèce de l’euro avec passage à la drachme, est souhaitable et permettra d’éviter l’augmentation de la facture du sauvetage de l’euro monnaie unique. Un sauvetage dont le frontiste évalue le coût pour la France à 70 milliards d’euros. À ceci, il ajoute 455 milliards d’euros de garanties financières de l’État accordées aux différents plans de soutien de la zone euro et aux pays (Grèce, Portugal, Espagne, Italie, Irlande…). L’enveloppe globale atteindrait alors 525 milliards d’euros. Quand on nous dit que garder l’euro ne coûte rien, c’est totalement faux et la catastrophe financière est déjà là. La prochaine étape sera la banqueroute! (…). «Si le problème grec inquiète tant au sein de la zone euro, c’est précisément parce que tout le monde redoute que la Grèce soit le premier domino de cette fin programmée de l’euro. Mais la Grèce survivra à l’euro, pas l’inverse!»,

    Si le FN, comme d’autres partis en Europe, catalogués comme  populistes, de droite comme de gauche,  campe sur une position clivante par son rejet de  la doxa eurobruxelloise,  c’est bien cependant la défense de notre identité nationale, dans toute l’acception du terme , qui fonde sa spécificité première, sa raison d’être,  son ADN.

    D’une lecture toujours stimulante, Jean-Yves Le Gallou a publié cette semaine  sur son site Polemia la conférence prononcée  le 11 juin dernier au   Club de l’Horloge –Le Front National au risque de l’histoire, entre dédiabolisation et neutralisation. Bien sûr,  libre à chacun d’en  contester éventuellement  tel ou tel énoncé, d’en nuancer les analyses.

    Pour autant, comment ne pas souscrire à ce qu’affirme M. Le Gallou lorsqu’il note  que «de toute manière, il faut être conscient qu’au-delà des sujets historiques ou périphériques dont il faut éviter l’évocation, le cœur sur lequel repose la diabolisation est l’immigration. Si des formations politiques comme Syriza ou Podemos ne font pas l’objet du même rejet que d’autres partis en opposition avec le Système dominant, c’est qu’ils sont favorables à l’immigration (…). Le Front National ne sera donc pas réellement dédiabolisé tant qu’il ne renoncera pas à sa critique de l’immigration (…)».

    A charge pour le FN, dans sa marche vers le pouvoir dit-il, de ne pas se couper du « mouvement qui émerge des profondeurs de la société et qui est en complète dissonance avec la pensée dominante».  Une Réaction populaire mais que l’on voit aussi à l’oeuvre chez un nombre croissant d‘intellectuels,   qui  exprime «une volonté de rupture avec l’esprit né de Mai 1968 et un réveil identitaire» et «le rejet du Grand Remplacement» ou, pour utiliser un terme moins polémique (?), d’une  immigration de peuplement  engendrée dans les flancs  du mondialisme...

    http://gollnisch.com/2015/06/26/plus-que-jamais-faire-front/

  • Clandestins : L’UE abandonne les quotas obligatoires

    Au terme de négociations marathon, les Etats membres ont abandonné les quotas obligatoires pour les remplacer par des quotas volontaires.

    Demi-victoire des anti-immigrationnistes : c’est sur la base du volontariat et non de quotas obligatoires que se fera la répartition des clandestins au sein des États membres de l’Union européenne.
    Le sommet de Bruxelles consacré à l’accueil de 40.000 demandeurs d’asile actuellement en Grèce et en Italie et de 20.000 autres clandestins réfugiées hors des frontières de l’UE s’est clos ce matin après sept heures de négociation très tendues. La Hongrie, qui avait qualifié le plan d’absurde, la Bulgarie, l’un des États membres les plus pauvres, sont d’ores et déjà exemptés de ce dispositif. Pour les autres, les clefs de répartition volontaire en fonction de l’économie ou de la population de chaque État seront finalisées d’ici juillet.

    Un dispositif volontaire ne peut pas être une excuse pour ne rien faire a averti le président du Conseil européen Donald Tusk.

    Le camp des immigrationnistes affiche sa déception, à l’instar du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui a regretté un plan à « l’ambition modeste » ou du chef du gouvernement italien Matteo Renzi qui a tancé ses collègues : Ou vous êtes solidaires, ou vous ne nous faites pas perdre notre temps

    Bien sûr, il n’a guère été question de traiter le problème à la source, hormis par le lancement d’une opération navale destinée à combattre les réseaux de passeurs en mer Méditerranée, qui se limitera pour le moment à une mission d’observation. On prédit déjà qu’elle servira d’appel d’air aux candidats à l’immigration clandestine, le surcroît de forces navales au large de la Libye forcée de secourir les naufragés ne pouvant qu’inciter les passeurs à leur jeter dans les bras plus d’embarcations.

    Pour autant, nous ne boudons pas notre satisfaction de voir qu’à l’occasion de cette crise, les sacro-saints principes de Schengen ont pris du plomb dans l’aile. La Slovaquie, la Hongrie, la République tchèque ou encore la Pologne ont été particulièrement virulentes dans leur opposition aux propositions immigrationnistes de la Commission. « C’était un débat très intense », a déclaré Angela Merkel à la presse, qualifiant la crise des migrants de : Plus grand défi que j’ai connu dans les affaires européennes en tant que chancelière

    En effet, jamais l’Europe « portes et fenêtres ouvertes » n’a été aussi contestée. L’Autriche a menacé cette semaine d’imposer des contrôles aux frontières de la Hongrie, qui avait cessé d’accueillir des demandeurs d’asile en provenance d’autres États membres, ce qui constitue une infraction aux règles communautaires, avant de faire machine arrière. Hongrie qui a par ailleurs décidé d’ériger une clôture le long de sa frontière avec la Serbie et qui a enregistré depuis le début de l’année un tiers des demandes d’asile, soit plus que l’Italie a souligné Donald Tusk.

    Même la France, dont le gouvernement affiche son adhésion aux thèses « d’ouverture », tente de réguler l’arrivée de clandestins à sa frontière avec l’Italie : le refoulement de quelques « migrants » côté italien a été source d’échanges musclés avec Rome.
    Afin d’aider cette dernière et Athènes à faire face à la crise, les dirigeants de l’UE ont décidé de leur accorder des moyens financiers pour mettre en œuvre des centres pour distinguer les réfugiés politiques des réfugiés économiques et rapatrier ces derniers vers leur pays d’origine.
    Il ne reste plus qu’à espérer qu’il ne s’agisse pas d’un nième vœu pieux.

    http://fr.novopress.info/189803/clandestins-lue-abandonne-les-quotas-obligatoires/#more-189803

  • Comment une si petite bulle peut-elle avoir un effet aussi dévastateur ?

    Par
    Ce n’était pas une très grosse bulle. Entre 2002 et 2006, la part de l’économie américaine consacrée à la construction résidentielle a augmenté de 1,2 points de pourcentage du PIB au-dessus de sa valeur tendancielle antérieure, avant de plonger au moment où les USA sont entrés dans leur plus grande crise économique depuis prés d’un siècle. Selon mes calculs, on peut chiffrer l’excès d’investissement dans le secteur de l’immobilier résidentiel durant cette époque à environ 500 milliards de dollars – une part minuscule de l’économie mondiale au moment où la crise a éclaté.

    Pourtant les dégâts furent énormes. Du fait de la crise, le niveau des économies des USA et de l’Europe est 6% plus bas que prévu. Autrement dit, un faible surinvestissement a entraîné une perte de production de 1.800 milliards de dollars par an, et rien n’indique que cet écart soit en voie de diminution.

    Tenant compte du taux de croissance qui était prévu et de la rentabilité de la Bourse qui était attendue, j’estime la perte totale de production à presque 3 millions de milliards de dollars! Chaque dollar surinvesti dans l’immobilier a provoqué une perte de 6.000 dollars dans l’économie mondiale. Comment est-ce possible ?

    Toutes les récessions ne sont pas aussi douloureuses. Les crises financières de 1987, 1991, 1997, 1998 et 2001 (au cours de laquelle  quelques 4 000 milliards de surinvestissement ont été perdus au moment où la bulle internet a explosé) n’ont eu qu’une faible incidence sur l’économie réelle au sens large.

    Un récent article d’Oscar Jorda, Moritz Schularick et Alan M. Taylor explique pourquoi cette fois-ci les choses ne se sont pas passées ainsi ; il montre qu’un boom du crédit peut démultiplier considérablement les dégâts causés par l’éclatement d’une bulle.

    Historiquement, hors boom du crédit, quand l’éclatement d’une bulle des actifs entraîne une récession, 5 ans après le début de la crise le niveau de l’économie est de 1 à 1,5% inférieur à ce qu’il aurait été en l’absence de crise. Mais s’il y a boom du crédit, les dégâts sont beaucoup plus considérables.

    Quand il s’agit d’une bulle boursière, après 5 ans les résultats de l’économie sont inférieurs de 4% en moyenne – et jusqu’à 9% quand il s’agit d’une bulle immobilière. Compte tenu de ces éléments, il est clair que les problèmes engendrés par la crise actuelle sont proches de ceux que l’on a observés lors des crises précédentes.

    Beaucoup d’économistes considèrent que les récessions sont part intégrante du cycle des affaires, la conséquence inévitable d’un boom. Mais ce n’était pas l’avis de Keynes. “Il paraît d’une extraordinaire imbécillité que cette merveilleuse explosion d’énergie productive soit le prélude à l’appauvrissement et à la dépression“, écrivait-il en 1931 après le boom des années 1920 qui avait ouvert la voie à la Grande dépression.

    “Je trouve que l’explication de la diminution du chiffre d’affaires des entreprises, de la réduction de la production et du chômage qui suivent obligatoirement ne réside pas dans le haut niveau d’investissement qui continua jusqu’au printemps 1929, mais dans l’arrêt de l’investissement dans la période suivante“.

    Quelques années plus tard, Keynes a proposé une solution. Dans sa Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, il explique que les booms se produisent quand des investissements qui vont rapporter 2% suscitent l’attente d’un rendement de 6% par exemple et sont évalués selon. Dans une récession, c’est l’inverse, “on évalue à moins que rien” le rendement d’investissements qui pourraient rapporter 6%.

    Il en résulte une prophétie autoréalisatrice dans laquelle un chômage massif réduit à moins que rien le rendement de ces investissements.  “Nous atteignons un point dans lequel le logement est insuffisant“, écrit Keynes, “mais où néanmoins personne n’a les moyens de vivre dans les maisons existantes”.

    Sa solution est simple: “Il ne faut pas corriger le problème du cycle des affaires en supprimant les booms et en restant de ce fait dans un semi-ralentissement permanent, mais en abolissant les ralentissements de manière à rester dans un état d’essor permanent“.

    Pour lui, le problème sous-jacent tient à un dysfonctionnement des canaux de crédit au sein de l’économie. La réaction financière à l’éclatement d’une bulle et la vague de faillites qui en résulte conduit les taux d’intérêt en dessous de zéro, alors qu’il existe encore bien des manières de mettre les gens au travail de manière productive.

    Aujourd’hui on reconnaît que le dysfonctionnement du crédit peut provoquer un ralentissement économique. Face à cette situation il existe trois solutions classiques. La première est une politique budgétaire expansionniste, l’État compensant la faiblesse de l’investissement privé.

    La seconde est de choisir une cible d’inflation plus élevée, ce qui permet aux banques centrales de réagir plus facilement aux crises financières. Et la troisième consiste à adopter des mesures drastiques pour réduire l’endettement et le crédit, notamment dans l’immobilier, pour éviter la formation d’une bulle des prix alimentés par le crédit.

    A ces trois solutions, Keynes aurait sans doute ajouté une quatrième, ce que l’on appelle aujourd’hui le “Greenspan put” – c’est à dire le recours à des mesures monétaires pour valider le prix maximum des actifs atteint lors du boom.

    Malheureusement, dans un monde dans lequel les responsables politiques semblent hypnotisés par l’austérité, et avec une inflation cible de 2% qui semble gravée dans le marbre, les choix sont très limités. C’est pourquoi l’explosion d’une petite bulle peut avoir un effet dévastateur.

    Project Syndicate

    http://fortune.fdesouche.com/385747-comment-une-si-petite-bulle-peut-elle-avoir-un-effet-aussi-devastateur

  • Francfort, le 18 mars 2015

    À la longue, on a fini par comprendre que l’objection contre les contre-sommets fait elle-même partie du rituel des contre-sommets : « Bah, pourquoi aller précisément là où la police vous attend ? Pourquoi ne pas lancer le même jour des actions décentralisées contre les banques plutôt que vous concentrer tous à Francfort ? Pourquoi ne pas agir directement là où nous vivons ? » Eh bien, peut-être que s’il y a là tant de policiers, c’est qu’il y a aussi beaucoup de manifestants, et que cela peut être intéressant, pour une fois, de s’éprouver aux côtés de tout un tas de gens d’autres pays, que l’on ne connaît pas et que l’on pourrait, qui sait ?, rencontrer. Un peu plus, et l’on vous explique que c’est une concession au « Spectacle » que de mener une offensive franchement osée en plein terrain adverse. Déjà, avant Gênes, en 2001, des anarchistes plus ou moins anti-industriels, ou vaguement insurrectionnalistes, s’étaient ridiculisés en avançant ce genre d’arguments. Pour preuve qu’il s’agissait bien là d’arguments dictés par la peur, et non d’authentiques considérations stratégiques : on n’a jamais entendu parler de leur série d’« actions décentralisées » ; elles poussèrent la lutte contre « l’existant » jusqu’à être elles-mêmes à peu près inexistantes.
    Il faut dire que l’adversaire a instillé la peur si profondément dans nos cœurs que l’idée même de faire, comme cela tombait sous le sens il y a quinze ans, une tournée de présentations publiques autour des manifestations et blocages qui se préparaient pour perturber l’inauguration du nouveau siège de la BCE, n’est manifestement venue à l’esprit de personne en France. L’antiterrorisme est passé par là : chacun anticipe déjà la conspiration terroriste internationale à quoi la DCRI l’accusera d’oeuvrer, et les témoignages fantaisistes du prochain Mark Kennedy, délirant sous X comme d’autres sous acide
    La réussite de Francfort se situe sur ce terrain-là : celui de la confiance en soi, de l’épreuve de notre propre puissance. Pour ce qui est du « spectacle », l’attentat du Bardo à Tunis le même jour l’a emporté haut la main. Il a même totalement éclipsé, de ce point de vue, l’événement de Francfort.
    Il faut bien admettre que le théâtre des opérations ne se présentait pas au mieux : les deux derniers Blockupy avaient été des désastres en 2012 et 2013, la police avait littéralement écrasé les manifestants de son omniprésence, se jouant de toute restriction légale à son action. Souveraine, décomplexée, elle avait placé au-dessus de toute loi l’accord passé entre l’État allemand et la BCE qui stipule que le premier s’engage à garantir l’indépendance et l’intégrité physique de la seconde, à la rendre en quelque sorte inatteignable depuis ses hauteurs abstraites. Cette fois, la police avait d’abord annoncé une mobilisation de 8 000 hommes, puis de 9 000 ; les comptes étaient à 9 800 à l’approche du jour J, et toute la ville avait été décrétée « zone de danger », c’est-à-dire : zone de souveraineté policière. Il y allait dans cette arithmétique de la répression d’une subtile guerre psychologique, visant à dissuader les manifestants potentiels de faire le voyage. Dans le même esprit, la mairie se refusa, chose exceptionnelle en pareille circonstance, à concéder le moindre lieu où des manifestants pourraient être hébergés. Même pas un stade, ou une école, permettant de les surveiller, ou de les passer à tabac le cas échéant. La mairie de Francfort est particulièrement mal fondée, à présent, à se scandaliser de l’outrage que lui ont fait subir les émeutiers ; et elle le sait.
    Dans un premier temps, à la fin des années 1990, les contre-sommets ont surpris les dominants. Passé leur premier désemparement face à cette étrange forme de surgissement politique, ils rodèrent leurs stratégies. D’un côté, l’Union Européenne pilota une infiltration massive des milieux concernés ; de l’autre, on déroba toute cible aux manifestants en se réunissant dans les lieux les plus reculés, voire en ne se réunissant plus du tout, du moins pas publiquement. Ainsi en juillet dernier, un sommet européen sur « l’emploi des jeunes » devait se tenir à Turin où devait être présentées le genre de « solutions innovantes » qui divisent votre salaire par deux ; il fut décommandé et déplacé, au vu de l’ampleur des manifestations qui s’auguraient. Draghi ayant eu l’idée stupide de faire de l’inauguration du nouveau siège de la BCE à Francfort une « grande fête populaire », il était devenu impossible de simplement renoncer à l’événement, sauf à concéder l’étendue de son impopularité. Il crut tout aussi bêtement qu’il désarçonnerait la contestation en se contentant d’inviter, à défaut de « grande fête populaire » en présence des chefs d’État de l’Union tout entière, les seuls banquiers centraux. Il n’en fut rien. Ce recul enhardit plutôt ses opposants.
    Depuis qu’elle a dû faire face à un mouvement autonome peu commode, la police allemande a pris l’habitude de gérer les foules par écrasement. Elle s’attache, par la concentration de ses effectifs comme par l’omniprésence de ses dispositifs (hélicoptères, caméras, etc.), à dominer la situation de telle façon qu’elle n’a même plus à craindre de lancer parmi les manifestants de petites escouades mobiles d’agents qui interdisent toute prise en masse de la foule, celle-ci ne parvenant jamais à devenir compacte face à l’adversaire. Elle s’attaque à la possibilité même du geste émeutier, faisant anticiper à chacun son extraction de la foule et son arrestation au moment même où il en conçoit l’idée. Elle a ainsi réussi, par endroits, à induire une véritable culture de l’impuissance parmi leslinksradikalen.
    Le contre-coup de cette habitude de dominer est que lorsqu’elle est débordée, elle ne sait plus du tout à quel ordre se vouer. Elle se prend les pieds dans ses chaînes hiérarchiques. Elle manque de réactivité. Elle ne comprend plus rien. Elle improvise, et mal. C’est ce qui s’est passé à Francfort ce 18 mars. La lourde machine de la police allemande a perdu le contrôle de la situation parce qu’un groupe de quelques centaines de gens en noir se sont levés un peu plus tôt que prévu et n’ont pas respecté le plan de bataille. Partant de l’université vers 5h30 du matin, une flèche de destruction salutaire s’est enfoncée dans la métropole d’ouest en est, suivant une trajectoire incurvée, attaquant systématiquement toutes les forces de police qu’elle croisait sur son chemin, saccageant les sièges des multinationales comme les magasins attachés à ce genre de population, détruisant le « mobilier urbain » comme les succursales des banques, brûlant les voitures de police non moins que les barricades qu’elle dressait sur son chemin pour bloquer et la ville et la mobilité des forces adverses, s’attaquant pour finir à un commissariat avant de s’évanouir. Ce qui caractérisa ce cristal de masse tout le temps de sa brève existence fut son extrême mobilité tactique et son audace : il n’est pas courant, lorsque cinq fourgons de police anti-émeutes se positionnent afin de déverser des robocops et de bloquer une rue aux émeutiers, que ceux-ci se précipitent sur eux et les fassent fuir, plutôt que le contraire. À 7 heures du matin, cette menée sans visage avait fait toute son œuvre. Mais elle posa l’ambiance de la journée, comme un message de bienvenue disant à tous ceux qui étaient en train de confluer vers Francfort : « Mettez-vous à l’aise. Faites comme chez vous. La ville est à nous. ». Elle ne fut qu’un des « doigts » qui vint fondre ou rebondir sur la « zone rouge » cernée de barbelés derrière quoi la BCE se trouvait retranchée. Il est impossible de rendre compte de tous les autres coups d’audace qui ponctuèrent cette matinée et qui répandirent la plus grande confusion dans les plans policiers. Il est difficile de décrire autrement que par images comment la normalité capitaliste fut suspendue, une journée entière, dans ce cœur pulsant de la finance mondiale qu’est Francfort. Des curieux déambulant entre barricades de pneus fumants et trottoirs dépavés. Un attroupement composé à part égale de masqués vêtus de noir et de manifestants portant des cagoules arc-en-ciel. Un jet de pierre sur un camion de police d’où émane une voix de femme rappelant opportunément que « jeter une pierre sur un véhicule de police est un délit ». Le soleil se levant sur le gratte-ciel de la BCE avec en premier plan une voiture sérigraphiée en train de se consumer. Ce tag « economy is stupid » ou cet autre « Guccio siempre con noi » ou cet autre « Fradin nique la BCE ». La nuit, une masse d’ombres noires se projetant sur un immeuble bancaire illuminé de l’intérieur, avec tout au fond de l’immense hall un gardien derrière un immense comptoir, et le verre de la façade qui tombe sous les coups, lentement, comme pris de lassitude, sur une lumière blanchâtre. L’asymétrie appartient à ceux qui se lèvent tôt.
    Au rayon « statistiques », les journaux disent qu’il y aurait 90 policiers blessés dont 8 par jet de pierre, une dizaine de voitures de police incendiées, 2 camions de pompiers attaqués, 6 000 manifestants lors des blocages, 17 000 dans la manifestation de l’après-midi. Certains représentants de Blockupy ont regretté la tournure des événements, d’autres se sont réjoui « que la résistance ait enfin trouvé le chemin de Francfort ». Tous les partis ont fermement condamné la violence et l’ensauvagement (Verrohung) des manifestants. Les Verts ont dénoncé le « cynisme insupportable » des organisateurs qui ne les condamnent qu’à moitié et leur témoignent de la compréhension. Le président du principal syndicat de policiers du Land a déclaré qu’il n’a pas le souvenir d’affrontements aussi durs en Allemagne depuis qu’il est dans le métier, que les attaques ont atteint là un niveau « presque insupportable » ; il s’est étonné de la bonne organisation des opposants au capitalisme : « En 38 ans de carrière, je n’ai jamais vu une aussi bonne logistique », a-t-il ajouté. En vérité, une fois mise de côté l’hypocrisie générale, chacun sait que Francfort méritait les coups qu’elle a pris ; et qu’au vu de ce que la BCE a fait en Grèce et ailleurs, elle ne fait que commencer à payer. Quant à la police allemande, les témoignages larmoyants de ses jeunes recrues décrivant en pleine page dans les journaux la peur qu’ils ont éprouvée à lire tant d’incompréhensible haine dans les yeux des manifestants, alors qu’ils sont eux aussi des humains, avec une femme, un chien et des enfants, ne feront oublier à personne les Blockupy précédents et la brutalité usuelle de l’institution. «
    La fécondité de l’action véritable réside à l’intérieur d’elle-même », observait Benjamin, c’est-à-dire que le succès de Francfort réside dans la façon dont nous l’avons éprouvé et vécu, dans les complicités qui s’y sont trouvées ou renforcées, dans les possibles que cela nous a fait entrevoir, dans le regain de courage que nous y trouvons, ou pas. Francfort se comprend comme la première étape d’un plan d’attaque contre des « cibles logiques ». Un bref article sur Internet introduisait Francfort en ces termes : « Dans le contexte de contre-révolution massive que nous subissons depuis janvier en France, il faut contre-attaquer. Contre-attaquer non pas là où on nous attend, ni surtout dans le cadre que l’on nous fixe – le cadre national. Il faut frapper au niveau même où l’attaque est pensée et coordonnée : le niveau européen. » Il faut absolument faire en sorte de ne pas réinitier un nouveau cycle de contre-sommets. Il faut que le temps qui s’écoule entre deux dates de retrouvailles offensives soit un temps plein, plein de rencontres, de discussions, d’élaborations, de circulations, de constructions. Aussi parce qu’une offensive ne peut consister dans la répétition de la même tactique, contre quoi l’ennemi finit toujours par s’immuniser. Et il faut bien se retrouver ailleurs que dans les moments critiques pour penser des tactiques inédites. À nous de réussir ce qui a été raté dans le mouvement anti-globalisation – à nous d’en faire le tiqqun.

  • "Ce que les taxis reprochent aux chauffeurs UberPop, ils le font aussi"

    Un chauffeur d'UberPOP (forcément ultra voire turbolibéral...) témoigne :

    "J'exerçais une activité et j'ai été licencié de mon travail. Être chauffeur UberPop, c'était uniquement une transition, une activité pour arrondir mes fins de mois en attendant de retrouver un emploi dans mon secteur de prédilection. Mais il y a quelques mois, j'ai décidé d'arrêter.

    Qu'est-ce qui vous a poussé à prendre cette décision?

    J'ai été interpellé une première fois par les Boers, la police des taxis. J'ai été interrogé au commissariat mais pas placé en garde à vue. Ils m'ont relâché en me précisant que je serai convoqué au tribunal. Du coup, j'ai arrêté mes courses pendant quelques temps. Puis j'ai repris. Et j'ai été interpellé une seconde fois. Cette fois-ci, j'ai fait 24 heures de garde à vue, ma cliente a été elle aussi interrogée par la police. Je suis sorti avec une convocation au tribunal pour exercice illégal de l'activité de taxi.

    Trouvez-vous cela injuste?

    Sur le plan du droit le plus strict, je comprends ces contrôles. Le seul argument à l'encontre d'UberPop que je peux entendre, c'est la question des assurances. Quand j'ai commencé, les avocats d'Uber m'ont affirmé que mon assurance personnelle couvrait mes passagers alors que si l'on est dans le cadre d'une activité rémunérée, je ne pense pas que ce soit le cas. Je n'ai quand même pas l'impression d'être un délinquant. Les policiers m'ont confirmé que les Boers se concentraient exclusivement sur UberPop, alors qu'ils ont quand même pour mission première de vérifier que les taxis fassent aussi leur travail dans les règles. Ce que les taxis reprochent aux chauffeurs UberPop, ils le font aussi! Ne pas prendre la carte bancaire pour pouvoir travailler au noir, c'est du travail dissimulé parce qu'ils ne le déclarent pas. L'acharnement sur UberPop est donc excessif. [...]

    Je souhaite avant tout retrouver un emploi dans mon domaine de prédilection. Mais si jamais je dois me reconvertir, pourquoi pas.UberPop donne la possibilité à des gens sans diplôme ou peu qualifiés d'avoir un emploi. Et il faut quand même savoir qu'aujourd'hui, un chauffeur de taxi gagne trois fois mieux sa vie qu'un chauffeur de VTC et quatre fois mieux qu'un chauffeur UberPop."

    Michel Janva

  • Éducation nationale : creuset de toutes les lâchetés ou mère de tous les vices ?

    Il est temps que l’année scolaire se termine.

    « Aie aie aie, doux Jésus ! », comme disait ma pauvre mère, il est temps que l’année scolaire se termine. Temps pour les profs surtout, coincés qu’ils sont entre une hiérarchie dont l’incompétence semble le disputer à la lâcheté, des gamins que plus rien ne retient ni ne contient, et leurs parents tout aussi ingérables – ceci expliquant évidemment cela.

    On apprend ainsi, aujourd’hui, qu’une nouvelle affaire de maternelle impliquant un jeune monstre de 5 ans pourrait demain se retrouver devant le tribunal administratif de Nantes. C’est la mairie de Vibraye, chargée des activités du soir et de la cantine scolaire, qui a décidé de virer l’affreux jojo. Les élus ont instauré un système de permis à points, « pas dans le but de punir mais d’améliorer le comportement », disent-ils. Douze points qui sautent en cas d’incivilités répétées : « vulgarité, violence, dégradation, gaspillage et insolence ». C’est le cas du petit Joshua, réputé « totalement ingérable ». Il a perdu tous ses points et l’école n’a pas de Super Nanny pour cadrer les ingérables. Les parents ont donc décidé de poursuivre la mairie en justice. On espère qu’un jour leur petit monstre les y poursuivra également, ce qui ne serait que justice.

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  • Politique : une astuce pour faire croire aux électeurs que les députés travaillent

    « Mes chers concitoyens et électeurs, vous pouvez me réélire en toute confiance et compter sur moi pour faire remonter vos préoccupations au plus haut niveau de l’Etat. Rien que sur les 12 derniers mois, j’ai envoyé personnellement plus de 1400 questions écrites au gouvernement, ce qui fait de moi dans ce domaine le deuxième député le plus actif de toute l’Assemblée« .

    Ces mots, le député Jean-Jacques Candelier ne les a pas prononcés. Mais il pourrait. Car il est effectivement le deuxième député le plus actif, et a trouvé l’astuce parfaite pour multiplier les questions au gouvernement. Il lui suffit de prendre tous les rapports commandés par l’administration et de demander aux ministères ce qu’ils pensent de chacune des propositions soumises, une à une. Mais alors que des députés font au moins l’effort de rappeler quelle était la proposition, lui se contente de modifier le numéro de la proposition.

     

    Et même, il n’interroge pas seulement sur les rapports officiels, ce qui serait trop limité. Il questionne aussi sur des rapports privés, comme par exemple le nouveau rapport « Le numérique est une chance pour la France » réalisé par l’entreprise privée CGI.

    Appréciez l’art du copier-coller, qu’il pratique aussi pour le rapport Réseau Seine Escaut, Canal Seine Nord Europe, pour l’Engagement national sur le fret ferroviaire, ou encore pour le Pacte parisien de lutte contre la grande exclusion, pour ne citer que certaines questions publiées cette semaine. Ce dernier rapport était le jackpot puisqu’il comportait 105 propositions et donc, a permis d’envoyer 105 questions en ne changeant que le numéro.

    Source : Numerama

    http://www.contre-info.com/politique-une-astuce-pour-faire-croire-aux-electeurs-que-les-deputes-travaillent#more-38498

  • Écoutes de la NSA, la grande hypocrisie (Présent 8383)

    « Pratiques inacceptables », « méthodes scandaleuses »… La publication mardi soir par Mediapart et Libération de notes de la NSA, obtenues par Wikileaks, indiquant que les États-Unis avaient placé sur écoute les trois derniers présidents français, n’en finit plus de susciter l’indignation générale de notre classe politique. Cependant, outre le fait que ces « révélations » n’étaient qu’un secret de Polichinelle, tous les experts du renseignement savent que l’écoute de ses alliés est une pratique on ne peut plus courante.

    Indignation générale
    Interviewé par TF1, Julian Assange, de Wikileaks, annonçait encore mercredi soir la publication prochaine de nouvelles révélations « beaucoup plus importantes »… De quoi inquiéter un peu plus des autorités françaises déjà en ébullition. Dès mercredi matin, en effet, Hollande convoquait en urgence le conseil de Défense, à l’issue duquel il condamnait des « faits inacceptables » et rappelait que notre pays « ne tolérera aucun agissement mettant en cause sa sécurité ».8383-P1
    En même temps, alors que l’ambassadrice des États-Unis en France était convoquée au Quai d’Orsay, le Président téléphonait à Obama pour lui demander de réitérer ses « engagements » de 2013 de ne plus procéder au « ciblage des autorités françaises ».
    Enfin, de nombreux élus exigeaient des mesures de rétorsion contre les États-Unis. Ainsi Marine Le Pen, estimant que « les Français doivent prendre conscience que les États-Unis (…) ne sont pas un pays allié ou ami », a-t-elle invité la France à « envoyer un signal fort en se retirant dès aujourd’hui des discussions en cours sur le funeste Traité transatlantique ». Avant d’ajouter que « notre réintégration dans le commandement intégré de l’OTAN (…) apparaît comme une faute stratégique lourde sur laquelle il faudra revenir ». Un avis rejoint par Mélenchon, pour qui non seulement « l’arrêt des négociations sur le grand marché transatlantique s’impose de toute urgence », mais « Assange et Snowden doivent obtenir l’asile politique en France et la nationalité française ».

    Une pratique courante
    Cependant, comme le rappelait l’ambassadeur de France à Washington, Gérard Araud, « tout diplomate vit avec la certitude que ses communications sont écoutées et pas par un seul pays ». Chacun en effet a encore en mémoire le cas de l’Allemagne qui, après avoir protesté contre des écoutes inamicales de la NSA, était prise « la main dans le sac » en 2014. Ou encore les déclarations de l’ex-patron de la DST, Yves Bonnet qui, au moment de l’affaire Snowden, assurait que « la France aussi espionne ses alliés ».
    En fait, comme l’expliquait en mai dernier à Atlantico Michel Nesterenko, du Centre français de recherche sur le renseignement, « tous les pays qui en ont les moyens techniques et le budget se livrent à de telles pratiques et cela depuis toujours (…). Cela n’a rien à voir avec l’amitié ou l’absence d’amitié entre les peuples ».

    Franck Delétraz

    http://fr.novopress.info/